[Event 2 - Les Baumgarten] La famille nous rend plus fort

Lun 26 Mar 2018 - 4:55

31 mars 2018

Cela faisait 1 mois que la fête foraine était en ville. Les enfants, principalement Noah qui voulait faire les montagnes russes, avaient tenté de soudoyer leur mère pour qu’elle les y emmène. Elle avait décidé de céder à leur demande et leur avait annoncé le lundi qu’ils iraient en fin de semaine au parc d’attractions profiter des derniers jours. Elle voulait leur faire plaisir. Ainsi, elle avait prévu leur remettre un peu d’argent de poche afin qu’ils achètent quelques souvenirs et peut-être même un petit repas s’ils mangeaient là-bas. Ils semblaient vraiment heureux de pouvoir s’y rendre et profiter d’une journée en famille après tout ce qui s’était produit, mais elle leur cachait une petite surprise qu’elle leur avait prévue. Elle avait appelé Brecht un soir et elle avait demandé s’il voudrait les accompagner là-bas pour la journée.

- Une journée en famille. Ce serait bien pour les enfants. Non seulement cela leur ferait plaisir, mais cela leur permettait de leur donner une certaine stabilité même si la situation est délicate en ce moment. J’aimerais leur faire la surprise. Alors, tu peux garder cela pour toi? Tu peux venir nous rejoindre à l’entrée à 11h.

Ainsi, comme prévu, elle les emmena là-bas pour l’heure proposée. Tenant la main de Noah qui râlait un peu en lui rappelant qu’il avait neuf ans et en discutant avec les jumelles, la famille faisait la file pour s’acheter les tickets et les enfants ignoraient ce qui les attendait en ce dimanche matin. C’est en tendant la main pour prendre son ticket que Noah remarqua une silhouette qui attendait non loin de là. Le garçon eu un regard pétillant et il se mit à courir pour rejoindre son père et il lui sauta dans les bras.

- PAPA! Mais… qu’est-ce que tu fais là? Je pensais que tu travaillais aujourd’hui!
- Nous avons pensé que ce serait une bonne idée de passer ce temps en famille. Papa a gentiment accepté de venir nous accompagner, répondit Luzia en souriant et elle posa un regard rempli de gratitude à son époux.

Il s'était retrouvé abasourdi lorsqu'il avait reçu l'appel de Luzia. Sa femme lui proposait de la rejoindre elle et les enfants pour la fête du DOM. Merci Hambourg, c'est tout ce qu'il avait envie de dire, ou plutôt, merci à la bonne humeur de la femme qu'il avait trahie. Il avait approuvé au téléphone, il ne ratterait pas les onze heures précises pour arriver à l'entrée du lieu, où déjà beaucoup de monde se rassemblait pour atteindre le lieu d'amusement. Il avait laissé le costume trois pièces au vestiaire de son bureau, il s'était changé juste avant de partir. Autant dire qu'il avait laissé le mot qu'il ne serait pas là pour la journée, avec en échange, une bonne matinée de travail où il avait fait les activités bien redondantes qu'il aimait le moins. Il était assez de bonne humeur pour ça Brecht.
Il avait laissé la voiture, le taxi était bien plus intéressant lorsqu'il s'agissait de devoir se rendre à un endroit où il serait presque impossible de trouver une place du premier coup. Rasé de près, parfumé à soin comme pour un rendez-vous, Brecht avait revêtu une simple chemise sous une veste plus relax. Il ne les repéra pas du premier coup, il était resté planté au beau milieu de la foule naissante pour rechercher sa petite famille, mais la chevelure couleur feu de sa femme avait attiré son œil avant d'entendre la voix enfantine de son fils. « Heyy bonhomme ! » qu'il s'enthousiasma en rattrapant son fils qu'il leva comme lorsqu'il était bien plus petit. Il n'avait plus l'âge d'être porté, neuf ans, c'était déjà bien assez grand, mais Brecht était si heureux chaque fois qu'il le retrouvait, comme les filles, qu'il en faisait parfois trop – avec moins d'excès pour Zoé et Saskia qui étaient trop grandes pour supporter les frasques de leur père. Il le reposa, rejoignant les femmes de sa vie. « Et puis, pourquoi travailler quand on peut aller à la fête tous ensemble ?! » fit-il pour renforcer l'explication de celle qui était toujours bel et bien sa femme, la regardant plus amoureusement que jamais. L'espoir perdurait, il lui laissait le temps qu'il lui fallait, et Luzia avait fait un autre pas vers lui, et c'était le plus beau cadeau qu'elle puisse lui faire. Il embrassa les filles en taquinant Zoé accrochée à son smartphone, Noah accroché à lui comme s'il ne pouvait plus s'en défaire. Il déposa un baiser sur la joue de sa femme, lui laissant un regard qui voulait dire qu'il en valait plus, sauf que devant les enfants, il ne voulait pas les déstabiliser plus en tentant un rapprochement plus distinct avec sa rousse. « Merci encore de m'avoir invité. » fit-il la voix basse. Il reporta son attention de manière soudaine sur le plus jeune se sentant observé par les filles. « Tu as choisi dans quel manège tu veux aller ? Tes sœurs pourront venir avec toi ! » s'amusa-t-il de dire sachant pertinemment que les protestations des jumelles, qui suivirent étaient inévitables, et aujourd'hui, il en était heureux. Avec une rapidité voulue, il paya la place de tous lorsque vint leur tour de donner ce qu'il fallait pour entrer.

Voir son fils courir vers son père et ce dernier le soulever malgré son poids fit sourire Luzia en regardant le spectacle. Elle était attendrie par cette vision si mignonne. Peut-être que Brecht avait été con durant deux mois, elle ne pouvait pas lui enlever le fait qu’il était un bon père pour ses enfants. Il travaillait beaucoup, mais il avait été prêt à se mettre absent pour passer une heure ou deux avec sa famille dans un parc d’attractions. Ce ne serait pas n’importe qui qui s’absenterait comme ça pour passer du temps avec sa famille. Lui, il était un père exemplaire qui aimait ses enfants plus que tout. Pas parfait, mais il faisait de son mieux.

- Ce n’est rien. C’est normal. Ils voulaient te voir, hein, mes chéris?

Le petit Noah approuve vivement avant que son père propose qu’il y aille avec ses grandes sœurs. Il semble déçu d’avoir des chaperons, mais il accepte son sort comme ils rentrent dans le parc. Luzia sourit en voyant les filles entraîner leur frère avec elles et elle pose son regard sur son mari.

- Tu es très beau aujourd’hui… J’avais presque oubliée ce que tu étais beau sans barbe même si elle te va très bien aussi!, elle dit avec amusement.

D’un coup, la rouquine remarqua un stand de barbe à papa. Elle se passa la langue sur ses lèvres et elle se dépêcha d’aller s’en acheter une et elle mordit rapidement dedans comme une gamine accro aux sucreries. Elle ferma les yeux en laissant fondre le filet de sucre sur sa langue et elle soupira de bonheur.

- Trop bon, trop bon! Tu en veux?!, elle demanda en tendant son dessert vers son mari.

Elle l’invita à venir s’asseoir avec elle sur un banc et elle lui sourit.

- Ça me manquait ces sorties en familles… Permettre aux enfants de s’amuser pendant que nous pouvons enfin nous reposer, elle dit en riant.

Elle était blanche d’un coup, puis soudain elle se sentait mal, nauséeuse… Elle se tint le ventre en grimaçant un peu avant de courir vers une poubelle où elle vomit. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu manger?!

Il ne pouvait pas croire que la famille avait pu se réunir si vite, comme si rien ne s'était passé, comme si ces derniers mois n'avaient pas existé. Et pourtant. Il avançait comme il le pouvait, sa femme semblant enterrer la hache de guerre. Elle était belle, souriante, il lui semblait que chaque fois qu'il posait de nouveau ses yeux sur elle, Luzia brillait d'un nouvel éclat, et les absences de l'un et de l'autre, mais surtout celles de sa femme, avaient laissé planer le doute.
Aujourd'hui, elle était là, les enfants aussi. Les filles s'éloignèrent avec leur frère, il les regarda un instant avant de se retrouver seul - mais pas tant que ça parmi la foule - avec celle qui était encore bel et bien son épouse. Lorsqu'elle le complimenta sur le fait qu'il soit rasé de près, il passa sa main de long en large de son menton. « Mais c'est pour madame que j'ai fais un effort ! » sans dire non plus qu'elle lui redonnait le moral, et qu'il se sentait l'envie d'être plus présentable pour elle.

Elle se précipita alors vers un stand de barbe à papa, bien plus vite que lui n'avait pu la suivre. Luzia lui en propose aussitôt avoir gouté au délice sucré ave fougue. C'était ce qui l'avait fait l'aimer tout de suite. Elle était pétillante et enjoué, belle et vive, elle avait eu raison de son coeur rien que pour ça dès la première rencontre. Il n'est pas bien certain de la coopération de ses dents, ayant repoussé encore trop longtemps ses rendez-vous chez le dentiste ces dernières semaines, pour un client, pour un autre... « Si tu me tentes. » s'amuse-t-il avant de l'imiter dans le même mouvement pour croquer dans le sucre.

C'était bien plus difficile lorsque les enfants étaient plus petits et qu'ils ne pouvaient pas veiller l'un sur l'autre. Si Brecht adorait ses enfants qui lui manquaient plus que tout ces derniers temps, il rêvait aussi beaucoup de têtes à têtes avec sa femme. C'était elle qu'il fallait qu'il séduise à nouveau. Il remarqua qu'elle prenait un teint de porcelaine – plus qu'à son habitude – avant qu'elle ne parte rejeter dans une poubelle. Il lui retint ses cheveux, mine inquiète soudain gravée dans ses traits. « Comment tu te sens ? » Il accusa intérieurement la barbe à papa d'avoir quelque chose à voir là-dedans. « Viens, reviens t'asseoir. » qu'il fait l'accompagnant, prêt à la réceptionner si elle faisait un malaise.

Luzia ne s’était pas sentie aussi à l’envers depuis… Et bien, elle ne savait plus. Elle avait eu une envie soudaine de dégobiller et comme elle ne voulait pas rendre sa barbe à papa sur les souliers de son mari, elle opta pour la poubelle la plus proche. Elle ne comprenait pas du tout comment une friandise aussi innocente avait pu lui retourner l’estomac de cette manière et encore moins pourquoi elle avait eu ce malaise pendant que Bretch semblait aller comme un charme puisqu’il prenait le temps de lui soulever les cheveux pendant qu’elle vomissait son repas. Un peu honteuse du spectacle qu’elle avait offert aux autres clients et aux employés de la fête foraine, la rousse s’était dirigée péniblement vers un banc et s’y était laissé tomber en soupirant. Elle reprenait doucement des couleurs pendant qu’elle repensait à ce qu’elle avait pu manger ou boire avant de venir. Elle se sentait soudainement mieux plus les secondes passaient. D’habitude, une indigestion troublait le ventre pendant plus longtemps que ça…

- Ça va… C’est déjà passé. Je suis désolé, mais vraiment désolé de l’inconvénient… C’était censé être un jour pour faire la paix et pas pour rendre ça plus gênant encore. Toi, est-ce que ça va? Parce que si c’est la barbe à papa, tu risques de te sentir mal aussi…

Quoique cela lui semblait tellement improbable. Elle ne pouvait pas avoir un le temps de digéré ce qu’elle avait mangé, alors comment…? Soudain, elle écarquilla les yeux en réfléchissant. Elle avait été super raisonnable dans ce qu’elle avait bu et mangée. Quelque chose lui avait échappé et elle n’y avait pas pensé depuis. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas eu ses règles… Inquiète, elle se mit à compter rapidement dans sa tête pour se rendre compte que cela correspondait avec le bal où elle… avait revu son époux. Non… Non, ce n’était pas possible! Affolée, elle se mit à jouer avec ses doigts.

- Je… Je ne vais pas très bien. Tu voudrais bien.. M’emmener à la pharmacie. Je n’ai pas de médicament pour les nausées. J’ai trop peur de vomir à nouveau pour prendre le volant. Je donnerais les clés aux filles pour qu’elles rentrent.

Ce qu’elle ne lui disait pas, c’était qu’elle était trop nerveuse pour conduire et qu’elle n’allait pas s’acheter des médicaments, mais un test de grossesse.

Il n'avait pas fait attention aux personnes qui pouvaient les regarder, lui ne voyait que Luzia. Elle n'était pas bien, elle était malade, et comme chaque fois que cela arrivait, il n'était pas très à l'aise sur le fait de ne pouvoir rien faire de plus que de l'amener chez le médecin ou en appeler un pour qu'il vienne. Pour les enfants, il était encore pire, et pour quoi que ce soit, il refusait toute auto-médication qui pouvait être dangereuse. Il la raccompagne au banc, bien qu'elle n'ait pas de problèmes pour marcher. « Ne t'excuses pas, c'est pas une chose qu'on peut prévoir à l'avance... Oui, ça va même très bien, je doute que ça ne vienne de la barbe à papa... tu as sans doute mangé quelque chose de pas très frais avant de venir ? » Ils ne partageaient plus leurs repas, ou quelques rares seulement, et ça le peinait de ne pas savoir. C'était peut-être déjà passé, un problème d'estomac passager, qui voulait troubler la fête. Mais elle intervint presque aussitôt, un peu plus affolé. Lui ne voyait rien, ne comprenait pas grand chose non plus, les rapprochements mathématiques et les idées de grossesses étaient beaucoup trop loin de son esprit pour qu'il ne se doute de quelque chose. Il s'inquiéta d'autant plus qu'elle lui disait ne pas aller très bien. Mais qu'est ce qu'elle pouvait bien couver ?
« Attends, j'appelle vite les filles pour qu'elles... elles sont là... » Il lui prend les clés pour les donner à l'une des jumelles pendant que l'autre court au derrière de son frère, explique vite la situation en déclinant la proposition qu'elles viennent avec eux plutôt que de profiter de la fête. « Tu ne préfèrerais pas qu'on aille voir un médecin ? Ca ne me plait pas que tu sois comme ça... » fait-il aussitôt être revenu près d'elle pour qu'ils rejoignent sa voiture. Le médecin ne masquerait pas seulement les symptômes, il les interprêteraient. « Tu n'as que les vomissements, ou tu ressens aussi une douleur ? » il ciblait une gastro, s'improvisant docteur en cherchant les plus petites choses sur lesquelles mettre la culpabilité. Il ouvre le véhicule de loin, la lumière des phares clignotant alors qu'ils arrivent à sa hauteur.

Luzia avait laissé son mari appeler les filles et elle l’avait suivi jusqu’à la voiture dans un grand silence. Elle se retenait de pleurer afin d’éviter que son mari s’inquiète. Elle s’empêchait aussi d’avoir une crise de nerfs. Il ne méritait pas qu’elle lui hurle dessus parce qu’elle stressait et avait peur de la suite. Elle avait seulement besoin d’acheter ce dont elle avait besoin à la pharmacie avant d’aller s’isoler chez elle, dans la salle de bain, là où personne ne la presserait de questions. Elle n’en voulait aucunement à Bretch et elle lui était reconnaissante de s’inquiéter autant pour elle, mais elle avait besoin d’être seule et d’avaler ce qu’elle allait apprendre dans son coin sans qu’on la dérange. Il était rare que la rouquine veuille de la solitude, mais ce moment était difficile pour elle.

- Non… Non je n’ai pas mal. Emmène-moi à la pharmacie, je n’ai pas besoin de voir le docteur. Je suis sûr que cela va passer avec du sirop contre les nausées.

La rouquine pris place dans la voiture du côté passager en serrant son sac contre elle, nerveuse de ce que ce test pourrait lui apprendre. Que ferait-elle si elle était… enceinte? Évidemment, elle ne pourrait pas avorter, ça restait son enfant, mais pourrait-elle se le pardonner d’élever un nouveau petit être en plein milieu d’un divorce?

- Je t’en assure, dit-elle pendant qu’ils roulaient, tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour moi. Ce n’est rien de plus que des nausées. Si je sens que ça ne va pas mieux, je t’appellerais. Est-ce que ça te va comme ça?

Une fois arrivée devant le commerce, la rouquine se dépêcha à entrer dans le magasin en espérant que son mari ne la suivrait pas et elle ne se dirigea pas dans la section des médicaments, mais celle où se trouvaient les tests de grossesse. Elle prit la même marque lui ayant annoncé sa première grossesse et elle alla payer. Elle retint un juron en voyant que le sac de plastique était transparent. Ne voulant pas qu’il remarque que ce n’était pas la bonne boîte qu’elle avait prise, elle mit son achat dans son sac et elle rejoint la voiture aussi rapidement. Ironiquement, elle avait plus peur de devoir annoncer à son époux qu’elle était enceinte que d’être enceinte en soit.

- Merci… Ce n’était pas ton rôle, mais tu m’as bien aidé aujourd’hui… J’aimerais rentrer maintenant si cela ne te dérange pas. Je suis fatiguée.

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