Owen ne s’autorise pas beaucoup de temps hors de son travail et de sa vie de famille pour lui-même. Bien sûr, il y a les quelques sorties au bar occasionnel au début du mois. Il y a aussi les quelques promenades qu’il s’offre quand il finit plutôt. Ou encore une discussion arrosée autour d’un verre avec ses collègues mais ces moments sont tellement occasionnels qu’on ne peut même pas les considérer comme majeur dans la vie de l’homme. Owen souffre d’un manque d’organisation qui se ressentait sur sa gestion de sa vie personnelle, de famille et professionnelle. Mais ce n’est pas à 40 ans qu’on change ses habitudes… Enfin, bref, le seul créneau qu’Owen ne sacrifie pas en faveur de dossiers bancaires ou de temps avec ses enfants c’est son jogging du matin. Le brun se lève très tôt, vers 05h30, embrasse sa femme et ses deux enfants, enfilent ses baskets et courent pendant une bonne heure.Il revient ensuite à la maison, prend une douche et réveille Valentina à l’heure où il part de la maison qu’ils partagent vers 7h.
Malheureusement, cela fait plusieurs matins qu’Owen n’est plus aussi confortable qu’il ne l’était avait dans ses chaussures. Il les sent vieillir et ça le rend fou. Comme il est important de le rappeler Owen n’a pas le temps à sacrifier dans une après midi shopping. Il s’est donc accommodé pendant 1 ou 2 semaines de chaussures en mauvais état qui menaçaient de trouer à chaque contact avec le sol. Ca c’était avant que Valentina ne pose ses yeux sur la paire de chaussure abandonné prêt du lit conjugale. S’en était suivi une remarque tranchante du style « Je suis rédactrice en chef du Cosmopolitan et mon mari porte des chaussures qui risquent de le tuer tellement elles sont usagées. » et Owen avait finalement accepté de sacrifier quelques minutes à l’achat d’une paire de chaussure puisque sa femme avait insisté sur l’aspect dangereux de la chose. Il avait donc été forcé de jeter la pauvre paire au recyclage et se retrouve maintenant obliger de racheter une paire de chaussure au plus vite pour ne pas sacrifier trop longtemps son jogging du matin. Certes, Owen ne peut pas renier le sentiment agréable que procurer une bonne heure de sommeil en plus mais il sent en lui la frustration montée et le stress aussi.
C’est ainsi qu’en fin d’après-midi, il referme avec détermination un dossier et qu’il quitte son bureau, à la recherche d’une nouvelle paire de basket. Un de ses collègues lui conseille rapidement, avant qu’il ne quitte l’immeuble où il travaille, une boutique à une dizaine de minutes de là où Owen habite. Le brun le remercie et se décide à s’y rendre, ce qui lui permettra aussi de rentrer plutôt et de faire plaisir à ses deux bouts de choux qui ne sont que trop peu habitués à voir leur père en soirée.
C’est comme ça qu’Owen se retrouve à pousser la porte de « Fitsport », charmant magasin qu’il avait avant aperçu mais dont il n’avait jamais franchi la porte. Son premier réflexe est de diriger vers les chaussures mais face au choix très large il se retrouve vite perdu, il cherche d’un œil alors un vendeur ou un responsable de rayon et sourit au premier dont il croise le regard. Il a un visage familier. Owen pense l’avoir déjà vu quelque part quand l’homme, qui porte un badge où son prénom s’affiche fièrement « Baptist », s’avance vers lui.
« Bonjour ! Je vous avoue que je suis un peu perdu face à tout ce choix… Je cherche des chaussures pour courir. »
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