C'est une belle journée... ~ Philipp & Oskar

Il y a des journées comme ça, où dès le matin il y a cette sensation que ça sera une bonne journée en tout point. A peine avais-je mis les pieds sur le tapis aux pieds de mon lit, je savais que c’était une de ces journées qui allait me sourire.
Une douche en musique, un café en écoutant les informations, puis j’attrape mon casque de moto pour aller faire un tour. Après tout, on est dimanche, et le dimanche c’est fait pour faire ce qu’il nous plait.
Je sors ma bécane du garage, je l’enfourche, et je commence à rouler. C’est si libérateur de conduire une moto.
Je roule, je roule jusqu’à atterrir à l’extérieur d’Hambourg, où je me gare près d’un enclos à chevaux.
C’est si apaisant, si ressourçant que je pourrais y rester des heures ici, même si je ne sais pas monter à cheval. Mais c’est bien connu qu’ils apaisent l’âme. Mais ce n’est pas pour autant que je vais aller caresser ses bêtes qui n’ont pas demandé.
Bref, je suis accoudé à la barrière tout en regardant la vie des chevaux, le soleil est légèrement présent, la chaleur juste ce qu’il faut pour que ça soit agréable malgré l’hiver.
Je savais que c’était un dimanche parfait.
Au bout d’un moment, je vois un homme arrivé vers moi et avant même de savoir qui était cette personne, je me suis demandé si j’avais le droit d’être ici. Je regarde rapidement autour de moi, pas de panneau, donc, en soit, j’avais le droit. Mais, bon, je n’ai pas envie d’avoir des ennuies, après tout, c’est une bonne journée.

Commencer une journée en se disant que l’on allait se lever pour aller travailler avec ce que l’on aimait. Pouvait-il y avoir meilleure raison de se réveiller ? Très certainement oui mais pour moi, en ce moment, il ne pouvait tout simplement y avoir rien de mieux. Je n’étais pas du genre à retrouver ma bonne humeur alors que je montais dans ma voiture le soir pour rentrer chez moi. J’avais d’ailleurs bien du mal à comprendre les personnes qui travaillaient uniquement pour l’argent. Une chose à laquelle on consacrait plus de la moitié de sa vie, il fallait en être passionné, non ?

Comme à mon habitude alors, j’avais attrape les premiers vêtements qui étaient passés sous ma main. Ma technique pour avoir chaud alors que je travaillais en extérieur ? Mettre des vêtements d’équitation de qualité et enfiler couche sur couche. Il ne fallait pas oublier d’en enlever quand j’allais dans le manège, c’était un coup à tomber malade en ressortant.

J’étais arrivé très tôt au centre équestre. Je devais m’assurer que tout les chevaux allaient bien, prodiguer les soins à ceux qui étaient blessés ou simplement malade. Puis la journée commençait tranquillement. D’un prés à l’autre, j’allais remplir les mangeoires d’eau et de graines, vérifiant que chaque animal allait bien, qu’il n’y avait pas eu de vols dans la nuit. C’était malheureux mais c’était déjà arrivé une année. Quelques montures avaient été blessées alors que d’autres avaient disparues, la barrière donnant sur la route totalement arrachée. C’était la seule crainte que j’avais en allant au travail, chaque jour.

Accroupi près d’un étalon allongé, occupé à vérifier qu’il allait bien, essayant de le dérangée le moins possible dans son sommeil,, j’avais aperçu un homme accoudé à la barrière. Je m’étais alors relevé pour le rejoindre. Il était tôt pour recevoir des visiteurs surtout que les cours du jour n’avaient lieu que dans l’après-midi. Ce n’était pas non plus le propriétaire de l’une des montures en pension, je ne le reconnaissais pas. Peut-être avais-je oublié l’un de mes rendez-vous ? Je lui souris légèrement en m’approchant jusqu’à être à portée de voix, assez près pour ne pas avoir besoin de crier. « Bonjour, puis-je vous aider ? »

Le soleil est si doux, la chaleur si agréable qu’il est difficile de ne pas vouloir être ici. En plus, la vue est magnifique, il est bien compliqué de ne pas voir ce que mère nature nous offre.
Je me doutais bien qu’on allait me parler, alors quand l’homme que je voyais au loin se rapproche, je me demande si j’ai fais quelque chose de mal, enfin je crois.

- Oh bonjour… Je… Je voulais juste profiter de la matinée et regarder les chevaux. Si je peux, bien entendu….

Et ça serait bien que je puisse juste flâner ici. La lumière est juste magnifique et si je veux profiter des merveilles de la nature il faut se lever tôt.

- Mais je peux reprendre ma moto et partir si je dérange….

En aucun cas je ne voulais être là où je ne devais pas. Cependant, je crois à la destinée donc si je suis là c’est bien pour une bonne raison. Non ?
Dans tous les cas, je n’ai pas du tout envie de déranger, et pourquoi pas aider s' il le fallait, je serai prêt aussi, même si en soit ce n’était pas du tout pour ça que je me suis levé ce matin.  
Je fais mine de reprendre mon casque que j’avais posé à mes pieds, pour ensuite lancer un regard à ma moto. Si ce mec s'occupe de ces chevaux, il doit comprendre la sensation que j'ai quand je chevauche ma bécane.

Tout le monde n’avait pas la chance de faire un travail appréciait. Chaque matin lorsque j’ouvrais les yeux, j’avais cette envie de me lever pour rejoindre l’endroit dans lequel je m’épanouissais totalement professionnellement. Bien évidemment, je ne mesurais absolument pas la chance que j’avais de consacrer mon temps au rêve qui me faisait vibrer depuis ma plus tendre enfance. Travailler dans un centre équestre, voir les chevaux y grandir, s’y améliorer et les personnes être heureuses à leur contact, il n’y avait rien qui puisse me faire plus plaisir.

Le centre équestre est une propriété privée certes mais chaque personne ayant envie d’aller d’y promener y avait parfaitement le droit tant qu’ils ne faisaient pas de mal aux animaux, tant qu’il n’y avait aucune dégradation. D’autant plus que, les barrières des champs sont composées de longs rondins de bois, il n’y avait rien d’électrique. Tout le monde pouvait donc venir passer un bon petit moment. Un petit sourire sur les lèvres alors que je m’arrêtais devant cet homme, je vins doucement hocher la tête. « C’est un beau début de journée, vous ne trouvez pas ?

Bien évidemment, que cet homme avait le droit de rester s’il le souhaitait ! Qui étais-je pour lui dire de s’en aller ? Mon visage se tourna doucement vers une jument qui s’approchait, je glissais doucement la main le long de son chanfrein avant de regarder la moto, garée au bord de la route. « Non, bien sûr que non, vous pouvez rester ! Mais pour votre moto, vous pouvez aller la garer à l’intérieur du centre, vous roulez là-bas, il y a un parking à l’entrée, ce sera toujours plus prudent que de la laisser au bord de la route. Vous pouvez vous approcher des chevaux sans problème si vous en avez envie, vous savez ? »