Ruth ♔ Bienvenue dans mon panier.

Lisa rentre tôt de la Bucerius Law School aujourd'hui. Ce soir, l'étudiante reçoit sa mère chez elle, en l'absence de Benett alors que ce dernier est en déplacement à Berlin. Installée depuis quelques jours, la jeune femme est impatiente de présenter son «panier» à sa maman. Tout doit être parfait, ce soir. Au moins aussi parfait et tiré à quatre épingles que quand elle a reçut Elisabeth à dîner, l'autre soir. Cependant, Lisa a beaucoup moins de pression pour recevoir sa maman. Sa maman est sa maman, forcément, elle est de fait moins intimidante que peut l'être Lizzie et ce même si les deux jeunes femmes s'entendent bien. Pourtant, Lisa a quand-même envie que tout soit parfait, du ménage au dîner. Quand elle arrive, elle croise justement Amandine, la vieille femme de ménage française qu'ils embauchent, avec Benett pour le ménage alors que Lisa n'a pas le temps de s'en occuper avec les études et ses dossiers. Et quand elle a un peu de temps, elle préfère le passer avec Benett ou avec sa maman. Alors ils ont trouvé cette solution, plus pratique pour tout les deux.

Alors qu'Amandine s'active encore dans le salon pour répondre aux exigences de Lisa, la jeune femme pour sa part s'active dans la cuisine afin de préparer l'apéritif qui accueillera sa maman, de même que le repas qui suivra. Rapidement cependant, elle rejoint le salon pour aider Amandine. Parfois, quand elle a le temps, Lisa aime bien donner un coup de main. Et elle a toujours une parole gentille pour la bientôt sexagénaire, un sourire agréable, quand elle lève le nez de ses dossiers pour remercier la femme quand elle part, ou lui donner un petit pourboire. Si Amandine proteste en voyant Lisa faire, cette dernière n'en fait qu'à sa tête, l'aidant dans son nettoyage, avant de la laisser terminer comme elle-même installe la table. Un coup d’œil à l'horloge l'informe qu'il est temps pour elle de rejoindre la douche et de libérer Amandine, qui a largement finit son horaire, normalement.

«- Laissez-donc Amandine, je finirais cela. Rentrez chez vous il est déjà tard, votre mari doit vous attendre.»

La vieille femme secoue négativement la tête, remerciant poliment Lisa. Cette dernière soupire avant de prendre un chiffon pour terminer le travail une bonne fois pour toute, que cette adorable future mamie puisse rentrer chez elle profiter de sa famille, elle aussi. Elles terminent quelques minutes plus tard et finalement, après avoir dit au-revoir à l'adorable dame et enfourné son gâteau, Lisa se dirige vers la salle de bain pour une douche chaude, rapide, qui puisse la délasser. Trop rapide à son goût. Mais elle n'a pas le temps de s'éterniser et se sèche rapidement, le corps et les cheveux, pour gagner la chambre. Attrapant un pantalon confortable et un petit haut, Lisa se dépêche afin de regagner la cuisine et sortir le gâteau du four. L'entrée est prête. Pour le plat, elle n'a plus qu'à attendre l'arrivée de sa maman.

Gagnant le salon, Lisa s'installe dans le canapé en attendant d'entendre l'interphone. Sa mère est ponctuelle, évidemment. Lisa se précipite dans le hall d'entrée,appuyant sur le bouton.

«- C'est au dernier !» rappelle la demoiselle.

Heureusement, l’ascenseur fonctionne. Lisa ne l'a encore jamais vu en panne et d'après le voisinage, il est toujours très rapidement réparé. Au prix du loyer, heureusement. La jeune femme a beau avoir des gambettes jeunes et musclées, monter tout ces étages ne lui dit rien. Surtout avec les courses. Non merci. Lisa ouvre la porte, sortant sur le palier, attendant sa maman à qui elle offre un large sourire quand elle la voit finalement apparaître dans son champ de vision.

«- Maman ! Tu va bien ?» souffle Lisa en venant tout près, quérir son câlin de salutations.

Lisa avait hâte de recevoir sa mère et de lui montrer l'agencement de l'appartement, alors que c'est elle qui avait eut à gérer le plus gros de celui-ci. La jeune femme espérait que sa maman aimerait ce que sa fille avait fait de l'endroit. Même si le principal restait que le lieu soit à son goût à elle et à celui de Benett, comme c'est eux qui y vivent, il n'en reste pas moins qu'avec une maman architecte et donc, dans le bâtiment, plus ou moins, la demoiselle espère que ce qu'elle a fait en matière de déco sera à la hauteur des attentes de sa maman. Alors elle veut que tout soit parfaite ce soir naturellement et les préparatifs lui donnent l'impression de faire défiler l'heure sur le cadran des horloges si bien que finalement sa maman ne tarde pas à sonner et Lisa va ouvrir, pressant le bouton dans l'entrée en lui disant de monter. Sa maman met un peu de temps à arriver et Lisa comprend, en la voyant paraître depuis les escaliers, plus courageuse qu'elle-même ne l'est visiblement. Pour descende les étages, ça va. Pour les monter... La jeune femme adresse un sourire à sa maman.

«- Toujours aussi courageuse maman !» souligne Lisa en lui adressant un large sourire. «Un courage que ni moi ni Benett n'avons pour être honnête.» Lisa rit.

Elle a beau être sportive, tout ces étages ça fait beaucoup après le patinage quand on y pense. Alors non, elle fait la feignante quand elle rentre chez elle et elle prend l'ascenseur, de même que Benett. Et puis l'appartement n'est pas au premier, non plus. Si elle n'avait que quelques étages à monter, peut-être prendrait-elle son courage à deux mains mais... Ce n'était pas le cas. Alors elle admire sa maman de l'avoir fait malgré ses quarante ans passés, malgré une journée de travail, malgré tout ça. Et elle se presse contre sa maman quand cette dernière entre et lui embrasse la joue.

«- Je vais bien.» assure Lisa en fermant la porte derrière Ruth en remerciant cette dernière qui a apporté du vin.

Lisa va pour prendre la bouteille mais sa maman la devance et pose celle-ci sur une table avant de poser sa veste sur le dossier d'une chaise. Lisa répond à l'étreinte à laquelle elle a de nouveau droit, réalisant comme sa maman lui manque comme elles ne vivent plus ensemble. C'est ce moment que Lady choisit pour les rejoindre en jappant et aboyant de joie, faisant des fêtes tout autour d'elles pour quémander des caresses. Lisa rit en voyant faire l'animal et s'écarte finalement de sa maman pour récupérer la veste de cette dernière et aller la pendre au porte-manteau dans l'entrée. Puis elle passe à la cuisine chercher l'ouvre bouteille.

«- Alors en entrée j'ai préparé un carpaccio de bœuf.» annonce la demoiselle en songeant que ça tombe bien puisque le côte du Rhône rouge va très bien avec une préparation de ce type. «Ensuite je fais des linguines aux gambas et j'ai préparé un gâteau au chocolat pour le dessert.» énumère la demoiselle. «Avec un petit apéritif avant, évidemment. On visite d'abord ou tu préfère visiter après l'apéritif ?» interroge la jeune femme en observant le chien qui continu de venir se frotter à leurs jambes en remuant la queue.

Lisa adresse un sourire à sa mère, alors que cette dernière propose de visiter les lieux après avoir but un peu, demandant à sa fille de venir s'asseoir. Cette dernière s'excuse un instant, le temps d'aller chercher l'apéritif, manquant de tomber quand elle revient comme son chien fait encore des fêtes et Lisa rit en parvenant jusqu'à la table, usant de ses réflexes de patineuses pour garder l'équilibre et ne pas se retrouver les fesses par terre, en récoltant au passage un beau bleu pour les orner quelques jours. Elle pose le tout avant de prendre place en face de sa maman, comme cette dernière propose de trinquer à la réussite de sa fille. Lisa a un léger sourire et débouche le vin tandis que Lady semble se calmer et attrape l'un de ses jouets pour le faire couiner tandis qu'elle s'amuse avec, aux pieds des deux femmes. Lisa prend un verre pour le remplir et l'offrir à sa maman, avant de servir le sien et reposer la bouteille.

«- A la plus merveilleuse des mamans !» propose Lisa en levant son verre, fixant sa mère du regard en lui offrant un sourire agréable. «Il n'y en a pas deux comme toi !» affirme la patineuse avant de porter son verre à ses lèvres.

Le liquide à la robe rouge est un délice, comme d'ordinaire, Lisa peut se fier aux goûts de sa mère en matière de vin. La bouteille ne pouvait être qu'excellente alors que Ruth surveille toujours les critiques, les robes, les millésimes, quand elle fait les achats pour sa cave, en fine connaisseuse qu'elle est. Lisa regrette que Benett ne soit pas là, alors que ça aurait été l'occasion de passer une bonne soirée, tout les trois, tout en permettant que Benett et Ruth fassent plus ample connaissance, alors qu'en fin de compte ils n'en ont toujours pas eut l'occasion, depuis la fin du mois de Mars que Lisa le souhaite.

«- Oui oui un carpaccio, j'ai pensé que ça te ferait plaisir, je voulais un menu qui soit léger en même temps ! Et qui me permette de profiter de notre soirée, sans nécessiter que je passe la soirée dans la cuisine !» poursuit-elle. «Et il faut que j'affûte mes talents de cordon bleu. Benett a l'habitude de manger aux restaurants, donc... J'en suis encore à demander à sa sœur ce que ça mange un homme comme lui dans la vie de tout les jours...»

Lisa a un petit sourire alors que, complimentant sa chère maman, cette dernière trouve le moyen de reporter le compliment envers sa fille. Une preuve de plus, s'il en est besoin, du lien qui les unit, de cet attachement profond qu'elles ont l'une pour l'autre, alors qu'elles ont une importance primordiale, capitale, dans l'existence de l'autre. Lisa accepte le compliment, portant le verre à ses lèvres, buvant tant à sa réussite, alors, qu'à la gloire de sa maman. Parce que la demoiselle sait ce qu'elle doit à sa mère, elle sait que c'est cette dernière qui lui a permis de réussir, d'en être où elle est aujourd'hui. Après tout si sa maman l'avait laissée à la dérive, si cette dernière ne l'avait pas supporté dans tout ce que Lisa avait entrepris, jamais elle ne serait devenue championne d'Allemagne, premièrement. Ensuite elle serait peut-être devenue une enfant paumée, perdue dans ses études et dans sa vie. Elle ne serait pas allée en stage chez Benett. Et elle ne serait pas non plus allée à la Bucerius Law School, pour apprendre avec les meilleurs professeurs du pays. Elle ne vivrait pas désormais dans ce penthouse, lui offrant une vue splendide sur la ville d'Hambourg, où elle pouvait retrouver Benett après les cours pour l'une et le travail pour l'autre lorsque ce dernier n'avait pas besoin de s'envoler pour Berlin.

Mais Lisa s'inquiète rapidement, quand elle voit une larme rouler le long de la joue de sa mère, alors qu'elle partage le menu de la soirée à cette dernière et, une seconde, son cœur panique, comme elle craint d'avoir fait de la peine à Ruth en quittant la maison. Elle le sait, cette situation après plus de dix ans à vivre toutes seule, ensemble, ce n'est pas facile. Même si c'est nécessaire car la vie est ainsi faîte que les enfants finissent par grandir et quitter le nid, volant de leurs propres ailes dans le firmament.

Mais elle n'a pas le temps de questionner sa maman, cette dernière la devance, en prenant ses mains dans les siennes et Lisa croise son regard, en hochant la tête à ce que Ruth dit, avant de rire, elle aussi, comme sa mère rit en lui demandant de venir près d'elle. Lisa ne se fait pas prier, alors que sa maman semble être heureuse pour elle et rapidement, la jeune femme est près de sa mère alors que cette dernière vient de l'émouvoir au plus haut point, avec toute sa fierté et ses compliments sur la réussite qui semble être la sienne aujourd'hui.

«- C'est à toi que je le dois maman, c'est à toi que je le dois.» souffle Lisa pour rappeler à sa mère que si elle en est là, c'est parce qu'elle a eut quelqu'un pour l'y aider, après tout. «Tu veux encore un peu de vin ?» interroge finalement la patineuse en retrouvant sa place, s'emparant de la bouteille avant de proposer les petits canapés à sa mère, de sorte à ne pas boire le ventre vide et éponger un peu. «Et comment vont les affaires pour le travail en ce moment ?» interroge Lisa, curieuse, alors qu'elle avait autrefois l'habitude que sa mère lui parle de tout cela en rentrant du travail, autour d'un bon dîner.

Être proche de sa mère, parler du travail de cette dernière, avait toujours fait parti du quotidien de Lisa alors qu'elle-même ne pouvait pas vraiment parler de ses stages et de son travail à sa maman, quand elle étudiait des cas précis, parce que certaines données relevaient parfois du secret professionnel. Il lui était ainsi possible de parler avec sa mère de ce qu'elle voyait à l'école, en cours, mais pas vraiment des cas qu'elle avait à étudier dans ses stages. De fait, elle ne pouvait pas parler de ses affaires en cours, comme le divorce opposant sa cliente, Maxim Schuylers, à l'ex-mari infidèle de cette dernière, auquel la demoiselle ne ferait aucun cadeau. Pourtant, elle prenait parfois la liberté d'évoquer ces cas à sa mère, anonymement, en lui faisant confiance sur le fait que Ruth Chapman ne les divulguerait pas.

«- Je m'en rappelle oui.»

Sa maman lui avait parlé plusieurs fois des Arwin et de leur demande pour le moins intransigeante, particulière. Mais elle ne comprenait pas pourquoi sa maman acceptait encore de les recevoir, de perdre du temps avec ces derniers, si c'était pour être à ce point malmenée par eux, au point que son agacement soit perceptible dans ses mots. Et elle ne comprenait pas non plus pourquoi ces derniers s'obstinaient à ne pas écouter l'avis d'une professionnelle du métier, premièrement, ni pourquoi ils continuaient de faire appel à elle s'ils menaçaient, comme sa mère le lui apprend, d'aller voir d'autres avocats. Après tout, qu'ils le fassent ? Ruth avait certainement suffisamment de dossiers sous la main pour travailler des mois durant et ce n'était pas un dossier de moins qui lui causerait du tord, à priori. Lisa sait ce que vaux sa maman dans son job et elle connaît aussi la réputation du cabinet Chapman.

«- Je ne comprend pas pourquoi ils ne vont pas voir ailleurs s'ils pensent autant que tu ne fais pas trop travail et qu'un autre que toi sauras mieux s'y prendre dans leur idée... Ils sont complètement idiots.» souligne sa fille en portant son verre de vin à ses lèvres, pensives. «C'est du vent, ils n'iront pas voir ailleurs, sinon ils seraient déjà parti. Ils t'ont déjà dit pourquoi ils s'entêtent malgré tout à se tourner vers toi ? Tu es ceci dit la meilleure architecte de la ville, je doute qu'ils trouvent mieux ailleurs. En fait, ça ne fait aucun doute que c'est impossible, ton cabinet est sur toutes les lèvres du gratin mondain. J'ai visité un appartement, le vendeur me recommandait tes services pour le réagencer.» elle rit à ce souvenir.

Le bureau de sa maman était le meilleur et Lisa était très sérieuse en disant cela. Elle était très fière de sa maman, aussi fière que cette dernière pouvait l'être de sa fille. Dans les yeux de Lisa, dans son coeur, pour elle, sa mère est la meilleure, pour tout. Sa maman est le pilier de sa vie, sa valeur sûre, la personne qui pourra toujours compter sur elle et sur qui elle-même pourra toujours compter. Rien n'était plus fort que ça, plus fort qu'elles et elles étaient fortes ensemble. L'une pour l'autre, l'une avec l'autre. Rien ne semblait pouvoir rompre ce lien entre elles et Lisa espérait que personne, que rien, n'y parviendrait jamais.

"- Certes, certes, mais quand même je ne comprend pas pourquoi ils s'acharnent autant s'ils pensent que tu ne travaille pas, que tu fais mal ton job, pourquoi ne vont-ils pas voir ailleurs ? Je pense qu'un client, s'il avait l'impression que je le défend mal, changerait d'avocat pour son procès, ça me semble tout de même logique, ils sont stupides, tellement... Enfin, je comprend bien ce que tu veux dire."

Lisa hoche la tête ne écoutant les propos de sa maman. En effet elle n'avait pas l'habitude de lâcher quoi que ce soit dans son travail, même quand c'était difficile et ce même si elle n'avait pas encor eut le plaisir de travailler sur de trop gros dossiers. Lisa dans le cadre de son travail n'avait plus rien à voir avec la jeune femme douce que tout le monde connaissait. Elle avait apprit avec Benett Rosenthal, de quoi vous transformer en requin. Elle ne laissait rien passer et ne laisserait rien passer, elle le savait.

"- Oh tu me connais je ne risque pas de baisser les bras. Un grand homme m'a dit un jour que peu importe l'adversité je ne devais pas lâcher prise. Que je ne devais pas perdre ma ténacité et ce même si on voudrait me dévier de ma route. J'ai promis que ce ne serait jamais le cas." répond la jeune femme.

Non, elle se donnerait à fond dans son boulot, pour le bien des enfants, uniquement pour ceux-là, pour qu'ils n'aient pas le même sort qu'elle-même. Elle comptait bien être plus forte que les parents, plus forte que les mensonges, plus forte dans l'intérêt de ces âmes innocentes. Elle porte son verre à ses lèvres.

"- Tu ne me laisserais pas baisser les bras de toute façon, comme je ne te laisserais pas baisser les tiens. Mais dans ce cas précis... Oh tu pourrais les laisser dans leur bourbier, ça leur apprendrait ! Ils reviendraient te supplier."

Après tout, ces imbéciles avaient tout à perdre à claquer la porte du cabinet Chapman et ils mériteraient peut-être que Ruth mes laisse dans leur merde quelques temps pour prendre conscience du fait qu'ils avaient besoin, de ses services, à moins qu'ils ne s'adressent à quelqu'un de moins compétent, ce qui serait stupide mais, cependant, leur droit et leur choix.

"- Oui, ne te laisse pas faire par des imbéciles !" répond simplement la demoiselle en haussant les épaules. "Ils ont tout à y perdre alors laisse les mariner et fait leur comprendre ainsi que toi tu gère, tu sais ce que tu fais et ils ont besoin de toi ! Ils reviendront en rampant et s'ils ne reviennent pas, tant pis pour eux. Tu n'as heureusement pas toujours des emmerdeurs pareils, fort heureusement."

Lisa hoche la tête alors que sa maman propose de visiter le penthouse. Effectivement, il commence à se faire tard et les deux femmes travaillent le lendemain. De plus, elles ont encore le dîner qui les attend par la suite. Lisa donne donc sa veste à sa mère après que celle-ci ai nettoyé son verre et elle gagne l'entrée de l'appartement, en indiquant qu'elles allaient commencer par l'extérieur. Ouvrant une porte, Lisa grimpe et arrive sur le toit terrasse.

"- Donc... le toit terrasse. Avec sa piscine, couverte pour le moment parce qu'il commence à faire trop froid pour se baigner. Ici on compte installer la table et le nécessaire pour déjeuner dehors, mais on a encore rien acheté et ici le Jacuzzi. Ouvert ou couvert, on peut aussi y accéder par l'intérieur, pour ne pas sortir se peler en plein hiver !" indique Lisa.

Elle laisse le temps à sa mère d'observer la vue autour d'elle, mais il fait un peu frais et finalement, Lisa referme un peu sa veste autour de son corps pour faire rempart.

Sur son toit, Lisa a un peu froid. La terrasse n'est pas vraiment là pour les soirs d'automne malheureusement et elle risque de devoir attendre un peu avant de pouvoir profiter de celle-ci, aux beaux jours. Mais elle pourrait tout de même profiter du jacuzzi en attendant, qui lui avait le mérité d'offrir l'option ouvert ou fermé selon la saison et les souhaits de ses occupants. Lisa imaginait déjà le plaisir qu'elle aurait à y mettre un pied prochainement. Pour le moment, elle tremble un peu et sa maman vient la couvrir de sa propre veste en disant ne pas avoir froid pour sa part. La jolie demoiselle soupçonne sa maman de mentir afin de prendre soin de sa fille, comme le font les mamans en règle générale mais elle ne dit rien, écoutant seulement sa maman tout en s’enveloppant dans la veste.

«- Oh projets futurs tu sais... on évoque seulement ce que l'on va faire au printemps prochain pour les beaux jours c'est tout.» souligne Lisa. «On ne parle pas encore mariage et bébé ! Mais bon, je ne suis vraiment pas pressé sur ce point ! D'abord je finis mes études. Après... Après on a le temps, on va déjà profiter de cette vie à deux ce sera pas mal.» fait remarquer la jeune femme en lui adressant un sourire.

Laissant sa maman approcher de la piscine, Lisa finit par la rejoindre. Ruth demande à pouvoir se baigner, un jour et Lisa rit. Comme si elle n'avait pas déjà pensé à inviter sa maman à l'été prochain pour profiter de la terrasse, d'un bon déjeuner au soleil et d'une après-midi piscine. Un jour, elle espérait avoir un jardin, un peu de verdure. Pour le moment, tout ceci était déjà très bien, alors que Benett avait préféré le centre ville, pour les besoins de son emploi. Il était ainsi à proximité de son bureau, du tribunal et la jeune femme elle-même n'était pas très loin de la Bucerius Law School où elle allait en cours.

«- Bien sûr que tu pourras te baigner, je compte bien faire un barbecue ici aux beaux jours. En attendant d'avoir quelque chose d'un peu plus... disons un peu plus verdoyant. Benett préférait le centre ville, je t'avoue que je n'aurais pas dis non à Finkenwerder mais bon... Après le penthouse est très bien, très spacieux, très lumineux, je ne peux pas me plaindre. Mais c'est vrai que j'aurais bien aime un jardin, plutôt que le toit terrasse. Mais c'est déjà pas mal on ne va pas pleurer ! »

Lisa se sait chanceuse, loin d'elle l'idée de se plaindre.

Lisa acquiesce d'un mouvement de la tête aux propositions de sa mère pour ajouter un peu de verdure à ce toit terrasse, alors que Lisa aime les plante et les jardins. Ce qui, après sa mère, lui manque certainement le plus, depuis qu'elle a quitté la demeure familiale et leur jardin à Bergedorf. Cependant la demoiselle sait aussi qu'elle sera toujours la bienvenue chez sa mère pour profiter de ce qu'elle a laissé derrière elle, comme sa mère sera toujours la bienvenue chez la future avocate. D'ailleurs, elle accepte l'invitation pour un barbecue. Mais Lisa se fige, devient livide, en entendant la question de sa mère. Elle avait mit trois ans pour que son petit ami et sa mère se rencontrent, brièvement. Voilà qu'elle était avec Benett depuis quatre ans, sans que sa mère ne l'ait encore vraiment rencontré. Alors entendre Ruth vouloir lui présenter un homme laisse supposer à la demoiselle que cette dernière partage la vie de quelqu'un, sans le lui avoir dit. Il n'est pas pensable pour elle, que ce soit récent, parce que sa mère a beaucoup trop peur de refaire sa vie, beaucoup trop peur des hommes pour cela. Sa réaction vis à vis de Benett l'avait prouvé. La demoiselle est chagrinée, de fait, de supposer que sa mère ait rencontré quelqu'un, sans le lui dire, alors qu'elle-même, sans pouvoir les présenter, avait pourtant bien parlé de Benett.

Lisa reste muette en observant sa maman, figée, la bouche en o de ce qu'elle suppose, alors que son cœur s'emballe. Sa maman, c'est sa maman. Et si toutes ses années elle avait souhaité que sa mère refasse sa vie, apprendre que c'est peut-être déjà le cas à son insu depuis des mois la blesse. Elle pensait qu'il n'y avait pas de secrets entre elles. Et certainement pas des semblables. Son regard se noie de larmes qu'elle peine à contrôler. Le coup est dur à encaisser pour la jeune femme qui essaie malgré tout de garder une certaine contenance, avant de hocher la tête.

«- Bien sûr.» annonce-t-elle comme un automate.

Lisa observe sa maman encore quelques secondes, avant de quitter le toit terrasse. Il fait définitivement trop froid pour rester dehors et elle voit que sa maman commence à partager cette pensée. Lisa lui montre vaguement la cuisine qui donne sur le salon, déambulant dans son penthouse plus qu'elle ne le fait vraiment visiter, perturbée par les révélations de sa mère. Depuis combien de temps lui cachait-elle ce secret, pour vouloir le lui présenter, même dans quelques mois ? Pour que Ruth se projette, c'est qu'il devait déjà compter. Lisa ne comprend pas comment elle a pût ne pas en entendre parler plus tôt, ni comment elle a put ne rien voir.

De quoi avait-elle peur ? Voilà la question que pose sa mère. Avait-elle peur, en soit ? Probablement. Peur que sa mère n'ait pas parlé d'un homme plus tôt, peur que si sa mère le lui présente, c'est qu'il existe déjà quelque chose de concret, entre eux, dont elle n'a pas eut vent. Peur que cet homme s'immisce entre sa mère et elle, aussi. Peur que les deux femmes se voient moins. Jamais il n'y avait eut un homme entre elles. Lisa avait beau être avec Benett, ce dernier restait très occupé permettant finalement que mère et fille se voient presque toujours aussi souvent qu'avant. Et si cet homme ne l'appréciait pas ? S'il persuadait sa mère de ne plus voir Lisa ? Cela arrivait parfois, elle avait lut des témoignages pareil au cours de ses études. Elle ne les avait jamais rapproché de sa propre existence, mais maintenant... Maintenant cette peur s'infiltre en elle d'un coup. Et elle se demande surtout pourquoi sa mère n'a pas parlé d'un homme plus tôt. Pour la rouquine, si Ruth souhaite déjà le lui présenter, c'est qu'il compte déjà. Avec la peur des hommes qu'elle connaît à sa maman, pour qu'un type compte aux yeux de cette dernière, Lisa suppose qu'elle le connaît depuis longtemps. Elle s'affole, alors, de cet inconnu. Et pourrait-on vraiment lui en vouloir ? Sa mère aurait probablement eut la même réaction si un jour Lisa avait demandé à inviter un homme à dîner. Non, Lisa avait préparé Ruth. Elle lui avait annoncé quelques temps après sa rencontre avec Benett qu'elle avait rencontré un homme qui lui plaisait. Peu à peu, elle avait parlé d'avantage de lui et de l'intérêt qu'elle éprouvait à son égard. Ruth avait eut l'occasion de se préparer doucement à ce que sa fille lui annonce un jour être en couple. Pour Lisa, l'annonce fait ce jour l'effet d'une claque. Parce qu'elle est inattendue. Parce que sa maman ne l'a pas préparé à la nouvelle et que Lisa interprète les événements. Mais sa mère tente de la rassurer, annonçant que c'est tout nouveau, qu'il n'y a peut-être rien. Lisa reste contre elle, encore muette, cherchant ses mots.

«- C'est que... tu as toujours si peur... alors que tu te projette... j'ai pensé... j'ai pensé que tu le connaissais bien... que ça faisait longtemps...» souffle finalement l'étudiante.

Elle a un drôle de petit air quand sa mère l'appelle 'chaton'. Même si Ruth l'appelle ainsi depuis des années, Lisa a prit l'habitude que ce surnom lui soit donné par Benett tandis que sa mère l'appelle plus souvent 'ma chérie', entre autre. Mais elle ne dit rien à ce sujet, chassant ces pensées de sa tête pour rester blottie contre sa mère. Elles avaient toujours étés toutes les deux, depuis ses six ans. Alors entre son déménagement, le fait qu'elles ne vivaient plus ensemble et cette vie qui semblait changer, évoluer, Lisa se sentait perdue. Elle était heureuse d'habiter enfin avec Benett c'est vrai. Mais les révélations de sa mère lui faisaient prendre conscience d'une sorte d'éloignement qu'elle redoutait. Elle essuie ses yeux, alors qu'elle n'a pas put retenir quelques larmes, et revient contre sa mère quand cette dernière caresse ses cheveux pour la réconforter. Lisa ne dit rien pendant un moment. Au fond de son être, elle redoutait la solitude et l'abandon plus que tout. Elle avait toujours détesté être seule, depuis que son père était partit. Alors elle s'entourait autant que possible, avec cette peur irrationnelle de voir un jour les portes de sa vie se refermer derrière des êtres chers.

Lisa a toujours voulu que sa maman refasse sa vie et qu'elle aille mieux après ce qu'elle avait traversé à cause de Sloan Hampton. Mais maintenant que l'idée devient concrète et s'impose à son esprit, la demoiselle a du mal à l'encaisser. Non pas qu'elle ne veuille pas voir sa maman heureuse, mais elle a peur de la perdre, peur de la voir moins souvent, peur qu'un homme les sépare. On a déjà vu des beaux-parents qui n'aiment pas l'enfant du conjoint et le pousse à s'en éloigner. Lisa a peur de ça évidemment, elle ne pourrait pas le supporter. Et elle craint que ce soit déjà bien engagé avec cet homme et que sa mère ne lui ai rien dit jusqu'alors, parce qu'elle même avait mit un temps fou avant de lui présenter Benett, tout en lui parlant de ce dernier très tôt. Hors sa mère se projette déjà sur une rencontre avec son Jules et Lisa craint d'avoir été évincée dans quelques confidences que sa mère aurait eut à lui faire.

Alors que sa maman dit ne pas être comme son père, Lisa essaie de se presser encore un peu plus contre cette dernière. Sloan Hampton a beau faire ce qu'il peut pour revenir dans la vie de sa fille, prétendre qu'elle est sa princesse et dire qu'il a suivit son évolution de loin, elle n'en reste pas moins bien traumatisée par le départ de ce dernier. Et dire qu'il a fait d'elle une grande sœur. Lisa a encore un peu de mal à réaliser cette nouvelle, qu'elle a apprit cet été. Elle a un petit frère. Un demi. De cinq ans. Qui est un voisin. La demoiselle a du mal à s'y faire. Peut-être parce que ce frère, ce n'est pas Andrew, même si l'enfant est adorable, même si Andrew, elle ne l'a jamais connu. Il est une partie d'elle.

Lisa hoche la tête en essuyant ses yeux, se laissant bercer par les mots de sa mère. La peur reste, un peu. Mais elle sait que sa mère est sincère et elle comprend le point de vu de cette dernière, elle comprend qu'elle fonctionne différemment. Il est vrai que Lisa avait tardé à présenter Benett plus parce qu'il est très occupé que parce qu'elle voulait attendre. Sa mère veut le lui présenter de suite, avant d'envisager quoi que ce soit. Soit. Erwin.

«- Il est vraiment beau et gentil ? J'te laisse pas à n'importe qui !»