ϟ Sortir de chez eux. Parce que les disputes sont de plus en plus fréquentes. Probablement parce qu'il n'est plus réellement capable d'être lui-même. Trop tard. Maintenant qu'il a goûté l'interdit. Pour la énième fois. Pourtant, il n'a plus de nouvelle d'Anthéa. Depuis un petit moment. Depuis leur dernière nuit. Il n'a pas envoyé de message Jonas, ça aurait peut être été malvenue. Ne pas faire d'erreurs avec elle. Encore plus. Parce qu'il a le coeur partagé. Entre deux femmes. Et qu'il est impossible de se dédoubler. Il ne veut pas se confronter à un choix pour le moment. Pas assez stable dans sa vie pour réellement se le permettre. Alors, en attendant un signe de la part de la brune, il erre. Ressassant les souvenirs. Aujourd'hui, il a trouvé le prétexte pour sortir de la maison familiale. Faire des courses. Le prétexte idéale pour quitter l'atmosphère étouffante qui règne. Par sa faute. Uniquement la sienne. Ce n'est pas nouveau de toute façon. C'est pas comme s'il n'avait pas accumuler les erreurs au fil des années.
L'épicerie qui se dessine sous ses yeux. Soupirant un peu, il entre, mains dans les poches. Nonchalant. Il n'aime pas franchement ça, faire les courses, mais ça lui permet de souffler un peu. Une liste à respecter même s'il sait qu'il risque d'en oublier la moitié. Les rayons dans lesquels il se perd, parce qu'il n'a pas l'habitude d'arpenter les rayons. Habituellement, c'est Alba qui s'en occupe. Mais c'est précisément pour s'éloigner de sa femme qu'il est sortit. Alors.. Il va se débrouiller.
Une marque de biscotte qu'il cherche des yeux et une jeune femme à côté de lui, sur la pointe des pieds, qui semblant avoir du mal à attraper un paquet de biscuit se trouvant en hauteur. Aussi, il se poste derrière elle, attrapant la boîte pour la lui tendre.
-Tenez.
Les yeux de la brune qui se tourne vers lui et son coeur qui ratte un battement. Anthéa. Il ne s'y attendait pas. Au regard incandescent de la brune. A la trouver ici. Parce que finalement. Tout le ramène à elle.
Cette maison, je n’arrive plus à y rester, cela fait plus d’une fois que je la quitte espérant ne plus ressentir cette ambiance qui me pèse. C’est ici que notre première nuit d’amour a eu lieu et c’est ici que cela se répète souvent. Ce serait difficile de faire l’amour avec Jo chez lui, avec sa femme qui pourrait débarquer n’importe quoi. J’ai donc du mal à rester chez moi et je préfère m’enfuir le plus souvent possible alors, ce week-end, j’ai décidé de prendre une chambre d’hôtel, me faire chouchouter et partir en touriste dans la ville d’Hamburg. J’avais envie de vivre comme une vraie touriste qui découvre la ville.Ainsi, cette nuit et la nuit passée, je les ai passées dans une chambre d’hôtel, à éviter Jonas, évitant jusqu’à répondre à ses messages. Mon choix était fait, je ne voulais plus le voir en tout cas, plus jusqu’à ce que je sache résister à ses charmes et que mon cœur ait fini de faire des bonds en le voyant.
Quand je suis rentrée chez moi, ce matin – je n’allais pas éternellement rester à l’hôtel – je me suis rendu compte que je n’avais plus rien chez moi, même pas de quoi manger demain matin ni le reste de la journée. Je pris donc la direction de l’épicerie du quartier, celle où je faisais régulièrement mes courses. Je savais que je trouvais tous les produits que j’aimais là-bas et j’y avais mes petites habitudes : le paquet de biscuits du haut que j’avais toujours du mal à attraper par exemple. Aujourd’hui, particulièrement, j’ai dû mal à l’attraper, il ne veut pas venir ce satané paquet, je suis à la limite de mon extension pour l’attraper. Je suis secourue par une main qui s’approche du paquet et qui l’empoigne pour me le tendre. Au son de la voix du jeune homme, je sais à qui j’ai à faire. D’autant que le parfum que j’avais senti et que je reconnais entre tous m’avait déjà amené à penser à lui : Jonas…. Je me tourne doucement vers lui, j’ai peur d’avoir raison, moi qui voulais l’éviter, je me retrouve face à lui… Nos regards se croisent et nous sommes toujours face à face, le silence tombe et tout s’arrête autour de moi. Je n’ai dieu que pour lui, j’agrippe machinalement le paquet qu’il m’a tendu pour éviter de l’enlacer. Je dois tenir bon, je ne dois pas craquer, surtout pas aux yeux et aux regards de tous…
« Jo »
Finis-je par souffler, très bas, comme un murmure à peine audible. J’ai beau tenté de ne plus penser à lui – chose que j’ai bien du mal à respecter – et surtout à l’éviter, le monde semble vouloir me ramener vers lui. Hamburg n’est pourtant pas si petit que ça, j’aurais pu rester longtemps avant de le revoir mais non, il fallut qu’il fasse ses courses dans cette épicerie, à cette heure-ci… Nos corps n’ont pas bougé, aucun de nous ne fait un pas vers l’autre, j’en serai bien incapable, incapable de choisir entre l’embrasser ou tourner la tête… J’ai l’impression que cela fait des heures que nous sommes là quand une femme toussote près de nous avant de s’excuser parce qu’elle souhaitait prendre un paquet de biscuit où nous sommes postés.
« Je… Qu’est-ce que tu fais là ? »
L’intervention de la jeune femme nous force à nous séparer mais nous n’avons fait que nous déplacer un peu, je le regarde toujours intensément. La question que je lui pose est stupide mais j’ai perdu le fil de mes idées, je suis noyée dans son regard. Je tente de lutter contre l’attraction que j’ai pour lui, je tente si fort….
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