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Are you serious ? [Benett]
Sam 18 Avr 2020 - 23:26


BENETT & GABI

ARE YOU SERIOUS ?


A travers la fenêtre de la classe, je regardais défiler les nuages depuis le début du cours. Je regardais défiler des nuages depuis des jours... Depuis qu'Hänsel m'avait quitté de la pire façon qui fut à la fête foraine où à la base j'avais espéré une soirée romantique inoubliable. Ça pour le coup je ne risquais pas de l'oublier...
Rien qu'en me perdant à y repenser, je sentis mes yeux se charger de larmes et clignai des paupières pour les en libérer. Je ne voulais pas pleurer au lycée. J'avais déjà l'air bien assez misérable comme ça même si je tentais de faire bonne figure.
Mais ce masque là était bien plus difficile à porter que l'autre... Il était rapiécé et s'élimait... Faire semblant que ma vie était parfaite alors que je manquais cruellement de l'attention de mon père à manquer me faire violer dans une boite de nuit pour me prouver que le problème venait de lui et non de moi était une chose. Dissimuler un cœur briser en était une autre...
Après ma nuit à pleurer dans les bras de Ida et Saskia qui avaient fait preuve d'une imagination débordant quant à toutes les façons de castrer et tuer Hänsel, il avait bien fallu que la vie continue, bien que pour moi le temps s'était arrêté à la minute où il s'était éloigné de moi et m'avait laissé... J'essayais de sourire, de faire comme si j'allais bien et n'étais pas atteinte par tout ça autour de mes camarades et à vrai dire je n'y arrivais sans doute pas si mal que ça, mais dans mes yeux il n'y avait plus l'étincelle de joie exacerbée qui me caractérisait tant...
Et lorsque je me retrouvais seule, libérée de ma bande d'admirateurs et horde de copines qui étaient toujours concentrées autour de Ida, Saskia et moi juste parce que c'était trop classe d'être dans notre entourage comme c'était le cas à présent, je m'autorisais à m'effondrer quelque peu. C'était dur de garder la tête haute. C'était dur de sourire. C'était dur d'être... moi... Mais en cours comme tout le monde était concentrée ailleurs, je pouvais respirer un peu et m'abandonner à la douleur qui ne cessait d'écarteler mon cœur.

Je jouais du bout de ma langue avec le capuchon de mon stylo que je mordillais distraitement tout en laissant dériver mon regard vers la grille au bout de la cour. C'était là où je l'avais vu la première fois... Les filles s'étaient toutes pressées en courant et en criant que Hänsel était là et j'avais levé le nez de ma conversation avec Saskia et Ida pour plonger dans deux yeux verts dissimulés derrière une mèche sombre, soulignés par un sourire insolent et séducteur qui m'avait fait frissonner jusqu'à la moelle...
C'est bon Gabi arrête...
Je reniflai discrètement et essuyai mes joues. C'était horrible. Je voulais arrêter de penser à lui, je le voulais vraiment mais où que j'aille, quoique je fasse, j'étais poursuivie et rattrapée par les souvenirs de notre histoire...
Il n'était pas repassé devant le lycée depuis notre rupture... Avant il venait tous les jours mais là j'avais eu beau le guetter pour je ne savais quelle stupide raison malsaine, il n'était pas venu...

Ça avait fini par mettre la puce à l'oreille des gens. Il avait beau être en couple avec moi, les nanas du bahut attendaient toujours avec impatiente de pouvoir voir monsieur bad boy beau gosse en chair et en os ! Du coup les questions avaient fusé...
"Il est où Hänsel, Gabi ?" "Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu Hänsel" "Gabi tu sais pourquoi Hänsel passe plus ?" "Vous vous êtes disputés ?"
Ida et Saskia avaient assuré mes arrière et souvent répondu de façon plus ou moins teintée de tact histoire de m'éviter d'éclater en sanglots mais mon visage défait et mes yeux larmoyants avait vite transformé la rumeur en fait... On n'était plus ensemble...
Certaines personnes étaient triste de ne plus savoir notre couple "emblématique" ensemble et d'autres trépignaient de plaisir. Les filles étaient déjà à se demander quelle serait la première qui le récupérerait. Les mecs quel serait celui qui me consolerait... J'en pouvais plus de tout ça et si je n'avais pas mes deux meilleures amies autour de moi pour venir me chercher chaque matin à la maison je passerais sans doute mes journées au fond de mon lit avec ce lapin en peluche que je n'arrivais pas à jeter. Il volait souvent à travers la pièce lorsque j'avais un excès de chagrin et de colère - ce qui arrivait quasi tous les jours - mais au final j'allais toujours le récupérer pour l'étreindre et le noyer de mes pleurs douloureux en le serrant contre mon cœur qui saignait.

Lorsque la cloche sonna enfin la fin des cours, je rassemblai mes affaires et quittait la salle sans un regard pour personne, entourée de Ida et Saskia qui étaient en mode chasse gardée. Je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi. J'avais envie d'être toute seule... D'évacuer tout ce que je contenais depuis ce matin que j'étais sortie de ma chambre...
En ce moment, je rentrais à la maison une demie heure à peine après la fin des cours, le temps du trajet en somme, ce qui était plus qu'inhabituel. En général il ne se passait pas un jour sans que j'aille à la patinoire ou qu'avec Ida et Saskia on aille boire un coup, faire du shopping ou passer du temps chez l'une d'entre nous. Mais depuis qu'Hänsel m'avait plaqué je ne sortais plus... J'allais de la maison au lycée et du lycée à la maison et à peine rentrée, je montais directement à ma chambre dans laquelle je m'enfermais. Sans même prendre le temps de me déshabiller ou me changer, je filais sous ma couette, plongeant mon nez entre mon oreiller et mon lapin qui me narguait du cœur en parfait état qu'il tenait être ses petites pattes. Je faisais ça jusqu'à entendre maman rentrer, puis je me relevai et allais à ma salle de bain me refaire une tête histoire d'éviter les questions auxquelles je n'avais pas du tout envie de répondre... Mon masque, je e portais finalement autant au lycée qu'à la maison...

Je sortis mon portable de ma poche et m'attristai sottement de ne pas avoir de message de Hänsel. C'était complètement con, évidemment qu'il n'allait pas m'en envoyer mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Avant j'avais des messages tous les jours... Le sevrage était compliqué... Il faudrait aussi que je change mon fond d'écran à un moment donné...
En revanche un qui me harcelait, c'était Alex, mon coach de patin à glace à qui je posais des lapins depuis une semaine. Je lui tapai un message rapidement en lui promettant de venir lundi soir... Là j'avais pas envie.... C'était bien la première fois que même patiner ne semblait pas pouvoir me soigner. Jusqu'à présent ma passion m'avait toujours porté même dans les pires moments. Elle m'avait toujours permis de respirer quand je suffoquais et de sourire lorsque je pleurais mais cette fois, même l'attrait de la patinoire avait disparu. Pourquoi danser ? Pourquoi virevolter ? La passion ça venait du cœur et le mien était complètement démantelé...

- J'arrive je vais aux toilettes, dis-je aux filles. Je vous rejoins au parking.

Je tournai les talons histoire d'aller faire ce que j'avais à faire et une fois seule avec moi-même dans les sanitaires face au miroir à me laver les mains, je relevai mon regard vers moi même et passai quelques secondes à m'observer.
J'étais toujours moi, bien habillée, bien coiffée, bien maquillée, mais pourtant je ne me reconnaissais pas. C'était assez flippant. J'avais l'impression de voir mon image mais sans âme à l'intérieur. En tout cas j'allais devoir racheter de l'anti-cernes et de la crème apaisante pour les yeux vu le rythme auquel je les vidais...
J'inspirai profondément puis remontai mon sac sur mon épaule avant d'aller rejoindre les filles.

- Hey Gabi.

J'adressai un regard à Jonas mais ne m'arrêtai pas.

- Attends ! Je me disais.... ça te dirait qu'on aille se boire un verre ?
- Non.
- Gabi allez je peux te le faire oublier hein tu sais.
- J'ai dit non putain...
- Hänsel c'est qu'on con moi je te ferai jamais pleurer comme lui ! Je te tromperais jamais et je...


Cette fois je m'arrêtai et lui fit face. Il ne s'y attendait tellement pas qu'il manqua me percuter. Il était sérieux lui ? Puis il insinuait quoi avec son je ne te tromperais jamais ?! Qu'il aille donc faire un tour sur l'autoroute !

- Tu sais euh... ça fait longtemps que je t'aime et euh...

Mais il vivait dans quel monde lui ! Je venais de rompre avec mon copain il croyait vraiment que j'avais envie de sauter dans ses bras à lui ?!
Il ne finit pas sa phrase car je pense que mon regard était assez éloquent. Jonas baissa la tête et s'en alla. Putain... J'adorerais dire que j'étais tranquille, mais j'étais certaine qu'il reviendrait à la charge et si c'était pas le cas, les autres ayant déjà plaidé leur cause et limite texté leur CV pour obtenir le poste de prochain petit ami le ferait...  
Ils avaient tous leur argument hein ! Et chacun était très inventif pour dénigrer Hänsel auprès de moi et me démontrer à quel point ils seraient un meilleur choix. Sauf que je ne voulais pas d'autre choix bordel !
Au bout du couloir, j'aperçus Jesse. Je pinçai mes lèvres sentant une autre sorte de pincement, puis partis à mon tour retrouver les filles qui m'attendaient près de la Porsche de Sask'. Ça aussi là ! J'avais mon permis maintenant et toujours pas de voiture ! Je voulais une voiture...
Je leur expliquai la raison de mon arrivée tardive et Jonas fut rhabillé pour l'hiver. Les mecs avaient sérieusement un problème ! C'était franchement à se demander pourquoi on leur courait après à ce point... Quand on voyait le résultat final... Au final c'était peut-être Saskia qui avait tout compris... Peut-être qu'il valait mieux coucher sans aimer... Ça faisait moins mal... Est-ce que je devrais faire ça aussi...?
Ce n'était tellement pas moi... J'étais une romantique invétérée mais je me sentais tellement mal ! Tellement malmenée... Je ne voulais plus éprouver ça, jamais... Mais est-ce que je pourrais y arriver...?

Y'en a un en tout cas qui me foutrait définitivement au couvent si il savait que je venais à avoir ce genre de pensées...

- Wouah la vache regardez ! entendis-je dans mon dos.

Je me retournai et écarquillai les yeux.
C'était une BLAGUE ?!

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Re: Are you serious ? [Benett]
Lun 20 Avr 2020 - 21:30


BENETT & GABI

ARE YOU SERIOUS ?


Benett Rosenthal, unbrillant Avocat, avait fait des pieds et des mains pour savoir ce que c'était d'être à plusieurs pôle à la fois. En théorie, c'était simple mais en pratique, c'était devenu plus difficile à gérer au fur et à mesure que ses nombreuses responsabilités s'accumulaient et que sa famille s'agrandissait. Il n'arrivait plus à tenir ses promesses, il n'arrivait plus à mettre de côté son boulot et encore moins ce qui l'obsédait : sa mission. Benett mourrait d'envie de découvrir ce qui se cachait derrière ce meurtre, l'assassin devait forcément être de la selet et il était hors de question qui laissait l'assassinat de son père tomber dans l'oubliette. Mais ça, personne ne devait être au courant, pas même sa propre femme qui ignorait tout de ses réelles motivations quant à son nouveau poste qui pourrissait pratiquement tout son temps libre. C'était pour cela qu'il avait obtenu grâce aux yeux de Gabi lorsqu'il lui avait donné une carte de crédit sans grand plafond mais sur laquelle il gardait un œil très attentif à ses achats. Il était beaucoup moins attentif à ce que sa femme faisait de son argent, il ne lui était jamais suspicieux du moindre excès et ce, depuis des années durant.

Et si sa femme ne lui était un réel problème, il en était autrement de sa fille, Gabi, pleinement dans les âges où elle voulait braver les interdits, faire des expériences, rompre les contrats passé quand elle était petite avec son père. Benett se souvenait de tout ces moments où Bébé-Gabi lui promettait fidélité, qu'il était l'homme de sa vie et qu'elle ne l'abandonnerait jamais. Aujourd'hui, Gabi n'arrêtait de provoquer et remettre en question l'éducation qu'il lui avait transmis, enfin, que sa mère lui avait transmis, il n'était pas assez con pour l'oublier. Dans la famille Rosenthal, l'éducation archaïque donnait se résultat : L'homme travaillait dur pour que la femme tienne la maison et les enfants. Isalyne l'avait très bien comprit en l'épousant d'où la raison pour laquelle elle avait arrêté ses études de Droit. Il était humiliant pour homme de son caste de se faire entretenir par une femme, ou de laisser sa femme ramener de l'argent à la maison. S'il réussissait, s'il avait une grande maison, de la dernière technologie et si ses enfants ne manquaient de rien, c'était et sera grâce à l'homme de la maison. Gabi était encore bien trop jeune pour le comprendre et même si elle avait passé ses dix-huit ans, elle allait devoir s'y mettre.

Le sujet d'Isalyne revenait régulièrement dans ses pensées. Il ne pensait pas qu'un jour il allait remettre en question son couple. Bien sûr, il l'aimait comme un fou. Il lui donnait absolument tout ce qu'elle voulait en passant par des cadeaux, des petites attentions mais là, encore ça n'allait pas. Ses absences répétées donnaient beaucoup de fil à retordre à son couple. Et ça, c'était compréhensif. Pourtant, il avait essayé de se montrer plus présent mais les jours où il arrivait plus tôt sa femme brillait tout autant par son absence. A la place, il comptait les surprises notamment celle de retrouver son salon décoré style année trente, avec sa fille en tenue d'Eve et un garçon beaucoup plus vieux et mal élevé tout contre son bébé. Il n'aurait pas été un homme de droit, il aurait tué ce gamin illico pour tenter d'effacer ce qu'il venait de voir. Impossible. Ça lui restait en tête et il avait dû retomber entièrement dans différent dossiers juridiques pour réussir à virer ces images. Et puis, il y avait forcément Gabi, sa chair et son sang, qui lui reprochait d'être un père absent mais quand il était présent, elle le rejetait, l'incriminant d'être constamment sur son dos. Ne savait-elle pas que c'était son rôle d'être derrière elle ? Tout comme elle était petite, de la relever lorsqu'elle tombait ? De lui retirer ses roulettes à son vélo pour qu'elle file contre le vent ? De la réconforter lorsque le chagrin gagnait malencontreusement son cœur ? Il était son père après tout, il devait être son roc, celui qui l'alertait lorsque le danger rodait.. C'était ce qui lui avait prédit d'ailleurs. Il savait qu'il lui ferait autant de mal et même si elle ne faisait que de passer dans la maison, au rare cas où il était présent, son sourire façade ne laissait pas l'avocat en lui, très dupe. IL avait apprit à reconnaître les mensonges. Et Gabi, elle mentait. Elle n'allait pas bien, son bébé souffrait le martyr mais elle voulait garder la tête haute. Tout comme son père.

C'était un peu pour cette raison qu'il avait décidé de passer à l'étape supérieur. Tout comme son père, à nouveau, elle aimait les voitures et pas n'importe lesquelles. Tournant le volant du bout des doigts, il arrivait devant le lycée avec ce sourire triomphant, ce même sourire qu'il arborait lorsque, petite, Gabi lui courait pour se jeter dans ses bras. Il l'avait. Sa belle Chevrolet  couleur framboise, celle la même qui l'avait fait sauter sur place lorsqu'elle avait posé les yeux sur elle. Certes, c'était pas dans ses habitudes de conduire ce style de véhicule, il en préférait d'une autre marque cela dit Kirsten avait très performante et surtout, très bonne vendeuse pour lui faire aimer cette marque. Mercedes. Il soupira à un feu rouge alors que deux femmes le regardaient un air étrange et il se rappelait qu'il conduisait une voiture rose. Dès qu'il passa au vert, il lança le clignotant et tourna pour se garer face au lycée.

Il n'était pas compliqué de comprendre que Benett aimait être le héro et plus particulièrement celui de sa fille, alors il inspira très fort, nerveux, en guettant les sorties du lycée. Puis, il sortit du véhicule, clé en main en gérant les dernières modalités d'assurance sur son portable. Il payait cher pour un jeune permis mais peu importe, plus c'était cher, mieux c'était. « Whaouuu la vache regardez ça ! » Il entendit crier non loin de lui et de son portable, il en sortit pour connaître l'origine de cette hystérique. D'un sourire, il s'appuya sur la voiture, portant un énorme nœuds rouge sur le toit. Ah oui, c'était peut-être aussi pour ça qu'on le regardait de cette manière. Il ne passait pas inaperçu là-dedans. Rangeant son portable dans la poche intérieur de son costard trois pièces il balaya l'esplanade du regard en cherchant ce qui lui était plus familier, sa fille par exemple. Entre mille, papa Rosenthal tomba sur le visage effaré de sa fille. Ce genre d'expression qu'elle ne pouvait pas maquiller derrière une façade, la surprise. Il ne pouvait pas le cacher, il était tout excité de lui faire cette surprise.

Oui ma fille, ton papa t'aime, pensa t-il en la regardant approchée, muette de surprise.

- Bonjour ma puce.
Il souriait de toutes ses dents. Ça lui faisait du bien de se dire qu'il y avait plus de chance à ce moment là que leur confrontation ne devienne pas catastrophique. Il se disait que peut-être, il allait pouvoir passer un moment tranquille avec elle.
- J'espère que tu as tes papiers sur toi, priait-il sa fille en lui tendant le jeu de clé et le double en espérant qu'elle en fasse bon usage.
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Re: Are you serious ? [Benett]
Mer 22 Avr 2020 - 22:24


BENETT & GABI

ARE YOU SERIOUS ?


J'en avais assez de tout ça sérieux... Je voulais que tout redevienne comme avant... Je voulais que les la moitié des filles arrêtent de me plaindre et que l'autre moitié cesse de se foutre de moi en me montrant du doigt, galvanisées à l'idée de se récupérer Hänsel pour elles... Ouais j'avais été larguée et alors ?! Ça leur était jamais arrivées à elles ? Bande de connasses...
Je n'avais même pas essayé de faire croire aux autres que cette séparation avait été décidé d'un commun accord car de toute évidence, j'étais totalement défaite par la situation et au bord de m'écrouler à chaque pas que je faisais... Moi qui rayonnais toujours et animais quotidiennement le lycée de mes sourires et mes extravagances, j'en foulais aujourd'hui les couloirs telle une ombre sans but. J'étais une coquille vide. Un bel emballage sans vie à l'intérieur. Mon cœur était noyé dans ses propres morceaux et le sang lourd et épais du vide qu'il y avait laissé et qui pesait constamment sur ma poitrine compressée. Lorsqu'Hänsel m'avait quitté j'en avais eu le souffle coupé et même un mois plus tard je peinais toujours à respirer. L'air était trop chaud pour mes poumons. Trop dense... Ça brûlait et ça faisait mal à chaque seconde de chaque heure.
Je ne pleurais plus tous les jours, mais franchement je crois que c'était parce que j'avais fini par tarir la source de mes larmes tant j'en avais versé des jours et des nuits durant que mon corps épuisé avait cessé. Combien de fois j'avais pleuré et hurlé la tête plongée dans mon oreiller pour pas que mon frère ou mes parents m'entendent ? Trop. Beaucoup trop...

Jusqu'à ce soir où j'avais tellement cru que j'allais exploser et tout retourner dans ma chambre à en devenir tarée, que j'avais couru m'enfermer au fond de mon dressing pour tout laisser sortir. J'avais foutu un de ces bordels ! J'avais arraché mes vêtements des cintres et fait voler mes chaussures autant que mes sacs... jusqu'à tomber sur ma petite boite à bonheur.
Je l'avais ouverte de mes mains tremblantes et à travers mes larmes et ma douleur, j'avais pris dans ma main le sachet de comprimés colorés. La première fois que j'en avais consommé, c'était avec Hänsel... Au tout début de notre histoire... Il n'avait pas voulu que je prenne la rouge parce que soit disant trop forte... Evidemment je l'avais pas écouté et l'avais enfourné dans ma bouche avant de l'avaler tout rond...
Je m'étais rappelé ce que ça m'avait fait... J'avais été malade à crever et incapable de me souvenir de ce qui s'était passé la veille à mon réveil ok, mais en dehors de ça, je m'étais souvenu aussi de cette sensation de bien être qui avait petit à petit enveloppé mon corps d'un linceul de quiétude. J'avais eu l'impression de planer... Littéralement ! Mon esprit s'était allégé et mes soucis à ce moment là liés à mon père avaient tous disparu comme si ils n'avaient jamais existé.
J'avais voulu ça à nouveau ! J'avais voulu oublier. J'avais voulu que ça parte ! Que tout ça sorte de moi ! Alors j'avais pris le cachet.
Et je continuais à le faire lorsque ça devenait trop insupportable. Ça m'aidait bien. J'en prenais à petite dose, genre des quarts de cachet avant d'aller au lit et franchement ça marchait ! J'arrivais à dormir et même à ne plus avoir de cauchemar. Je recommencerais sans doute ce soir je risquais en avoir besoin après cette scène grotesque avec Jonas.
Franchement je voyais pas pourquoi les gens faisaient un patacaisse de la drogue ! Häns', Emmerich et les autres ils en prenaient et allaient bien ! C'était que du fun ! La première fois j'avais été mal parce que j'étais pas habituée voilà tout ! Et moi là bah ça me faisait aller mieux aussi !
C'était juste le cliché qui faisait peur aux autres en fait mais ils savaient pas eux. Ils savaient rien.

J'allais monter dans la voiture de Saskia pour qu'elle me ramène à la maison avec Ida, lorsque comme tout le monde je me retournai, alertée par les cris d'extase qui s'élevaient de toutes parts sur le parking qui donnait devant le lycée.

- Oh putain... soufflai-je les yeux écarquillés, sans parvenir à croire ce que je voyais. Les filles...!

Genre j'hallucinais pas là ? Elles la voyaient aussi cette merveille ?! Cabriolet rose framboise intérieur cuire blanc ! Fallait qu'elles me pincent !

- OH PUTAIN ! répétai-je encore en voyant mon père sortir de la voiture que j'avais fantasmé cent fois !  

Si j'avais encore un doute quant à qui était destinée cette beauté...!
Les filles me donnèrent un coup d'épaule afin de me débloquer et je leurs souris avant d'aller à la rencontre de mon père. De toute évidence, je n'allais pas rentrer avec elles ce soir !

- Bonjour ma puce.

Éberluée, je laissai mon regard aller de papa à la voiture, de la voiture à papa. Il se passait quoi là ? C'était franchement pour de vrai ? Non parce que si c'était une blague elle était cruelle ! C'était pas mon anniversaire, ni ma fête, ni rien. Il était content que je sorte plus le soir et rentre direct à la maison ou quoi ? Si j'avais su qu'il suffisait de ça pour avoir ma caisse je l'aurais fait plus tôt !
Je pigeais pas... En général avec lui et plus encore depuis que j’enchaînais mes bravades et mes conneries à son égard, ce genre de truc devait se mériter et là je... bah je tombais des nues. C'était vraiment pour moi ? Enfin c'était celle que je voulais et il y avait un gros ruban et j'imaginais mal papa conduire un véhicule rose comme celui là mais... WOW quoi !

- J'espère que tu as tes papiers sur toi, dit-il en me tendant les clés.

Je tendis la main et les pris avec hésitation, puis me tournai pour de bon vers MA voiture que j'effleurai de mes doigts avant d'en faire le tour. J'étais comme hypnotisée. Je la détaillai de A à Z. Les couleurs, les matières, les options... Tout, absolument tout ce que je voulais était là ! Je caressai l'énorme ruban et soudain, comme si je reprenais corps avec la réalité, un énorme sourire et un rire irrépressibles m'échappèrent alors que je revins en sautillant comme une excitée jusqu'à mon père. Je lui sautai dans les bras et le serrai comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps, submergée par la joie.

- Putain papa c'est trop cool ! Elle est trop belle !

Oui j'étais vulgaire mais j'étais trop contente pour m'en soucier ! C'était l'euphorie qui parlait ! C'était la première fois que je souriais à nouveau comme ça depuis Hänsel. Et ça faisait du bien ! Tellement de bien. Et c'était mon père, qui me faisait sourire... Pour le coup j'aurais pu en pleurer, mais de bonheur cette fois, de bonheur.

- C'est qui ? Il est trop beau ?
- C'est son mec ?
- Mais non t'es con c'est son père !
- Ah ouais ? Miam j'aimerais bien être adoptée !


Bordel mais elles s'arrêtaient jamais toutes, sérieux ?! Bande de succubes sur-hormonées ! J'avais déjà du mal à l'avoir pour moi alors le partager, des clous !

- Hihihihiii putain !

Je courus virer le ruban que je j'étai à l'arrière avec mon sac et m'installai au volant. Le premier truc que je fis fut évidemment d'allumer le contact ! Ouh quel joli bruit !
La seconde, j'appuyai direct sur le bouton qui m'intéressait le plus et la seconde d'après, le toit au dessus de ma tête se souleva pour aller se replier vers le coffre. Oh my god j'allais trop kiffer ma life ! Mon portable trouva direct sa place, puis je sortis mes lunettes de soleil que je collai sur mon nez, avant d'attacher ma ceinture et foutre la musique à fond.

- Je vous dépose quelque part monsieur ? demandai-je à mon père, solaire à nouveau.

Ouais je frimais carrément mais sérieux là pour le coup, je pouvais pas faire autrement ! J'AVAIS BEAUCOUP TROP LA CLASSE !

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Re: Are you serious ? [Benett]
Dim 10 Mai 2020 - 21:58


BENETT & GABI

ARE YOU SERIOUS ?


L’achat de la voiture avait été rapide. Benett avait seulement listé ce qu’il voulait dedans -enfin ce que Gabi voulait - et avait tout simplement dit : “votre prix sera le mien” Il s’en foutait tant que sa fille était heureuse et pouvait profiter de sa nouvelle indépendance. Après la discussion qu’il avait eu avec Isalyne à propos de leur fille, Benett avait comprit qu’il ne pouvait pas retourner en arrière, autrement dit, retrouver sa petite fille, aujourd’hui il avait une grande fille. Une grande fille de dix huit ans alors même s’il n’arrivait pas à s’en remettre et que cela ne le rajeunissait pas, l’allemand voulait essayer de se réconcilier avec sa Gabi. Pendant qu’il l’attendait, l’avocat se demandait comment il avait pu en arriver là. Forcément, plus de vingt en arrière, il aurait réellement aimé se dire qu’il en serait arrivée là, avoir sa femme et ses enfants, une belle situation professionnelle et ah oui, son père pour voir ça. Mais ce n’était pas le cas, son père avait été froidement assassiné sans aucune sommation, sans aucune explication pour au moins savoir le pourquoi du comment c’en était arrivé là. Ses mains s’étaient resserrées sur la clé de la voiture. La colère et la tristesse envahissaient toujours son esprit lorsqu’il en venait à penser à lui, à son père, son mentor mais aussi son bourreau. Tout ce qu’il n’avait pas vécu dans son enfance, il le devait à lui et c’était bien pour cela qu’il avait laissé Isa s’occuper de leur enfanc. Tout simplement parce que lui n’en avait jamais eu et qu’il ne voulait pas refaire les mêmes conneries. Il voulait que ses enfants s’amusent dans les bac à sable, il voulait que ses enfants rencontrent des gens, sortent avec des amies et choisissent le voie tout seule. Evidemment, il serait fière que la branche Rosenthal poursuive dans le droit mais qu’importe en réalité. Quand il pouvait voir comment son père avait fini, il ne voulait pas de la même surprise pour Gabi et encore moins pour Dani.

Il inspirait fortement pour ne pas regretter d’être là. Il était sûr qu’il aurait pu faire livrer la bagnole à la maison en surprise mais il en avait décidé autrement pour une seule raison. Le père de famille avait remarqué que sa fille n’allait pas bien et broyait du noir depuis quelques temps. Impossible pour lui de jouer le père bon copain qui entrait dans la chambre de sa fille pour lui offrir une épaule. Il n’était pas de ceux qui supportaient de voir ses proches souffrir, il envoyait seulement une ouverture de procés pour leur apprendre à vivre ,tout comme ces rats de paparazzi qui venaient fouiner dans leur vie personnelle. Oui, il avait du pognon mais bordel qu’ils lâchent sa fille une bonne fois pour toute. D’ailleurs, il avait lancé un procès au journal qui avait osé prendre en photo sa fille d’aussi prêt. Quand il fut enfin à sa hauteur, son éducation le guidait sa bonne tenue tout en saluant sa fille qui n’avait pas l’air du tout heureuse. Il réfléchissait, il se souvenait des soirs où il rentrait tard et qu’il entendait ses cris étouffés provenant de sa chambre. Ses cris de rages et de douleurs que personne ne pouvait un jour soulager sinon la personne partie. Au fond, Benett était coupable d’avoir pensé que c’était un mal pour un bien. Le garçon qu’il avait rencontré à moitié nu dans son salon, les fesses collées à sa peau fourrure qu’il lui avait coûté un bras, n’était clairement pas quelqu’un pour Gabi. Avec sa classe et son allure, la Rosenthal méritait mieux mais là encore, son rôle de père mettait toujours la barre très haut et il y tenait. C’était normal, il voulait le bonheur de sa fille, après tout.

Ses clés en main, elle fit le tour de la voiture et il pouvait entendre les gloussements et les interrogations qui se passaient dans son dos mais il n’avait d’yeux que pour Gabi. Oh bien sûr, il s’offrait des petits regards vers des groupes de filles qui regardaient la sienne avec envie et un sourire satisfait s’afficha sur son visage. Il aimait les coups de théâtre et il pensa immédiatement qu’il avait eu totalement raison d’agir ainsi puisque maintenant, sa fille criait sa joie et lui sauta au cou comme à l’époque où elle avait encore cette adoration pour son père. Comme à l’époque où elle ne repoussait pas les moindres paroles qu’il disait alors qu’avant, elle les prenait pour des paroles de la Bible en elle-même.
- Putain papa, c’est trop cool ! Elle est trop belle !
- Langage la réprimanda t-il, par simple réflexe mais il lui souriait : C’est vrai elle te plaît ? lâcha t-il, faussement inquiet. Il aurait très bien pu faire une erreur, oubliée certaines choses mais d’après le visage enjaillé de sa fille, le Rosenthal ressemblait à un coq fière de ses actions. Il bombait le torse et savourait l’état de Gabi, enfin Gabi souriait. Enfin Gabi riait. Enfin Gabi redevenait Gabi. Son petit rayon de soleil. Il redemanda à sa fille de se reprendre lorsqu’elle était vulgaire mais la laissa savourer le fait d’enlever le ruban et de prendre place dans son véhicule. Quand la capote de la bagnole fut retirée, il se pencha sur le rebord de la portière côté passager et la regarda. Portable, Check. Sac. Check. Moteur Check. Il inspira fortement et lui quémanda d’être prudente et de faire ses réglages de rétro et puis elle lui dit, lunette de soleil sur le nez :
- Je vous dépose quelque part monsieur ?
Il fit mine de regarder sa montre et les alentours et ouvrit la portière pour venir s’asseoir au côté de sa fille.
- Avec plaisir, chauffeur. Vous connaissez l’adresse de la maison, je crois.
Il vit une moue sur le visage et il concéda qu’elle voulait probablement plus s’éclater plutôt que de rentrer juste après l’école comme elle le faisait depuis quelques semaines. N’ayant probablement plus de problème pour voir les couchers de soleil sans craindre les maux difficilement soignable. Papa aurait bien déposé un baiser-guerrisseur sur son mal mais là où s’était, Rosenthal savait que c’était fini et qu’il allait devoir s’y faire.
- Passons par l’autoroute pour voir ce qu’elle a dans le ventre, tu veux ?
Il sortit de sa poche intérieur une paire de lunette de soleil et attendit que Gabi fasse les démarches pour quitter la place de parking.
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Mer 10 Juin 2020 - 17:00


BENETT & GABI

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C'était putain de trop cool ! J'avais ma voiture !!!!!!! ENFIN J'AVAIS MA VOITURE !!!! Elle était trop belle ! Elle était toute comme j'avais demandé ! Des couleurs aux options en passant par les gadgets ! Tous les regards étaient braqués sur moi et je jubilai !
Ah bah là y'avait plus personne pour me plaindre ou se moquer hein ?! Ouuuh la jolie ribambelle de mâchoires décrochées qui se retrouvaient d'un coup sur le trottoir !
Je fis un signe à mes copines, visiblement heureuses de ne plus me voir triste et au bord des larmes pour la première fois en un mois. Elles me rendirent mon geste, puis disparurent dans la voiture de Saskia pour rentrer chez elles sans moi. Visiblement il était clair que je n'allais pas me joindre à elle pour une fois parce que... J'AVAIS MA PROPRE TUTUUUUUUURE !!!!
Han mon bébé que tu es belle on va s'aimer fort toi et moi ! roucoulai-je intérieurement en caressant le volant, euphorique d'avance à la perspective de tout ce que nous allions vivre ensemble ! Cette bagnole allait faire les quatre cent coup ! Elle n'avait même pas idée de toute ce qui l'attendait ! Rolalalala c'était beaucoup trop ouf ce qui se passait !

Mes deux meilleures amies parties, radieuse et rayonnante je demandai à mon père si je pouvais le déposer quelque part mais perdis mon sourire et la lueur pétillante de mes yeux instantanément lorsque je le vis regarder sa montre et les alentours. Mon cœur manqua un battement et un nœud violent vint me tordre les boyaux.
Il n'était pas sérieux là si ? Il allait quand même pas me faire ça ?! Il n'allait pas me faire le coup de "je dois retourner au bureau" ou "j'ai un rendez-vous on fera ça plus tard" ! Je connaissais ses plus tard ! Ils n'arrivaient juste jamais !
Comme suspendue à un fil au dessus d'un précipice, je demeurai figée, attendant sa réponse. Pitié qu'il me fasse pas ça... Je survivrais pas à la montagne russe émotionnelle là... Il était le premier à me faire sortir du trou noir dans lequel Hänsel m'avait si cruellement jeté quelques semaines plus tôt ! Il ne pouvait pas juste m'en extraire pour m'y laisser retomber de plus haut !

- Avec plaisir, chauffeur.

Ouf ! Oh putain comment je venais de flipper ! Il réalisait même pas ce par quoi il venait de me faire passer !
En tout cas je retrouvai ma jovialité et tapai dans mes mains d'excitation comme lorsque j'étais petite avant de faire vrombir le moteur. Ce qu'elle chantait biennnn ! On allait faire un malheur toutes les deux sur la route lorsque je ferai raisonner ma voix sur sa musique ! J'avais une sono d'enfer et je comptais bien en profiter ! Ça avait été un des critères principaux que j'avais demandé à mon père : que la musique pulse ! Et franchement rien que là déjà, ça le faisait !
Je laissai mon père s'installer à côté de moi tout en ajustant le volume de ma sono et j'attachai ma ceinture.

- Vous connaissez l'adresse de la maison, je crois.

La maison ? Oh... Mais je voulais pas rentrer de suite moi ! C'était la première fois depuis des jours que je n'avais plus pour seule envie en tête de rentrer directement après les cours me jeter sur mon lit pleurer ce que je ne pouvais pleurer durant la journée !
Je voulais aller faire un vrai tour avec mon nouveau joujou ! Parce que autant en bus y'avait un peu de trajet de la villa au lycée, autant en voiture c'était super vite fait...
Enfin au moins il ne me demandait pas de le déposer à son bureau... J'imagine que c'était déjà bien.
Preuve qu'Hänsel avait fait des ravages sur moi car avant notre rupture, j'aurais probablement éclaté de rire au nez de mon père avant de verrouiller les portières et lui balancer qu'on partait en road trip de la mort que ça lui plaise ou non ! Que je le kidnappait !
Bon oui c'était une décapotable donc il pouvait sortir de la voiture en enjambant la portière si il le voulait alors pour le rapt on repasserait mais c'était pas le propos. C'était pour l'image !

- Passons pour l'autoroute pour voir ce qu'elle a dans le ventre, tu veux ?
- Oui !


Une fois les rétro réglés et mon rouge à lèvre ajusté - bah ouais fallait pas déconner quand même ! - je vérifiai mon angle mort et démarrai. Je me fis légèrement surprendre par la puissance du moteur car clairement c'était pas le genre de voiture qu'on conduisait à l'auto école ! Mais au bout de quelques tests, je souris presque machiavélique et quittai le parking !
C'était super bizarre d'avoir papa sur le siège passager pour une fois ! D'habitude c'était ma place ! Là ou sur ses genoux comme lorsque j'étais petite et que je voulais rentrer la voiture au garage avec lui lorsqu'il rentrait de son travail... Je sais pas pourquoi je pensais à ça d'un coup ! Mais je me souvenais que très souvent je l'attendais au portail et je grimpais sur lui pour conduire ! Bon j'étais incapable d'atteindre les pédales mais je tournais le volant et rien que ça, j'adorais !
Aujourd'hui c'était moi qui conduisait mon père dans mon bolide !

Je m'amusai à faire ronronner le moteur et la pris rapidement en main ! Mon moniteur me disait que j'avais une conduite sportive et je me demandai si papa pensait la même chose ! Toute façon il pourrait rien dire parce qu'il était pareil d'abord !
Je m'arrêtai au feu rouge et tournai mon visage vers mon père, tout sourire. Je me sentais bien et légère. J'étais plus trop habitué à ça et bon sang ça faisait du bien ! J'avais presque oublié ce que ça faisait ! Je renouai doucement avec moi-même. Avec mon énergie débordante jusque là endormie.

- Ça va t'as pas peur ? le taquinai-je. Si tu dis oui je te tape ! Je conduis trop bien avoue !

J'avais ça dans le sang !!! J'aimais trop conduire ! J'avais beau être une vraie fille jusqu'au bout de mes ongles manucurés, je m'étais découvert une véritable passion pour ça ! Au début j'avais voulu passer mon permis juste parce que déjà c'était dans l'ordre des choses, mais surtout parce que je voulais pouvoir être libre et indépendante et ne plus avoir à compter sur papa et maman pour m'amener à tel ou tel endroit ! Enfin surtout maman...
Mais voilà après ma première heure de conduite, dès que j'avais commencé à comprendre un peu et à maîtriser les choses, j'avais totalement accroché ! Bon par contre je dirai pas à papa que j'avais déjà conduit la voiture de Saskia ou même de Hänsel avant d'avoir mon permis ou je me ferais confisquer ma nouvelle moitié alors que je venais tout juste de l'avoir ! On séparait pas des siamoises c'était pas humain !

J'ignorai les mecs arrêté à côté de nous qui sifflaient de façon appréciatrice et leur mis une race lorsque le feu passa au vert ! Mouahahaha dans le vent ! Rapidement on se retrouva sur l'autoroute et là je laissai cracher un peu le moteur. En une seconde la voiture me porta en avant et j'éclatai de rire, savourant la sensation de vitesse et la caresse de mes cheveux qui flottaient dans tous les sens.
Je fis exprès de me tromper de sortie histoire de prolonger l'instant, mais il fallait bien rentrer à un moment donné du coup je rejoignis le centre de Hambourg et passai inévitablement par le quartier des affaires, lorsque le portable de mon père sonna.
Je le regardai et soupirai. En général, je savais ce que ça signifiait...

- Laisse-moi deviner ; faut que tu passes "vite fait" à ton bureau, singeai-je les guillemets en lâchant le volant un instant.

Ses "vite fait", c'était comme ses "plus tard". Plus tard n'arrivait jamais et vite fait signifiait en général l'éternité...


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Re: Are you serious ? [Benett]
Ven 7 Aoû 2020 - 14:06


BENETT & GABI

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Il avait accepté d'accompagner la jeune fille dans sa nouvelle voiture pour une petite balade. Benett n'était pas quelqu'un de très libre, ou plutôt, pour être plus claire, il se rendait surtout disponible pour ses clients mais beaucoup moins pour sa famille. Pour lui, l'argent qu'il ramenait à la maison était plus important, résoudre des affaires était une obligation et enquêter sur le meurtre de son père était un surplus. En voyant le regard joie de sa fille, il ne pouvait qu'esquisser un sourire et un petit regard au coin comme pour s'assurer qu'il ne faisait toujours pas de fausses notes. Étrangement, il avait les paroles sages de sa femme en tête et pour garder cette bonne humeur, il devait continuer sur cette lancée. Il proposa de retourner chez eux, et s'il n'avait pas de coup de fil d'ici là, pourquoi pas passer un repas en famille et autres petites choses possible à la maison. Il pensait que cela aurait fait plaisir à son aînée mais à en croire son air triste, il chercha une nouvelle solution. C'était incroyablement déroutant d'être face à une adolescente, il en aurait presque le tournis mais habitué à des clients difficile, il changea le ton et évoqua une nouvelle idée. Et s'ils rentraient tous les deux oui mais passaient par une route différente comme par exemple par l'autoroute.

- Oui !
- Prends ton temps pour t'installer !
Il la laissa s'installer comme bon lui semblait. Le siège, les rétros elle était même passée par les réglages de la musique qu'elle voulait forcément dans le bon ton. Il prit une profonde respiration, regarda autour de lui tout en croisant le regard d'autres adolescents désabusés par cette sortie classe particulière. Il lança un petit sourire, un salue de tête et revint vers sa fille qui finissait tranquillement ses réglages et son rouge à lèvres. Il n'allait pas forcément convaincu que cela allait aider dans sa conduite mais soit. Il devait également faire avec sa tenue vestimentaires qui ne donnaient que peu de place à l'imagination mais là encore, c'était un sujet particulièrement sensible. Quad elle quitta le parking, Benett boucla sa ceinture et s'installa confortablement. Il prit une profonde respiration, il la laissa prendre ses marques et s'habituer avec le frein qui pouvait être un peu glissant puisque neuf. Il ne pouvait pas s'empêcher d'être ému de voir sa fille au volant de sa voiture. Sincèrement, il avait l'impression de prendre des années d'un coup puisqu'il se voyait encore la prendre sur ses genoux pour qu'elle fasse semblant de conduire.

Dans l'idée il voulait renouer avec sa fille et forcément, le matériel donnait toujours une bonne entrée en matière puisque verbalement, Benett ne faisait jamais le beau devant sa fille. « Ça va t'as pas peur ? Si tu oui je te tape ! Je conduis trop bien avoue. » Il sourit, regarda sa fille qui attendait au feu rouge et objecta : « Peur moi ? Je me ris du danger, ahaha ! » Des souvenirs, d'elle enfant, fan et encore dans l'innocence des Disney. Et puis, c'était le peu de souvenir qui lui restait de cette époque qui pouvait éventuellement le rapprocher de sa petite fille. Et puis, il la voyait heureuse donc il ne pouvait pas le lui enlever tant qu'elle ne se mettait pas en danger ou autrui, c'était le principale. Quand des petits jeunes commencèrent à siffler sa fille, il dû se retenir de sortir de la voiture pour le apprendre la vie mais il avait été devancer par Gabi. En quelques secondes, la voiture de ces derniers avaient disparu  de leur champs de vision  en un rien de temps et l'autoroute s'ouvrit à eux. Bien sûr, il lui arrivait de se sentir un peu mal à l'aise dans un sens, il avait plutôt l'habitude de la conduite plan-plan de son chauffeur ou d'être lui-même derrière le volant.

- Laisse-moi deviner ; faut que tu passes « vite fait » à ton bureau.
Il n'avait pas encore lu le message qu'il venait de recevoir que sa fille avait déjà singé ces départs précipités, qui prenait souvent plus de temps qu'il ne le voudrait vraiment. Benett jeta un œil vers le profil déconfit de son aînée et jugea bon de prendre connaissance de cette perturbation plutôt que répondre de manière virulente. Il serait bien trop dommage de gâcher ce moment même si, en réalité, il avait de quoi remettre sa fille à sa place, comme par exemple, si elle était au volant de cette voiture, ce n'était pas par la procrastination de son cher papa. Après avoir lu le message, il soupira : « Désolée de te décevoir ma petite fille mais mon travail permet de renflouer ta jolie carte bancaire gold premium tous les mois ET effectivement, tu viendras avec moi parce que j'ai un dossier à récupérer et j'aimerai te voir à l’œuvre dans les parkings souterrains. » Benett s'amusa : « Et pour ta gouverne, ce message provient de ta mère, elle m'a demandé si je serais là pour le dîner et je viens de répondre oui. » Benett avait bien senti que sa fille n'allait pas bien depuis quelques semaines et après en avoir parlé avec Isalyne, il avait compris. Peine de coeur. Bien sûr, l'Avocat en lui devait prendre sur lui, il aurait bien envie de laminer ce bon à rien rien que pour avoir causé tant de peine à sa Princesse. Mais, cette peine de coeur était nécéssaire pour Gabi, de cette manière, elle allait se rendre compte que son père avait raison. Alors, il se concentra sur sa fille. Il avait bien compris qu'elle n'était pas au sommet de sa forme mais il voulait l'entendre de sa bouche : « Est-ce que ça va, ma chérie ? Ta nouvelle voiture ne te plaît pas ? » tenta t-il comme première approche.   
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Ven 4 Sep 2020 - 19:57


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Y'avait beaucoup de choses qu'on pouvait détester dans la vie. Y'avait plein de trucs que les ados pouvaient pas supporter et que la simple vue révulsait ; un tee shirt trop laid, une coiffure dont on pigeait pas l'intérêt, les légumes de la cantine, des chaussures démodées, un contrôle de maths surprise... Bah moi c'était le portable de mon père.
J'étais carrément accro à mon téléphone, c'était toute ma vie - genre vraiment ! je passais pas une seconde sans lui -, mais celui de papa je l'avais en horreur car il était son lien direct avec son travail et son travail je l'aimais pas. Ou plutôt j'aimais pas les conséquences que ça avait sur lui. Sur nous...

Ça allait un peu mieux depuis que je lui avais dit que j'avais été droguée et que j'avais manqué me faire violer. Pendant un temps il avait été un peu plus présent à la maison et pour moi, mais le naturel revenait vite au galop...
Alors lorsque son téléphone sonna interrompant le moment que j'étais en train de partager avec lui, lorsqu'il me vola ce sourire et cette bonne humeur que je n'avais pas éprouvé depuis des semaines à cause de ma rupture avec Hänsel, je me fermai et ne pus m'empêcher de lui lancer une petite remarque acerbe.
Evidemment qu'alors que tout se passait trop bien il fallait que son job vienne se foutre entre nous ! Sérieux je pouvais pas avoir une heure ? Juste UNE, tranquille avec mon père pour une fois qu'il était là et tout à moi ? Parce que là ça y était il était tellement obnubilé par le fait de se saisir de son portable qu'il remarqua même pas que j'avais lâché le volant, même pour un bref instant, alors que normalement il aurait de suite réagit comme il le faisait à chaque fois que j'employais un langage qui ne lui convenait pas.

- Désolé de te décevoir ma petite fille mais mon travail permet de renflouer ta jolie carte bancaire gold premium tous les mois...

Je levai les yeux au ciel et m'efforçai de me reconcentrer sur la route mais je ne pus m'empêcher de crisper mes mains autour du volent. Ouais il aimait bien cet argument là j'avais cru comprendre... Il aimait bien se dire que le fait qu'on soit plein aux as suffisent à combler son absence et à me rendre heureuse. Sauf qu'on avait déjà eu cette conversation - ou plutôt cette dispute - y'a longtemps ce fameux soir où j'étais rentrée bourrée à la maison après être sortie malgré ma punition pour avoir abimé des "œuvres", si on pouvait appeler ça ainsi, dans un musée... Est-ce qu'il l'avait oublié ça aussi ? Je lui avais balancé ma carte bleue à la tronche en lui hurlant que j'en voulais pas de son argent... C'était pas son argent que je voulais, mais lui...
Tout était parti tellement loin cette nuit là... J'avais quand même réussi à lui dire que j'étais persuadée que de toute façon si il agissait ainsi, c'était qu'il avait jamais voulu de moi...

- ET effectivement, tu viendras avec moi parce que j'ai un dossier à récupérer et j'aimerais te voir à l'œuvre dans les parkings souterrains.

Franchement, je prenais sur moi juste parce qu'il venait de m'offrir une voiture et qu'elle était beaucoup trop cool, mais j'y croyais pas une seconde à son truc du "je dois récupérer le dossier". Genre on allait juste faire un arrêt pour qu'il récupère son machin et repartir direct à notre petite virée ? A d'autres !

- Et pour ta gouverne, ce message provient de ta mère, elle m'a demandé si je serai là pour le dîner et je viens de répondre oui.

J’œillai vers lui, suspicieuse.

- Mouais...

Sérieux le nombre de fois où il avait dit qu'il rentrait manger et qu'au final une "urgence" le retenait au cabinet ou alors qu'il restait enfermé dans son bureau  à la maison pour terminer de bosser sur un dossier et ne descendait qu'une fois qu'on était en train de remplir le lave vaisselle...
Mais bon encore une fois j'étais au volant de mon nouveau bébé flambant neuf dont le moteur ronronnait à mes oreilles du coup je décidai de ne pas rentrer dans ce débat. Je lui laissai le bénéfice du doute.
Je mis mon clignotant et me dirigeai vers l'immense immeuble où se trouvaient le cabinet de papa. Pour être honnête, c'était quand même un peu la classe d'avoir son nom écrit en grosses lettres sur une devanture pareille ! Je lui piquai son badge histoire de rentrer dans le parking et manœuvrai habilement, penchée en avant et concentrée au max. Manquerait plus que je la raye et ça, c'était mort ! Han du coup je pigeais un peu plus l'obsession de mon père pour sa propre bagnole et me sentis un minimum désolée de l'avoir crashée, même si j'avais pas fait exprès. Juste un peu hein ! Non parce qu'il avait quand même mérité que je la lui pique !
Au moins l'accident avait eu le mérite de le faire venir à moi et de me permettre de lui dire enfin ce qui m'était arrivé et que j'avais gardé pour moi trop longtemps... Papa il était comme ça. Il était là que quand je faisais des conneries, c'étaient les seuls moments où j'arrivais à avoir son attention... Du coup forcément, fallait pas s'étonner ! Dès que j'avais pigé le truc j'avais pas manqué une occasion de le provoquer...

Je me garai à la place de parking réservée à mon père puis éteignis le contact avant de récupérer mon portable. Dès que je le touchai, l'écran s'alluma et le visage de Hänsel me heurta. J'avais déjà changé mon fond d'écran depuis plusieurs jours, mais j'avais zappé celui de veille... Je ravalai la boule qui noua soudain ma gorge et retirai mes lunettes de soleil.

- Est-ce que ça va ma chérie ?
- Hmm ?


Hein ? De what ? Zut j'étais perdue dans mes pensées... Il m'avait dit un truc ?

- Ta nouvelle voiture ne te plait pas ?
- Euh si si... Elle est trop bien. Merci papa.


Putain non alors ! Hänsel ne viendrait pas entacher cet instant ! Hors de question ! On avait passé un pacte avec les filles ; plus de larmes pour lui !
Je m'efforçai de sourire à mon père, puis sortis de la voiture et jouai théâtralement de mes sourcils parfaitement dessinés lorsque je verrouillai ma voiture avec un bip fort plaisant pour l'oreille.
Je fis le tour pour rejoindre mon père tout en modifiant direct mon écran de veille. Autant ne pas perdre de temps... J'avais pas envie de me refaire surprendre plus tard. Je mis n'importe quoi juste histoire de. Je réfléchirai à quoi installer pour de bon un peu plus tard.

- Quoi...? demandai-je à papa lorsque je surpris son regard. Vas y te retiens pas... Je sais très bien que t'es content que je sois plus avec lui...

Qu'il ne prétende pas le contraire, je le croirais pas.


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Re: Are you serious ? [Benett]
Mer 23 Sep 2020 - 22:16


BENETT & GABI

ARE YOU SERIOUS ?


Benett ne comprenait jamais les réactions de sa fille pourtant, il faisait tout ce qu'il pouvait pour lui rendre la vie la plus facile, loin de lui. C'était un peu cru de dire les choses comme ça mais il était obligé d'agir ainsi, il ne savait pas parler aux jeunes, il les repoussait et pourtant, il aimerait se dire qu'il en était autrement et particulièrement avec sa propre fille.

Alors évidemment, il connaissait l'obsession des adolescents à se faire bien voir partout, autant au lycée que sur les réseaux alors il avait mis en place une carte bleu sans plafond pour qu'elle puisse s'acheter tout ce qu'elle voulait. Il ne regardait même pas ce qu'elle faisait ou ce qu'elle achetait, même s'il en donnait pas vraiment l'impression, il lui faisait confiance. D'autant plus qu'Isalyne faisait les choses très bien en inculquant les bonnes valeurs à ses enfants, il n'avait plus qu'à être là au bon moment. Même ça, il ne savait pas le faire.

Il répondit au téléphone et le sarcasme dans le ton qu'employait sa fille titilla sa patience. Il ne l'était pas du tout, il fallait bien se l'avouer. Quand Benett voulait quelque chose, il le voulait tout de suite et sa femme n'arrêtait pas de lui souligner comme il pouvait ressembler à sa fille pour ce genre de chose. L'avocat était content de voir que sa fille tenait un peu de lui mais il aurait aimé qu'elle ne tienne pas ce défaut de lui. C'était pour cela qu'il mettait beaucoup d'eau dans son vin, il serait vraiment idiot de gâcher une surprise pareille pour une remontrance qui ne ferait qu'envenimer les choses.

Gabi ne pouvait pas et ne comprenait jamais l'importance que son travail avait pour l'homme qui l'avait engendré. Peut-être qu'elle comprendrait plus tard, quand elle aura sa petite vie de famille, son travail peut-être et surtout une rêve. Un vrai rêve d'adulte, plus ou moins réalisable et son boulot, c'était de tout mettre en œuvre pour qu'elle puisse viser la lune pour toucher finalement les étoiles. Au minimum.

Le père de famille se montra dur dans ses propos mais la vérité devait être dit. Effectivement il devait aller récupérer des dossiers au bureau puisqu'il avait répondu par l'affirmative lorsque la mère de Gabi lui avait demandé s'il dînait à la maison ce soir. Ce n'était pas grand chose mais il savait qu'à chaque fois qu'il se rendait indisponible, ça rendait folle sa fille aînée alors que son cadet patientait tranquillement tandis que dans le cas contraire, c'était pareille. Sa fille le rejetait alors que son petit frère profitait et réclamait autant de câlin qu'il était possible de faire. Les adolescents, il ne n'arrivait jamais à les comprendre.

Finalement, son statu quo leur permit d'entrer dans le parking souterrain particulièrement étroit de son bureau sans encombre. Sa fille se débrouillait très bien et avec beaucoup de fierté. Cela, il pouvait le donner à sa femme. Tout ce qu'elles entreprenaient, l'une comme l'autre, elles le réussissaient sans problème. En revanche, son fils avait traîné dans l'apprentissage de la propreté et de la marche. Rien de très grave mais cette lenteur donnait la différence entre sa fille qui avait eu envie de courir avant de marcher alors que ce dernier, cherchait seulement à empiler ses legos pour construire le plus haut immeuble jamais vu. Il voyait en lui, un grand architecte, étrangement. Isa se moquait de lui à chaque fois qu'il y faisait référence.

Néanmoins, il reconnaissait de pas être assez présent pour sa fille alors, il tatonna un environnement qu'il n'était pas très sûr de franchir. Il lui demanda si sa fille allait bien et si sa nouvelle voiture était à la hauteur de ses espérances. « Euh si si... Elle est trop bien. Merci papa. » Il fronça des sourcils. Gabi n'était pas du genre à garder ses émotions pour elle et son sourire était presque faux, ailleurs. Alors il attendit, en silence.
- De rien ma puce.

Sortie dans le parking pour rejoindre l'ascenseur, d'ailleurs Gabi connaissait le chemin par cœur, car elle lui emboita le pas après l'avoir rejoint. Cela dit, très intrigué par sa réaction, il lui jeta un regard inquiet, presque anxieux : « Quoi ? » Il détourna le regard sans rien dire en comprenant qu'il l'avait surement un peu trop regardé, ou juste dévisagé ou.. « Vas-y te retiens pas.. JE sais très bien que t'es content que je sois plus avec lui... » Il mit quelques secondes avant d'enregistrer cette information puisqu'il avait finit par le deviner tout seule. La tristesse de sa fille, aussi évidente, ne pouvait être que l'oeuvre de ce minable. Il lui avait brisé le cœur tout comme il l'avait prédit.

- Si tu insinues que je suis heureux de te voir malheureuse, ma fille, tu te trompes lourdement, lâcha t-il froidement, envahit par une vague de tristesse de voir que sa fille pouvait croire une seule seconde qu'il pouvait apprécier le spectacle. Ils étaient entrés dans la cabine et les portes coulissantes se refermaient sur eux juste après qu'il avait passé son badge et appuyé sur le bouton le menant à l'étage d'où se trouvait son bureau : « Écoute Gabi, non je ne suis pas heureux de te voir dans cet état mais je t'avais prévenu, je t'avais avertis qu'il n'était pas fait pour toi et qu'il te fera souffrir.  »

Et pour tellement de raison qu'il était presque impossible que Gabi n'avait pas relevé le sujet au moins une fois dans ses pensées ou avec ses amies. La différence de vie était tellement différente, la notion de vie aussi. Comment avait-elle pu craquer pour un droguer et branleur qui plus est ? Cela, il ne pouvait pas le comprendre : « Il n'était pas fait pour toi, quand tu grandiras, tu comprendras ce que je te dis. Cela dit.. » Il ne mentait jamais sauf dans un tribunal lorsque la situation l'exigeait mais, il savait se taire quand la situation le demandait, ce qu'il fait après avoir dit : « Tu as le temps de voir venir ce genre de vérité. » Les chiffres digitaux défilaient sous ses yeux, dans une étrange lenteur. La bombe à retardement de sa fille risquait d'exploser à tout moment, était-il vraiment prêt ?
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