C’était la soirée, celle que Thomas avait négociée avec la propriétaire de la salle pour envahir les lieux pour une bonne partie de la nuit. Et si la petite bande d’amis s’était préparée pendant un bon moment pour préparer une playlist digne de ce nom, ils se revoient encore avant de répéter une dernière fois. Un mélange de traque et d’impatience avait envahi ce grand garage de l’oncle du guitariste. Et qu’est-ce que Tommy aimait ce sentiment, encore plus s’il était partagé avec son meilleur ami et ses deux acolytes Krim et Hans. Cependant, ce dernier manquait à l’appel pour cette répétition express.
- Tu ne sais pas où il est par hasard ? Demanda Tommy à Krim quand le garçon avait empoigné sa guitare pour la mettre autour de lui. Une guitare blanche et noire qui trônait fièrement dans sa chambre auparavant, unique témoin de ses créations trop intimes encore pour les dévoiler à ses amis.
Les minutes avant de partir pour la salle s’approchaient à une vitesse grand V. Et le trac se faisait sentir. Thomas avait invité quelques personnes en plus des personnes habituellement présentes aux soirées de la propriétaire. Reggie avait également invité une poignée de personnes. Finalement, la salle ne devrait pas être aussi remplie qu’il le pensait… Enfin c’est ce qu’il pensait. Les trois compagnons arrivent enfin sur les lieux où les attendaient la propriétaire et quelques personnes supplémentaires, pas de public encore. Tommy engageait la marche suivi des deux autres avec leurs instruments. Et si chacun s’occupait d’installer les amplis et brancher les micros, faire les balances, le silence se faisait roi sur cette scène. Si d’habitude ce groupe improbable riait très souvent à se faire des blagues, ce soir ils étaient plus occupés à avoir le trac. Remplacer un musicien était une chose mais monter avec ses propres musiciens, ses propres chansons, même reprises, était autre chose. Et si ce moment, Thomas l’avait entendu depuis un bon moment, depuis qu’il avait eu cette fameuse conversation avec Dallas, il appréhende quand même : et si la sauce ne prenait pas, si personne n’appréciait leur style de musique, tant de questions dans sa tête. Et pour la première fois, Tommy était épris de doute sur lui-même et sur sa capacité à pouvoir maintenir ce groupe en vie. Et aucune trace d’Hans.
- Personne n’a de nouvelles d’Hans par hasard ?
Et la pression montait petit à petit dans la tête du guitariste, en proie au stress, à sa légitimité d’être sur scène et ce Hans qui ne montrait toujours pas le bout de son nez, tandis que quelques personnes commençaient déjà à arriver pour profiter de ce petit concert.
Il y a longtemps maintenant, un jour, avec Declan, j’ai découvert Guns N’ Roses. Au-delà de la voix d’Axl Rose ou de la guitare de Slash, c’est la ligne directrice imposée par Duff McKagan qui m’a ensorcelée. Quand j’ai entendu Paradise City pour la toute première fois, j’ai su que je voulais jouer de la basse. Sans avoir la prétention d’égaler les performances de ce premier modèle, j’ai peu à peu appris à maitriser ces cordes qui recèlent tant de secrets pour qui prend le temps d’y prêter attention et à dompter, à son image, la pédale de chorus élargissant l’éventail des possibilités musicales. À partir de ce moment, la musique a pris davantage de place encore, si cela était possible, dans mon existence. Je n’avais jamais vraiment eu l’ambition de percer dans le milieu, jouant davantage pour me vider la tête et pour le plaisir que cela me procurait que pour toute autre chose, et puis est arrivé Tommy… On s’est rencontré à un concert, on s’est plu, on s’est cherché et on s’est trouvé. Même si, au départ, cela ne devait être qu’une bête histoire de cul, on s’est peu à peu retrouvé sur un autre terrain : d’abord à des concerts à partager des avis plus ou moins éclairés sur l’un ou l’autre groupe, l’une ou l’autre chanson, j’ai fini embarquée dans son groupe. Les filles à la basse pour les néophytes et autres décérébrés ce n’est qu’une question de facilité. Ils sont nombreux à penser que la plupart du temps la nana n’est qu’un simple faire-valoir, si possible sexy, que l’on expose pour attirer le public masculin vers la scène et le pousser à la consommation de boisson. Par conséquent, on lui confie un instrument soi-disant facile et que ne sert pas à grand-chose. Pourtant, la basse c’est un pilier rythmique aussi essentiel que les autres membres d’une formation. En outre, une femme ressent bien mieux les vibrations de l’instrument qu’un homme, les sons se répercutant directement en elle, lui permettant de littéralement sentir la ligne de basse qu’elle joue. Inspirée par les Kim Deal et autres Carol Kaye, j’ai accepté la proposition de Thomas et je dois bien avouer qu’au-delà des clichés ridicules, je m’éclate à chaque fois que l’on se rencontre et que l’on se produit. Cependant, aucun de nos petits concerts n’a jamais égalé ce que nous allons vivre ce soir. Thomas, meneur qui s’ignore, nous a négocié un contrat dans une salle assez réputée du centre. On est loin du concert pour les seize ans du petit Georg dans son jardin, on parle ici de plusieurs centaines de personnes. Je ne doute pas que l’on soit prêt, loin de là. On travaille nos morceaux depuis des semaines. On est un groupe qui roule comme sur des rails. On est tous passionnés par ce qu’on fait et l’on s’éclate à chaque fois. Néanmoins, tout cela n’est rien face à un paramètre hasardeux, le trac. C’est un virus insidieux qui se glisse sous la peau des artistes pour faire trembler leurs doigts, flageoler leurs jambes et s’amuïr leurs voix. Pour Thomas et moi, c’est différent, il s’est produit de nombreuses fois sur scène avec d’autres et, moi, j’arrive à prendre le recul suffisant pour ne pas me laisser gagner par le mauvais stress. Pour les deux autres membres du groupe, en revanche, la tâche ne semble pas facile. En témoigne l’absence, en ce matin de répétition, de notre batteur.
« - Tu ne sais pas où il est par hasard ? me demande le guitariste tout en ceignant son instrument. - Il doit toujours être en train de cuver… je dis cela distraitement tout en réglant une nouvelle fois ma pédale avant de lever les yeux vers ceux effarés de Tommy. Quoi ? dis-je en haussant les épaules. Ne me regarde pas comme ça ! dis-je en réponse à son regard coléreux. Je n’y suis pour rien. Il s’est mis en tête tout seul de vouloir prouver qu’il tenait mieux l’alcool que moi… Et puis, moi, je me suis arrêtée, mais lui a voulu fêter sa « victoire ». je mime les guillemets. Donc là, à l’heure qu’il est, et vu l’état dans lequel il était tôt ce matin, il cuve… »
Je raccorde ma SR300EB écarlate à l’ampli et hausse les épaules à nouveau. On a qu’à commencer, ça le fera peut-être venir. La répétition se passe sans anicroche comme d’habitude présageant que ce soir sera une réussite. Néanmoins, il est évident que sans batterie plusieurs morceaux manquent de punch. J’ai donc à essayer de contacter Hans, les messages s’amassant sur sa boite vocale et dont le ton est de moins en moins avenant. Nous sommes finalement partis sans lui vers la salle de concert remplissant un van de tout ce dont nous aurions besoin ce soir. Arrivés sur les lieux, les petits crépitements qui s’épanouissaient au fond de mon ventre pendant notre répétition se sont changés en braises ardentes de bonne crainte et d’envie mêlées. Nous avions chacun invité quelques personnes à venir assister à ce grand moment, mais la salle vide ou presque est tout aussi impressionnante que pleine. Je lance un sourire rassurant à Reggie alors qu’il me tend mon deuxième instrument. Sur scène, le vide de la pièce est encore plus frappant. On ressent l’électricité entre nous, chacun occupé à ses réglages sans que l’ambiance d’habitude débordante de rire vienne nous perturber. Sans doute nous posons-nous les mêmes questions : ‘Et si le public n’est pas transporté par notre musique ?’ ‘Et si je fais une erreur sur ce riff ?’ ‘Et si je me prends les pieds dans les câbles’. Toutes ces choses qui n’arrivent jamais, mais qui nous traversent l’esprit. Après la balance et avoir retenté ma chance à plusieurs reprises sur le portable de notre homme invisible, je décide de détendre mes doigts en commençant le riff de Another One Bites the Dust sur ma Fender. Les mouvements sont fluides et me viennent assez naturellement. Comment voulez-vous que quelque chose se passe mal ? Hans mis à part évidemment… La salle se remplit peu à peu et Reggie se laisse aller à une remarque joyeuse quant à la présence de cette basse en particulier sur scène ce soir. Je l’ai promis à celui qui me l’a offerte, il y a longtemps, comme une forme de superstition.
« - Personne n’a de nouvelles d’Hans par hasard ? le sourire que j’affichais me quitte alors que je lui réponds d’un signe de tête. - J’ai essayé de l’appeler plusieurs fois et il n’ décroche même pas… je grimace face à ce constat qui pourrait bien nous couter cette soirée. Tu n’aurais pas une idée pour le remplacer ? Parce que là, soyons réalistes, on n’a plus vraiment le temps d’aller le chercher et s’il passe la porte maintenant, comme une fleur, je lui casse la gueule… je dis cela avec un sourire qui en dit long. Donc, de toute manière, on a besoin de quelqu’un… »
En réalité, si Hans passe l’arcade des coulisses maintenant en trombe et essoufflé, nous répétant ses excuses une bonne dizaine de fois comme à son habitude, je crois que je me contenterais de l’injurier comme jamais avant de le pousser à s’installer derrière son instrument. Ce n’est qu’après, bien longtemps après, le concert terminé, que je me permettrais d’abimer sa face de crétin qui nous met dans une situation impossible.
Thomas avait le don de la maîtrise, il aimait que tout soit préparé, organisé et bien pensé avant d’entrer sur scène. L’exact opposé de ce qu’il était dans la vie quotidienne, un désorganisé, un mec incapable de ranger ses pensées dans l’ordre. Tommy le musicien qui essaie de percer restait tout de même cool, même si leur avenir se jouait ce soir car il avait fait venir quelqu’un de plutôt important. Il avait une confiance aveugle en Reggie, son meilleur ami de toujours, un chanteur talentueux avec un grain de voix incroyable, rauque et rock. Si habituellement ils ne jouaient que tous les deux, c’est Krim qui compléta ce duo déjà bien emblématique pour un faire un trio incontournable. Thomas et Krimhilde s’étaient connus au lit avant même de parler d’instrument, dans sa petite vingtaine, quand ses soirées ressemblaient plus à une grande partie de n’importe quoi, d’alcool et de sexe, avant que son oncle ne le repèche complètement et de lui trouver une vie enfin stable. Pourtant les deux auraient pu s’arrêter à ce simple lit, mais n’étant clairement pas fait pour que leur coup d’un soir ne dure éternellement, ils avaient trouvé une autre source de nutrition dans leur amitié naissante : la musique. Son talent pour la basse était indéniable et si elle était la première à s’accrocher au duo masculin qu’il formait avec Reggie, il n’avait eu aucune réticence à l’accueillir, et il était plutôt fier de l’avoir à ses côtés. Marchant totalement dans leurs soirées à gratter les cordes et boire des bières jusqu’à perdre la raison jusqu’au petit matin, elle avait créé sa place dans ce monde sombre que les deux meilleurs amis fréquentaient. Le quatrième à avoir créé sa place était Hans, le dernier, à la batterie. Un gamin inconscient beaucoup plus jeune que les trois autres, dans la fougue de l’âge et il n’était pas rare que son manque de ponctualité lui fasse défaut. Preuve qu’aujourd’hui aussi il manquait à l’appel, pour Tommy ce n’était clairement pas le moment, faisant monter son stress, la scène il en avait fait, il savait ce que c’était, mais CETTE scène, il ne devait pas se louper.
Thomas s’approche de Krim, réglant sa basse, pour lui demander où ce foutu Hans était passé. Elle en savait un petit quelque chose. Sa réponse décompose le visage de Thomas. Ils n’étaient pas encore arrivés à la salle, il avait encore le temps de venir, sait-on jamais.
Direction la salle qu’ils allaient occuper pour la soirée et une bonne partie de la nuit. Le traque commençait à se faire sentir tellement plus personne ne parlait, ni dans ce van, ni aux préparatifs. Les blagues de Reggie manquaient à l’appel, trop concentré à répéter les textes. Le rire de Krim laissait place à un visage concentré sur sa basse, et même le sourire de Tommy s’était tiré pour laisser afficher une mine plutôt inquiète. Sans batteur ils étaient cuits. Toujours pas de Hans.. Le guitariste lance une dernière bouteille à la mer pour savoir où il est. Reggie se contente d’un “- Pas de nouvelles”, Krim ne le rassure pas davantage.
- Il faut improviser, qui peut nous aider ? Thomas réfléchit au fur et à mesure qu’ils installent la scène, faisant les cents pas à qui pourrait les aider et comment il pouvait trouver une solution. Il ne restait que vingt petites minutes avant que le public commence à rappliquer, un temps si court pour trouver quelqu’un et le roder sur les chansons qu’ils allaient jouer. Tommy s’isole pour passer deux ou trois coups de fils, peu concluant et revient vers ses deux amis.
- Je suis désolé, je n’ai personne qui peut nous venir en aide. Qu’est-ce que l’on peut faire.
Remotiver les troupes et ne pas se morfondre, Hans les avait abandonnés pour ce soir. Pourvu qu’il ne se pointe à la fin du concert, sinon le guitariste allait lui refaire la face sans répit.
La scène, ce n’a jamais vraiment été quelque chose qui m’a effrayé. J’ai toujours abordé les répétitions ou les représentations que nous avions eu jusqu’ici sans réellement me prendre la tête, avec une certaine philosophie. J’ai toujours réussi à me convaincre qu’il y avait mille fois pire dans la vie que de louper quelques notes ou de dissoner. Cela doit sans doute venir du fait que je ne nourris pas tout à fait les mêmes espoirs artistiques que Thomas et Reggie, préférant être reconnue pour mes photos que pour mes accords. Pourtant, en posant les yeux sur cette salle qui se déroule devant moi comme un immense parterre sombre, je ne peux pas m’empêcher de ressentir l’anxiété crépiter au fond de mon ventre et, plus la foule se masse en petits groupes éparses, plus ces crépitements se changent en flammes rugissants léchant mes entrailles et me nouant la gorge. Il y a, ce soir, un enjeu bien différent que celui auquel nous avons l’habitude de faire face. Cette soirée pourrait marquer le tournant de quelque chose de bien plus grand, une chose qui nous dépasserait totalement tellement elle semble insensée. Cette scène, cette salle, ce public pourrait changer à jamais notre manière de faire de la musique, pas de notre style mais dans l’ampleur que cela prendrait. Fini les répétitions en dilettante au fond d’un garage, fini les petites scènes des bars du coin, fini les contrats dénichés à la va-vite au détour d’une conversation. Tout pourrait changer ce soir en seulement quelques minutes, en seulement quelques notes. Il suffirait d’une minuscule étincelle pour que notre univers entier bascule, pour passer de l’anonymat complet aux premiers pas sur le tremplin du chemin doré. Nous savons tous les trois ce que peuvent représenter ces malheureuses minutes que l’on nous a accordées, nous rendant plus sérieux, plus minutieux et plus exigeants nous ne l’avons jamais été. Je connaissais cela chez Tommy, sur scène tout du moins, aimant que chaque chose, chaque chanson, chaque éclairage soit à sa juste place. Il arbore une mine grave que je ne lui connais que dans ces moments. Pour Reggie, c’est différent : il semble ce soir gagné par le même zèle que son meilleur ami, vérifiant sans cesse ce qu’il a déjà vérifié des centaines de fois. Cette soirée est différente et personne ne semble s’en apercevoir excepté nous trois. La foule insouciante nous narguerait presque. Pour être plus que régulièrement de ce côté-là de la scène, je connais la frivolité que l’on ressent. On discute, on éclate de rire, on boit un verre en attendant que les notes emplissent la pièce. On se préoccupe peu de ces tracas que ressentent les musiciens qui s’agitent sur la scène meublant leur appréhension dans l’action, même la plus futile. Si on ajoute à cela, le fait qu’il manque quelqu’un dans le groupe, cela n’arrange rien. Je crois que si Hans savait la moitié de ce que je pense de lui à cet instant précis, peut-être se précipiterait il pour nous rejoindre sur ces planches pour faire les essais de son instrument. Mais, en attendant, il n’est pas là nous mettant dans un sacré pétrin. La plupart des morceaux que nous avions sélectionnés ne donneront rien sans batterie et il serait difficile d’imaginer jouer sur une bande son… Thomas fait les cent pas le téléphone à la main pour essayer de nous trouver une solution viable dans les quelques minutes qu’il nous reste. Quand il revient vers nous, les muses ne semblent pas s’être penchées sur notre cas. Personne… Aucun batteur disponible ce soir pour nous dépanner. Mais qu’est-ce qu’on a bien pu faire aux dieux ? On se retrouve à cogiter tous les trois dans un silence tendu à la recherche de la solution miracle, mais rien n’y fait…
« - Et le type avec qui tu as discuté ? demande-je faisant référence à Dallas sans me rappeler son nom. Il peut pas nous trouver quelqu’un ? »
Malheureusement pour nous, les nouvelles circulent vite dans ce genre de soirées, les bonnes comme les mauvaises, et les roadies font de parfaits petits oiseaux piailleurs. Ce soir n’échappe pas à la règle et la rumeur remonte jusqu’à la régie, avec plus ou moins de discrétion, que le groupe de petits jeunes a été lâché par son batteur et qu’il y a de fortes chances qu’ils abandonnent la scène à moins d’une intervention extraordinaire...
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Re: This is the night | Thomas & Krim & Victoria
Ven 1 Oct 2021 - 0:39
This is the night
Thomas & Krimhilde & Victoria
Dans le bar, l'excitation est à son comble alors que peu à peu, celui-ci se remplit. Ce soir, c'est soirée concert dans l'établissement, avec un groupe sur scène et le moins que l'on puisse dire c'est que tout le monde s'est donné le mot, que tout le monde s'est donné rendez-vous ici. Les petits jeunes tout juste sorti de l'Université, voire même encore étudiants, se pressent tous dans la bâtisse pour découvrir pour la plupart ces nouveaux sons, ce groupe qu'ils ne connaissent pas mais dont ils ont déjà entendu qu'ils ne sont pas mal, par quelques bruits de couloirs, quelques témoignages de concerts dans les bars.
Alors que les plus grands fêtards hambourgeois et amateurs de découvertes se concentrent dans le bar, Victoria ne fait pas exception, quoique les morceaux du groupe en question ne lui soient pas inconnus, pour les avoir déjà entendus auparavant, plus d'une fois. Mais elle ne pouvait pas manquer ça. D'abord parce que le guitariste du groupe qui joue ce soir n'est autre que son ami, Thomas. Ensuite parce que quelques amis lui ont proposé la sortie, l'empêchant définitivement de manquer ce concert, quoiqu'ils n'aient pas eu grand besoin d'insister pour obtenir gain de cause. Victoria n'avait pas fait sa difficile pour les suivre, prendre place avec eux ce soir à cette table de bar, impatiente que le show commence. Peu à peu, l'ambiance allait devenir électrique, survoltée. Elle adorait ça, petit feufollet qu'elle était, petit électron libre dans cette société.
”- Y'a un problème.”
Ses amis la regardent étrangement, curieux de comprendre de quoi elle pouvait parler, alors que le regard de Victoria est tombé sur quelques employés en pleine messes basses plus ou moins discrètes. Le concert devrait commencer d'une minute à l'autre et pourtant, elle sent bien que tout n'est pas en place, que quelque chose cloche. Et un employé dans son téléphone lui donne rapidement confirmation en passant à côté de leur table.
”- Ouai, le batteur manque à l'appel c'est le bordel !”
La jeune femme lève un sourcil. Le batteur avait décidé de les planter un soir pareil ? La dernière fois qu'elle avait vu Thomas, ce dernier lui avait expliqué pourquoi cette soirée en particulier était importante. Pourquoi il fallait absolument que le groupe soit au top. Et le batteur avait décidé de ne pas venir ? À leur place, elle aurait envie de le massacrer. Mais dans l'immédiat, ils avaient plus urgent à traiter.
”- Vicky !? Tu vas où ?”
Sans répondre, bière en main, jouant des coudes, Vicky se fraye un chemin dans la foule, tâchant de rejoindre les coulisses tant bien que mal, non sans éprouver quelques difficultés pour avancer dans ce troupeau humain électrisé. Mais finalement, elle parvient à s'extirper de cette masse compacte pour entrer dans les coulisses où trois musiciens au bord de la crise de nerfs devaient se sentir comme des lions en cage.
”- Salut ! Ah, vous avez la batterie !" remarque-t-elle immédiatement, comme il serait difficile de louper l'instrument. "Vous avez les baguettes aussi ?” demande la brune sans y aller par quatre chemins.
When the sadness leaves you broken in your bed, I will hold you in the depths of your despair. I wanna testify, scream in the holy light, you bring me back to life and it’s all in the name of love, in the name of love, in the name of love...
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Re: This is the night | Thomas & Krim & Victoria
Mer 27 Oct 2021 - 21:52
This is the night
Thomas & Krimhilde & Victoria
Chaque minute passait dans ses coulisses de l’angoisse où Hans ne montrait pas le bout de son nez, et Tommy qui avait l’habitude de maîtriser tout type de situation, de raconter des blagues et d’être une bombe de positivité, tournait en rond, à regarder Reggie, puis Krim, qui eux aussi n'étaient pas les personnes les plus sereines. Le guitariste faisait les cent pas, avait reposé son instrument de prédilection sur son socle, essayant de trouver une solution rapidement plutôt que de se morfondre sur son sort, il avait déjà dégainé son téléphone pour appeler ses contacts, si peu nombreux qu’ils étaient. Déjà en déplacement, sur scène ou tout simplement pas disponible, les quelques personnes qu’il connaissait ne pouvait se rendre aussi rapidement sur scène pour ce soir. Et si il y a quelques mois, voir années, la situation aurait été réglée avec une bande son, ce soir ils n’avaient pas le droit à l’erreur. Ce soir, tout se jouait devant ce public dont ils allaient reconnaître quelques visages familiers pour les rassurer, mais aussi des centaines de visages inconnus, dont sûrement le label que Dallas lui avait tant vendu, car oui Tommy avait contacté l’écossais pour assister à ce concert, peut-être que quelqu’un viendrait, peut-être que non, et même si personne ne venait, en aucun cas cette bande de copains ne pouvait décevoir les spectateurs qui avaient fait le déplacement. Et ce soir, plus qu’un autre soir, tout le monde partageait ce sentiment étrange de traque et de panique intérieure et émotionnel dont ils n’avaient clairement pas l’habitude, eux qui avaient pris leurs aises dans le garage de Reggie, à jouer moitié ivre ou à passer du temps à gratter leurs cordes et taper de la baguette sur le tambour. Et même si Tommy avait espéré toute sa vie pouvoir vivre de sa passion, il n’aurait pas espéré qu’un soir comme celui-là, cela arrive enfin.
Chacun se creuse les méninges et les annonces arrivent enfin aux oreilles des spectateurs, venus exprès pour eux. Et si Tommy était si déconnant à son habitude, il était maintenant la personne la moins sereine du trio restant. Ayant rejoint Krim et Reggie pour réfléchir ensemble et attendre de voir ce qu’il se passe.
- On peut peut-être prendre une bande son pour la batterie pour les morceaux qui priorisent la batterie, le reste on peut peut-être sans sortir ? Thomas prononçait ses mots sans en croire ses oreilles, la batterie c’est celui qui rythme le morceau, celui qui guide les cordes et enfin la voix, sans batterie, aucun moyen de démarrer en même temps. Le guitariste restait silencieux à écouter ses camarades pour éventuellement trouver une meilleure solution. Impossible de savoir ce qu’il se passait en salle, non pas qu’il ne pouvait pas aller voir, mais également car il n’en avait pas la capacité tellement il était tétanisé de traque, plus il attendait avant d’entrer sur scène et plus son estomac se nouait.
- Mais on va y arriver vous en faîtes pas ! Tout en mettant une main sur l’épaule de Krim et Reggie, les rassurant tant bien que mal au vue de la situation.
Un vacarme se fit entendre à l’entrée des coulisses où les trois musiciens étaient sûrement au bord de tout laisser tomber. Thomas se retourne et à moins que ses yeux commençaient à perdre les pédales, il vit un visage plus que familier entrer dans la pièce : Vicky. L’esprit du musicien s’était troublé en la voyant débarquer ici.
- Victoria, qu’est-ce….. Pas le temps de finir sa phase que la jeune femme voyait déjà la batterie en place, et demanda s’il y avait des baguettes.
Thomas se précipita vers les baguettes posées sur le siège et les donna à Vicky.
- Tu sais en jouer ? Le musicien était assez étonné de sa démarche et surtout qu’il ne sache pas qu’elle était musicienne, alors qu'il n'était pas compliqué de savoir la passion de Tommy quand les deux avaient visiter la chambre de ce dernier à de multiples moments. La savoir batteuse surprenait le guitariste. Ils se connaissaient pourtant très bien, mais a priori les gestes étaient plus nombreux que les paroles entre les deux individus.
Si dans la salle l’électricité commence à bondir de spectateur en spectateur dans un ballet de rires et d’exclamations joyeuses, dans les coulisses c’est trois bobines Tesla qui se répondent dans une charge continue se renvoyant et amplifiant inconsciemment la tension de chacun. C’est bien au-delà du trac à ce stade. Nous sommes survoltés et mon envie de tabasser Hans grandit de minute en minute. Le temps nous file entre les doigts et aucune solution ne semble se profiler. Il nous faudrait un miracle, une intervention divine, une immixtion des fées de la musique, peu importe tant qu’un dénouement heureux est apporté à notre problème. J’ai beau retourner la situation dans tous les sens, je ne vois pas ce qui pourrait nous sortir de là et, alors que trois têtes valent mieux qu’une, je ne semble pas être la seule…
« - On peut peut-être prendre une bande-son pour la batterie pour les morceaux qui priorisent la batterie, le reste on peut peut-être sans sortir ? je grimace face à cette proposition. - Tu n’es pas sérieux ? je fronce les sourcils tout en l’interrogeant. Tu sais que c’est pas du tout une bonne idée. On va être en décalage complet et puis avec la batterie en plein milieu de la scène… je fronce le nez. Et puis, si on n’y croit pas, comment veux-tu qu’eux y croient… je désigne le public d’un geste vague. Ça ne marchera jamais. l’autre guitariste semble aussi sceptique que moi. - Mais on va y arriver vous en faîtes pas ! notre leader est étonnant dans sa confiance en notre bonne étoile alors qu’il nous sourit. »
Je suis sur le point de lui répondre qu’il faudrait peut-être abandonner et que vu tout ce qu’il nous arrive, c’est peut-être un signe du destin, une indication que ce soir n’est peut-être pas le soir comme nous avons pu le croire. Toutefois, avant que j’aie le temps de prononcer cette phrase que nous ne voulons pas nous résoudre à admettre, un boucan sans nom a commencé à résonner à la porte des coulisses. Il faut dire que la lourde porte en métal n’est pas simple à ouvrir et produit un bruit peu discret lorsqu’elle cède enfin. Cependant, ce n’est pas le plus étonnant dans cette scène. Le plus surprenant, c’est la demoiselle tout à fait charmante qui la traverse en constatant que la batterie est en scène et qui laisse Thomas presque bouche bée alors qu’il lui tend les baguettes de l’instrument qu’il manque à notre formation.
« - Tu sais en jouer ? son air toujours aussi ahuri me fait pouffer de rire. - Non, elle te les demande pour pouvoir s’en faire un éventail… lâché-je tout fronçant à nouveau les sourcils et haussant les épaules et les mains avec un large sourire aux lèvres. Moi, c’est Krim. je me retourne vers la jolie brune. Voyons voir ce que tu vaux. je lui désigne la scène d’un signe de tête. »
Je la laisse passer devant moi et jauge sa plastique rapidement avant de rejoindre mon propre instrument. Après avoir demandé à la régie une autre balance, nous entamons le morceau de The Clash, Should I Stay Or Should I Go, connu pour son niveau de difficulté et sa rapidité rythmique. À la fin du morceau, je sens l’énergie réaffluer dans mes veines. Ça déménage, plus encore que lorsque Hans la joue. Elle est douée, cela ne fait aucun doute. Nous donnons quelques instructions aux régisseurs quant au volume des retours avant de revenir à ce qui nous occupait quelques instants plus tôt.
« - Je marche. dis-je au guitariste à mes côtés dans une moue approbatrice. Si je peux juste me permettre… commence-je en m’adressant à notre miracle. derrière les caisses, c’est ces magnifiques yeux qui vont attirer les regards, alors le trait d’eye-liner mériterait d’être un rien accentué. Si tu veux, il y en a en coulisse. je ne peux pas faire disparaitre mon sourire, tellement l’occasion est belle ; je me retourne ensuite vers mes deux compagnons qui semblent perdus dans leur contemplation qui leur a déjà couté quelques accords pendant la balance. Et vous deux, buvez un verre, mettez-vous des claques, faites comme vous voulez, mais pitié quoi ! ils me regardent sans comprendre. Si même moi je peux admettre qu’elle a un visage d’ange, des seins dignes des statues grecques et des jambes à se damner et me tenir, vous devrez être capable d’en faire autant et d’arrêter de baver, non ? »
J’éclate de rire face à leur tête de poisson sorti de l’eau avant de lever les yeux au ciel dans un sourire éclatant. L’atmosphère est définitivement plus légère. Nous allons pouvoir donner notre maximum et faire vivre à ces gens un moment sans pareil de grande musique. Quelques minutes nous séparent du début des hostilités. Le courant qui nous traverse semble bondir joyeusement de l’un à l’autre dans une euphorie presque incontrôlable. Quand cette charge explosera, il n’y a pas de doute que ça fera des étincelles, voire des feux d’artifice.
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Re: This is the night | Thomas & Krim & Victoria
Lun 15 Nov 2021 - 23:40
This is the night
Thomas & Krimhilde & Victoria
Il n’y avait pas vraiment de temps à perdre. Comme la jeune femme comprend que quelque chose se trame, qu’il manque un batteur dans la formation pour assurer le spectacle de ce soir, la demoiselle n’hésite pas une seconde et quitte ses amis, sa table, pour se frayer un chemin en direction des coulisses où, elle le sait, les musiciens doivent être dans un état de nerfs incroyable. Elle le serait elle aussi si quelqu’un avait osé lui mettre un tel lapin un soir aussi important, la planter au moment le plus intense de sa vie. De ce qu’elle en savait, ce soir, Thomas pouvait jouer sa carrière. Ne pas avoir de batteur, en revanche, brisait toutes ses chances ainsi que celles du reste de son groupe. Heureusement, au moins pour ce soir, Victoria pouvait peut-être leur venir en aide et les dépanner. Une hypothèse qui semble surprendre Thomas lorsque la jeune femme apparaît dans les coulisses, réclamant les baguettes pour jouer à la batterie. Si elle sait jouer de la batterie ? Non, à peine ! Et la remarque de la jeune blonde auprès des deux musiciens ne manque pas de faire rire la brune qui se targue, elle aussi, d’une petite remarque bien sentie.
”- T’es pourtant plutôt bien placé pour savoir que je suis douée de mes dix doigts !” assure la demoiselle, un fin sourire aux lèvres face au sous-entendu dont elle le gratifie.
Krim. Vicky lui adresse un sourire comme elle enregistre ce nom. Elle-même n’avait pas besoin de lui révéler le sien, Tommy s’en étant d’ores et déjà chargé dans son élan de surprise. Et puis, elles n’avaient pas vraiment de temps pour ça. Devant la scène du bar, le public commence à s’impatienter et l’ambiance électrique pourrait, un peu trop vite, dégénérer. Alors la brune s’installe derrière la batterie, entonnant les premières mesures de la musique initiée par la bassiste pour faire ses preuves. Des preuves qui semblent laisser Thomas un peu sur les fesses comme il n’avait jamais imaginé les talents musicaux de son amie. Et la brunette a beau se concentrer sur sa propre pratique, elle entend bien les quelques couacs qui parsèment les notes des éléments masculins de la formation, au moins au niveau de la guitare. Malgré tout, cependant, le morceau reste bon. Pour ce soir, au moins, ça fera l’affaire. A condition que la jeune guide se fonde dans le moule du groupe et adopte un look un peu plus rock encore, qui sera visible depuis le public.
”- Merci; je vais aller arranger ça !” assure la miss en disparaissant, revenant quelques minutes plus tard, son make-up accentué pour la scène. ”Vous me faites le petit débrief de ce que vous voulez jouer ce soir ? Juste qu’on s’assure que je connaisse tous ces morceaux, avant d’être devant le public.”
(c) DΛNDELION & IRIS
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Never give up
When the sadness leaves you broken in your bed, I will hold you in the depths of your despair. I wanna testify, scream in the holy light, you bring me back to life and it’s all in the name of love, in the name of love, in the name of love...
gare à la crise de la quarantaine
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Re: This is the night | Thomas & Krim & Victoria
Lun 27 Déc 2021 - 21:42
This is the night
Thomas & Krimhilde & Victoria
La panique. Il n’y avait pas d’autres mots pour décrire la situation qui régnait dans ces loges, mais une panique qui se faisait dans la retenue. Thomas n’était pas du genre à crier et à sauter partout quand la situation lui paraissait hors de contrôle. Reggie était beaucoup plus explosif que lui, alors ce loup tournait comme un lion en cage. Krim était la force tranquille, et Thomas voulait juste se pendre et chercher une solution. Oui c’est clair que le guitariste n’était pas du genre à s’énerver pour un sous, mais le stress l’avait envahi et lança une éventuelle solution qui pourrait leur sauver la vie. C’est clair que ça ne collerait pas parfois, le rock ne se jouaient que dans l’improvisation et en rien jouer une bande passante de batterie serait naturel. Krim l’avait bien soulevé ce point, et le mieux que le brun pouvait faire était de rassurer les troupes.
Et dans un vacarme, une tête brune qu’il connaissait bien fit son apparition : Victoria. Tommy ne savait pas du tout que cette charmante demoiselle jouait de la musique, encore moins de la batterie. Son choc était tel qu’une simple question aussi bête soit-elle fit rire les autres. Ces deux-là allaient très sûrement bien s’entendre, même si le guitariste était beaucoup trop embarrassé par la situation au vu du passif avec ces deux femmes. Sa réponse à sa question le fit sourire, typique de la Vicky qu’il connaît.
Cette dernière s’installa derrière les caisses et cymbales et entama une reprise de The Clash, une reprise bien menée qui fit réapparaître le sourire du guitariste qui était devenu aussi pâle qu’un cadavre. Krim valida ce choix de secours, de dernière minute. Reggie acquiesça également et Tommy donna son accord également. Krim se retourna vers les deux garçons tandis qu’elle commentait le maquillage de Victoria.
- Et une femme débarque dans le groupe et notre Krim se sent menacé par son statut de reine. Dit le guitariste à son meilleur ami. Ayant reprit des couleurs, Tommy empoigna sa guitare et vérifie ses accords une dernière fois. Reggie fit un dernier exercice vocal pendant que les filles refaisaient leur maquillage. Chacun se prépare dans sa bulle et il ne reste plus que quelques minutes dont ils avaient déjà bien abusé pour mettre le feu sur scène.
- Tout le monde se rassemble s’il vous plaît !! Lança Tommy de sa grande voix pour que tout le monde l’entende. Il fit une inspiration lente. Puis une expiration lente. La respiration était la clé.
- C’est peut-être notre soir, ou peut-être pas, mais sachez que je vous aime quoi qu’il arrive. Si vous voulez balancer votre message d’amour c’est maintenant ou vous vous taisez à jamais.
Thomas prit la main de son meilleur ami à sa droite et de Victoria à sa gauche, formant un cercle tous les quatre, ils allaient sûrement vivre une sacré soirée et allaient fêter cela dignement. Un peu trop sentimental ce guitariste ? Oui totalement.
Euterpe s’est finalement penchée sur nous et a entendu nos lamentations à son intention. Nous, ses pauvres adorateurs en détresse, cherchions une solution pour lui rendre notre hommage et surtout sauver notre peau. Alors, sur un son harmonieux de flûte et de lyre, la Muse nous a envoyé celle qui est sans aucun doute la solution à la situation de crise pour laquelle nous avons tant appelé à un dénouement. Répandant sur nous les fleurs de sa couronne, elle nous a envoyé une virtuose de la batterie en la personne de Victoria. En outre, en plus d’une physionomie avantageuse, elle possède aussi un humour piquant, ce qui ne gâche rien. Rien qu’à voir les yeux de Tommy qui la suivent depuis qu’elle est apparue, je peux affirmer qu’il y a anguille sous roche, voire même boa sous baobab, entre ces deux-là. Toutefois, cela ne m’inquiète pas outre mesure : notre guitariste est le mieux placé pour savoir quand se reprendre vu les enjeux. L’atmosphère est plus légère et nous retrouvons la bonne humeur si caractéristique.
« - Et une femme débarque dans le groupe et notre Krim se sent menacé par son statut de reine. en disant cela, on sent qu’il est plus gai et débarrassé d’un poids. - Menacée ? Non… je lève les yeux au ciel dans une réflexion feinte. Vos pauvres esprits sont un territoire assez vaste pour que l’on y règne à deux… Même si visiblement, elle règne déjà largement sur le tien. mon poignet fait des cercles vagues désignant la partie basse de l’anatomie de mon ami pendant que mon sourire s’élargit encore davantage si c’est possible ; chacun retourne à ses derniers ajustements. - Vous me faites le petit débrief de ce que vous voulez jouer ce soir ? Juste qu’on s’assure que je connaisse tous ces morceaux, avant d’être devant le public. elle réapparait des coulisses et s’intègre vraiment pas mal au paysage ; la question c’est plutôt à quel paysage ne s’intègrerait-elle pas ? - Yep, viens, j’te montre. je lui fais signe de me suivre tout en me dirigeant vers l’instrument qui sera le sien ce soir. Alors, on a tous une conduite composée, imprimée et bousillée en moins de quatre morceaux pour le grand maniaque avec la guitare là-bas… Mais, en général, il prévient quand ça lui prend. je lui envoie un sourire de connivence pour essayer de la mettre à l’aise. En général, Hans l’accroche là. je lui désigne la feuille de papier scotchée au tom basse. Mais, si tu veux la mettre ailleurs, fais-toi plaisir. Et là derrière, on lui planque toujours trois gourdes d’eau et une serviette. Si ça peut aider… je lui fournis encore quelques indications sur les morceaux, les solos et certaines de nos habitudes avant de la laisser prendre pleinement possession de son environnement.
Une autre nana dans le groupe, c’est peut-être tout ce qu’il nous manquait à la fois pour équilibrer les forces, mais aussi pour l’harmonie de la dynamique de groupe. Je retourne à ma basse, vérifie une énième fois ma pédale et jette un œil à la conduite que je connais presque par cœur. Je regarde à ma droite et souris face au spectacle qui se déroule devant moi : un groupe presque serein et qui dégage une énergie de folie.
« - Tout le monde se rassemble s’il vous plaît !! le leader a parlé nous rassemblant dans un cercle pour le petit brief d’avant jeu ; il m’arrache un sourire en coin avec sa coupe travaillée en un coiffé-décoiffé et son assurance toute personnelle. C’est peut-être notre soir, ou peut-être pas, mais sachez que je vous aime quoi qu’il arrive. Si vous voulez balancer votre message d’amour, c’est maintenant ou vous vous taisez à jamais. je jette un regard aux deux autres membres du groupe et mon sourire se fait plus franc. - Quoi qu’il se passe ce soir, c’est notre soir alors éclatons-nous le plus possible. si des petites cornes pouvaient pousser sur mon front, cela se passerait sans aucun doute. Ah oui et je vous aime bande de tordu. un petit clin d’œil lancé à l’intention de notre chanteur et mon tour est passé. »
Après quelques autres paroles, nous gagnons nos places, gonflés à bloc. Les lumières se tamisent et le patron nous annonce. Les applaudissements grondent rallumant quelque peu les braises de stress au fond de mon ventre tout en me procurant une euphorie que seuls le vrombissement de la foule ou un cliché parfait peuvent faire naitre en moi. La voix de Reggie raisonne dans les enceintes, grave et presque solitaire face aux sons des instruments en sourdine. J’en ai la chair de poule alors que mes doigts glissent contre les cordes. Je ne peux pas cacher un sourire face à ce qui s’annonce. Je jette un regard à Tommy et, même si nous le savons tous les deux, c’est comme la première fois, nous accélérons de concert rendant la mélodie plus rythmée. La batterie donne au public le ton pour battre la mesure. La voix monte crescendo pour finalement exploser tout comme la suite d’accords. Le refrain est lancé et crée dans la salle qui nous fait face comme une onde de choc. La partie a commencé…
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Victoria Shonen
Age : 31 Né.e le : 14/02/1993 Messages : 2755 Métier : Guide au musée Longueur de posts : 300-1000 mots A Hamburg depuis : Toujours Avatar : Taylor Hill Points : 11394 Date d'inscription : 01/10/2018
Re: This is the night | Thomas & Krim & Victoria
Jeu 17 Mar 2022 - 21:51
This is the night
Thomas & Krimhilde & Victoria
Avant de se jeter à corps perdu dans la gueule du loup - autrement dit, dans le concert - autant que la jeune femme soit un peu au fait de ce qui peut l’attendre. Un peu au fait de ce que les trois autres joyeux lurons comptent interpréter ce soir, ne serait-ce que pour leur dire si elle connaît les morceaux ou si certains doivent éventuellement être retirés du catalogue pour ce soir. Si elle sait jouer de la batterie et peut leur sauver la mise pour ce soir, elle ne gage pas que se lancer là-dedans sans le moindre entraînement soit synonyme de réussite, si elle tombe sur des morceaux complexes. Bien sûr, elle aurait de quoi se repérer avec la partition mais… elle aime autant éviter de trop se mettre en difficulté, en sachant qu’elle n’a pas joué depuis un petit moment à présent. Mais si Thomas bousille effectivement la ligne de conduite générale après trois ou quatre morceaux, il se pourrait bien que la jolie brune soit prise au dépourvue en plein concert, malgré toutes ses précautions. Super. Répondant au sourire qui lui est adressé, elle le prend cependant à la cool. De toute façon, elle n’a pas trop d'autres choix. Ils verront bien. Elle n’a qu’à espérer que le fou furieux à la guitare comprendra qu’il n’a pas toutes les libertés ce soir, comme son équipe est un peu… transformée.
”- Ceinture pendant un mois si le fou furieux à la guitare ne se calme pas ! J’te trouverai une jolie cage, fait gaffe !” annonce la demoiselle tout sourire en se tournant vers l’homme, d’ailleurs.
Comme ils se réunissent à l’aube du spectacle, Victoria les laisse parler, recueillant les encouragements qui sont adressés par les uns et les autres. Tout cet amour, c’était beau. Même si elle ne faisait pas vraiment partie du groupe et que deux des musiciens ne la connaissait absolument pas. Elle se contente d’un sourire, laissant le chanteur les gratifier de son discours à son tour. Elle, elle serait plus modérée. Parce qu’en dehors de Thomas, elle ne connaît encore personne. Affirmer qu’elle les aime, ce serait un peu précipité, assurément.
”- Que la muse de la musique soit avec nous ! Et profitez bien de votre moment !” assure-t-elle.
Le spectacle commence, alors et l’ambiance se déchaîne, les uns et les autres dans la salle se laissant porter par les musiques, les sons, les paroles. Victoria doit l’admettre, si elle avait été dans la “fosse” avec tous les autres, elle aurait certainement été dans le même état d’excitation. Dans le même état extatique. Mais c’était tout aussi grisant, finalement, d’être au milieu des musiciens. De participer à tout ça, depuis l’intérieur. Elle ne savait pas que ça pouvait faire cet effet là, presque le même effet que la danse finalement, mais pas tout à fait. Pas tout à fait, parce que ça n’est pas la même ambiance. Pour autant, c’était tout autant appréciable. Elle adorait ça.
(c) DΛNDELION & IRIS
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