Leonie * Tout le temps qui passe ne se rattrape guère, tout le temps perdu ne se rattrape plus.

Ces derniers temps Leonie semblait très occupée à en croire les dires de Klaus et si cela voulait dire que la galerie de la quadragénaire marchait bien, Adelaïd trouvait dommage de ne pas d'avantage voir a belle-sœur. Cette dernière n'avait pas put répondre favorablement à son invitation à déjeuner en famille dernièrement et alors que tout les Schuylers s'y étaient retrouvés, la brune avait trouvé dommage que l'épouse de l'aîné n'ait pas prit le temps de se poser un peu. A trop travailler elle allait sûrement péter les plombs. Mais ce qu'Adelaïd ignorait, c'est que les choses étaient loin d'être belle entre Klaus et Leonie. Elle ignorait qu'ils étaient sur le point de divorcer, alors que son frère aîné faisait le maximum pour cacher l'information à sa fratrie, exactement comme Adelaïd, neuf ans plus tôt, leur avait tous cachés sa fausse couche. Une information qu'elle gardait encore aussi secrète que possible.

Quoi qu'il en soit aujourd'hui Adelaïd avait décidé qu'elle aiderait sa belle-sœur à sortir un peu le nez de son boulot et pour cela, après la classe, elle avait prit sa voiture pour rejoindre la galerie Schuylers à deux pas, sans prévenir Leonie de sorte à ce que cette dernière n'ait pas le moyen de protester contre une virée entre filles même si hormis un restaurant, l'enseignante n'avait pas trop d'idées sur ce qu'elles pourraient faire. Un peu de shopping peut-être mais la brunette détestait cela avec son corps, ses hanches, elle ne trouvait jamais rien qui lui aille, jamais rien qui lui plaise et c'était toujours une catastrophe. Cependant elle pouvait le faire pour Leonie et se venger certainement sur les parfums et les chaussures, comme ça lui arrivait quelques fois. Encore qu'ayant grandit dans une famille modeste et l'étant encore elle-même, le craquage au shopping restait rare pour elle.

Elle entre dans la galerie rapidement à la recherche de sa belle-sœur et quand elle la trouve enfin, elle approche de cette dernière, un large sourire aux lèvres pour saluer cette dernière et la kidnapper dans un même temps.

«- Leonie ! Mais c'est que ça faisait longtemps ! Bien trop longtemps à vrai dire... J'espère que tu es prête pour une virée entre femmes, je t'embarque pour le reste de la soirée !»

Adelaïd espérait profiter un peu de sa belle-soeur ce soir, car les deux femmes s'étaient toujours bien entendues et ne plus la voir depuis quelque temps commençait à lui peser. Cela devait bien faire quatre mois qu'elle n'avait pas vu Leonie ou en coup de vent seulement, à cause de leurs emplois du temps respectifs et elle n'était pas venue pour son déjeuner il y a quelques semaines de cela. Ignorant encore la mauvaise passe que traversait le couple de son frère après les multiples infidélités de ce dernier, la brune affiche en retrouvant son aînée un visage jovial en s'excusant comme elle dit être très occupé ces derniers temps et Adelaïd ne voit rien, alors, des tourments qui secouent la presque quinquagénaire et les bouleversements de sa vie. Elle s'en voudra certainement, plus tard, d'avoir laissé fonctionner les mensonges de Klaus et de Leonie, de ne pas avoir vu la détresse de l'un et de l'autre, mais pour l'heure elle affiche un sourire radieux comme Léonie se réjouit de cette virée entre femme proposée par l'enseignante. Cela lui ferait certainement beaucoup de bien de pouvoir se détendre et souffler un peu.

«- Oui Klaus m'a dit la dernière fois que tu avais beaucoup de travail, c'est pourquoi j'ai pensé qu'il serait bon de t'imposer un peu de détente. Je sais que quand un projet nous tient à cœur on a tendance à s'investir énormément et à oublier de prendre un peu de temps pour soit et pour le repos, mais c'est important de penser à se reposer de temps en temps, sinon on craque !» souligne la brunette. «Prend ta veste et hasta la vista la galerie !»

La demoiselle est de bonne humeur, et pour être honnête sortir avec sa belle-sœur lui fera du bien aussi, lui changera les idées, alors que la discussion avec son frère Lukas dernièrement l'avait pas mal remué comme il avait abordé des sujets difficiles pour elle et l'avait renvoyé à de très mauvais souvenirs, qu'elle pensait enfouit et qui ne l'étaient de tout évidence pas suffisamment.

«- Qu'est-ce que tu voudrais faire ? Shopping, cinéma, restaurant ? Je t'avoue que je n'ai pas encore réfléchis à toutes les possibilités !»

Pour Adelaïd, sa belle-soeur doit impérativement prendre du temps pour elle, pour ne pas sombrer sous la masse de boulot et finir par faire un brun out au cours duquel elle pourrait tout envoyer valser, avant de le regretter très rapidement. Non, elle doit apprendre à penser à elle, couper un peu de son travail et avancer, sans quoi rien de bien n'arrive en général. La demoiselle elle-même a beau adorer son boulot et les enfants avec lesquels elle est amenée à travailler, il n'en reste pas moins qu'elle s'offre une pause quand elle rentre chez elle et qu'elle apprend à se couper de tout ça, pour ne pas devenir dingue et finir par exploser en classe, le surmenage n'étant jamais quelque chose de bien.

«- C'est une bonne chose si tu essaie de sortir un peu le nez de ton travail, mais plus qu'essayer, il faut réussir, madame !» annonce la trentenaire, sourire aux lèvres.

Et elles allaient commencer ce break dès ce soir, toutes les deux ensemble, même si Adelaïd ne savait pas bien comment, encore. Elle avait plusieurs idées, et la meilleure des choses à faire dans ce cas là, puisque ce n'était pas elle qui avait vraiment besoin de ce break mais Leonie, était sans nul doute de demander l'avis de cette dernière, qui trancherait la question et pourrait choisir elle-même ce qui lui faisait particulièrement envie. Sa réponse ne se fit pas réellement tarder. Le shopping. Bien. Acheter des fringues était toujours compliqué pour Adelaïd, mais elle profiterait tout de même de ce moment de complicité entre femmes, ça ne faisait aucun doute.

«- Let's go au centre commercial dans ce cas !» annonce la brunette en commençant à rejoindre son véhicule garé juste devant la galerie, ignorant les pensées de vengeance de sa belle-soeur, à l'égard de son aîné. «En voiture, madame Schuylers !»

Adelaïd adresse un large sourire à sa belle-sœur, inconsciente du drame qu'elle traverse actuellement avec son frère. Elle annonce qu'il est temps pour cette dernière de monter en voiture, parce que ce soir, Leonie va se changer les idées, Adelaïd y tient. Alors les deux femmes n'ont pas de temps à perdre pour rejoindre le centre commercial. La brune sourit alors que Leonie confirme que les magasins les attendent. En effet. Et elle espère que ce moment de détente entre filles fera du bien à la plus âgée, que ça lui sortira un peu le nez et la tête du travail. Klaus a dit que cette dernière avait beaucoup de travail ces derniers temps, mais il est important que Leonie ne se noie pas dans la masse de celui-ci.

Rapidement, la jeune enseignante gare son véhicule sur le parking du centre commercial. Quittant le véhicule, elle écoute Leonie confier qu'elle voudrait trouver une jolie robe pour une grande occasion et elle hoche la tête car même si elle a pour sa part bien du mal à trouver des habits, sa belle-soeur a la chance d'être une belle, mince et élégante femme, du haut de ses bientôt cinquante ans. Alors autant que cette dernière en profite.

«- C'est ta soirée, alors nous allons te trouver ça !» assure la demoiselle alors que son téléphone vibre dans sa poche.

Un rapide coup d'oeil lui permet de voir qu'il s'agit d'un message de Rafael. Rien de grave, sinon il appellerait. Rapidement, elle répond être avec sa belle-soeur ce soir comme cette dernière a besoin de se changer les idées et elle met l'appareil en silencieux pour entrer dans le grand bâtiment, suivant son aînée.

«- Il y a une boutique que tu souhaite visiter en premier peut-être?» s'enquit la demoiselle.

Adelaïd jette quelques coups d'oeil aux devantures. Elle pourrait trouver quelque chose aussi. Pour aller boire un café. Un verre. Avec Karl. Si elle se décide à inviter ce dernier, comme il l'a demandé au cours de leur dernier rendez-vous. Sans savoir que le type qui lui plaît, c'est lui.