Ce n'était pas prévu... Victoria

L'appartement était bien silencieux, trop à son goût. Cela aurait pu paraître suspect, si dans un flash de la conversation d'hier, lui revenait en tête. Il devait bien avouer, il n'avait pas été des plus attentifs. Un gros défaut, quand la fin de journée se présentait et qu'il était en train de se détendre, un mélange réuni et explosif. Comme si Bron faisait parti des murs, il ne fallait pas compter sur lui. Et c'était un peu le cas, hier quand il était rentré du boulot. N'entendant que des blabla de ces colocataires. Est-ce qu'il s'en voulait ? Il mentirait certainement en disant oui. Il se rappelait de brève bribe, je partirais tôt, demain. Tu as l'appart pour toi... Un œil ouvert, ps de mouvement, seul la lumière qui agressait sa rétine. Un soupir, mais quelle heure étaient-ils ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Et la surprise le saisi quand le début d'après-midi, pointait son nez. Le laissant sans voix, une pointe de colère de s'être laissé autant complaire dans un repos profond. Ce qu'il le chagrinait le plus, c'était d'avoir perdu du temps, gâcher une matinée, à simplement dormir, alors qu'il avait des choses à faire. À ruminer, n'allait pas le faire plus avancer. C'est ce qu'il se disait en poussant un souffle qui s'échappait entre ces lèvres. Déranger par des bruits à la porte, une présence. En tous cas, il n'attendait personne. Il aurait pu faire comme s'il n'était pas là, mais l'insistance et la force des coups avaient l'air, de dire le contraire. « J'arrive... ! » Dans quelques minutes, le tout était qu'il se décide à bouger et de mettre au moins un pantalon. Il paraît qu'on n'accueille pas les gens, à moitié à poils. Il attrapa un t-shirt sur une chaise pas loin et se dirigea à la porte, qu'il ouvrit à peine habiller. Tout aussi surpris de voir Victoria en face de lui, si elle venait, c'était pour Alberto. Et ce n'étaient pas vraiment les heures de visites... « Si tu cherches Alberto, il n'est pas ici ! » Dit-il en reculant de la porte, pour la laisser entrer. « Je ne sais pas pour combien de temps, il en a... » Puisqu'il avait oublié tout notion de temps et de conversation. « Mais si tu veux l'attendre... » fit-il en fermant la porte derrière elle, un peu sourire quand accueillant. Il sait accueillir.

Elle avait besoin de voir son meilleur ami et ce assez rapidement. Depuis qu'Adrian l'avait invitée pour le marché de Noël, ses meilleurs amis avaient évidemment étés les premiers au courant. Mais maintenant que le rendez-vous avait eut lieu elle devait absolument les voir en tête à tête tous les trois pour les tenir au courant de ce qui s'était passé au cours de celui-ci, de comment ça avait été, ainsi qu'ils l'avaient demandés. Elle commencerai par Alberto. Le jeune homme serait le plus à même de la conseiller en matière de garçon. Et lui-même ayant quelques soucis de coeur ces derniers temps ce serait le moment parfait pour échanger avec lui sur tout cela et savoir s'il avait pu parler avec le séduisant colocataire qui faisait battre son coeur.

Profitant d'un jour de pause dans son emploie du temps de la semaine et grommelant d'avance à l'idée de travailler ce dimanche, Victoria se prépare rapidement pour filer chez son meilleur ami en cette belle après-midi, non sans avoir convenu avec lui d'un rendez-vous, même s'il précise qu'il pourra potentiellement avoir du retard à cause du boulot. Parfait. Avec un peu de chance elle pourra voir Bron avant et jauger de la situation. Enquêtrice elle ? Si peu. Moins douée que son père pour les investigations, dès qu'il est question de ses amis elle y met en revanche tout son coeur.

Quand la jeune femme arrive sur place et toque à la porte, on a fait attendre un peu avant de lui ouvrir. À vrai dire elle serait probablement entrée sans attendre, si la porte avait été ouverte. Alberto le faisait bien chez elle. Victoria s'y risquait moins cependant, consciente que le jeune homme ne vivait pas seul. Et c'est donc Bron qui lui ouvre la porte.

"- Salut ! Oui il m'a dit de passer mais qu'il n'était pas sur d'être là tout de suite. Je vais attendre ne t'en fais pas. Je ne te dérange pas ?" s'enquit la demoiselle en adressant son plus charmant sourire à son interlocuteur.

L'homme fermant la porte derrière elle, la jeune femme s'installe, posant son sac dans l'entrée. Rapidement elle finit dans le salon et prend place dans le canapé.

"- Ça va toi sinon ?"

Pour une fois, depuis des semaines... Bron avait l'appartement pour lui tout seul. Une occasion de vaquer à ces occupations, ou même en profiter pour faire un peu de ménage. Car c'était à son tour cette semaine, la corvée des pièces communes. Un arrangement qu'ils avaient signé, façon de parler, depuis qu'ils s'étaient mis en colocation. Corvée qui bien sûr, Bron était bien content d'y échapper quand ce n'était pas sa semaine. Mais déjà, il partait avec un gros déficit, handicapant qui s'appelait sommeil. Lui, proie si facile et loin d'être tenace et un fervent combattant. Il a bien cédé à la tentation du sommeil au risque de s'accorder les foudres de ces colocs. Il avait toujours un prétexte à porter de main, toutefois.

Il ne s'entendait pas toutefois, à de la visite. Et autant dire, que ça lui sauvait certainement une partie de la journée. Car il aurait sans l'ombre d'une continuer sur sa lancée dans un sommeil profond. C'était même d'ailleurs étonnant, qu'il est entendu le son de la porte. Il aurait pu faire croire que personne n'était là. C'était toutefois irrespectueux, en son sens. Si elle avait fait l'effort de venir jusqu'ici, c'est qu'il y avait une raison. A part, peut-être un revendeur, ou une secte quelconque, auquel cas, Bron n'était pas sujet à écouter, à ces risques et périls à la personne d'en face...

Bron connaissait Victoria surtout grâce à Alberto. Venant, quelques fois, comme aujourd'hui, pour discuter, être ensemble. Le plus souvent, il les laissait à leurs intimités, ce besoin d'être ensemble. C'était leur monde, leur privilège. Il se mêlait très peu de la conversation. Non pas qu'il n'est jamais parlé à Victoria. Loin de là, mais ils n'avaient pas l'affinité. Cependant ça ne voulait pas dire qu'il ne l'appréciait pas, bien au contraire. Il la suivait jusqu'au salon, débarrassait le canapé, une veste, un sweat, qu'il cacha bien vite de la vue. Oui, il avait prévenu, il devait faire le ménage. « D'accord, je ne savais pas que tu devais venir. Sinon j'aurais rangé... » Il se démontrait une certainement culpabilité. Haussant la tête, dans un accord tacite. « Non fait comme chez-toi, je t'en pris ! Tu veux boire quelque chose en attendant peut-être ? » Bron fit un petit crocher par la chambre, jetant discrètement ces affaires, pour enfin rejoindre la cuisine, dans l'attente d'une réponse de la part de Victoria. « ça va plutôt bien et toi ? J'ai pas mal de boulot en ce moment, donc je ne suis pas souvent là... Et toi quoi de neuf ? » Enfin, il était assez présent pour profiter de sa relation avec Alberto. Mais c'est une partie donc il ne parlait pas sans une certaine confiance... Et sachant que Victoria était assez proche, il n'avait pas envie qu'Alberto le sache dans la seconde.

Victoria ne pensait pas tomber sur Bron en venant rendre une petite visite à Alberto ce jour-là. Tout du moins, la demoiselle ne s’attendait pas à croiser ce dernier tout seul, alors que son ami n’était pas encore rentré. La jeune femme y voit pourtant une occasion de parler un peu avec le jeune homme comme elle en avait parlé à son meilleur ami, histoire de prendre la température quand à ce que ce dernier peur penser de ce qu’il vit actuellement avec Berto. La brunette n’oublie pas que tout les deux couchent ensemble et que son meilleur ami se pose beaucoup de questions sur leur avenir à tout les deux. Même s’il a affirmé à sa meilleure amie qu’il allait parler et se débrouiller avec son histoire, la jeune femme peut peut-être mêler son nez à tout cela aujourd’hui, dans la mesure où l’occasion se présente. A voir comment les choses se goupillent dans les minutes à venir.

La brune entre dans l’appartement, comme le jeune homme l’y invite et elle s’installe, esquissant un sourire comme le jeune homme s’empresse de faire un peu de rangement, histoire de… Mais ce n’est pas Victoria qui va les blâmer pour l’état de l’appartement alors qu’elle-même est une grande bordélique. Heureusement qu’elle vie toute seule, d’ailleurs, de sorte que personne n’ait à souffrir de son manque flagrant d’organisation. Il fallait espérer que l’homme qui entrerait dans sa vie un jour au point de s’installer avec elle ne serait pas trop maniaque, sans quoi il aurait fort à faire et passerait son temps à râler, sûrement.

«- T’inquiètes c’est pas grave, j’suis pas regardante !» assure la demoiselle.

Le jeune homme disparaît rapidement le temps de faire disparaître les traces de son crime, avant de revenir la voir, proposant à boire. La demoiselle acquiesce, un verre ne serait effectivement pas de refus en attendant qu’Alberto puisse les rejoindre. Et puis qui sait, ça allait peut-être même créer un cadre propice pour les investigations discrètes de la demoiselle.

«- Ah ouai, à ce point ?» s’enquit la demoiselle. C’est vrai que l’hiver doit être assez plein pour les ambulanciers, avec toutes les maladies qui traînent. «Moi ça va. On a pas mal de visites, comme d’habitude dès qu’il fait froid, mais beaucoup qui visitent sans guide alors ça ne me change pas grand-chose.» affirme-t-elle. «Et sinon ça va dans la coloc ?» commence-t-elle à fouiner.

Alberto ne lui avait pas parlé de la visite de Victoria, ou peut-être qu'il n'avait pas eu le temps. Impossible qu'il est oublié la discussion. À son souvenir, en tous cas, il ne l'avait pas abordé. Pas de mot laissait sur la table, ou un meuble, il vérifiait son portable, pas de messages non plus. Ce n'était pas la peine de chercher de toute façon, maintenant que Victoria était là. Il devait meubler la conversation et la faire attendre jusqu'à l'arrivée d'Alberto. Qu'il espérait rapide. Il n'était pas stupide, il savait qu'ils parlaient ensemble. Il était à peu près sûr, qu'ils parlaient de la relations qu'ils entretenaient ensemble. D'ailleurs, il n'était pas vraiment à l'aise à cette idée... S'il savait lui-même quoi penser, ça ne serait pas un problème.
Elle l'avait pris par surprise. Il n'était pas non plus bordélique, mais on va dire qu'en ce moment, il s'était un peu laissé aller. Et il n'attendait pas non plus de la visite. Pourtant, la réaction de Victoria le soulageait d'une certaine manière, voir même amuser, qu'un sourire s'affichait aisé sur son visage. Croyez-le ou non, si un vêtement se trouvait entre ces mains, il l'aurait certainement balancé derrière la tête. Toutefois, ce n'était pas le cas, il allait jouer les serveurs à la place. « Que veux-tu, soda, eau, alcool, café ? » Avant qu'on le lui demande qu'ils avaient. Bon en même temps, en ouvrant les placards. Il n'avait pas un grand choix. À rajouter sur la liste, faire les courses. Parce que la bientôt, ils allaient devoir manger les miettes des placards. « Oui, on est un peu en manque de personnel en ce moment. Donc on enchaîne les services... » Enfin ça lui laissait un peu de temps pour rejoindre l'appartement et les draps d'Alberto. Il n'était pas tout le temps au boulot, il conciliait le plaisir. « Si je me souviens bien, tu travailles dans un musée ? Ou chaud, vous devez avoir la clim. C'est un bon moyen pour être au frais. » Un sourire aux lèvres, il n'avait pas l'occasion d'aller au musée. Ou le temps non pas que ça ne l'intéresse pas au contraire. Il aimait bien l'art et son histoire. Même si ça pouvait être étonnant en le voyant. Mais il perdait presque son sourire à la question de Victoria. Il avait l'impression qu'elle n'était pas anodine. Et tout de suite, dans son esprit tordue, une question venait. Qu'est-ce qu'elle savait ? « Pourquoi as-tu entendu quelque chose à ce sujet ? »Il ressentait un peu de méfiance, sans le montrer. Autant jouer son jeu, répondre par une question. Punaise, c'était stupide, il n'était plus un gosse. « ça va bien, je pense que je n'aurais pas pu trouver mieux comme colocation, en venant ici. On s'entend plutôt bien, chacun à trouver ces marques, je pense...»

Bien que le jeune homme semble être un peu prit au dépourvu par la visite surprise de Victoria dans la colocation, au point de chercher à ranger le bordel ambiant avant d’apprendre que la jolie brune s’en contre-fiche n’était absolument pas à cheval sur l’ordre pour un sous, il n’en oublie pas pour autant les bonnes manières, ne tardant pas à proposer à cette dernière de quoi se désaltérer un peu en attendant qu’Alberto ne pointe le bout de son nez. Ce dernier peut en effet se faire un peu attendre, comme il avait prévenu sa meilleure amie et un rafraîchissement ne serait pas de refus pour patienter.

«- Un soda sera parfait, merci.»

Elle et son amour de ce qui n’était pas forcément saint… une grande histoire. La demoiselle s’empiffrait un peu à l’occasion et ce sans que sa silhouette ne semble lui en tenir rigueur malgré tout. Elle pouvait se targuer d’être de bonne nature, de bénéficier d’un bon métabolisme tout simplement.

La discussion s’oriente naturellement sur le jeune homme et son travail, Victoria prenant poliment des nouvelles de celui-ci, tant pas curiosité c’est vrai que par envie de cacher à son interlocuteur qu’Alberto parle de lui chaque fois quand il voit Victoria, depuis que cette dernière est au courant de ses sentiments à l’égard de son colocataire. Pour ne pas trahir le fait qu’ils parlent souvent de lui depuis tout cela, elle préfère donner le change, ne pas donner de raison à son meilleur ami de lui en vouloir ou pire, de se prendre la tête avec Bron. Les secrets du jeune homme resteraient enfermés entre les lèvres de Victoria.

«- Oui je travaille dans un musée et en effet l’été beaucoup de monde décide de venir se rafraîchir tout en observant quelques créations artistiques, quoique pour certains ce ne soient pas réellement les toiles qui les intéressent, mais je suppose que c’est comme partout pareil. Surtout dans les commerces, dans les cinémas…. »

Comme elle tente d’aiguiller la discussion sur ce qui se passe entre Bron et Alberto, l’ambulancier s’inquiète de savoir si elle aurait apprit des choses et la demoiselle arbore alors son air le plus innocent. Elle joue la fille qui ne sait rien, évidemment.

«- Non… pourquoi, il y a des choses à apprendre ?» s’enquit-elle en feignant la surprise. «Bon, c’est cool si tu te plait ici !» poursuit la demoiselle avant de renchérir. «En même temps il n’y a pas de raisons que cela se passe mal, vous êtes tout les trois de bonnes personnes, vous ne devez pas trop vous déranger les uns les autres.»

La conversation était retenue, maîtriser. Pourquoi ? Il n'avait rien à cacher. Bron était plutôt transparent comme mec. C'était facile de savoir ce qu'il pense, facile de savoir si les choses lui plaisaient ou non. Même s'il voulait être réservé autant dire que bien souvent, c'était un échec total. Mais avec Victoria, c'était l'imprévisible. Il ne pouvait pas s'empêcher de se dire, qu'elle n'était pas là par hasard. Bron tu es en train de devenir parano. Dans le fond, peut-être qu'elle voulait juste apprendre à te connaître et en savoir plus. Déjà, elle savait qu'il avait des tendances à être bordélique. Le brun hocha simplement la tête, avant de s'afférait dans la cuisine, plus précisément dans le frigo et le placard. Soda dans une main, verre dans l'autre. Au moins, il pouvait noter que Victoria n'était pas comme la majorité des femmes à choisir de l'eau pour soit disant le bien de la ligne.

Clairement, ils échangeaient des banalités, le boulot, la vie, la coloc... C'était presque réconfortant, ou du moins à calmer certaines craintes. Le jeune homme ne s'était pas trompé sur le boulot de Victoria, comme quoi, il n'avait pas le cerveau encore complètement fondu et qu'il avait encore un peu de mémoire. Il pouvait aisé comprendre que les gens ne venaient que pour montrer un intérêt personnel. Beaucoup étaient ainsi, toutefois Bron n'était pas amer par le comportement des gens. C'était simplement une constatation. « Énervant non ? Dommage, ils doivent certainement passer à côté de quelque chose, on peut profiter et instruire, ça ne fait pas de mal parfois... » Rejoindre l'utile à l'agréable. Un peu trop fataliste peut-être. Pourquoi cachait ce qui devait un problème social, à son avis. Quand personne ne fait plus attention à personne.

Il arqua légèrement un sourcil, à sa question. Le sujet de la colocation n'était pas un sujet anodin. Est-ce qu'elle jouait un jeu ou était franchement dans l'ignorance ? « Oui, je suppose... La coloc n'est pas quelques chose de facile en soi. Il faut apprendre à vivre en communauté, mais on s'est plutôt bien trouvé... » Un soupir s'échappa de ces lèvres, avant de prendre place en face d'elle. « Tu es la meilleure amie Alberto, non ? J'ai du mal à croire qu'il ne t'est pas parlé de la relation qu'on entretient... » Autant jouer franco, il en avait marre de tourner autour du pot. Et d'être sur la défensive qui plus est. Ce n'était pas son genre, toutefois, il regardait la jeune femme, sondant sa réaction. « On s'est croisé, échanger quelques mots quand tu viens vers Alberto. Je ne suis refuse pas la conversation... Pas la peine de prendre des gants, si tu as des questions... » Le jeune homme était prêt à y répondre même s'il avait cette crainte qu'elles se seraient gênantes...

Si la demoiselle avait, au commencement, proposé à Alberto de mener sa petite enquête auprès de Bron pour en apprendre d’avantage sur ce que l’homme pouvait bien penser de la relation qu’il entretenait avec le meilleur ami de la brune, le fait qu’Alberto lui ait demandé de ne pas le faire, en affirmant qu’il poserait lui-même les choses à plats avec son beau colocataire dissuadait la demoiselle de jouer les fouines. Tout du moins, alors qu’elle attend patiemment l’arrivée de son meilleur ami, en tête à tête avec le fameux colocataire justement, la demoiselle s’empêche d’aller trop loin dans les questions qui pourraient gêner le jeune homme et que son meilleur ami pourraient ne pas vraiment apprécier, bien qu’il soit certainement le plus grand déconneur que la jeune femme connaisse.

La discussion reste cordiale, évoquant le boulot, et les questions trop intimes sont laissées de côtés. Victoria a beau être curieuse – et souhaiter protéger son meilleur ami – elle préfère laisser ces questions de côtés, répondant elle-même aux interrogations de l’homme en revanche, ce dernier évoquant le travail. Effectivement, par tout les temps, la demoiselle a toujours pas mal de visiteurs dans le musée, les gens venant s’y réchauffer en hiver ou, au contraire, y trouver un peu de fraîcheur en été, si bien que la demoiselle est parfois amenée à proposer une visite guidée, pour des personnes qui n’en ont pas grand-chose à faire. Mais ce n’est pas non plus trop régulier : ceux-là préfèrent bien souvent ne payer que l’entrée et s’encombrent rarement d’un guide qui leur imposerait un rythme de visite. La jeune femme n’a alors pas directement affaire à eux, mais il n’en reste pas moins qu’elle voit passer de ces personnes approximativement tout les jours et Bron trouve agaçant qu’ils n’en profitent pas pour s’instruire, passant probablement à côté de quelque chose. Oui, évidemment. Mais peut-être n’est-elle pas très objective, elle-même étant passionnée par toutes ces choses anciennes qu’ils exposent au grès des saisons.

La discussion s’amorçant sur la colocation, la demoiselle sent bien que le comportement, l’attitude de Bron changent, alors qu’il semble se tendre un peu. Victoria n’avait pas pensé que la question pourrait lui sembler à ce point intrusive. Demander des nouvelles de la coloc semblait être relativement innocent même si cela permettait aussi de glaner en effet quelques informations. Pourtant, Bron ne semble pas le voir aussi innocemment qu’elle et finit par éluder quelque peu la réponse de la demoiselle au sujet de l’entente qui semble régner, pour aborder de lui-même la question de sa relation avec Alberto, supposant qu’en tant que meilleure amie de ce dernier, elle est forcément au courant de quelques petites choses.

«- Il m’en a effectivement parlé.» assume la demoiselle. A quoi bon nier ? Cela ne faisait jamais grand bien. «Pour autant, je n’ai pas à m’en mêler d’avantage que nécessaire, c’est à dire d’avantage qu’en discutant avec Alberto. Ce sont vos histoires, ça ne me concerne pas.» plaide la demoiselle. «Je demandais seulement si ça allait dans la coloc...» observe la demoiselle. Ce qui pouvait passer pour de la simple politesse, non ? Elle poursuit. «Cependant, si tu souhaites m'en parler, de toi-même, alors c'est autre chose. Mais je ne compte pas fouiner.» Ou pas bien loin tout du moins.