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 A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai

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gare à la crise de la quarantaine
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A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Mar 22 Jan 2019 - 23:01

« - Hey ! Tu suces ? »

Ce n'était pas une réplique très originale, c'était même l'une des plus récurrentes, mais les mots restaient gravés dans son esprit. Ils s'infiltraient sous sa peau pour se graver dans sa mémoire et le hanter à vie. Dire qu'il pensait avoir trouvé un peu de stabilité ces derniers temps. Il avait décroché un travail au musée, grâce à Mr Blumenthal qui avait eu la gentillesse de lui laisser une chance. Il avait même trouver un appartement, lui permettant de devenir vraiment indépendant. Et il avait enfin trouvé le courage de dire à ses potes son plus grand secret, même si ça s'était pas si bien passé que ça tout commençait à revenir à la normale. Malheureusement quand on était en équilibre sur une corde raide, il n'y avait jamais vraiment de stabilité possible. Il suffisait d'un petit coup de vent pour sentir son corps basculer. Et dans le cas présent, il suffisait juste d'une mauvaise rencontre.

« - Allez fais pas ta mijaurée mon mignon ! »

Il n'avait même pas besoin de se retourner vers eux. Il savait ce qui l'attendait s'il se retournait. Il avait juste à tracer sa route et éviter les trois idiots derrière lui. Cette solution semblait être la plus sure, la moins dangereuse pour son avenir. Mais c'était sans compter le dernier de la bande qui débarqua à l'autre bout de la rue pour le prendre en sandwich. Ils avaient tout prévu. Cette rencontre n'était pas le fruit du hasard. Après tout ce n'était pas la première fois qu'il les rencontrait. Il pensait juste que la menace de Max aurait suffi pour les calmer plus longtemps. Ils étaient peut-être au courant que le livreur avait subitement quitté la ville.

« - Avoue qu'on t'a manqué ! »

Bien sûr que non, pensa-t-il en les foudroyant. Il avait tout sauf envie de leur faire face. Il n'osait pas imaginer la tête du directeur du musée ou de son adjoint. Surtout ce dernier. Mr Wagner ne semblait pas forcément ravi de le voir travailler au musée. Heureusement que jusqu'ici Emmerich avait su se montrer efficace et motivé. Enfin tous ses efforts allaient être réduit en poussière à cause d'une rencontre. D'une simple rencontre !

En temps normal, Emmerich prenait la décision de se laisser faire car il savait que les connards dans leur genre se lassaient plus vite. Après tout ça n'avait rien d'amusant de taper sur une proie qui ne réplique pas. Mais cette après-midi, le blondinet se disait que plus il prendrait de coups, plus il risquerait le renvoi. Il ne pouvait pas arriver avec le visage couvert de bleus. Il devait absolument se défendre et protéger les parties de son corps qui seraient visibles aux yeux des visiteurs et de ses patrons. C'était la seule solution.

« - Hey ! Mais attendez ! C'est pas lui qui traîne avec l'autre bonasse ? »

Prêt à se défendre, Emmerich fut pris au dépourvu par cette réplique. Il ne sentit même pas que l'un des gars se faufilait dans son dos pour le surprendre. Il eut à peine le temps de froncer les sourcils qu'un bras se glissa autour de son cou pour le soulever en arrière. Heureusement, le blondinet était loin d'être minuscule, il avait donc encore la pointe des pieds sur la terre ferme. Mais son soulagement fut de courte durée puisque les autres s'approchèrent pour le rouer de coups. Il eut droit à un genou en plein dans l'estomac, un poing en pleine figure lui explosant la lèvre au passage. Bref, la routine quand on se faisait tabasser par des homophobes. Et même si Emmerich pouvait se défendre, à autre contre un il avait du mal à faire le poids.

« - Vas-y file-nous le num- Oh que suis-je bête, servons-nous ! »

Les mains d'un des gars se glissèrent contre son corps pour fouiller ses poches, d'abord celles de son sweat puis celles de son pantalon. Même s'il ne le touchait pas pour l'embêter, Emmerich eut un violent haut le cœur. Il savait qu'il cherchait quelque chose de précis, son téléphone. Il ne mit pas longtemps avant de le sortir de la poche arrière de son jean. Et forcément lorsqu'ils eurent en leur possession l'objet désiré, l'homophobe qui le tenait repoussa Emmerich qui se prit un nouveau coup par un autre de la petite bande. Son visage rencontra le sol et les pièces du puzzle se mirent enfin en place. Ils essayaient de récupérer son portable pour piquer le numéro de la jeune fille qu'ils appelaient "bonasse". Emmerich ne pouvait pas les laisser faire. Hors de question de mêler son amie à cette histoire, encore plus si l'amie en question était Gabi. Elle ne méritait pas que des connards pareils viennent la harceler !

Une fraction de seconde plus tard, Emmerich était de nouveau debout et fonçait sur l'un des gars. Il n'allait pas leur laisser de temps de faire mumuse avec son téléphone. Il devait absolument le récupérer avant qu'ils récupèrent le numéro qu'ils voulaient. Autant le dire tout de suite, le combat ne fut pas très équitable avec autant d'adversaires d'un coup. Emmerich fut obligé d'accepter quelques coups supplémentaires. Il se fit même de nouveau attraper au cou avant que l'un des gars se mette à crier qu'il était temps pour eux de se replier. Il en vit un filer, un tenter de le suivre mais le blondinet lui fit un croche-pied, un autre fut pris au dépourvu en voyant son pote se ramasser la tête la première contre le sol, et le dernier se retrouva assommé contre le mur dans son dos lorsqu'Emmerich profita de l'effet de surprise pour le forcer à reculer. Trois sur quatre, joli final.

« - Halte là ! »

Emmerich se figea alors qu'il tentait de récupérer son téléphone sur le sol. Il se sentit empoigné par un homme puis plaqué contre le mur le plus proche. Il vit vaguement le reste du groupe se faire attraper à leur tour. Il grogna lorsqu'il se retrouva tiré en arrière, toujours fermement tenu par l'homme en uniforme. Une voisine avait alerté les flics. Parfait ! C'était tout ce qu'il manquait pour achever le tableau de cette journée merdique !

Ça ne pourrait pas être pire...

« - Non mais c'est lui qui nous a attaqué monsieur l'agent ! On faisait que se défendre ! »

Ah ben si ! Comme les policiers le connaissaient déjà, ils allaient forcément croire ces citoyens lambda qui n'avaient pas eu affaire à la police contrairement à lui. Et puis c'était sa parole contre la leur, il était encore en minorité. C'était foutu. Il allait en prendre pour son grade. Donc perdu pour perdu, il se laissa embarquer dans la voiture de police jusqu'à la station où il se retrouva menotté à une chaise dans un couloir. Les agents essayaient de lui parler mais il se contentait de regarder dans le vide et d'attendre que le temps passe. Il pourrait dire ce qu'il voulait personne ne le croirait ici. Il n'y avait qu'à entendre le ton de reproche des agents qui lui parlaient actuellement. Il avait mal partout et une lèvre en sang mais c'était pas grave. Il avait troublé l'ordre du quartier et avait blessé de pauvres citoyens alors c'était sa faute... Quelle bonne blague.

« - Hohendorf. »

Emmerich continua de fixer le sol, évitant soigneusement le regard de l'homme qui venait de se poster devant lui. Il le connaissait bien, même si ça faisait un moment qu'il ne s'était pas trouvé dans une telle situation. Il avait eu de la chance mais il fallait croire qu'elle avait filé.

« - Tu avais un peu disparu de nos locaux alors je pensais que tu avais enfin compris la leçon. »

Et ben non !, pensa le blondinet sans relever son regard. À quoi bon lutter ?

« - Bon, on va pas y passer des heures. On appelle qui ? »

Personne. C'était simple, Emmerich ne souhaitait pas voir sa famille débarquer. Et il n'allait pas faire venir ses amis alors que certains étaient susceptibles de consommer de la drogue à cette heure-ci. De toute façon, si le policier voulait vraiment appeler quelqu'un il l'aurait déjà fait. Il devait tout avoir dans son fichier, même si le casier du blondinet était vierge grâce aux actions de sa sœur aînée. Comme s'il avait demandé à ce qu'on efface ses antécédents ! Il n'avait jamais voulu ça. Mais c'était encore une lubie de sa famille qui n'avait sûrement aucune envie de voir le vilain petit canard tâcher leur réputation. Oui, à cet instant, il était remonté contre le monde entier.

Le temps passa lentement alors qu'il restait assis sur cette chaise, une main bloquée par les menottes. Les policiers pensaient sûrement que le laisser moisir ici allait le faire parler mais pas de chance pour eux, le blondinet avait connu bien pire comme situation. Là au moins il savait que Gabi ne serait pas emmerdée par ces crétins. En pensant à eux, il aperçut le dernier sortir d'un des bureaux accompagné par l'un des policiers. Emmerich leva les yeux au plafond. Leur version des faits allait lui coller à nouveau une étiquette de petits merdeux qui passe son temps à tabasser des gens. Comme s'il avait besoin de ça !

« - Allez, t'es libre de partir. Sauf si tu veux faire enfin parler. »

Silence.

« - Toujours pas à ce que je vois. T'as de la chance qu'un ait craqué. »

Bla bla bla, pensa Emmerich en écoutant à moitié ce que l'homme lui racontait. Il n'avait pas envie de savoir ce que l'autre connard avait pu balancer. Et puis, il ne s'estimait pas vraiment chanceux après ce qui venait de se passer. Il avait mal partout à cause des coups et il n'osait pas penser à la tête qu'il devait avoir, sans parler de son poignet qui le lançait maintenant qu'il était « libre ». Mais il était persuadé qu'il n'était pas au bout de ses peines. Il avait encore le trajet jusqu'à chez lui à faire . Qui savait ce qui l'attendait en route ?

« - Tu ferais bien de te calmer un peu, ok ? » Lança l'homme en l'accompagnant jusqu'à la sortie. Avait-il peur qu'Emmerich se faufile dans les couloirs pour mettre la pagaille ou pour voler quelque chose ? Avait-il vraiment une tête de délinquant ? Ok il aimait les sweats à capuche mais ce n'était pas une raison pour lui coller une étiquette. Il faisait de son mieux pour s'en sortir dans la vie, ce n'était vraiment pas facile quand certains s'amusaient à le tabasser parce qu'il n'était pas comme eux. Il n'avait pas demandé à aimer les hommes au lieu d'apprécier les femmes. Était-ce vraiment un crime ? En quoi ça allait les déranger ce qu'il faisait chez lui ou dans son intimité ? Il ne faisait rien de mal. Mais à quoi bon se confier à quelqu'un qui le voyait vraiment le pire des connards ?

L'air frais le fit grimacer. Il n'avait pas de manteau. Il pensait juste sortir acheter un truc ou deux à l'épicerie pas loin de chez lui pour éviter de manger à nouveau des pâtes sans rien pour les accompagner. Finalement il aurait mieux fait de s'abstenir car  maintenant il se retrouvait à devoir marcher dans le froid jusqu'à son appartement avec seulement un sweat sur le dos. Alors rapidement, il glissa ses mains dans ses poches et descendit les quelques marches devant le commissariat sous le regard du policier. Il priait pour ne croiser personne, il n'avait pas envie de parler. Il avait tenu pendant presque deux heures, il était prêt à continuer encore pendant un bout de temps. De toute façon qui pourrait le comprendre ? Sa mère lui avait bien fait comprendre qu'il n'avait qu'à s'en prendre à lui-même quand il se retrouvait dans des situations pareilles. Oui, il n'y avait pas que les insultes des homophobes qui le collaient à la peau, il y avait aussi les paroles de sa mère.
(c) Lil's

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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Mer 20 Fév 2019 - 18:02
Kai soupire. Un nuage de fumée grisâtre s’échappe d’entre ses lèvres pour virevolter quelques secondes dans les airs avant de s’évaporer, emporté par le vent d’hiver.
Abrité du froid sous un arrêt de bus désert, il s’autorise une dernière cigarette. La sixième de la journée seulement, il essaye d’arrêter. Ou au moins de réduire sa consommation. Ce n’est pas chose évidente, ça fait si longtemps qu’il a commencé qu’il doute de pouvoir vraiment arrêter un jour. Mais pour faire plaisir à son fils, il fait des efforts.
Il se sent plus calme maintenant que la nicotine emplit à nouveau ses poumons. Ça fait des heures qu’il attend ça, rien ne sert de le nier. Les bâtiments de la fac sont un espace totalement non-fumeur et la conférence qu’il vient de donner a duré plus longtemps que prévu. Il était temps.
Il y a longtemps qu’il n’a pas autant parlé d’un coup et il se sent complètement vidé de son entrain habituel. Lui qui est d’ordinaire si énergétique et toujours en train de courir partout, jonglant éternellement entre ses responsabilités de directeur du musée et sa double-vie d’écrivain à succès.
Il n’a plus qu’une hâte : rentrer chez lui, prendre une douche brûlante et aller se pelotonner sur son canapé avec son chat. Il n’est pas si tard que ça, pourtant, mais il sait très bien qu’il ne fera rien d’autre de sa soirée.
Il écrase finalement son reste de mégot et le jette avant de quitter son abri. Une bourrasque de vent froid lui arrache un frisson et il presse le pas pour aller rejoindre la station de métro la plus proche.
C’est au moment de tourner au coin de la rue qu’il se retrouve nez-à-nez avec quelqu’un et manque de lui rentrer dedans.
« Oh, je suis désolé, lâche-t-il en reculant brusquement. Attendez… Emmerich ? » Il fronce les sourcils, un peu surpris. Il fait sombre et il a sa capuche remontée sur sa tête mais il est presque certain qu’il s’agit bien de l’agent d’accueil de son musée.
Il n’est pas le genre de patron à espionner ce que font ses employés pendant leur temps libre, ni même à essayer de l’imaginer. Il a beaucoup trop de choses à faire et à penser et a déjà assez de mal comme ça à profiter du sien.
Mais là, il sent quelque chose cloche avec le jeune homme. Ce n’est que lorsque les phares d’une voiture de passage les éclairent brièvement qu’il réalise enfin dans quel état il est.
« Mon dieu mais vous êtes blessé, souffle-t-il, complètement alarmé. Qu’est-ce qui s’est passé ? » Il fouille un instant dans sa poche à la recherche d’un paquet de mouchoir et le lui tend pour qu’il puisse essuyer le sang qui coule encore sur son menton. Il est hors de question qu’il le laisse tout seul maintenant, tant pis pour la soirée tranquille qu’il espérait passer chez lui.
(c) nightgaunt


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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Sam 23 Fév 2019 - 15:43
A single thread of hope is still a very powerful thing

Quel plaisir de s'éloigner enfin du commissariat et de ces personnes qui le prenaient pour quelqu'un d'affreux vu le traitement qu'ils lui réservaient à chaque fois qu'il se retrouvait là. Dire que les trois quart du temps ce n'était pas sa faute, il ne faisait que se défendre pour ne pas se retrouver à l'agonie au fond d'une ruelle. Il ne pouvait pas accepter de se faire casser la figure juste pour faire plaisir aux adultes qui lui disaient de sa calmer, de devenir un citoyen modèle. Comment pouvait-il vivre paisiblement dans une ville où des gens ne supportaient pas sa présence juste parce qu'il aimait des personnes du même sexe que lui ?

Les mains dans les poches, Emmerich avançait dans la rue, espérant regagner son domicile rapidement avant d'attraper la crève. Il avait déjà assez subi comme ça pour aujourd'hui, il n'avait pas envie de tomber malade en plus. Mais les yeux rivés au sol, il manqua de percuter quelqu'un, heureusement la personne semblait faire plus attention que lui à ce qui se passait autour d'elle.

« - Oh, je suis désolé. Attendez ... » Et voilà, il allait s'en prendre plein la figure ! Il avait été surpris par les excuses de la personne, généralement les gens lui reprochaient de ne pas faire assez attention, mais il sentait bien que la chance n'était pas de son côté. Pourtant en entendant son prénom, Emmerich releva la tête pour voir le visage de son patron. Il ne l'avait pas reconnu sur le coup, cherchant à éviter tout contact pour rentrer au plus vite. Le blondinet avait froid, il n'y avait qu'à voir comment son corps tremblait sous le vent qui soufflait à travers les rues, mais il se voyait mal planter son patron en pleine rue sans lui dire le moindre bonjour. Ou bonsoir, vu l'heure. Mais les mots lui manquent et il se retrouve rapidement assailli de quelques questions sur son état.

Bordel.

Emmerich ferma les yeux un instant, pendant que son supérieur fouille ses poches pour lui donner un paquet de mouchoirs. Que dire ? Que faire ? Il fallait réfléchir vite mais le plus jeune prit le temps de prendre un mouchoir, rendant le reste à son patron, pour essuyer le sang. C'était une bonne façon de retarder le moment où il allait devoir expliquer sa situation. Devait-il être honnête ? Pouvait-il se le permettre ? Mr Blumenthal avait été là pour lui accorder sa confiance et lui offrir un poste au sein du musée, ce n'était pas un connard qui le prenait de haut et le voyait comme un délinquant qui allait tout saccager. Il avait envie de lui faire confiance. En plus, on sentait bien qu'il était réellement inquiet pour lui, il ne semblait pas le juger hâtivement.

« - J'aimerais bien vous dire que je suis tombé ou que je me suis cogné mais c'est faux. »

Ce fut les premiers mots qu'il arriva à prononcer après avoir passé plusieurs heures muet après avoir essuyé le sang qui avait coulé de sa lèvre. Il avait légèrement grimacé au contact du papier mais après quelques secondes la douleur était devenue presque négligeable. Après tout il avait connu pire.

« - Si je vous dis la vérité, vous pensez pouvoir me croire ? Je n'ai pas envie de me retrouver à la porte à cause de … ça », Finit-il par avouer en désignant sa lèvre endolorie. Il tenait à son travail, c'était le seul qu'il avait trouvé mais il avait l'impression d'avoir enfin trouvé sa place quelque part. Il se sentait utile et enfin capable d'accomplir quelque chose dans sa vie, il ne voulait pas que ça puisse s'arrêter comme ça.
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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Mar 19 Mar 2019 - 17:30
« J'aimerais bien vous dire que je suis tombé ou que je me suis cogné mais c'est faux. » Et c’est tant mieux, parce que s’il avait essayé de lui dire ça sérieusement, Kai ne l’aurait de toute façon pas cru. Il apprécie son honnêteté, malgré la situation particulièrement délicate dans laquelle il se trouve.
« Si je vous dis la vérité, vous pensez pouvoir me croire ? Je n'ai pas envie de me retrouver à la porte à cause de… ça. »
Kai fronce légèrement les sourcils. Il a beau être un patron souvent débordé, il essaye tout de même de prendre le temps d’écouter les suggestions ou les inquiétudes de ses employés quand il y en a. Et surtout, il n’a jamais été du genre à les renvoyer sans une très bonne raison.
« Pourquoi est-ce que je ne te croirais pas ? » À moins qu’Emmerich ait tué quelqu’un ou volé des objets appartenant au musée, il y a peu de chances qu’il soit mis à la porte.
Lors de son entretien d’embauche, il était resté très vague quant à sa situation et avait surtout mis l’accent sur son désir de travailler et de faire ses preuves.
Et Kai n’avait pas cherché plus loin, il avait décidé de donner sa chance à ce jeune homme. Et jusqu’à présent, ce dernier ne lui a jamais donné la moindre raison de le regretter, au contraire.
« Je ne peux pas te laisser comme ça, en pleine nuit, alors que tu es blessé et mort de froid. Je te propose de venir chez moi, le temps de te soigner. Et tu pourras m’expliquer ce qui s'est passé, si tu en as envie. D'accord ? »
Il ne veut pas le forcer à quoi que ce soit, évidemment, et s’il préfère rentrer chez lui directement il  comprendra. Mais Kai serait rassuré de pouvoir le ramener avec lui, d’être certain qu’il ne lui arrive rien d’autre.
Et surtout de pouvoir éclaircir ce mystère. Il sait que son agent d’accueil n’a pas une vie facile, bien que ce dernier ne l’ai jamais explicitement dit, il le sent.
Il sait aussi qu’il s’en voudrait terriblement de ne pas lui proposer son aide et de ne pas lui montrer qu’il n’est pas seul, peu importe ce qu’il traverse.
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Dernière édition par Kai Blumenthal le Ven 10 Mai 2019 - 18:49, édité 1 fois
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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Sam 23 Mar 2019 - 10:58
A single thread of hope is still a very powerful thing

La peur de se retrouver à nouveau à la rue lui nouait le ventre. Il mourrait d'envie de fuir, loin de Mr Blumenthal, comme si ça pourrait l'aider à faire effacer cette histoire de la tête de son patron. D'un autre côté, il avait envie de se donner une chance d'expliquer sa situation, de se confier à l'une des seules personnes qui avaient accepté de lui donner une chance lorsque plus personne ne croyait en lui. Il avait besoin de dire ce qui lui était arrivé alors il ne fit pas le moindre pas de côté, il resta là à affronter l'homme en face lui, la tête baissée malgré tout.

« Pourquoi est-ce que je ne te croirais pas ? » Les paroles de son supérieur lui fit relever le regard. Il n'avait pas imaginé entendre ce genre de mots, même dans ses rêves les plus fous. Il avait tellement l'habitude que les adultes le prennent pour un menteur qui essaye de s'en sortir en utilisant ses relations. Combien de fois avait-il entendu parler du fait que sa sœur effaçait les traces de ses problèmes de son casier judiciaire ? Les gens pensaient réellement qu'il l'avait supplié pour en arriver là ? La vérité était qu'il n'avait jamais rien demandé, au contraire, il préférait qu'elle ne fasse rien. Mais sa mère et sa sœur tenaient à garder une bonne réputation alors elles avaient pris la décision pour lui, sans jamais rien lui dire. « Je sais pas... » Avoua-t-il presque impuissant, en haussant légèrement les épaules. Ce mouvement lui provoqua une douleur dans l'épaule au point où une brève grimace se dessina sur son visage. Il avait du se faire mal lorsque le policer l'avait plaqué contre le mur pour l'empêcher de s'enfuir. Ils étaient pas vraiment plus tendre que ses agresseurs.

Emmerich ne fut pas au bout de ses surprises ce soir puisque son patron l'invita à venir chez lui pour le soigner. Il dut se mordre la lèvre pour ne pas laisser ses larmes couler. Bordel ! Pourquoi était-ce son patron qui proposait de l'aider alors que sa mère ne le faisait pas ? Sa mère aurait du être là quand ça n'allait pas au lieu de lui dire qu'il méritait ce qui lui arrivait. Ok il n'avait pas été tendre avec elle, mais ça ne justifiait pas qu'elle l'abandonne comme ça à son sort, surtout pas après ce qu'elle lui avait fait vivre. « D'accord » fut le seul mot qu'il arriva à prononcer sans risquer de craquer. Il avait besoin de se reprendre et il comptait bien profiter du trajet pour le faire. Il n'avait aucune idée d'où habitait Kai, allaient-ils marcher quelques minutes ou devraient-ils prendre un bus ? Il ne chercha pas, préférant emboîter le pas à son patron. « Merci. » Dit-il finalement après quelques pas. Il était vraiment reconnaissant de ce que le directeur faisait pour lui, un pauvre gamin, un moins que rien. Son patron était vraiment quelqu'un de bien et il comprenait à nouveau à quel point il avait eu de la chance en tombant sur lui. Sans cette personne, Emmerich aurait sûrement sombré encore plus dans la drogue et l'alcool.  
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Dernière édition par Emmerich Hohendorf le Ven 29 Mar 2019 - 15:13, édité 2 fois
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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Mar 26 Mar 2019 - 20:23
« D'accord. Merci. » Murmure Emmerich d’une voix à peine audible. Kai hoche la tête sans un mot. Il sort son téléphone pour commander un taxi, il commence à se faire tard et le plus tôt ils seront au chaud le mieux ce sera.
Rentrer chez lui en voiture n’est pas très long, heureusement, et à cette heure-ci ça roule bien. Il ne se voit pas prendre le métro ou le bus avec Emmerich vu l’état dans lequel il se trouve. Inutile de lui infliger plus de douleur et d’inconfort qu’il n’en éprouve déjà.
Quelques minutes plus tard, le taxi s’engouffre dans la rue déserte et s’arrête devant eux. Il fait monter le jeune homme avant de s’installer à son tour sur la banquette arrière et d’indiquer son adresse au chauffeur.
Le trajet se fait dans un silence pensant, uniquement troublé par le bruit grésillant de la radio à l’avant. Kai affiche une mine soucieuse, le regard rivé sur les immeubles qui défilent par la fenêtre. Il tourne la tête vers Emmerich de temps à autres, pour vérifier qu’il tient le coup.
C’est la première fois qu’il ramène un de ses employés chez lui comme ça, et même s’il essaye de ne pas le montrer, ce qui vient de se passer le perturbe profondément. Il en vient à se dire qu’il devrait peut-être se préoccuper un peu plus de ce qui se passe dans la vie du personnel de son musée. Si seulement il avait du temps pour ça…

Une quinzaine de minutes plus tard, le taxi s’arrête enfin devant la grille d’une maison de briques grise. Kai invite le jeune homme à le suivre et ils traversent le petit jardin faiblement éclairé par la lumière orangée des réverbères.
Les lumières à l’intérieur de la bâtisse sont toutes éteintes, ce qui veut dire que Cosme n’est pas là ce soir. Il ne sait pas exactement pourquoi, mais ça le soulage. Peut-être parce qu’il sait que ça angoisse beaucoup son fils d’être confronté à des inconnus chez lui, sans prévenir. Peut-être aussi parce qu’il ne comprend pas vraiment lui-même ce qui se passe ni ce qui lui a pris de proposer ça à un de ses employés.
Mais quel autre choix avait-il ? Le laisser se débrouiller tout seul, en pleine nuit, alors qu’il est blessé ? L’emmener aux urgences et l’abandonner là pour qu’il attende pendant des heures ? Il sait parfaitement qu’il aurait été incapable de se regarder à nouveau dans une glace s’il avait fait ça. Ça ne lui avait même pas traversé l’esprit, d’ailleurs.
Tout cela le met dans une situation qu’il n’avait pas du tout anticipée et il a horreur de ça. Mais tant pis, il veut bien sacrifier sa soirée pour s’assurer qu’il n’arrive rien d’autre à Emmerich.
La porte d’entrée tout juste ouverte, ils sont aussitôt accueillis par un concert de miaulements. Pippin a beau n’être encore qu’un chaton, il a déjà une grosse voix et adore la faire entendre à la moindre occasion.
À peine un mois qu’il est là et il semble s’être déjà bien adapté à son nouvel environnement. Et surtout, il suit Kai partout dès que ce dernier rentre chez lui. Mittens, quant à elle, a toujours été plus farouche avec les inconnus et se contente d’observer le nouveau venu de loin, perchée sur une étagère.
« Tu peux t’installer ici, je reviens. » dit-il en lui désignant un coin du canapé. Il l’abandonne le temps de se débarrasser de son manteau et d’aller chercher de quoi soigner sa blessure. Il réapparaît quelques minutes plus tard muni d’une trousse de secours et d’un plaid qu’il lui tend.
Une fois installé, le matériel sorti, il prend enfin le temps de détailler le visage tuméfié du garçon.
« Bon, au moins tu n’as rien de cassé, c’est déjà ça. »
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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Ven 29 Mar 2019 - 15:12
A single thread of hope is still a very powerful thing

Son patron avait choisi de prendre le taxi, un moyen de locomotion qui empêcherait Emmerich de se faire dévisager ou juger par les passants. Il n'avait pas envie d'être confronté aux regards désapprobateurs des êtres humains qui croiseraient sa route, aucun ne savait ce qu'il avait pu vivre dans sa vie, aucun ne pouvait comprendre sa souffrance. Il y avait peu de gens qui lui donnaient une chance c'était bien signe que beaucoup s'arrêtaient sur les apparences et là elles étaient loin d'être reluisantes pour le jeune homme. Il était dans un sale état mais il pouvait s'estimer chanceux d'être tombé sur le directeur du musée et non sur un autre homophobe ou quelqu'un de l'entourage de sa famille qui l'aurait regardé de travers.

Installé au fond d'un des sièges arrière, Emmerich tentait de se faire le plus petit possible. Il donnait presque l'impression qu'il mourrait d'envie de ne faire plus qu'un avec le tissu. Il n'était pas à l'aise, il se demandait vraiment si c'était une bonne idée d'avoir accepté. Qu'allait penser la famille de Mr Blumenthal en le voyant débarquer ? N'allait-il pas gêné ? Certes, c'était le directeur qui lui avait proposé de venir pour le soigner et l'écouter mais il n'avait pas eu le temps de prévenir et consulter les personnes habitants sous son toit, s'il y en avait. Pour être honnête, Emmerich ne savait rien sur son patron ou ses collègues. Il était le genre à apprécier rire avec eux mais à prendre du recul quand il était question d'aller plus loin. Il craignait tellement de se faire des amis, surtout après ce qui s'était passé avec les siens lorsqu'il avait avoué qu'il était gay. Il se souviendrait toujours de la première fois qu'il l'avait dit. C'était à Hänsel et le soir même il s'était retrouvé à dormir dans un bâtiment abandonné avant de se faire recueillir par Max. Une période qu'Emmerich préférait oublier pour être honnête.

Finalement, ils arrivèrent à la maison du directeur sans qu'Emmerich puisse changer d'avis. Il était resté silencieux durant tout le trajet et sentit une boule se nouer dans le creux de son ventre lorsqu'il franchit la porte d'entrée en compagnie de Mr Blumenthal. Mais au lieu de se retrouver dans une maison trop bien entretenue comme celle d'un catalogue ou trop silencieuse, le blondinet fut surpris par l'accueil du chaton. Il observa un instant la boule de poil accourir pour se frotter contre le pantalon de son maître. Le chaton n'hésita pas à se mettre à ronronner, sans même qu'il se fasse toucher, avant de se coucher au sol comme pour supplier Kai de lui grattouiller le ventre. Le spectacle aurait pu amuser le blondinet s'il était dans un état normal et non dans celui où il était. Pourtant, après quelques secondes, il se rappela où il était et quitta ses chaussures pour éviter de salir le sol. Une précaution qui pourrait sembler étrange mais qui paraissait importante pour le garçon sur le coup.

Emmerich faillit hésiter avant de prendre place sur le canapé mais il préféra s'installer dans le coin plutôt que de se tenir debout, c'était quand même moins gênant. Et puis si son patron lui avait donné l'autorisation c'était signe que ça ne posait pas de problèmes. En attendant le retour du directeur, Emmerich jeta un coup d'oeil à son portable. Une chance que celui-ci soit encore en état après le combat. Il l'avait protégé du mieux qu'il pouvait, empêchant ses agresseurs de récupérer le numéro de Gabi. Il n'avait pas envie de l'impliquer dans ce genre de bordel, surtout pas après tout ce qu'elle avait vécu. Alors une fois rassuré, il le rangea, ne remarquant pas qu'il y avait un deuxième chat dans la maison. Le petit rouquin s'était amusé à suivre son maître qui revint enfin vers Emmerich avec de quoi le soigner. « Non rien de cassé cette fois. », Répondit-il par réflexe alors que le chat s'approchait de lui pour venir toucher son pied de sa patte. Presque détendu par la présence de l'animal, le blondinet ne faisait pas trop gaffe à ce qu'il disait. « C'est quoi son nom ? », Demanda-t-il en désignant le chaton du regard. Emmerich ne savait pas trop comment réagir dans ce genre de situation, il s'était toujours débrouillé pour se soigner tout seul puisque sa mère n'avait jamais proposé de l'aider.   
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Re: A single thread of hope is still a very powerful thing ♦ ft Kai
Ven 10 Mai 2019 - 19:08
« Non rien de cassé cette fois. » marmonne Emmerich, les yeux rivés sur le chaton.
Ce dernier semble fasciné par ses chaussettes et essaye de les attraper dès que le jeune homme a le malheur de bouger le pied. « C'est quoi son nom ? »
« Pippin. On l’a trouvé dans l’une des caves du musée, le mois dernier. » Il baisse à son tour les yeux vers la petite boule de poils rousse et sourit, attendri. Il faudra qu’il propose à Lukas de venir boire un thé bientôt, pour lui rendre visite.
Il sort un coton de la trousse de soin et l’imbibe de désinfectant, avant de le tapoter délicatement sur sa lèvre meurtrie.
Kai replonge dans un silence soucieux, les sourcils froncés. Cette fois. Emmerich a dit cela comme si cette situation était quelque chose d’habituel pour lui. Quelque chose de tellement ancré dans son quotidien qu’il n’a même plus la force de s’en émouvoir encore.
Et il sent son cœur se serrer. Parce que ça lui rappelle un peu trop son enfance, son père, la vie qu’il a connue avant d’arriver à Hambourg.
Il en a pris des coups, par le passé, bien trop pour pouvoir les compter. Trop pour regretter sa ville natale ou même pour vouloir simplement y repenser.
Il n’a aucune idée de ce qui se passe dans la vie du jeune homme, de ce qu’il fait en dehors de ses heures de travail au musée, de sa situation familiale.
Il sait juste qu’il semble un peu perdu, qu’il n’a probablement pas une vie facile. Et les événements imprévus de ce soir lui font penser qu’il a peut-être aussi besoin d’aide.
« Est-ce que.. ça t’arrive souvent, ce genre d’incident ? » demande-t-il finalement, après quelques instants d’hésitation. Il est tellement inquiet qu’il ne s’est même pas rendu compte qu’il a cessé de le vouvoyer depuis un bon moment.
Il se doute qu’Emmerich ne voudra probablement pas répondre à cette question. Après tout, il est son employé et lui son patron, ce serait normal qu’il veuille conserver sa vie privée. S’il ne veut rien lui dire, il n’y peut rien, c’est comme ça.
Mais si jamais il y a la moindre chance qu’il veuille de l’aide, qu’il ait besoin que quelqu’un lui tende la main, alors il préfère demander quand même, juste au cas où.
(c) nightgaunt


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