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 De la lumière à l'ombre [Julian]

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gare à la crise de la quarantaine
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De la lumière à l'ombre [Julian]
Jeu 19 Mar 2020 - 14:10


JULIAN & MILO

DE LA LUMIÈRE A L'OMBRE


Depuis trois ans l'ancien garde du corps autrefois plein de fougue et de vie était cloué le cul entre ces deux fichues roues et depuis deux ans il ne vivait plus et n'existait plus. Il n'était plus le même. Il n'était plus rien à ses propres yeux. Il ne se supportait pas ainsi diminué et si il n'avait pas son chien à ses côtés et à s'occuper, voilà sans doute des mois que déjà il aurait mit fin à tout ça...
Il n'était pas lâche. Il n'était pas hypocrite. Il n'estimait pas que tout paraplégique devrait raisonner comme lui et être suicidaire au point de mettre un terme à ce calvaire. Mais tout ça, ce n'était juste... pas lui... Il n'y arrivait pas. Il ne voulait pas l'endurer et encore moins l'accepter ! Comment le pourrait-il, ça lui était impossible ! Pas après la vie qu'il avait vécu ! Encore moins avec la vie qu'il avait prévu ! Milo était un accro des sports extrêmes courant après l'adrénaline à travers tout le globe ! Un homme qui croquait la vie avec une insolence contagieuse ! Il était un véritable shoot de vie pour quiconque croisait sa route... Il voulait voyager ! Explorer ! Tester ! Il voulait courir, nager, grimper, sauter bordel de merde : VIVRE ! Exister comme la fois où perché au milieu du Grand Canyon au levé du soleil un aigle l'avait frôlé de ses ailes alors qu'il descendait en piqué chasser ! Une des expériences les plus incroyables de son existence après avoir nagé avec des baleines. Tout ça lui était interdit désormais !
Et tout ça à cause de quoi ? De cette incapable d'infirmière qui avait commis une erreur médicale lors de son opération ?! Cette femme lui avait volé sa vie ! ! Elle lui avait volé jusqu'à son identité même et il ne se passait pas un jour, un souffle de lui sans qu'il ne pensa à elle et à combien il la méprisait ! Elle avait été virée et lui avait touché une grosse somme d'argent en dédommagement - comme si un chèque était forcément la solution à tout - mais qu'est-ce que ça changeait pour lui ? Qu'est-ce qu'il en avait à foutre qu'elle aie été licenciée ?! Elle avait toujours ses jambes ELLE ! Quant au fait d'avoir grossis son compte en banque ça ne lui changeait pas grand chose ! Il avait toujours été très à l'aise financièrement et ce n'était clairement pas ça qui lui rendrait sa mobilité ou achèterait son bonheur. Il était mort avec lui ce jour là...

Car c'était ainsi que Milo se percevait aujourd'hui... Mort ou du moins tout juste vivant. Il bougeait et respirait oui mais quoi d'autre et à quoi bon surtout...? Il n'avait plus goût à rien et ne s'intéressait à plus rien ni personne... Il n'était plus qu'une ombre. Qu'une pale réflexion de son ancienne personnalité. Qu'une coquille vide.
Quoique non... Il n'était pas vide. Il était au contraire empli au delà du supportable ; empli de rage, de haine, de douleur, de frustration, de sentiment d'injustice... Il était un triste mélange de toutes les émotions les plus déchirantes et c'était ainsi qu'il était sous les apparences : brisé de l'intérieur.
Il avait beau toujours arborer une mine impassible et un regard dur, au fond de lui derrière le masque de fer le velours était déchiré et usé. Il saignait et le seul qu'il laissait panser ses plaies était Grimm, son compagnon à 4 pattes.

Distraitement, son regard aussi sombre que son humeur perdu dans le vague, Milo faisait rebondir à répétition la balle de son chien contre le sol et la rattrapait, se laissant bercer par ce "poke" régulier que Grimm suivait attentivement de son regard vif, attendant que son maître ne se décide à lancer...
Lui contemplait la piscine miroir de l'autre côté de sa baie vitrée. Il lui suffirait de l'ouvrir, de se laisser rouler et tomber à l'eau...
Ou de se hisser sur la rambarde bordant la terrasse du penthouse et se laisser basculer dans le vide. Il avait peut-être perdu l'usage de ses jambes mais il avait toujours de la force dans ses bras... Il arriverait sans soucis à s'y porter... Puis... au moins durant ses dernières secondes d'existence il goûterait une ultime fois à l'adrénaline...
Ou encore il pourrait...

~ Wouf ! ~

Milo sursauta et quitta la noirceur de ses pensées pour revenir à la réalité qui n'était pas vraiment plus colorée...  Le souffle un peu court, comme chaque fois qu'il se laissait séduire par la mort qui ne cessait de flirter avec lui afin de l'attirer entre ses bras, il regarda son chien qui poussait sa main de son museau afin qu'il l'envoya chercher son jouer.
L'homme toussota et s'exécuta, Grimm filant vitesse grand V en dérapant sur le luxueux parquet à la poursuite de sa balle de tennis préférée. Milo répéta l'opération une demi-dizaine de fois avant que l'on ne cogne à sa porte, lui faisant tourner vers elle une œillade mauvaise.
A l'évidence il n'attendait personne ! Il y avait soigneusement veillé au court de ces deux dernières années. N'étaient plus tolérés chez lui que son coach de sport et le livreur de pizza !
Pourvu que ça ne soit pas cette folle furieuse d'aide à domicile que sa mère avait cru bon d'engager pour lui ! La journée qu'il avait passé avec elle lui avait amplement suffit et il espérait avoir été assez odieux lui-même pour ne pas voir cette harpie revenir de si tôt !
Enfin... bon il était peut-être un peu de mauvaise foi pour le coup... Ça avait super mal commencé et pas tellement mieux terminé mais entre les deux il y avait quand même eu un moment sympa... avant que la réalité ne se rappelle à lui violemment.

Avec un soupire, Milo roula jusqu'à la porte, qu'il ouvrit. Il s'apprêtait à lancer une phrase acerbe à quiconque ayant trouvé judicieux de venir l'emmerder un week end - à vrai dire ça l'aurait tout autant fait chier en semaine, mais c'était pour le principe - mais resta bouche bée face à la silhouette qui se dessina sous ses yeux.
Julian ? Il ne l'avait pas revu depuis un moment celui là ! Il l'avait rencontré lors d'une de ses missions de protection lors d'un festival. Ils s'étaient découverts des atomes crochus et étaient devenus plutôt bon potes malgré leurs rapports de boulot et le prétendu côté "difficile d'approche" de l'acteur qui n'avait pas été pour déplaire au monégasque. Milo n'était pas du genre à se fixer du coup il n'avait pas voulu devenir son gorille perso, mais chaque fois que Julian en avait eu besoin pour divers évènements un peu exceptionnels, il avait répondu présent.
Et pourtant malgré l'amitié sincère qui s'était installée entre eux, le monégasque avait coupé tout contact avec lui suite à son accident, comme il l'avait fait avec tous les autres qui avaient fini par abandonner leurs tentatives de rester en contact, sans doute lassés de se faire envoyer bouler sans le moindre ménagement.
Julian lui n'avait pas cherché à forcer le dialogue ou à s'imposer. Peut-être n'était-il juste pas au courant de ce qui lui était arrivé après tout mais du coup le revoir ici et maintenant le surprenait d'autant plus.

Se passa alors la chose qu'il détestait et à laquelle il ne se faisait jamais, le fait qu'on doive baisser les yeux pour le regarder... Aussi embarrassé qu'en colère, Milo se crispa dans son fauteuil et se sentit exactement tel qu'il avait horreur de se sentir ; moins que rien et pitoyable...
Sans trop savoir pourquoi, il le laissa pourtant entrer puis le visage fermé, il claqua sa porte et se tourna vers Julian qui avait déjà à ses pieds le chien qui le reniflait et cherchait à attirer son attention après avoir posé son jouet contre sa main.

- Grimm ça suffit viens là.  

L'animal s'exécuta et se pressa instantanément auprès de son maître qui glissa ses doigts dans ses poils. Milo était tendu et caresser son chien était une façon pour lui de masquer son malaise. Il dévisageait Julian sans mot dire, toujours aussi surpris par sa visite après tant de temps sans le moindre contact...

- Vas-y demande, finit-il par lâcher. Je suis sûr que t'en meurs d'envie !

La nature humaine était cruelle et morbide par défaut. L'Homme aimait se sentir supérieur par rapport à un confrère... Il aimait juger et Milo le savait ! Il sentait les regards sur lui chaque fois qu'il quittait sa maison ! Il y avait de la pitié, de la curiosité, des doigts pointés...
Alors fort de ces certitudes qui s'étaient faites quasiment son quotidien, l'ancien garde du corps était quelque peu mordant car mais après tout la meilleure défense était l'attaque et il se sentait acculé autant qu'en position de faiblesse face à son ami... Il était pris de court par ces retrouvailles inattendues et en retrouvait son côté bourru ce qui le faisait être assez dur voir même injuste dans ses propos.

- Qu'est-ce que t'es venu faire Julian... soupira-t-il avec le sentiment d'être une bête de foire qu'on était venu admirer...  

Le handicape l'avait rendu aigri et rancunier envers et contre tout. Car au fond de lui Milo connaissait l'acteur et il savait pertinemment qu'il n'était pas comme ça. Sa nouvelle condition le lui faisait juste oublier un instant...
Aujourd'hui il était curieux de savoir ce qui avait décidé Julian à refaire surface, même si c'était lui-même qui l'avait éloigné volontairement.
Milo dardait sur son ami du passé un regard à la fois méfiant et défiant.  


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Re: De la lumière à l'ombre [Julian]
Dim 22 Mar 2020 - 20:00
Il plaçait machinalement un pied devant l’autre. Il battait le pavé, la tête ailleurs, à mille lieues. Une brise printanière lui cinglait le visage, balayaient ses cheveux qui retombaient en mèches désordonnées. Julian se réfugiait à l’ombre d’un arbre, le vent en secouait la ramure. Le feuillage bruissait à son contact, mais résistait sans mal. Le soleil s’infiltrait entre les quelques branches. Une journée des plus agréables se profilait, du moins, au regard du commun des mortels. Julian n’en avait cure. Il ne prêtait aucune attention à tous ces détails. Il rivait son regard dans le lointain, gardait les mains dans ses poches. Il évoluait au sein d’une rue familière où immeubles et maisons de quartier se côtoyaient. Il usait la semelle de ses chaussures sur l’asphalte d’un trottoir, là où d’autres auraient dit qu’il se promenait. Une voiture roulait à tombeau ouvert, provoquant les récriminations d’un piéton qui passait par là.  De jeunes mères bavassaient à la sortie d’une école, tandis que la marmaille s’agglutinait autour d’une poussette. Armé de son marteau-piqueur, un ouvrier pilonnait le sol. Julian s’en couvrit les oreilles, tirant une grimace peu avenante. L’avenue grouillait de monde, il régnait une certaine animation, un joyeux fatras. L’homme poussait un grand soupir las. Il hâtait le pas, fuyant l’agitation.

Chaque jour, Julian se pliait au même exercice. Il se chaussait, puis s’aventurait dans la jungle urbaine. Il cheminait sans but précis. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige ! Ce n’était pas de gaieté de cœur, non. Julian suivait simplement les recommandations de son foutu médecin. Gambader faisait partie de sa rééducation. Lentement mais sûrement, il se réhabituait à l’effort. Julian n’était pas exactement un marcheur né, mais il commençait à s’y faire. Il retrouvait progressivement une certaine activité physique et espérait pouvoir reprendre rapidement ses sports de prédilection. Cependant, il savait pertinemment que les choses se feraient en temps et en heure. Il avait lu quelque part que les victimes d’un infarctus devaient atteindre une forme physique bien supérieure à celle qu’ils avaient avant le malaise cardiaque, et ce, grâce aux quelques mesures mises en place par l’équipe de suivi. Dans son cas, il pensait plutôt vivre tout le contraire. Julian était de ces hommes actifs, de ceux qui ne s’arrêtaient jamais et dépensaient jusqu’à la dernière petite goutte d’énergie. Il souffrait de cardiomyopathie depuis l’enfance. Mais il n’avait jamais laissé sa maladie être un frein à son existence. Il s’avérait trop têtu. Il devait peut-être ce trait de caractère à sa pathologie. Après tout, il fallait bien cela pour compenser tout le reste. Avant son "accident", Julian s’activait, fréquentait assidument les salles de sports pour les besoins de ses divers rôles. Il tenait une bonne forme physique. Puis il avait commencé à trop tirer sur la corde. Les propositions affluaient, il enchaînait les projets. Il tournait jusqu’à quatre ou cinq films par an, passait son temps dans les avions. Les derniers mois, il ne trouvait plus le sommeil, en raison de la trop forte pression. Il dormait à l’aide de somnifères et s’amaigrissait.  Son cœur avait cédé sous le poids du stress, lui envoyant un joli "merde" en pleine figure. Depuis lors, il comatait entre les murs de sa maison de Bergedorf. Il en avait réorganisé tous les placards, dénombré les lattes de parquet, récuré chaque recoin, etc… à quoi bon voir du monde ? Julian se sentait creux, las de toute chose et plus encore de lui-même. Certains jours, un rien l’exaspérait. Ce n’était pas un cadeau à faire à quelqu’un, que de lui infliger sa présence – dans ces moments-là. En d’autres occasions, il faisait parfaitement illusion. Il affichait un sourire jovial et donnait ce que l’on attendait de lui. Cette hypocrisie le dégoûtait.

Julian achevait enfin sa marche quotidienne. Le brun sortait d’une petite supérette de quartier. Il fourra négligemment le ticket de caisse dans la poche de son pantalon. L’acteur se trouvait dans le quartier d’Altona. Ce n’était pas un endroit où il mettait souvent les pieds. Il se servait de son téléphone portable, suivant les indications de l’application GPS. Il avait entré l’adresse indiquée par un homme de sa connaissance, l’un de ses anciens gardes du corps. Julian était dans l’incapacité de travailler. De fait, il n’effectuait plus d’apparitions. Son cas ne requérait donc aucune protection. Pour autant, il demeurait en contact avec certains de ses collègues, car il les considérait bien comme tels. Dernièrement, Julian avait eu plus que le temps de penser à son passé, lorsque son esprit dérivait de lui-même. Un nom lui était revenu en tête, Milo. Milo De Villiers était également l’une des personnes ayant occasionnellement assuré sa protection. Une amitié s’était liée. Les deux hommes partageaient quelques centres d’intérêt et points communs qui devaient finir par les rapprocher. Du jour au lendemain, les contacts avaient cessé. Rattrapé par son planning surchargé, Julian n’avait pu insister. Puis le temps faisant son œuvre, la chose lui était complètement sortie de la tête. Trois fichues années plus tard, il recevait de ses nouvelles par l’intermédiaire de ce fameux collaborateur.

Julian ne savait pas exactement ce qui l’amenait devant cette porte. S’y trouvait-il au nom d’une vieille amitié oubliée ou du tableau dépeint par ce proche ? Ni l’un ni l’autre… En vérité, il ignorait tout bonnement ce qu’il faisait là, mais il l’y était. Il ne faisait pratiquement plus rien de ses journées, alors en soi, ce simple fait constituait un progrès. Il n’avait plus le temps d’y penser, la porte s’ouvrait. Julian vit son ami pour la première fois en trois ans. Il lui semblait qu’une vie entière s’était écoulée depuis leur dernière rencontre. Julian conservait son air impassible. Il savait à quoi s’attendre, on lui avait parlé du fauteuil. Le voir lui faisait tout de même un choc, mais il n’en laissa rien paraître. C’était l’un des avantages de son métier, il restait maître de ses émotions. Julian se concentrait sur le visage de Milo. Ce dernier lui permit d’entrer, il fit donc. Déjà, le chien de son ami exigeait son attention, semblable à Oscar – son propre quadrupède. Milo le rappela à l’ordre et l’animal revint immédiatement près de lui. Pourtant, son comportement ne le dérangeait en rien. Milo ne le quittait pas du regard. Julian se sentait légèrement comme un indésirable. L’acteur savait désormais ce qu’éprouvaient ses quelques visiteurs, quand il se donnait la peine de les recevoir. Milo rompit le silence par une remarque plus que révélatrice. Pas de bonjour, droit au but ! « Et qu’est-ce que je suis censé demander, au juste ? » répliqua-t-il. « Désolé, mais comme tu le sais j’ai horreur des questions, je laisse ça aux journaleux. » Non, Julian n’avait rien à lui demander pas même un « Comment ça va ? ». Fichtre, ce qu’il pouvait la détester, cette question. On l’en abreuvait depuis sa sortie de l’hôpital. Comme si les gens s’en souciaient vraiment. Personne ne prenait la peine de le savoir, avant tout ça. Quelque chose lui disait que son ami n’avait pas envie de l’entendre. D’autre part, il suffisait de lire son regard pour obtenir une réponse. Milo l’interrogea sur la raison de sa présence. Julian leva son bras gauche, brandissant un pack de six bouteilles de bière. « Je suppose que tu as bien un ouvre- bouteille, quelque part. » Julian sentait son regard posé sur lui, alors qu’il survolait rapidement son intérieur de regard. Il se tourna vers lui et afficha un demi-sourire. « Si un regard pouvait tuer, il me semble que je serais déjà mort. Tu permets ? » Julian faisait quelques pas en direction du séjour.
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Re: De la lumière à l'ombre [Julian]
Sam 28 Mar 2020 - 3:41


JULIAN & MILO

DE LA LUMIÈRE A L'OMBRE


Julian et lui avaient bossé régulièrement ensemble. Le monégasque ne s'était pas engagé à son service en contrat à longue durée, mais comme il l'appréciait et qu'ils étaient rapidement devenus amis, il avait régulièrement répondu aux appels de l'acteur pour quelques missions de protections occasionnelles.
Milo n'était pas le style de garde du corps qu'on employait au quotidien. Il n'aimait pas ça et comme il était excellent dans ce qu'il faisait, il avait le loisir de pouvoir choisir ses contrats. Lui il aimait les missions à risques ou alors d'exception car la routine l'ennuyait vite et très franchement suivre un clampin toute la journée pendant son shopping ou ses sorties au resto très peu pour lui. Un gala, une avant première, un évènement mondain, un festival, une menace à résoudre sur quelqu'un oui. Cent fois oui ! Surtout la dernière option car si il aimait faire la fête et nageait dans ce genre de réception tel un poisson dans l'eau étant donné le milieu dans lequel il avait grandi et évolué toute sa vie, le petit garçon en lui qui avait toujours eu cette passion pour James Bond adorait lorsqu'un réel danger menaçait un de ses employeurs. Non pas qu'il appréciait particulièrement qu'on veuille buter son gagne pain, mais ça éveillait ses sens et son adrénaline il ne se sentait jamais aussi vivant, stimulé et épanoui dans son boulot que lorsqu'il devait être à l'affut de tout.
Mais cet attrait du danger lui avait coûté et voilà où il en était aujourd'hui...

Il aboya sur Julian car il ne savait plus vraiment parler autrement depuis 3 ans... Milo se sentait en porte à faux de part sa situation et sa position du coup il mordait en prévention de se faire attaquer en permanence et particulièrement lorsqu'il s'agissait d'inconnus.
Ou pas d'ailleurs... Non il faisait de même avec ses proches. Voir même pire parce qu'ils étaient tenaces et que ça le gonflait putain ! Ils s'acharnaient à venir le voir alors qu'il s'évertuait à leur dire qu'il ne voulait voir personne ! C'était pour ça qu'il était venu à Hambourg ! Pour avoir de l'air car à Monaco c'était le défilé tous les jours des visites de lamentations et il n'en pouvait plus.
Ici sa mère venait de temps en temps le voir quelques jours, mais dans l'ensemble à part la visite de son kiné et plus récemment de son aide à domicile extrêmement pénible - et sexy...-, il avait relativement la paix.
Enfin c'était sans compter sur Julian qui avait visiblement décidé de resurgir dans sa vie. En d'autres circonstances il aurait été ravi de le voir et l'aurait accueilli à bras ouverts mais là c'était compliqué pour lui... Julian l'avait connu avant et le renvoyait à ce qui lui paraissait être une autre vie, la sienne. Celle où il s'était senti vivant pour la dernière fois... Car pour l'ancien garde du corps, son existence s'était terminée à l'instant où il avait ouvert ses yeux après l'opération et n'avait pas senti ses jambes.
C'était injuste d'en vouloir à l'acteur pour ça mais ça le saisit à bras le corps malgré lui. Il aimait tellement son ancien lui et il se méprisait tant aujourd'hui...

En revanche, Milo fut reconnaissant que son ami ? ancien ami ? lui épargne la traditionnelle et pénible fatidique question ; comment ça va.
Punaise combien de fois y avait-il eu droit à celle là lors de son hospitalisation puis de sa convalescence à la maison ? Comment vas-tu Milo ? Comment te sens-tu Milo ?
Puis leurs autres phrases bateaux à la con du genre ; l'important c'est que tu sois vivant. Ou encore ; t'inquiète pas ça va aller.
Mais putain qu'est-ce qu'ils en savaient tous ?! Comment il allait selon eux bordel de merde ? On l'avait endormi pour une opération bénigne et il s'était réveillé paralysé ! Comment il se sentait ? Comme un mec qui aurait préféré y rester ! C'était pas lui ça ! Cet espèce de mec diminué le cul coincé entre deux roues !
Il haïssait ces hypocrites et leurs espèces de grands mots tous faits. La vérité c'était qu'ils étaient tous supra égoïstes et qu'ils ne supportaient pas son malheur. C'étaient eux qui avaient du mal à le vivre et qui en avaient marre de le supporter. Ils voulaient le voir sourire et plaisanter comme avant parce que ça entravait leur petite vie parfaite de le voir ainsi. Ils voulaient qu'il cesse de souffrir et faire la gueule pour retrouver ce bout en train qu'ils aimaient tant et bien navré de les décevoir ! Ce Milo là il n'existait plus il était resté sur le billard !
Personne ne voulait véritablement savoir comment il allait parce que la véritable réponse les aurait fait flipper au point d'en hurler...

Lorsqu'il demanda à Julian ce qu'il était venu faire ici, il le regarda brandir un pack de bières, leur marque préférée des petits commerces. Private joke entre eux... Une histoire incluant une station d'autoroute paumée au milieu de nulle part, un retard à une soirée barbante où aucun d'eux ne voulait aller et une soif soudaine...
Bonne offrande de paix...

- Je suppose que tu as bien un ouvre-bouteille, quelque part. Si un regard pouvait tuer, il me semble que je serais déjà mort. Tu permets ?

Bah il était entré alors tant qu'à faire...
Milo lui ouvrit le chemin jusqu'au salon qui faisait face à une énorme baie vitrée qui baignait la pièce de lumière et offrait une vue imprenable sur Hambourg et son quartier hautement huppé. Grimm, son chien revint de son côté avec le décapsuleur dans sa gueule, remuant sa queue comme un bien heureux. Cet animal avait beaucoup trop de joie de vivre en lui c'était épuisant, soupira Milo, amusé néanmoins qu'il n'ait même plus besoin de dire quoique ce soir pour que son quadrupède préféré aille chercher le décapsuleur. Il lui suffisait maintenant de voir un bouteille pour comprendre ce que ça voulait dire et pour cause, il en voyait beaucoup... Milo était devenu un véritable trou depuis son accident et il ne se passait pas une journée sans qu'il se descende une bière ou deux. Grimm regardait Julian de ses grands yeux expressif tandis que l'ancien garde du corps s'efforça de passer de son fauteuil roulant à son canapé.

- Je te savais pas à Hambourg.

Non pas qu'il suivait son actualité hein !
Enfin si. Un peu. De loin... Parfois...
L'ironie étant, le dvd qui reposait près de son lecteur était celui du film sur lequel ils s'étaient rencontré tous les deux. Une espèce d'adaptation d'un roman à succès où il fallait gérer les fans barjos qui affluaient dans tous les sens pour approcher leur nouveau héro préféré. Si elles savaient les conneries qu'ils avaient pu faire tous les deux parfois tranquilles dans le camion loge, elles déchanteraient quant à leur vision du prince charmant hein... Ils en avaient pas raté une. Mention spéciale au trafic des valises de maquillage de l'équipe beauté ! Hé à ce jour, on savait toujours pas que c'était eux hein qui avaient foutu le bordel là dedans !
Julian remémorait de bons souvenirs à Milo qui se surprit à sourire à mesure qu'ils défilaient dans sa mémoire. Putain de merde c'était n'importe quoi ! Ou pas...? Il ne se souvenait même plus ce que ça faisait que de s'amuser comme ça et le souvenir lui étreignit curieusement le cœur.


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Re: De la lumière à l'ombre [Julian]
Sam 25 Avr 2020 - 15:01
Julian gardait quelques souvenirs de son début de carrière. Naïvement, le jeune acteur pensait pouvoir conserver une vie dite normale. Il concevait son travail comme tous les autres. Il ne voyait pas de réelle différence, rien qui justifiait la fin de sa tranquillité. Bien sûr, il savait tout des traques médiatiques que subissaient les célébrités, les vedettes du cinéma. Cependant, Julian ne se considérait pas comme tel. Il ne pensait pas être de ces personnes capables d’éveiller admiration et curiosité mal placée. Il aimait simplement son boulot, point. Avec le temps, il avait commencé à se faire connaître du grand public. Sa renommée grandissante n’entravait pas encore son quotidien. Il se baladait à bicyclette dans les rues de New York, sans que quiconque trouve à y redire. Puis il y avait eu ce contrat pour un film à gros budget. Un blockbuster, voilà qui vous changeait une vie, et ce, en bien ou en mal. Ce monstre l’avait jeté sur le devant de la scène. Avec le recul, Julian n’était pas préparé à cela. Du jour au lendemain, il s’était vu intercepté lors de ses promenades. Les gens l’arrêtaient dans la rue, lui demandaient photos et autographes. On rédigeait des articles à son propos. Sa vie privée était passée au crible et étalée sur la place publique. Là où il se rendait, une nuée de fans l’attendait. Julian créait agitation et désordre, il détestait ça. Il exécrait cet excès d’attention. Tout bien considéré, c’était peut-être ici qu’avait commencé son désamour pour le métier. Julian était d’ores et déjà habitué à la présence d’équipes de sécurité. Il en croisait toujours sur les tournages ou lors des événements mondains. Ces hommes assuraient la tranquillité du plus grand nombre et la sienne, par prolongement. Il vouait un respect sans bornes à cette profession. Toutefois, lorsque son agent avait émis l’idée d’engager ponctuellement quelques professionnels, afin d’assurer sa protection, Julian s’y était fermement opposé. Il refusait qu’on le suive, même pour sa prétendue sureté. Le comédien estimait ne pas en avoir besoin. Merde, il n’était pas le putain de président des États-Unis. Il y voyait la fin de toute vie normale. À la lueur de la froide raison, il avait dû admettre qu’il en était déjà ainsi. Dès lors, divers gardes du corps avaient pris soin d’assurer sa sécurité, au fil du temps. Parmi eux, il rencontrait Milo.  

Julian se demandait plus ou moins à quel titre il se trouvait ici. Quelle était sa légitimité, après trois années de silence radio ? Certes, les trente-six derniers mois avaient été des plus chargés. Deux ans plus tôt, il se séparait de sa femme. Un mariage qu’il n’avait pas vraiment souhaité et qui s’était rapidement achevé. Une relation étouffante et malsaine pour lui… Emma avait refusé un accord à l’amiable, le contraignant à saisir les tribunaux pour apporter une conclusion à ce divorce qui n’en finissait plus. La procédure s’était avérée longue et pénible. À son sens, le droit américain des affaires familiales posait question. Il n’assurait pas l’équilibre réel du couple d’un point de vue financier. Les américains avaient coutume de dire qu’il valait mieux un mauvais accord, plutôt qu’un bon procès. Julian en était quelque peu désabusé. Il n’entendait pas laisser sa femme le dépouiller sans rien dire, bien trop têtu pour cela. L’acteur avait finalement obtenu gain de cause. Il s’était ensuite jeté à corps perdu dans le travail, avant de quitter les États-Unis pour l’Allemagne. Un divorce, un déménagement, le boulot, une rencontre, la maladie… Décidément, oui, les trois dernières années se voulaient mouvementées. Était-ce une raison suffisante pour négliger ses amitiés ? Dans un monde idéal, la question ne se serait pas posée.  La vie portait des coups en traitre, chacun composait avec ses galères et s’en sortait comme il le pouvait.  À première vue, Julian faisait toute de même un bien mauvais ami.  

Milo ne l’accueillait pas à bras ouverts, mais il n’attendait rien de tel. Il se demandait sûrement ce qu’il fichait ici, tout droit sorti de son passé. Ce comportement ne lui ressemblait pas vraiment. Julian ne débarquait jamais chez les gens sans prévenir. Il était le genre à convenir d’une date ou à passer un coup de fil, au préalable. Le comédien avait toujours été respectueux des convenances. D’aucuns jugeaient ses manières presque trop formelles. Il s’agissait essentiellement d’une façade. Julian n’était pas si compassé, bien au contraire. Un véritable boute-en-train sommeillait en lui. Une facette de sa personnalité qu’il ne révélait pas si aisément. Milo l’avait connu sous ce jour. Il se souvenait encore de leurs 400 coups. Des anecdotes, ils en auraient eu à raconter… S’il avait désapprouvé le fait d’être accompagné par des gardes du corps, au début, Julian s’était rapidement habitué à leur présence. Il en était venu à reconnaître la nécessité de cette dernière, devant l’effervescence qui entourait chacun de ses déplacements professionnels. Julian taillait souvent la bavette avec ceux qui se chargeaient de sa protection. C’était naturel, chez lui. Il cherchait toujours à connaître un peu les personnes avec qui il travaillait.

Son pack de bière à la main, Julian suivait Milo au sein de son salon.  Il survolait rapidement la pièce du regard, légèrement ébloui par le rayon du soleil qui frappait la large baie vitrée. L’homme vivait dans un bien bel endroit, nul ne pouvait prétendre le contraire. Julian habitait du côté Bergedof, dans une maison à colombage. Il s’y sentait au calme et appréciait le côté village de son quartier. Milo jouissait d’une vue à couper le souffle. Le brun écarquillait les yeux, voyant le chien revenir, un ouvre-bouteille dans la gueule. Oscar ne faisait rien de tel. Il n’avait pas son pareil pour détruire les pantoufles, défoncer les portes et ramener la balle. Mais il était bien incapable d’anticiper les besoins de son maître. Le canidé le dévisageait. Le chien avait une bouille adorable, il fallait bien le reconnaître. Julian se penchait et tendait la main, afin de récupérer l’objet. De l’autre, il flattait l’animal. Milo s’installait sur le canapé, tandis qu’il posait le pack sur un quelconque meuble. Il en sortit deux bouteilles, dans le plus grand silence. Milo le rompit par une question. Julian se redressait lentement, méditant sa réponse.  « Ça va faire deux ans que je vis ici. Changement d’air ! » plaida-t-il. Julian était revenu au pays, tout simplement. Beaucoup de gens l’ignoraient, mais le comédien possédait la double nationalité, père américain et mère allemande… Même sa page Wikipédia ne comportait pas cette information. D’un autre côté, au vu des conneries qu’il pouvait y lire… Après son divorce, il avait ressenti le besoin de retrouver ses racines, se coupant de cette industrie qui l’excédait. Le show-biz ! Julian décapsulait une bouteille, puis une autre. Il n’avait pas grandi à Hambourg, mais y était grandement attaché. Enfant, il venait y passer ses vacances d’été. Un comble, en y pensant… Ils vivaient dans la même ville depuis deux ans. Julian attrapait les bières. Son regard s’arrêta sur la jaquette d’un DVD qui traînait là. Il ne put s’empêcher de grimacer en voyant son visage. Julian détestait se voir en photo ou là l’écran. Il ne regardait jamais les films dans lesquels il jouait. Il se souvenait bien du tournage de celui-là. Comment l’oublier ? Il y avait rencontré Alex. C’était également grâce à ce film qu’il avait connu Milo. Ils en avaient fait de belles à l’époque. Un sourire naquit sur ses lèvres, avant de s’effacer. Il se tourna vers son ami et lui tendit sa bière. D’un mouvement de tête, il indiqua ledit DVD. « Tu te souviens de la fois où on a remplacé l’eau colorée prévue pour l’une des scènes, par du whisky à 40° ? La tête de l’équipe… » Les acteurs jouant cette scène ne s’attendaient véritablement pas à trouver de l’alcool dans ces verres à liqueur. La surprise avait été au rendez-vous, suivie d’un fou rire général. Julian levait légèrement sa bière, avant de la porter à ses lèvres.
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Re: De la lumière à l'ombre [Julian]
Dim 3 Mai 2020 - 20:54


JULIAN & MILO

DE LA LUMIÈRE A L'OMBRE


Les fans, c'étaient une chose. Milo en avait lui-même du temps où il avait pas le cul coincé entre deux roues et il savait les gérer. Un sourire, une photo, trois mots échangés et c'était plié elles passaient leur chemin. C'était pas à cause de gens comme ça qu'il avait du boulot.
Non le truc vachement plus dangereux, tellement dangereux que c'en était parfois ridicule tant c'était parfois insensé tant c'était démesuré, c'étaient les groupies. ELLES servaient son gagne pain. C'étaient à cause de ces hystériques qu'il avait fini par se retrouver propulsé à la sécurité d'un tournage. Le tournage du film qui avait fait connaître Julian et hissé au rang de super star en à peine quelques secondes. Tout ça pourquoi ? Parce que des midinettes pleines d'hormones ou des ménagères frustrées avaient lu un bouquin à la con qui leur avait émoustillé le pistil... Elles avaient fantasmé à mort sur le personnage de Julian et résultat, élémentaire mon cher Watson, elles avaient tout répercuté sur son acteur casté pour interpréter ce rôle.. Bordel pauvre de lui ! Franchement si parfois ça avait pas été aussi flippant, Milo en aurait pleuré de rire. Bon ok ça lui était déjà arrivé à vrai dire mais toujours est-il qu'il n'aurait échangé sa place pour rien au monde avec son client...
Ces meufs étaient totalement tarées ! Fallait voir les plans totalement tordus qu'il avait déjoué de certaines d'entre elles qui étaient prêtes à tout pour pénétrer le tournage ou même la loge de Julian pour avoir la chance de l'approcher, ou pire... Enfin pire... tout dépendait du point de vue hein ! Lui après il jugeait pas... Y'avait des filles plutôt bien gaulées après tout. Si le côté hystéro séduisait...

Oui, il y avait une différence majeure entre fans et groupies et très clairement, ça avait été au court de ce contrat que le garde du corps s'était réellement rendu compte de la subtilité. Ça l'avait conforté dans le fait de ne pas vouloir se mettre en poste fixe avec quelqu'un si c'était pour avoir à gérer ça tous les jours.
Déjà à cette époque là ça l'avait gonflé d'accepter ce travail. Il ne l'avait fait que pour rendre service à un de ses collègues qu'il appréciait mais au final, il ne l'avait pas regretté parce qu'il s'était avéré que l'homme dont il avait la sécurité à charge n'était autre que Julian. Au début il avait tiqué, s'attendant à tomber sur un abruti à l'ego démesuré jouant les divas comme pas mal de stars de cinéma pouvaient le faire, mais au final tous deux s'étaient très vite, si ce n'était instantanément bien entendus.
Putain ce qu'ils avaient fait comme conneries tous les deux dans le dos du reste de l'équipe de tournage ! Milo ne savait pas trop pourquoi il avait acheté le dvd de ce film. Il avait pas aimé le livre. Il avait essayé de lire hein histoire de pas mourir con du coup il ne voyait pas comment il pourrait apprécier la version écran mais il l'avait fait néanmoins... Sans doute d'avantage pour ce que ça lui évoquait qu'autre chose... Ce tournage ça avait été un de ses jobs où il s'était le plus marré finalement. Il s'y était même fait un véritable ami en la personne de Julian et merde ils avaient été imaginatifs tous les deux pour pimenter le quotidien d'un tournage que tout le monde prenait beaucoup trop au sérieux ! Franchement ça avait beau être la préparation d'un truc que toute une fanbase attendait, c'était pas pour ça qu'il fallait se foutre autant de pression ! C'était oppressant et Milo avait horreur de cette ambiance. Du coup il s'était donné pour mission sacrée avec Julian d'alléger un pu tout ça !

- Ça va faire deux ans que je vis ici. Changement d'air.

Milo prit une bouteille décapsulée. Le changement d'air ouais... Il pouvait comprendre ça. Au fond Julian et lui n'étaient pas si différent sur ce point, bien que dans des circonstances différentes. Le monégasque avait appris à connaître l'acteur et il savait que la célébrité qui lui était tombée dessus du jour au lendemain lui avait énormément pesé. Qu'il cherche une retraite vers la tranquillité ne le surprenait donc pas.

- Changement d'air... répéta-t-il distraitement avant de boire une gorgé de bière.

Dans un sens il avait fait de même... Milo avait fuit à Hambourg pour échapper à tout le monde. A tous ces lèches culs et ces pots de colle qui s'étaient d'un coup agglutinés autour de lui après son accident. Il avait apprécié cette ville un jour qu'il y était venu pour une mission et il s'était dit qu'on ne viendrait pas le faire chier ici. Il était venu s'y installer afin de fuir ses proches. Fuir sa famille... C'était ouf putain ! C'était comme si tout le monde s'était donné pour mission de l'emmerder ! Il ne se passait pas UNE JOURNÉE sans qu'on vienne lui rendre visite alors que putain de bordel de merde, il voulait voir personne ! Non il allait pas bien et non ça n'irait pas mieux avec le temps ! Non il voulait pas faire d'effort pour être agréable il voulait juste qu'on lui lâche la grappe ! C'était facile pour eux de faire genre ils étaient là pour le soutenir et tout ! Que c'était aussi dur pour eux que pour lui de le voir dans cet état mais fuck no ! C'était pas aussi dur pour eux que pour lui ! C'était lui qui s'était réveillé paralysé ! Lui qui se retrouvait en fauteuil roulant ! Lui dont la vie avait été totalement bouleversée ! Eux à peine sortis de chez lui, leur existence reprenait et n plus il pouvaient faire genre ils avaient fait leur BA d la journée n venant voir l'handicapé pour l'aider à sortir la tête de l'eau. Les saintes personnes... Qu'ils aillent tous se faire foutre ! Du jour au lendemain, Milo était parti pour Hambourg sans en informer personne, par même ses parents. Sa mère avait manqué le tuer d'ailleurs lorsqu'elle avait fini par enfin le joindre au téléphone... Elle avait débarqué le lendemain à Hambourg pour le ramener par la peau du cul mais Milo n'avait pas démordu, il voulait rester là. Malgré ses réticences, elle avait fini par capituler et l'avait aidé à s'installer au mieux dans cet immense penthouse qui dominait magnifiquement la ville. Elle avait voulu rester avec lui mais là encore, l'ancien garde du corps avait catégoriquement refusé. Il s'en était sorti avec le deal d'accepter une aide à domicile et  l'appeler tous les jours...
Des termes qu'il avait un peu du mal à suivre au quotidien puisqu'il appelait quand il y pensait et tyrannisait la plupart des infirmières qui s'étaient présentées jusque là et qui en général n tenaient pas plus d'un semaine à le supporter tant il s'efforçait de son mieux à les faire déguerpir...

- Tu te souviens de la fois où on a remplacé l'eau colorée prévue pour l'une des scènes par du whisky à 40° ? La tête de l'équipe.

Merde oui, il avait zappé ça !
Grimm grimpa sur le canapé à côté de son maître et se cala sous son bras afin de recevoir des caresses. Milo glissa ses doigts dans le poil de son chien. Ça l'apaisait toujours.

- On a fini la bouteille ce soir là, se souvint-il.

La muuuuuuuuuuurge ! Il avait pioncé avec Julian dans sa caravane tellement il arrivait plus à marcher. Evidemment il avait passé le relais surveillance à un collègue resté à l'extérieur. Milo prenait très à cœur son job et il avait beau être très déconneur, en revanche en ce qui concernait son travail il était intransigeant envers lui-même et ne se laissait jamais aucune marge d'erreur. Il tenait à l'excellence en tous points et c'était aussi pour ça qu'il excellait à ce point à ce qu'il faisait.

- Tu vois toujours Alex ?

Il n'était pas en charge d'elle mais elle n'était jamais très loin, lorsque Julian était quelque part...  
Milo se surprit tout seul à poser cette question. A relancer la conversation lui qui d'habitude faisait preuve d'un talent inné pour être désagréable et faire fuir volontairement  son monde se prenait vraiment au jeu du "souviens toi du bon vieux temps" ? Il avait horreur de ça normalement de se rappeler de ce qu'il avait été autrefois et avait perdu aujourd'hui... C'était une torture pour lui.

Pourtant là avec Julian c'était différent. Il ne se l'expliquait pas vraiment mais en même temps depuis la veille avec cette fille qui avait déboulé dans sa vie comme un boulet de canon, rien ne semblait plus tout à fait normal... Alors un peu plus un pu moins !  


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Re: De la lumière à l'ombre [Julian]
Dim 10 Mai 2020 - 19:00
Julian lui lançait un rapide coup d’œil. Milo habitait Hambourg, tout comme lui... Les coïncidences existaient bel et bien, le monde ne se voulait pas si grand que cela. À bien y regarder, quelles étaient les probabilités pour qu’ils atterrissent dans la même ville ? Les chances restaient tout de même assez minces, voire ridicules. Beaucoup de gens s’étaient questionnés à son sujet. Pourquoi diable partait-il vivre dans le nord de l’Allemagne ? La plupart de ses amis ne comprenaient toujours pas. Peu importait dans le fond, il ne cherchait pas leur approbation, s’en passait sans mal. Ce qui surprenait le plus ? La distance qu’il avait veillé à maintenir avec sa famille. Sa mère et sa sœur résidaient à Ansbach, à près de 585 kilomètres de là. Quitte à revenir au pays, il aurait tout aussi bien pu rentrer chez lui. Mais non, son retour au bercail n’était pas lié à ses proches. Moins il les voyait, mieux il se portait. Alors oui, les gens s’étonnaient de ce choix, mais tant pis pour eux. Majeur, vacciné et indépendant, le brun estimait n’avoir de compte à rendre à personne. Tout cela avait un sens pour lui, là était l’essentiel. Il ne regrettait rien, Julian. Il se félicitait, plutôt. Ce déménagement était bien la seule bonne décision qu’il avait prise en l’espace de deux ans, à quelques rares exceptions. Parce qu’il les enchaînait, dernièrement, les conneries… Hambourg lui apportait un peu de répit, au milieu de la tempête et du bordel innommable qu’était sa vie. Par moments, New York lui manquait, le mal du pays le frappait. Mais le problème se posait aussi dans l’autre sens, lorsqu’il vivait encore États-Unis. C’était sa malédiction, celle d’un enfant aux deux nations. Jamais tout à fait heureux, toujours incomplet, où qu’il fut. Il avait passé la dernière décennie au pays de l’oncle Sam, il fallait bien qu’il varie un peu. Étrangement, tous les dix ans, Julian passait de l’un à l’autre, réglé comme une horloge. Cela avait commencé par le divorce de ses parents. Puis à vingt ans, il regagnait la Grosse Pomme pour y poursuivre des études dans une école d’art dramatique. Dans quelques années, il repartirait peut-être chez les américains, s’il poursuivait la "tradition". Julian ne se projetait jamais aussi loin, du moins, plus depuis les derniers événements en date. Si son palpitant continuait de la lui faire à l’envers, serait-il encore là ? Julian vivait avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Depuis le temps, il y était habitué. Sauf qu’on ne s’y faisait jamais totalement, pas lui, en tout cas. Tout naturellement, Julian en venait à se demander ce qui avait amené Milo à Hambourg. Ironiquement, il occupait la place inverse. L’ami qui s’interroge. Cela ne le regardait pas. D’ailleurs, pouvait-il seulement prétendre à ce titre ? Étaient-ils encore amis ? L’avenir le lui dirait. « C’est assez comique que nous nous retrouvions dans la même ville. » dit-il, le regard dans le vague.  Il ne voyait pas vraiment d’autre mot.

Trois ans, c’était à la fois long et court. Tout lui paraissait différent. En définitive, il s’agissait bien de cela. Julian plongeait dans le passé, emporté par quelques souvenirs. Ce film avait sacrément remué sa vie, semé le désordre. Paradoxalement, il lui devait un certain nombre de choses. Quelques portes s’étaient ouvertes. Il y avait gagné en expérience, mais aussi sur le plan humain. À l’époque, son mariage battait déjà de l’aile. Ce tournage avait été comme une planche de salut, une échappatoire, une bouffée d’air. Dans une certaine mesure, cela expliquait peut-être une part de ses bêtises. D’un autre côté, Julian était toujours le premier à déconner. C’était dans sa nature, il aimait rire et s’amuser. Pouvait-on y voir une sorte de pied de nez qu’il adressait à sa maladie ? Elle qui semblait déterminée à l’empêcher de profiter de la vie. Question métaphysique qu’il traiterait plus tard… En revanche, il ignorait si les quelques collègues de ce film avaient apprécié leurs frasques. Il doutait que leurs plaisanteries aient été au goût de tous. Il enverrait sûrement quelques cartes d’excuses, sur ses vieux jours. Cependant, il avait eu besoin de cela pour décompresser, avec cette horde de folles furieuses qui lui courait après. Chose que son épouse ne pouvait que détester. Il n’y était pour rien, mais cela avait ajouté de l’huile sur le feu. Il se souvenait avoir dû changer de caravane, afin de tromper quelques groupies trop aventureuses. Porter une bague au doigt ne vous protégeait pas des admiratrices entreprenantes.  Encore aujourd’hui, il continuait de recevoir des lettres sans équivoque, tordues, pour ne pas dire effrayantes. Fort heureusement, son adresse actuelle n’avait pas été rendue publique. Le courrier des fans transitait par le bureau de son agent. D’autres se chargeaient de l’ouvrir et de le lire pour lui. Les messages qui avaient réellement un sens lui étaient transmis.

Fichtre oui, la bouteille avait été vidée. En bons écologistes, Julian et Milo avaient veillé à ne rien gaspiller. Pour la planète, bien sûr ! Il allait la garder de côté pour une prochaine pinte, cette excuse-là.  « Fort heureusement, on trouve du café et des aspirines ici-bas. » C’était le meilleur remède qu’il connaissait contre les gueules de bois. Julian ne tournait pas ce jour-là. Dans le cas contraire, il ne serait jamais permis de boire, trop consciencieux pour cela.  

Julian restait debout, observant la vue imprenable. Il buvait sa bière, l’air songeur. Milo l’interrogea au sujet d’Alex. L’homme se tournait vers lui, hésitant. Il frayait beaucoup avec elle, sur le plateau, une entente immédiate, un coup de foudre amical. Avec le recul, ses sentiments pour elle ne s’étaient jamais tout à fait limités à cela. Il y avait toujours eu quelque chose de particulier. Seulement, il ne pouvait pas le reconnaître.  Julian avait des principes, il était droit dans ses bottes, fidèle. Même au cœur de la débâcle… Alex, oui, il la voyait encore. Il aimait à croire que quelque chose de sérieux se construisait entre eux. Parce qu’elle faisait partie de sa vie, désormais. Ils se partageaient entre Londres et Hambourg, "couple des temps modernes" relié grâce aux avions et autres nouvelles technologies. Il aimait cette femme, c’était une certitude. Pour elle, il était prêt à se mettre un coup de pied au derrière, à se remuer. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Le mental ne suivait pas forcément la volonté, il y travaillait encore. L’acteur se fendit d’un petit sourire, puis entreprit de lui répondre. « Alex ? » Julian ou le roi de l’esquive, l’homme qui n’avait pas son pareil pour contourner les questions. Il prenait un malin plaisir à faire tourner les journalistes en bourrique, sitôt qu’ils s’intéressaient un peu trop à sa vie privée ou cherchaient à glaner quelques informations sur l’intrigue d’un futur film. Présentement, Julian ne faisait que plaisanter, comme l’indiquait son sourire. Après tout, Milo le connaissait. « Désolé, on ne se refait pas. Oui, je vois toujours Alex. Elle est à Hambourg, actuellement. » Il ignorait encore combien de temps elle comptait rester. Les séparations s'avéraient difficiles. Julian expérimentait les "joies" de la distance. « J'ai aussi gardé le contact avec Astrid. » L’écrivaine à qui ils devaient le roman dont le film était tiré. Elle passait souvent sur le plateau. Milo devait aussi souvenir d’elle.

Julian prenait une autre gorgée de bière. Il dardait un regard sur Grimm, pelotonné contre son maître. Le chien semblait aussi câlin qu’Oscar. Alex et lui kidnappaient souvent le canapé. Julian n’avait alors plus qu’à s’asseoir par terre. « Grimm me rappelle un peu mon chien. Il a l'air d'être bonne patte. »
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