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C’est un début de matinée ordinaire sous la grisaille de novembre. Je n’ai pas vu le soleil se lever ce matin. J’ai pourtant passé la nuit à veiller sur les réseaux sociaux tout en corrigeant un manifeste contre la pêche électrique. Sur les coups de six heures, j’ai reçu un message paniqué d’une femme condamnée pour diffamation par son ex-conjoint violent qui a vraisemblablement obtenu mon contact grâce à une sœur de lutte. Elle n’a plus les moyens de s’offrir les services d’un avocat et doit absolument envoyer sa demande d’appel dans la journée. Ce dossier m’a maintenue éveillée jusqu’à l’aube. Je viens de remonter les stores et le soleil est déjà haut dans le ciel. J’esquisse un sourire. Je ne sens pas la fatigue et je suis d’une humeur particulièrement joviale pour un lundi matin. Je m’enfile un expresso bien serré d’une traite puis pars me rafraîchir sous la douche. Comme chaque jour ou presque depuis trois semaines, j'irai au tribunal apporter le petit-déjeuner à mon frère avant sa première audience. Devant la glace, je m’efforce d’effacer de mon visage la moindre trace de dette de sommeil. Il faut que je rayonne. Pour lui. Pour lui donner le courage d’affronter sa journée, pour lui montrer que je suis là, pour tenter de lui rappeler que c’est seulement une partie de son monde qui s’est effondré, pas son monde tout entier. J’étais tellement plus convaincante quand je la prononçais au futur devant Valentina l'été dernier, cette phrase digne d'un séminaire de développement personnel.
Une demi-heure plus tard, l’imposante façade du tribunal pénal d’Hambourg se dresse devant moi, mon élégant trench beige et mes bras chargés de sacs en kraft remplis de boissons chaudes et de nourriture en excès. L'édifice m’a toujours impressionnée avec son style néo-classique, ses colonnes et ses arcs. C'est toutefois un autre sentiment qui interrompt ma route sur les marches du parvis. Mon esprit s'amuse souvent à imaginer le seuil du tribunal comme un portail vers un monde parallèle, une dimension dans laquelle je ne me serais pas détournée de ma carrière d'avocate. En songes, je me vois franchir la porte d’un pas assuré, le sac alourdi par d’épais dossiers parfaitement ordonnés, la tête occupée par les plaidoiries dont mon miroir aurait eu les faveurs jusqu'à tard dans la nuit et la rage de gagner au ventre. Peut-être que je l'aurais aimée, cette vie. Après m'être octroyée quelques secondes de rêverie, je m'élance à nouveau dans la réalité. Je passe les contrôles de sécurité, saluant les agents dont je reconnais désormais les visages puis je pénètre enfin dans l’enceinte du tribunal. Je fonce vers l’ascenseur afin de rejoindre l’étage où se trouvent les bureaux des juges. Je ne suis pas en avance, ma visite risque de se transformer en apparition éclair. Je ne vais même pas avoir le temps de lui demander son avis sur mon dossier. Les portes métalliques s’ouvrent enfin devant moi. J’entre dans l’ascenseur et prends un grande inspiration, appréhendant ce que je m'apprête à lire dans le regard de mon aîné. Je croise mon reflet dans le grand miroir et dessine un sourire sur mon visage. Jusqu'ici, tout va bien.
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Re: Faust ➸ Next Time I'll take the Stairs
Dim 6 Déc 2020 - 16:33
Next Time I'll take the Stairs
Inga & Faust
C'est une affaire d'agression sexuelle qui te fait venir au tribunal ce matin. Un dossier ouvert depuis de longs mois et qui attend de voir la vérité éclater au grand jour par une cliente épuisée du combat. Femme âgée de vingt-quatre ans, à peine remise d'un accident de voiture qui lui a valu un aller simple pour l'hôpital, structure de soins dans laquelle elle y a pourtant connu son viol par un des médecins en charge de l'opération.
Tu as passé la veille à mettre en revue la paperasse concernant le procès qui est censé avoir lieu aujourd'hui. Une affaire médiatisée qui tend à tirer sur tes nerfs aussi, mais tu t'efforces de garder à la fois professionnalisme et sang-froid. La cravate nouée autour du cou, costume tendu sur tes épaules et coiffure méticuleusement peignée, tu quittes ta demeure pour rejoindre ton véhicule et te rapprocher du palais de justice. Sur le chemin, ta tête ne cesse de revoir les informations liées au dossier, ta cliente désespérée et en colère. Le temps est une contrainte difficile pour celui qui cherche à faire rendre justice.
Gravissant les marches, les derniers rayons du soleil atteignent ta peau, avant que tu ne gagnes l'intérieur de l'édifice où le son de tes pas résonnent. Sourires blancs que tu réserves aux visages qui te reconnaissent, mais ce matin tu manques de temps pour t'attarder en discussion. Ton esprit est plongé dans la défense qu'il te faudra mener d'ici peu. Accaparé par tes songes, tu patientes au pied de l'ascenseur, le dos droit et l'air digne, appuyant sur le bouton pour faire réagir le mécanisme.
Quand les portes s'ouvrent, un visage familier qui se trouve déjà à l'intérieur te fait hausser des sourcils. Tu restes cependant silencieux, investissant le cube à ton tour, posté à la gauche d'Inga Dinckel. Un moment que tu ne l'avais plus croisée, d'autant plus que cette relation étrange et parfois puérile qui vous lie n'a de cesse d'éveiller chez toi un quelque chose de prenant qui relève de l'enfant qui veut jouer.
Après quelques secondes de silence, sans te détourner des portes closes, tu ne résistes plus et lances les hostilités, trop amusé à l'idée de voir ce visage noble et femme se froisser sous ton poison.
- À qui sont donc destinées ces pâtisseries que tu transportes en masse dans tes bras ?
Tu ne lui feras pas l'affront de demander si elles te sont réservées. Si Inga prenait la peine de t'amener ton petit-déjeuner chaque matin, ça se saurait. Et cependant tes mirettes bleues perdent en hauteur pour se poser sur les sachets en craft d'où tu vois déborder les emballages transparents et leur sucre glace.
@Gasmask
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Re: Faust ➸ Next Time I'll take the Stairs
Mar 8 Déc 2020 - 18:50
Next Time I'll take the Stairs
FAUST + INGA
J’appréhende. Je ne devrais pas mais j’appréhende. J’ignore dans quel état je vais trouver mon frère. Je sais qu’il tentera de cacher sa tristesse derrière un sourire fatigué et quelques banalités pour me protéger sans doute, pour se protéger lui aussi mais je ne suis pas dupe. Je baisse mes yeux vers les sacs en kraft. Je me sens tellement impuissante, presque ridicule. Je veux juste qu’il n’oublie pas que je suis là.
Quelques secondes s’égrènent dans un silence étrangement profond jusqu’à ce que je sois brusquement sortie de mes songes par les portes de l’ascenseur qui s’ouvrent à nouveau. Je réalise que j’ai oublié d’appuyer sur le bouton de mon étage. Brillant. J’esquisse un sourire en me moquant de ma propre étourderie tandis qu’un homme fait son entrée dans la cabine. Je mets un instant à le reconnaître. Faust. Une vague intérieure de sarcasmes vient étirer mon sourire. Il ne manquait plus que lui pour égayer ma matinée. Je lève au ciel mes yeux fatigués en soupirant, laissant une part de moi-même envisager de considérer cette distraction comme bienvenue alors que les portes métalliques se referment sur nous.
Faust et moi, c'est une vieille histoire. Nous nous affrontions déjà alors que nous n’étions que des enfants et même si sa simple présence m’a toujours horripilée, il m’a souvent donné l’opportunité de prendre contact avec la force dévastatrice qui bouillonne secrètement à l’intérieur de moi, d’apprivoiser mon potentiel destructeur, de me sentir terriblement puissante. Face à lui et au fil des années, mes convictions, mon éloquence et ma pugnacité se sont aiguisées. J’ai goûté au plaisir malsain qu’il peut y avoir à écraser quelqu’un du simple poids de mes mots pour la bonne cause et ce penchant honteux ne m’a jamais quittée. Ça me fout la nausée de l’avouer mais il a sans doute participé à ma réussite. Cela ne m’empêche pas de le détester, lui et tout ce qu’il représente, du plus profond de mon être.
Peut-être que c’est ce dont j’ai besoin aujourd’hui, de me sentir puissante l’espace d’une brève joute d’ascenseur. C’est la réflexion que je me fais en l’entendant ouvrir les hostilités et en réalisant ce que cela suscite en moi. Le réveil de mon instinct de rivalité, le besoin irrépressible de répliquer, ce mélange indescriptible et galvanisant d’exaspération et d’adrénaline. « Pas à toi. Navrée de briser tes espoirs. » Je lance à l’avocat un discret sourire provocateur puis je m’étire devant lui pour atteindre le tableau de commande de l’ascenseur. « Quel étage ? » J’appuie sur mon propre bouton puis je tourne vers lui mon visage animé par le goût du défi tandis que la cabine commence son ascension en direction des hauteurs du tribunal.
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Re: Faust ➸ Next Time I'll take the Stairs
Dim 13 Déc 2020 - 19:34
Next Time I'll take the Stairs
Inga & Faust
Inga est une femme que tu connais depuis longtemps, si longtemps que tu n'as pas l'impression de l'avoir véritablement rencontrée un jour. Que tu ne connais pas grand-chose de plus d'elle que cette façade digne et ferme qui te foudroie du regard, tout en envoyant le venin derrière les mots méticuleusement choisis. Et pourtant, elle fait partie de ces personnes qui éveillent chez toi un intérêt curieux, presque comme une passion à laquelle tu aimes t'adonner par hasard au détour d'un couloir, parce que tu sais, Faust, que tu n'en es jamais déçu.
Ça remonte à l'époque du lycée. Et peut-être même avant. Mais déjà tu te rappelais d'elle par sa manie à s'opposer à toute forme d'injustice, à toujours vouloir défendre le plus vulnérable, à toujours se dresser contre toi. Un obstacle qui continue de te poursuivre envers et contre tout, même vingt ans après. Ton sourire se fait plus aiguisé lorsqu'elle te répond sans détour que les pâtisseries ne sont pas pour toi ; à quelle autre réponse aurais-tu pu t'attendre ? Aucune. Vous ne vous êtes jamais faits de cadeau, toi et elle, depuis le premier jour où vos regards se sont croisés. Depuis ce moment où tu as vu le feu dans ses yeux.
- C'est regrettable. Pendant un court instant, je m'étais dit que nos rapports auraient pu s'améliorer.
Foutaises. Même si c'était possible : ça n'arriverait pas. Quelque chose, peut-être une ligne de code qui s'est glissée dans votre génétique à la naissance, a fait de vous deux êtres où le terrain d'entente n'était pas possible. Question d'ego. Pas même sur les marches du palais de justice, pas même dans la cage d'ascenseur. Et pourtant vous jouez dans la même cour, mais, vraisemblablement, vos cœurs ne sont pas animés par les mêmes convictions.
- Le sixième je te prie.
Fausse politesse, fausse risette, faux air avenant et faux timbre de voix charmant. Tu demeures droit, ton sac en bandoulière endormi sur le flanc, les mains jointes, patiemment tranquillement après la montée du cube de métal. Une ascension qui se fera dans le silence le plus absolu, duquel palpitera cette électricité dérangeante que vos auras respectives font planer autour de vous.
- Et cette fois, n'oublie pas d'appuyer sur le bouton.
@Gasmask
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Re: Faust ➸ Next Time I'll take the Stairs
Jeu 17 Déc 2020 - 13:52
Next Time I'll take the Stairs
FAUST + INGA
Faust me prend de court. S’il m’est impossible de résister à l’appel de l’affrontement, je sais que je ne suis absolument pas prête pour me lancer dans une joute verbale. Trop vulnérable, trop à vif, le corps et l’esprit exténués. C’est dans ces moment-là que ma verve se fait la plus violente, que mes répliques oublient de se draper de nuances. Je rebondis sur ses faux regrets, mon imperceptible sourire toujours fixé sur mes lèvres. « Si un jour je viens t’apporter à manger, ce sera sûrement ton dernier repas. » Mon ton est calme, doux, à la limite du langoureux. Hausser la voix, c’est presque toujours un aveu d’échec, surtout entre nous. C’était arrivé par le passé, certes rarement mais bien trop de fois à mon goût. Cela me donnait toujours l’impression de lui offrir un cadeau qu’il n’avait pas mérité.
Il m’indique son étage, enchaînant sans tarder avec une pique plutôt bien trouvée. Depuis combien de temps m’observe-t-il ? Je me ressaisis, il ne faut pas que je le laisse rentrer dans mon cerveau. J’appuie ostensiblement sur son foutu bouton. « Ne t’inquiète pas, je ne compte pas nous faire prendre le risque de prolonger cette rencontre davantage que nécessaire. Imagine, tu pourrais finir par m’apprécier. » Je me repositionne au fond de la cabine, la posture droite et fière. Je n’ai pas besoin de faire face à l'avocat pour savoir la manière dont son regard est animé, l’électricité dans l’air se charge de me donner les indices nécessaires. Pour lui c’est un jeu. Pour moi, c’est bien plus que ça. C’est presque une mission. Depuis le premier jour, j’attends le moment où la tension arrivera au paroxysme autant que je le redoute. J’aimerais tant le voir craquer, découvrir l’humanité sincère et faillible derrière la haine, celle dont j’ai toujours fait le pari de l’existence mais j’ignore si cette contrée inconnue est aussi divertissante que celle que nous arpentons depuis plus de vingt ans.
Je n’ai pas le temps de m’égarer dans les méandres de mes songes. En effet, l’ascenseur s’arrête soudain d’une manière particulièrement brutale et la lumière s’éteint, plongeant la cabine dans l’obscurité. Déséquilibrée, je me rattrape à la paroi. Quelques secondes s’égrènent et l’évidence me frappe, je suis coincée dans un espace d’une superficie inférieure au mètre carré avec Faust Löwe.« Sérieusement ? » Je souffle doucement. La voilà, la première marque de perte de contrôle offerte sur un plateau d’argent. Je ne suis pas du genre à céder à la panique mais j’ai toujours eu une tendance à la claustrophobie ce qui rend la situation particulièrement insupportable. J’allume la lampe de mon smartphone et je m’étire à nouveau devant Faust pour appuyer sur le bouton d’urgence.
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Re: Faust ➸ Next Time I'll take the Stairs
Dim 14 Fév 2021 - 14:28
Tu n'as jamais su déterminer clairement si cette relation éveillait en toi du simple mépris ou un amusement malsain allant au-delà de la seule rivalité. C'est une guerre tranquille et électrique que peut-être vous seuls êtes capables de discerner à travers les colonnes du tribunal. Un jeu puéril qui dure depuis l'adolescence et personne n'a jamais voulu renoncer le premier. Surtout pas Inga Dinckel. Cette façon qu'elle a de dresser un regard fort vers l'adversité, sans jamais abandonner. Quelque part ton désir de la réduire au silence est secondé par une envie de voir jusqu'où peuvent aller ses limites, et sans doute que le sourire qui se dessine en ce moment au coin de tes lèvres moqueuses est motivé par ce désir de savoir.
-- Toi et moi, les meilleurs amis du monde, tu ne trouves pas ?
Deux forces opposées peuvent-elles fournir un bon travail lorsqu'elles sont réunies face à une cause commune ? À n'en point douter. Dommage qu'une chose que l'on appelle l'orgueil vienne pourrir l'humain en le poussant à un comportement inverse. Et pourtant, peut-être qu'à une époque, cette union entre vous aurait pu être possible. Vêtue dans son trench qui lui confère hauteur et fière allure, Inga est belle, tu ne saurais le nier. Elle est belle dans sa façon de plaider, et dans sa manière de resserrer ses affaires près d'elle comme pour s'offrir de la défense. Une contenance absolue face à tes tentatives de la chambouler. Les lèvres entrouvertes, prêt à renchérir par le poison caché derrière tes répliques faussement doucereuses, l'inattendu se produit lorsqu'une violente secousse vient vous interrompre en pleine joute verbale. Rattrapé par une des cloisons froides du cube, tu laisses échapper ta surprise alors que les lumières s'éteignent dans un papillonnement progressif des diodes. Puis le noir complet. Un cône lumineux surgit cependant de nulle part, émis par le téléphone de Inga.
-- Aah, fabuleux. Ce serait une panne dans le bâtiment ?
Inga appuie sur le bouton d'urgence pendant que tu tires ton propre portable de ta poche pour vérifier le réseau. Le pictogramme vide en haut de l'écran est sans appel. Tu soupires, las.
-- Bien sûr, pourquoi pas forcer le cliché jusqu'au bout.
L'endroit est étroit, inutile de chercher très loin après Inga dont la lampe de poche suffit à éclairer toutes les parois de métal. Tu plisses des paupières, encore ébloui par cette source de lumière dans le noir total.
-- On dirait que tes pâtisseries vont pouvoir servir, non ? Qui sait combien de temps on va rester ici.
Une panne de courant ne suffit pas à tuer ta répartie cinglante. Bien que secoué par cet imprévu, ton cerveau est branché sur le canal rationnel et il est donc impossible que cet arrêt s'éternise plus de quelques minutes. Et sinon, dans la plupart des films, à l'ouverture des portes, il n'en reste plus qu'un à la toute fin. L'autre a péri dans d'atroces souffrances.
Spoiler:
Ooooooh mon dieu je suis en train de battre mon record du retard là non ? Je suis désolé, encore une fois. Je lâche rien, surtout pas l'ascenseur, sinon ce sera la chute