Astrid ¤ un avant goût de Noël

Noël n'était plus ce qu'il était aux yeux de Bron. Il pouvait l'avouer, il avait perdu cette magie, depuis quelques temps déjà. Là, ou il voyait les gens sourire et s'amuser. Bron n'était que spectateur, il avait du mal à accorder, de l'importance. Bien sûr, il avait fait ces courses de Noël, comme la majeur partie des gens. Il avait trouvé pratiquement tous les cadeaux pour ces proches. Mais il faisait partie de ces gens qui préféraient que la date passe. Il aimait quand même, les décors, le blanc qui signifiait Noël, l'hiver, les touches de rouges. Il n'était pas un anti Noël non plus. Donc les marchés de Noël, faisaient partie aussi. S choses qu'il faisait chaque année. Plus par curiosité et cette année, il avait décidé de faire le marché de Jungnferstieg . On n'arrêtait pas de lui en parler, du marché en soi, mais il doit bien l'avouer, il ne venait pas pour les cadeaux, les décorations, ou le plaisir d'offrir. Mais pour son estomac. Il avait toujours un peu petit faible pour la nourriture. Il mangeait tout et n'importe quoi, il l'avoue et à peine avait-il mis les pieds sur ces marchés qu'il sentait déjà la bonne odeur du vin chaud et de mannele. Encore heureux, que son boulot et un peu de sport, lui facilité la tâche, question métabolisme. Bon il ne comptait pas non plus à se faire griller, la bouche pleine, au même moment, quand il croisa le regard d'Astrid. L'air coupable ? Non pas du tout, il mâchait tranquillement, un sourire aux lèvres. « Si tu révèles mon secret, je serai obligé de te faire passer sous silence... » Il ne s'attendait pas à croiser quelqu'un et encore moins son amie. « Qu'est-ce que tu fais là ? Tu attends ton tour pour poser avec les lutins du père Noel ? » Question bien évidemment idiote après réflexion. Mais toutefois, après avoir essuyé sa bouche, on ne sait jamais. Il venait embrasser ces joues.

Le mois de décembre était arrivé et, avec lui, depuis la fin du mois de novembre, le marché de noël avait prit ses quartiers sur différentes places de la ville, comme tout les ans. Hambourg savait, sans nul doute, célébrer les fêtes de fin d’années et il y en avait pour tout les goûts. Astrid aimait cette ambiance particulière qui animait la ville alors et qu’elle découvrait chaque année un peu plus depuis qu’elle était arrivée en Allemagne. La demoiselle appréciait la musique, les odeurs, les créations. C’était un bouillon de culture pour l’inspiration, en plus de ça. Et une bonne occasion de s’en mettre plein la panse, aussi. C’est de toute évidence ce que beaucoup avaient décidés de faire, dont Bron. La demoiselle ne s’attendait pas à le voir et pourtant l’homme était bien là, juste devant elle, à se goinfrer visiblement. Elle esquisse un sourire face à sa menace. Elle ne pouvait rien dire, elle venait tout juste de finir un bretzel en douce. Mais elle ne s’était pas fait chopper en plein délit, elle.

«- Non mais ça va ne t’en fais pas, j’ai pas encore reçu mon badge de la brigade du fat, j’vais pouvoir te laisser tranquille !» assure la demoiselle.

L’homme se moque gentiment dans sa question, avant de venir claquer une bise sur la joue de son amie. La queue pour le père noël et ses lutins. Pas vraiment non. Ce n’était pas dans les projets de la jeune femme, elle venait seulement profiter de l’ambiance et de la bouffe. Mais elle esquisse un sourire face à la question tout de même.

«- Seulement si tu viens avec moi. N’oublie pas de faire les joues de hamster aussi !» lance la demoiselle pour le taquiner. «C’était très… ça t’allait à ravir !» assure la jeune femme en se moquant allègrement – mais gentiment néanmoins – de son ami. C’était de bonne guerre entre eux.

Depuis que Bron avait mis les pieds ici, tous les ans. Il faisait l'un des marchés de Noël, mais simplement dans un sens but, manger les mets gourmands, qu'on ne trouvait qu'en cette période. Ce qu'il trouvait dommage, il fallait forcément une occasion pour les déguster. C'est peut-être l'une des choses qu'il appréciait en cette période. Une fois dans l'année, c'était trop peu... Il pouvait toujours s'en faire chez lui, mais autant dire, qu'il n'avait pas le temps avec son boulot prenant. Qu'il choquerait ces colocataires de le voir dans une cuisine. Qu'il préférait éviter les accidents. Et en parlant d'accident... Lui dans une cuisine, malheureusement, il allait certainement y foutre le feu dans les cinq minutes, après qu'il est mis les pieds. Il était un bon mangeur, mais loin d'être un bon cuisinier. Mangeur était une façon de parler, si personne ne faisait la cuisine, il était adepte de la cuisine rapide. Et autant dire, qu'il était toujours le premier à piocher dans les plats quand il y en avait un sans surveillance... Tant qu'il ne se faisait pas choper... Il prit un air rassuré, un jeu qu'il tenait plaisir à jouer face à Astrid. À la fois, amusée parce que ça se voyait que ce n'était que de la comédie. Il faisait un très mauvais acteur. « Quand tu le seras préviens moi. Que je me cache un peu mieux que ça ! J'ai trop de dossiers sur mon compte et je tiens trop à ma liberté. En plus, la tenue de prisonnier ne me va pas au teint » Un clin d’œil terminait cette phrase, avec plein de malice. Ils trouvaient toujours un moyen de se titiller un peu. Et l'un comme l'autre se le rendait plutôt bien, il fait se l'avouer. Comme cette image du père noël et de ces lutins, qui collait une grimace à Bron. De cette image persistante qui faisait son chemin dans sa tête. Il n'avait jamais pris de photo avec le père noël même petit, alors ce n'était pas demain la veille à moins que... « Ça ferait mauvais genre sur la cheminée que je n'ai pas... Mais j'ai toujours rêvé de prendre une photo juste au moment ou je tire sur sa barbe... » Il avait presque un sourire sadique en y pensant. « Piquer le bonnet du lutin... Tu vois le genre... » Il fronça les sourcils, en replongeant son regard sur son ami. « Les joues de hamster ? Tu es en train d'insinuer que je ressemble à un hamster. Je suis triste, tu blesses mon petit ego. Je pensais que tu m'aimais assez pour m'épargner un tel affront. » Les yeux presque larmoyants, ma main sur son torse. Il était plus ambitieux que ça, et sa petite comédie ne durait jamais longtemps. « Maintenant, que tu as titillé mon imagination, j'ai envie de torturer cette image de noël... »

Comme d’habitude, Bron en fait des caisses et surjoue, ajoutant un certain comique de geste à la situation déjà fort amusante au goût de la jeune auteur. Il faudrait qu’un jour elle écrive un livre dont le personnage principal serait une version romancée du jeune homme, mais la copie ne vaudrait jamais tout le génie de l’original, bien qu’elle ne le lui confirmerait jamais. Plutôt tomber malade que de faire cette faveur au jeune homme. Mais c’était toujours ainsi entre eux. Qui aime bien châtie bien, dit l’adage et entre eux c’est clairement de cela qu’il s’agit. La demoiselle esquisse un sourire face à la remarque de Bron, donc, ce dernier se plaignant à l’idée de finir sous les verrous, en raison de son amour pour la liberté dans un premier temps mais aussi, dans un second, parce que la tenue ne lui allait pas au teint. Du Bron tout craché.

«- Oh sisi j’suis sûre que tu serai très très beau...» affirme la demoiselle. «Enfin c’est vrai qu’en Allemagne, vous n’avez pas nos merveilleuses marinières. Attend, c’est de l’emprisonnement haut de gamme chez nous !» assure-t-elle.

Se pose la question de faire une photo avec le père noël et la jolie blonde n’est pas vraiment convaincue par l’idée. Pourtant Bron parvient presque à lui donner envie, en indiquant toutes les manières qu’il aurait en sa possession pour rendre cette photo phénoménale, inoubliable. Une grande farce encore,dont le principal sujet était le père noël bien entendu et ses lutins.

«- Quel vilain garnement faites-vous, Monsieur Ellis ! Pour la peine vous n’aurez pas de cadeau cette année !» le corrige la demoiselle amusée. «Que du charbon et des oranges pour la prison ! Et la visite du père fouettard !» elle rit.

Et il en rajoute encore, se plaint des remarques de son amie sur les joues qu’il avait en la croisant, un peu plus tôt. Astrid se fend d’un large sourire, il sait que ce n’est pas méchant, ce n’est que de la taquinerie bonne enfant entre eux. D’autant plus que Bron est loin d’être gros, il faut l’avouer. Ce qui n’empêche pas la demoiselle de poursuivre sa plaisanterie.

«- Un séduisant et très sexy hamster.» elle sourit encore et l’observe quelques secondes avant de poursuivre. «Mais un hamster tout de même.»

Elle bat des cils innocemment après cette remarque et dessine une fausse auréole au-dessus de sa tête alors que Bron semble déjà occupé à d’autres pensées pour torturer noël.

Elle était loin d'être aussi sage qu'elle voulait le faire paraître. Ils se ressemblaient assez pour jouer sur le même plan, pour s'entendre aussi bien. Bron pouvait passer le plus clair de son temps en compagnie d'Astrid. Il avait appris bien plus tard, qu'elle écrivait. Il s'était toujours demandé où elle prenait son inspiration, un jour peut-être, il le fera. Curieux de connaître, la nouvelle histoire qui trottait dans sa tête, mais toujours un plaisir de déformer à sa façon. En lui donnant des idées, parfois pas très brillante, il l'accorde. Que parfois, ça devenait comique, faisant leurs propres histoires, qui ne verront jamais le jour. Mais simplement dans leurs esprits tordus... Le jour où il se trouvera entre quatre murs, la tenue sera le dernier de ces soucis. Honnêtement ! Rien que l'idée de se retrouver coincé et derrière des barreaux, il en était déjà claustro. « Je rêve ou tu te fous de moi ! »Dit-il assez amusé. « ce n'est pas beau Madame Morel! Tu sais que je vais forcément devoir me venger... » Son regard sous-entendu vengeur, un sourcil légèrement relevé. « bleu, c'est bien connue ça ne va pas avec les yeux bleus. Ton sur ton, ça s'annule » Il était loin de là, accro à la mode, c'était plutôt le genre à prendre un t-shirt au fond de son armoire, et de l'assortir avec le pantalon qui lui tombait sous la main. Il ne passait pas non pus des heures devant une glace, à se contempler, une fois qu'il avait fini, il quittait tout simplement les lieux. Autant dire, que le matin, il était tout à fait capable de sortir avec une chaussette différente au pied, qu'il serait tellement indifférent. « Remarque ça fera une excellente histoire ! Tu devrais y réfléchir, je crois qu'on tient un truc ? Avec un bon titre. Attends que je réfléchisse ... Bron au pays carcéral. Barreaux, savon et orange...» Un titre accrocheur, qui faisait un peu rire, sans tout dévoiler. Autant dire, que dans ce domaine, il n'était pas expert. Sous un air de réflexion, c'était le calme plat. Avant d'entendre la sentence d'Astrid. Donc c'était ça la punition. « Personnellement, la visite du père fouettard ne me dérange pas, je trouve que c'est un assez bon cadeau. Il est plutôt avenant s'il vient avec son fouet. Pourquoi voir toujours le mauvais côté... » Poursuit-il avec un certain amusement, juste parce qu'il était curieux de voir la réaction. « Je ne suis loin d'être un ange, mais ça tu devrais le savoir depuis le temps. Et je te rappelle que tu es loin d'être sage aussi » Un clin d'œil, pour appuyer ces paroles. Avant qu'elle ne l'identifie à un hamster. Sérieusement ? En tous cas, ça la faisait bien rire, à ces dépens un peu. « Je te l'accorde, une chose le sexy, ça je le sais » Un peu vantard, oui ! « Mais je te rappelle, que ça ne pense qu'à manger, ça hurle et c'est con ça tourne dans une roue... » Il regarde les alentours, avant de les poser sur Astrid. « Mademoiselle Morel, est-ce que vous me voyez hurler et courir dans une roue ? » Il oublie volontairement de parler de la nourriture, hein ? Là, il était coupable, il y a quelques minutes. Elle le prennent sur le fait, il n'allait pas l'évoquer contre lui. Il n'est pas fou.

La jeune femme laisse aller un petit rire face à la remarque de son ami. Se foutre de sa gueule ? Non, absolument pas voyons, voilà qui n’est pas du tout dans les habitudes de l’un ou de l’autre. Ils n’ont aucune tendance à se taquiner tout les deux, évidemment. Ce ne serait là que de vilains mensonges que d’oser prétendre le contraire. Ils ne se font jamais la moindre taquinerie, naturellement. De toute façon le jeune homme se vengera d’elle bien assez tôt, la demoiselle en a parfaitement conscience.

«- Oui oui fait donc l’innocent va, je te vois venir à des kilomètres avec ton air de pas y toucher.» remarque la jeune femme en lui tirant la langue, amusée. «Je sais bien, c’est pour ça que je prend un peu d’avance !» affirme-t-elle.

L’homme proteste comme d’après lui la marinière ne lui siérait pas du tout, parce que le bleu n’irait pas avec celui de ses yeux. Les deux s’annulent c’est bien connu et Astrid ayant elle-même les yeux bleus, elle est bien placée pour le savoir, elle fait souvent attention à cela. Alors que le bleu, dans un même temps, est une couleur parfaite pour les blonde, qui les met bien en valeur. Pas de chance, comme on dit.

«- J’appellerai ça ‘L’homme aux yeux qui s’annulaient’» le taquine la demoiselle comme son amie évoque le titre d’un livre qu’elle pourrait écrire en s’inspirant de son histoire.

Le jeune ambulancier proteste encore, à croire qu’il ne sait faire que cela, comme il ne semble pas apprécier que la demoiselle le compare à un Hamster, même si elle précise que c’est un hamster sexy. Elle lui adresse un tirage de langue en bonne et due forme, comme une nouvelle taquinerie qu’elle lui adresse. Oh sisi, hamster ça lui va très bien et elle a même l’image dans la tête, maintenant que l’homme ajoute de l’eau à son moulin et de nouveaux éléments en tête.

«- Ben oui, il faut bien faire du sport pour éliminer tout ce que tu t’empiffre !» taquine encore la trentenaire. Cesser de plaisanter parce que la troisième dizaine approchait, de n’était pas pour elle.

Le jeu était omniprésent dans leur relation amicale. Titiller l'autre était presque un boulot un plein pour eux. Fatiguer, ne faisait même pas parti de leu vocabulaire. Certainement, ils fatiguaient ceux qui les fréquentaient de près ou de loin. Malheur à eux, s'ils étaient dans le coin… Et pourtant à cet instant, il la regarde d'un air tout à fait innocent, signant un cercle au-dessus de sa tête, tout en se tournant légèrement, montrant ainsi son dos. « Tu n'as pas vu mes belles ailes derrière. Et bientôt, tu vas me voir voler et chier des paillettes, prônant l'amour et la magie ! » Ce n'est pas ce qu'il faisait dans Disney ? Le jeune homme tout rire, fit dans tout sa splendeur un clin d'œil à la jeune femme. C'st assez dur de s'imaginer la scène et pourtant, Bron s'amusait beaucoup de cette image.

Comment ils en étaient arrivés à parler de tenue de prisonniers ? Il en avait une vague idée, mais ça pouvait que leur sujet de conversation ou plutôt de moquerie était assez varié. Au moins, il pouvait être soulagé, elle n'allait pas l'oublier avec ces oranges. Il n'avait jamais eu l'audace de lire un livre de son ami. Honte à lui, mais quel ami, il faisait. Son rire raisonnait à l'entente du titre. La taquinerie avait du bien, et pourtant, s'il devait parier, il était sûr que le titre attirer. « Mystérieux, Sombre, accrocheur... Je suis sûr que ça marcherait autant que la femme qui rêvait d'un bison d'essence » Il prit un air tout aussi pensif, le style réfléchir sa main sous le menton, à le frotter légèrement. « Et tu mentionneras dans les remerciements, à mon cher ami dévoué Bron, qui m'a inspiré ce titre... Tous mes remerciements à lui, et son inspirations à la tendance proche de la folies » Le jeune homme n'a pas du tout la grosse tête, et il ne récite pas ça comme s'il récitait du William Shakespeare, montait sur un bite de trottoir, sans faire attention aux regards autour d'eux. Absolument pas !

Mais bon tout ça retombait bien assez vite à l'évocation de l'embonpoint futur, du jeune homme. Elle était sérieuse ? Il en était loin du compte quand même. C'est vrai qu'il aimait la bouffe, et il compensait par d'autres choses pour éliminer. Pas de brioche, pas de bouée, il arrivait encore à voir ce qu'il avait dans le slip. Oui, c'est un indice très précieux. Jusque-là, tout allait bien. « Avoues en fait, tu veux juste savoir si j'ai des tables de chocolat, je ne savais pas que ça te perturbait autant. Alors oui, j'en ai et ils sont encore très bien dessinés. Tu veux la preuve peut-être ? » Bien sûr, ce n'était que de la plaisanterie. Mais la plaisanterie cherchait le visage de la jeune blonde. Ce qui l'inquiétait . Il n'avait rien dit de blessant, à ces souvenirs. « Je rigole... Ne le prend pas mal. Je ne voulais pas te faire passer pour une perverse... » Il fronça légèrement les sourcils, ennuyer. « A moins que ça ne soit autre chose ? » Sur l'instant, il avait du mal à comprendre.

La demoiselle rit comme l’homme parle des deux belles ailes qu’il est sensé avoir dans le dos et qu’elle n’aurait à priori pas vu, mais elle rit plus encore lorsque l’homme parler de voler en chiant des paillettes, répandant l’amour et des promesses de toujours un peu partout. La jeune femme imagine bien la scène, tient. Imaginer Bron comme un chérubin en couche, tenant un arc dans ses mains, près à viser sur deux futures amoureux est une image plaisante pour la jeune femme et cette dernière explose de rire quand elle en vient à imaginer les paillettes. Cette vision est collector, elle ne manquera pas de le lui rappeler à la première occasion et si possible, dans une situation gênante, c’est toujours bien plus drôle. Il ne manquera pas de lui renvoyer l’ascenseur de toute façon, au moment le moins opportun, lui aussi. Enfin, le moins opportun, tout dépend pour qui.

«- Milles excuses, je dois avoir la vue qui baisse !» prétends la demoiselle, ne cachant pas son amusement face à la remarque de son ami.

Il ne serait jamais sérieux. Jamais. Et ça lui convenait parfaitement, elle-même ayant quelques difficultés à l’être, pour être honnête. C’est bien ainsi qu’ils s’amusaient le mieux : la vie est trop courte pour ne pas en profiter, trop courte pour se poser milles questions, trop courtes pour se poser des barrières. Si l’on ne vit qu’une fois, pourquoi ces montagnes qui nous freinent ? L’autrice n’a pas la moindre envie de s’encombrer de trop de sérieux. Pas la moindre envie de ne pas profiter de sa vie à 100%. Et puisque avec Bron, c’est leur jeu favoris, la jeune femme peut s’en donner à coeur joie.

«- D’abord c’est la fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette !» corrige la demoiselle avant d’ajouter. «Et puis le titre originel veut dire «La fille qui jouait avec le feu» donc…»

La jeune femme lui tire la langue effrontément, avant de rire. Oui, si Bron l’avait oublié, elle parle le suédois, la langue originelle de l’auteur du livre. Après tout, elle a bien habité un an dans le pays. Mais… Comment avaient-ils put à ce point dériver du sujet initial ? Ils ne sauraient pas réellement le dire, l’un comme l’autre, mais c’était toujours plus ou moins ainsi entre eux de toute façon. La conversation dérivait, dérivait, dérivait, ils ne s’en rendaient pas forcément toujours compte.

L’homme installé sur une bite en plein milieu du trottoir déclame les remerciements qu’elle est sensée lui adresser, amusant la galerie au passage. Parce que, s’il ne l’a pas remarqué, ils ne sont pas vraiment seuls ici, au beau milieu de l’un des marchés de noël de la ville. Et Astrid n’est vraisemblablement pas la seule à s’amuser de l’humour de son ami. Aucune honte ne vient empourprer les joues de ce dernier cependant alors qu’il assume totalement, en apparence en tout cas, le ridicule de la situation.

«- Oui oui, je te dois tout, pardon !» annonce la demoiselle amusée.

A vrai dire, ses amis ont tous une place dans ses livres, à un moment ou un autre. Certains se reconnaissent, d’autre pas. Mais ils l’inspirent tous, comme les inconnus qu’elle croise. Astrid se gorge de la vie, pour aligner ses mots et noircir des pages blanches. Elle se gorge de tout ce que l’existence a à lui donner. Et de ses proches, aussi. De leur énergie. De leurs personnalités. Ils l’ont tous touchés, à leur manière et ont tous nourrit son esprit. Ceux qui n’apparaissent pas encore dans ses ouvrages y figureront un jour, dans un autre. Et puis, il y a ceux qui reviennent, sans cesse, même inconsciemment, au fil des pages et du temps. Un seul, en fait. Qui hante ses lignes, comme il hante sa vie.

L’homme prend un air outragé comme la demoiselle évoque son potentiel embonpoint, demandant si elle ne cherche par ce stratagème qu’à voir les tablettes de chocolat de son ami. La demoiselle prend un air boudeur, très sérieux, pendant quelques minutes et elle remarque bien que son ami ne sait plus si elle joue ou si elle l’a mal prit. Mais que nenni. Elle se joue de lui. Elle s’amuse de son air, sans rien en laisser paraître, le laisse mariner encore un peu et puis, en fin de compte, elle dessine sur ses lèvres un large sourire.

«- Mais oui voyons, je ne rêve que de tes muscles, tout les jours !» assure la demoiselle avant de lui tirer la langue en riant. «Sans vouloir te vexer, si je devais zieuter un ami, le candidat est tout trouvé depuis bien avant qu’je te rencontre !» elle rit.