68, Finkenwerder ✯ Vendredi 11 février 2022 ; 19h30
S'il y avait bien quelque chose qui comptait profondément pour Alrik Müller, c'était sa famille. En fait, non, c'était sa fratrie. Ugo et Katarina Müller étaient les deux tiers de son âme sans lesquels il ne pouvait se sentir entier. Dès leur enfance, les Müller s'était forgé un monde où leur fratrie était plus forte que tout. Un univers où ils n'auraient besoin de nul-autre. C'était en tout cas l'impression qu'avait toujours eu Alrik ; sa famille était l'essence même de son existence. Il n'avait donc pas besoin d'être veillé par des chérubins, car Ugo et Katarina prenaient déjà soin de lui. Nul besoin d'être soutenu par des amis, car Ugo et Kat le faisaient déjà mieux que quiconque. Nul besoin d'offrir son cœur à quelqu'un, au risque de perdre de vue ses frangins. Ils avaient toujours été un trio particulier, tout du moins, avant le départ d'Ugo pour les océans marins. Embrigadé dans l'équipage de leur père, Ugo s'en était allé dès qu'il eut atteint sa majorité. Ce jour-là, les deux cadets Müller avait perdu une part d'eux-mêmes, alors qu'ils avaient fixé le navire de leur frère prendre le large. Mais malgré les années qui s'étaient écoulées, durant lesquelles Ugo avait majoritairement vécu à bord d'un bateau, les Müller étaient restés unis. Toutefois, c'était sûrement ce départ-là qui fit réaliser à Alrik l'importance de l'amitié. Car si Ugo et Kat avaient toujours été ses meilleurs amis, il trouvait cela essentiel de pouvoir se confier à d'autres personnes. Ainsi, avec le temps, Alrik s'était laissé aller à développer des relations amicales avec d'autres personnes que ses frangins ; comprenant dès lors ô combien l'amitié était importante dans sa vie.
On entendait souvent répété que seul l'amour véritable pouvait être capable de lier deux âmes que tout semblait opposer. Il les poussait à se découvrir, puis à s'apprivoiser, avant de finalement se céder entièrement à l'autre. Mais pour Alrik, ce n'était pas l'amour qui le poussait à partager son âme. D'ailleurs, il n'avait plus qu'à demander à ses frangins sa rédemption, puisque si depuis son enfance il partageait son être entier avec eux, depuis quelques années, il avait fait une place de choix à une femme. Mais pas n'importe laquelle. Sofía Gonzalez ; une femme plus âgées que lui, rencontrée dans une salle de sport, alors qu'il commençait tout juste ses études. Entre eux, ce fut presque comme une évidence. Pourtant, Alrik et elle étaient bien loin de se ressembler, mais une amitié sincère s'était immiscée entre eux, pour ne plus jamais les voir se séparer. Elle était belle, elle était forte, et sa longévité pouvait faire pâlir quiconque qui les jalousait. Quiconque, à l'exception peut-être de Katarina, qui n'avait pas à se montrer belliqueuse envers la portoricaine. La guerre n'avait pas besoin d'être déclarée, puisque si Sofia comptait profondément pour Alrik, il était évident qu'elle n'arriverait jamais à la hauteur de Katarina aux yeux du brun. Mais Alrik était attaché à Sofia, bien plus qu'il ne pouvait l'admettre. D'ailleurs, cela lui avait bien valu des remarques de son frère, qui lorsqu'il lui parlait d'elle, l'entendait s'esclaffer en lui demandant ce qu'il attendait pour lui demander sa main. Et si cela amusait Ugo, Alrik lui, s'en agaçait toujours. Surtout que depuis sa séparation avec Iris, Alrik était devenu grincheux. La moindre pique, il ne la supportait guère, étant capable de tout envoyer paître pour tenter de s'apaiser. De toute façon, Ugo ne comprenait sûrement pas le lien qui unissait Alrik à Sofia. Il ne cherchait même pas à faire l’effort de le comprendre, d’ailleurs, puisque selon lui, la seule chose qui poussait son frère à s’attacher à cette brunette, n’était autre que des sentiments qu’il préférait taire. Mais cela n’était que foutaises. Ugo n’était que foutaises ; et grand diable, ce qu’il pouvait l’agacer ! Il n’avait pas connaissance des détails de leur relation et ignorait donc qu’en réalité, depuis que Sofia et son frère se connaissaient, ils avaient dû se serrer mutuellement les coudes pour affronter de terribles épreuves. La sienne à elle fut la pire, puisqu'elle avait perdu l’être-aimé. Quant à lui, toutes ses croyances en l’amour s’était envolée dès qu’Iris l’avait lâchement abandonné, alors que son frère venait de disparaître en mer. Et c’était justement suite à ces épreuves que leurs deux âmes s’étaient si subitement rapprochées. Alrik voyait en Sofia un véritable pilier, au même titre que Katarina pouvait l’être pour lui. Il avait réussi à pénétrer dans la vie de la brune, tissant également un lien avec sa petite Leila, devenue grande aujourd'hui, et pour laquelle il s’était pris d’affection. Mais jamais, non jamais, Alrik ne s'était fait la réflexion que Sofia était sexy. Pourtant, la brunette était charismatique puisqu'Alrik avait plus d'une fois succombé à son regard en acceptant de lui venir en renfort dès qu'elle l'appelait à l'aide. Mais il ne s'était jamais posé la question de savoir si Sofia pourrait lui plaire ou non, et ne s'était donc jamais lancé dans un jeu de séduction avec son amie. À quoi bon, puisque le risque de se faire repousser était bien réel ? De toute façon, Sofia et Alrik étaient amis, alors qu'importe les idées délirantes et hallucinatoires d'Ugo !
Ainsi, comme régulièrement ces derniers temps, Alrik avait invité les Gonzalez mère-fille à sortir, leur proposant d’abord d’aller au cinéma avant de dîner au restaurant. Mais manque de bol, alors qu'il s'apprêtait à quitter le travail bien plus tôt que prévu pour un vendredi, un de ses officiers lui tomba dessus, le poussant à devoir annuler la sortie. Visiblement, des pièces du dossier sur lequel il travaillait depuis le début de la semaine avait subi des falsifications, dont son officier ignorait la provenance. Les preuves recolletés pour inculper leur suspect étaient donc inutiles, ce qui les forçaient à devoir le libérer. Mais Alrik étant persuadé de la culpabilité de cet homme, se refusait à le laisser vaquer tout un week-end dans les rues d'Hambourg. Alrik passa donc son après-midi à gamberger sur le dossier attribué au préalable à son officier, afin de réparer les dégâts. Et lorsqu'il trouva enfin l'astuce pour que leur suspect reste tout le week-end derrière les barreaux, il se permit de quitter le bureau et d'écrire aussitôt à Sofia.
« Changement de programme, vous passez dîner à la maison ? Pas le choix de toute façon, je nous ferais livrer des pizzas et de la glace aux trois chocolats ! Et Kat sera sûrement en vadrouille, alors on aura la maison à nous. À tout à l'heure ! », envoyait-il par message à son amie, avant de rejoindre son véhicule.
Ce ne fut qu'une fois arrivée chez lui que l'absence de Kat se confirma, celle-ci ayant laissée derrière elle ce même terrible foutoir. Et merde. Le voilà forcé à devoir ranger le bordel de sa cadette, car si Alrik le démentait toujours, il était de nature maniaque. Quant à ce fichu lapin adopté récemment par sa sœur, Alrik ne put s'empêcher de soupirer en voyant que le sol autour de sa cage était était recouvert de litière de bois. Décidément, son salon était en sale état... Et Katarina n'avait même pas pris la peine de ranger avant de sortir festoyer. Alrik s'agaça donc, jetant les petits ballons du lapin dans sa cage, que sa généreuse sœur lui avait offert avec son argent à lui, puis plia les vêtements de ladite sœur avant de les amener dans la chambre d'amis. Cette même pièce qu'elle occupait désormais depuis plusieurs semaines, et qu'elle avait aménagé à son goût, comme presque tout le reste de sa maison maintenant. L'avantage, c'était qu'au moins la boule de poils ferait sourire quelqu'un ce soir : à coup sûr, la petite Leila serait ravie de la rencontrer ! Finissant de ranger, le lieutenant de police n'eut pas tant de temps que ça pour se faire un brin de toilette, avant de procéder à une mise en beauté qu'il avait toujours beaucoup apprécier. Mais pas le temps de se badigeonner le visage de crème, alors qu'il avait enfin dis adieu à sa barbe de plusieurs semaines, puisque sa sonnette retentissait. Pas le temps de jeter un coup d'œil à son téléphone pour voir si Sofia lui avait répondu, le voilà déjà à sa porte, qu'il ouvra d'un élan très enjoué. Alrik afficha un sourire immense, tandis que son regard croisait aussitôt celui de la belle brune.
- « Vous voi... Oh. Mais tu es toute seule ? », demanda-t-il tout en se décalant sur le côté pour laisser entrer son amie. « Non pas que je n'apprécie pas de passer une soirée en tête-à-tête avec toi, mais j'avais une surprise à vous montrer. »
Ah si seulement Alrik savait... Oui, s'il savait que l'adolescente était depuis peu la babysitteur du fils de Nina Vahid, et que ce soir, son ancienne conquête avait nécessité des services de Leila. Le monde était petit, si petit...
Codage par Libella sur Graphiorum
gare à la crise de la quarantaine
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Re: L'amitié est une âme en deux corps ✯ Sofía et Alrik
Lors d'une épreuve particulièrement difficile, Sofía a tout de suite compris qu'elle ne pourrait jamais, au grand jamais compter sur ses parents, ceux qui lui ont donné la vie et qui lui ont planté un couteau dans le dos dès que les erreurs de leur fille n'était pas en adéquation avec leur religion. C'est une épreuve dont elle ne parle pas même si elle y pense constamment. En même temps, ce n'est pas le genre de chose qu'elle pourrait oublier, même avec la meilleure volonté du monde. Elle était encore jeune lorsqu'elle a fait ce triste constat et malheureusement, ça a eu raison de leur relation puisqu'à l'heure actuelle, l'aînée des deux enfants Gonzalez n'a donc plus aucun contact avec eux. Pas parce qu'ils ne veulent pas mais plutôt car elle a décidé de couper les ponts avec eux dès l'instant où elle a quitté le domicile familial. Cependant, elle entretient tout de même une très bonne relation avec sa plus jeune soeur avec qui elle est toujours en contact et heureusement d'ailleurs. Tallulah est l'une des personnes les plus chères aux yeux de la mannequin, avec Leila bien évidemment... Même si la famille dans laquelle elle a vu le jour n'a pratiquement de sens, elle s'est forgé sa propre famille avec sa soeur, sa fille et, bien-sûr, son défunt mari en faisait partie lorsqu'il était toujours vivant.
Ce n'est cependant pas la seule chose qui compte pour elle. Sofía est du genre à mal supporter la solitude et, par chance, elle est plutôt sociable. Elle aime donc être entourée, que ce soit par les merveilleux colocataires avec qui elle vit depuis un petit moment maintenant, mais aussi ses amis. Après tout, les amis peuvent devenir la famille que l'on choisi et c'est quelque chose qu'elle a parfaitement bien compris depuis un paquet d'années maintenant. Alrik fait partie de ces personnes à qui la mannequin s'est attachée au fil des années, il est inclus dans son petit cercle d'amis restreint et ça lui convient merveilleusement bien puisqu'elle trouve énormément de points positifs en étant en présence du beau brun. Bien-sûr, ce n'est que de l'amitié et rien de plus mais cela ne l'empêche en rien d'apprécier passer du temps en sa compagnie. Certains s'imaginent parfois qu'il y a plus mais Sofia a bien dû apprendre à se moquer des rumeurs, des "on dit" qui peuvent être lancés à tord et à travers à son sujet. Que les gens s'imaginent ce qu'ils veulent si ça les aident à mieux dormir la nuit. Les deux protagonistes sont parfaitement au courant que leurs sentiments à l'égard de l'autre ne sont qu'amicaux et rien de plus. Ayant été présents l'un pour l'autre lors des moments plus difficile, il est normal que ça les ai rapprochés mais ce n'est pas pour autant que leur amitié pourrait dépassé ce stade. De toute façon, la trentenaire ne se voit pas refaire sa vie avec qui que ce soit pour l'instant.
Ce soir, la mère et la fille devaient retrouver Alrik afin de poursuivre un petit programme qui leurs plaisent bien : cinéma et restaurant. Seulement, il y a un changement de programme puisque finalement, ce sera un repas chez lui, ce qui te convient tout aussi bien. D'ailleurs, ta réponse a été concise et rapide. C'est noté ! On se prépare et on arrive alors., signe que tu as donc bien vu son message. La trentenaire s'est tout de même vêtue d'une jolie robe noire ainsi que d'une paire d'escarpins de la même couleur. Leila, quant à elle, a opté pour un pull à manches longues, un jeans et une paire de baskets. Seulement, ce n'est pas le seul changement de la soirée qui s'annonce puisque finalement, le travail l'appelle. En effet, il arrive que sa fille fasse du baby-sitting pour Nina et visiblement, cette dernière a besoin de Leila ce soir. Après avoir embrassé son front, Sofia lui a simplement dit File, ce n'est pas grave. Si jamais tu ne finis pas trop tard, tu n'auras qu'à nous rejoindre et sinon, on se retrouvera ici. Je t'aime. Se retrouver seule avec Alrik ne l'a jamais dérangée de toute façon. La maman de l'adolescente a donc regardé son unique enfant filer au plus vite tandis que Sofia, elle, termine de se préparer. Elle s'est maquillée sans en faire trop non plus, laissant sa chevelure au naturel. Elle qui adore tout particulièrement prendre soin d'elle, ce n'est pas un supplice de prendre son temps pour ça. La voilà fin prête... Ou presque ! Après avoir enfilé sa veste, elle quitte l'appartement afin de rejoindre sa voiture, prenant la route pour aller jusqu'à chez son ami.
Une fois arrivée à proximité du logement de son ami, la jeune femme se gare, veillant à prendre toute ses affaires avant de sortir de sa voiture. Sans perdre plus de temps, elle se dirige vers la porte d'entrée à laquelle elle frappe. Dès qu'Alrik ouvre la porte, elle lui adresse un immense sourire. Evidemment, l'absence de Leila ne passe pas inaperçue puisque c'est d'ailleurs la première chose dont il lui parle. Cela ne vexe en rien la mère de l'adolescente puisqu'à la place de l'homme face à elle, elle aurait certainement fait la même chose. Elle a eu un petit imprévu, on l'a appelée pour du baby-sitting. Je lui ai dis de nous rejoindre si elle ne termine pas trop tard. Dit-elle tout en gardant son sourire alors qu'elle entre au chaud. Sa curiosité est bien rapidement piquée à vif par les propos d'Alrik. De toute façon il faudra te contenter de moi ce soir. Rajoute-t-elle tout en riant avant d'enfin relever cette fameuse surprise dont il parle. Tu sais à quel point je suis curieuse, j'ai tellement envie de savoir de quoi tu parles. Oh oui, elle est très curieuse et ne s'en cache pas, à vrai dire.
Javajunkie
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