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 Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina

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Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina
Mer 12 Jan - 10:25

Ses petites joues rembourrées,
ses yeux brillants...


68, Finkenwerder ༝ Mercredi 19 janvier 2022 ༝ 18h00

« Sa bouche prend des plis bizarres quand elle mange. Vous ne trouvez pas ? Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... Et de temps à autres, pendant une seconde, elle tire des tronches à mourir de rire. »

A L R I K ☩  K A T A R I N A


Du sang de génie coulait dans ses veines. C’est, du moins, ce que Katarina pensait dur comme fer en rejoignant la maison de son frère en ce début de soirée, une petite cage dans les mains. « Il sera content. Il sera même super content, c’est sûr ! », se répétait-elle mentalement alors qu’elle insérait sa clé dans la serrure et qu’elle pénétrait dans la maison où elle habitait désormais depuis quelques semaines. Le sourire au bord des lèvres, elle déposa délicatement la cage au sol avant d’abandonner ses chaussures sur le paillasson et de jeter sa veste sur le fauteuil de l'entrée. « Viens, ma toute belle », murmura-t-elle avec délicatesse en reprenant la cage. « C’est ici que tu habites, maintenant. »

À travers les barreaux, Katarina observa le pelage rouquin de l’animal avant de sourire de toutes ses dents. « Il sera content. Il sera même super content, c’est évident », continuait-elle de se répéter mentalement alors qu'elle rejoignait le milieu du salon avec son nouveau compagnon.

« On va t'installer par ici. », dit-elle au lapin en déposant la cage sur le tapis. « Je t'ouvrirai bientôt. Dès que je t'aurai fait un petit espace rien qu'à toi. », promit-elle en se relevant.

Sa main passa dans ses cheveux alors qu'elle observait la pièce de vie. La maison d'Alrik n'était pas très grande mais suffisait à les accueillir tous les trois. Un si petit lapin ne prendrait pas beaucoup de place, et il n'y avait aucune raison pour que le policier n'aime pas cette surprise concoctée par sa petite sœur. Confiante, Katarina commença à bouger les meubles. Celui qui accueillait la télévision fut déplacé un peu plus vers la baie-vitrée, alors que la petite table d'à point fut relogée à son exact opposé. Quant au tapis de sport d'Alrik ? Il irait au garage. Étonnant, même, qu'il ait une place au milieu de ce salon si ordonné. Katarina alla même jusqu'à rentabiliser son voyage au garage en emportant avec elle l'hideuse statue poisson que son frère exhibait fièrement au salon. Un petit lapin mignon serait beaucoup plus adapté à la décoration cocooning que la trentenaire essayait d'instaurer dans cette maison avec l'argent qu'Alrik voulait bien lui prêter. Après tout, cette décoration, elle était pour lui et, tout bien réfléchi, Alrik devrait laisser un excédent de billets à sa sœur pour la remercier d'ainsi penser la nouvelle décoration. Le tapis de sport et la statuette poisson abandonné sur le premier espace vide qu'elle trouva au garage, et Katarina retourna au salon. « J'ai bientôt fini. », informa-t-elle son ami à quatre pattes.

Ce lapin était arrivé dans sa vie sans qu'elle ne le prédise réellement. Certes, l'un de ses amis lui avait parlé de la portée que sa propre lapine avait eue. Certes, Katarina s'était émerveillée devant les boules de poil. Et, certes, elle avait peut-être fait savoir avec un peu trop d'entrain son envie d'avoir, elle aussi, un mangeur de carottes à la maison. Pour autant, jamais elle n'avait imaginé qu'un des bébés de la portée finirait entre ses mains. Toutefois, maintenant qu'il était là, Katarina comptait bien l'aimer et le câliner autant que faire se peut. Elle avait également à cœur de lui préparer un endroit à lui, où il serait confortablement installé, dans l'attente qu'Alrik et elle n'aillent acheter le matériel nécessaire.

Pour l'heure, quelques habits et des parois en carton feraient l'affaire. C'est pourquoi Kat s'était effarée à construire des ramparts de carton qu'elle avait posé à côté du meuble télé, dans une partie de l'espace qu'Alrik occupait chaque matin pour faire ses pompes, avant de rejoindre la chambre de son frère. Dans l'armoire de ce dernier, Katarina farfouillait parmi les tee-shirt. Il allait sans dire qu'elle prenait bien moins de précaution avec les habits de son frère qu'avec les siens, et ce fut une pile ressemblant à la tour de Pise qu'elle abandonna une fois un vieux tee-shirt en sa possession.

Quelques minutes plus tard, le tee-shirt d'Alrik devenait le matelas du lapin. La porte de la cage de transport fut ouverte et Katarina attrapa l'animal pour le mettre dans son nouveau chez lui.

« Ce petit coin te plaît ? », lui demanda-t-elle en passant son doigt entre ses oreilles. « Oui, mais tu as faim ? », reprit-elle après s'être imaginée la réponse de l'animal. « J'arrive tout de suite. »

D'un pas léger – voire même enjoué –, Katarina rejoignit la cuisine et passa une tête dans le frigo. Des endives, du chou, des carottes... Tant de bonnes choses pour son nouveau compagnon ! Elle sortit chacun de ces légumes pour en couper des morceaux qu'elle plaça dans une assiette, avant de retourner à sa rencontre. Accroupie devant lui, elle lui proposa les légumes, avant de tourner la tête vers la porte de l'entrée qui s'ouvrait. Dès qu'elle eut son frère en visuel, ce fut un immense sourire qu'elle lui adressa, faisant abstraction de tout le bazar qu'elle venait de mettre dans la maison.

« Salut ! Tu as passé une bonne journée ? Si ce n'était pas le cas, elle va l'être ! Viens voir. », l'appela-t-elle en faisant suivre ses mots d'un geste de la main pour qu'Alrik vienne découvrir celui qui se cachait entre les parois de carton qu'elle avait elle-même confectionnées.


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Re: Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina
Mer 2 Fév - 22:39

Ses petites joues rembourrées,
ses yeux brillants...


68, Finkenwerder ༝ Mercredi 19 janvier 2022 ༝ 18h00

« Sa bouche prend des plis bizarres quand elle mange. Vous ne trouvez pas ? Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... Et de temps à autres, pendant une seconde, elle tire des tronches à mourir de rire. »


A L R I K ☩  K A T A R I N A


« Chacun ne se sent vivre que dans l'autre. »Johann Wolfgang von Goethe

Goethe l'avait décrit cet amour, celui qui même après la perte de l'être-aimé, ne cessait pas d'exister. Un amour si invincible, que l'autre était promis pour le restant de ses jours, à demeurer la moitié de son âme. Mais si pour Johann cet amour liait obligatoirement deux êtres en couple, il avait omis un détail : les liens du sang pouvaient rendre cet amour plus grand encore. Plus fort. Plus immortel encore. La fratrie Müller en était justement la preuve. Ils s'aimaient plus que n'importe qui. Ils étaient les piliers des uns et des autres, et ne pouvaient s'imaginer leur vie sans les leurs. Ugo, Katarina et Alrik étaient donc à l'image même de ce que Goethe a voulu exprimer.

Alrik ne sentait vivre qu'à travers Ugo et Katarina.
Peut-être parce que depuis sa séparation il y a de cela quatre années, il n'était plus heureux. Tout du moins, il l'était, mais que lorsque ses journées se terminaient par des échanges avec sa fratrie. De toute façon, depuis qu'Iris l'avait lâchement abandonné, Alrik n'était plus le même. Les seules fois où il lui arrivait de sourire, c'était essentiellement lors de ses appels avec Ugo, ou des moments partagés avec Katarina. Il vivait différemment. Il était différent. Mais le monde continuait de tourner, et Alrik continuait de piocher dans l'énergie de Katarina pour se sentir pleinement vivant. Surtout depuis qu'elle avait emménagé chez lui. Quoiqu'il pouvait en dire, l'arrivée de Kat, aussi difficile était-elle à supporter, lui avait redonné du baume au cœur. Déjà enfant, elle était l'incarnation même de son rayon de soleil, celle qui le faisait sourire pour un rien. Alors aujourd'hui, Katarina était devenue son soleil à part entière, par ce soutien indéfectible qu'elle lui apportait, mais aussi sa joie de vivre qui malgré les épreuves endurées, persistait.

En proposant à Katarina d'emménager avec lui, Alrik s'était donc offert une vie plus belle que celle qu'il avait à surmonter depuis quelques années. Sa cadette était pour lui sa meilleure amie ; l'avoir à ses côtés était donc sa plus grande force. Pourtant, Kat n'était pas facile à vivre. Les deux Müller l'avaient toujours remarqué : ils se comprenaient difficilement. Et si déjà enfant, il leur arrivait de se chamailler pour rien, adulte, c'était bien pire. Katarina n'avait fait que semer le chaos dans les maniaqueries de son frère. Lui qui aimait que son chez soi soit rangé, propre et ordonné, avait dû faire face au raz-de-marée qu'avait toujours été Katarina. De toute façon, Alrik avait toujours su comment était sa cadette, mais il ne l'avait pas laissé tomber. Il lui fut presque obligatoire de lui proposer d'emménager à ses côtés, alors qu'elle était véritablement dans le besoin. Car si Ugo les avait tous deux laisser tomber il y avait de cela quelques années, Alrik, lui, s'était toujours promis une chose : il serait toujours là pour Kat. Elle était sa protégée, celle qu'il appelait encore aujourd'hui son « bébé », sous les yeux agacé de sa jeune sœur. Le voilà donc forcé, depuis quelques semaines, à devoir faire face au tsunami que Katarina avait provoqué dans sa vie ; à contrario, il se sentait en retour plus heureux maintenant qu'ils vivaient à nouveau ensemble. Parce que même si Katarina était brouillon et fichait un foutoir pas possible, Alrik l'aimait. Il l'aimait plus que n'importe qui.

Même si ses vêtements trainaient partout dans le salon.
Même si elle ne faisait jamais la vaisselle.
Même si elle éclaboussait tous les jours le miroir de la salle-de-bain sans jamais nettoyer derrière elle.
Même si elle oubliait de ranger ses chaussures dans le meuble de l'entrée.
Oui, malgré tout, Alrik l'aimait. Aussi agacé était-il.
Et lorsqu'il pensait avoir atteint un stade où rien ne pourrait être pire, il semblait avoir oublié une chose : Katarina ne s'arrêtait jamais.
Du moins, il l'avait oublié, jusqu'à ce soir.

Sortant relativement tôt du travail, Alrik était d'abord passé à sa boulangerie favorite acheter du pain, avant de rentrer à la maison. Pensant faire plaisir à sa cadette, il leur avait d'ailleurs acheté deux pâtisseries, sans oublier que cela n'était pas bon pour sa ligne. Il ferait plus attention demain, quitte à doubler son quota de pompes quotidiennes. Fier de pouvoir faire sourire sa cadette, le voilà à pénétrer dans leur demeure commune, le sourire allant jusqu'aux oreilles. Mais il lui suffisait d'un coup d'œil vers la cuisine ouverte pour réaliser du foutoir déjà laissé par sa sœur. Des légumes étaient sortis, le faisant immédiatement chasser toutes idées négatives, puisque Katarina s'apprêtait peut-être à lancer la cuisson du souper ? Faisant quelques pas pour pouvoir refermer la porte derrière lui, ce fut la voix de la concernée qui le fit quitter ses pensées.

« Salut, Puuh ! Oui et toi ? Je pose ça et j'arrive. », lâcha-t-il sans jeter un regard à sa sœur.

Alrik quitta son manteau qu'il prit la peine de ranger dans la penderie dans l'entrée, avant de ranger ses chaussures dans le meuble concerné. Il déposa les confiseries et le pain achetés un peu plus tôt sur le comptoir de la cuisine, sans prendre note que rien n'était sur le feu, se décidant plutôt à se tourner vers Katarina. De là où il se trouvait, il remarquait que plus rien ne ressemblait à son salon. Tout du moins, Kat avait déplacé les meubles, pour une raison qu'il ignorait. Mais alors qu'il s'approchait un peu plus d'elle, et de ce château fort qu'il croyait qu'elle s'amusait à commencer de construire, Alrik déchanta. Désormais au-dessus de l'épaule de sa cadette, le voilà en train d'observer une boule de poils qui ne semblait pas très rassurée.

« Je peux savoir ce que Bugs Bunny fiche dans mon salon ? », souffla-t-il au creux de l'oreille de sa sœur, tout en se relevant en un bond. D'un regard, il prit connaissance des dégâts causés par Katarina, ce qui fit grimper en lui une pression qu'il avait aujourd'hui du mal à contrôler. « Il est où mon poisson ?! », s'exclama-t-il, comme si le centre de son univers était tourné vers ce trophée gagné à la pêche. Comme s'il n'y avait que ça qui comptait, alors qu'à cet instant, Katarina avait ramené chez lui, chez eux... Un fichu lapin !


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Re: Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina
Jeu 3 Fév - 10:24

Ses petites joues rembourrées,
ses yeux brillants...


68, Finkenwerder ༝ Mercredi 19 janvier 2022 ༝ 18h00


« Sa bouche prend des plis bizarres quand elle mange. Vous ne trouvez pas ? Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... Et de temps à autres, pendant une seconde, elle tire des tronches à mourir de rire. »


A L R I K ☩  K A T A R I N A


L’impatience de Katarina était en ce moment même caractérisée par ses yeux brillants, son autocontrôle pour ne pas sauter partout et ne pas apeurer le lapin plus qu’il ne l’était déjà, et la seule légère bougeotte qu’elle s’accordait. Alrik faisait partie des personnes qui la connaissaient le mieux sur cette planète, au point où il avait probablement su, dès qu’il avait vu sa petite sœur, qu’elle mijotait quelque chose. Quelque chose d’autre qu’un plat, puisque, de toute évidence, les légumes laissés en plan dans la cuisine n’étaient nullement l’œuvre de la préparation d’un dîner pour eux deux, mais juste une découpe mal orchestrée de légumes désormais sacrifiés pour une boule de poils.

Le temps que mit Alrik à rejoindre sa sœur, à ranger chacune de ses affaires jusqu’à mettre son manteau dans la penderie de l’entrée, faillit rendre folle d’impatience une Katarina pour qui il devenait de plus en plus difficile de se contenir.

« Oui, ça va. Allez, vieeens. »

Mais ça n’en finissait jamais. Alrik rangeait désormais ses chaussures dans le placard, l’une après l’autre, probablement dans un parallélisme à en faire pâlir les professeurs de mathématiques les plus intransigeants. Katarina, elle, se contentait de les jeter à leur place, quand elle ne les oubliait pas sur le paillasson. Une chose était sûre : elle était bien plus rapide qu’Alrik. Tout bien considéré, elle était même plus rapide que Ugo et Alrik combinés. Ses frères avaient une drôle d’attirance pour le rangement et l’ordre ; un gène dont elle n’avait somme toute pas héritée mais pour lequel elle n’avait aucun regret. À la place d’Alrik, il y aurait déjà eu bien longtemps qu’elle aurait rejoint la pièce à vivre et découvert la surprise qui lui était concoctée. Comment pouvait-on rester aussi calme face à une surprise ? C’était à ne rien y comprendre.

« Alrik… », se permit-elle de l’appeler à nouveau en le voyant bifurquer vers la cuisine.

Certes, il avait les mains chargées. Mais quel mal y aurait-il eu à laisser son pain et son sachet sur le meuble de l’entrée ? Personne n’en serait mort. Elle, en revanche, risquait de mourir d’impatience si Alrik ne faisait pas preuve d’un peu plus de bonne volonté et ne se mettait pas à la rejoindre dans la foulée. Le policier sut probablement qu’il atteignait les limites de la faible patience de sa sœur, puisqu’enfin il la rejoignit. Accroupie face au lapin, Katarina resta aux aguets, prête à contrôler son frère si un élan de folie venait à s’éprendre de lui. L’on ne savait jamais comment les gens allaient réagir face aux bébés animaux. Ils étaient si craquants qu’un élan d’amour pouvait irrémédiablement saisir un cœur. Or, l’arrivée du petit lapin était encore trop fraiche dans cette maison pour qu’il se laisse manipuler sans séquelle et sans trop de craintes.

Contrairement à ce qu’elle s’était imaginée, la boule de poils ne déclencha pas un élan d’amour chez son frère. Étonnant. Très étonnant. Certes, Alrik avait muri – pour ne pas dire changé – ces dernières années. Pourtant, d’aussi loin que Katarina se souvenait, il avait toujours aimé les animaux. Il n’y avait qu’à se référer à sa passion pour la pêche pour savoir ce que cela était toujours d’actualité. Alrik était de ces pêcheurs qui relâchaient leurs proies une fois capturé ; qui d’autre que quelqu’un qui avait un tant soit peu d’amour pour les animaux agissait comme cela ? Et qu’il n’aille pas dire à Katarina que les poissons étaient plus beaux, plus intéressants ou plus plaisants que les lapins. Elle réfuterait ces propos en bloc : l’on ne comparait pas l’incomparable. C’était comme comparer des Louboutins avec des escarpins bon marché : certaines choses n’étaient juste pas acceptées.

« Il ne s’appelle pas Bugs Bunny. », lâcha-t-elle dans un petit rire pour détendre l’atmosphère.

Elle sentait bien que son frère était tendu. Un coup d’œil en arrière lui permettait même de déceler chez lui ce qui ressemblait à du… mécontentement ? Non. Impossible. Pourquoi serait-il mécontent de l’arrivée d’un lapin ? Un lapin était un animal discret, absolument pas bruyant, et assurément mignon. Il aurait pu être en colère face à l’arrivée d’un chiot – ceux-ci détruisent tout, d’un chaton – leurs poils piquent le nez, ou d’une chèvre dans le jardin. Mais d’un lapin ? Non, vraiment, Katarina ne décelait pas où pouvait se trouver le problème.

L’autre problème, celui sous-jacent, était l’absence de l’hideuse statue poisson d’Alrik que Katarina avait caché dans le garage. Si elle s’était doutée qu’il remarque son absence, elle ne s’était pas attendue à ce que cela soit aussi rapide. La trentenaire prit enfin la décision de se relever, après avoir passé un index délicat entre les deux oreilles tombantes du lapin, pour se tourner face à son frère.

« Chut. », lui intima-t-elle en portant son index sur ses lèvres maquillées. « Tu vas faire peur à Globule. »

L’envie de rire transparaissait les yeux de Katarina. Elle n’avait pas encore choisi le prénom de l’animal : Globule, une vie de lapin. Ç'aurait été un joli clin d'œil que de nommer ainsi le nouveau venu du 68, Finkenwerder.

« Tu reviendras le voir quand tu seras plus calme. »

Ou bien comment être l'hôpital qui se fout de la charité. Katarina attrapa la main de son frère pour le tirer avec elle jusqu'à la cuisine. Le lapin aurait ainsi tout loisir de manger et boire à sa convenance, et d'explorer les lieux si un courage d'aventurier s'éprenait soudainement de lui.

La cuisine rejointe, Katarina s'installa autour de la table où régnait un bazar sans nom et se saisit de la baguette ramenée par Alrik pour en manger le quignon.

« Tu veux manger quoi ce soir ? », demanda-t-elle.

Insouciante. C'est ce que Katarina venait d'être en continuant sa vie en faisant fi de la question d'Alrik. Elle savait, pourtant, que l'absence de sa statue poisson devait le ronger. Aussi, après que ses yeux se soient levés en l'air, Katarina abdiqua.

« Je l'ai vendu. Ton poisson. », dit-elle le plus sérieusement du monde. « Pour acheter Glo... Comment tu voudrais qu'on l'appelle ? J'aimerais qu'on prenne cette décision ensemble ! », poursuivit-elle, en retrouvant une jovialité dans sa voix, comme si elle ne venait pas de planter un poignard dans le cœur de son frère avec la supposée vente de sa statue.

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Re: Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina
Lun 7 Fév - 18:17

Ses petites joues rembourrées,
ses yeux brillants...


68, Finkenwerder ༝ Mercredi 19 janvier 2022 ༝ 18h00

« Sa bouche prend des plis bizarres quand elle mange. Vous ne trouvez pas ? Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... Et de temps à autres, pendant une seconde, elle tire des tronches à mourir de rire. »


A L R I K ☩  K A T A R I N A


Ils ne se comprenaient pas. En fait, ils ne s'étaient même jamais vraiment compris. Pourtant, l'amour les avait toujours relié l'un à l'autre, rendant à chaque fois leur relation plus forte qu'elle ne l'était la veille. Mais Alrik était aussi têtu que Katarina pouvait l'être. Et Katarina était aussi coincé dans son univers que l'était Alrik. Tous deux n'avaient donc jamais vu la vie de la même façon, ce qui ne les avait toutefois pas empêché de se soutenir l'un l'autre. Mais quand l'un prenait la vie comme elle venait et ne paraissait pas stressé à l'idée de ne pas gagner sa vie ; l'autre réfléchissait toujours à dix fois avant de réaliser la plus infime des actions. Il vivait pour son travail, tellement d'ailleurs, qu'il avait atteint un haut grade bien plus tôt que prévu. Il avait seulement trente quatre ans, et le voilà déjà lieutenant-chef de la Police d'Hambourg. Alors que Katarina., elle, n'évoluait pas... Elle avait même laissé tomber sa plus grande conviction ; sa destinée. Chose à laquelle Alrik, lui, s'était sans cesse raccroché ces quatre dernières années, faisant de son travail, sa principale préoccupation. Alors effectivement, les deux cadets Müller n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Si l'un pensait à une chose, il était évident que l'autre s'imaginait tout le contraire. Et quand l'un d'eux croyait dur comme fer à une idée, l'autre était capable de lui la démonter d'un claquement de doigts.

Même quand il s'agissait du sujet le plus adorable de la Terre, Katarina et Alrik avaient du mal à se comprendre. Elle avait tendance à trouver les bébés animaux adorables, chose avec laquelle Alrik pouvait tomber indéniablement d'accord, mais de là à vouloir voir son appartement en être infesté... C'était une toute autre affaire ! Raison pour laquelle le lieutenant-chef manquait cruellement d'entrain face à la petite bête qui semblait rendre vraiment fière sa sœur. Il lui suffisait de croiser son regard pour comprendre que Katarina vivait sûrement un des plus beaux jours de sa vie depuis fort longtemps... Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants, et son sourire des plus attendrissant la rendait cruellement adorable. Si mignonne, qu'Alrik était à deux doigts de craquer et d'accepter la venue de cette bestiole dans son salon. Puisqu'après tout, s'il y avait bien une chose qu'ils partageaient, c'était leur amour pour les animaux. Déjà enfant, tous deux avaient tendance à s'extasier face à la première boule de poils qui croisait leur chemin, poussant à chaque fois Ugo à se moquer royalement d'eux. Mais ils étaient mignons Kat et Alrik, presque autant que pouvait l'être leur passion commune pour les bêtes. Alors Katarina ne s'était pas totalement plantée en pensant bien faire à ramener ce petit lapin chez eux. Mais Kat avait omis un fait : plus Alrik avait pris de l'âge, plus sa maniaquerie semblait avoir pris possession de son être. Il était du genre à râler au moindre long cheveux trainant dans la salle-de-bain, et que Kat n'avait pas pris la peine de ramasser après s'être coiffée, alors... Un lapin ?! Un lapin qui en foutrait partout qui plus est ? Décidément, Katarina avait fait fausse route. Alrik aimait les animaux, mais il en était passionné que lorsque ceux-ci se tenaient à l'extérieur de son domicile. Surtout lorsque ceux-ci ne forçaient pas les Müller à devoir déranger tout leur salon pour les accueillir. Et puis quoi encore ?

Alors quand Katarina fit remarquer à son frère que le lapin ne s'appelait pas Bugs Bunny, Alrik ne se joignait pas à son rire. Il se savait déjà fichu, mais se refusait à l'admettre. Les yeux brillants de Kat avait toujours réussi à tout obtenir dès qu'ils croisaient ceux éteints d'Alrik. Juste parce que le bonheur de Katarina passerait avant tout pour le policier. Mais sur ce coup-là, Alrik n'en voulait pas de ce lapin. Il espérait d'ailleurs qu'une chose : qu'il s'agisse-là d'une farce de sa soeur. Ni plus, ni moins. Ou mieux encore ; qu'elle doive garder momentanément ce lapin, jusqu'à la fin de semaine, pour rendre service à un ami. Mais Alrik n'était pas naïf. Il voyait bien que Katarina faisait tout son possible pour détendre l'atmosphère, en cherchant sûrement à canaliser Alrik pour qu'il accepte ce nouvel arrivant. Elle le poussa d'ailleurs à s'éloigner du lapin car il risquait de l'effrayer. Voilà qu'Alrik leva les yeux au ciel, exaspéré par les propos de sa sœur, avant de ne pouvoir retenir un gloussement moqueur. Globule... Venait-elle vraiment de l'appeler Globule ?
Pitié que ce Globule ce soit pas le leur, et qu'ils n'aient pas à le prénommer de la sorte !
Pitié...

Suivant sa cadette jusqu'à la cuisine, Alrik se laissa aller à observer le foutoir laissé par la concernée. Il comprit alors que la planche en bois et le couteau sale laissés sur le plan de travail avaient servi à nourrir Globule... Pris dans son constat, Alrik s'élança jusqu'au frigidaire afin de prendre note des éléments manquants. À croire que ce Globule avait un appétit aussi gros que celui d'un ogre, ou que Katarina avait pris plaisir à lui concocter un repas digne d'un roi, puisque le compartiment à légumes était vide !! Mais alors qu'Alrik s'apprêtait à faire une réflexion, ce fut en se retournant vers sa cadette qui lui demanda ce qu'il voulait dîner, qu'il remarqua les légumes en vrac, déposés à côté de l'évier... Ah... Sacrée Katarina. Décidément, rien ne changerait jamais, non ? D'ailleurs, sa question amusa presque Alrik qui s'apprêtait à taquiner sa cadette en lui demanda ce que ELLE voulait manger, puisqu'il était évident que celui qui finirait au fourneau entre les deux Müller, serait évidemment le frère. Il était même étonnant que Katarina se soit lancée dans la confection d'un dîner pour Globule, alors qu'Alrik était souvent celui qui préparait les légumes. En réalité, il lui arrivait même de croire, parfois, que Katarina ne savait pas couper tels ou tels légumes. Comme quoi... Il était sûrement bien trop mauvaise langue. Attrapant un paquet de raviolis dans le frigo, Alrik ressentit d'un coup le besoin de s'excuser auprès de sa sœur pour avoir pensé cela d'elle, mais voilà que Kat prononça l'inattendu.

Elle l'avait vendu.
Sa statue !! Elle l'avait vendue !

– « Pardon ? », s'exclama-t-il sur un ton glacial, alors qu'il jetait le paquet de raviolis sur le comptoir. « Tu as fait quoi ?! »

Son poisson, Alrik en était terriblement fier.
Il l'avait durement gagné à un concours de pêche, dans sa jeunesse, et ne s'en était plus jamais débarrassé. Exposé depuis des années dans son univers, d'abord dans sa chambre chez ses parents, puis dans son salon chez lui, Alrik ne s'était jamais imaginé devoir s'en séparer. Alors lorsque Kat lui annonça cette soi-disant vente sur ce ton si sérieux, Alrik tomba dans le panneau.

– « Non mais sérieusement ! Tu as acheté TON lapin avec MON poisson ?! Tu crois que Globule sera heureux en plus, dans ce château de cartons ? Il serait bien mieux à la campagne ! Non mais Kat !!!! Sérieux. »

Ah décidément, Alrik n'avait plus cette même patience qu'aturefois. Puis après tout, Kat ne s'était pas gênée pour la lui faire à l'envers en lui plantant un couteau en plein coeur, alors il ne se gênait pas pour lui exprimer le fond de ses pensées ! Tout ça pour un fichu Globule ! Et puis quoi encore.

– « Puis attends-là... Tu me demandes comment je veux l'appeler pour qu'on prenne cette décision ensemble... Mais tu ne t'es pas dit que je voudrais prendre la décision avec toi de savoir si oui ou non, je veux d'un animal chez moi ? Pour toi la réponse était déjà toute trouvée, j'en conclus. Tout comme j'ai l'impression que tu as déjà choisi son prénom ! Comme quoi, Katarina, tu es dans ma tête, puisque tu sembles savoir exactement ce que JE veux. »

Alrik était mécontent. Oh que oui, il l'était.
Sûrement puisque suite à ses retrouvailles avec les Vahid, il était encore plus d'une humeur de chien ! Comme quoi... Ces deux-là étaient bien mieux en dehors de sa vie, car en rendant Alrik grincheux, elles venaient de le rendre désagréable au possible avec sa petite-sœur. Elle qui n'avait absolument rien demandé, si ce n'était d'adopter Globule, ce petit lapin sans défense, qui ne demandait qu'à être aimé. Alors il ferait mieux de s'excuser auprès de Katarina, car il était tout, sauf d'humeur aussi jovial qu'elle. Car elle aussi, ne demandait qu'à être aimé, et à être heureuse... Et Alrik était en train de tout ficher en l'air, juste pour une histoire de statuette ?


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Re: Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina
Dim 20 Mar - 11:26
Ses petites joues rembourrées,
ses yeux brillants...


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« Sa bouche prend des plis bizarres quand elle mange. Vous ne trouvez pas ? Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... Et de temps à autres, pendant une seconde, elle tire des tronches à mourir de rire. »


A L R I K ☩  K A T A R I N A


Son morceau de pain dans les mains, Katarina en extirpa de la mie pour la rouler entre ses doigts. Ses grands-parents l’avaient souvent reprises lorsque, enfant, elle agissait ainsi à table. Seulement, les années et les réprimandes n’y avaient rien changé, et cette mauvaise habitude l’avait poursuivie à trente ans passés. À mesure qu’elle formait une boule de mie entre ses doigts, elle voyait l’expression d’Alrik évoluer. Certes, il ne s’était jamais montré d’un enthousiasme fou face à l’arrivée de ce lapin mais, jusque-là, Katarina n’avait pas vu la déception dans ses yeux. Cela évolua lorsqu’elle eut la malheureuse idée de faire croire à son frère qu’elle avait vendu sa statue poisson. Aux yeux de la trentenaire, cette statue n’était qu’un matériau – elle ignorait lequel – travaillé dans une drôle de forme de poisson, qui n’était même pas esthétique ou joli. Aussi, se débarrasser de cet objet de « décoration » découlait, pour elle, du bon sens. Elle ignorait cependant ce que cette statue représentait pour son frère : un trophée, une victoire. Le gage de son savoir-faire en matière de pêche, le témoin de sa patience et de sa détermination. Cette statue renvoyait Alrik à l’activité qui le suivait depuis des années et qui, en quelques sortes, avait contribué à le façonner pour devenir l’homme qu’il était aujourd’hui.

Les raviolis valsant sur le comptoir, les yeux de Katarina s’arrondirent – presque autant que ceux d’un Globule apeuré. Si elle connaissait son frère en colère, elle ne connaissait qu’à peine celui qui pouvait être violent. Et son geste, en l’occurrence, n’avait rien de doux. Aussi, Katarina rentra sa tête dans ses épaules en abandonnant sa boule de mie sur la table, et n’osa qu’à peine observer son frère. Ah, ce qu’elle pouvait être douée, pour donner le change ! Certes, elle ne s’était pas attendue à ce qu’Alrik ne s’énerve de la sorte ; elle aurait pu lui dire rapidement que tout ceci n’était pas vrai, que sa statue était rangée dans le garage, mais le policier déversait de tels flots de paroles qu’il lui était, en tout état de cause, impossible de prendre la parole de manière à se faire entendre. Aussi, Katarina préférait-elle poursuivre cette mascarade et emprunter un air coupable.

« Le château de cartons, c’est temporaire. Je pensais qu’on pourrait aller lui acheter une cage tout confort… », dit-elle à voix mi basse entre les colères d’Alrik, sans même être certaine de s’être fait entendre par le principal intéressé.

Qu’on pourrait aller lui acheter une cage tout confort. C’était encore là l’apanage de Katarina Müller. Elle voulait pour son lapin ce qui existait de meilleur ; faute d’avoir les moyens de se le procurer, en revanche, elle comptait sur l’aide – et le portefeuilles – de son frère pour y parvenir. Consciente que ce n’était probablement pas le moment d’en demander plus à Alrik vu sa réaction quelque peu démesurée face à l’arrivée du petit animal dans leur demeure, elle s’était contentée de souffler cette idée, comme une simple brise, comme une suggestion. Elle devait encore laisser croire au policier qu’il avait le choix même si, en fin de compte, Kat saurait comment l’embarquer avec elle dans une animalerie et lui faire sortir sa carte bancaire à la caisse.

« Je veux qu’on choisisse son prénom ensemble ! », protesta-t-elle alors que la colère continuait de monter dans cette cuisine du 89 Finkenwerder. «  Globule, c’était juste une blague. C’était… »

Katarina s’interrompit dans un soupir. Puis, elle se leva de sa chaise pour sortir une casserole et la remplir d’eau. A priori, les raviolis ne se cuiraient pas toutes seules. Dos à son frère, elle reprit la parole.

« Je pensais que ça te plairait, que ça te rappellerait le livre qu’on adorait tous les trois, avec Ugo, quand on était petits. », dit-elle d’un ton nostalgique. « D’ailleurs, je pensais même que le lapin te ferait plaisir ! », poursuivit-elle en mettant la casserole sur la plaque de cuisson, tout en renversant maladroitement une partie de l’eau sur le plan de travail. « Mais ce n’est pas le cas. Tu es ultra grognon, à la limite de la méchanceté. »

La casserole sur la plaque, Katarina retourna à sa place initiale, sans même constater qu’elle avait oublié une étape cruciale pour la cuisson des raviolis : allumer la plaque pour faire bouillir l’eau et mener à bien la préparation des pâtes fourées.  

« Et je ne sais pas si je sais parfaitement ce que tu veux, mais je sais ce qui est bon pour toi. Mieux que toi, a priori. Faire du sport, te priver des bonnes choses, et bosser comme un dingue, ce n’est pas ce qu’il y a de meilleur pour un être humain, quel qu’il soit. », dit-elle en terminant son morceau de pain, alors qu’elle était à nouveau assise à table. « Tu as besoin de sortir, de voir des gens, de t’amuser. D’où ton cadeau d’anni-noël, d’ailleurs. » , précisa-t-elle en reparlant du spectacle où elle l’avait envoyé quelques jours plus tôt. « Mais même ça, ça ne semble pas t’avoir fait plaisir. Tu ne m’as même pas raconté. », déplora-t-elle. « Alors, on devrait peut-être reprendre les choses dans l’ordre. Tu devrais me faire des suggestions de prénom pour le lapin, aller chercher ta statue poisson dans le garage, accorder que le lapinou est mignon et que ça te fera du bien d’avoir quelqu’un d’autre que moi à chouchouter, et me raconter comment était Hazel Brugger en vrai ! », proposa-t-elle en jetant un coup d’œil par-dessus l’épaule d’Alrik. « Je crois que la plaque commence à fatiguer, l’eau ne boue toujours pas. »

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Ses petites joues rembourrées, ses yeux brillants... ☾ Alrik & Katarina
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