Tout ce sait un jour .. + Hannah

Elle devait absolument voir son frère ainé et lui parler, au vu des récents événements de la vie de ce dernier, Lucie ayant prit ses cliques et ses claques en doutant de la fidélité de Guillaume. Une situation qui n’est pas simple à gérer pour Guillaume et de fait, étant sa sœur, Hannah s’inquiète beaucoup pour ce dernier. D’autant plus que ces derniers temps, elle le trouve bizarre et commence à soupçonner quelques problèmes d’alcool pour ce dernier, ce dont elle devait absolument lui parler car il n’était évidemment pas question que son frère passe ses nuits à boire jusqu’à plus soif, la demoiselle ne risquait pas de le laisser faire. Ça non. Il n’était pas question qu’il ruine sa santé et sa vie parce que sa femme était partie. Ironie du sort, comme Hannah en perdant son enfant, en étant battu, avait bien cherché à détruire la sienne, de vie, avant d’être sauvée.

Se présentant à la maison d’édition ce jour-là, la demoiselle entre, bien connue du personnel et se dirige immédiatement vers le bureau du directeur, dans lequel elle entre finalement, surprenant son frère comme ce dernier ne s’attendait de toute évidence pas à cette visite. Il devine qu’il y a un problème et pourtant sa cadette n’a pas l’intention d’en parler immédiatement, préférant y aller doucement pour ne pas brusquer l’homme et risquer de le brusquer.

«- Je passais dans le coin, j’ai pensé que mon frère m’accueillerai pour une petite visite.»

Ce n’est que la vérité, Hannah s’est décidée il y a seulement quelques minutes à rejoindre son frère pour parler du problème, alors qu’elle était dans le coin. S’installant face à lui dans un confortable fauteuil, elle adresse un sourire à son frère.

«- Allons, tu n’offres pas à boire à ta pauvre sœur par ces chaleurs estivales ?» s’enquit la demoiselle pour taquiner un peu son aîné sur ses manières, concevant néanmoins que ce dernier doive être encore sous le coup de la surprise.

Même si Hannah prétend le contraire devant son frère pour amener le sujet doucement sur la table, avant qu’elle ne se dégonfle, ce qui justifie qu’elle décide de faire cela ici et maintenant, ce n’est évidemment pas vraiment le cas. Mais comme son frère semble se réjouir de recevoir ce genre de visites de la part de sa sœur, cette dernière ne peut pas à présent lui annoncer que tout cela n’est pas vrai, qu’en réalité, elle souhaite lui parler des problèmes qu’elle suspecte dans sa vie.

Loupé cependant. Car son frère continu de penser qu’il se passe quelque chose de grave pour qu’elle soit venue sur son lieu de travail. Grillée. Et même le fait de réclamer à boire ne détourne pas son frère de ses idées, comme après avoir affirmé qu’il ne voudrait pas la voir se déshydrater, il se dit surprit pas sa visite et demande s’il n’y a pas un problème, la prenant un peu par les sentiments quand il annonce qu’elle peut tout lui dire. Certes, mais peut-être pas cela et pas de but en blanc. Ce n’est pas comme cela qu’elle se serait imaginée traiter la question. Mais s’il le faut… Elle déglutie, un peu, comme elle cherche ses mots malgré tout, ne pouvant pas se résoudre à y aller de but en blanc.

«- C’est que ce n’est pas facile et ce n’est pas comme cela que je pensais aborder le sujet avec toi.» remarque-t-elle avant de passer nerveusement une main dans ses cheveux, sans oser regarder son frère en face. Et puis finalement, elle prend une grande inspiration, relève la tête et le fixe. «Je voudrais savoir si tu me cache des choses depuis que Lucie est parti ? Et si tout va vraiment aussi bien pour toi que tu nous le dis ?» s’enquit-elle.

Par exemple n'aurai-t-il par une tendance à abuser un peu de la boisson depuis lors ? C'est ce que la demoiselle souhaite découvrir par le biais de ses questions.

Non, elle ne sait pas comment aborder le sujet et l’homme semble assez surprit de l’apprendre. Il est vrai que d’ordinaire la demoiselle n’a pas trop de mal pour parler à ce dernier et elle sait bien qu’elle peut tout lui dire. Cependant cette fois, le problème est semble-t-il assez différent, tout du moins aux yeux de la demoiselle. Parce que d’ordinaire, elle doit lui parler de ses propres problèmes, à elle. Aujourd’hui, elle doit aborder ceux de son frère. Ceux qu’elle soupçonne. Rien de sûr, rien de tangible, qui rend le sujet difficile à aborder. D’autant plus qu’elle voudrait ne pas attaquer tout de suite par ces discussions peu plaisantes. Mais l’homme semble décidé à creuser le motif de visite de sa sœur et lui faire cracher le morceau.

«- Hé bien… ça dépend. Ce n’est peut-être rien de grave… Et il ne s’agit pas de moi.»

Elle ne peut pas tourner autour du pot, Hannah. Parce que son frère semble bien curieux de découvrir ce qui peut la tracasser, supposant déjà que quelqu’un fait du mal à sa sœur. Mais ce n’est pas le cas, non. C’est bien pour cela qu’elle dit rapidement que ce n’est pas d’elle qu’il s’agit, comme pour le rassurer, sans savoir si ça le rassurera vraiment tant que ça.

Mais elle se lance, la demoiselle, elle demande à son frère s’il ne cache rien depuis que sa femme est partie. S’il ne fait pas quelques conneries, telle est la question sous-jacente alors qu’Hannah suspecte quelques stupidités de la part de son frère. Et ça ne lui va pas. Elle fait une petite moue comme l’homme assure que tout va bien. Mais elle n’en est vraiment pas certaine pour sa part et croisant les bras sur sa poitrine, elle lui adresse un regard par en-dessous, essayant de lui faire cracher le morceau.

«- Tu es certain que tu va bien ? Tu peux me le promettre, me le jurer, à 100%, tu ne fais aucune connerie d’aucune sorte depuis qu’elle est partie ?»

Si Harry a des problèmes ? Non. Tout du moins, pas à la connaissance de la demoiselle. L’agent immobilier fait un signe négatif de la tête, de sorte à rassurer son aîné. Leur frère va biens aux dernières nouvelles, il n’y a pas lieux de s’inquiéter pour lui. Ce n’est pas de leur frère, que la jeune femme est venue parler aujourd’hui mais bien de Guillaume alors que sa séparation avec Lucie, depuis deux mois, pourrait bien l’affecter d’avantage qu’il ne le laisse paraître. Parce que Guillaume ne laisse jamais voir ses faiblesses. Savoir ce qu’il pense et vit vraiment, c’est toujours un peu difficile pour ses proches. Hannah entend bien, cette fois, ne pas laisser à l’homme de possibilité de s’échapper, de se soustraire à la discussion. Alors quand elle prend son courage à deux mains et se jette à l’eau, il n’y a plus de retour en arrière possible.

Elle déchante vite, Hannah, quand loin de lui confier les petits soucis qu’elle lui devine, l’homme évoque ce qu’il fait pour essayer d’oublier son épouse. La cadette voit rouge, immédiatement. Instantanément. Elle croise les bras sur sa poitrine, le visage soudainement fermé comme elle dévisage son aîné. Il la déçoit. S’il savait. Il a toujours été dans son esprit un peu idéalisé, un peu représenté comme étant l’homme parfait.

«- Je ne veux pas savoir quel genre de pétasse tu te tape, en dépit de ton alliance. Alors c’est ça ton truc ? Ta femme se barre en pensant que tu lui es infidèle et tu lui donne raison en t’envoyant la première connasse qui passe ? Elle est partie. Mais aux dernières nouvelles, vous êtes toujours mariés j’te rappelle !»

Hannah n’est pas d’accord. Parce qu’elle a toujours apprécié Lucie, du moins à partir du jour où elle l’a acceptée dans la famille. Parce qu’elle n’aimerait pas être à la place de la jeune femme. Que ce n’est pas la solution, que de s’abandonner entre les bras d’une inconnue ou une autre. Une nana qui aura fait fit de la bague brillant au doigt de son frère – y’a un mot pour ces femmes-là, mais si Hannah le pense fortement, elle s’abstient de le dire, par éducation – qui aura fait fit de son mariage.

«- T’as pas pensé que pour essayer de vous rabibocher, les fleurs c’était quand-même mieux que l’adultère ? Mais tu te fou de qui !?» s’emporte la demoiselle.

Hannah s’est levée. Les bras croisés sur sa poitrine, elle fait les cents pas, fusillant son frère du regard au passage. Il fait n’importe quoi Guillaume, vraiment n’importe quoi. Il y avait un tas d’autres choses à faire pour se changer les idées. Passer des soirées en famille, par exemple. Harry, Hannah, ils se seraient dévoués. Mais non, il avait préféré donner raison à son épouse. L’image parfaite de son frère en prend un sacré coup.

«- Tu ne pouvais pas t’mettre à la boxe, aux soirées glaces-TV ou je ne sais pas, pour te changer les idées !?» le regard de la trentenaire lance des éclairs. «Tu as l’espoir qu’elle revienne, mais c’est pas comme ça qu’elle va le faire. T’as pensé deux minutes qu’elle pouvait connaître une de ces nanas ? Que la dite nana pouvait être une copine juste venue voir si t’étais bien le genre de mec que Lucie s’imagine à présent ? Et si Lucie apprend ça, tu crois qu’elle va revenir ?»

Hannah est probablement un peu dure. Pour bouger son frère. Pour l’empêcher de faire des conneries. L’empêcher de se laisser embourber dans une situation désastreuse comme elle en d’autres temps, dans un autre sens. Parce qu’elle est déçue, aussi.

«- Si tu veux avoir une chance de la récupérer, tu arrêtes tes conneries de suite et tu cesses de voir tes connasses. Elles trouveront un autre type marié si ça les fait kiffer, t’en fais pas pour elles. Et maintenant, tu fais vraiment ce qu’il faut pour essayer de récupérer Lucie ! T’as envoyé des fleurs ? Essayé de lui demander un rendez-vous dans un endroit calme pour discuter ? Avoir une chance de… t’expliquer ?»

Elle ne répond pas à sa question. C'est pas elle le problème aujourd'hui. Elle a assez donné à parler de ses propres soucis.

Hannah est furibonde, blessée par les aveux d’un frère qu’elle a toujours idéalisé, porté aux nus, et qui avoue aujourd’hui en fin de compte, qu’il n’est qu’un homme. Faible. Comme les autres. Un homme qui enchaîne les conquêtes romantiques pour oublier la fuite d’une épouse qui le soupçonne d’adultère. Curieux sens de l’ironie qu’offre alors Guillaume Weissmann à sa jeune sœur. Elle venait pour discuter de ce qu’il lui cachait, pour s’enquérir d’éventuels problèmes liés à la boisson, après l’avoir aperçu boire un peu plus que d’ordinaire, dernièrement. Suffisamment pour mettre la puce à l’oreille d’un œil averti, pas suffisamment pour être compris de tous. Mais Hannah l’avait observé bien d’avantage que les autres, ces derniers temps.

«- Une fois ou cinquante, c’est toujours une fois de trop Guigui !»

Sous l’emprise de l’alcool, en prime. Hannah accuse le coup. Elle le soupçonnait, en a-t-elle la preuve à présent ? S’il boit au point d’oublier Lucie, d’oublier la réserve qu’il devrait avoir ? Hannah ne comprend pas son frère, elle le comprend d’autant moins qu’il évoque une seule incartade à présent, après avoir évoqué l’enchaînement de relations sans lendemains, cinq minutes auparavant. Et que doit-elle croire, alors, si son frère mélange les versions et les changes toutes les cinq minutes ?

«- Tu compte la revoir ? La pouf ?»

Ouai. La pouf. Parce qu’elle a une belle-sœur Hannah et que son frère a une bague au doigt. Alors elle ne la connaît pas, cette femme, mais Hannah ne l’estime pas. Question d’éducation. On lui a apprit à respecter le mariage. On lui a apprit à le respecter quitte à le subir toute sa vie en même temps que votre mari vous frappe. Muette jusqu’à la tombe s’il l’avait fallu. Fidèle jusqu’au cercueil. Elle aurait put fuir sa réalité entre milles bras et elle ne l’avait pas fait. Pour une leçon de son enfance, au doux nom du respect.

«- Je te le conseille pas.» assène Hannah. Elle peut comprendre qu’il ait envie de fuir, de s’oublier. Mais pas comme ça. Pas au risque de perdre Lucie à jamais.

Le regard de la jeune femme se perd sur la fenêtre, observant quelques instants le paysage citadin en même temps qu’elle se perd dans ses pensées. Il doit vraiment l’avouer à Lucie ? Probablement. Et dans un même temps, Hannah redoute que cet aveux ne la lui fasse perdre tout à fait. Lucie pourrait mal le prendre, tellement mal le prendre. Il a complètement merdé avec ce départ. Et Hannah, rendue si méfiante par son mariage, échaudée également par une vieille blague de son adolescence, ne pouvait rester de marbre face à tout ceci, quand il prenait le risque que tout ne se retourne qu’un peu plus contre lui. Si elle ne montrait plus ses émotions, depuis des mois, elle était incapable de tant de réserve quand il s’agissait de ses frères.

«- Tu devais en conclure que tu étais encore marié et t’estimer heureux de ne pas les avoir reçu . Appeler ta sœur, ton frère si tu avais besoin de parler, on t’aurait écouté, tu le sais très bien !» elle soupire. «J’ai fais une connerie, une énorme connerie et je la paye tout les jours. Je n’ai pas envie qu’il t’arrive la même chose !»

Parce que tout ceci finalement ne trahis que l’inquiétude d’une sœur vis à vis des tourments de son frère, l’inquiétude de le voir prit dans un tourbillon dont il semble perdre le contrôle. Dont il perd même tout à fait le contrôle. Quand il annonce avoir des soucis avec l’alcool, Hannah déglutit, pâlissant un peu plus si c’est possible. Elle ne dit rien, pendant quelques minutes, observant seulement son frère en analysant ses mots. Le suspecter était une chose. Le savoir en est une autre.

«- Et t’en a besoin à quel point, de ces verres ?» souffle-t-elle finalement pour jauger de sa dépendance. «Qu’elle quantité ?»

Elle cherche à démêler le vrai du faux, Hannah, comme son frère se mélange dans ce qu’il raconte, avouant plein d’adultère avant d’assurer qu’il n’a fauté qu’une fois, perdant sa sœur un peu plus dans les mensonges qu’il débite pour cacher son addiction à la boisson. Furieuse face à lui, de se sentir menée en bateau, Hannah n’est pas des plus tendres avec son frère pour une fois. Si elle a toujours eut pour ce dernier la plus grande tendresse, la plus grande affection, la plus grande admiration, elle est blessée ce soir de découvrir comme son frère peut manquer de cette force qu’elle lui imagine, pour fauter, comme n’importe quel homme. Une pensée désagréable.

Mais le fait est qu’il a fauté. Tout en désirant toujours retrouver son épouse. Deux informations pour le moins opposées. Pour commencer, elle espère bien qu’il va cesser ses conneries avant que Lucie ne le découvre. Hannah redoute qu’une amie de cette dernière ne vienne comme un appât pour répéter à Lucie les erreurs de son aîné. Il est suffisamment au fond du trou pour ne pas en rajouter. La seconde chose à faire reste de voir comment il peut se rabibocher avec Lucie.

Elle ne dit rien, Hannah, comme son frère lui demande de ne pas le regarder comme ça, puisque ça lui donne l’impression de voir leur père, disant qu’il l’aurait déçut. Oui, elle ressemblait sûrement au père Weissmann aujourd’hui mais cela n’avait rien à voir avec un souci de maintenir les apparences, pour sa part. Seulement la peur que son frère ne s’enfonce dans ses conneries, dans des bêtises, dont il ne pourrait plus sortir par la suite. Et voilà qu’il avoue pour l’alcool. La jeune femme le soupçonnait mais l’apprendre maintenant. Elle demande des précisions rapidement sur ce qu’il veut dire, apprenant donc que c’est tout les soirs, une certaine quantité. Hannah est livide.

«- Tu devrais te faire aider Guigui.» souffle-t-elle en se décomposant.

Hannah est déçue, forcément. Mais elle a surtout peur, peur que son frère se laisse aller, peur qu’avec ses bêtises il ne provoque plus de mal dans la situation qu’il vit déjà avec Lucie. La demoiselle a peur, peur que les choses ne s’arrangent pas pour son frère et elle voudrait avoir la solution pour lui permettre de faire revenir son épouse, sans y parvenir. Elle ne sait pas quoi faire pour l’aider, Hannah et elle l’entend seulement évoquer les conneries qu’il a faite, ça l’inquiète.

Elle se doute, que son regard sur lui ne lui fait pas plaisir. Elle le sait bien mais c’est plus fort qu’elle tout simplement, parce que c’est une émotion vive qui l’a envahit. Ça reste son frère malgré tout. Et peu importe ce qu’il traverse, la jeune femme sera là pour lui, pour le soutenir. Ce n’est pas qu’elle le juge, mais elle a de la peine pour lui, mêlé à son inquiétude. En même temps qu’elle en a aussi pour Lucie. Parce que la situation de la jeune femme ne doit pas être facile, elle non plus. Hannah n’a pas plus de nouvelles que son frère au sujet de la trentenaire et elle mentirait si elle disait qu’elle ne se fait pas un peu de mouron pour celle qui est encore aux yeux de la loi, sa belle-sœur.

«- Je n’ai pas parlé de désintox.» corrige Hannah comme son frère s’énerve immédiatement quand elle suggère qu’il soit aidé. «Mais je me disais que tu pourrai peut-être voir un psychologue afin de te confier, afin de t’aider à y voir plus clair dans ta vie. Il n’y a pas de mal à s’adresser à un spécialiste quand le mental ne suit pas…»

Non, ce n’est pas elle qui jugera le besoin de consulter un psychologue, alors même qu’elle en voit un depuis quelques années. Depuis la perte de son enfant. Depuis sa tentative de suicide. Elle évoque tout cela comme elle évoque ses problèmes conjugaux et son procès. Ça n’avait pas été facile de faire le premier pas, mais une amie l’y avait poussé. Hannah mentirait si elle prétendait que ça ne l’avait pas un peu aidé.

«- J’en… j’en connais un bon…» avoue-t-elle.

Son frère ne veut pas voir un psychologue, elle aurait put le parier, vraiment, et pourtant Hannah sait comme il peut en ressortir quelque chose de positif, elle sait comme ces professionnels peuvent vous aider à aller de l’avant, et comme il n’y a tout simplement aucune honte à en consulter. Mais évidemment, Guillaume s’y oppose pour son propre cas. Parce qu’il a peur de parler à un inconnu, quand il n’ose pas parler à sa famille. Justement, pour Hannah parler à un inconnu, à quelqu’un qui ne la connaissait pas, qu’elle ne reverrait plus une fois qu’elle l’aurait décidé, ça avait semblé plus facile que de confier à sa famille tout ce qui pouvait ne pas aller dans sa vie, tout ce qu’elle pouvait avoir sur le cœur.

«- Justement, tu t’en fou ! Ce n’est pas quelqu’un que tu risque de contrarier ou de décevoir, il se contente de t’écouter, de faire le point avec toi, de te donner des pistes de réflexions ou d’actions à faire pour améliorer les choses, tout simplement ! C’est pas quelqu’un qui est là pour te juger.»

Il aurait l’impression de se mettre à nu. Oui. C’est un peu ce que l’on fait avec ce genre de personnes c’est vrai, mais c’est bénéfique, vraiment, Hannah en est convaincue, parce qu’elle en a fait l’expérience elle-même. Guillaume a seulement besoin de se donner un bon coup de pied au derrière pour aller en voir un. Hannah a un nom à lui recommander, un bon, un professionnel qui ne critiquera pas Guillaume. Qui ne le jugera pas. Mais qui pourra l’aider.

«- Essaie au moins de faire une séance, tu peux commencer doucement, tu n’es pas obligé de lui déballer tout de suite ce qui te préoccupe le plus mais crois moi, ça fait un bien fou de pouvoir parler à quelqu’un de tout ce qui ne va pas. Il a un regard extérieur sur notre situation, ça lui permet de nous aider, vraiment, de nous aiguiller. Je suis certaine qu’il pourrait vraiment t’aider à régler tes problèmes d’addictions, voire à récupérer Lucie !» assure la demoiselle.

Son frère ne va pas bien, et pour Hannah il est hors de question de laisser ce dernier continuer de foutre sa vie en l'air comme il semble le faire. Avec le départ de Lucie, le quadragénaire est parti en vrille complètement, réalisant dans un premier temps ce dont son épouse l'avait justement accusé, en croisant le chemin d'une jeune femme dont Hannah n'arrive pas à penser du bien, en considérant l'impact que cette femme et cette affaire peuvent avoir sur le mariage de son frère et par conséquent sur la santé, le moral, de ce dernier. Il n'a pas réfléchit, Guillaume, se laissant aller à boire en perdant la raison. Il a laissé l'alcool l'emporter dans un autre monde. Mais à présent la culpabilité ne cesse de le ronger. Cependant, plus important que cela encore et plus grave, sa sœur cadette découvre les travers de son frère, qu'elle imaginait parfait. Parce qu'il boit Guillaume, il boit à en perdre la raison. Il avoue avoir des problèmes avec l'alcool, et Hannah en reste pantoise. Pour elle, ce n'est pas possible. Pas possible de penser que son frère soit tombé aussi bas dans le désespoir avec le départ de son épouse. Pourtant, Hannah sait bien comme Guillaume est fou de Lucie. Mais il faut faire quelque chose contre cette addiction, et l'empêcher de venir un peu plus à son aîné. Alors la jeune femme suggère l'idée d'aller voir un psychologue, comme cela lui a fait du bien il a de cela quelques années, après la perte de son bébé, et le meurtre de son mari. Elle consulte toujours Hannah, ainsi elle aurait bien un nom à suggérer à son frère pour l'aider à voir plus clair dans ses problèmes. Mais son frère refuse cette proposition dans un premier temps. Et elle sait que ce n'est pas une décision facile à prendre. Toutefois cela reste l'une des meilleures choses que l'homme a à faire. Et comme Hannah plaidé la cause de son idée, l'homme finit par accepter.

"- Je t'accompagnerai oui." promet la jeune femme comme il pose cette condition. "Tu n'auras qu'à me dire quand est ton rendez-vous !"

La jolie rousse peut bien faire ça pour son frère, elle peut bien l'accompagner à cette séance de psychologue, et s'assurer que ce dernier va bien à son rendez-vous. La demoiselle se rendra donc disponible le jour qu'il voudra, pour accompagner son frère à cet entretien. En attendant l'homme semble semble désireux de changer de sujet, et il questionne sa cadette sur ce qu'il peut y avoir de nouveau dans sa vie dernièrement. Hannah hausse les épaules avant de se connecter négativement la tête.

"- Rien du tout honnêtement. Seulement la routine et ce procès qui se fait toujours attendre. J'ai hâte que ce soit terminé..." affirme-t-elle.