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 Les étoiles brillent plus fort en hiver ಎ IRIS ༝ NINA

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Les étoiles brillent plus fort en hiver ಎ IRIS ༝ NINA
Mer 29 Déc 2021 - 6:53
Les étoiles brillent plus fort en hiver



Appartement d'Isabella Vahid ༝ 25 décembre 2021 ༝ 12h15


« La magie de Noël n'est pas un simple fait commercial. Les gens ont besoin de rêver, de sortir de leur quotidien, d'être emportés loin dans l'imagination, de respirer les odeurs de cannelle, de feux de cheminée, ils ont besoin de chaleur, de couleurs et de baisers sous le gui. » — Les Étoiles brillent plus fort en hiver, Sophie Jomain.

I R I S  ☩  N I N A



Depuis la venue au monde d'Elias, Noël avait retrouvé toute sa splendeur. La magie était à nouveau au rendez-vous et, pour Nina, rien n’était plus beau que de voir les yeux de son fils briller à l’idée du passage du Père Noël. Pour cette raison, la jeune mère mettait son cœur à l'ouvrage pour rendre le mois de décembre mémorable. Dès le dernier week-end de novembre, le sapin était dressé dans le salon et les décorations fleurissaient dans la maison. Au premier jour du dernier mois de l’année, son fils avait le plaisir d’entamer son calendrier de l’avent confectionné par ses soins. Il y trouvait à l’intérieur des biscuits ou chocolats faits maison, ainsi qu’une petite babiole pour le faire patienter jusqu’au grand jour.

L’arrivée des vacances avait entraîné un nouveau rythme et l’excitation d’Elias s’en était fait ressentir. Outre la présence en ville de sa tante qu’il avait si souvent rêvé de rencontrer et qui contribuait à son état d’euphorie générale, le petit garçon était le premier à passer ses chaussures pour partir à la patinoire ou au marché de Noël. Les journées à rallonge et le froid ne semblaient pas avoir raison de lui : Elias traînait sa grand-mère et sa mère partout, se régalait de bretzels chauds et s’émerveillait devant les lumières de la ville. Le mettre au lit était de plus en plus difficile, au point où il avait passé son après-midi du vingt-quatre à aider sa mère dans la confection du dîner du réveillon.

Bien que la sieste soit passée à la trappe, c’était tout de même un garçon en forme qui avait accueilli Isabella en début de soirée. Comme à leur habitude depuis trois ans maintenant, mère, fille et petit-fils passaient leur réveillon tous les trois. Cette année aurait pu être différente, avec la présence en ville d’Iris, mais Nina s’était efforcée de ne pas y penser. Elle voyait déjà sa sœur le lendemain, cela était amplement suffisant. Le réveillon à trois, Nina y tenait comme certains tiennent à la bûche de Noël. Aussi, elle n’avait pas même questionné sa mère sur les activités d’Iris en cette soirée du vingt-quatre et s’était contentée de la vivre comme si sa sœur était demeurée à l’autre bout du monde. La fatigue avait finalement eu raison d'Elias avant le départ d'Oma et c'était dans un silence de Cathédrale que Nina l'avait porté jusqu'à son lit.

Lorsque le petit garçon avait rouvert les yeux, le petit matin se levait. Ce jour nouveau avait une signification toute particulière qu'il était loin d'avoir oublié : le Père Noël était passé durant la nuit. Il n'avait fallu qu'une minute à Elias pour se lever et courir jusqu'à la chambre de sa mère. Malgré l'heure matinale, Nina était réveillée et avait embrassé son fils avant de le suivre jusqu'au salon. Derrière son appareil photo, Nina avait immortalisé la découverte des cadeaux au pied du sapin et l'émerveillement de son fils face au verre de lait vide qu'il avait laissé pour le vieil homme. Le déballage des paquets avait pu commencer : jouets en bois, cadeaux artisanaux, kit de dessins... Elias avait pris connaissance de chaque présent avec son entrain singulier, avant que Nina n'ouvre à son tour les siens. Là aussi, cela résultait d'une entente avec sa mère qui déposait, le vingt-quatre au soir, un ou deux paquets pour Nina, de sorte à conserver la magie de Noël et à montrer à Elias que le Père Noël passait également pour sa mère.

Un petit-déjeuner léger plus tard, et mère et fils s'étaient préparés pour la suite de la journée. Aux alentours de 11h30, c'était chez Oma qu'ils arrivaient, tous deux dans leur nouvelle chemise. L'excitation d'Elias était à son comble, au point où il entra en trombe dans l'appartement d'Isabella pour courir vers le sapin.

« Elias !, l'interpella Nina. Tu dis bonjour et tu attends qu'on aille tous au sapin. »

Il n'avait pas fallut plus qu'un regard échangé avec sa sœur pour que Nina se raidisse. Déjà, elle se sentait mal à l'aise. Pour autant, elle s'essaya de ne rien montrer en lui faisant la bise, avant de prendre sa mère dans ses bras et de lui murmurer un « merci » pour les cadeaux qu'elle avait déjà ouvert de sa part. Pendant ce temps-là, Elias accapara Iris, puis, lorsque le champ fut libre, se hissa dans les bras de sa grand-mère pour l'embrasser à son tour.

– « C'est bon ? », s'enquit-il finalement en regardant les trois femmes Vahid.

L'approbation fut donnée et le quatuor se rendit au sapin. Pour la deuxième fois, Iris assistait à ce qu'était la vie de sa mère, de sa sœur et de son neveu depuis trois ans et demi. Elias déballa son cadeau avant d'attraper un paquet et de l'emmener à sa tante.

– « Maman m'a dit qu'il est pour toi. »

À l'intérieur du paquet, Iris put découvrir un fin bracelet confectionné par une créatrice de la ville que Nina avait spécialement choisit pour elle. L'aînée se garda cependant bien de le dire, bien qu'elle dut acquiescer aux paroles de sa mère quand elle informa Iris que ce cadeau était celui que Nina avait commandé au Père Noël pour elle.

Une bonne demi-heure plus tard, les cadeaux étaient ouverts et les emballages jetés. Elias étalait déjà les pièces de son puzzle sur le tapis, alors qu'Isabella proposa de commencer l'apéritif.

« Sans vouloir vous commander, vous voudriez bien aller chercher ce qu'il y a dans la cuisine ? Et le vin blanc au frigo. »

Si le regard de Nina implorait sa mère de ne pas l'envoyer seule en cuisine avec Iris, Isabella ne voulut rien savoir. Elle fit tout de même en sorte de gagner quelques minutes en allumant une bougie au centre de la table.

« Pour papa. », dit-elle tout haut.

L'instant d'après, Nina suivait Iris jusqu'à la cuisine. Elle fut la première à se réfugier, tête dans le frigo, pour sortir les mets de l'apéritif, sans oublier le vin blanc. Était-il permis qu'elle s'enivre pour vivre moins difficilement ce Noël qui lui imposait la présence de sa sœur ? Ce fut avec sérieux qu'elle considéra la question en refermant la porte du frigo et en adressant un regard à sa sœur.

« On a tout ? », demanda-t-elle, espérant avoir le feu vert pour retourner au salon.


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Sam 15 Jan 2022 - 10:04
Les étoiles brillent plus fort en hiver



Appartement d'Isabella Vahid ༝ 25 décembre 2021 ༝ 12h15

« La magie de Noël n'est pas un simple fait commercial. Les gens ont besoin de rêver, de sortir de leur quotidien, d'être emportés loin dans l'imagination, de respirer les odeurs de cannelle, de feux de cheminée, ils ont besoin de chaleur, de couleurs et de baisers sous le gui. » — Les Étoiles brillent plus fort en hiver, Sophie Jomain.

I R I S  ☩  N I N A




Les fêtes ont une drôle de saveur cette année. Tu n'en es pas surprise, même si tu ne savais pas vraiment à quoi t'attendre en revenant pile à cette période. Tu n'y avais même pas vraiment réfléchi. Pour toi, ces dernières années, Noël se résumait à une soirée bien arrosée avec ton colocataire et un appel vidéo avec ta mère à une heure qui collait avec les deux fuseaux horaires. Rien qui ne nécessitait beaucoup de préparation, en somme. Mais en revenant en Allemagne, tu avais dit au revoir à tes rêves tout comme tu avais dit au revoir à Josh et sans surprise compte tenu de l'accueil que t'avait réservé ta soeur, tu t'es retrouvée sans plan pour le 24 décembre. Sans plan ou presque, car Anaëlle a finalement volé à ton secours. C'est ainsi que tu t'es retrouvée auprès des Renard pour cette soirée familiale. Et même si tu as passé une excellente soirée et que tu as ajouté ce moment à la longue liste de choses pour lesquelles tu es redevable à la rouquine, fêter Noël dans sa famille n'était pas tout à fait pareil que fêter Noël avec les tiens. Une frontière de plus qui s'est érigée entre ta vie passée et celle que tu mènes à présent. Encore un prix que tu payes pour avoir migré aux Etats-Unis au pire des moments.

Mais tu retrouves les Vahid le 25 décembre. Lorsque ta mère t'a invité, tu as accepté avec plaisir. Tu sais pourtant que Nina ne sera pas ravie. Mais tu t'accroches à Isabella et à Elias. Au moins seront-ils heureux de te voir, eux. Au moins lui donneront-ils l'impression qu'elle est la bienvenue et qu'elle a sa place autour de cette table. Fidèle à lui-même, le petit garçon te le fait même sentir dès qu'il débarque. Sa mère et lui sont le jour et la nuit, à cet instant. La chaleur d'un côté, personnifiée par l'étreinte joyeuse de l'enfant, et la distance de l'autre, incarnée par la bise rapide de l'aînée. Pour autant, tu fais un effort. Tu ne boudes pas. Tu adresses même un sourire à l'assemblée. Vraiment, tu essayes. Tu fais de ton mieux. Tu en profites même pour tendre tes paquets aux invités.

- Le père Noël est passé chez moi aussi, affirmes-tu à Elias quand tu poses devant lui un cadeau.

Dans la boite se trouvent un livre sur les dinosaures et un kit qui permet de déterrer des ossements à construire ensuite pour obtenir un squelette de tyrannosaure. Tu dois bien reconnaître que tu as un peu de mal à trouver quelque chose pour le petit garçon. Toi, tu ne sais pas ce que veulent les enfants, et encore moins quand ils ont moins de cinq ans. Tu ferais une piètre vendeuse, si tu travaillais pour un magasin de jouets. Mais tu as tenu à trouver le présent toi-même, choisissant finalement de faire un clin d'œil à l'après-midi de ta rencontre avec Elias, celle où tu l'as fait rire aux éclats avec tes imitations un peu bancales d'un dinosaure. Quant à Nina, tu aurais aimé te débrouiller seule également mais force est de constater que la distance ne t'a pas aidé. Incapable de dire ce qu'aime ta sœur, tu t'es finalement appuyée sur votre mère, l'appelant au secours. De bons conseils, c'est elle qui t'a suggéré de prendre une place de spectacle à Nina. Et parce que dans ce domaine, tu es meilleure que pour choisir un jouet, tu as finalement opté pour un spectacle humoristique et glissé la place dans une enveloppe que tu as pris le temps de décorer. Nina semble avoir les mêmes efforts, elle aussi, puisqu'Elias te tend une boite que tu déballes, découvrant un bracelet que ta soeur a visiblement choisi elle-même, ou du moins c'est ce que tu lis à travers la précision apportée par Isabella.

- Merci beaucoup, adresses-tu à ta sœur avant d'attraper le fin bracelet entre tes doigts et de le passer autour de ton poignet.

Tu baisses les yeux sur le bijou. Tu ne sais pas s'il faut le prendre comme un premier pas vers la rédemption, mais tu décides de l'interpréter comme tel. Alors ça t'encourage à continuer tes efforts, qu'importe la froideur de ton aînée. D'autant plus que pour le moment, aucun incident n'est à déplorer. Nina n'a pas cherché à t'assassiner, ni à t'exclure. Tu n'as pas vraiment besoin d'elle pour ça de toute façon. Tu te sens déjà suffisamment à part quand tu les regardes, Elias, maman et elle. Petit trio aux habitudes bien rodées. Mais Isabella Vahid n'a pas dit son dernier mot et tu comprends qu'elle ne cessera jamais de te réintégrer au groupe lorsqu'elle t'envoie à la cuisine avec Nina. Parce que tu es déterminée à reprendre ta place dans la famille, tu te lèves la première et tu t'apprêtes à te diriger vers l'autre pièce quand ton attention est ramenée sur la table où ta sœur allume une bougie. Lorsqu'elle mentionne votre père, ton cœur se serre. Tout serait tellement plus simple s'il était encore là. Tu as soudainement envie de pleurer, mais tu te retiens, hochant doucement la tête avant de reprendre ta route.

Dans la cuisine, tu laisses Nina prendre les devants dans le frigo et tu t'attèles à récupérer les différents ustensiles. Le tire-bouchon pour le vin, les grandes cuillères pour les grands plats, les cure-dents pour les amuse-bouches... Mais ce n'est pas vraiment chez toi, ici. Tu n'as toujours pas pris tes marques dans l'appartement si différent de la maison familiale. Alors lorsque Nina sort la tête du frigo et t'interroges, tu mordilles ta lèvre avant de laisser voir ton désarroi.

- Euh, non... Je- je sais pas où se trouvent le tire-bouchon et les cure-dents.

Parce qu'il n'y a que ta soeur qui peut vraiment y faire quelque chose, tu aides en la débarrassant de toutes les choses qu'elle tenait, lui laissant ainsi les mains libres pour partir à la recherche de ce que tu n'as pas été fichu de trouver.

- J'ai cru comprendre que c'était toi, le Père Noël alors, merci encore pour le cadeau. T'étais pas obligée.


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Re: Les étoiles brillent plus fort en hiver ಎ IRIS ༝ NINA
Jeu 3 Fév 2022 - 5:45
Les étoiles brillent plus fort en hiver



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« La magie de Noël n'est pas un simple fait commercial. Les gens ont besoin de rêver, de sortir de leur quotidien, d'être emportés loin dans l'imagination, de respirer les odeurs de cannelle, de feux de cheminée, ils ont besoin de chaleur, de couleurs et de baisers sous le gui. » — Les Étoiles brillent plus fort en hiver, Sophie Jomain.

I R I S  ☩  N I N A


Elias faisait partie de ces enfants curieux. Ces enfants qui, dès leur plus jeune âge, se questionnent sur le pourquoi du comment. Ses questions n’étaient jamais désintéressées et les réponses qui lui étaient portées étaient écoutées avec attention, pour ne pas dire étudiées avec sérieux. Comme il pouvait poser une question sur le sens de l’argent à la pompe à essence, il était à même de s’intéresser à l’origine géographique d’une espèce de plante ou de tout autre sujet qui lui était soumis. Sur ce point, l’adage « les chiens ne font pas des chats » prenait tout son sens. Nina elle-même était – et avait toujours été – ainsi. Si, au fil du temps, ses centres d’intérêts s’étaient affinés, il n’en demeurait pas moins qu’elle gardait une oreille ouverte à toute chose qui lui était soumise et sur laquelle elle n’avait pas de grandes connaissances. À titre d’exemple, elle se rendrait au spectacle de cette humoriste dont elle venait de recevoir un billet et qu’elle ne connaissait pas sans idée préconçue, sans même chercher moult informations sur elle, afin de se forger sa propre opinion sur sa capacité à faire rire un auditoire et, plus spécifiquement, à la faire rire elle. Aussi, ce fut bien un regard de remerciement qu’elle adressa à sa sœur avant de déposer l’enveloppe sur le buffet du salon, à proximité de son téléphone portable. Elle aurait bien ajouté que ce n’était vraiment pas la peine, Noël l’obligeait à rester courtoise et à ne pas mettre plus de distance avec Iris qu’elle n’en imposait déjà.

Aussi, l’attention de la trentenaire se reporta rapidement sur Elias. Sans grand étonnement, elle le vit rapidement plonger dans ses découvertes de Noël, étudiant ses cadeaux avec ses grands yeux émerveillés, avant de s’emparer précisément du livre sur les dinosaures. Page par page, avec une délicatesse qu’il avait très probablement aussi héritée de sa mère, il observait les différents dessins. Lorsque sa curiosité passa dans la jauge maximale, il se releva du tapis pour rejoindre sa grand-mère, le livre tenu fermement entre ses deux mains, comme si ce bien était le plus précieux qu’il avait.

Isabella venait de commander ses filles et d’adresser un sourire reconnaissant à son aînée pour la bougie qui était désormais allumée au centre de la table, lorsqu’elle dut lire les noms des différents dinosaures à Elias. Aussi, les tyrannosaures, tricératops, et autres terribles lézards furent les seules choses qui chatouillaient les oreilles de Nina depuis la cuisine où elle s’était rendue à contrecœur avec sa sœur. La Iris qu’elle avait connue faisait-elle partie de ces espèces qui avaient disparues ? En tout cas, ce Noël finirait peut-être dans la catégorie des souvenirs oubliés si elle parvenait à s’installer près de la bouteille de vin et à mettre à exécution son plan : s’enivrer suffisamment pour faire passer plus rapidement cette pénible journée qui s’annonçait. Ah, si seulement tout était si simple…

Un regard par derrière la porte du frigo et l’air penaud d’Iris ramenait Nina à cette réalité qu’elle n’aimait pas : sa sœur était ici et elle n’avait d’autre choix que de faire avec. Le tableau que sa mère affichait dans la cuisine, transcrivant une citation de Goethe, allait même jusqu’à lui indiquer la marche à suivre : « On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin ». Noël devait peut-être être ce point de départ vers le pardon mutuel, vers la rédemption. Peut-être que Nina et Iris avaient encore la capacité de rendre le lendemain plus beau, malgré les apparences décourageantes. Aussi, plutôt que de lever les yeux au ciel et de se hâter de récupérer les ustensiles en lieu et place de sa sœur, Nina prit le temps de poser les apéritifs et l’entrée sur le plateau disposé sur la table de la cuisine, et d’indiquer le rangement de chaque chose à Iris qui, dans un premier temps, avait pris l’initiative de lui laisser faire.

« Le tire-bouchon est dans le placard de droite, en bas, à côté des saladiers en verre. Oui, ce machin. C’est un tire-bouchon électrique qu’elle a trouvé sur une foire. Si tu veux mon avis, je pense qu’elle s’est un peu fait avoir ; ce n’est pas si révolutionnaire que cela et ça ne vaut certainement pas son prix. », expliqua Nina qui obtempéra pour partager un moment de la vie qu'elle avait continué de vivre avec sa mère. « Elle a conservé les pics apéritifs cactus qu’on adorait quand on était petites, si tu veux. Tout en haut, à côté des verres à digestif. », poursuivit-elle en indiquant cette fois-ci la porte du placard en hauteur.

Nina pouvait à tout le moins essayer. Essayer de se montrer moins froide, moins mauvaise, envers sa sœur. Après tout, elle en restait convaincue : Iris et Hambourg faisaient un aussi mauvais mélange que de la confiture de figues sur du saumon fumé et cela ne pouvait pas perdurer. D’ici quelques jours, semaines tout au plus, sa sœur repartirait pour de nouvelles aventures. Aussi, pour Isabella et pour Elias, Nina devait sans doute mettre de l’eau dans son vin. Sans devenir la meilleure amie d’Iris, elle pouvait à tout le moins essayer d’être moins hermétique et de ne causer aucun tort à ceux qu’elle aimait en ce jour de fête. Noël était spécial, Noël était une fête de famille où les membres expriment leur amour. Et, surtout, Noël était la fête préférée de feu Erik Vahid.

Sans promesse de réussir, Nina attendit qu’Iris ait tout ce dont elle avait besoin à sa disposition, avant de mettre la bouteille de vin blanc dans ses mains avec le service apéritif, avant de s’emparer du plateau qui comportait diverses entrées pour satisfaire les goûts de chacun. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter la cuisine, les remerciements d’Iris tombèrent. Sans pouvoir l’expliquer, ils saisirent l’aînée des deux sœurs, qui se contenta d’un bref haussement d’épaule, l’air faussement détaché.

« Toi non plus. »

Ce fut tout ce qu’elle trouva à dire avant de rejoindre la pièce de vie. Chez une Nina blessée, cela équivalait à des remerciements. La découverte des dinosaures s’arrêta là, alors que chacun s’installa à table. Le vin fut servi et l’apéritif fut grignoté. Les pics en forme de cactus, la bougie pour Erik et son absence plus que jamais pesante tournèrent le ventre de Nina. Les éclats de rire d’Isabella n’avaient pas leur tonalité d’antan ; même ses habituels éclairs aux langoustines n’avaient pas la même saveur.

« Il me manque. », lança-t-elle en coupant la parole de sa mère, alors que la bougie venait de s’éteindre devant elle. « Je ne sais pas depuis quand c’est devenu tabou de parler de papa, mais on n’a même pas eu un mot pour lui aujourd’hui et il me manque. », reprit-elle en essayant de contrôler les larmes qui lui montaient aux yeux.


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Re: Les étoiles brillent plus fort en hiver ಎ IRIS ༝ NINA
Dim 13 Mar 2022 - 13:45
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« La magie de Noël n'est pas un simple fait commercial. Les gens ont besoin de rêver, de sortir de leur quotidien, d'être emportés loin dans l'imagination, de respirer les odeurs de cannelle, de feux de cheminée, ils ont besoin de chaleur, de couleurs et de baisers sous le gui. » — Les Étoiles brillent plus fort en hiver, Sophie Jomain.

I R I S  ☩  N I N A




Tu décides de laisser Nina faire parce que c'est plus facile, parce qu'elle au moins sait se repérer dans cet appartement que tu ne connais pas et que tu n'arrives pas à identifier comme la maison parce qu'il est vide de souvenirs. Tu sais pourtant que ce n'est pas vrai pour tout le monde. Ta mère a des souvenirs ici, Nina et Elias aussi. Tu arrives sans difficulté à imaginer ta sœur en train d'aider à déballer les cartons, en train de faire trop d'efforts et de se faire réprimander par celle qui a toujours pris soin de vous. Tu les vois s'agiter comme le feraient deux personnages d'une pièce de théâtre, allant et venant sur cette nouvelle scène. Mais toi, tu n'étais pas là. Tu n'étais pas dans les coulisses ni dans la régie. Tu étais à l'autre bout du monde, dans un pays qui n'a pas décidé de t'offrir le succès que tu espérais mériter. La vie a continué sans toi et chaque seconde passée dans cet appartement te le rappelle. Nina ne prend d'ailleurs pas de pincette avec toi. Elle ne prend pas cette nouvelle mission en main, préfère t'indiquer où trouver ce que tu cherches. En ta qualité de drama queen, tu le prends mal. Tu te dis qu'elle cherche à mettre la lumière sur ton incapacité à te repérer ici, histoire de te faire comprend une nouvelle fois que tu n'étais pas la bienvenue. Quelqu'un de plus optimiste aurait plutôt vu une envie de t'aider. Peu importe. Toi, tu t'exécutes parce que tu n'as pas envie que vous vous disputiez, pas un jour de fête.

- C'est marrant qu'elle les ait gardés, tu te contentes de dire, espérant t'attacher à ce souvenir d'enfance pour garder l'air neutre mais relativement amical que tu as greffé sur ton visage depuis que tu es entrée.

Tu n'as sûrement pas choisi le bon point d'ancrage car ton cœur se serre quand tu poses les yeux sur les fameux pics. Tu te revois en train d'en prendre un et de prétendre que c'est ton préféré alors qu'il ressemble à tous les autres. Tu te revois aussi en train de te plaindre auprès de papa en prétextant que Nina t'a volé ton pic alors qu'elle n'avait rien fait. Tu n'as peut-être pas de souvenirs dans cet appartement, mais tu en as avec les objets qui s'y trouvent et penser à Papa te fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Penser à lui représente toujours la même douleur. Celle du deuil, bien sûr. Et celle de la culpabilité. Alors comme pour y échapper, tu remercies Nina pour son cadeau. Ta façon de rattraper le coup, de t'accrocher à l'idée que votre père n'aimerait pas vous voir ainsi. Que pense-t-il de vous, depuis là-haut ?

Tu préfères ne pas y penser et tu emboîtes le pas à ta sœur qui ne s'attarde pas. Tu retrouves le reste de ta famille, retrouves ce neveu dont la candeur te fait un bien fou. Tu aimerais retrouver ce stade de ta vie. Et si ce n'est pas toi alors tu aimerais que Nina le retrouve aussi. Rien qu'un peu, juste assez pour qu'elle t'accepte à nouveau. Tu pourrais presque la supplier pour ça. Mais tu ne le fais pas. Parce que tu es trop fière, bien sûr. Parce que tu te dis que tu ne devrais pas à faire autant d'efforts, que votre sang devrait être suffisamment fort. Alors tu te dis que le temps fera peut-être son travail et tu le laisses tranquille. Tu te joins à ta mère et à Elias, avales quelques gorgées de ton verre et grignotes, félicitant la cuisinière pour son œuvre tout en demandant à Elias s'il a participé. Ce début de diner aurait pu être léger si l'air ne continuait pas à être si lourd. Si l'air ne le devint pas encore plus avec l'intervention de ta sœur, te déchirant le cœur autant à la pensée de votre père perdu qu'à la douleur que tu peux lire, toi l'actrice, sur le visage de Nina.

- A moi aussi, réponds-tu après un court silence alors que tes yeux quittent le visage de ton aînée pour se plonger dans ton assiette. Tu commences à devenir nerveuse et ça commence à se voir. Ne pas en parler ne signifie pas qu'on a pas pensé à lui toute la journée, ajoutes-tu dans ce qui s'apparente plus à un chuchotement qu'à une véritable déclaration.


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Re: Les étoiles brillent plus fort en hiver ಎ IRIS ༝ NINA
Lun 18 Avr 2022 - 5:20
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I R I S  ☩  N I N A


Ses repères, Nina aussi avait dû les trouver. Quand Erik était parti, quand elle s'était trouvée orpheline d’un père, privée d’une sœur, et face à une mère avec le cœur autant meurtri que le sien, Nina avait dû réapprendre. Les choses acquises ne l’étaient plus ; son monde avait changé de visage et il lui avait été nécessaire de l’apprivoiser à nouveau. La vente de la maison familiale n'avait été qu'un pas de plus vers cet après qui distançait toujours plus l'avant. Pourtant, à chacun instant, Nina s'était montrée forte. Elle s'était tenue aux côtés d'Isabella, avait orchestré des visites avec des agents immobiliers, et pris attache avec le notaire. Elle avait été là également lorsque les déménageurs avaient sortis les meubles de la maison où elle avait grandit pour les transporter dans un appartement, certes neuf, mais qui n'avait pas le cachet de la demeure des Vahid, ni les souvenirs allant avec. Cela avait été une étape pour la mère et la fille mais le temps avait fait son œuvre et elles étaient parvenues à se créer de nouveaux repères. À présent, Nina pouvait le dire : elle se sentait bien dans cet appartement. Elle aimait l'atmosphère qui y régnait, l'énergie qui s'en dégageait, et ne pouvait pas décrier les goûts décoratifs de sa mère. Erik n'était jamais loin - ses sourires figés sur papier glacé illuminaient les pièces.

Pourtant, aujourd'hui, en ce repas de fête, Nina avait beau avoir ses repères chez sa mère, il lui manquait son plus grand repère. Son père, celui qu'elle avait toujours considéré comme son héros. L'absence d'Erik était toujours plus pesante, toujours plus douloureuse, dans les instants de fête. Longtemps Nina avait cru qu'il ne lui était pas permis d'être heureuse alors que son père n'avait plus cette joie. Elle s'infligeait des souffrances à l'inverse de ce qu'elle prônait aux oreilles de sa mère : il aimerait te voir heureuse. Cela lui avait pris du temps, beaucoup de temps, avant que la trentenaire ne s'applique son propre précepte. Elle s'autorisait désormais à être heureuse et ses pensées ne tenaient jamais son père bien à l'écart.

Aussi, ce fut sans grande surprise Nina qui l'aborda la première de vive voix. Il lui manquait et elle avait l'impression que son père était devenu un sujet tabou. Sans doute au vu des erreurs commises par Iris. Mais ces erreurs-ci ne lui étaient pas imputables à elle, et Nina n'avait nullement envie de se museler pour préserver quelqu'un qui ne la préservait pas en retour. Ainsi la mention de son père passa ses lèvres, jusqu'à ce qu'Iris ne réagisse, suivie de près par Oma.

« C'est vrai, Nina. Il est avec nous, quoi qu'il en soit. Que nous parlions directement de lui ou non. Regarde. »

Le regard de la matriarche se porta sur le portrait de son défunt époux posé sur le buffet de la salle à manger. Il fallut un effort presque surhumain à Nina pour retenir sa larme et chasser les sanglots qui s'entassaient dans sa gorge. D'ailleurs, ce ne fut qu'une interjection qu'elle prononça en haussant les épaules.

« Vous me racontez un souvenir avec Papy ? », demanda Elias en toute innocence, après avoir terminé son entrée.

Et ainsi se poursuivit le repas : chacune des Vahid raconta une anecdote en lien avec Erik, devant les sourires et les rires d'Elias qui venaient apaiser ces récits lourds de l'absence du principal concerné. Pour la première fois depuis qu'Iris était revenu, Erik fut abordé sans détour et les Vahid reflétèrent presque l'image d'une famille à nouveau unie. Pour un détail de plus, mais pas des moindres, les deux sœurs se saluèrent même plus chaleureusement au moment de se quitter.

Alors, magie de Noël, ou parenthèse éphémère ?

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