It's time (ft Astrid)

Voilà quelques temps qu'Aline pensait à avoir un bébé. Oui. Aline, avoir un bébé. A presque trente ans. C'est presque improbable, seule. Elle avait toujours pensé élever un enfant avec un père, son mari, l'amour de sa vie, dans un cadre facile, mais finalement elle avait décidé de faire un bébé toute seule. Elle en avait vaguement parlé à Astrid, sa soeur, qui avait été plutôt enthousiaste même si, pour le coup, Aline avait eu l'impression qu'elle était un peu réticente tout de même. Pourtant la cadette avait de l'argent, avait trouvé une villa prêt de chez Astrid, une villa sécurisée sans piscine et avec un jardin fermé, des escaliers normaux, pas trop modernes. Mais surtout pas trop grande non plus. Elle l'était, évidemment, sinon ça ne s'appellerait pas "une villa", mais elle était bien. Franchement bien. Elle avait emménagé en novembre 2022 dedans et se sentait si bien dedans. Seulement quelque chose manquait et là, elle avait pris la décision de faire un bébé seule. Mais pas tout à fait. En fait, ce bébé, elle espérait que sa future marraine qui n'était pas au courant encore, Astrid, serait complètement gaga de lui. Et que, de ce fait, elle l'aide dans certaines choses. Pas pour tout, bien entendu, mais pour certaines choses comme le garder quand elle doit aller quelque part sans lui pendant peu de temps. Puis il ou elle aura une figure masculine, puisque leur père était très présent pour ses filles.

Téléphone à la main, la jeune femme prit la direction de la villa de sa soeur où elle sonna avant d'entrer. Elle attendait un appel pour savoir si elle était réellement positive ou si c'était raté pour cette deuxième fois. La première fois elle n'en avait pas parlé à Astrid, parce qu'elle avait fonctionné complètement différemment, mais cette fois, attendant cet appel, elle avait décidé de demander à la trentenaire d'être là pour la soutenir. Parce que mine de rien : c'était une déception, la première fois.

"Ma soeur chériiiiie ?" cria-t-elle presque, s'avançant, avant de la trouver et de lui faire un câlin. "Comment ça va ?" demanda la youtubeuse. Son comportement était un peu différent d'avant. En fait, complètement, même. Elle était plus tactile, toujours aussi guignole, mais elle n'avait rien du tout de trop excessif non plus. A part, bientôt, peut-être, ses humeurs. Et son temps passé au dessus des toilettes. Mais ça, elle ne le saurait que dans quelques temps. Quelques minutes ou quelques heures. Normalement on devait l'appeler dans une heure maximum.

@Astrid Morel

Passant une main sur la couverture flambant neuve de la vingtaine d'exemplaires de son sixième roman qui viennent tout juste de lui être envoyés, passant lentement son doigt sur le titre en relief doré, "La reine abandonnée", Astrid admire fièrement son dernier né en reposant l'exemplaire avec les autres. Déballer un nouveau roman, découvrir les premiers exemplaires de ses nouvelles parutions, c'est toujours la même chose, toujours la même émotion. Cela a beau être déjà la sixième fois, elle ne s'y habitue pas le moins du monde. Chacun de ses roman édité lui a procuré ce sentiment de fierté et d'angoisse mêlé, à se demander ce que le public allait bien pouvoir en penser, comment ils allaient accueillir son œuvre.

La sonnette de l'entrée se faisant entendre, Astrid abandonne son colis dans son bureau pour sortir de la pièce et rejoindre le hall d'entrée, dans lequel sa sœur est déjà entrée en faisant comme chez elle, comme elle en a l'habitude. Il faut dire qu'elle est toujours un peu chez elle ici, après tout. Avançant donc vers le hall d'entrée, Astrid n'a pas le temps de l'atteindre avant que sa sœur ne la croise dans la grande pièce à vivre, la comblant d'un câlin que l'aînée ne manque pas de lui rendre avec force.

"- Je vais bien et toi alors ?" demande la blonde en relâchant sa cadette après quelques instants. "Quel bon vent t'amènes ?" questionne-t-elle en remarquant bien que sa sœur a quelque chose de particulièrement... Guilleret, aujourd'hui, sans qu'elle ne comprenne, encore, la raison de cette joie apparente.

Considérant les projets qui sont ceux de la cadette Morel depuis quelques temps, est-ce que cette dernière a une bonne nouvelle à lui annoncer ? Une heureuse nouvelle qui concernerait l'arrivée prochaine d'un petit Morel ? Astrid se pose sérieusement la question et invite sa sœur à s'asseoir dans le salon pour en discuter, curieuse d'entendre ce que cette dernière avait à lui annoncer. Peut-être qu'elle faisait fausse route et que la demoiselle avait seulement de bonnes nouvelles pour le travail, aussi. Il lui tardait de se voir.

"- Ah te voilà toi !" dit-elle, s'étant installée, comme Plume les rejoint, venant se coucher dans son panier à proximité du canapé. "Tu étais encore en train de creuser des fossés dans le jardin, avoue tout ?"

Aline n'avait pas spécialement une bonne nouvelle à lui annoncer. Quoi que, quelque part, l'espérance d'avoir un petit bébé dans son ventre était une bonne nouvelle. Mais elle espérait surtout que cette espérance n'en soit plus une dans quelques minutes. Alors quand Astrid lui proposa de s'asseoir, elle le fit rapidement et prit une grande inspiration. "Bon...voilà...hum..." elle ne termina pas sa phrase puisque le chien de sa soeur arriva. "Hello toi." dit-elle en approchant une main vers Plume qui ne sentait pas très bon. En effet, il devait avoir joué dans la terre ce petit filou. Aline lui fit quand même une petite caresse avant de regarder son téléphone. "Je me dépêche parce que je risque d'avoir un appel dans peu de temps." dit-elle. "J'attends L'APPELLE qui me dira si je suis enceinte ou pas et comme la dernière fois c'était négatif et que je n'étais pas très bien je voulais que tu sois là cette fois.". Pour un résumé c'était un résumé. Et d'un coup, la cadette ne se souvint plus si elle en avait parlé à son aînée ou pas, de cette première expérience. Sûrement que oui...Quoi que...mais si...

En tout cas elle regarda Astrid en attendant une réponse. Aline était certaine que celle-ci réagirait positivement. Elle était contente pour elle après tout, qu'elle passe à autre chose. A autre chose par rapport à son ex qui était avec elle parce qu'elle avait de l'argent. C'est tout. Puis elle remarqua que sa soeur aussi était de bonne humeur. Etait-ce à cause de la nouvelle qu'elle venait de lui annoncer ? Enfin..l'espère de nouvelle. Ou était-ce pour autre chose ? "Pourquoi t'as un sourire jusqu'aux oreilles toi ?". Quand elles étaient petites elles se disaient ça et se répondaient : "Tu préfères que je pleure ?" et disaient : "Oui !" pour rire. Bien sûr elles n'en pensaient pas un mot.

Le téléphone sonna. La blonde décrocha, stressée, puis fit une mine décomposé. "Ca ne m'intéresse pas, alors merci de me rayer de votre liste. Je ne vous souhaite pas une bonne journée.". Puis elle raccrocha. Le pauvre, c'était son travail, il n'avait pas le choix d'appeler, mais démarchage téléphonique était si énervant. Alors quand en plus on attend une nouvelle...

@Astrid Morel

Naturellement, en voyant l'air heureux de sa petite sœur, Astrid se pose des questions et se demande ce que cette dernière peut bien avoir à lui dire, bien avoir à lui annoncer. Est-ce que ça concerne la vie privée ? Ou est-ce que ça concerne le travail ? Elle ne tardera pas à le savoir et invite à sa petite sœur à s'installer d'ailleurs pour en parler, mais l'arrivée de Plume les détourne quelque peu de la conversation. Astrid s'occupe d'elle quelques instants, supposant que cette chipie était occupée dans le jardin à creuser des trous à n'en plus finir, comme elle en a l'habitude. Reportant son attention toutefois sur sa petite sœur lorsque cette dernière a salué Plume, elle peut voir sa cadette lorgner sur son téléphone et indiquer qu'elle attend un appel dans peu de temps. Astrid lève un sourcil, la détaille. Aline ne tarde pas à lui annoncer qu'elle attend l'appel, le fameux, qui lui révélera si elle est enceinte ou non et lui apprend au passage que la dernière fois, les résultats étaient négatifs, ce qu'elle n'avait pas dit à sa sœur et avait mal vécut. Astrid n'avait pas su, à l'époque, qu'Aline avait déjà fait une tentative qui avait échoué. Elle est désolée de l'apprendre maintenant, désolé que sa sœur ait eu à traverser cela toute seule. Évidemment, si cette fois devait encore être un échec, Aline serait soutenue par sa sœur, cela ne fait aucun doute.

”- Je suis désolé de l'apprendre Aline ! Pourquoi tu ne m'as rien dis, même après ? Tu sais que tu aurais pu venir me voir et que tu es toujours la bienvenue ici, n'est-ce pas ?” s'inquiète la blonde, soucieuse de découvrir que sa soeur ne lui parle finalement pas de tous ses problèmes.

En attendant, elle espère que cette fois ce sera une bonne nouvelle. Que cette fois, sa sœur aura la nouvelle qu'elle attend. Celle de sa grossesse. Mon Dieu, quand elle pense que sa petite sœur s'apprête à devenir maman, qu'elle en a l'intention en tout cas… ça lui fait tout drôle, tout bizarre. Elle est loin la jeune fille qui était désespérée après avoir découvert que son compagnon était un sombre crétin, un sombre connard. Aline avait repris sa vie en main et cela faisait du bien à voir. Astrid en était ravie. Mais qu'est-ce que cela lui faisait bizarre de voir sa petite sœur si grande maintenant !

”- Moi ?”

Sa sœur remarque qu'elle a l'air heureuse, qu'elle a un sourire jusqu'aux oreilles. Il est vrai qu'elle est plutôt satisfaite. Tout va bien dans sa vie en ce moment et depuis longtemps à vrai dire. Depuis qu'elle a Gabriel avec elle, en fait. Mais si aujourd'hui elle a un sourire jusqu'aux oreilles, ce n'est pas en raison de son compagnon, de son histoire d'amour. Non, c'est bel et bien en raison de son travail et de la fierté qu'elle éprouve vis-à-vis de celui-ci et de ses projets.

”- Oh, j'ai reçu les premiers exemplaires de mon nouveau roman ! J'étais en train de déballer le carton quand tu es arrivé !” explique la blonde. ”Je suis toute excitée de savoir que la parution est toute proche et que les lecteurs pourront bientôt me donner leur avis ! J'espère qu'ils vont aimer.”

Le téléphone d'Aline les interrompt et, alors que cette dernière décroche, sa grande sœur pour voir son visage se figer, se décomposer point qu'est-ce qui se passe ? est-ce que encore une fois ce n'est pas bon ? Astrid le redoute. Sa sœur a l'air vraiment désespérée… salut brise le cœur point mais elle comprend rapidement que ça n'a pas l'air d'être ça puisqu'elle demande de rayer son nom des listes, se disant non intéressée, avant de raccrocher brusquement.

”- Bon… Je peux facilement imaginer que ce n'était pas le laboratoire… Alors qu'est-ce que c'était ?”

Aline n'avait pas de secrets pour sa soeur. Du moins...jusqu'à aujourd'hui. Quoi que, du coup, ce n'en était plus vraiment un puisqu'elle avait fini par cracher le morceau. Et Astrid semblait encore plus inquiète. Mais la blonde essaya de la rassurer du mieux qu'elle pouvait en lui souriant et en disant : "Ne t'inquiète pas, ça va mieux aujourd'hui.". Et c'était vrai. Elle allait mieux aujourd'hui. Mieux parce qu'elle avait l'espoir qu'un petit être pousse dans son ventre à ce moment même. Mais elle n'était pas la seule à se sentir bien aujourd'hui. L'influenceuse avait remarqué que sa soeur, écrivaine, avait le sourire aux lèvres. Et justement, son métier n'y était pas pour rien. Elle avait eu des exemplaires de son dernier livre. Un livre que, bien sûr, Aline avait pu lire. En partie tout du moins. Elle avait lu le tout début ainsi que le résumé. Ou plutôt inversement si on veut dans l'ordre.

"Oh rien. Un démarcheur." elle fit une pause après avoir raccroché. "Je peux voiiiir ?" demanda-t-elle, parlant du roman en question. Mais cette fois un autre appel arriva. Le numéro sembla plus convenable. Ou en tout cas plus normal. Alors elle regarda Astrid, comme si elle cherchait son approbation, avant de regarder son téléphone, décrocher et mettre en haut-parleur. "Oui ?" dit-elle, fébrile. "Oui Mlle Morel ? C'est le laboratoire ****". Elle prit une grande inspiration avant de répondre après un ou deux : "Allô ? Vous êtes là ?". "Oui oui, pardon. Je suis là. J'ai juste...peur de la réponse...". "Et bien ne vous inquiétez pas pour ça. Parce que tout à l'air...parfaitement dans l'ordre. C'est avec joie que je vous annonce que vous allez devenir maman. Félicitations.". Sauf que la belle blonde n'y croit pas et demande plusieurs fois : "Vous êtes sûres ?" et bien sûr, la voix féminine au téléphone rie et lui répète que oui. Alors elle regarde sa soeur, remercie la personne au téléphone, et les larmes lui montent aux yeux. Des larmes de joie bien entendu. Elle n'a même pas raccroché. C'est le laboratoire qui le fait.

Aline reste muette. Elle ne sait pas encore quoi dire, ne réagissant tout simplement pas. Peut-être est-elle en état de choc, ou peut-être est-elle en train de réaliser. Mais au fond elle espérait ne pas faire peur à sa soeur qui était à côté d'elle.

@Astrid Morel

Bien sûr, Astrid aurait préféré que sa petite sœur ne lui cache pas ça pendant tout ce temps. Mais le principal, c'est bien que cette dernière aille mieux aujourd'hui, comme elle le lui confirme rapidement. Bien sûr, elle a eu mal, elle avait souffert, mais elle était désormais remise. Astrid se promet toutefois de l'aider la prochaine fois, de la soutenir. Il faut absolument que sa petite sœur comprenne qu'elle peut lui faire confiance, qu'elle peut tout lui dire, qu'elle ne la dérangera jamais. Que sa grande soeur, surtout, et là pour elle, dans les bons comme dans les mauvais moments. Si elle avait su tout cela, la demoiselle aurait évidemment été plus que présente pour sa cadette.

"- J'espère... Mais souviens-toi de ne pas hésiter à venir me parler lorsque tu as un problème, tu sais que je suis là pour toi, que tu peux tout me dire..." souffle la blonde.

Comme sa sœur la questionne sur les propres raisons de son aînée d'avoir un tel sourire aux lèvres, cette dernière elle lui révèle rapidement avoir reçu les premiers exemplaires du prochain de ses livres à sortir en librairie. Un grand moment pour elle, qui couronne d'intenses semaines d'écriture, de relecture, de correction... Et bien sûr, Aline souhaite voir ces exemplaires mais est coupée par la sonnerie de son téléphone, qu'elle décroche immédiatement.

Astrid reste suspendue aux lèvres se sa soeur, dans ce moment de flottement, la regardant par en-dessous, comme si cela allait lui permettre d'en découvrir plus sur la discussion qui se déroule à l'autre bout du fil. Des yeux humides, un certain mutisme comme elle raccroche... Astrid dévisage sa sœur, curieuse et inquiète. Est-ce que les nouvelles ne sont encore une fois pas bonnes ? Elle espère que non.

"- Alors qu'est-ce qu'ils ont dit ? Raconte !" demande la blonde en commençant un peu à s'inquiéter.

Aline savait qu'elle pouvait tout dire à sa soeur. Mais elle avait un peu l'impression qu'elle ne comprendrait pas forcément. A moins qu'elle ne lui dise pas tout, Astrid ne savait pas ce que c'était que de perdre espoir au dernier moment alors que l'on a eu des nausées pendant quelques jours, une impression d'avoir un petit bébé dans son ventre. Alors qu'en fait pas du tout. Elle avait comme l'impression d'avoir perdu un bébé. Ou de ne pas avoir été assez bien. C'est pour ça que les larmes menaçaient de couler depuis qu'elle avait raccroché. Enfin, depuis que le laboratoire avait raccroché. Elle ne savait pas comment réagir. En tout cas elle ne se sentait pas de sauter au plafond. Elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir.

Alors, dans un souffle, elle dit : " Je suis enceinte... ". Une larme coula le long de sa joue. Larme de joie. Je suis enceinte...Mots raisonnant dans sa tête. Mots qu'elle espérait dire à un homme, mais à sa soeur..c'est encore mieux, quelque part. Elle se fiche de ne pas avoir ce bébé avec un homme, elle se fiche d'accoucher sans son petit ami à ses côté, sans le père, elle est heureuse. Parce qu'elle va devenir maman bordel. Maman. Et c'est pas rien. N'est-ce pas ? Elle essuya donc sa larmes et sourie avant de prendre un peu brutalement sa soeur dans ses bras. " Tu vas devenir marraine. ". Aline fit exprès de ne pas dire à Astrid "tata", parce qu'elle voulait qu'elle soit la marraine de sa fille ou de son fils. Peu importe le sexe, elle l'aimerait plus que tout au monde. Elle l'aimait déjà plus que tout au monde.

@Astrid Morel

L'attente semble longue et presque interminable, même, comme Astrid attend une réponse de sa sœur, s'inquiétant des nouvelles que cette dernière peut avoir apprit dans l'appel téléphonique qui semble tant la chambouler. Est-ce que les nouvelles ne sont pas bonnes ? Est-ce qu'elle vient d'apprendre qu'encore une fois, c'est un acte manqué, que ce n'est pas le bon moment ? Elle ne peut le savoir sans que sa sœur lui parle et en attendant que cette dernière s'exprime, elle reste dans une expectative désarmante. Qu'est-ce que l'expression de sa sœur peut bien signifier ? Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? La demoiselle continu de l'observer, la questionne, curieuse de comprendre les sentiments qui la figent ainsi. Est-ce qu'elle va enfin lui dire ce qui se passe ?

La nouvelle tombe et Astrid en a le souffle coupée, elle aussi, comme elle ne réalise pas vraiment que c'est vraiment vrai. Que sa sœur est vraiment enceinte. Qu'elle l'a coiffée au poteau sur l'autel de la maternité. Bon sang. Aline attend un bébé. Aline va devenir maman. Elle va devenir tante. Cette nouvelle la remplit d'une joie indescriptible. Une joie qu'elle ne parvient pas à exprimer. C'est tellement beau et tellement étrange, en même temps, de songer que sa petite soeur va devenir maman... Il lui semble qu'Aline est si jeune, encore. Mais la blonde qui se tient devant elle est une femme presque trentenaire aujourd'hui, qui embrasse enfin la vie et le bonheur qu'elle mérite, qui s'affranchit des considérations habituelles et qui n'attend pas un homme dans son existence pour s'autoriser à la vivre.

"- Oh bon sang... Aline !" souffle Astrid.

Elle n'a pas le temps de prendre sa soeur dans ses bras que cette dernière le fait, la ramenant brutalement contre elle en affirmant qu'elle va devenir marraine. C'est dans l'ordre des choses, elles ont toujours su qu'elles le seraient dès que l'autre attendrait un enfant. C'est depuis l'enfance. Une promesse tacite. Mais qu'elle la formule aujourd'hui, dans leur vie d'adulte, qu'elle confirme ce qu'elles ont toujours pensé... Astrid l'étreint plus fortement encore.

"- Mon Dieu..." souffle-t-elle. "Je peux ?" demande la blonde en désignant le ventre de sa sœur.

Aline crut, étant encore sous le choc, qu'elle avait fait une bêtise quand Astrid dit : "oh bon sang...Aline !", mais rapidement elle se souvint de la nouvelle qu'elle venait d'apprendre et de lui apprendre. C'était une nouvelle bouleversante. Bouleversante sur tous les points de vue, si on y réfléchit bien. Astrid est plus vieille, casée, à un chien, n'a pas d'enfant mais va devenir tata (marraine pardon). Aline est plus jeune, pas casée, mais va devenir maman. Maman...Oh bon sang...Aline ! Elle ne réalisait pas. En même temps il lui en faudrait du temps, pour le faire. "Hein ?" fit-elle après leur étreinte émouvante. Puis elle regarda son ventre, le doigt de sa soeur, son ventre, le doigt de sa soeur et fini par comprendre. A croire que son cerveau tournait au ralentis...Non, ce n'était pas à croire. Son cerveau tournait au ralentis. "Ah ! Oui !" et d'un coup un plus grand sourire que précédemment s'installa sur le visage de la blonde. "T'imagines la réaction de papa et maman quand ils vont l'apprendre ? Ils vont être fous !" dit-elle avant de rire. C'était vrai : leurs parents seraient complètement dingues en entendant la nouvelle. Restait plus qu'à savoir comment elle allait leur annoncer. Puis ce serait leur premier petit enfant. Sauf si on comptait le chien de l'aînée. Parce que clairement : Aline était déjà tata, d'une certaine manière. Quand elle appelait Plume, au début, elle disait : "Viens voir tata !". N'importe quoi, on est d'accord. Mais tellement commun, finalement. En attendant, elle sentait les mains froides de sa soeur à travers son haut, mais ne dit rien. Aline était tellement stressée qu'elle avait attrapé un coup de chaud. Ménopause ? Non, bébé. Bébé. Oh bon sang...Aline !

@Astrid Morel

La nouvelle de la grossesse de sa sœur est excellente, même si on aurait put s'attendre à ce qu'Astrid soit la première des deux à devenir mère. En couple depuis un certain temps maintenant, avec son meilleur ami qu'elle connait depuis plus longtemps encore, Astrid était celle qui avait la situation familiale la plus stable, avec son mariage. Mais c'était bien sa petite sœur qui serait mère avant elle. Sa petite sœur qui, seule, allait s'engager dans cette grande aventure de la vie, ayant décidé qu'elle n'avait pas besoin d'un homme pour accomplir ses rêves, ses désirs. Si la nouvelle est surprenante, elles savent l'une comme l'autre que la vie n'est jamais toute tracée, que ce n'est pas un plan définit, que tout le monde suit consciencieusement. La vie n'est pas un plan à suivre étapes par étapes, c'est ce qui en fait la vie. Elle est parfois surprenante, parfois totalement éloignée de ce que l'on pourrait croire qu'elle serait... C'est le cas ici. Astrid se serait attendu à ce que sa sœur soit mariée avant de devenir mère. Mais ce n'était pas le cas. Cela ne serait pas le cas. Et c'était correct.

"- Oui !" souffle la blonde comme ses mains se posent sur le ventre de sa sœur précautionneusement.

Bien sûr, le ventre d'Aline n'est pas encore suffisamment rond, ni suffisamment dur, pour y sentir la présence de l'enfant mais, de savoir qu'il est juste là sous ses doigts remplit Astrid d'un immense sentiment de satisfaction, de fierté aussi, alors que cet enfant, qu'il soit une fille ou un garçon, fera d'elle une marraine.

"- Ils ne sont pas prêts pour cette nouvelle, ils vont sauter au plafond, c'est sûr !"

Ils s'attendent sûrement à ce qu'Astrid leur annonce bientôt une telle nouvelle, parce que ce serait dans l'ordre normal, naturel, des choses. Mais Aline ? Ils ne doivent pas s'y attendre, c'est certain. Pour autant ils en seront très heureux, elles le savent par avance. Leurs parents ont toujours été des parents soutenant, leur permettant de vivre leurs vies comme elles l'entendaient, sans jamais les juger, quelques soient leurs décisions.

Aline, tu es vraiment surprenante. Non, vraiment. Qui l'eu cru, hein ? Elle, avoir un bébé avant sa soeur. Surtout elle, avoir un bébé seule. Surprenant, certes, mais ce ne sera mal prit par personne. Du moins par personne de son entourage. Parce qu'il y a toujours les haters etc..., mais eux, on s'en occupera quand elle aura fait l'annonce sur les réseaux. Après avoir annoncé la chose à leurs parents. Si quelques années auparavant Aline se voyait avoir une belle famille avec un homme, aujourd'hui elle se voyait élever sa fille ou son fils comme il se doit, plus ou moins seule, avec l'aide tout de même de ses proches au cas où, si besoin. Elle se doutait que ça n'allait pas être facile, surtout au début, mais elle se disait aussi qu'il ne fallait pas penser à ça maintenant. Non, pas maintenant. Ce n'était pas la bonne période. Pour le moment il fallait profiter de la grossesse, de cette annonce. Ne pas penser au pire même si, une femme enceinte, ça pense toujours (ou presque) au pire.

" Oui enfin...pas sûre qu'il atteignent tous les deux le plafond..." tenta-t-elle de faire une blague. Oui, ce n'était pas drôle, mais la jolie blonde rie tout de même, sans pour autant se moquer pleinement de la taille de ses parents. Ils étaient plutôt grands dans la famille. Enfin...ça dépend qui. Et rien que de penser à ça, elle rie de plus belle. Mon dieu, cette nouvelle était tellement rafraîchissante, tellement heureuse. Tellement incroyable. Tellement tout...qu'elle avait du mal à cacher sa joie. Et pourquoi la cacher ?

Fourbe comme était Aline, elle se demanda si faire un test de grossesse n'était pas une bonne idée pour faire une blague à Gabriel. Astrid lui montrerait, lui faisant croire que c'était à elle, avant de lui avouer que c'était bien Aline qui était enceinte. Non, ce n'était peut-être pas une bonne idée, finalement. Avoir un bébé était sûrement dans les projets du couple et la déception pourrait se lire sur le visage de l'homme facilement. Il ne savait pas cacher ce genre de sentiments. Même la future maman le savait et le voyait.

@Astrid Morel

Leurs parents n'atteindraient jamais le plafond ? Astrid dessine sur son visage une petite moue. Elle n'en est définitivement pas aussi sûre que sa cadette. Il faut dire que la nouvelle risque de les inonder de joie mais de les surprendre, aussi, puisque Aline est toujours célibataire et qu'ils ne doivent pas s'attendre à ce qu'elle fasse appel à la PMA pour devenir mère. Et puis leur petit bébé qui s'apprête à devenir maman, ça va forcément leur faire un petit choc. Un électrochoc, même, celui de réaliser qu'ils vont devenir grand-parents et avoir des petits-enfants à gâter. Enfin, dans l'immédiat, au moins un. Et même pour Astrid, c'est un sacré choc, alors qu'elle était au courant des intentions de sa cadette. Mais c'est seulement là, maintenant, qu'elle réalise vraiment qu'elle va devenir tante. Et même mieux, marraine, comme Aline le lui a demandé un peu plus tôt. Ou plutôt a affirmé qu'elle allait le devenir. Bon sang.

Astrid pose sur sa sœur un regard ému. Comme elle est grande. Comme elle est loin de l'enfant qu'elle protégeait plus jeune et qu'elle a vu grandir, évoluer, pour devenir cette magnifique jeune femme qu'elle a sous ses yeux et qui s'apprête à devenir maman. Elle essuie une larme au coin de ses yeux, comme si cela pouvait permettre qu'Aline ne voit pas son trouble, alors que c'est parfaitement impossible.

"- Je n'arrive pas à y croire..." souffle la blonde avant de rire légèrement, heureuse. "Gabriel va être complètement dingue quand tu vas lui annoncer la nouvelle ! Et je ne parle même pas de Moïra qui va s'auto-proclamer tante de cet enfant, aussi, avant de nous demander, ou plutôt nous tanner, pour savoir quand est-ce qu'on compte s'y mettre, El et moi !" rit-elle légèrement.

Aline n’est pas sûre qu’ils atteignent le plafond, les deux parents, mais Astrid semble un peu plus certaine de cela. Peu importe, c’est sûr que cette nouvelle risquait de leur faire faire une crise cardiaque. Enfin…il ne vaudrait mieux pas. Non seulement ce serait triste, dramatique, mais en plus ce serait mal venu et Aline se sentirait coupable. En même temps elle le serait, coupable, non ? Ce serait sa faute. Mais n’envisageons pas le pire lorsque nous venons d’apprendre le meilleur. D’ailleurs la jeune femme sait déjà quel nom elle allait donnait à son bébé si c’était une fille. Un nom qu’Astrid risquait d’aimer. Peut-être même que, cette dure à cuir, serait du genre à pleurer en apprenant ça. Il faut dire que, donner comme deuxième prénom à son enfant celui de sa sœur est assez surprenant et pas mal émouvant. Mais pour le moment elle n’était sûre de rien, la blonde. Elle ne savait pas si c’était un garçon ou une fille. Elle ne savait pas cela et, pour le moment, elle s’en fichait. Temps que son bébé se développait bien. Temps qu’il se développait correctement.

« Dis, tu m’accompagneras, pour l’échographie ? ». C’était évident qu’elle accepterait, sa grande sœur. Elle serait toujours là pour elle, après tout. Non ? Elle serait présente quoi qu’il arrive. Aline le savait. Aline et Astrid contre le reste du monde, non ? Ce sont les deux sœurs qui se l’étaient dit quand elles étaient plus jeunes (bien qu’elles ne soient pas vieilles). Elles s’étaient dit cela pour se redonner confiance. Et surtout pour se montrer le lien qu’elles avaient l’une et l’autre. C’était beau à voir, oui. Mais la jeune femme n’était pas sûre d’une chose : Astrid ne serait-elle pas un peu triste de ne pas devenir maman avant sa petite sœur en sachant qu’elle avait une situation bien plus convenable pour un enfant ? Quoi que… « Convenable »…Qu’est-ce qui est convenable, aujourd’hui ? « Oh et bien sûr qu’elle va s’autoproclamer tante. On la connait tous. ». La jolie blonde rie de bon cœur. Elle se sentait toujours émue, mais surtout heureuse.

@Astrid Morel

La nouvelle est incroyable et va faire plaisir à tellement de monde... Evidemment, Astrid est ravie pour sa sœur et elle imagine d'ores et déjà la joie de leurs parents quand ils vont apprendre la nouvelle, mais ce ne sont pas les seuls qu'une naissance risque de rendre complètement gagas. La jolie blonde est persuadée que son propre compagnon sera enchanté à l'idée de devenir oncle, alors que la parentalité n'est toutefois pas encore à l'ordre du jour, les concernant. Accueillir un bébé dans la famille sera un plaisir pour tous et ils seront naturellement tous présents pour Aline pour l'aider, pour l'épauler, dans cette maternité qui s'annonce pour elle. La blonde ne peut pas ignorer que, tous autant qu'ils sont, ils feront ce qu'ils peuvent pour lui venir en aide alors qu'être une maman célibataire n'est pas ce qu'il y a de plus facile au monde. Peu importe, Astrid est sûre qu'Aline va assurer. Et puis sa petite sœur sait parfaitement ce qu'elle fait. Cette décision, l'autrice sait parfaitement que sa cadette ne l'a pas prise à la légère mais a prit le temps de la réflexion avant de se lancer. C'est évident. Elle a mûrement réfléchit son projet bébé et c'est le principal pour que tout se passe bien.

"- Evidemment !"

Lorsque sa sœur lui demande si elle pourra l'accompagner pour son échographie, la réponse de la blonde est naturellement positive. Elle sait que ce sera un grand moment pour sa cadette et, à défaut d'être accompagné par le père de l'enfant à venir, elle se doute qu'elle aura bien besoin du soutien d'un membre de sa famille, de la présence rassurante d'un proche. Evidemment, la blonde répond donc présente pour être ce pilier pour sa sœur, comme elle l'a toujours été et le sera toujours.

"- Il est évident qu'elle va le faire. Et que ça va lui donner des idées." remarque la blonde en levant les yeux au ciel, avant de rire.

Bien sûr, Aline avait réfléchit pendant un moment à ce projet bébé. Elle voulait aussi réunir toutes les bonnes conditions pour accueillir un nouveau-né. Elle avait acheté une villa plutôt adaptée, avait essayé de penser à toutes les conditions réunies pour avoir un bébé et pour qu’il se sente bien, se développe bien dans un cadre sein. Parce que le développement d’un enfant c’est important aussi. Très important. C’est même la première chose à laquelle il faut penser. En dehors de celui dans le ventre, il va sans dire. Aline avait envie d’avoir ce bébé et même si elle avait dressé une liste de ce qu’il fallait, réfléchit à certaines choses, forcément il manquait des choses. Et il fallait l’argent. Alors oui elle gagnait bien, même très bien sa vie, mais c’était peu probable qu’elle dépense tout dans des affaires très chères, hyper hauts de gamme. Non, il fallait mettre un certain prix, sans abuser, sans aller dans les excès et en regardant bien la qualité. Parce que, même si c’était cher, parfois, la qualité n’était pas là. Enfin, bref.

« Merci sœurette ! » Elle a toujours été là pour elle, Astrid. Depuis sa naissance. Regardez toutes les photos qu’elles ont ensemble. De la naissance d’Aline à aujourd’hui. Il faut être aveugle pour ne pas voir leur complicité. Bizarrement, même si elles se prenaient la tête parfois, il n’empêchait qu’elles étaient, l’une pour l’autre, la personne la plus importante. Aujourd’hui c’était un peu différent. C’est toujours le cas, mais en même temps des personnes se sont ajoutés. Le conjoint d’Astrid, par exemple. Et…c’est tout, en fait. Parce qu’Aline n’avait personne, mais s’en fichait un peu.

« Des idées ? Toi tu en as en tête non ? » dit Aline avec curiosité et malice. Elle voulait savoir ce qu’il y avait réellement derrière la tête de sa sœur lorsqu’elle disait que la future tante aura des idées. Quant à la marraine… « Tu vas lui acheter plein de petites robes si c’est une fille ? Et des baskets si c’est un garçon ? » rit la cadette.

Évidemment, alors que sa sœur a besoin d'elle, a besoin de soutien, d'une présence rassurante pour se rendre à son échographie, Astrid ne va pas refuser de l'accompagner. D'être cette personne sur qui sa cadette pourra compter. Bien au contraire. Elle sera aussi présente que possible et que sa sœur en aura besoin tout au long du processus et des neuf mois qui l'attendent. C'est comme ça que ça doit se passer parce que c'est ainsi qu'elles ont toujours grandit toutes les deux, en se soutenant l'une l'autre. Il n'est donc pas étonnant que la jolie blonde promette d'être présente pour Aline dans cette nouvelle épreuve qu'elle s'apprête à traverser, cette nouvelle épreuve dans laquelle elle s'engage. Parce que se préparer à accueillir un enfant, ce n'est pas rien. D'habitude, les parents sont deux pour ça. Aline est seule. Il est donc normal et même essentiel qu'elle cherche du soutien auprès de ses proches.

La nouvelle de l'arrivée de ce bébé, c'est sûr, va rendre fou toute la famille. De leurs parents à la famille élargie, en passant par Gabriel et Moïra, le partenaire et la belle-sœur d'Astrid, tout le monde sera forcément ravi de cette nouvelle et la jolie blonde est presque sûre que la sœur de Gabriel ne manquera pas de lui demander quand est-ce que son frère et elle se décideront d'ailleurs à faire un bébé eux aussi. Non, avec une telle nouvelle, évidemment que la jolie brune qui travaille à l'hôpital aura des idées. Astrid pourrait en mettre sa main à couper. Et sa sœur ne peut pas s'empêcher de demander si elle n'en a pas non plus. Astrid esquisse un sourire.

"- Disons qu'on verra ça quand on pensera à ne pas remettre les courses à après-après-après-demain, ce qui ne sera déjà pas mal. Quand on saura se gérer tous les deux on pourra réfléchir à faire un bébé." elle rit. "Quoi que soit cet enfant je vais le pourrir gâter c'est sûr !!!"

Ce n’est pas certain que, si jamais Aline avait eu un frère et Astrid, elle n’aurait pas demandé tout de même de l’aide à sa sœur. C’était difficilement imaginable puisque ce n’était pas le cas, mais elle n’imaginait pas demander cela à un homme. Comme si c’était plus naturel pour une femme de s’occuper d’un enfant que pour un homme. Même si, sûrement, il s’agissait là d’une idée reçue. Puis c’était sans compter le lien qu’entretenaient les deux jeunes femmes. Elles étaient si proches, il fallait bien l’avouer. Puis même si la cadette aurait voulu avoir un petit frère ou un grand frère, elle ne regrettait aucunement de n'avoir que son père en figure masculine dans sa vie aujourd’hui. Peut-être qu’elle aurait un homme d’ici peu, on n’en sait rien. Mais pour le moment…non pour le moment elle était très bien.

Aline, qui n’avait pas envie de ne parler que d’elle, passa toujours sur le même sujet, au fait que Astrid et Gabriel pourraient avoir un enfant eux aussi. Un jour. Peut-être. Ce serait si drôle d’être enceintes ensemble. Mais bon elle ne voulait rien précipiter du tout. Au contraire. Il ne fallait pas précipiter ce genre de choses. C’était quelque chose à laquelle il fallait bien réfléchir. Parce que ce n’est pas rien. Si, par exemple, sa sœur et son compagnon arrivaient à s’occuper d’un chien, il ne ferait aucun doute qu’ils arriveraient à s’occuper d’un autre être vivant. Mais un bébé, bien que ce soit le même principe qu’un chien (c’est-à-dire s’occuper d’un autre être vivant que soi-même) n’était pas un animal.

La blonde rit : « Bah oui, c’est sûr. » elle réfléchit un peu et fini : « Un enfant pourri gâter, qu’est-ce qu’on va faire de lui ? ». Puis elle rit de plus belle en s’imaginant le refiler à la tante ou au parrain, à la marraine ou quelqu’un dans le genre. Oh ! Mieux. Les grands parents.

« Bon ce livre, je peux le voir ? » fait-elle en accompagnant sa question d’une tête un peu…flippante ? Sourire aux lèvres, dents en mode « lapin ».

L'enfant à naître étant le premier petit-enfant de leurs parents, comme le premier neveu ou nièce d'Astrid et de l'ensemble des Fisher, à vrai dire, nul doute que celui-ci sera pourri gâté. Astrid a beau le dire en plaisantant, elle sait très bien que c'est vrai et qu'à défaut d'avoir ses propres enfants, pour le moment, elle se rabattra sur celui de sa sœur. Elle sera une tante gâteau, c'est certain. Il n'y aucune chance qu'elle ne le soit pas, tout comme il n'y a aucune chance pour que Moïra ne lui envoie pas des dizaines et des dizaines de sous-entendu pour qu'elle s'y mette à son tour, avec Gabriel. Elle sait d'ores et déjà que c'est ce qui l'attend. Au moins, ça lui laisse le temps de trouver une parade.

"- Une future star, c'est sûr !" affirme la blonde avec un petit rire.

C'est une bonne nouvelle et elle est vraiment heureuse pour sa sœur qui, pour sa part, ne perd pas le nord et se souvient finalement qu'Astrid a mentionné avoir reçu quelques exemplaires de son nouveau roman, lequel n'est pas encore disponible en librairie mais le sera bientôt, courant du mois d'Avril. Un sixième bébé dont elle est très fière et donc la couverture est tout simplement magnifique, ni plus ni moins. Un bébé qu'elle a hâte de faire découvrir à son lectorat, en espérant que ces derniers apprécieront celui-ci à sa juste valeur et, peut-être même, à la hauteur des précédents, entérinant sa réputation.

"- Attention madame vous pouvez le voir mais il est absolument interdit de divulguer le contenu avant la parution officielle !" elle rit en l'invitant à la suivre jusqu'au colis reposant sur son meuble. "Ferme les yeux... et... tadaaaaaaaaam !" lance-t-elle joyeusement en présentant le bébé à sa sœur. "Je vais dédicacer ton exemplaire !"