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 Samuel & Magdalena - 001

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gare à la crise de la quarantaine
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Samuel & Magdalena - 001
Dim 13 Aoû 2023 - 14:43
M'en voudras-tu ?
 


A chacune de ses visites, Samuel était pris d’un mélange d’émotions contradictoires. Voilà un an que votre accident s’était produit et que le destin s’était chargé de faire de toi l’enveloppe de ta version passée. Ce qui s’était produit sur l’autoroute en chemin vers votre dîner de famille était d’une bêtise commune. A vrai dire, il était difficile d’accepter qu’un événement aussi commun dans la vie d’une personne humaine puisse faire basculer toute une vie. C’était injuste, tellement injuste que le premier à refuser ce qu’il s’était passé était ton cousin. Il prenait la route en moto de manière quotidienne, avait participé à nombre de rassemblements qui auraient pu mal tourner. Il avait pourtant suffit d’une fois, alors qu’il avait eu l’impression de redoubler de prudence, pour que vos deux véhicules se percutent, et qu’ils changent vos vies à tous les deux.

Samuel avait été le plus chanceux dans cette histoire. Un corset pendant quelques mois, et une canne lorsque sa jambe le faisait souffrir encore maintenant, il s’estimait chanceux de pouvoir marcher, parler, vivre parmi les siens et profiter à nouveau de la vie. Si les séances de kiné l’ennuyaient, il y allait en pensant à l’infortune qui t’avait frappé ce jour-là.

C’est presque drôle, de penser que depuis votre accident, Samuel s’est remis à prier. Pour ta guérison, pour ton retour aux côtés de tes proches. A monsieur le curé, il avait confessé ses sentiments de culpabilité, et son désir, parfois, d’être à ta place ou pire si cela signifiait que tu pouvais vivre comme si rien de tout cela n’était arrivé. Indéniablement, tu lui manquais, presque autant que sa vie d’avant, cette vie où il n’avait pas peur quand il était à moto, où il rechignait à se rendre aux réunions de famille parce qu’il avait peur de s’ennuyer. Il s’en était bien sorti et pour ça, Samuel s’en voudrait souvent, comme si ce n’était pas déjà un mode de vie pour le quadragénaire.

Voilà deux semaines qu’il ne t’avait pas rendu visite, alors même qu’il avait fini par ennuyer les infirmiers à venir trois fois par semaine depuis un an. Pour son absence, ton cousin avait de bonnes raisons. C’était toujours les mêmes, en vérité, et il te contait ses aventures professionnelles comme si tu avais le moindre souvenir de ce qu’il faisait dans la vie. Il te parlait de la famille, alors que ton visage trahissait l’ignorance de toutes les personnes qu’il mentionnait. Peut-être était-ce pour ça qu’il n’était pas venu depuis si longtemps. Inconsciemment, le travail avait dû servir d’excuse pour la première fois, et Samuel avait passé les deux semaines sans s’en rendre compte. Il avait réellement été occupé, mais la culpabilité grandissait aujourd’hui à mesure qu’il s’avançait vers l’hôpital. Il ne t’oubliait pas, jamais il ne le pourrait, mais toi, te rappellerais-tu de lui, ou serait-il un de ces fantômes que tu vois réapparaître dans l’embrasure de ta porte à chaque visite ?


Samuel n’était pas serein. Cafés et biscuits dans la main, il venait avec une offrande dans l’espoir que tu apprécies assez sa visite pour ne pas être une coquille vide qui peinait à interagir. Sa plus grande inquiétude toutefois était de ne pas se faire mettre à la porte à peine arrivé.

“ C’est fou, j’ai l’impression de me perdre à chaque fois que je mets les pieds dans cet hôpital.” Samuel commence par dire alors qu’il entre dans ta chambre, dont la porte était ouverte, juste après s’être annoncé par son prénom, quand il commençait à apparaître dans l’embrasure. “Bonjour Magda. Tu as bonne mine.”

Comme à son habitude, Samuel t’offre un baise-main avant de regarder par ta fenêtre. Depuis un an, quand bien même il était heureux de te voir, te parler était devenu plus compliqué. Il ne savait pas s’il pouvait mentionner ses précédentes visites, faisait comme si tu ne l’avais jamais vu. Samuel n’était pas médecin, aussi il venait avec toute la gêne de celui qui ne comprenait pas la complexité du cerveau humain. Comment pouvait-il venir et t’aborder comme celle que tu étais avant, alors même que tu dois te reconstruire un psyché ? Samuel était perplexe, prudent, peut-être même un peu trop. A chaque visite, il attendait encore qu’un souvenir revienne, mais à chaque visite, il espérait davantage que son visage soit le rappel d’un bon moment, même entre ces quatre murs, plutôt que le rappel de ce qu’il s’était passé. Lui s’en voulait, mais lui en voudrais-tu ?


Dernière édition par Samuel Ferguson le Mar 17 Oct 2023 - 18:15, édité 3 fois
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Magdalena Ferguson
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Re: Samuel & Magdalena - 001
Dim 13 Aoû 2023 - 21:10
001
~
Dire que tu comprenais tout ce qui se passait autour de toi, ça serait mentir. Ton cerveau n’avait pas le temps d’enregistrer toutes les informations qui te parvenaient en une seule journée. Tu n’arrivais pas toujours à faire la différence entre l’un de tes proches ou les différents soigneurs qui prenaient soin de toi. On te donnait des noms, mais tu les oubliais presque aussi tôt. C’était frustrant. Frustrant pour toi et frustrant pour les gens de ton entourage. Tu pouvais le voir dans certains visages, dans certaines expressions. Oh certes, on ne te reprochait rien directement. Ton cas était particulier, toi-même tu en avais conscience. Tu donnerais tout pour pouvoir satisfaire les gens qui venaient te voir, pour ne pas voir la lueur de tristesse qui prenait place dans leurs yeux lorsque tu ne savais plus leur prénom ou lorsqu’une partie de votre histoire t’avait été enlevée. On te disait que c’était temporaire. Que c’était important de stimuler ta mémoire, que les choses allaient revenir par elle-même. Sauf que… Même si tu voulais y croire, ce n’était pas facile pour toi d’y croire. Il était encore tôt, tu le savais. Tu t’en demandais peut-être trop, mais peu importe. Le temps te semblait si long et à la fois, tellement court lorsque tu écoutais quelqu’un te parler de vos souvenirs communs. Tu voulais tellement participer activement à ces conversations, mais souvent, tu ne disais rien. Tu préférais écouter, tenter de te raccrocher au moindre mot prononcé. On pourrait croire que tu étais maintenant aphone, mais ce n’était pas ça. Tu avais peut-être besoin de réapprendre à marcher et à utiliser correctement tes mains, mais tu n’avais pas oublié comment t’exprimer. C’était seulement que tu ne savais pas comment le faire correctement dans ce contexte. Tu avais cette crainte de blesser les gens qui prenait le temps de venir te visiter, de te faire comprendre que tu étais importante pour eux.

Même si tu peux sembler fatiguée, même si parfois tu réagis très peu pendant une visite, ton regard trahit le bonheur que tu ressens lorsqu’on vient te visiter. Une lueur de vie traverse tes yeux bleus et fatigués à la vue de l’homme qui entra dans ta chambre. Même si ton prénom t’échappait encore, tu connaissais son visage. Visage que tu n’avais pas vu depuis un petit moment ce qui t’avais poussé à te demander si tu avais fait quelque chose de mal. Depuis sa dernière visite, tu avais fait des progrès. Aussi banal que de rester assise par toi-même plus d’une heure avant d’être épuisée. Tu étais assise dans ton lit lorsqu’il arriva. Samuel. À chaque fois qu’il venait de visiter, il te donnait son prénom et pourtant ton cerveau ne voulait pas l’enregistrer. Samuel. Aujourd’hui, tu allais t’en souvenir. Demain serait un autre jour, mais aujourd’hui, Samuel était bien ancré dans ton esprit.

Tu eus un demi-sourire lorsqu’il affirma son impression de se perdre à toutes les fois qu’il venait te voir. Tu aimerais tellement visiter ses couloirs, voir la vie qui se passait autour de toi. On disait qu’il était trop tôt, que tu avais encore du travail à faire avant de réellement pouvoir visiter l’endroit voire même te rendre à l’extérieur. « Bonjour… » soufflas-tu à ses salutations observant ta main atteindre sa bouche. Tu accordais énormément d’importance à ce simple geste propre à cet homme en particulier. Ça tu t’en souvenais. Chaque fois, il prenait le temps d’embrasser ta main et chaque fois, ça te faisait sourire. Souvent intérieurement, mais aujourd’hui, ton sourire atteint tes lèvres. « Samuel. » Tu avais prononcé son prénom dans un soupir tandis que ton regard était bien ancré sur lui. Peu importe s’il te regardait, toi, tu avais besoin de l’observer. « Ça fait longtemps… » Deux semaines c’était court, mais dans ta situation, c’était beaucoup. Quatorze jours qui t’avaient permis de reprendre des forces, d’avoir les idées un petit peu plus clair. Ta dose de médicaments était diminuée graduellement ce qui te permettait d’être plus réactive à ce qui se passait autour de toi. Dormir n’était plus ta principale occupation. « J’ai une fille… Tu savais ? » Question très particulière, mais cette information s’était bien agrippée à ton cerveau et tu y pensais beaucoup depuis quelques jours. Tu avais ce besoin de l’annoncer, presque fièrement, à tout le monde.
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Re: Samuel & Magdalena - 001
Mer 16 Aoû 2023 - 13:37


Tu ne te rappelais rien, mais Samuel se rappelait trop. La situation n'était pas comparable, mais vous représentiez à vous deux les faces d'une médaille lancée négligemment par le destin. La nuit, des douleurs lancinantes le réveillaient encore de temps à autres, lui rappelant qu'il s'en était sorti, mais au prix de son intégrité physique. Non, bien sûr, il avait encore toutes ses jambes, et elles fonctionnaient correctement, mais connaissant Samuel, se voir dans le miroir avec une jambe qui déconnait au point de devoir prendre une canne... Ce n'était pas là l'image qu'il se faisait de sa quatrième décennie sur cette Terre. Il y avait une certaine fierté, à être né dans le clan Ferguson. Vous marchiez la tête haute, le pas assuré, conscient du statut que votre naissance vous conférait. Samuel n'avait plus le pas assuré, et tu n'avais plus connaissance de l'importance de votre nom de famille.

Quand il venait te voir, Samuel tentait de ne pas trop parler de votre vie avant l'accident, ou de vous souvenirs. Lors de ses premières visites, il avait essayé, avant de se dire que déjà bien assez de personnes tenteraient de te bourrer prématurément le crâne de souvenirs qui ne t'appartenaient pas. Il te faudrait du temps, il en avait conscience. Tandis que nombre de membres de votre famille taisaient ta condition pour ne pas attirer la pitié des amis du clan familial, Samuel, lui, venait en paix pour espérer t'offrir la chance de prendre les choses à ton rythme. Il s'en voulait, qui serait-il s'il essayait de te remettre en tête sa responsabilité dans toute cette histoire ? Egoïstement, par certains égards, cette amnésie ne le dérangeait pas. Elle le perturbait, mais tant que tu ne te rappelais pas, tu étais préservée.

Tu semblas toutefois te rappeler de lui. Pas de son prénom, mais de ses visites. Ton "ça fait longtemps" le fit sourire, avant qu'il ne baisse la tête, aveu des rendez-vous manqués de ces dernières semaines. Samuel ne releva la tête que quand tu mentionnas ton enfant. D'une voix calme, Samuel concéda qu'il le savait et que mieux encore, il l'aimait de tout son être.

"C'est une perle. Tu aimerais que je t'apporte quelques photos ? Je dois en avoir plusieurs à la maison. J'en ai même pas mal dans mon téléphone. Tiens bah... regarde." Samuel s'approcha de ton lit pour s'asseoir à tes côtés, et te montrer une photo de toi, ta fille, et lui-même, lors d'un dîner au restaurant, preuve que votre lien existe, et que cette fille que tu mentionnes est réelle, pour d'autres personnes que celles qui t'en ont parlé."Elle te ressemble, et elle est intelligente."

De nouveau, le visage de Samuel s'orne d'un sourire délicat, avant qu'il ne regarde par la porte. Il est parfaitement conscient de ton interdiction de sortir, mais le fauteuil roulant de la chambre lui fait de l'oeil, et jamais il ne t'avait vu en dehors de ces 4 murs depuis plus d'un an. "Tu ne voudrais pas te balader dans le parc, en bas ? Tout le couloir est mort, il n'y a aucun bruit, et le parc est désert. Ils vont quand même pas te laisser enfermée dans cette chambre pour l'éternité, faudrait pas abuser. Je te promets de te garder en sécurité, et on remonte dès que tu es fatiguée."

Pas très raisonnable, comme deal, mais s'il n'était pas là pour te faire travailler la mémoire, alors il se devait au moins de te rendre la vie plus douce. Qui plus est, chaque minute passée dans cet hôpital lui rappelait son propre séjour, pendant lequel il avait eu l'impression de vivre l'enfer. Le parc, seul sortie autorisée quand il avait été capable de s'asseoir pendant plus de cinq minutes, avait été son paradis, son plus bel échappatoire, quand bien même la vue n'était pas des plus paradisiaques. "Je connais le chemin pour ne pas se faire prendre." chuchota Samuel à ton égard, en prenant soin de ne pas être vu à comploter par les infirmiers dans le couloir. Oh ça... Il se rappelait comment, alors qu'il n'avait pas encore le droit de sortir, il s'était carapaté un soir pour ne jamais revenir. Cette fois-ci toutefois, Samuel promettait de te ramener saine et sauve.


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Re: Samuel & Magdalena - 001
Dim 20 Aoû 2023 - 17:44
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Ta fille, elle était venue te visiter plusieurs fois depuis ton réveil, mais ça avait été long pour toi pour comprendre qui elle était vraiment. On te l’avait dit plusieurs fois, mais tu n’avais su le croire sur l’instant. Maintenant, sans trop savoir pourquoi, tout était plus clair pour toi, tu avais même quelques vagues souvenirs avec ton mini-toi. Tu en étais fière. C’était une première et tu avais besoin de partager cette nouvelle. Samuel en fit les frais et ton regard s’illumina lorsqu’il confirma le savoir et surtout qu’elle était une perle. Doucement tu hochas la tête pour les photos. Tu aimerais bien en avoir en papier pour les garder près de toi. Certes, tu voyais ta petite Barbie souvent, mais dans les moments plus difficiles, tu aimerais bien qu’elle soit non loin.

Tu ne bouges pas lorsque Samuel s’approche de ton lit, mais il avait la place nécessaire pour s’asseoir. Curieuse, tu tendis légèrement le cou pour observer son téléphone où s’affichait une photo de vous trois. Sur le moment, tu eux envie de prendre le téléphone pour observer l’image de plus près, mais tu n’avais pas encore la force nécessaire pour tenir le moindre objet. Ton regard ne se détacha pas de l’image que tu observas de longues secondes. Tes yeux s’attardaient sur chacun des visages. « C’est toi… » soufflas-tu presque surprise de ce constant tandis que ton regard faisait le chemin entre le téléphone et le visage de Samuel. « Où est-ce que nous étions ? Ça date de quand ? » Tout de suite, une légère émotion prit place dans ton regard ainsi que dans ta gorge. Tout t’échappait et ça te mettait en colère autant que ça te rendait triste. « Elle s’appelle Barbara. » Samuel le savait sûrement, mais toi, ça te faisait du bien de le dire, de voir que le souvenir commençait à prendre une vraie place dans ton esprit.

Ton regard s’alluma d’un coup à la demande suivante de l’homme de ta chambre. C’était soudain, mais ce n’était pas pour te déplaire. Au contraire. « On a le droit ? » Tu avais murmuré ta question, presque par peur que les murs aient des oreilles. « J’aimerais beaucoup. Beaucoup. » Aucune hésitation, ta voix était même légèrement plus aiguë sous l’excitation de cette demande. Tu ne savais pas si c’était une bonne ou une mauvaise idée, mais peu importe. Tu voulais tellement voir le dehors. On t’en parlait depuis des semaines sans te donner la chance de pouvoir quitter ta chambre. On attendait que tu reprennes des forces avant de te faire débuter la rééducation et ensuite seulement, on pourrait envisager de te faire sortir. « Même cinq minutes seulement. » Tu ne savais pas si tu allais tenir longtemps. Tu te fatiguais vite, mais dans l’instant tu moment, tu étais réveillée et prête à faire cette sortie.

Samuel vint murmurer à ton oreille qu’il connaissait le chemin et un petit rire t’échappa. Tes bras, presque par habitude, vinrent se poser sur les épaules de Samuel de manière à prendre appui. « Je suis prête. » Tu avais hâte et tu voulais sortir d’ici rapidement avant que Samuel ne change d’avis ou, pire, qu’un membre du personnel arrive et qu’il empêche cette escapade. « Il y aura des oiseaux ? J’aimerais les entendre chanter. » Une demande très précise qui sortait un petit peu de n’importe où, mais tu n’avais pas réellement de filtre en ce moment. Tu disais ce que tu pensais, même si ça pouvait paraître enfantin.
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Re: Samuel & Magdalena - 001
Mar 17 Oct 2023 - 18:16
M'en voudras-tu ?
 


“Il me semble que ça date de noël dernier. Enfin, courant décembre. Nous étions allés en France, pour visiter un marché de Noël, et on avait fini dans ce restaurant. Ca sentait les marrons chauds, parce qu’ils les faisaient cuire dans un grand poêle au milieu de la salle de réception, et Barbara avait voulu en goûter pour le dessert. Le serveur lui avait servi une glace à la vanille pour aller avec. On s’était beaucoup amusé, ce jour-là.”

Tu faisais en effet partie des meilleurs souvenirs de Samuel. Quand on vient du clan Ferguson, il était difficile de vivre selon son bon vouloir. Il y avait des règles, un code strict auquel obéir. L’image et la réputation étaient ce qui importait le plus, et au diable le libre arbitre. Cette journée, sur la photo, vous étiez loin des injonctions familiales. Tu ne te souvenais probablement pas de tout cela, et quelque part, Samuel t’enviait cette liberté que l’amnésie t’octroyait. Tu n’avais pas à obéir.

Tout ça était bien trop sérieux, et allait à coup sûr lui filer le cafard. Aussi, il te proposa de sortir, d’enfin te donner la possibilité de respirer autre chose que cet air aseptisé. Tu n’étais plus à l’article de la mort, et tu n’échappais pas au contrôle des Ferguson pour te faire emprisonner par des infirmières grincheuses.  

“Je n’en sais rien, si t’as le droit. Mais tu es adulte, et si tu as envie de sortir, alors tu sortiras. Prenons le fauteuil. Ce sera certainement plus confortable, et on aura des circonstances atténuantes, si on se fait prendre.” Samuel t’invita alors à t’asseoir dans la chaise roulante, et te recouvra d’une fine couverture. Tout ce temps passé à l’intérieur de la chambre a pu te rendre frileuse, et si jamais tu n’en avais pas besoin, vous pourriez la ranger. “J’imiterai les mésanges si il n’y a pas d’oiseaux.” ton cousin rit-il, se fichant pas mal du caractère enfantin de ta requête, avant de t’emmener le long d’un couloir de secours aux murs bétonnés. D’un point de vue extérieur, on pourrait penser que Samuel était en train de te kidnapper. Vous le saviez très bien tous les deux cependant, cette petite escapade n’avait rien d’illicite. Mieux encore, elle se voulait salvatrice. En plus des infirmiers, ton frère verrait sûrement d’un mauvais oeil que Samuel ignore les conseils du corps médical. De manière générale, de toute manière, ton frère voyait d’un mauvais oeil que Samuel passe du temps à l’hôpital pour te voir. Foutu pour foutu, cette balade ne plairait de toute façon à personne d’autre qu’à vous.

Une fois dehors, Samuel t’invita à prendre une immense inspiration. “Tu sens ça ? L’air chaud qui remplit tes poumons ? Et le vent qui touche ton bras ? C’est quand même mieux que ta chambre, nan ?”

La journée était douce. 23 degrés, pas plus. Mais le soleil tapait sur le banc que Samuel vous avait choisi. Tu pouvais fermer tes yeux, et laisser l’empreinte de l’arbre face à vous s’imprimer sur l’intérieur de tes paupières. Derrière vous, le bâtiment de l’hôpital semblait loin. Il ne semblait y avoir que le parc devant vous, et les quelques autres patients qui, comme vous, en avaient eu marre des couloirs de l’hôpital. Non loin de là, un petit étang faisait ruisseler sous une minuscule cascade artificielle un filet d’eau qui parvenait à vos oreilles dans les moments de silence.

“Quand veux-tu que je revienne ? Et est-ce que tu veux que je t’apporte quelque chose en particulier, à part les photos ? Je pourrais t’apporter un gâteau, et du thé. Qu’en dis-tu ? Prendre le thé dans le parc ? Ça pourrait être une bonne raison de reprendre du poil de la bête, n’est-ce pas ?”

Il était rare d’entendre Samuel parler d’une voix douce. D’ordinaire, on le décrirait plutôt brut de décoffrage, rustique ou parfois autoritaire. Tu avais vraisemblablement réussi à obtenir une version de lui plus douce, comme peu de personnes autour de lui. Il s’en voulait, il ne voulait pas te casser davantage, mais il promettait de faire preuve de délicatesse, pendant un certain temps, du moins.

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