Vinzandra • Some reunions mark the beginning of an eternity

Le regard rivé sur ses programmes, la brune inspecte les fiches devant elle, aux noms des élèves de l’établissement, ajustant quelques performances en fonction des dernières prestations livrées par ces derniers. Entre ceux qui décrochent leurs premiers triples ou leurs premiers quads, elle est bien obligée de revoir les prestations en fonction de leurs nouvelles possibilités, histoire d’essayer de leur obtenir le plus de points possibles, au moins sur le papier. A eux, en concours, de faire le maximum pour atteindre ces points possibles.

Avisant l’heure en bas de son écran d’ordinateur, elle se redresse d’un coup en réalisant qu’il est presque 16h, déjà. Non pas qu’elle veuille quitter le centre tôt, ce soir, mais elle a un rendez-vous à l’autre bout du bâtiment, qu’elle a presque oublié, avec tout ça. Un rendez-vous qu’elle ne peut pas manquer, alors qu’elle a plus que besoin de cette séance de kiné. Elle a déjà loupé la précédente et celle d’encore avant. Autant ne pas louper celle-ci.

Rangeant précipitamment ses affaires, la brune place les fiches dans leur chemise proprement, avant de ranger celle-ci dans un coin du bureau, donnant un peu d’ordre à tout ça avant d’attraper ses clés, fermant la porte derrière elle en laissant ses affaires dans le bureau. Elle repassera plus tard, travaillera sûrement encore une heure ou deux avant de rentrer, de toute façon.

Marchant rapidement dans le couloir, elle s’empresse de rejoindre l’espace médicalisé du centre, frappant bientôt à la porte du kiné, craignant d’être bel et bien en retard. Elle détestait ça, mais tout le monde savait parfaitement, dans le centre, qu’elle était parfois bien absorbée par le boulot, au point d’en oublier le reste. Elle n’avait sûrement pas entendu son rappel sonner. Mais sa montre indique 15H58. Sauvée.

La porte s’ouvre et la brune s’arrête dans son mouvement pour entrer, en reconnaissant le visage qui apparaît devant elle et qu’elle ne s’attendait pas à voir. C’est vrai. Elle avait oublié que le nouveau kiné venait d’arriver ! Mais elle ne s’attendait pas, surtout, à ce que le kiné soit…

"- Vinzenz !?"

Il ne semble pas des plus surpris de la voir ici alors même qu’elle s’arrête net devant lui, surprise de le trouver là, dans ce bureau. Elle était au courant, pourtant, qu’il y aurait un nouveau kiné dans l’équipe. Elle a eu l’information. Mais le voir lui dans ce bureau, c’est autre chose. Une sacrée surprise, à laquelle elle ne s’attendait pas. Non, elle ne s’attendait pas à croiser son ancien beau-frère dans les couloirs du travail, à ce qu’il devienne son collègue et elle accuse le coup comme il l’invite à s’asseoir, désignant le siège en face de son bureau.

Elle l’observe tandis qu’il pianote sur le clavier de son ordinateur, accédant sans aucun doute à son dossier pour avoir un certain suivi de sa situation et, finalement, il lui accorde toute son attention, demandant ce qui l’amène ici, ce qui lui arrive. Rien de particulier, à vrai dire. Pour elle, ce n’est qu’un rendez-vous de routine, une habitude prise avec son prédécesseur parce qu’elle passe tout de même de longues heures à travailler assise à son bureau, ce qui n’est pas optimal, pas ce qu’il y a de meilleur. De longues heures sur la glace, aussi, à montrer des mouvements, des figures. Bien sûr, elle ne sollicite pas autant ses muscles que si elle était une patineuse du centre, mais tout de même.

"- Je viens juste pour un contrôle de routine." explique-t-elle. "Entre les heures sur la glace et les heures au bureau à travailler sur les programmes, tu sais…"

C’est tellement bizarre de lui faire face, d’être face à lui après tout ce temps, toutes ces années qui ont passées depuis qu’ils ont rompu, sa grande sœur et lui. Il y a quelques années encore, elle était habituée à le voir régulièrement, pour les déjeuners familiaux, les événements. Mais il a quitté sa vie depuis tellement longtemps maintenant… Elle ne s’attendait sûrement pas à le retrouver, encore moins dans ces conditions.

"- Ça fait longtemps…" remarque-t-elle. "Tu vas bien ?"