Ruth ♔ Un jour on l'appelle maman, elle le reste toute la vie.

On a toujours besoin de sa maman. Même quand on a eut plus de vingt ans. Cette personne là pour nous soutenir, nous épauler, nous conseiller, en toute situations. Lisa s’en rend compte en cette fin de mois de février alors que tout n’est pas au beau fixe pour elle. Si Benett passe plus de temps qu’avant chez eux, l’homme est aussi un peu plus distant, un peu plus froid, un peu plus irritables parfois, sans que la demoiselle n’ose le confronter. Une fille accidentée, une voiture défoncée, quelques semaines de répits et une ellipse à Oslo avec Lisa, avant que les tourments ne le frappent de nouveau, sous la forme d’une demande de divorce. Parce qu’il perd tout, Benett, à n’avoir pas sût faire un choix, à n’avoir pas sût démêler ses sentiments. Et Lisa ignore cela, elle ignore comme la peinture de sa romance parfaite s’écaille peu à peu, dans l’ombre, les entraînant tout deux vers une chute inéluctable. Elle met l’humeur de son partenaire sur la vendetta qu’il essaie de mener à terme, sur les problèmes d’Elisabeth aussi, alors que le divorce de celle-ci piétine. A des lieux d’imaginer qu’elle vit la même chose que sa mère, des années avant elle.

Sa mère, justement, Lisa la retrouve aujourd’hui pour une journée entre fille au Beauty Center tout d’abord, avant qu’elles n’aillent déjeuner et faire les boutiques dans l’après-midi. Un moment à deux pour oublier le stress, le travail et les tourments, c’est ce qu’elles ont prévus toute les deux, pour passer un peu de temps ensemble. Parce qu’elles sont fusionnelles, que malgré l’emménagement de Lisa avec Benett, sa mère garde auprès d’elle une place et une importance capitale. Pendant ces turbulences qu’elle rencontre dans son couple, c’est donc naturellement vers elle, sa mère, sa meilleure amie, sa confidente tout à la fois, que Lisa se tourne, comme toujours.

Elle presse l’allure, pour atteindre le complexe de beauté, où sa mère l’attend déjà. Quand elle l’aperçoit, un sourire se dessine sur ses lèvres et Lisa ne tarde pas à se blottir contre sa maman, laissant cette dernière effacer ses inquiétudes, de son sourire rassurant, de ses caresses sur sa tête, de son amour dévorant pour son enfant.

«- Pardon de t’avoir fait attendre Maman, la promenade de Lady a été plus longue que prévue, elle ne voulait plus rentrer ! Et comme Benett est à Berlin aujourd’hui, elle ne va pas pouvoir sortir, alors… On s'est un peu attardées !»

Les câlins de sa maman, la sécurité de ses bras, un baiser sur le front, voilà tout ce dont la jeune femme a besoin dans l'immédiat, tout ce qu'elle désire. Que sa mère la prenne dans ses bras et lui dise que tout va bien se passer, dans ces moments de troubles où elle s'imagine que Benett a l'esprit préoccupé par ses problèmes de famille, pour s'expliquer que tout en étant plus présent chez eux, il soit aussi parfois de moins bonne humeur. Parce qu'elle ne sait pas qu'il est perdu, que sa femme le quitte, pour ses mensonges, pour ses absences, parce qu'il a prit l'habitude de passer tout son temps libre avec elle ou presque, d'en oublier les siens.

«- Oui, en ce moment elle n'arrête pas, on ne lui donnerait pas son âge ! Hier il nous a fallut la sortir une bonne heure quand je suis rentrée et pourtant je l'avais déjà sortie le midi. J'imagine que le jardin à la maison lui manque, mais j'ai trop peur de la laisser monter sur le toit-terrasse. Un accident... ça arriverait si vite. Elle ne sort que si je suis avec elle.»

Lisa s'écarte de sa mère finalement comme cette dernière lui laisse les commandes de cette journée entre femmes. Une journée où elles vont laisser tomber les tracas et profiter de prendre soin d'elles, de se faire belles et de se ressourcer à la présence de l'autre. Une journée où les tourments n'ont pas leur place et où il faut les laisser s'envoler, pour avancer.

«- Je commencerai bien par les bains non ?» propose la demoiselle. «Et puis massage, restaurant, masques visages... la TO-TA-LE !» annonce l'étudiante avant d'arborer une petite moue adorable. «J'ai bientôt des championnats moi je dois être au top de mon allure !»

Quel bon prétexte pour s'offrir le luxe de tester presque toutes les prestations proposées par l'établissement. La jeune femme projette déjà de passer par la case maquillage le soir avant de quitter le centre, pour retrouver son amoureux au top de sa forme, le dérider un peu. Elle avait bien quelques armes secrètes pour y parvenir, qui avaient déjà fait leurs preuves par le passé.

Elle fait au mieux pour son chien Lisa, mais il est vrai que Lady n'a plus le jardin comme autrefois quand elle vivait avec Ruth et Lisa du côté de Bergedorf et d'une certaine façon, sa jeune maîtresse essaie de compenser ce manque nouveau par de longues et bonnes promenades le long de l'alster et dans les parcs d'Hambourg. Parce que son toutou est essentiel pour elle et que malgré l'âge qui avance pour elle, Lady a toujours un grand besoin de se dégourdir les pattes quotidiennement.

«- J'aurais trop peur qu'elle tombe, surtout !»

Parce que tomber du toit-terrasse signait la fin de la petite bête et Lisa n'était pas prête à dire au revoir à sa grande amie. On est jamais vraiment prêt pour ce genre de choses de toute façon. Mais peu importe. Car elles ont encore du temps devant elles malgré tout et de belles années à vivre ensemble toujours.

«- Mais je devrais te la mener de temps en temps en effet, je crois bien que le jardin lui manque. J'essaie de la sortir au maximum pour qu'elle ne déprime pas trop mais...»

L'appartement que Lisa partageait avec Benett avait beau être confortable et comporter un panier douillet au coin du feu, il ne pouvait pas remplacer le bonheur d'être libre, évidemment. Mais Lisa prenait toujours le temps de jouer avec l'animal pour l'occuper, lui lancer la balle, doucement pour ne rien casser et que le chien puisse aller la récupérer. Parfois, Benett s'y laissait tenter, lui aussi, à voir Lisa rire et s'amuser avec le chien, quoiqu'il se montrait bougon quand l'animal tournait autour de la table de temps à autre, pendant la cuisine ou le repas.

«- Stressée un peu. Comme toujours.... Et tu n'es pas du tout objective, tu es ma maman ! Mais tout le monde m'attend au tournant !»

Parce qu'elle est la tenante du titre de cette coupe d'Allemagne, Lisa. Et qu'elle va devoir la conserver. Ou tout faire pour ne pas céder facilement sa place, en tout cas.

«- Mon costume est terminé d'ailleurs, je suis allé l'essayer la semaine dernière ! Il est FA-BU-LEUX !» assure la demoiselle en se dirigeant vers l'espace vestiaires pour enfiler son maillot, comme elle a proposé de commencer par les bains.