Amber ♔ C'est sur les mêmes chansons que l'on écrit nos vies

C'est sur les mêmes chansons que l'on écrit nos vies

Il n’était pas loin des dix-huit heures trente, ce jeudi soir-là, lorsque des coups donnés à la porte avaient tiré Garrett et Lisa de leur étreinte studieuse, obligeant la demoiselle à s’extraire des bras de son amoureux pour aller ouvrir. Pas loin des dix-huit heures trente lorsque l’avocate avait découvert le visage baigné de larmes d’Amber sur le pas de sa porte, la laissant dans l’incompréhension la plus totale, quoiqu’elle puisse se douter que ces larmes avaient à voir avec Jakob. Ce n’était pas comme si le couple formé par sa meilleure amie était particulièrement épanoui et épanouissant. Pas comme s’il ne battait pas de l’aile depuis de longs mois. Pas comme si tous les deux parvenaient à passer plus d’une semaine ou deux sans se prendre la tête, parfois plus ou moins violemment. Cette fois, pourtant, Lisa eut l'impression que ce n’était pas tout à fait la même crise que d’ordinaire.

Ayant installée sa meilleure amie dans le canapé, l’enveloppant d’un plaid confortable tandis que Garrett filait vers la cuisine ouverte pour se lancer dans la préparations de chocolats chaud, la demoiselle revient rapidement dans le salon munie d’une boîte de mouchoirs et de deux pots de Ben&Jerry’s dont un Strawberry Cheesecake qu’elle s’empresse de donner à sa meilleure amie, une cuillère déjà plantée dans le pot. Puis, s’installant aux côtés de la ballerine, la jeune femme entreprend de passer sa main dans son dos, lui laissant quelques minutes pour dompter ses larmes. Quelques minutes pour qu’Amber puisse retrouver l’usage de la parole.

”- Vas-y, raconte…” souffle finalement Lisa, sa main se perdant dans la chevelure de sa meilleure amie, se voulant réconfortante. ”Qui est-ce que je dois assassiner ?” poursuit-elle en s’essayant à une petite plaisanterie.

A vrai dire, ce n’était pas juste une plaisanterie. Lisa était parfaitement capable d’aller atomiser la personne responsable de ces larmes, une fois qu’elle serait parvenu à réellement les faire cesser. Bien sûr, il n’était pas question de le faire physiquement. Mais elle pouvait tout à fait aller lui faire regretter ce qu’il avait fait et lui faire passer l’envie de recommencer. Personne ne pouvait, impunément, blesser Amber. Personne. Encore moins l’espère d’abruti qui lui servait de copain alors même qu’il ne la méritait pas, qu’il n’était pas assez bien pour elle. Amber était mille fois mieux que lui, mille fois trop bien. N’avait-il pas conscience de sa chance, cet imbécile, alors qu’il la volait à Thomas, quoique ni elle, ni lui, ne se l’avouaient ? Il avait la chance de partager la vie d’une demoiselle formidable et merveilleuse - selon toute l’objectivité de l’avocate - était-il à ce point fou pour ne pas s’en rendre compte, pour ne pas la traiter comme elle le méritait ?

Avec Jakob, c’était terminé. Pour de bon. Définitivement. A une dizaine de jours, seulement, de la Saint-Valentin. Classe. Et même si Lisa savait pertinemment que cette relation ne tiendrait pas la route sur le long terme, même si elle le savait depuis longtemps, voir sa meilleure amie dans une telle détresse était pour elle absolument insupportable. Croisant le regard de Garrett qu’elle gratifie d’un remerciement muet comme il pose les chocolats sur la table basse, la blondinette reporte rapidement son attention sur la danseuse.

”- Il sait pas ce qu’il perd Ambouille, c’est juste un gros nul !” assure Lisa. ”Mais je sais que ça fait mal…”

Oh oui, Lisa sait que ça fait mal. Elle ne le sait que trop bien. Quand elle avait quitté Garrett, après avoir découvert l’infidélité de ce dernier, elle avait cru qu’elle allait en crever. Une pensée qu’elle avait gardé pour elle, du reste, songeant que ses amis ne la comprendraient pas, alors qu’ils n’avaient jamais rien vécu de tel, jamais connu une histoire d’amour pareille. Aujourd’hui encore, à vrai dire, cette idée leur échapperait peut-être mais, quoique son amie n’en soit peut-être pas au même point, Lisa ne voulait pas minimiser sa peine.

”- Viens là.” souffle-t-elle en la prenant dans ses bras, l’attirant à elle dans une étreinte réconfortante. ”Pleure autant que tu en as besoin, je suis là…” reprend-elle, la voix basse, son regard croisant celui de Garrett en une conversation silencieuse dont ils avaient le secret.

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LisAmber

C'est dans ces moments-là que tu réalises que tu es seule au monde. Alors que tu essuies pour la énième fois ton nez du bout de la manche, ton regard évite ceux des autres utilisateurs du métro. Les rames claquent sous les roues de fer. Les paysages défilent à toute vitesse et pourtant, ce n'est toujours pas assez rapide. Tes yeux croisent ton reflet qui se réverbère sur la porte vitrée et griffée par les passants brutaux. C'est la silhouette éthérée d'un visage que tu vois, rendue encore plus pâle par la lumière crue qui règne dans le wagon. Tu renifles bruyamment, attirant à nouveau le regard de ton voisin de wagon qui semble de plus en plus mal à l'aise. Pourtant, en ce moment, tu ne veux qu'une chose : ta meilleure amie. Tu te fous des regards compatissants, du reste du monde en fait. Tu sais qu'il n'y aura qu'elle pour t'ouvrir ses bras et te consoler comme tu en as besoin.

Le métro vomit ses passants à l'arrêt suivant. Tu fais partie de ceux-là. Tête baissée sous ta capuche que tu rajustes, ce n'est qu'un rideau de cheveux bruns que tu offres au monde extérieur. Tes bottines noires martèlent les escaliers que tu grimpes pour remonter vers l'extérieur. Le souffle coupé par le vent glacé qui s'abat, tes sens se rappellent qu'on est en plein hiver. Pourtant, tu ne portes pas grand-chose sur le dos, trahissant combien tu étais pressée de quitter ton domicile sans franchement réfléchir à ce que tu aurais dû emmener. Heureusement, dans le hall d'entrée, tes doigts avaient choisi ta parka vert kaki. Tes mains trouvent refuge dans les poches doublées de ta veste et tu niches ton menton sous ton col. Cela fera l'affaire le temps d'arriver dans le bâtiment imposant où habite Lisa et Garrett.

Tu n'as prévenu personne. Tu n'as pas besoin de sonner non plus pour accéder à l'ascenseur, profitant qu'un voisin quitte le sas d'accueil pour t'y engouffrer. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et se referment l'instant d'après. La lumière crue te fait mal aux yeux. Pire, cet ascenseur te met face à la réalité de ton apparence misérable. Tes yeux croisent à nouveau ton reflet. Tes cheveux sont en batailles. Ton visage est pâle. Tes yeux sont bouffis, ravagés par les larmes versés. Même ton nez se retrouve irrité par tes mouchoirs et arbore désormais un teint plus rose que d'ordinaire. Cette vision de fait verser à nouveau des larmes et tu t'arraches à ce miroir, lui tournant le dos. Tes yeux se rivent sur le cadran qui fait défiler les étages. Enfin, tu y es. Ta vision se brouille de larmes à nouveau. Qu'importe. Tes pieds savent parfaitement devant quel palier t'arrêter et tu toques.

La porte s'ouvre. Lisa est là. Solaire comme à son habitude. Elle ouvre ses bras et tu t'y engouffres, laissant les vannes s'ouvrir définitivement. Oubliée la retenue ou encore la honte que d'être vue dans cet état. La présence de Garrett, elle te passe au-dessus. Tout ce qui compte, ce sont les bras de Lisa qui se referment autour de toi, te soutenant alors que toi, tu vacilles, tu tombes...tu t'effondres pour de bon.

Lisa te guide vers son canapé où elle te crée un petit nid. Elle sait ce qu'il te faut. Emmitouflée dans les plaids, tu tends les mains vers les cartons de glace qu'elle te présente et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tu enfournes la première cuillère de glace dans ta bouche. Les larmes roulent encore le long de tes joues, mais la glace, elle, apaise doucement. La main réconfortante de Lisa caresse ton dos et lentement, ta boulimie de glace s'apaise, te faisant soupirer.

C'est....terminé avec Jakob. Pour de bon cette fois.

Ton visage se tord à nouveau face à la tristesse que cela te procure. Lentement, tu plantes à nouveau la fourchette dans la glace et tu oses relever tes manches. Tes poignets étaient encore rouges de la poigne exercée par Jakob pour te retenir. Les mains tremblantes, tu sentais encore l'adrénaline faire son office alors que tu te souviens de ta lutte pour t'échapper de cet appartement que vous partagez depuis un mois environ. Un...seul... petit mois.

Lisa t'attire à nouveau vers elle, songeant combien ton cœur est brisé. Tes mains se pressent contre elle pour la tenir à distance tout en secouant la tête avec véhémence.

Non... Lisa... tu ne comprends pas. Ce n'est pas lui qui a ...décidé de rompre

La honte te submerge à nouveau alors que ton regard exprime toute la douleur que tu ressens.

Ce soir j'ai trouvé une bague dans ses affaires. Il comptait me demander de l'épouser ... à la Saint-Valentin. Je... je lui ai dit que ce serait ... que non. Que je ne voulais pas l'épouser. Oh Lisa. Tu aurais dû voir son visage...

Tu renifles et frissonnes en revoyant la colère...non la haine dans le regard de Jakob alors que tu lui avais poignardé le cœur.

Je ne suis pas triste que cela soit terminé entre lui et moi. Je... je me sens libérée au contraire... mais...

Tu as du mal à déglutir et tu baisses la tête, t'accrochant à son pull, les doigts tremblants.

... mais je suis ...Terrifiée à l'idée de me retrouver toute seule Lisa. Je... je me retrouve toute seule, sans personne. Je savais parfaitement qu'avec Jakob...cela n'irait nul part. Il ne voulait pas d'enfant, pas de mariage rien. C'était parfait et puis... et puis il a décidé de rabattre les cartes. Il a tout gâché Lisa.

Ton discours est parfaitement décousu. À vrai dire, il n'y a que Lisa qui pourrait décoder tout ceci comprenant parfaitement que Jakob n'était qu'une façade, un moyen pour toi de faire comme si tout allait bien, que tu étais heureuse et amoureuse parce qu'au fond, le véritable objet de tous tes désirs était désormais inaccessible...

@Lisa Hampton

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En voyant l’état dans lequel se trouvait sa meilleure amie, jamais Lisa n’aurait pu imaginer que ce n’était pas Jakob qui avait pris la décision de mettre un terme à leur idylle mais bel et bien la jolie ballerine. Peut-être était-ce parce qu’elle avait un parti pris dans l’affaire évidemment, parce qu’elle ne pouvait pas lancer la moindre pierre à Amber, parce que cette dernière, quoi qu’elle fasse, ne serait jamais jugée par Lisa. Si la demoiselle avait été la meilleure amie de Jakob, alors tout aurait été très différent ce soir, assurément. Mais c’était à Amber que la blonde était liée. C’était la danseuse qui occupait une si grand place dans sa vie, qui était presque au centre de son existence. Alors, forcément, quoiqu’elle ait pu faire, en la voyant aussi désoeuvrée sur le pas de sa porte, brisée, fragile, la patineuse ne peut s’accuser, mentalement, le compagnon de la demoiselle pour l’avoir mis dans un tel état.

Si ce n’est pas Jakob, finalement, qui est à l’origine de la rupture, ça ne change pas grand chose pour Lisa. Il a bien fallu qu’il fasse quelque chose, malgré tout, pour mettre Amber dans un tel état. Pour la pousser à partir. Quelque chose qui échappe encore à Lisa, même si tout ça ne la surprend pas le moins du monde. Parce que, quelque part, elle s’y attendait. Elle savait très bien que l’homme n’était pas fait pour sa meilleure amie, qu’il n’était pas l’homme qui lui était destiné. Il n’y avait pas une alchimie semblable, entre Jakob et Amber, à celle qui se dégageait du couple que Lisa formait elle-même avec Garrett. Pas une alchimie semblable entre le jeune homme et sa meilleure amie, à celle qu’il pouvait y avoir entre Amber et Tommy. Ce n’était pas comme si Amber, d’ailleurs, n’en avait pas conscience, alors qu’elles en avaient discuté l’une avec l’autre seulement quelques mois en arrière. Lisa avait fait part de ses doutes, alors, convaincue que sa meilleure amie méritait mieux, bien mieux. Une vraie et belle histoire d’amour. Celle qu’elle désirait secrètement depuis des années, quoiqu’elle lui soit encore aujourd’hui inaccessible. A croire que la route commune d’Amber et Thomas devait être encore lointaine, difficile d’accès.

”- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu sais que tu peux tout me dire, Ambouille…” souffle finalement la blonde, doucement, cherchant à rassurer Amber.

Elle pouvait se confier sans aucune crainte, encore moins celle d’un éventuel jugement. La jeune femme n’était pas de ce genre-là. Encore moins avec Amber et Austin, ses meilleurs amis. Elle l’avait prouvé plus d’une fois, d’ailleurs, par le passé, notamment lorsqu’elle avait cherché à sortir Austin de ses problèmes d’addiction. Elle avait pris le problème à bras le corps, sans jamais juger l’homme sur les faiblesses qu’il avait eues. Ce qu’il avait fait, le cuisinier avait eu ses raisons de le faire. Il avait besoin d’aide. Pas d’être mis aux piloris. Il en était de même pour Amber aujourd’hui. Lisa ne se permettrait jamais de porter le moindre jugement.

Une demande en mariage pour la saint-valentin. Lisa grimace, c’est plus fort qu’elle. Amber avait déjà eu tout le mal du monde à prendre la décision de s’installer avec lui, comment Jakob avait-il pu penser que la demande en mariage passerait ? Surtout si vite, alors que Amber ne vivait avec lui que depuis le mois dernier ? C’était d’autant plus étonnant que, si elle se souvenait bien, l’homme n’était pas branché mariage, à l’origine. Ce que la ballerine ne tarde pas à confirmer, revenant rapidement sur les éléments qui l’avaient poussé à accepter cette histoire. Ces éléments que Lisa comprend parfaitement, au-travers des silences. Le problème ce n’était pas Jakob. Il n’avait même rien à voir avec lui. Le réel problème était plus ancien que cela, bien plus, prenant ses racines dans une vieille soirée lycéenne. A une époque où Thomas, par ses mots, avait fait à Amber bien plus de mal qu’il ne l’avait jamais supposé, sans doute. A une époque où Lisa avait eu à ramasser sa meilleure amie à la petite cuillère dans une salle de bain, pendant que leurs amis poursuivaient les festivités. Depuis tout ce temps, Amber avait simulé sa vie amoureuse davantage qu’elle ne l’avait vécu, dessinant un simulacre de bonheur qu’elle ne connaissait pas, jetant des voiles opaques sur les yeux de Thomas en même temps qu’elle en ajustait sur les siens, l’un et l’autre devenant alors aveugles aux évidences.

”- Tu n’es pas seule Amber !” souffle la demoiselle. ”Tu ne seras jamais seule !” assure-t-elle encore. ”Il y a moi, il y a Austin… tu sais bien…” poursuit-elle.

Lisa choisit ses mots, prenant soin de ne pas mentionner Thomas en l’état. Amber souffrait suffisamment comme ça sans que la demoiselle ne prenne le risque de lui rappeler, par un moyen ou un autre, le jeune homme dont elles ont découvert, il y a quelques mois, qu’il s’est plongé dans une liaison. Mieux valait qu’Amber n’y pense pas ce soir, au risque de doubler ses peines, ses doutes. Au risque de meurtrir son coeur un peu plus encore.

”- Aller, vient là !” souffle-t-elle encore.

Prenant de nouveau la danseuse entre ses bras, Lisa la ramène alors contre elle en caressant sa tête, déposant un baiser sur le sommet de son crâne en même temps, dans un geste rassurant. Elle était là pour elle, bien sûr. Elle ne la laissait pas tomber. Elle ne la laisserait jamais tomber. Pas plus qu’Austin. C’était évident. Pas plus que Garrett non plus, d’ailleurs. Si ce dernier n’était pas réellement l’ami d’Amber, l’étant par le biais de Lisa, l’avocate sait parfaitement qu’elle peut compter sur son cher et tendre pour l’aider. Qu’elle peut compter sur ce dernier pour entourer Amber aussi, pour être présent pour cette dernière, ne serait-ce qu’en lui permettant de rester ici comme elle le voudrait, le temps qu’il lui faudrait pour se ressourcer. Ne serait-ce qu’en lui préparant spontanément des chocolats chauds comme il l’avait fait ce soir, désireux d’aider Lisa à réconforter l’une des femmes les plus importantes de son existence.

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LisAmber

Jakob avait bien des torts. Il était du genre égocentrique à croire que sa propre carrière est la seule valable. Il n'avait jamais vraiment cru à ton talent ou du moins, il ne s'attendait jamais à ce qu'un jour, tu entres à l'Opéra. Cela semblait improbable au vu de ton âge et le fait que tu n'aies jamais pu avoir des cours de petite fille riche et privilégiée. Non, il songeait que tu resterais pour toujours une simple serveuse, comme il t'avait toujours connue, discrète et peu charismatique. Il avait aimé cela chez toi, cette simplicité. Une fille simple qui n'attendrait pas trop de la vie ou de lui. Lui était simple agent de sécurité après tout. Il ne pourrait jamais t'offrir la belle vie. Quand tu l'as rencontré la première fois, il n'y avait aucune fanfare de chérubins. Tu n'imaginais pas une histoire d'amour avec un grand A. Il n'était pas du genre à t'offrir du chocolat agrémenté de ballons en forme de coeur. Qui plus est, tu l'avais conforté dans cette vie possible à deux, sans attente d'aucune sorte. Tu ne lui avais pas dit non quand il t'a demandé d'être sa petite amie après t'avoir sorti le grand jeu de la séduction pendant des semaines au Coffee Shop. Tu n'avais pas dit non quand il t'avait embrassée la première fois...ni quand il t'avait séduite dans sa voiture lors de votre deuxième rendez-vous pour lequel tu avais fait l'effort d'être sexy. Tu n'avais pas refusé quand il t'a demandé d'emménager avec lui après plusieurs mois de relation. Oui, dans le fond... c'est toi la mauvaise qui l'avait utilisée car tu n'as jamais cru à la longévité de votre histoire. Ce n'était que de la poudre aux yeux, une vision hallucinatoire du bonheur que tu savais inaccessible depuis bien longtemps.

Pourtant, alors que tu annonces à Lisa que c'est bien toi qui a mis fin à cette histoire en le repoussant une fois et pour toute, elle ne te regarde pas comme celle qui a commis d'erreur. Pourtant tu es bien coupable de falsifiction et de manipulation. Tu n'attends aucune rédemption pour tes erreurs. Pourtant, elle te tend ses bras, généreuse, prête à t'y accueillir. Lisa n'avait jamais aimé Jakob, le trouvant souvent belliqueux et grincheux. Elle n'avait pas tort. Il pouvait se montrer affreux quand il n'était pas d'humeur. Il t'avait fallu pas mal de temps pour apprivoiser ses humeurs massacrantes. Ce soir en revanche, tu avais à peine pu contenir sa fureur. Il t'avait martyrisé les poignets, ne te laissant pas le temps de gamberger plus avant. A deux mains, de toutes tes forces, tu l'as repoussé et tu as pris tes jambes à ton cou, sans demander ton reste. Dans ta tête, c'était Bagdad et tu as craint qu'il te poursuive dans le couloir, comme dans ces films de suspence au cinéma.

Te redressant un peu, tu glisses tes doigts contre tes yeux pour chasser les larmes. Lisa te dit que tu n'es pas seule et pourtant, c'est exactement comme cela que tu te sens. Resserant tes bras autour de toi, tu affiches une mine coupable. Tu ne parviens pas vraiment à la regarder dans les yeux tant tu crains de l'embrigaderdans ton camps alors qu'au fond, tu ne le mérites pas.

- Je... je sais je t'ai toi et Austin... mais... Tu sais bien que ce n'est pas ce que je veux dire. Toi, tu vas bientôt te marier et c'est tout le bonheur que je te souhaite. Austin a sa propre vie et ses déboires à gérer et... et moi j'aspire simplement à être heureuse.

A nouveau, tu portes tes mains à ton visage et inspire.

-Pourtant je casse toutce que je touche. Au restaurant tu m'as dit que je pourrais être heureuse avec un homme... oui c'est sûr mais... cela ne me suffit pas.

Souffles-tu, réalisant soudain ce que tu oses dire à haute voix. Non, aucun homme qui avait bien pu partager ta vie ne t'avais suffit. Pourtant la vie s'obstine à te retirer la clé de ton bonheur. Inutile que Lisa prononce le prénom défendu... vous y songez toutes deux au même moment. Thomas. Ce dernier avait rencontré quelqu'un. Il l'avait annoncé au Camping, l'air de rien. Une jeune femme qui semblait être une passade au début mais qui s'était avérée finalement... être capable de retenir son attention plus qu'une pair d'heures. Cela t'avait anéanti un peu plus, te poussant à accepter finalement la proposition de Jakob qui te pressait d'emménager avec lui. Il était ta fuite vers l'apaisement, vers le déni.

Lisa t'attire à nouveau entre ses bras, comprenant ta détresse la plus profonde. Une nouvelle salve de larmes. Garrett s'approche lentement, discrètement. Il dépose deux tasses de chocolat chaud et pousse un peu plus la boite à mouchoirs. Timidement, tu le remercies, bien consciente d'avoir débarquer comme ça, à l'improviste. Pourtant, aucun reproche ne traverse ses lèvres. Seulement un sourire compréhensif, un regard compatissant. Il vous laisse entre filles et tu soupires de soulagement alors que tu ne souhaites être vue et entendue que d'une seule personne ; Lisa.

- Que vais-je faire maintenant ? Mes affaires... je... j'ai renoncé à mon appartement...

Te lamentes-tu à mi-voix, perdue. Tu réalises peu à peu ce qui allait se passer. Forcément, tu ne serais plus la bienvenue dans cet appartement que tu partages avec lui. De ce fait, il te faudra aller récupérer tes affaires. Ton chat aussi. Te trouver un nouvel appartement avec les moyens dont tu diposes. Le monde semble peser sur tes épaules soudain face à tous ces changements... et la honte que tu ressentiras face aux regards de pitié de tes amis. Le regard de Thomas... tu n'es pas prête à l'affronter.

-Lisa, promet-moi que cela reste entre nous. Ne... ne dit rien à Austin ou... à qui que ce soit. S'il-te-plait... Je ne veux inquiéter personne et je ne veux pas affronter les "on t'avait prévenu". J'en suis incapable.

D'un revers de manches, tu sèches tes larmes. Lisa a la mine inquiète. Tu t'en veux de gâcher sa soirée. Baissant les yeux sur tes doigts rendus humides par tes larmes, tu fouilles ta poche pour en chercher un mouchoir. Tu es certaine d'en avoir un... ou pas. Tu trouves un fichu carton à gratter du MacDonald. Un souffle abattu traverse tes lèvres.

-hmpf...On dit... malheureux en amour, heureux au jeu non?

Du pouce, tu grattes les boules grise argentée.

- Wouhou... 5 euros. Le début de la gloire... putain de jeu.

Avec dédain, tu balances la carte sur le côté et tu ramènes tes mains à toi. Tu triture un fil de ta manche usée et malgré toi, perdue dans tes pensées.

-Je suis...désolée d'avoir gâché ta soirée Lisa... je sais que tu m'avais prévenue.

@Lisa Hampton

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Bien sûr, Amber peut toujours compter sur ses amis. Ce qu'elle vivait ce soir n’était pas simple, mais elle n’était pas seule pour autant, c’était une certitude et ses proches ne la laisseraient pas le penser. Même si c’est ainsi qu’elle se sent tout de suite, ces derniers feront tout pour lui prouver le contraire, pour l’entourer, comme elle avait elle-même pu les entourer, les soutenir, quand ils avaient eu leurs propres problèmes. La solitude n'était guère, alors, ce qui la caractérisait. Que Lisa s’apprête à se marier et fonder une famille ne change rien à la donne. Amber devait le savoir, au fond. Lisa le lui avait déjà affirmé, il y a des mois de cela, au milieu du bar à vins. Elle allait certes épouser l’homme de sa vie mais ça ne changerait rien au fait que Amber pouvait toujours compter sur elle, qu’elle trouverait toujours sa place ici, dans cet appartement ou dans la future maison du couple. Le mariage à venir ne change rien au fait qu’elle trouverait toujours une bulle entre ces murs, qu’elle pourrait toujours venir toquer à la porte pour chercher du réconfort. Lisa serait là pour elle, répondant présente. Elle avançait dans sa vie oui. Elle n’oubliait pour autant pas d’où elle venait. Amber n’avait pas à s’en faire pour ça. Ici, elle serait toujours un peu chez elle.

”- Et alors ?” souffle Lisa. ”Je vais me marier, je ne deviens pas amnésique.” remarque la jeune femme. ”Tu seras toujours la bienvenue ici, peu importe l’heure, peu importe les circonstances.”

C’était vrai pour elle, pour Austin, pour Thomas, pour Valentina, Inga, les fils de Garrett… Amber n’avait pas à s’en faire, donc, elle ne trouverait pas porte close. Jamais. Lisa serait là, quoi qu’il arrive. Mais elle comprend, entre les lignes, le fond du problème, le vrai, ce que sa meilleure amie ne dit pas. Non, elle ne serait pas heureuse avec un homme. Pas avec n’importe quel homme, en tout cas. Il n’y en avait qu’un avec qui elle serait vraiment heureuse. Un qui n’était pas disponible. Qui ne l’était plus, depuis quelques mois, alors qu’ils passaient leurs vies à se manquer, à prendre des chemins différents tout en avançant de manière parallèle. Lisa se garde cependant de tout commentaire. Ce n’était pas le moment de remuer le couteau dans la plaie.

”- Ne t’inquiètes pas pour ça tout de suite, d’accord ? On ira avec toi pour récupérer tes affaires et que ça dure le moins de temps possible. On peut même s’arranger pour y aller à un moment où il n’est pas chez lui !”

Bien sûr, Lisa va l’aider. Si Amber se sent un peu dépassée ce soir, assez normalement, sa meilleure amie ne la laissera pas tomber, là encore. Pragmatique, la demoiselle évalue déjà les possibilités qu’ils auront pour récupérer les affaires d’Amber de la manière la plus sécurisée possible. Ils avaient sûrement un moyen de faire le moins de mal possible dans cette entreprise, notamment en s’arrangeant pour que ce soit très rapide. Pour que cette scène ne soit pas trop longue aux yeux des principaux concernés. Et puis ils iraient encore plus vite avec l’aide de Tommy et Aust… ou pas. Lisa acquiesce d’un mouvement de tête aux propos de sa meilleure amie, comme Garrett s’éclipse du salon pour leur laisser un peu d’intimité.

”- Tu sais bien qu’Austin ne te dira pas ça et ne se permettra pas de juger…” souffle Lisa, sa main passant de nouveau dans les mèches blondes de sa meilleure amie, tentant de la rassurer comme elle peut. ”Mais je serai une tombe, je ne dirais rien compte sur moi.” assure la demoiselle.

Si Amber ne se sentait pas encore prête à le dire aux autres, ce n’était certainement pas à Lisa de leur annoncer la nouvelle, même si elle n’aime pas mentir. Même si elle n’aime pas avoir des choses à cacher - à moins que ce ne soit des surprises, bien sûr - comme elle sait trop bien ce que les cachotteries peuvent déclencher. Pour autant, elle ne pouvait pas aller à l’encontre des souhaits d’Amber. Tout ce qu’elle pouvait faire, éventuellement, c’était conseiller cette dernière pour que les choses se passent au mieux, pour l’aider à y voir plus clair… Mais rien de plus. Ce n’était pas à Lisa de prendre la moindre décision pour la danseuse.

Comme Amber attrape un ticket Mcdo dans sa poche, grattant celui-ci pour découvrir un gain d’une valeur ridicule, Lisa lui tapote le dos avant de se lever de son siège, allant chercher dans son sac à main quelques autres tickets à gratter abandonnés dans son portefeuille, qu’elle n’a pas pris le temps de découvrir et qu’elle tend à Amber, alors.

”- Tiens !” annonce Lisa en lui tendant un ticket. ”J’ai besoin d’un peu d’aide pour venir à bout de ceux-là !” poursuit-elle, esquissant un sourire. ”Qui sait, tu tomberas peut-être sur les supers entrées à europapark !”

Pour aider Amber à se changer les idées, que celle-ci gagne ou non, Lisa songe qu’elle pourrait l’emmener profiter d’une telle journée le week-end prochain ou celui d’après. A moins qu'elles optent pour une après-midi entre filles dans un spa, qui ferait le plus grand bien à la ballerine et la détendrait certainement. Lisa trouverait bien quelque chose à proposer.

”- Tu n’as rien gâché du tout !” assure Lisa en haussant les épaules. ”On regardait juste les épreuves de patinage de ce matin - Chen est en train de faire un carton - en relisant des dossiers et on allait manger. Rien d’urgent?” affirme Lisa.

D’ailleurs, si Amber a faim un peu plus tard, peut-être pourraient-ils commander de quoi se sustenter ? Lisa est certaine que la danseuse ne refuserait pas de délicieuses pizzas. A moins qu’ils ne se lancent joyeusement dans la préparation de pizzas maison, quitte à laisser la cuisine un rien sens dessus-dessous après une bataille de sauce tomate qui aurait le mérite de peut-être changer les idées d’Amber, lui faire oublier les événements difficiles de sa soirée. Tout comme ils pouvaient se régaler de glaces et décider que c’était un dîner.

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LisAmber

Relevant tes yeux vers ce visage bienveillant qui te sourit, tes larmes roulent sauvagement le long de tes joues. Tes yeux noisettes brillent d'une émotion de détresse qui pourtant, s'apaise lentement au son de la voix de ta meilleure amie. Lisa te garantit que jamais tu ne perdras ta place auprès d'elle. Cette discussion n'est pas nouvelle, vous l'avez déjà eue il y a quelques mois, avant ton emménagement. Tu avais alors déjà émis ta crainte de te retrouver en marge de sa vie, bloquée toujours sur le bas côté de la route alors qu'elle, brillante avocate et fiancée, fonçait dans sa voiture de sport vers cet avenir radieux qui l'attendait. Tu ne la jalouse pas, cependant oui, tu envies cette route sans bosses en apparences. Bien sûr qu'elle en avait eu des détours et des bosses qui l'avaient obligées d'arrêter... mais pour ta part, les pannes s'enchainent et tu réalises que tu es à bout... à bout de ce coeur qui fait mal depuis ton adolescence.

Pourtant, c'était de ta faute que cette situation perdure. Trop de fierté. Trop de peur aussi. Tommy était le garçon de tes rêves depuis tes putain de 15 ans. Son prénom figure dans tous tes journaux intimes de l'époque. Il est même gravé dans un banc à la bibliothèque ou encore sur le mur de ta chambre d'enfant, derrière un miroir qui y pend encore. Un secret que tu gardes depuis si longtemps mais avec lequel tu ne dupes plus ton entourage...si ce n'est Tommy lui-même. Vous êtes passés maître en la matière du reste... faire croire à l'autre que vous n'êtes qu'amis. Tu es persuadée du reste qu'il ne t'aime pas de cette façon. Depuis le temps, il avait eu bien des occasions... non ?

La réponse à tes craintes ne tarde pas à tomber. Lisa parvient à te faire sourire. D'un revers de main, tu essuies la trace de tes larmes. Tu ne veux pas l'accabler.

-C'est adorable. J'espère que ... Que Garrett ne m'en voudra pas trop d'avoir gâché votre soirée. Je sais que vous êtes tous les deux compréhensifs mais.. ça ne peut plus durer et je ...le sais.

Tu te montres dure avec toi-même. Quelqu'un devait l'être après tout et qui de mieux que toi ? Doucement, tu inspires et tu t'imposes un calme que tu es loin de ressentir encore. Tu devais reprendre le fil de ta vie en main, c'est évident. Te concentrer sur ta carrière à l'opéra qui semblait décoller enfin. On t'avais récemment confié un rôle important dans la nouvelle pièce et cela pourrait t'ouvrir bien des portes. Bientôt, tu ne serais plus obligée de poursuivre ton travail en tant que serveuse...

Se pose cependant le problème de logement. Toutes tes affaires sont encore chez Jakob. Tu n'avais pourtant aucune envie de l'affronter à nouveau. La marque imprimée par ses doigts autour de tes poignets brûle encore ta chaire. De plus...tu es bien trop honteuse à l'idée d'affronter son regard blessé. Oui... tu es lâche et cette vérité te fait courber l'échine un peu plus.

Serais-tu d'accord... pour m'accueillir le temps d'une nuit ou deux ? Je trouverai une solution ce serait simplement, le temps de me retourner... Pour mes affaires... je connais son emploi du temps de cette semaine mais tu sais parfaitement qu'il est capable de rester là, à m'attendre... Je n'ai,... aucune envie de l'affronter une nouvelle fois mais je sais que je n'ai pas trop le choix...

Ton coeur se serre à l'idée de ce qu'il pourrait faire à tes affaires ou ton chat. Jakob pouvait avoir des réactions violentes. Bien sûr il n'avait jamais fait de mal à Paprika mais ... il pourrait par esprit de vengeance faire en sorte qu'elle souffre et ça, elle le savait pertinemment.

Toute cette histoire de couvre de honte. Tu te sens humiliée face à cet échec et en parler à quelqu'un d'autre que Lisa t'es inconcevable. Lisa t'assure cependant que tu ne risques rien. Austin n'est pas du genre à juger et tu le sais. Au contraire, il serait du genre à bondir sur ses jambes, traverser la ville et aller cogner Jakob... Tommy... au fond tu n'en sais rien. Tu n'as aucune envie qu'il sache que ta vie se plante à cause de lui. Quelque part, tu lui en veux même si tu l'aimes désespérément.

Merci de bien vouloir garder tout ça...

Tu ressens soudain le besoin de changer de sujet, de t'orienter vers quelque chose de plus léger. Dans tes poches, un ticket de McDonalds. Tu gagnes une misère mais c'est bien la première fois. Cinq putain d'euros... c'est tout ce que valait ton coeur brisé ? Saleté d'univers à la con. Lisa se lève soudain et te pousse dans la mains un lot supplémentaire. Tu souris et tes doigts s'occupent de gratter les surfaces grises, dévoilant peu à peu ta cagnotte totale... une fortune; 8euros et un repas gratuit chez McDonalds.

Hm. Tant pis pour l'europapark. Visiblement l'univers a décidé que je ne m'amuserais plus jamais.

Tu cales ton dos contre le dossier du canapé et un nouveau soupire traverse tes lèvres. Pressant un coussin contre ton ventre, tu regardes la télévision. Les épreuves de patinages se poursuivent malgré le son off. Soudain, son ventre grogne à l'évocation de la nourriture. Rougissant de plus belle, Amber cache son menton contre le coussin.

... pardon.

@Lisa Hampton

(c) DΛNDELION & IRIS

C'est sur les mêmes chansons que l'on écrit nos vies

Lorsque Amber dit souhaiter que Garrett ne lui en voudra pas trop d’avoir gâché leur soirée, la demoiselle fait un signe de la main comme pour chasser les mots de la danseuse. Elle n’avait rien gâché du tout. Ils étaient de toute façon en train de travailler devant la télévision, ce n’était rien de bien passionnant. Ils pourraient s’occuper des dossiers un peu plus tard, ce n’était rien de grave. Juste une partie remise. Quant au patinage, l’épreuve était quasiment terminée lorsque Amber avait toqué à leur porte. Ils n’avaient regardé que les quinze derniers passages, de toute façon, n’ayant guère de temps pour regarder l’épreuve complète.

”- Arrête donc de dire des bêtises voyons, Garrett ne t’en voudra pas du tout, ce n’est pas son genre !” assure-t-elle.

Garrett était le genre de personne qui aidait son prochain, lui aussi. Ils s’étaient bien trouvés, sur ce point. Ce n’était pas si étonnant, du reste. Il fallait bien qu’ils aient pas mal de points communs pour que l’entente entre eux, la passion, l’amour, soient aussi parfaites. Cela ne faisait certainement rien à Garrett, Lisa le connaît bien. Et elle sait comme il serait le premier à faire de même pour ses amis, si c’était Valentina qui avait toqué à la porte ce soir. Elle n’avait aucun problème avec ça. Lui non plus. Tout simplement.

”- Il ferait exactement comme moi si c’était sa meilleure amie à notre porte et penses-tu que j’aurai été contrariée de voir Valentina débouler ?” demande Lisa. ”Pas du tout !” affirme-t-elle. ”Et puis, moi aussi je t’ai embêté avec mes problèmes, à un moment…”

Quand elle avait quitté Garrett, ses meilleurs amis avaient eu fort à faire pour la ramasser à la petite cuillère. Fort à faire pour la remettre d'aplomb, pour lui permettre d’aller un peu mieux et d’avancer. La chose n’avait pas été facile, loin de là et ils avaient eu leur patience, à ce moment-là. Certes, Jakob n’avait sûrement pas été ravi à ce moment-là. Mais Amber n’avait pas lâché Lisa pour autant. Garrett, lui, n’était pas Jakob. Il était bien plus gentil. Bien plus tolérant, surtout.

Est-ce qu’Amber peut dormir ici ? Bien entendu qu’elle le peut, elle n’avait pas même à poser la question, à vrai dire. Si elle ne sait pas encore qu’elle est toujours la bienvenue ici, peu importe les circonstances, Lisa va le lui prouver, coûte que coûte. Il n’y a évidemment aucun problème pour qu’elle passe quelque jour au penthouse et elle sait, sans le demander, que le juge n’en sera pas non plus dérangé.

”- Bien sûr que tu peux rester ici ! Quelle question ! On va te préparer la chambre d’amis !” assure Lisa.

Quant aux affaires d’Amber, elle n’aurait pas besoin d’aller les chercher seule. Lisa, au minimum, l’accompagnerait. Mais elle sait, elle se doute, que Garrett fera partie du voyage. Juste au cas où. Comme une forme dissuasive, s’il prenait à Jakob le désir de faire une connerie. Parce qu’on ne sait jamais. Parce que Lisa est lui en ont trop vu, dans leurs carrières comme dans leurs études, pour ne pas être prudents dans ce genre de situations. Les journaux sont remplis d’histoires de types qui pètent un boulon.

”- On ira les chercher ensemble ne t’en fais pas pour ça ! Le plus tôt possible si tu veux !”

Surtout que Paprika est là-bas et il ne faudrait pas que le chat souffre par manque de soins. Et, d’ailleurs, en parlant d’animaux, Lady vient gratter le canapé pour obtenir une invitation à grimper sur celui-ci. Lisa l’attrapant alors entre ses bras, l’animal frotte bientôt sa truffe réconfortante contre la peau douce de la joue d’Amber, comme si elle espérait consoler celle qui, sans être sa maîtresse, remplissait son paysage depuis bien longtemps.

”- T’inquiète.” souffle la demoiselle.

Quelques jeux à gratter pourraient peut-être adoucir un peu les esprits, alors qu’Amber retrouve un carton qu’elle n’a pas encore victimisé, qui lui rapporte quelques malheureux euros. Rien de folichon. Mais Lisa ayant en sa possession d'autres tickets se hâte à les donner à Amber, laissant celle-ci se venger comme elle l’entend sur le bout de papier, lequel ne leur offre qu’un peu de nourriture et 8€. Pas vraiment un trésor. Pas vraiment de quoi s’exclamer.

”- Mais non, il ne faut pas dire ça. On peut toujours aller à europapark même sans mcdo pour nous y envoyer !” remarque Lisa en riant.

Mais le bruit d’un estomac - celui d’Amber - coupe court à ces projets comme il se manifeste. Pour l’heure, le plus important, c’était encore de trouver de quoi remplir ce pauvre petit affamé. Et Lisa s’y emploie d’ailleurs, se levant d’un coup en même temps qu’Amber, pour sa part, se planque un peu, se ratatine, en s’excusant.

”- C’est rien ! Qu’est-ce que tu veux manger, dis moi tout ? On commande où ?”

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LisAmber

Lisa te rassure au sujet de Garrett et mieux, elle te rappelle combien de fois tu avais bien pu être là pour elle lorsque Lisa avait été au fond du gouffre. C'est vrai que sa séparation avec Garrett, voilà bien des mois déjà, l'avait détruite. Tu avais pourtant été là, la soutenant de ton mieux, veillant sur elle alors que la jeune femme voyait son avenir et ses rêves partir en miette. Vous avez toutes les deux souffert au nom de l'amour mais contrairement à toi, le conte de fées de Lisa s'était réellement exaucé. Bien entendu tu enviais ce bonheur qui t'es inaccessible. C'était ton choix de t'y refuser, te cachant sous les prétextes de protection et de raison. Thomas ne t'était pas destinée après tout... sinon, ce dernier aurait déjà fait les pas pour te le faire savoir. L'amour à sens unique, c'est sans doute celui qui est le plus douloureux.

Avec douceur et tendresse alors que Lisa évoque ce passé douloureux qui les avaient encore plus rapprochées, tu refermes tes doigts autour des siens. Ta main se presse contre la sienne, solidaire et à la fois fragile car désormais, c'est ton tour d'être plongée dans la tourmente. Non pas que cette rupture te dévaste comme Lisa avait pu être effondrée. Jakob, au fond, tu ne l'aimes pas de ce même amour. Mais on monde bascule et à nouveau, la solitude que tu crains tant t'éclate au visage. Plus que tout, tu aurais voulu te réfugier entre des bras d'homme, ceux de Thomas... mais une autre s'y vautrait vraisemblablement cette nuit, comme bien souvent.

Sans hésiter un instant, Lisa accepte ta demande. Tu peux trouver refuge ici, le temps de récupérer tes affaires et te trouver un autre endroit où loger. Ici, ce n'était pas possible. Le couple avait le droit de se retrouver et combien même Lisa et Garrett seraient prêt à t'accueillir, tu te refuse à être un poids pour eux. Rassurée, son corps demande doucement grâce face à toute cette tension accumulée depuis le début de la soirée. Non... en fait, cette tension existe depuis des mois, depuis que tu es avec Jakob. L'impression de devoir être quelqu'un d'autre pour plaire, s'adapter constamment avant de finalement sortir de cette cage dans laquelle tu t’étais volontairement emprisonnée. Aujourd'hui, tu respires l'air frais de la liberté, enfin.

- Merci pour tout Lisa. Vraiment, sans toi, je ne sais pas ce que je ferais... J'ai hâte de récupérer mes affaires pour pouvoir enfin avancer et tourner cette page.

Confies-tu en passant tes doigts dans tes longues mèches brunes. C'est l'instant choisit par Lady pour monter sur le canapé et quémander un peu d'attention. Attendrie, Lisa l'accueille et la jeune chienne vient presser sa truffe humide contre ta joue. Souriante, tu caresses le sommet de sa tête avec affection. Tu en es persuadée, les animaux ont un 6ème sens et mieux encore, il pouvaient être terriblement empathiques, bien bien que les humains. Sa compagnie te rassure donc et te fait du bien. L'absence de Paprika est sans doute ce qui te perturbe le plus ce soir mais tu te devais de partir au vu de la violence de Jakob face à votre séparation.

- Moui... mais j'aurais espéré que l'adage malheureux en amour, heureux au jeu soit vrai. Visiblement, ce soir, c'est pas mon soir mais bon... je suis désolée je ne suis pas de compagnie exceptionnelle ce soir... le mieux sans doute est que je mange et que je dorme.

Un soupire traverse tes lèvres, bien consciente de ton humeur maussade. Même la perspective de pouvoir commander où tu veux te dépasse et tes épaules s'affaissent légèrement. Tu n'as aucune envie de manger malgré ton ventre qui proteste. Concentrée sur Lady qui s'installe entre vous, ton regard se perds dans leur contemplation de l'animal.

Comme tu veux ... J'ai faim et en même temps... je n'ai pas le coeur à manger.
@Lisa Hampton

(c) DΛNDELION & IRIS

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Les amis c’est sacré, surtout les meilleurs amis, aussi bien pour Lisa que pour Garrett. Alors la blonde sait parfaitement que l’homme de sa vie n’est pas le moins du monde contrarié par la présence d’Amber dans leur salon, même si cette dernière est arrivée totalement à l’improviste. Le juge sait parfaitement que si la blonde est chez eux, ce n’est pas sans raison. Pas pour rien. Il n’y avait aucun risque que cela le contrarie, alors qu’il aurait fait la même chose si Valentina avait été à la place d’Amber. Et Lisa n’aurait pas été le moins du monde courroucée de voir la quadragénaire interrompre leur soirée. Ils ne faisaient de toute façon rien de bien important, rien qui ne puisse pas être remis à plus tard. Et puis, quand c’était Lisa qui avait eu besoin d’aide à un moment, Amber avait été présente pour elle à toute heure du jour et de la nuit pour la réconforter. Ou, comme elle l’avait dit à un moment, la ramasser à la petite cuillère.

Si l’amour qu’Amber portait à Jakob n’avait rien de comparable aux sentiments de Lisa pour Garrett, cela ne voulait pas pour autant dire que ce soir était plus simple pour la danseuse que les choses ne l’avaient été pour la blonde. Loin de là. Cette séparation, abrupte, marquait une sorte d’échec et poussait la ballerine dans une solitude amoureuse que Lisa la savait parfaitement détester. Peut-être l’une des raisons qui avaient fait que contrairement à elle, Amber avait toujours cherché le contact et les bras masculins, là où Lisa avait imaginé une bonne partie de sa vie qu’elle finirait seule. Si elles étaient meilleures amies, leurs rapports aux hommes comme à la romance n’étaient en rien comparables, en rien les mêmes. Lisa n’avait jamais eu peur de la solitude, avant de croiser Garrett. Elle s’était même préparée à l’idée de n’avoir pas forcément d’homme dans son existence. Il avait déjoué tous ses plans. Pour Amber, en revanche… La solitude semblait impossible et lourde à porter. C’était finalement celle qui cherchait le moins l’amour et y croyait le moins qui avait trouvé chaussure à son pied la première, par le plus grand des hasards. Ou tout du moins, qui avait eu la clairvoyance de s’en apercevoir et de lui faire une place dans sa vie, là où les choses restaient très compliquées pour Amber et Tommy. D’autant plus compliqué que le jeune homme avait aujourd’hui une greluche dans vie. Enfin… Lisa ne la connaissait pas. Mais elle ne pouvait pas arriver à la cheville d’Amber.

”- T’en fais pas, on ira chercher tout ça au plus vite !”

Et surtout récupérer Paprika, qui doit cruellement manquer à la danseuse. Quand elle avait quitté Garrett, Lisa avait eu besoin de filer récupérer Lady immédiatement à tel point que sa mère avait dû faire un détour en voiture pour récupérer l’animal et deux trois bricoles avant de redescendre voir sa fille. Dans cette tempête, le soutien sans faille de la petite peluche à la truffe humide avait été essentiel.

”- Et de rien, voyons…”

Lady venant frotter sa truffe contre la joue d’Amber, la blonde essaie de changer les idées de cette dernière par quelques jeux de grattage qu’elle a en sa possession et qui, malheureusement, ne donnent guère plus satisfaction ce soir que celui d’Amber, comme ils sont perdants. Malheureux en amour, heureux aux jeux, dit-on… Aux dires d’Amber, tout ceci étaient des foutaises.

”- Mais le tiens était gagnant ! Les miens sont biaisés, ça ne compte pas !” assure la blondinette.

Si la blonde propose de commander, Amber répond non sans lassitude, semblant indécise. En même temps que son ventre grogne, la ballerine affirme n’avoir aucune envie de manger tant sa gorge est nouée, laissant à son amie le loisir de choisir où commander. Et la blonde reporte son attention sur l’application de livraison. En temps normal, elle choisirait des sushis. C’est toujours un bon choix, en tout cas, selon elle. Mais pour Amber… Lisa préfère s’orienter sur des pizzas bien grasses, dégoulinantes de fromage, réconfortantes. Un bonheur. Une pour Garrett, une pour elle et une pour Amber. Et il n’y a plus qu’à attendre quelques minutes, à peine, avant que le livreur du pizzaiolo au bout de la rue ne se pointe avec les cartons à l’odeur délicieuse que Lisa va chercher en même temps que Lady dresse sa truffe en l’air.

”- Livraison de Pizzaaaaaaaaaas ! A taaaaaaaaaaaaaaaable !” annonce alors Lisa, parlant suffisamment haut pour espérer être entendue de Garrett dans la chambre, auquel elle envoie tout de même un message sms au cas où.

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LisAmber

Jouant un peu avec Lady, tu profites de son aspect mignon et son adoration pour les caresses. Les animaux, tu les as toujours adorés. Si la danse ne t'avais pas ensorcelée et enrôlée, tu aurais sans doute adoré bosser dans un milieu qui implique les animaux. Des doigts se glissent autour de la tête aimante de Lady, lui flattant les joues, tes ongles grattant tendrement derrière ses oreilles. Malgré toi, tu songes à nouveau à Paprika que tu n'as pas pu emporter avec toi. Il était allé en vadrouille pendant la journée et n'était pas revenu lorsque la dispute a éclatée. Un soupire traverse tes lèvres et bien entendu, ton inquiétude revient à la charge. Tu n'as pas envie de sangloter ou d'alerter Lisa qui fait de son mieux pour te remonter le moral. A la place, tu niche ton visage contre le pelage de Lady et tu inspires son odeur, tentant de chasser tes pensées. Paprika ne risque rien. Jakob n'était pas un monstre... du moins, elle ne le voit pas s'attaquer à un animal sans défense.

Pendant ce temps, Lisa s'occupe de commander des pizza. C'était un excellent choix et d'ordinaire, tu adores les soirées pizza agrémentées de films anciens en noir et blanc. Cependant, ce soir, c'était confort food. Nichée au creux d'un plaid, Lady contre ton ventre, tes pensées se laisses emportées bien loin d'ici. Quand Lisa annonce l'arrivée des pizzas, tu sors de ta morosité et tu souris. Même Lady bondit hors du canapé, aboyant tout en agitant sa queue. Autant dire qu'elle file faire la fête à Lisa, espérant vraisemblablement qu'elle sera de la partie.

On se met à table ou on mange dans le canapé ?

Demandes-tu, prête à mettre la table s'il le faut. Tu es peut-être invitée ici, tu ne manque cependant jamais de donner un coup de main. Après tout, tu t'imposes, c'est la moindre des choses. D'ailleurs, tu t'avances déjà vers le placard à verre à vin pour en sortir trois. Tu connais les goûts du couple. Pizza ou non, le vin accompagne toujours tout à merveille. Tu prends donc des verres de rouge, après tout, c'est ce qui accompagnera le mieux leur plat de ce soir.

Parlons d'autre chose... hm. Ca avance pour le mariage ?

@Lisa Hampton

(c) DΛNDELION & IRIS

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Lorsque la jeune femme réceptionne les pizzas, s’il y’en a une qui semble particulièrement immétiente d’y goûter, c’est bel et bien Lady, laquelle jappe dans ses pattes, remuant la queue en réclamant l’aumône d’un peu de nourriture que Lisa est incapable de lui refuser. Pas plus que Garrett. Chaque fois, leur princesse obtenait gain de cause, recevant tout ce qu’elle pouvait désirer, à moins que ce ne soit, comme le chocolat, dangereux pour sa santé. Une tranche de jambon cru, un bout de viande, un morceau de pizza… Tout ça, le petit beagle l’obtenait en revanche facilement, sans même avoir vraiment besoin de faire les yeux doux à ses maîtres. Aujourd’hui encore, sa ‘mère’ ne résisterait pas à sa petite truffe et ses réclamations.

”- Le canapé, qu’est-ce que tu en dis ?”

Ils seraient plus chill que s’ils s’installaient à table. Plus cocooning, plus réconfortant. Pour Amber et ses états d’âme, ce serait beaucoup mieux. Beaucoup plus agréable. Et Lisa appelle alors son cher et tendre à les rejoindre, lui envoyant un message avant de disposer les cartons sur la table, coupant soigneusement les pizzas en huitièmes avant d’inviter Amber à se servir, en même temps qu’elle dépose quelques bouts soigneusements coupés dans une assiette pour Lady, posant celle-ci par terre.

Garrett se pointant pour récupérer quelques parts de pizzas, la demoiselle se permet un câlin avant de le laisser s’en retourner à ses occupations, non sans le questionner sur celles-ci. S’il préférait rester avec elles dans le salon, il pouvait tout à fait se le permettre, elle n’y voyait aucune objection. L’homme pourtant préfère retourner s’isoler, avançant probablement dans son travail pour se permettre d’être tranquille plus tard. Une idée intelligente pour profiter davantage de sa belle ultérieurement, l’esprit tranquille.

Comme Amber demande à changer de sujet, elle en propose immédiatement un autre, s’inquiétant de l’avancement du mariage, prévu pour dans quelques mois. Le marathon pour le couple était bel et bien lancé, maintenant. Tous leurs week-end étaient occupés par le mariage à venir. Préparation de la décoration, choix du menu traiteur, choix du buffet libre, du menu du lendemain, du DJs… Se marier était un travail de fou. Un travail que Garrett semblait découvrir lui aussi, après n’avoir été que peu impliqué dans l’organisation de sa première union. Portant son verre de vin à ses lèvres, Lisa laisse aller un rire.

”- En ce moment, mes rêves tournent autour du choix d’un gâteau, du choix des fleurs… Et de tous les scénarios catastrophes qui pourraient arriver.” plaisante-t-elle, à demi, comme l’ombre de Joah se présente, un instant, dans son esprit.

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