There is no such thing as a perfect parent ı Victoria

Malheureusement, par le passé, il n'a pas été rare que ta vie professionnelle empiète sur ta vie privée. Cependant, les erreurs ne doivent pas se ressembler et s'enchaîner. Bien que cela t'as entre autre coûté ton mariage, tu t'es décidée il y a plusieurs années à tout de même faire beaucoup d'efforts à ce sujet. Mine de rien, tes proches gardent une énorme importance dans ta vie et tu as fais la bêtise de placer tes priorités au mauvais endroit mais tu n'étais et n'est toujours pas prête à tout perdre. Voilà la raison pour laquelle tu as décidé de ne plus enchaîner les heures supplémentaires, de ne pas rester au cabinet plus tard que prévus pour pouvoir rajouter quelques consultations. Après tout, est-il trop tard afin de te montrer davantage présente pour ta fille ? Pour ton ex-mari ? Ou même tes amis ? Non. Certainement pas. Tant qu'ils sont toujours là, tout n'est pas terminé et l'abandon ne fait pas vraiment partie de ton vocabulaire, en toute honnêteté.

Ce soir, il est prévu que Victoria, ta fille, passe à la maison puisque tu l'as invitée à manger à la maison. Pour la peine, tu t'es décidée à faire les choses comme il faut. En plus, ton dernier rendez-vous avait annulé à la dernière minute donc tu as pu partir du boulot un peu plus tôt que tu ne l'imaginais, ce qui t'as permis de rentrer chez toi. En route, tu as tout de même fais une petite escale dans une boulangerie afin d'acheter une succulente tarte pour le dessert. Ensuite, tu as décidé de te mettre derrière les fourneaux afin de lui préparer un bon petit plat... Son plat préféré, plus exactement. Pendant qu'il mijote, tu as été rapidement prendre une douche pour enfiler une tenue un peu plus adaptée et plus confortable, quittant ta tenue du jour pour enfiler une robe assez simple.  Ensuite, tu prends le temps de les sécher pour pouvoir aller t'occuper du restant des préparatifs. Tu sors les verres, les couverts ainsi que les assiettes que tu disposes à table, veillant à ce que tout soit parfait pour ton unique fille. Ce n'est peut être pas énorme mais le coeur y est.

Lorsque l'on frappe à la porte, tu files ouvrir tout en arborant un immense sourire sur le visage. Tu t'approches d'elle afin de l'embrasser sur le haut de la tête, étant réellement heureuse de la voir. Bonjour ma chérie ! Je suis contente de te voir. Entre donc. Joignant les gestes à la paroles tu te décales donc afin de l'inviter à entrer au chaud. Bien qu'on est en avril, il ne fait pas encore chaud, quelle mère serais-tu si tu la laissait attraper froid ?! Comment tu vas ? Ta journée s'est bien passée ? Lui demandes-tu comme à ton habitude, toujours soucieuse de la réponse qu'elle pourra t'apporter.

”- J’mange chez ma mère ce soir, j’vais prendre une douche. J’te raccompagne pas, tu connais la sortie !” annonce la demoiselle à l’attention du beau brun allongé entre ses draps.

S’étant redressé sur son lit, observant les réactions du quadragénaire, la demoiselle ne tarde pas à exploser de rire face à l’air faussement outré qu’arbore son colocataire après sa plaisanterie, entraînant ce dernier à sa suite. Des - nombreux - partenaires que Victoria avait pu avoir dans sa vie, Adam se démarque en tout point. Par sa longévité dans l’existence de la demoiselle, pour commencer, comme par l’alchimie qu’il y a entre eux et qu’elle ne connaît, sinon, qu’avec de rares partenaires. Des figures d’exception dans le paysage de ses nuits, plus amis qu’amants.

”- Je file ou j’vais encore être à la bourre !” plaisante-t-elle avant de quitter le lit.

Attrapant rapidement ses affaires pour ce soir, la jeune femme ne manque pas de tirer la langue à l’homme qui se fend d’une plaisanterie sur la vue qu’elle lui offre, avant de disparaître dans la salle de bain. Mission se préparer en vingt minutes pour ne pas arriver en retard chez sa mère, ce qui n’est pas des plus évident quand, comme la jolie brune, on est d’un naturel plutôt bordélique, à ne pas savoir où disparaissent certaines affaires, au moment où on en a besoin. C’est toujours pareil, elle ne le sait que trop bien, persistant pourtant à affirmer que son bordel est organisé. Que nenni. Mais elle n’y peut tout simplement rien. C’est plus fort qu’elle et ses affaires ont toujours tendance à être déposées là où la jeune femme se trouve, sans autre forme de procès.

”- ADAAAAAAAAAAAAAAAAAM T’AS VU MON MASCARA ?”

Depuis le salon, la voix du colocataire mi-amusé mi-excédé indiquant que le fameux tube trône tout simplement sur la console à l’entrée, Victoria râle. Que diable fou-t-il dans l’entrée du loft ? Comme si elle ne l’avait pas déposé elle-même en partant au travail, la dernière fois qu’elle avait eu besoin de se maquiller en quatrième vitesse, le matin même. Non.

”- Tu peux me l’apporter s’teu plaît ?” demande la jeune femme en même temps qu’elle continu de se préparer, remerciant son colocataire au moment où la porte s’entrebaille pour passer le tube.

Un regard à sa montre. Bien sûr, la jeune femme est à la bourre. Pressant l’allure, elle applique donc un peu de mascara sur ses cils avant de vaporiser son parfum consciencieusement. Parfait. Un dernier coup d'œil au miroir de la salle de bain et la voilà qui sort, laissant la pièce sens dessus dessous derrière elle. Adam n’en sera même pas surpris.

”- Je file ! A tout à l’heure, ou à demain !” annonce-t-elle avant de se jeter dehors.

Quelques minutes plus tard, la porte de sa mère s’ouvrant devant elle, Vicky lui adresse un grand sourire, rendant à sa mère un bisou sur la joue pour la saluer avant d’entrer, Malia s’écartant de l'entrebâillement de la porte.

”- Très bien oui, je finissais tôt aujourd’hui ! Et la tienne ?”

Pour la venue de Victoria, tu désires faire les choses correctement, penser à absolument tout même si cela peut sembler stupide. Surtout que cette fois, c'est seulement à deux que vous passez la soirée et cela te tient à coeur qu'elle puisse passer un très bon moment en ta compagnie. Ceci implique donc d'avoir concocté un bon petit plat, comme tu le lui as annoncé, de mettre la table, d'avoir un dessert qui lui plaira mais cela ne s'arrête pas là pour autant. En effet, tu veilles aussi à ce que tout soit rangé et tu en as même profité pour enfiler une jolie robe à fleurs ainsi que des escarpins. Bien-sûr, c'est du détail mais qui peuvent avoir une petite part d'importance, mine de rien. Une pizza maison n'est pas bien compliqué à préparer, qui plus est et c'est toujours bien meilleur que les pizzas livrées qui arrivent parfois tiède. Là, elle sera chaude et sortira à peine du four à son arrivée, ce qui te laisse le temps de fignoler les derniers détails.

Heureusement, terminer les préparatifs restant ne te demande pas un temps fou car ta fille arrive avec un léger retard que tu n'avais même pas remarqué, en toute honnêteté. Peut-être car tu étais occupée mais quoi qu'il en soit, tu es évidemment très heureuse de la voir et en réalité, tu avais attendu ce moment toute la journée. Les salutations passées, tu la questionnes afin de savoir comment elle va, comment a pu se dérouler sa journée. Victoria te retourne ensuite la question.

Une journée habituelle, devrais-je dire. J'ai vu plusieurs patients aujourd'hui mais tout s'est bien passé dans l'ensemble.

Pour autant, tu ne peux pas en dire plus car tu es tenue au secret professionnel et par conséquent, il est impossible pour toi d'en dire trop au risque de perdre ton droit d'exercer. De plus, tu n'es pas persuadée qu'avoir les détails au sujet de ton boulot puisse être intéressant pour Victoria tant qu'elle sait que tout vas bien à ce niveau là.

Je suis heureuse de te voir, j'ai attendu ce moment toute la journée. Entre donc, j'ai préparé ton plat préféré.

Chaque moment passé avec elle est toujours agréable, même si tu sais qu'elle a bien plus d'affinités avec son père. Cela ne t'empêches pas de vouloir être présente au sein de sa vie, de vouloir passer du temps avec elle et de faire partie de sa vie. D'ailleurs, tu files rapidement dans la cuisine afin de sortir les deux pizzas que tu as pu préparer du four, la cuisson étant parfaite : assez cuite, mais pas trop !

D'ailleurs, c'est prêt ! Si tu veux t'installer.

Une soirée chez sa maman, cela lui ferait du bien. Victoria avait la chance d’être en très bon terme avec ses parents malgré le divorce de ces derniers et d’avoir toujours été très proches de chacun d’eux, quand bien même elle était particulièrement fusionnelle avec son paternel. Elle n’en restait pas moins proche de sa mère, appréciant autant sa compagnie que l’ouverture d’esprit dont était capable cette dernière, qui lui avait toujours permis d’évoluer comme elle l’entendait, sans jamais la brimer. Très tôt, Victoria avait ainsi appris à vivre pour elle-même et ne pas tenir compte des regards de la société, tout comme elle avait intégré l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Sa mère, dans cette éducation, était pour beaucoup tant elle avait toujours poussé sa fille à être elle-même, à s’affirmer et à demander de l’aide lorsqu’elle en avait besoin, lui apprenant qu’il n’y avait jamais aucune honte à se faire aider, de quelque manière que ce soit.

”- Je sens ça d’iciiiiiiiiiiiiiiiiii !” affirme la demoiselle comme sa mère l’invite à entrer, révélant avoir préparé son plat préféré.

Depuis le pas de la porte, déjà, la demoiselle sentait parfaitement les effluves de pizzas qui lui donnaient l’eau à la bouche instantanément. Elle devinait le fromage fondant généreusement sur le dessus, la pâte croustillante sur les bords. Un réel délice. Comment la pizza n’aurait-elle pas pu être son plat préféré ? Entre l’odeur et les multiples possibilités de garniture qui existaient, la pizza pouvait ravir n’importe qui, tout simplement. Bien meilleur que la choucroute dont elle ne comprenait pas que l’on soit si friand dans ce pays.

”- A l’attaque !” plaisante la jeune femme comme sa mère l’invite à s’installer, les pizzas étant prêtes. ”Tu as besoin d’un coup de main ?”

Sans attendre de réponse, Victoria part en quête de la sacro-sainte roulette à pizzas qu’elle avait offert, entre autres choses, pour la dernière fête des mères. Un cadeau totalement désintéressé, bien entendu, qui n’était pas non plus humoristique. A moins que si. Et son précieux trouvé, la demoiselle s’installe à table sans se faire prier.

”- Elles sentent beaucoup trop bon !” s’exclame-t-elle, son regard les dévorant déjà, en même temps que son estomac, d’un coup, semble crier famine.

Malgré le divorce que tu as pu vivre avec ton ex-mari, vous avez toujours veillé à donner le meilleur à Victoria. Après tout, ce n'est pas parce que vôtre mariage n'a pas fonctionné que l'amour n'a jamais existé, tout comme ce n'est pas pour cette raison que vous avez voulu vous détruire mutuellement, que ce soit conscient ou non. Le respect a toujours été présent entre vous deux et l'amour que vous portez à Victoria est indéniable. Rater son mariage ne veut pas dire que vôtre histoire commune doit être détruire jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien, vous avez veillez à faire les choses comme il fallait, le bien être de vôtre fille étant, évidemment, une priorité pour vous deux. Des patients, tu en as vu tout au long de ta carrière et c'est aussi pour ça que tu as toujours incité ta fille à vivre comme elle l'entendait, à ne pas avoir peur de s'affirmer et de montrer qui elle est réellement. Peu importe les choix de vie qu'elle peut faire, qu'importe si tu peux potentiellement ne pas être d'accord, elle aura ton soutien. Et si elle échoue, elle pourra toujours compter sur la main tendue que tu peux lui offrir.

Au moins, je suis certaine de ne jamais me tromper en préparant des pizzas.

Ajoutes-tu tout en riant, même si ce n'est qu'une vérité. L'avantage étant qu'il est jamais bien difficile de préparer un plat qui va lui faire. Ce n'est pas comme si elle était capricieuse, à vouloir un plat d'un restaurant gastronomique étoilé ou sinon rien. D'un côté, tu peux comprendre pourquoi elle aime tant ça. Il y a tant de variété, de possibilité d'en changer le goût dépendant des garnitures apportées et ainsi de suite, et puis aussi simplement car c'est bon !

L'invitant à s'installer, tu files dans la cuisine afin de sortir les pizzas du four. La cuisson étant parfaite, tu déposes les deux pizzas dans une assiette différentes avant de les emmener jusqu'à table.

Ça devrait aller, je t'en remercie !

Pendant ce temps, ta fille récupère la roulette à pizza, l'un des cadeaux que tu as pu recevoir de sa part. D'ailleurs, ça t'as énormément amusée lorsqu'elle te l'a offert, ayant trouvé ça original en plus de savoir qu'il allait bien évidemment être très utile pour vos moments entre filles où la pizza est au rendez-vous.

Ça me fait plaisir, j'espère que tu vas les aimer encore plus au goût qu'à l'odeur.

Et pour qu'elle puisse y goûter, tu récupères la fameuse roulette à pizza, lui coupant une part que tu déposes dans son assiette. Ensuite, tu en coupes une seconde pour toi, t'installant tranquillement pour pouvoir manger une fois que tu es certaine que tout est bien prêt, qu'il ne manque rien.

Comment pourrait-on se tromper avec des pizzas ? Qui pouvait ne pas aimer ça ? Il n'y avait que des fous pour ne pas aimer une bonne pizza bien chaude, au fromage bien fondu et à la sauce dégoulinante. Il ne pouvait y avoir que des tarés pour ne pas apprécier la saveur de l'origan sur une pâte croustillante. C'était indéniablement le plus sûr moyen de faire plaisir à la jolie brune et sa mère comme son père en avait parfaitement conscience, à tel point que l'un comme l'autre se rabattaient souvent sur ce choix lorsque leur fille déjeunait ou dînait avec eux. Et ça n'était pas pour déplaire à la jolie brune, bien au contraire !

"- C'est un met des dieux, qui pourrait y résister ?" demande la demoiselle, adressant à sa mère une bouille angélique, à lui donner le bon Dieu sans confession.

Aidant sa mère en s'occupant du deuxième élément principal du dîner, à savoir la magnifique roulette qu'elle lui a offert il y a quelque temps déjà pour pouvoir couper les nombreuses pizzas qu'elles mangeaient ensemble. Un cadeau original et très utile, évidemment, qui n'était pas du tout un appel du pied pour que sa mère continue de préparer des pizzas. Pas du tout.

"- Je suis sûre qu'elles sont excellentes."

Elles en avaient tout l'air en tout cas. Bien cuites mais pas trop, le fromage fondant généreusement, avec une belle pâte fine. Elles avaient l'air parfaites. Et seraient encore mieux avec un soupçon d'huile pimentée, que Victoria se lève pour aller récupérer, en mettant sur sa part avant de la donner à sa mère.

"- Bon appétit !" annonce-t-elle en portant déjà la pizza à ses lèvres, mordant rapidement dedans ensuite. "Mmmmmh ! Délichieuse !" affirme la jolie brune. "Merci maman !"

Bon, avec une pizza il y avait toujours peu de chances de se tromper mais ce n'était pas une raison pour ne pas remercier sa maman de ce repas partagé. Elle avait pris soin de lui faire plaisir et avait cuisiné elle-même, la moindre des choses était donc de se montrer reconnaissante.

"- Alors raconte un peu ! Tu as revu le type de la dernière fois ?"

Un mec gentil avait fait du gringue à sa mère il y a quelques semaines et la demoiselle était curieuse de savoir si cela avait donné quelque chose ou non.