Enfin la journée était terminée. Elizabeth n’en pouvait plus : non seulement ses escarpins lui faisaient un mal de chien mais en plus, elle était crevée, usée par ce petit avocat à peine sorti de l’école qui avait réussi à la faire sortir de ses gonds. Pourtant, Lizzie n’était pas du genre à s’énerver devant la cour. Elle restait toujours très calme, même si la situation devant elle avait le don de l’agacer, mais là, c’était le comportement de ce petit prétentieux qui l’avait énervée. Enfin calmée et après un grand café et un muffin aux myrtilles, la belle se remémora qu’elle avait rendez-vous au restaurant en début de soirée avec son frère. C’était la bonne nouvelle de la journée. Lizzie et Benett avaient toujours été proches, mais le meurtre de leur père et le suicide de leur mère quelques années plus tard les avaient rendus complètement fusionnels. Elle s’en voulait parfois de l’accaparer mais d’après ce qu’elle avait compris, les choses entre Louise et lui n’étaient pas nécessairement au beau fixe. On ne pouvait pas vraiment dire que les deux femmes ne se soient jamais entendues, mais il y avait visiblement quelque chose qui ne plaisait pas à Louise chez Lizzie. Était-ce ce côté trop fusionnel avec son frère ? C’était bien possible.
La jeune femme était rentrée chez elle, afin de prendre une douche, se changer, et écouter le message laissé par son ex-mari sur son répondeur. Il lui disait simplement qu’il avait rendez-vous à l’extérieur de Berlin et qu’il serait absent deux jours, qu’il espérait qu’elle allait bien. Tous les deux se parlaient encore beaucoup, même s’ils étaient à présent divorcés. Lizzie n’aurait jamais cru qu’un jour elle se séparerait de lui, mais la vie avait mis leurs ambitions dans deux villes différentes, et Liz ne pouvait pas laisser passer cette chance. Ou en tous cas, elle tentait de s’en convaincre. Maintenant qu’elle avait pris une douche, elle se sentait un peu mieux, un peu plus fraiche, et prête à aller dans ce restaurant se situant au Parlement, qui était bien connu des avocats, politiciens et autres membres éminents de la communauté de Hamburg. Lizzie portait une petite robe couleur bleu nuit qui allait parfaitement avec le teint de sa peau et la couleur de ses cheveux, qu’elle avait un peu recoupés cette semaine. Elle avait beaucoup de choses à raconter à son frère alors elle ne pu qu’être heureuse de le voir arriver devant le restaurant.
Salut mon grand frère adoré.
Lizzie déposa un baiser sur la joue de son frère puis lui sourit avant de monter les escaliers qui menaient au restaurant.
Je te préviens, je suis affamée !
Après la journée qu’elle venait de passer, il était évident que la belle avait bien besoin de se détendre en mangeant un bon repas et buvant un bon verre de vin.
« Hey sister, Know the water's sweet but blood is thicker, Oh, if the sky comes falling down, for you, There's nothing in this world I wouldn't do»
Encore une journée qui venait de s’achever dans la vie de Benett Rosenthal, une journée des plus mouvementée qui avait commencé par un procès au tribunal, défendant un député accusé de viol. Après quelques heures à débattre, Benett avait réussi à faire appel afin que le procès soit reporté à une date ultérieure afin de lui permettre de ramasser un maximum de preuves manquantes. Le midi, il l’avait passé en compagnie de sa femme pour une fois, un déjeuner dans un petit restaurant en ville rien que tous les deux, leur permettant de passer un petit moment rien que tout les deux, ce qui se faisait plutôt rare ces derniers temps. L’après-midi, il l’avait passé dans son bureau, à travaillé et à discuter par sms à Lisa son amante avec qui il passait du bon temps depuis maintenant trois ans, une relation qu’il avait essayé de garder secrète au maximum, en parlant uniquement à son ami Brecht qui ne le jugeait pas par rapport à ce qu’il faisait, ayant lui-même trompé sa femme.
C’est après une après-midi plutôt calme, qu’il se rappela qu’il avait rendez-vous avec sa petite sœur Elisabeth pour dîner. Cela faisait quelques jours qu’il ne l’avait pas vu, pris tous les deux par leur travail et leur vie respective. Rare était les moments ou le frère et la sœur ne se voyait pas, très proche depuis toujours, mais d’avantage depuis la perte de leurs deux parents, ils avaient pu compter l’un sur l’autre au fil des années. Une relation bien différente de celle qu’il entretenait avec Henry, qui en voulait au monde entier. Benett l’avait justement récupéré au centre de désintoxication dans lequel il l’avait envoyé un an auparavant suite à ses nombreux problèmes de drogue. Des fois Benett avaient l’impression d’avoir échoué dans son rôle de grand frère, lui qui avait promis de prendre soin d’eux et de faire du mieux qu’il pouvait. Il pouvait cependant se féliciter pour Elisabeth qui avait réussi à suivre le bon chemin en faisant des études, contrairement à Henry qui lui n’avait rien fait, ne travaillant pas à l’âge de trente et un an, préférant se bourrer de médicaments et de conneries pour se foutre en l’air.
Après une bonne douche, il habilla un costume bleu marine, en profitant pour discuter quelques secondes avec sa femme qui lui en voulait un peu de passer la soirée avec sa sœur. Pour une fois, qu’il ne lui mentait pas, voilà qu’elle se décidait à lui prendre la tête. Lui promettant de ne pas rentrer trop tard, Benett prit finalement la direction du parlement pour y retrouver sa sœur.
Lui qui pensait être arrivé en retard, il fut en effet le second à arriver devant le restaurant. Regardant sa montre pour s’assurer de l’heure, il vit finalement sa sœur adorée qui l’attendait en bas des escaliers du restaurant avec le sourire aux lèvres ne manquant pas de le saluer. « Tu m’as manqué ma sœur ! » Dit-il avant de la prendre dans ses bras alors qu’elle lui avait déposé un baiser sur la joue. « Tu es radieuse comme toujours !» Affirme-t-il avant de monter les escaliers menant au restaurant où ils furent accueillis par le maître d’hôtel qui les mena à leur table. Benett en profita pour observer les quelques personnes présentes sur place, reconnaissant quelques têtes, la clientèle étant principalement des membres de la justice. Riant à ce que venait de dire sa sœur. « Ça m’étonne que tu ne sois pas énorme ! Tu as toujours faim !» S’installant à table, il déposa son téléphone sur le bord de la table, avant d’ouvrir la carte des mets présente sur table. « Comment tu vas ? Ça va mieux avec Jared ?»
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