(Magdalena+Mateo#2) I Waited Ages to See You There

Tu n’avais pas pu cacher ta crainte lorsque tes médecins avaient commencé à discuter avec toi de ton retour à la maison. Ils avaient affirmé que ça serait mieux pour toi de retrouver tes habitudes et un endroit que tu appréciais. Tu avais été longtemps incertaine, mais tu avais fini par te résoudre. Cette solution était la mieux. Tu devais retourner dans ton environnement, réapprendre à vivre. Tu aurais la chance d’être soignée au maximum à la maison pour les prochains mois. Tu n’étais pas contre de quitter cet endroit bruyant où tu peinais parfois à t’entendre réfléchir. Tu essayais au maximum de voir le positif derrière cette nouvelle. De ne pas penser aux complications, à Myles dont tu repoussais toujours les souvenirs, aux voisins que tu n’étais pas certaine de reconnaître… Tu espérais que Mateo allait faire un premier tri, que vous n’alliez pas avoir de la visite constamment chez vous. Tu n’avais pas besoin de voir tes proches, tu avais surtout besoin de temps pour toi. Pour te recentrer.

Tu avais fini par te laisser convaincre, tu allais rentrer chez toi. Ce n’est pas sans nervosité que tu pris place dans la voiture de Mateo, aidé par une équipe médicale. Tu fixais devant toi lorsque tu te retrouvas avec une fleur entre les mains. Un sourire naquit sur tes lèvres et tu hochas la tête. « Le jour J. » Tu avais répété avec une petite appréhension. Et si ça ne fonctionnait pas ? C’était quoi tes options ? Tu ne pouvais pas élire domicile à l’hôpital. Tu ne parlas pas du trajet, perdue dans tes pensées, dans tes craintes des étapes à venir.

Tu as à peine le temps d’être installée dans ton fauteuil roulant que la porte de la maison s’ouvre sur ta petite fille qui court dans ta direction. Du mieux que tu pouvais, tu l’enlaças d’un bras avant de récupérer les fleurs qu’elle te tendait. Tu n’allais pas en manquer, ça c’était certain. Tu devais les aimer... Ton regard dévia ensuite pour observer ta maison, elle, étrangement, tu t’en souvenais. Trop bien. « Oh, mes rosiers… » Un moue triste prit place sur ton visage en voyant que tes précieux bouquets n’étaient pas aussi flamboyants qu’au moment de départ. Toi qui mettais beaucoup de temps pour soigner le visuel de ta maison… Tu t’étais toujours demandé si tu le faisais pour toi ou pour les voisins. « Ce n’est pas grave. Madame McCluskey doit être contente. » Tu n’arrivais pas à replacer le visage de cette voisine, mais tu te souvenais parfaitement de son nom et de la compétition idiote que vous aviez commencé. Pendant ce temps, ta petite fille avait appelé son grand frère, mais comme souvent, tu n’avais pas réagi. Tu t’étais laissée guider jusqu’à l’intérieur. « Ce n’est pas grave Barbara. Laisse Myles tranquille. Il viendra plus tard. » Une partie de toi ne voulait pas le forcer tandis que l’autre partie restait indifférente à cette personne que tu considérais comme un inconnu. Ton regard continuait de parcourir la maison. Tu avais l’impression que ça avait changé sans avoir changé. C’était particulier. Ton regard s’arrêta sur le lit médical installé dans le salon et tu soupiras. Il était évident que tu ne pouvais accéder à ta chambre à l’étage pour le moment. « Ça sera comme à l’hôtel. » Il fallait le prendre comme cela, non ?