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 C'est pas ce que tu crois ! [Oliver]

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C'est pas ce que tu crois ! [Oliver]
Dim 28 Juil 2019 - 15:33


TONTON OLIVER & GABI

C'EST PAS CE QUE TU CROIS !


Je voulais me donner l'illusion que tout allait bien, mais en réalité rien n'allait plus... Je ne me trompais même plus moi-même... Beaucoup de choses s'étaient passées dernièrement et j'étais passée pour toutes les émotions. J'avais enfin réussi à faire en sorte que mon père soit plus présent pour moi après avoir finalement osé lui parler de ce qui m'était arrivé en boîte avec Emmerich après cette fameuse soirée où je m'étais une fois de plus violemment disputée avec lui.
Evidemment pour en arriver là, il ne m'avait pas facilité la tâche ! Il avait quand même fallu que je lui vole sa sacro sainte voiture et que j'ai un accident avec pour que monsieur mon père daigne oublier son travail un instant et s'intéresser à moi !
Mais au final, c'était ce qu'il avait fait et lorsqu'il avait appris que j'avais manqué être violée, il avait fondu en larmes avec moi avant de me promettre que tout allait changer et que cette fois, ce n'était pas des paroles en l'air.
Et ça avait été le cas. Il avait tenu sa promesse ! Depuis ce jour, j'avais l'impression de retrouver mon papa et ça me faisait un bien fou  ! Il répondait à mes messages, il parlait avec moi lorsqu'il rentrait le soir et il passait même me prendre après les cours de temps en temps pour qu'on mange ensemble ! J'étais aux anges !

Ajoutons à ça le fait que plus ça allait et plus je déchirais tout sur la glace, rendant mon coach plus que confiant même si il continuait à rien me passer afin que je ne m'endorme pas sur mes acquis et ne relâche mon travail.
Mais Alex m'avait fait modifier deux trois trucs à mon programme, ce dont je n'étais pas peu fière ! Il avait casé des figures biens plus techniques, ce qui signifiait que je progressais et que j'avais toutes mes chances pour les qualifications ! Ma chorégraphie n'avait clairement pas le level des autres "juniors" ! Il était au dessus et j'allais leur montrer à tous de quoi j'étais capable !

Puis, pour couronner le tout, j'avais fait l'amour avec Hänsel pour la première fois le jour de la Saint Valentin ! Je n'étais plus vierge, alléluia ! Ça avait été tellement parfait ! Bon si on oubliait le passage où papa avait débarqué et nous avait surpris tous les deux...
Là ça avait d'un coup été beaucoup moins drôle... Mais ENFIN je l'avais fait ! Il n'y avait pas une ombre à mon tableau. Pas une, à part le fait que Emmerich me manquait mais je restais persuadée qu'on allait se réconcilier.
Sauf que... les jours, les semaines étaient passés et je n'avais toujours aucune nouvelle de lui, ce qui me pesait énormément. J'avais beau essayer de me dire que c'était pas grave, qu'il avait déconné et s'était importé sans vouloir comprendre, que c'était tant pis pour lui, rien n'y faisait. Il me manquait.
J'avais commencé à tourner en rond, à lui en vouloir d'être aussi têtu, à me raviser et composer son numéro avant de raccrocher aussitôt, recommencé à le blâmer, mais tout ça avait fait volte face lorsqu'Ida m'avait envoyé un message pour me dire qu'il avait eu un accident et étant à l'hôpital dans un sale état suite à une baston et qu'on ignorait si il allait se réveiller. J'avais eu l'impression de me prendre un océan glacé sur la tête... La nouvelle m'était tombée dessus telle une bombe et avait sans doute été le boulet de canon achevant de faire imploser tout ce que secrètement, je contenais en moi dernièrement...

Car si il n'y avait en apparence pas une ombre au tableau, tout avait fini par voler en éclats et je me sentais totalement paumée au milieu de tout ça. Je n'arrivais plus à gérer ! De la perfection, j'étais passée à l'effet domino... Les merdes semblaient s'enchaîner depuis quelques jours...
J'allais bien ? Non je n'allais pas bien. Parce que mes parents depuis quelques temps étaient assez distants l'un envers l'autre, ce qui me nouait atrocement l'estomac. Je n'aimais pas trop ça... Je me disais que ça devait être une mauvaise passe et qu'ils allaient se rabibocher, comme toujours.
Mais si il n'y avait eu que ça ! Lors du carnaval, j'avais appris que Ida et Hänsel avaient couché ensemble. Ma meilleure amie et mon petit ami ! Pire, qu'ils l'avaient fait PENDANT notre relation même si elle n'en était encore qu'à ses débuts ! Ça m'avait brisé le cœur... Jamais je n'avais eu aussi mal de ma vie, d'autant que je ne l'avais pas appris de la bouche de l'un ou de l'autre, mais de celle de la même peste avec qui j'avais surpris Hänsel après qu'on se soit violemment brouillé suite à toute cette histoire d'exposition naturiste...
Ida et moi nous étions longuement expliquées, on avait crié, pleuré, crié encore, doublement pleuré, avant de finalement décider de laisser ça derrière nous. Dans un certain sens, nous ne savions pas encore à ce moment là qu'on allait devenir aussi proches et elle pensait que j'allais être comme toutes les autres pour Hänsel... Puis... sans doute que lui aussi... Ça m'avait fait mal mais j'avais choisi de lui pardonner. Sauf qu'en fait, même si j'aimais toujours Ida et mon chéri à qui je n'avais pas encore parlé de tout ça, chaque fois que je la regardais, je l'imaginais avec lui et inversement... Je les visualisais en train de s'embrasser... Je m'imaginais leurs corps entrelacés... Je me demandais si c'était mieux avec elle qu'avec moi... Elle avait plus d'expérience après tout... Ça me rendait dingue...
Je ne savais pas si j'allais confronter Hänsel à ce sujet puisque Ida et moi avions convenu que ce n'était pas "important"... sauf que pour moi malgré tout ce que j'avais dit, ça l'était... J'avais beau lui avoir pardonné et ne pas vouloir la perdre pour cette "erreur" qu'elle avait commise, je ne parvenais pas à oublier et ça me bouffait bien plus que je ne pouvais le montrer.
Je ne pouvais le dire à Hänsel au risque de déclencher une nouvelle dispute pour une chose que j'avais décrétée "pas grave", je ne pouvais confier mon mal être à Ida puisqu'on avait décidé de ne plus revenir sur cette histoire et que je ne voulais pas la faire culpabilisé d'avantage qu'elle ne le faisait déjà, pas plus qu'à Saskia car j'avais beau l'adorer, elle n'avait pas sa langue dans sa poche et irait direct en toucher mots aux deux principaux intéressés, ce dont je n'avais clairement pas besoin...

Non, j'aurais eu besoin d'Emmerich... Mais je n'avais plus Emmerich non plus... Emmerich était dans le comas... Il était dans le comas, je ne savais pas si il allait s'en sortir et j'étais terrorisée à l'idée de le perdre sans avoir pu lui dire à quel point je tenais à lui et à quel point notre dispute avait été futile ! Je ne voulais pas qu'il parte sans savoir ! Sans qu'on soit réconciliés !
Tout était tellement plus compliqué sans lui... J'étais obligée de porter tout ça toute seule sans pouvoir me confier à lui et cerise sur le gâteau , Swann, mon ex petit ami avait débarqué de Berlin ses sentiments pour moi sur un plateau d'argent et j'avais été obligée de le repousser, non sans avoir légèrement fauté en cédant à son baiser avant... J'aimais tellement ce mec que ça m'avait déchiré de l'intérieur d'avoir à le faire mais... qu'aurais-je pu faire d'autre ? J'avais Hänsel désormais et je l'aimais ! Swann je l'avais adoré mais la vie avait fait que...
Bon sang je revoyais ses yeux chargés de chagrin posés sur moi. Rien que ce souvenir me fit monter les larmes aux miens et me tordit les entrailles. Je m'en voulais tellement de lui avoir fait du mal ! J'avais pensé sincèrement qu'il était passé à autre chose après moi, mais ce n'était visiblement pas le cas et je me détestais de lui avoir fait ça. J'avais été naïve et d'une innocente absurde... Je le vivais très mal...
Mais là encore, impossible d'en parler à mon copain qui aurait direct pété en câble en apprenant que mon ex petit ami était en ville et que pire, j'y tenais énormément ! Etant donné comment il était jaloux possessif à l'extrême, plutôt que de m'écouter et compatir il se serait sans doute précipité direct chez Swann pour lui expliquer la vie et marquer son territoire autour de moi ! Il aurait même été capable de le frapper en lui disant de ne pas m'approcher, me regarder ou ni même respirer mon air, hors ça c'était hors de question.
Je n'étais pas trop prête à en parler à Ida non plus après ce qu'elle m'avait fait. Elle était toujours une de mes meilleures amies, mais il allait me falloir quand même un peu de temps pour digérer et pour le moment je n'étais pas prête à aller chercher du réconfort auprès d'elle.
Quant à Saskia,  je l'imaginai déjà me dire en riant de me prendre les deux ! Elle était pragmatique comme ça elle ; "deux mecs t'aiment ? Les deux sont canons ? Mais Gabi prends donc les deux pourquoi tu te prends la tête ?! Certaines personnes ont de vraies problèmes !"
Ma sulfureuse amie rousse était une personne géniale, mais c'était assez compliqué de lui faire prendre les choses au sérieux, surtout lorsqu'il s'agissait de son sujet préféré : les mecs et le sexe.

J'avais besoin d'Emmerich. Mais je n'avais plus Emmerich... Je ne l'aurais même peut-être plus jamais... Alors à force de me tourner et de me tourner encore dans mon lit, j'attrapai mon portable et filai dans ma petite planque au fin fond de mon immense dressing afin de prendre de quoi me détendre, mais à part de l'herbe j'avais plus rien.

- Et merde...

Je ne pouvais clairement pas fumer dans ma chambre ! J'avais le roi des chieurs en la personne de mon frère qui allait forcément débarquer et irait tout cafter à mes parents, auquel cas je ne donnais pas bien cher de ma vie !
A genoux parterre, je retournai la boite d'un geste nerveux, mais rien. Plus UNE petite pilule magique ! Tssss fait chier! Je récupérai mon téléphone près de moi de ma main rendue légèrement tremblante à laquelle je ne prêtai pas attention et envoyai un message... Je ne me rendis même pas compte que je transpirai légèrement et que mon cœur était en rush dans ma poitrine... J'avais besoin de ce comprimé ! Il me le fallait ou j'allais péter un plomb ! Mon stress - slash manque - ne s'apaisa que quelques secondes plus tard,  lorsque le dealer dont j'avais piqué le contact dans ceux de mon copain me répondit enfin.
Je pris un peu d'argent que je collai dans la poche arrière de mon jean enfilé à la va vite et sortis par ma fenêtre comme j'avais l'habitude de le faire lorsque je décidais de faire le mur pour sortir avec les potes contre l'avis de mes parents. L'avantage d'avoir du fric, c'était que le dealer accepta de venir près de chez moi me remettre ma petite commande. Il y avait pire que de se balader dans les beaux quartiers et je payais plus que bien alors il pouvait au moins m'éviter le déplacement jusqu'à ses ruelles super creepy sorties tout droit de Resident Evil ! J'allais le retrouver tout au bout de la résidence ultra huppée où je vivais, ni vu ni connu. C'était la première fois que je le contactais seule... D'habitude, je me fournissais directement auprès de Hänsel lorsque je le voyais ou des copains, mais là il n'était pas là et je ne voulais pas lui dire pourquoi je craquais complètement et en avais besoin tout de suite maintenant...

- Hey beauté. Tiens voilà pour toi. Je t'ai mis un petit cadeau en plus, me dit-il avec un clin d'œil.
- Merci...

Malgré l'assurance que je tentai de feindre de mon mieux, je n'étais pas vraiment à l'aise de faire ma propre transaction pour la première fois...

- Il est pas là ton homme ?
- Non et tu serais sympa de pas lui dire qu'on s'est vu, ok ?
- Contre un baiser de ces jolies lèvres, je te promets tout ce que tu veux chérie.


Je lui collai sèchement ses billets dans la main..

- Si t'es en manque d'amour paye toi quelqu'un avec ça. Je suis hors d'atteinte pour toi.
- Tu l'es pas pour Downey... Je te garantis que je peux te faire crier plus fort que lui.


Mais il commençait à me faire doucement chier celui-là !
En plus de m'embarrasser... Merci la nuit de cacher le rouge qui venait de monter à mes joues !

- Si tu veux le garder lui et ses potes comme clients tu ferais mieux d'éviter ce genre de remarque.
- Tu lui diras pas. Il sait pas que t'es là hein ?
- Qu'est-ce que tu crois le mettrait le plus en rogne ? Que je t'ai contacté sans lui ou que tu me dragues ? Ça c'est à moi, merci !


Je lui pris le sachet des mains et rebroussai chemin, le plantant là. Je comprenais pourquoi mon chéri ne voulait jamais que je rencontre ce genre de types toute seule... Ils étaient flippants ! Mais... c'était la seule fois après tout ! C'était... un cas de force majeure ! Je ne recommencerais plus. Enfin... sans doute pas...
Je pris soin de partir dans la direction opposée à ma maison par précaution histoire que le dealer ne sache pas où j'habitais, ma précieuse marchandise bien serrée dans ma paume.
J'arrivai pas à croire que je venais vraiment de faire ça... Ça me faisait un peu peur quelque part... je me sentais nerveuse et pourtant curieusement soulagée. C'était très bizarre et prise dans cette curieuse euphorie, je ne remarquai même pas que j'étais suivie...

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Re: C'est pas ce que tu crois ! [Oliver]
Mer 7 Aoû 2019 - 11:38
Ma vie est cool. Ma vie est tranquille. Ma vie est cool. Ma vie est tranquille. Voilà les deux phrases que je ne cesse de me répéter depuis que je suis sorti de ce bar. Je suis fier de moi car j'ai passé une bonne soirée à renouer avec mes amis fait lors de ma dernière cure de désintoxication et ce pendant toute une soirée sans toucher à ne serait-ce qu'une seule goûte d'alcool. Et pourtant, revoir mes anciennes connaissances réveil en moi des sentiments étrange. Comme si je n'avais plus aucune appartenance nulle part. Avant, j'avais toujours ces relations avec ces junkie, des relations intense sur le point physique mais aussi émotionnel. Nous étions tous dans la même merde mais nous nous tirions chacun vers le fond et personne n'aidait l'autre à remonter la pente. Pire encore, nous faisions tous en sorte que la pente reste glissante afin de toujours rester en bas. Mais tant que nous étions tous dans le fond du trou, c'était pas grave, non ? Au moins nous n'étions pas seul. Et nous vivions des émotions fortes et intenses.

Si bien que là, cette soirée m'a semblé fort fade. Nous avions de superbes discussions, de nombreux fous rire et nous nous aidions mutuellement à garder la tête haute. Se sentir aimer et soutenu, ça fait un bien fou. Et pourtant, en sortant du bar, j'ai cette petite impression que tout ça est irréel, que rien n'est sérieux et que toutes ces discussions sont extrêmement superficielles. Poussant un soupire, j'enfonce mes mains dans mes poches et accélère légèrement le pas.

Je ne sais pas trop ce qui m'a fait relevé la tête, fait est que lorsque mon regard se lève c'est sur une silhouette féminine qu'il se pose. Et cette silhouette, je la reconnaitraîs entre mille car elle n'appartient à personne d'autre que Gabi. Fronçant un instant les sourcils, je me demande ce qu'elle fait dehors à cette heure si avancée de la soirée et décide de simplement la surprendre.

 « Ah, Rosenthal !» m'interpelle une voix alors que j'étais entrain d'accélérer le pas. Je m'immobilise subitement, croise un instant le regard de ma nièce qui s'est retournée en même temps, avant de froncer les sourcils et me tourner vers la voix qui s'est élevé derrière moi.  « Ah, je savais bien que je te reverrais un jour » reprend l'homme sur un ton doucereux en s'avançant vers moi  « Alors ? Qu'est-ce que tu veux ? J'ai de la super bonne qui est venu en stock. Un truc d'une pureté rare et exquisité. Tu veux teste ?» demande-t-il en sortant un sachet de la poche intérieure de sa veste. L'espace d'une seconde mon corps entier a hurlé 'OUI' mais je fronce les sourcils  « Loco ...» soufflais-je  « tu gardes ta merde pour toi» grognais-je  « Eh, calmos petit chien» reprend-t-il avec un sourire en coin  « Mais tel oncle telle nièce, pas vrai ?» son regard se pose derrière moi et je sais parfaitement que c'est Gabi qu'il observe.

Fronçant les sourcils, je me retourne et interroge la jeune fille du regard  «Eh ouais, la pomme ne tombe jamais loin de son arbre » le dealer lâche un rire gras et dégueulasse qui me donne sincèrement envie de lui mettre mon poing dans la gueule. Mais au lieu de ça, je m'avance vers ma nièce, tournant le dos à Loco  « C'est vrai ? » demandais-je  « Ce qu'il dit ?» il y a, dans ma voix, un mélange de déception, d'inquiétude et de sincère interrogation. Faites que ce n'est pas vrai.
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Re: C'est pas ce que tu crois ! [Oliver]
Mer 14 Aoû 2019 - 15:17


TONTON OLIVER & GABI

C'EST PAS CE QUE TU CROIS !


La nuit était claire et contrastait drastiquement avec l'état d'esprit dans lequel j'étais... J'étais paumée, en colère, triste et encore bien d'autres choses sur lesquelles je ne savais pas vraiment mettre de nom... J'aimais pas être ainsi... Me sentir aussi vulnérable et incapable de savoir où j'en étais. C'était comme si mon cerveau était en ébullition et réfléchissait à 36 choses à la fois sans toutefois être capable de s'arrêter sur le moindre élément ! J'avais chaud, mes mains étaient moites et tremblaient, accrochée à la petite dose de "bonheur" qu'elles protégeaient des regards des passants.
J'étais pas particulièrement fière de ce que je venais de faire, mais quelque part... bah... si en fait. Si j'étais contente de l'avoir fait ! J'aurais sans doute pas du et Hänsel péterait surement un câble si jamais il avait vent de ça, mais là tout de suite j'en avais rien à faire ! Parce que c'était tellement bon cette sensation d'avoir ce pour quoi j'aurais pu vendre père et mère - ou au moins de façon certaine mon frère - quelques minutes plus tôt tant j'en avais ressenti l'envie et le besoin viscéral ! J'étais tellement apaisée de l'avoir enfin et de me dire que j'allais pouvoir en profiter dans quelques instants et me faire du bien en m'échappant dans cette fabuleuse léthargie euphorique qui me ferait oublier durant quelques heures tout ce qui me pesait beaucoup trop derrière mes sourires trompeurs...  

Il faisait assez doux et je marchais à travers les rues sans trop savoir où j'allais mais en tout cas j'y allais d'un pas décidé, mes talons hors de prix raisonnant sur l'asphalte où je me pressais. Je savais seulement que je voulais m'éloigner un maximum de la maison, ce qui était ridicule quelque part. J'avais déjà pris de la drogue dans ma chambre sans que personne ne crame jamais rien et ce soir n'aurait sûrement pas été différent vu que étant donné l'heure tardive, mes parents me pensaient sans doute sagement endormie dans mon lit depuis belle lurette. J'aurais pu donc rentrer aussi discrètement que j'étais sortie et faire mon affaire au fin fond de mon immense dressing comme à chaque fois, mais non.
Cette fois c'était différent... Mon regard levé vers le ciel étoilé dont j'avais la sensation que les étoiles et la lune me jugeaient, je déglutis et serrai fort le petit sachet entre mes doigts tremblants tout marchant encore et encore sans m'arrêter ou me retourner. Zut quoi ! Je devenais débile ! Qu'est-ce qu'elle en avait à foutre la voute céleste de mes achats du soir franchement ! Puis ça va c'était pas grand chose en plus ! C'était pas si grave... C'était que l'affaire d'une fois. Sans doute... Surement... Une curieuse sensation me tordait le ventre. J'étais soulagée d'avoir obtenue ce que je voulais, ce dont j'avais tant éprouvé le besoin tout à l'heure dans ma chambre, mais en même temps cette came là, on ne me l'avait pas donnée. Ce n'était pas un petit cadeau de mon amoureux ou des copains pour me détendre tranquille dans mon lit.
Non celle-là, pour la toute première fois je venais de me l'acheter moi-même et plus je la ressentais contre ma paume, plus j'étais pressée de la prendre et d'en sentir les effets ! Je les anticipais et me les imaginais déjà ce qui me plongeais dans un sorte d'état assez inhabituel. C'était comme si je n'avais plus que ça en tête.  C'était pas la première fois que je me droguais mais c'était cela dit vraiment inédit pour moi de ressentir une telle urgence... J'en avais toujours eu plus ou moins sous la main après tout mais là trouver ma petite boite vide m'avait fait comme paniquer ! J'avais eu la sensation de devenir dingue et là, en avoir sur moi à disposition et prête à être ingérer, m'apaisait.

J'ignorai combien de temps j'errai dans la ville. En tout cas assez pour que la fraicheur ne commence à faire frissonner ma peau si pale sous la lueur de la lune dégagée. J'étais sortie sans veste car à la base je n'avais pas vraiment prévu de partir en balade... Mais rapidement je m'étais retrouvée assez loin des quartiers chics pour rejoindre le cœur de Hambourg qui grouillait de monde, même à cette heure plus qu'avancée.
Je ne savais pas bien comment j'étais arrivée là, mais après tout c'était pas plus mal. La population ici était assez festive et sortait des bars et autres boites de nuit dans des états assez précaires. Il serait donc plus simple de me fondre dans la masse avec de la drogue.
Bon... Où est-ce que j'allais aller ? Je pouvais quand même pas faire ça au milieu de la rue et dans un club, franchement, vu ce qui m'était arrivé avec le type qui avait tenté de m'enlever pour me violer, j'étais pas vraiment chaude pour retenter le truc sans être accompagnée au moins de Häns' ! J'aurais pu aller chez lui d'ailleurs... Il m'avait toujours dit et répété que si j'avais besoin je pouvais débarquer chez lui pour me droguer mais... J'avais pas envie qu'il sache que j'avais contacté son dealer sans lui et ça risquait sortir une fois que je serais en train de planer... Hors j'avais clairement pas envie de me prendre la tête avec mon chéri ce soir et... je crois aussi que j'avais envie de faire ça toute seule avec moi-même et mes démons...
Mordillant ma lèvre inférieure comme je le faisais toujours lorsque j'étais un peu nerveuse, je m'arrêtai et observai un petit groupe de gens s'éloigner en titubant avant de décider de me glisser dans une ruelle voisine à un club que je fréquentais souvent avec les copains, sans remarquer que depuis tout ce temps, le dealer était sur mes pas avec Dieu savait quelle idée en tête.

Une fois à l'abri des regards - du moins à mon idée -, je desserrai enfin ma prise autour du précieux sachet après un coup d'œil distrait par dessus mon épaule, puis commençai à l'ouvrir pour en sortir une pilule colorée.
Comme hypnotisée, je la contemplai quelques secondes le cœur battant à 10 000 dans ma poitrine puis m'apprêtai finalement à la porter à mes lèvres, lorsque l'appel de mon nom dans mon dos me fit sursauter. J'échappai le comprimé qui tomba près de ma chaussure et me retournai pour découvrir d'abord le dealer à quelques mètres de moi :

- Ah, Rosenthal !

Putain mais il m'avait suivi jusqu'ici lui !? Puis comment il connaissait mon nom ce con ?! Je le lui avais jamais donné, Hänsel s'en était assuré et avait été plus qu'insistant sur ce point ! Il était ok pour que je me drogue - en même temps c'était lui qui m'avait initiée -, mais à la condition que je sois avec lui quand c'était le cas et que je ne donne jamais aucune info personnelle à ces types lorsqu'on était en contact avec eux !
Furibonde - et également pas vraiment rassurée - je serrai mes poings et fronçai mes sourcils, prête à lui sortir une réponse bien cinglante. La meilleure défense était l'attaque après tout ! Puis si il tentait quoique ce soit, y'avait du monde pas loin qui passait sur l'avenue principale ! J'aurais qu'à crier.

- Qu'est-ce que tu...!

Oh putain de merde ! Je réalisai alors que c'était pas à moi que cet enfoiré parlait ! C'était pas moi qu'il regardait ni à mois que son petit sourire narquois s'adressait ! Sans trop pigé ce qui était en train de se passer, je trouvai le point de son attention et là... je me figeai sur place. Blême, j'écarquillai mes grands yeux bleus en reconnaissant mon oncle qui se tenait entre nous. J'étais totalement figée, incapable d'en croire mes yeux ! C'était similaire à se prendre un seau d'eau froide sur la tronche et la torsion que je ressentit dans mon estomac manqua me faire flancher ! Putain... J'étais dans la merde ! Qu'est-ce qu'il faisait là bon sang !

- T... Tonton...?

Fait chier ! Fait chier, fait chier, fait chier ! Y'avait combien de chance sur 1000 pour qu'un truc pareil arrive sérieux ?! POURQUOI CA M’ARRIVAIT ?! J'étais à des kilomètres de la maison pour éviter mes parents et je tombais sur mon oncle dans un quartier bondé de la ville !
Ok zen Gabi... Il fallait que je reste zen ! Que je respire ! Peut-être que ça allait bien se passer ? Peut-être que ça allait passer crème, même ? Que l'autre naze allait être assez intelligent pour fermer sa bouche et m'épargner une situation super embarrassante ?
Rolala bordel pourvu qu'il la ferme... Ouh je me sentais pas bien du tout !

- Alors qu'est-ce que tu veux ? J'ai de la super bonne qui est venue en stock. Un truc d'une pureté rare et exquisité. Tu veux teste ?

Je me retins de hurler un non tonitruant à l'encontre du dealer qui voulait engrainer mon tonton alors qu'il était clean depuis quelques mois à peine et les observai tous les deux échanger sans oser intervenir, de plus en plus mal à l'aise... Malaise qui ne s'arrangea pas lorsque je réalisai qu'en fait, mon oncle avait l'air de plutôt très bien connaître ce mec... Il l'appela par son petit surnom avant de les envoyer chier lui et sa came.
Moi, je ne bougeai pas d'un cil, me mordant l'intérieur de la lèvre jusqu'au sang tant mon stress devenait intenable... J'étais toute blanche ! J'arrivais pas à croire ce qui était en train de se passer et je me sentais complètement coincée ! Si mon oncle connaissait si bien ce mec et vice versa comme ça semblait être le cas, j'étais cuite !
Mais par dessus tout, j'étais partagée entre la peur et la colère. La peur de me faire prendre bien sûr, mais aussi la colère contre ce Loco qui à ce que je devinais, était un des responsables de l'état dans lequel mon tonton avait terminé ! C'était à cause de mecs comme lui que oncle Oli était allée en désintox ! A cause de mecs comme lui que j'en avais été privée et avais manqué le perdre ! Rien que cette idée me fis darder sur Loco un regard empli de haine qui sembla d'avantage l'amuser que l'intimider. Et pour preuve, il me provoqua en lançant une petite pique pleine de sous entendu à l'intention de tonton Oli qui me prit de court :

- Tel oncle telle nièce, pas vrai ?

Putain...
Je déglutis, à deux doigts de l'apoplexie mais m'efforçai de soutenir le regard d'Oliver lorsqu'il se tourna vers moi, ses yeux d'habitude si doux sur moi à présent chargés d'interrogations. Il avança en me demandant si ce que disait l'autre con était vrai et si je l'avais pu j'aurais disparu dans le sol mais je pouvais difficilement m'échapper. Alors je fis la seule chose que je pouvais faire ; mentir.

- N'importe quoi ! protestai-je tout en glissant discrètement le sachet dans la poche arrière de mon short. Je le connais pas moi c'type ! Je sais pas qui c'est !

C'était plus ou moins vrai non ? Je l'avais déjà vu une ou deux fois chez Hänsel mais ça s'arrêtait là... C'était ce mec qui m'avait fait prendre de la drogue pour la première fois...
J'avais débarqué bouleversée chez mon amoureux au début de notre relation suite à une énorme et violente dispute avec papa et j'étais tombée au beau milieu d'une petite soirée "bonheur" comme il aimait à appeler ça...
Je m'étais d'abord contentée d'observer sans toucher, mais au fil des heures, je m'étais laissée embarquer... J'étais pas bien et j'avais voulu endormir mes nerfs et mon cerveau... Ça avait commencé par la fumette que mon chéri m'avait fait d'abord goûter d'un baiser, puis... j'avais voulu me mêler aux autres. Faire comme tout le monde. Faire comme lui... Lui montrer que j'étais pas une dégonflée et que moi aussi je pouvais m'amuser et me détendre à sa façon à lui. Alors j'avais pris la petite pilule rouge d'ecstasy... Celle qu'il n'avait pas voulu que je prenne parce que trop forte, mais que je lui avais pris des lèvres quand même avant de l'ingurgiter direct. La suite avait été bizarre... Je m'étais d'abord endormie sous les effets de la fatigue et du joint, mais je m'étais réveillée en plein milieu de la nuit en pleine crise réactive à l'ecsta qui en plus des crampes, grelottements et palpitations, m'avait fait rendre mes tripes à en pleurer... J'avais été dans un tel état que j'avais cru avoir fait ma première fois avec mon chéri sans même m'en être rendue compte... Ce qui aurait sans doute été le cas étant donné comment j'avais été chaude comme la braise après que mon amoureux m'aie mis dans la douche afin de me faire reprendre mes esprits !
Mais heureusement, je m'étais rendormie avant de saccager ce moment si important que j'avais partagé avec Hänsel depuis en pleine possession de mes moyens et que je n'aurais pas souhaité différent...

- C'est lui qui me suis dans la rue depuis tout à l'heure ! me défendis-je, de plus en plus étreinte par mon stress qui montait crescendo.

Je commençais à ressentir des trucs pas cool ! Je tremblotais, j'avais des bouffées de chaleur et je tordais ms doigts dans tous les sens alors que ma bouche se faisait pâteuse au possible !
On pouvait pas écourter tout ça franchement ?! Moi je voulais juste me poser dans un coin et prendre mon petit cacheton tranquille... Je voulais arrêter de penser ! Arrêter d'avoir mal et d'être torturée par tout ce qui dansait sans cesse dans ma tête et pesait sur mon cœur !

Je ne me voyais pas être de plus en plus accro à la drogue... Pour moi ça restait juste occasionnel. Je maîtrisais totalement. J'étais pas une addict, j'en consommais juste de temps en temps avec les copains voilà tout.
Sauf que voilà, c'était de plus en plus régulier...et j'avais pas le même organisme que les mecs. J'étais plus sensible car plus menue et moins rodée à la consommation. La mienne s'était fait très vite contrairement à eux qui en prenaient depuis des années. Puis j'étais plus menue... J'avais développé mon addiction sans m'en rendre vraiment compte, mais elle devenait de plus en plus vraie au fil des jours... Elle m'engrainait et j'y étais totalement sourde et aveugle...

- Je ferais pas ça tonton tu le sais !

Je me détestais de lui mentir... J'avais horreur de ça et je savais que c'était mal mais je voulais tellement pas qu'il sache que je faisais ça ! Etant donné son histoire par rapport aux drogues je voulais surtout pas qu'il découvre que j'avais plongé dedans moi aussi !
C'était pas si grave de toute façon ! J'étais pas comme lui l'avait été, hein ? C'était pas pareil ! C'était que... pour rire et respirer un peu de temps en temps quoi... Rien de méchant...

- Allez princesse... J'vous laisse, s'amusa Loco d'une œillade qui ne me plut pas avant de s'éloigner. Le bonjour à ton petit copain !
- Pffff il est fou lui, hein !


Je m'efforçai de rire de la façon la plus naturelle et innocente possible, mais le son qui sorti de ma bouche me fit tiquer moi-même. Bonjour l'angoisse ! Rolala fallait pas que je perde contenance !
Je toussotai et fis de mon mieux pour retrouver la maîtrise de moi même et réassurer ma voix :

- Bon bah... Je vais rentrer il est tard...

Serrant mes poings, je passai près de mon oncle avec l'intention de prendre la direction de la maison. J'espérai juste que ça se voyait pas trop, mais j'étais tendue comme un arc en vrai malgré mon apparente nonchalance forcée !


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C'est pas ce que tu crois ! [Oliver]
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