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 Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber

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Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Mer 30 Juin 2021 - 18:24

Because of you, I may reach for my dream
Aldo & Amber

Fouler les planches de la scène de l'Opéra...Amber aura attendu longtemps, des années même avant que ce genre d'opportunité ne se présente à elle, enfin. Le tout avait été le fruit du hasard, une rencontre fortuite dans l'un des nombreux parcs d'Hambourg. Alors que ses pas l'y avaient guidée presque par hasard, la jeune danseuse s'était laissé séduire par les notes envoutantes d'un violon, au détour d'un bosquet. Il se tenait là, droit et fière au centre d'un petit kiosque entouré de verdures, offrant son dos à son regard curieux. Armé de son violon, caressant de son archet les cordes, l'homme semblait alors imperturbable, entièrement dédie à sa musique qui envahissait petit à petit la tête d'Amber. Le temps semblait comme suspendu. Le visage de l'inconnu aux yeux clos semblait si serein, comme ailleurs, possédé par la muse de la Musique qui faisait voler ses doigts sur les cordes. Émerveillée par les sentiments de l'artiste qui semblaient l'appeler à travers la musique, Amber avait été attirée comme un papillon. D'autres personnes semblaient tout aussi captives de cet homme qui les transportaient loin, dans ce monde merveilleux de notes légères et douces, un univers bien à lui.

Soudain, le corps de la jeune danseuse s'était mis à bouger par sa propre volonté. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus laissé ainsi libre cours à sa passion pour la danse contemporaine, parfait mélange de ballet et de d'autres danses. Faisant abstraction des regards étonnés, Amber se laissait porter par la musique si belle, offrant son interprétation. On aurait dit qu'elle pouvait comprendre ce qu'il voulait faire passer à travers ces sons mélodieux. L'alchimie entre le violon et la danse semblait alors soudain comme une évidence, comme si elle savait, comme s'il devinait les pas qui allaient suivre, sans un regard, sans un mot. Un moment d'une beauté à couper le souffle qui avait ému Amber bien plus qu'elle ne l'aurait pensé.

A la fin de cette prestation improvisée, Amber s'était confondue en excuses devant le jeune homme, ne voulant pas lui voler la vedette. S'en est suivi une discussion des plus intéressantes, un échange sur la musique, sur la danse, cette même passion pour ce monde d'art. L'homme confie alors qu'il est violoniste à l'Opéra d'Hambourg. Touché par sa façon de danser, il lui promet de l'aider à décrocher une audition. Autant dire qu'Amber n'y croit pas trop jusqu'à hier. Une invitation à se présenter aujourd'hui pour un entretien.

Nerveuse à souhait, Amber se tient au centre de la scène, le regard aveuglé par les projecteurs qui l'empêchent de savoir qui se trouve précisément dans la salle. Qu'importe. La musique est lancée. Amber fait appel à cette même sérénité connue dans les bois en compagnie d'Aldo et efface sa peur, offrant son corps au dieu de la danse. Les bras tendus jusqu'au bout des doigts, gracieuse, elle semble glisser avec aisance sur les planches qui ont pourtant connu les plus grandes danseuses et danseurs. Elle ne peut pas se donner à moitié, pas aujourd'hui. Elle sort donc le grand jeu, offrant des sauts impressionnants d'une technicité durement étudiée et travaillée, des pirouettes fluides, les courbes de son corps, toujours exécutés avec minutie. Le ballet est une danse exigeante, maltraitant chaque muscle et chaque os du corps. Cela n'aura duré que 10 minutes et pourtant, c'est essoufflée et le corps en sueur qu'on la remercie, annonçant la fin de l'audition sans un mot sur sa prestation.

Détachant ses cheveux, elle enfile son pull noir relativement large par-dessus son débardeur de danse, attrape son sac et descend de scène. Ce n'est qu'une fois proche des sièges qu'elle remarque la présence d'Aldo vers qui elle se dirige, le sourire aux lèvres. Son regard brille encore d'émerveillement d'avoir pu danser à cet endroit, devant les meilleurs professeurs du pays.

-Salut Aldo !

Elle le rejoint et s'assied à côté de lui dans l'un de ces fauteuils rouge sang si typiques des théâtres et opéras. Elle entreprend de défaire les rubans de ses ballerines tout en poursuivant.


-J'ignorais que tu serais là, ça me fait plaisir.

Dégageant son pied de l'un de ses chaussons, elle grimace en remarquant un orteil ensanglanté malgré les nombreux pansements. Elle s'était entrainée toute la nuit et aujourd'hui, elle ne s'était pas ménagée. Ce genre de blessure est le lot quotidien des ballerines de toute manière. Enfilant ses chaussettes pour cacher ses pieds abimés, elle en revient à Aldo.

-Encore merci de m'avoir aidé à décrocher cette audition. Je ne sais pas si je serai retenue,... mon âge ... mon grand jeté aurait pu être plus haut et il m'a semblé que j'étais un poil en avance sur la musique au début...

@Aldo Giallo
(c) DΛNDELION & IRIS
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Re: Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Jeu 1 Juil 2021 - 18:38



« Because of you, I may reach for my dream »


Amber & Aldo








La danse était une disciple noble, inspirante et merveilleuse. Une discipline qui avait, durant un très long moment, eut un statut de sacré, nombreuses étaient les civilisations à y voir une forme de prière, ou de communication avec les divinités, quelles qu'elles soient. Même si les siècles avaient fait perdre de ce sacré à la danse, celle-ci avait tout de même traversé les âges en évoluant, toujours, vers de nombreuses formes, exotiques, étranges, pittoresque et même ridicules parfois. Malgré tout, la danse classique, elle, semblait perdurer, tout en continuant à passionner les foules, mais aussi les petites filles. Les petits garçons, aussi mais, ceux-ci semblaient plus rare. Après tout, lorsque l'on en vient à vous parler de danse classique, je suis persuadé que vous imaginez, avec plus d'aisance, une jeune demoiselle à la taille fille, en justaucorps, voltigeant avec grâce et élégance sur une musique orchestrale, n'est-il pas ?  

Aldo, lui, de son côté, avait toujours apprécié cette danse, de loin. Regarder ces athlètes emplis de grâce était un spectacle dont il ne se lasserait jamais. Peu importe combien de fois notre ami pouvait  assister à un opéra qu'il connaissait déjà sur le bout des doigts, il n'en pas moins conquis et subjugué, tant par le chant, que par la musique, que par la danse. Du moins, si cela était bien fait, cela va de soi. Même en y mettant toute la bonne volonté du monde et malgré son envie de partager son amour pour la musique, voir un spectacle de jeune gens où l'on peut entendre une fausse note toutes les dix secondes, où les pas de danses ne sont pas coordonnées ou pire, lorsque le chant est désastreux, cela allait bien au-delà de ses forces. Malgré son amour profond pour la chose, l'italien n'avait jamais été très enclin à la chose. Il y avait cette torture physique que l'on s'infligeait pour danser, déjà. Nombreux étaient celles et ceux à ne voir que le spectacle, sans pour autant penser à ce qu'il y avait derrière, le travail, un régime alimentaire horrible, mais aussi des années de travail pour frôler la perfection. Les silhouettes presque divines de ces danseuses pouvaient laisser rêveurs d’innombrables spectateurs mais, à voir les pieds de ces pauvres demoiselles, nombreux partiraient en courant, oubliant instantanément et ce corps et cette grâce. Pour couronner le tout, notre homme avait une jambe abîmée, ce qui le rendait, de toute façon, inapte à une telle discipline si dure pour le corps. Ainsi, l'étranger se concentra sur la musique, probablement la seule chose dans laquelle il excellait et pouvait exceller un jour.

Cela ne l'empêchait pas de savoir danser, pratiquant les danses de salon les plus rependues, pour ne pas faire tâche lors de cérémonies ou soirées mondaines, voire caritatives pour aider l'Opéra, ou tout simplement se faire connaître. Le quarantenaire était conscient d'occuper un poste de prestige au sein de l'Opéra et, de son point de vue, devait être irréprochable. Malgré son fort accent qui ne disparaîtrait peut-être jamais, ses prestations se devaient d'être parfaites, tout comme son image. Outre le sport qu'il pratiquait énormément pour garder une ligne élégante, notre ami se devait d'avoir des manières irréprochables et ne pas être pris au dépourvu dans tout ce qui touchait, de près ou de loin, à l'établissement. Ainsi, être capable d'accepter les propositions de danses de femmes riches fut l'une de ses priorités. Ça et, bien sûr, être capable d'inviter de charmantes demoiselles à danses, lors de ce genre de soirées, afin de faire connaissance et, pourquoi pas apprendre à la découvrir sous toutes les coutures. Malgré ses rêves de rencontrer on âme sœur, certain que celle-ci se devait d'être une passionnée de musique, ce genre de stratagème ne mena jamais à rien, malheureusement.

Une chose était sûre, cependant, le violoniste était captivé et impressionné par celles et ceux qui donnaient leur vie pour pratiquer l'art de la danse. Pour une raison qui lui échappait encore, Hambourg semblait remplie de jeunes femmes semblant aimer plus que tout la danse, en ayant rencontré quelques unes au cours de ces années passées dans cette charmante ville. L'une d'elle, semblait avoir particulièrement capté son attention. Amber, une délicieuse jeune femme, qui devait avoir une bonne vingtaine d'années de moins que lui, emplie de grâce et de charme, au regard et au sourire captivant. Elle avait beau être particulièrement belle et enivrante, ce qu'il remarqua avant tout, ce fut cette passion et cette élégance, lorsqu'elle dansait. C'était presque comme si elle lévitait avec grâce dès que la musique commençait. La voir danser suffirait, selon lui, à passionner les foule et, pas seulement celles et ceux venant pour admirer sa plastique. Non, elle semblait avoir un petit quelque chose en plus et cela, Aldo le remarqua rapidement lorsqu'elle s'était mis à danser devant lui, alors qu'il jouait tranquillement dans un parc. S'ensuivit une conversation, des plus naturelles, des présentations succinctes ainsi que l'évocation d'un rêve, celui de faire partie de l'Opéra. Rêve auquel Aldo se proposa de donner un coup de pouce. Cela serait une blessure profonde pour le groupe que de passer à côté d'un tel joyau. Ainsi, en deux coups de fil, le musicien s'occupa de rajouter un nom aux futurs casting, se plaisant même à recommander chaudement sa trouvaille inopinée. Bien entendu, cela pouvait passer pour une tentative éhontée de drague, profitant sournoisement du rêve d'une belle inconnue pour se rapprocher d'elle mais, une invitation formelle fut envoyée à la danseuse, dans les règles de l'art, ne pouvant que la pousser à croire à tout ceci. Ce rêve semblait désormais à portée de main.

Le jour venu, l'italien se rendit jusqu'à son lieu de travail pour assister aux auditions. Outre le fait de pouvoir découvrir de nouveaux talents et, surtout, de voir de quoi la nouvelle génération pouvait être capable, en plus du plaisir de pouvoir rencontrer ses futurs collaborateurs, Aldo se devait de voir la prestation d'Amber. D'aucuns pourraient parler de soutien psychologique vers la jeune femme mais, cette dernière ne pouvait être au courant de sa présence. Comme attendu de sa part, elle fut merveilleuse, sans nul doute que le cœur du jury fut conquis, en un instant. Son passage enfin terminé, la belle s'habilla d'un haut pull large, cachant sa silhouette fine, mais ne la rendant pas moins exquise pour autant, avant de quitter la scène et remarquer la présence de son bienfaiteur ce qui lui fit afficher un merveilleux sourire pour finalement s'asseoir à ses côtés, le saluant et lui avouant être heureuse de sa présence. « Je ne pouvais rater cela. Il est toujours plaisant de te voir et, comme je te l'ai déjà dit, lorsque tu danses, tu as un petit quelque chose qui ne peut laisser indifférent. » Un léger sourire en coin avant de s'asseoir de manière à être le plus droit, face à elle. « Pour être tout à fait honnête, je ne rate que rarement les auditions. J'aime savoir qui pourrait nous rejoindre et, pourquoi pas, faire quelques connaissances. » Ce fut là qu'il remarqua ses pieds abîmé, ainsi que le sang qui s'échappait de son ongle, un petit rictus pour signaler ce mal au cœur et, son interlocutrice enchaîna sur ce qu'elle pensait raté lors de sa prestation. Passant outre la blessure pour ne pas la mettre mal à l'aise, l'étranger préféra la mettre en confiance. « Tu as été parfaite, ne t'inquiète pas, le stress ne doit pas aider. Dans tous les cas, tu n'as pas à me remercier, tu ne dois ça qu'à ton travail acharné pour atteindre pareil niveau et, disons, un coup de pouce du destin pour faire avancer toute cette histoire. Je ne suis qu'un … Instrument de la fatalité, rien de plus. » Un doux sourire avant de reprendre, plus doucement. « Pour le reste, sache que je t'ai personnellement recommandé auprès de la directrice et de quelques membres du jury. Peut-être ne l'ai-je pas évoqué lors de notre rencontre mais, je ne suis pas un simple musicien en ce lieu, l'on m'a accordé l'honneur d'être le Premier Violon de cet orchestre. J'ose espérer que mes mots auront un poids certain dans leur choix. J'ai insisté sur le fait qu'il s'agissait-là de ta première représentation sur cette scène. Ainsi, s'ils venaient à déceler des petits défauts que je n'aurais su voir lors de ton passage, je suis certain qu'ils se montreraient bien plus conciliants. Je me dois de faire profiter la ville entière de ce que j'ai perçu dans ce parc. » Un long soupir. « Enfin, passons. As-tu réussi à dormir et manger avec tout ce stress ? Il te faudra sûrement faire redescendre la pression. Je dois avoir quelques bières dan mes quartiers, si cela peut aider en attendant le verdict final. »Un doux rire avant de lever l'index, pour finalement l'agiter doucement. « Rassurez vous, il ne s'agit pas là d'un sordide piège pour vous entraîner dans un lieu isolé et vous faire boire jusqu'à … Je me plais à penser que ma chère mère m'a bien éduqué, je ne cherche qu'à aider, rien de plus. »

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Re: Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Jeu 1 Juil 2021 - 21:22

Because of you, I may reach for my dream
Aldo & Amber

Glissant sa main dans ses longs cheveux aux reflet faits de miel, Amber repousse quelques mèches pour dégager son visage. Penchant celui-ci un brin sur le côté, son regard se pose sur le visage de son interlocuteur de bien 20 ans son ainé. Etrange rencontre que la leur. Pourtant, elle semblait être une évidence aux yeux d’Amber qui pour une raison inconnue se sentait parfaitement à l’aise en sa présence. Sans doute était-ce parce qu’elle se savait comprise. Bien entendu, Lisa et Tommy étaient là pour elle, la connaissant par cœur depuis son adolescence. Pour elle, ils seraient prêts à déplacer des montagnes, à traverser la ville pour une barquette de fraises afin de lui remonter le moral, tout planter pour la tirer du mauvais pas où elle avait bien pu se foutre. Sa passion cependant, elle ne pouvait la partager avec personne. Lisa patine, bien sûr, Tommy joue de la guitare mais c’est bien loin de son répertoire à elle. Ici, dans ce temple dédié aux arts - dits nobles – Amber a le sentiment, plus que jamais, d’appartenir à ce monde qu’elle n’avait fait qu’effleurer du bout de ses doigts.  

Déjà petite fille, elle avait rêvé pouvoir faire partie des petits rats des plus grands Opéras du Monde. Paris, l’Opéra Garnier, voilà l’objectif ultime qu’elle s’était toujours fixée, rêvant de quitter cette ville pour fouler les blanches de cette scène prestigieuse. Bien sûr, l’Opéra d’Hambourg jouit lui aussi d’une réputation louable qui aura été un but plus réaliste. Alors, elle avait travaillé, sans relâche. Tant pis si les notes à l’école ne suivaient pas toujours et qu’on la privait de sortie…tant qu’on ne la privait pas de danser. A travers la danse, elle pouvait enfin s’exprimer. Vibrer sous l’émotion qu’elle ressent, trembler sous l’effort qui brise son corps pour le remodeler et en faire un de danseuse qui aspire à être une étoile de plus parmi les autres déjà existantes. Pourtant, des étoiles, seules les plus brillantes marquent l’histoire. Amber voulait briller. Pas d’une lueur éphémère, le temps d’une rose qui bourgeonne, éblouit avant de se faner le temps d’une saison… Non. Elle aspire à bien plus encore. Illustrer les affiches de l’Opéra, être la danseuse étoile d’Hambourg, celle pour qui on écrira des ballets, pour qui on viendrait depuis le bout du monde pour pouvoir l’admirer danser. C’était vaniteux à souhait et pourtant, Amber avait besoin de cette lumière, de cette place au soleil. Son amour pour la danse lui insuffle ainsi de l’ambition qui depuis son premier cours de danse, n’a eu de cesse de grandir.

Croisant le regard de son aîné, Amber ne peut s’empêcher de rougir légèrement face à ce compliment. Ce n’était pas la première fois qu’il le lui faisait pourtant. Déjà lors de leur première rencontre, Aldo avait fait mention de ‘ce petit quelque chose’ qui l’avait décidé alors de plaider sa cause en apportant son soutien. Elle ignore cependant tout ce qu’Aldo avait bien pu faire pour glisser son nom sur cette liste de danseuses à auditionner. Sans doute que sa gratitude n’en serait que plus grande encore alors qu’elle se sent déjà tellement redevable envers cet homme à l’accent chantant. Captive de ce regard rieur où semblait briller une infinie bonté, Amber sait qu’elle a été chanceuse de le croiser dans le parc, il y a de ça quelques jours. Au début, elle avait bien eu du mal à lui faire confiance. Après tout, combien de fois déjà n’avait-elle pas tenté de décrocher une audition ? Elle n’avait pas étudié dans une école prestigieuse. Les moyens financiers dont elle dispose feraient qu’elle serait boursière et donc, l’investissement devait en valoir la chandelle. Les mois ont passés, se transformant en année. La poussière a recouvert ce rêve d’enfant pourtant jamais oublié. Aldo avait soufflé sur cette étendue grise, insufflant un nouvel espoir à la jeune danseuse, désireuse de faire ses preuves. Voilà bien trop longtemps qu’elle se meurt dans ce studio de danse où on ne demande pas à apprendre le ballet mais la danse du ventre. Ses heures passées à servir des cafés pour arrondir les fins de mois et s’adonner à sa passion la nuit, une fois les cours du soirs terminés. Aujourd’hui cependant, le destin s’en était mêlé et Aldo avait tenu parole.
- Tout comme toi quand tu joues …après tout, je n’ai pas pu résister à ta musique, j’ai dansé… j’en ai oublié les regards, le parc, mes chaussures que j’ai abandonnées pour mieux danser encore.
Elle rit légèrement, pas trop fort cependant pour ne pas déranger l’audition suivante. Son regard glisse vers la danseuse suivante au corps d’athlète. Celle-ci a des jambes puissantes, capable de la projeter haut, un avantage de taille dans cet univers de danse. Amber tente de ne pas se laisser miner par ce constat et enveloppe ses pieds abîmés de ses doigts, le massant légèrement. C’est là qu’elle remarque la moue compatissante de son interlocuteur. Sans hésiter, elle enfile une chaussette pour cacher ce pied qui n’avait rien de beau. Les pieds d’une ballerine n’est pas plaisant à regarder malgré le soin qu’on lui apporte après chaque entrainement. C’est un pied brisé par des mouvements inhumains et contre-nature.
- Ce n’est rien tu sais… comme tout artiste, on souffre. Toi, tes doigts…moi mes pieds
Un léger sourire qui se veut rassurant étire ses lèvres avant de poursuivre.
- Mince, moi qui me pensais privilégiée !
Plaisante-t-elle lorsqu’il dit venir régulièrement lors des auditions afin de se faire une idée des candidats. Cependant, elle se montre d’un coup un peu plus curieuse à son sujet. Pour pouvoir ainsi glisser un nom aux jurés de sélection, de paraître si…à l’aise dans ce monde d’élite, il devait être quelqu’un qui y avait sa place depuis un moment. Elle réalise de plus en plus que cet homme reste encore un réel mystère bien qu’ils aient bavardé toute une après-midi durant. Tandis qu’elle change de chaussures, Aldo s’évertue à la rassurer quant à sa prestation. Comme toujours, elle est des plus critique avec elle-même. Lui en revanche atténue cette impression. Puis, comme s’il avait lu ses pensées, le voilà qui se dévoile un peu plus à elle. Son regard s’arrondit de stupeur face à ce qu’il lui révèle. Ainsi donc, elle était en présence du Konzertmeister en personne ? Dans un orchestre, après le chef d’orchestre, c’était celui qui avait la place la plus importante dans un orchestre. Bien entendu, cette place est réservée au violoniste qui est le plus méritant et le plus talentueux…une reconnaissance significative pour un musicien qui joue déjà dans un orchestre fait d’élites prestigieux. Nouant le lacet de ses baskets blanches, la jeune femme se redresse, impressionnée par cet homme qui cachait décidément bien son jeu. Tout en joignant ses mains sur ses cuisses encore chaudes au vu de l’effort fourni, une vague d’humilité et de reconnaissance l’envahit.
- Non tu …ne l’avais pas évoqué. Bon sang et moi qui pensais que tu ne faisais qu’un numéro de charme dans le parc lorsque tu m’as dit appartenir au philharmonique de l’Opéra…Je te dois mes plus plates excuses Aldo…ou…ou est-ce que je dois t’appeler Monsieur ?
Elle pince légèrement ses lèvres, songeant combien elle devait paraître soudain bien ridicule et vaniteuse. Comment avait-elle pu songer, même un instant, qu’un homme pareil s’amuserait à draguer les jeunes filles dans les parcs alors qu’il était loin d’être n’importe qui. Heureusement, le ridicule ne tue pas…il vous rend plus humble, c’est déjà ça.
- Que j’aie cette place ou non, je te suis infiniment reconnaissante pour ton aide…pour tout ce que tu as fait alors que tu n’étais pas le moins du monde obligé… J’ai peur de ne pas pouvoir t’offrir quoi que ce soit en contrepartie pour te montrer ma reconnaissance à moins qu’un cours de…danse du ventre ait été ton rêve de toujours ? Je ne suis pas trop mauvaise barista non plus si tu es amateur de café-crème.
Elle n’a que peu à offrir et on ne peut pas dire qu’elle roule sur l’or mais il est évident qu’elle lui sera redevable à vie si jamais elle devait être retenue. A nouveau, son regard se porte sur la danseuse qui joue, tout comme elle, sa carrière, son avenir, sa vie, le temps d’une volée de minutes. Des minutes qui représentent la chance d’une vie tandis qu’au dehors, Hambourg vit à son rythme. Se tordant les doigts, elle ne réalise pas combien elle retient son souffle à chaque saut de cette rivale talentueuse. Elle est charismatique. Son visage semble emprunt d’une sérénité telle que le moindre geste semble sans effort. Impressionnée, intimidée même, Amber ne parvient pas à détacher son regard de la scène. Son cœur bat dans ses tempes alors que son cerveau décrypte chaque geste, chaque mouvement dans l’espoir d’y déceler quelques informations utiles. On apprend beaucoup en observant les autres…et on guette les faiblesses de ses plus grands concurrents car tout comme pour la musique, le monde du ballet est un univers impitoyable. Soudain, Aldo l’arrache de sa contemplation, lui faisant tourner la tête lorsqu’il lui demande si elle avait pu dormir ou manger. Un pâle sourire annonce déjà la réponse négative et à nouveau, décrispant ses doigts qui laissent une marque rouge sur le revers de ses mains. Du calme Amber… Embarrassée, elle repousse une mèche de cheveux derrière son oreille. Non, elle n’avait rien avalé et autant dire qu’elle avait passé la nuit à répéter son morceau jusqu’aux premières lueur de l’aube. Après une brève hésitation, le visage de la danseuse s’éclaire et glisse son regard ambré dans celui d’Aldo.
- Hm… je suppose qu’on me redemandera plus de danser aujourd’hui…
Un début de rire menace lorsqu’Aldo enchaine et elle étouffe celui-ci derrière ses doigts, se baissant de justesse alors qu’un membre du jury tourne son visage en arrière, croyant avoir entendu un bruit. Il se contente d’hausser un sourcil en voyant Aldo assis dans l’assistance et en revient à la candidate. Amber se redresse, les yeux pétillant d’espièglerie, répondant sur le même ton faussement poli que son interlocuteur.
- Croyez-moi, bon seigneur Aldo, il ne me serait jamais venu à l’idée que vous puissiez attenter à ma vertu ! C’est avec plaisir que j’accepte ton invitation. Je suis curieuse de découvrir les quartiers d’un Konzertmeister… il paraît que vous avez la loge la plus confortable et la plus spacieuse au même titre que les danseuses étoiles ?!


@Aldo Giallo
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Re: Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Mar 6 Juil 2021 - 18:37



« Because of you, I may reach for my dream »


Amber & Aldo








Son travail, son rôle même, Aldo le prenait particulièrement au sérieux. Lui qui n'avait connu que la misère, la violence et un tas de choses dont il préfère taire dans sa jeunesse, obtenir un tel poste semblait plus proche de la science-fiction que d'une quelconque réalité, peu importait l'univers dans lequel il se trouvait. Comment lui, avait-il pu finir talentueux dans un domaine ? Artistique, légal et prestigieux, pour couronner le tout. Pourquoi le Seigneur avait-il choisi de lui permettre d'atteindre un tel niveau, pourquoi lui? N'avait-il pas enfreint, dans sa jeunesse, un million de fois la plupart des commandements ? Bien entendu, la passion et la pratique intensive y étaient pour quelque chose mais, combien aimaient encore plus la musique que lui ? Combien s'entraînaient bien plus que lui ? Et pourtant, combien arrivaient à obtenir pareil rôle ? Non, il y avait quelque chose en plus. D'irrationnel, de mystique même, que l'italien n'avait jamais réussi à expliquer. Peut-être n'était-ce là qu'un simple coup de pouce du destin, ou d'un pouce divin mais, ce cadeau, le musicien se devait de le chérir et de l'entretenir. L'entraînement, déjà. Rares, très rares étaient les jours où Aldo ne pratiquait pas le violon, se voulant de rester au meilleur de sa forme, voire même de s'améliorer encore et toujours. Venait aussi cette obsession sur l'image qu'il pouvait renvoyer. Ou du moins l'image de l'Opéra dont il était certain de promener avec lui, à chaque instant. Outre les manières et l'apparence dont nous avons déjà évoqué la chose, il y avait aussi cette peur, presque omniprésente de mettre dans l'embarra ses supérieurs, ou même l'Opéra en général.

Ainsi, même si cette envie, ce besoin même, de pouvoir offrir le même coup de pouce, bien moins empreint de divinité, dont il avait eu la chance de bénéficier, le violoniste n'en fit jamais que très peu. La raison ? La peur de décevoir, tout simplement. Si notre homme s'essayait à appuyer une candidature, à proposer quelqu'un ou à demander qu'un musicien puisse jouer à ces côtés, il fallait que cette personne soit exemplaire. Que dirait-on si quelqu'un n'ayant ni le niveau, ni le standing était poussé par Aldo vers l'entrée ? Que penserait-on de lui ? Comment le jugerait-on ? Lui ferait-on toujours autant confiance ? Lui offrirait-on toujours autant de poids dans les discussions ? Dans les choix à faire ? Probablement pas. Durant ses premières années passer à Hambourg, les talents proposés par l'étranger se contaient aisément sur les doigts d'une seule main. Ainsi, la jeune Amber, contrairement à ce qu'elle put dire, même si ce n'était qu'une plaisanterie, était bel et bien privilégiée. Pouvait-elle imaginer qu'elle fut la première danseuse recommandée par son interlocuteur ? À en croire ses réactions et son attitude, non, certainement pas. Mais, c'était probablement mieux ainsi. Quelle pression se mettrait-elle sur les épaules en l’apprenant ? N'aurait-elle pas été figée avant cette représentation ? Il était fort à parier que la belle finirait par l'apprendre, un jour ou l'autre mais, le plus tard serait le mieux.

Certains de ces mots lui allèrent droit au cœur, lorsqu'elle complimenta sa façon de jouer, avouant avoir été comme possédée, transcendée, en l'écoutant jouer, comme si plus rien n'avait d'importance autour. Mots qui le firent sourire, avant qu'il n'incline la tête pour la remercier doucement. Force était de constater que sa musique n'avait rien à voir avec sa performance passée, la demoiselle était douée et, la voir ainsi, le napolitain ne put que se féliciter, se rassurer aussi, de sa démarche. « Tu es privilégiée, même si je me déplace, en général, pour me faire une idée, aujourd'hui je suis spécialement venu pour toi. » Un doux sourire en se frottant le bout des doigts, rugueux. « Avec le temps, le bout des doigts forme une corne et, la douleur disparaît, contrairement à … Ceci. » Qu'il ponctua avec un léger rictus. Certains mouvements de danse étaient loin de ce que la nature avait prévu pour le corps humain, ne pouvant créer que d'horrible douleurs, mais surtout, de terribles blessures qui, en plus de mettre fin prématurément à une carrière, en emportant rêves et espoirs, cela pouvait sans nul doutes handicaper à vie. Ainsi, cela l'attristait toujours de voir des pieds dans un si terrible état mais, pouvait-il reprocher à qui que ce soit de se meurtrir pour accomplir ses rêves ? De vouloir vivre de ce pourquoi on était fait ? Que serait-il advenu de lui, s'il n'avait pas découvert le violon ? Sans nul doutes que notre ami aurait continué de s'enfoncer dans l'ombre de Naples, jusqu'à rejoindre la pègre locale, ou du moins travailler pour elle. Ses mains auraient fini rouges et … Serait-il encore vivant, à 45 ans ? Ou libre ? Non, cet amour et ce rêve de vivre par la musique lui avait sauvé la vie et l'âme.
Amber semblait assez concentrée sur la prestation de la nouvelle danseuse. Prestation à laquelle, honteusement, son interlocuteur ne prêta que peu d'attention, préférant se focaliser sur sa petite trouvaille, qui, malheureusement, changea d'attitude lorsqu'il révéla son rôle au sein de l'établissement, devenant gênée et presque distante d'un seul coup, s'excusant avant même de proposer de l'appeler monsieur. Chose qui le fit soupirer en se frottant nerveusement l'arrête du nez dans une grimace. « Je suis la même personne qu'il y a cinq minutes, mon prénom ira très bien. Du moins, en dehors des moment où une étiquette correcte sera exigée, cela va de soit. » Un long soupir avant de repasser à un doux sourire en coin en se tapotant le menton. « Un numéro de charme, hmm ? » L'homme resta perplexe et pensif un léger instant. « Je crains fort de ne jamais avoir obtenu quoi que ce soit d'une dame, en dévoilant ce que je faisais de ma vie. L'écrasante majorité des gens trouvent l'Opéra … Barbant, dépassé, épuisant. » Un nouveau soupir, las. « De plus, aussi belle et plein de charme que tu puisses être, profiter de tes rêves dans l'espoir d'obtenir une quelconque faveur que ce soit … Je trouve la démarche répugnante et abjecte. Comment peut-on se regarder dans un miroir après ça ? » Une nouvelle grimace. « Enfin, tu n'as à t'excuser de rien, tout comme tu ne me dois rien. J'ignore ton parcours, ta vie mais, la plupart des filles qui arrivent ici ont fait des écoles de danses renommées, ou ont des professeurs reconnus. Chose qui n'est pas à la portée de tout le monde, malheureusement. Tout ce que j'ai fait, c'est donner un coup de pouce, pour que tu puisses prendre la place qui te revient. Pas parce que mon avis a un certain poids ici, non, mais parce que tu le mérite. Le reste … Tout le reste n'est en aucun cas important. » Un léger sourire avant de rebondir, sur une de ses propositions. « Ceci dit, même si la proposition de voir de charmantes demoiselles pratiquer cette danse exotique, je goûterai bien volontiers l'un de tes cafés. »

Bien entendu qu'Amber n'avait ni mangé, ni dormi. Il était fort probable aussi que la belle n'avait pas bu, tant le stress devait être grand. La possibilité de réaliser un rêve, cela avait de quoi retourner les entrailles et l'esprit. Même si la jeune danseuse ne l'avoua pas avec des mots, son visage parla pour elle. Alors il lui proposa de le suivre dans sa loge, pour boire un coup et, probablement avait-il quelque petites choses à grignoter, le tout, avant de se corriger. La proposition pouvait laisser sous-entendre un traquenard et, la jeunette en profita pour le taquiner en se moquant. Chose qui le fit longuement soupirer, l'air presque abattu. « C'est ainsi que tu me remercies ? En te moquant ? Ah, la jeunesse. » Un nouveau soupir, avant d'agiter son index. « Cependant, il est vrai que ma loge est grande. Trop même. Enfin, je suppose que je n'ai pas vraiment le droit de me plaindre ? N'est-ce pas ? » Qu'il ponctua en se relevant, avant de rattacher les deux boutons de sa veste de costume. Enfin sa main pointa la grande porte de la salle. « Si tu veux bien me suivre. » Après avoir attendu que la belle ne se lève, l'habitué des lieux fit office de guide jusqu'à la fameuse loge, non loin de la salle principale. Des clés furent dégainés afin d'ouvrir la porte, les lumière furent allumés et, oui, ses quartiers étaient grands. Un long bureau, des miroirs, quelques violons fièrement accrochés aux murs, ainsi qu'un fiddle. L'on pouvait aussi voir un petit frigo, quelques fauteuils semblant confortable, des habits de rechange et un lit, au fond de la pièce. « Bienvenue dans mon antre. Je t'en prie. » Qu'Aldo prononça en l'invitant de sa main à entrer avant de refermer la porte. « J'ai peut-être quelque chose à manger dans le frigo et de cochonneries aussi. Même si tu veux garder cette ligne exquise, il faut manger ma chère. » Tout en parlant, le locataire s'avança jusqu'au frigo, encastré sous le bureau pour l'ouvrir et s'accroupir. « Hmm, j'ai des fraises. Neuves. » Qu'il proposa en lui tendant. « Concernant les bières j'ai ... » Un bref silence pendant qu'il farfouillait dans les survivantes. « … Des blondes, des rousses et des blanches, toutes locales. Une préférence ? » Une fois la réponse en poche, Aldo se releva, tira d'un tiroir un décapsuleur et tendit sa bouteille à son interlocutrice. Son attention se porta de nouveau sur le tiroir où il tira un paquet de chips et des biscuits au chocolat. « Si tu as des envies un peu moins saines, tu as de quoi te faire plaisir aussi. Du coup … Je suppose que nous ne pouvons que trinquer en te souhaitant toute la réussite que tu mérites. » Un doux sourire en pointant sa bouteille vers elle.

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Re: Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Mer 14 Juil 2021 - 19:20

Because of you, I may reach for my dream
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Ainsi donc, à ses côtés, un nom important de l'Opéra, celui à qui ont fait référence avec déférence. Aldo Giallo. Le premier violon d'un orchestre prestigieux comme celui de l'Opéra d'Hambourg... il était le meilleur parmi l'élite et rien que cela, cela forçait le respect de la jeune femme qui devinait que le sommet de l'iceberg pour ce qui est du chemin parcouru par cet homme au teint halé et aux cheveux couleur ébène. Elle l'admire d'autant plus pour cette simplicité qui était la sienne, celle-là même qui la faisait se sentir si à l'aise malgré sa nervosité et ses appréhensions. Malgré une renommée qui devait peser lourd sur ses épaules de virtuose, il avait cette humilité qui la touchait. Après tout, ce n'est pas lors d'un concert pompeux qu'elle avait appris à le connaitre mais bien dans cet écrin de verdure, perdu dans un des nombreux parcs de la ville. Il était alors habillé simplement, loin du costume pareil aux pingouins étriqués, et ayant pour seul arme, ce violon à travers lequel il avait laissé parler son talent, sa sensibilité. Amber avait été touchée en plein cœur, vibrante face à cette musique qui l'avait charmée. Elle ne s'était alors aucunement doutée du statut de l'homme bien qu'un talent pareil devait forcément avoir suscité l'intérêt de quelqu'un. Même si elle n'est aucunement musicienne, une vérité était vraie pour tout artiste qui se respecte. Qu'importe le talent, qu'importe les écoles prestigieuses ou non... peu importe ses origines ou encore ses moyens. Ce qui compte, c'est captiver le public, susciter l'émotion, l'embarquer sur ce bateau qui le mène dans l'imaginaire de l'artiste, le transporte au gré des parfums harmonieux qui enivrent, des sons chatoyants qui ensorcellent et bien plus encore. C'était ça, un véritable artiste. Quelqu'un capable d'originalité mais surtout, possédant ce talent rare que d'ouvrir la frontière de l'art aux plus novices des publics comme l'avait fait notamment Aldo, faisant s'arrêter les passants, faisant ralentir certains pressés en leur faisant oublier la notion de la réalité bureautique.

Le regard d'Amber se perd sur ce visage souriant, songeant combien le ciel avait été clément de l'avoir mise sur le chemin de ce mécène inattendu des temps modernes. Se doutait-il seulement de la reconnaissance qu'elle pouvait ressentir envers lui ? Lorsqu'elle avait reçu cette invitation officielle à venir se présenter aujourd'hui, des larmes étaient montées, humidifiant le papier qu'elle tenait entre ses doigts tremblants. Un rêve exaucé, aussi facilement, grâce à une rencontre alors que depuis tant d'année, elle avait fait des pieds et des mains pour tenter ne serait-ce que de décrocher une audition. La pression s'est alors abattue sur elle, réalisant combien cette chance serait unique. Les heures suivantes, elle les a passés à répéter à en malmener son corps. Hors de question de toucher du doigt ce rêve étoilé pour redescendre et terminer son existence à enseigner la danse du ventre et à servir des cafés au lait sans un sourire de ses clients. Cette place serait la sienne, elle se l'est promis. Aujourd'hui, son destin réside désormais entre les mains de ce juré aux visages fermés et lisses. Difficile de savoir s'ils avaient été impressionnés. Ne serait-ce pas vaniteux du reste que de le croire, eux qui ont vu défiler bien des jeunes filles venues parfois de loin pour décrocher une place dans le corps de ballet ? Elle n'était plus toute jeune et sans doute moins façonnable que ces adolescentes qui sont sélectionnées. Serait-ce déjà trop tard ? Son ventre se tord sous ces questions alors que son regard d'ambre observe cette jeune fille plus jeune déployer ses talents tel un papillon en devenir aux ailes majestueuses.

Tandis qu'elle panse ses pieds meurtris, le violoniste s'attire un peu plus encore la sympathie de la jeune femme alors qu'il souligne qu'il est bel et bien là pour la voir elle. Son sourire trahit combien cette information lui plait, illuminant ses traits fatigués. Après tout, personne n'était là pour la voir aujourd'hui. Aucun parent dans la salle, pas d'amis, encore moins un professeur ou un entraineur comme c'est le cas de plusieurs jeunes filles qui auditionnent aujourd'hui. Elle était seule, face à ce destin qui lui tend les bras. Une bouffée de joie l'envahit donc. Touchée par les mots d'Aldo, elle baisse les yeux, faisant preuve de candeur timide et émouvante. Elle ne peut empêcher deux fossettes de se creuser au coin de ses lèvres, ourlées dans un sourire sans fin. Je vais finir par rougir...Ce n'est qu'un murmure, obligatoire au vu de l'audition en cours et pourtant, sa voix trahit son émotion. D'ailleurs, elle lui glisse un regard, le regard brillant d'une joie sans doute étrange pour lui qui ne la connait pas. J'espère...que ce ne sera pas la dernière fois que tu viens me voir danser... qui sait peut-être que prochainement... tu joueras dans l'orchestre et moi, je danserai sur scène au sein de la compagnie.Bien entendu, ce ne sera pas pareil que dans le parc. Ce ne serait plus un duo spontané et improvisé. Peut-être que l'occasion se présentera une nouvelle fois mais Amber ne mise pas sur cette chance. Aldo devait être un homme relativement occupé et demandé du moins, c'est ainsi qu'elle l'imagine. Pourtant, il parvient encore à l'étonner alors qu'il offre une moue compatissante face à son pied abimé. Ce n'était pas un air dégouté comme Jakob avait pu déjà manifester au début de leur relation. Machinalement, ses yeux se posent sur les mains du musicien pour en constater le bout des doigts. Ceux-ci semblent effectivement abimés par les entrainements répétitifs. Pourtant, son regard ne s'y attarde pas, observant sa paume, la longueur de ses doigts, les veines qui serpentent le long de son revers.   Hm... tu sais... la douleur à force, on s'y habitue également. Quelques pansements, de la glace et ils sont presque comme neufs ! Ce n'était pas entièrement vrai, la douleur ne disparait pas vraiment mais l'habitude l’atténue. Ses doigts glissent sur ses pieds qu'elle recouvre de ses baskets plus confortables. Malgré leur apparence, Amber ne s'en formalise pas. C'était le prix à payer pour danser. Qui plus est, c'était la preuve de ses efforts. Comme les cicatrices, les stigmates qui ornent ses pieds sont chargées de son histoire. Elle en est fière malgré tout même si oui, elle ne pourra sans doute jamais posé pour un magasine de chaussures avec des pieds dans cet état. Elle avait accepté cet état de fait depuis bien longtemps, depuis sa première blessure, acceptant les sacrifices qui incombent une danseuse. Pas de sport brutaux qui pourraient fragiliser ses chevilles, des séances de musculation parfois inhumaines pour renforcer chaque muscle et éviter une blessure qui mettrait fin à une carrière potentielle.

Le soupire d'Aldo interpelle la jeune femme qui achève de se changer. Ce dernier semble se refuser à être traité différemment que précédemment malgré qu'elle soit désormais au courant de son rôle au sein de l'opéra. Soucieuse de ne pas lui déplaire, elle acquiesce lentement, le regard cependant focalisé sur ce geste nerveux qui avait un côté attachant. Elle ne s'était pas trompée sur son compte, il était réellement quelqu'un de sincère et d'humble. Calant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle ne discute pas sa volonté d'être appelé par son prénom, tout simplement. Très bien... va pour Aldo. Pour ce qui est de l'étiquette... je présume que j'apprendrai. Je n'ai jamais été habituée à la respecter... je présume qu'il y a des hiérarchies au sein d'une compagnie. J'apprendrai. Elle trahit ainsi son ignorance, pareille à une fille de la campagne qui débarque pour la première fois dans la jungle impitoyable de la ville. Pour sa part, elle est rassurée de pouvoir rester elle-même en sa compagnie et qu'il en fasse autant. Effacer la magie de ce parc l'aurait peinée à coup sûr. D'ailleurs, voilà que la plaisanterie revient dans leur échange alors qu'elle lui avoue avoir cru à un mauvais numéro de charme au départ. S'accoudant à son tour à sa chaise, Amber se fait pensive alors qu'elle s'autorise à le détailler. Ce n'est que mon humble avis... mais je suppose que si une femme n'a pas pu entrevoir combien ce métier est une passion pour toi ou combien cela peut être intéressant... ma foi...c'est que les chances pour que ce genre de relation fonctionne sont minces. Pendant un instant, ses pensées gambergent vers Jakob qui lui aussi ne comprend pas toujours les sacrifices qu'elle est prête à faire, lui soufflant de redescendre sur terre en acceptant son poste en tant que professeur de danse dans un studio de seconde zone. Enseigner lui plait... mais le ballet était plus qu'une chose agréable pour elle. C'était son souffle de vie.
Voilà cependant que l'Italien use de mots charmants pour la qualifier. Belle et pleine de charme ? Son sourire se fait amusé face à cela et c'est un regard attendri qu'elle lui dédie alors qu'il affirme ne jamais avoir été tenté de profiter de son espoir pour exiger la moindre faveur. Tu serais surpris de ce que j'ai déjà entendu ou vu mais cela prouve tout simplement que j'ai raison à ton sujet. Je t'aime bien. Pour une raison que je ne m'explique pas, je t'ai fait confiance assez rapidement et mon instinct ne m'a pas trompé. Ensuite... que cela te plaise ou non, dans le fond, je suis bien consciente de te devoir une faveur malgré tout. Même si ce n'est qu'une chose minime pour te remercier pour ta générosité. Tu n'étais obligé de rien...c'est important pour moi. Voit cela comme un caprice de ma part si tu préfères mais je compte bien rembourser ma dette. Affirme-t-elle avec une mine décidée avant que son ventre ne décide de la trahir en poussant un léger grognement. Un rougissement vient teindre ses joues et elle pose sa main sur son ventre qui proteste en criant famine. Aldo ne manque sans doute pas de l'entendre car voilà qu'il lui propose de l'accompagner dans sa loge pour manger quelque chose. Amber accepte, sans-arrière pensée aucune. Mieux, elle s'ose à le taquiner et il entre volontiers dans son jeu. Voit dans ma moquerie une forme de tendresse à ton égard ? JE ne taquine que ceux que j'apprécie je te rassure. Te voilà privilégié à ton tour.

Aldo quitte son siège et elle en fait de même, profitant de la fin de la prestation d'une de ses concurrentes. La suivante se présente déjà, un numéro de plus sur cette longue liste de jeunes filles à auditionner aujourd'hui. Les résultats ne seront connus qu'en fin de journée de toute manière. Quitter cette pièce pour permettre à ses nerfs de se dénouer n'est pas une mauvaise idée. Elle le suit donc bien volontiers, emportant son sac de sport sous son bras. Elle suit son guide qui évolue dans ce labyrinthe de marbre blanc et noir avec aisance. Lui, portant ce costume qui la rendait bien penaude dans ses habits de danse nullement conformes aux uniformes des ballerines qu'ils croisent et le saluent. Les regards croisés annoncent la couleur et Amber sent son courage fondre comme neige au soleil bien qu'elle tente de cacher cela. Elle s'en trouve donc grandement soulagée lorsqu'ils atteignent enfin leur destination. La curiosité luisant dans ses yeux, elle entre timidement dans cette loge qui sentait bon la cire de bois, le papier et un autre parfum qu'elle ne parvient pas à déterminer. Son regard s'accroche sur les divers violons qui ornent le mur. Déposant son sac près de l'entrée, elle promène son regard sur le reste de la loge, constatant que ce n'était pas qu'une simple pièce de travail. Vivait-il ici ? Etait-il du genre à vivre de son art au point de ne pas quitter l'opéra ? Naïvement, elle songe qu'à sa place, elle ne perdrait pas de temps à quitter ce lieu dédié au culte des arts. Amber tourne sur elle-même, détaillant chaque détail de cette pièce dont elle est l'intruse. Aldo l'interpelle cependant et prononce soudain le mot magique. Des...fraises ? Vraiment D'un geste fluide, il sort une barquette de ce trésor carmin qui fait briller son regard de gourmandise. Non, elle ne devrait pas ... alors pourquoi sa main se tend déjà vers ces fruits pour en subtiliser une ? Elle la porte à ses lèvres, croquant avidement dans celle-ci avant de se rappeler qu'elle n'est pas seule. Hm...une blonde, ça me va...fruité de préférence. Aldo s'exécute et décapsule sa bouteille. Pas de verre donc, tant mieux, rien de tel qu'une bière bue au goulot. Elle lève sa bouteille alors qu'il l'invite à trinquer. Un tintement raisonne alors que leurs bouteilles s'entrechoquent et Amber rit plus franchement que dans la salle. Les fraises suffiront mais je ne veux pas abuser, vraiment. Santé ! A cette audition...à cette rencontre surtout. Elle porte ensuite la bouteille à ses lèvres et renverse la tête en arrière pour en boire une gorgée. C'était frais et un soupire heureux échappe à la jeune femme. Elle prend place sur le canapé et à nouveau, cet air malicieux vient prendre son sourire en otage, faisant briller une lueur dans son regard aux reflets dorés. Tu as donc un faible pour les fraises, le chocolat et les chips...tu as de la bière fraiche dans ton frigo et tu es un musicien de talent en plus d'être généreux... et tu n'es toujours pas marié ? Les musiciennes que tu côtoies sont-elles donc aveugle ? Tu dois avoir un défaut caché je ne vois que cela...

@Aldo Giallo
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Re: Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Dim 25 Juil 2021 - 20:16



« Because of you, I may reach for my dream »


Amber & Aldo








C'en était presque touchant, de la voir s'émerveiller si facilement, de rougir et de sourire à tout et n'importe quoi provenant d'Aldo. Un peu comme un enfant à qui l'on offrait un nouveau jouet, ou dont on lui parlait de Noël approchant à grands pas. Quoi que, non, le lien avec la petite fille pouvait être déplacé, après tout, Amber, même si relativement jeune était une femme qui devait facilement faire tourner les têtes et, parler d'enfant pouvait être … Plus que déplacé, mais, vous voyez l'idée, n'est-ce pas ? Une chose était certaine, cependant, c'est que lui, touché, il l'était à la voir ainsi, rougissant très légèrement, avec ce petit sourire joyeux créant deux petites fossettes et, surtout, ce regard plein d'étoiles. Nombreuses étaient les danseuses à avoir perdu cette passion, cet amour pour tout ça, ne voyant plus que le travail, la compétition et l'écharnement. Comme s'il s'agissait, au final, d'une corvée. Ce n'était pas son cas à elle, à en voir ses réactions. Amber semblait particulièrement enjouée à l'idée que son interlocuteur puisse venir la voir danser, voire même qu'ils puissent participer à la même œuvre. Après tout, cela finira forcément par arriver, n'est-ce pas ? Que cela soit pendant des répétitions, ou même lors de représentations. Peut-être même que l'italien finirait par aller l'observe s'entraîner, un peu pour le plaisir des yeux, mais aussi un peu pour lui faire plaisir et lui donner un peu d'encouragement et de motivation. « Je peux te l'assurer, cela ne sera pas la dernière fois. Quant au reste, j'ai déjà ma petite idée quant au fait que cela soit réalisable ou non. » Un petit sourire et, l'air taquin, le violoniste se rapprocha d'elle. Il était envisageable que la belle espérât que ces petits mots soient passés inaperçus, mais, notre ami avait une bonne audition et comptait bien s'en servir. « Si cela me permet de voir un si charmant sourire, je crains fort que la menace de quelques rougeurs ne me tienne pas à l'écart. » Qu'il balança, un sourire taquin avant de se remettre en place.

Bien vite, les présentations un peu plus officielles et complètes furent faites et, la demoiselle sembla tout d'un coup bien mal à l'aise, semblant presque ne plus savoir où se mettre comme si, soudainement, son interlocuteur était devenu quelqu'un d'important. Peut-être que dan la hiérarchie de l'Opéra Aldo se situait vers le haut, mais, cela ne faisait pas de lui quelqu'un de meilleur ou de supérieur, il n'était rien d'autre que … Lui. Alors, bien entendu, l'étranger tenta de la rassurer, de la mettre en confiance, lui rappelant qu'il était la même personne qu'au parc et que quelques minutes plus tôt. Nul besoin de formules de politesse exagérées ou encore de vouvoiement. Semblait-il si vieux que cela pour avoir droit à cela ? L'idée l'attrista presque. Acceptant sans mal de le l'appeler simplement par son prénom, Amber finit par avouer son manque de connaissance sur la hiérarchie et l'étiquette mai, qu'elle apprendra. Cela le rassura. « Si je peux te donne une astuce, contente-toi de faire semblant, fais comme les autres, même en retard, cela ne choquera pas. Tu peux toujours prétexter un oubli, ou que tu étais dans tes pensées. Fais semblant de savoir toutes ces choses, comme toutes les danseuses, un jour, tu verras, tu n'auras plus besoin de faire semblant. » Une phrase qui n'était clairement pas de lui, une simple citation paraphrasée, mais qui, malgré tout, semblait prendre un certain sens ici. Nul besoin de paniquer, nul besoin de se faire du souci pour ce genre de choses. Il suffisait d'être polie, d'observer et le reste viendrait tout seul. « Dans tous les cas, si malgré tout tu as des questions, tu n'auras qu'à venir me voir. Je ne peux te promettre d'avoir réponse à tout, mais, je ferais de mon mieux pour t'aider. »

Bientôt, la demoiselle se fit bien généreuse en compliment à son sujet, avouant sans sourciller bien l'aimer, tout en lui trouvant de nombreuses qualités, non sans le rassurer sur ses échecs amoureux. Tentant de dire que ses précédentes compagnes n'étaient tout simplement pas les bonnes. Croyait-elle en un concept d'âme sœur ? Ou de quelque chose s'en approchant ? À dire vrai, lui y croyait dur comme fer, certain que là, dehors, quelque part, un être nous était prédestiné et que tout ce qui faisait notre vie n'était qu'un embranchement précis qui nous menait au moment exact où nous la rencontrerions. Peut-être, sûrement même, Aldo avait il un peu trop vu des films, ce qui avait fini par brouiller sa perception du monde et de ses désirs. Était-ce une conviction profonde, comme il se plaisait à le dire ? Ou n'était-ce qu'une forme d'espoir dissimulée derrière cette croyance ? Espoir qui le poussait à rêver d'une vie joviale, loin de la solitude à laquelle il semblait aller, peu à peu. Malgré tout, que ce soit pour une raison ou une autre, il y avait quelque chose dans ce concept qui le gênait, le principe de destin, comme si, tout était décidé à l'avance et que, nous n'étions jamais vraiment maître de notre existence. Outre cela, la belle insista aussi sur le fait qu'elle avait à cœur de rembourser sa dette. Têtue, la petite, n'est-ce pas ? « Bien, j'accepte. Sache que je suis touché par tes mots et, je t'apprécie aussi … Mais je pense t'avoir suffisamment complimenté pour que tu le devines, n'est-ce pas ? » Un bref rire. « Partons sur le café, cela me va. » Suite à quoi, une petite plaisanterie eut lieu et, la belle lui offrit un mot qui retint toute son attention. Un peu pour la taquiner à son tour, mais un peu par plaisir aussi. « De la tendresse ? Un choix de mot intéressant, dans ce cas j'accepte. Je n'oublierai pas cela, sache-le. » Tout en finissant par un certain haussement de sourcil malicieux.

Le décor changea rapidement pour quelque chose de plus confortable, plus discret et plus agréable : sa loge. Sans doute que nombreuses auraient pu voir là un quelconque piège où Aldo aurait pu profiter de la situation pour obtenir les faveurs de la danseuse, surtout après tous les compliments offerts à la demoiselle. Peut-être aussi que quelques danseuses auraient volontiers accepté, se retrouver, seules, éloignées des oreilles indiscrètes en compagnie du violoniste, dans cette optique. Car oui, même si le napolitain n'y prêtait guère attention, ce dernier semblait jouir d'une certaine popularité au sein de la gent féminine de l'établissement. Ceci dit, ce genre de coup bas n'était clairement pas dans son registre, préférant se montrer courtois, élégant et respectueux, quelle que soit la situation. Peut-être Amber avait-elle compris cela, une chose était sûre, la jeune femme le suivit sans crainte, sous le regard peu bienveillant de danseuses croisées sur le chemin. Une fois installés, l'hôte proposa ce qu'il avait à son invitée dont l'attention fut particulièrement attirée par les fraises, sur lesquelles elle se jeta presque dessus, avant de se calmer et demander une bière fruitée à Aldo qu'il lui tendit rapidement. La belle trinqua à cette audition et à cette rencontre, chose qu'il accepta bien volontiers avant de boire une longue gorgée. Rapidement, la danseuse prit ses aises et, ce fut à son tour de prendre un air malicieux, énumérant ses qualités, son stock de nourriture et de bière, avant de relever le fait qu'il n'était pas marié. Si les musiciennes n'étaient pas aveugles, c'était qu'il devait avoir un gros défaut caché. La chose le fit grandement rire. Une nouvelle gorgée pour reprendre des forces et son souffle et le voilà reparti. « J'ignore si l'on peut vraiment parler de défaut, mais, mon travail occupe une grande place dans ma vie, entre les exercices, les répétitions, les galas, les représentations ... »

Un long soupir et une nouvelle gorgée. « Nombreuses sont celles à ne pas comprendre ça et, souvent ça s'est terminé à cause de ça. Malgré tout, je ne peux renoncer à la musique, je pense qu'on peut dire que ça a sauvé ma vie … Ou du moins, ma liberté et mon âme. » Car oui, sans la découverte de la musique, Aldo se serait probablement engouffré plus profondément dans le monde sous-terrain de sa ville natale, où il aurait certainement eu de plus grandes connexions avec la pègre, ne lui laissant que peu de choix. Devenir quelqu'un de dangereux, les mains couvertes de sang, en prison, ou au cimetière. « Pour ce qui est des musiciennes c'est … Compliqué. » Une petite grimace. « Ne va pas le répéter, mais, très peu sont susceptibles de m'intéresser et, surtout … Beaucoup me voient comme un tremplin ou … Je ne sais quoi pour avoir des privilèges, ou encore monter dans la hiérarchie, alors c'est … Compliqué. Mais pourquoi cette question ? Endosser ce rôle te tenterait-il ? » Un petit rire, sans pour autant dire que c'était une blague. « Cela dit, il est vrai que la chose serait plus simple avec une danseuse. Une passion commune, tout en étant séparés par la structure. Vous êtes toutes gracieuses, charmantes et, pas mal d'entre vous êtes des plus sympathiques. Il suffit de ne pas tomber sur … Une des vipères, comme on a croisé dans les couloirs. Peut-être devrais-je tenter ma chance avec une? » Une moue hésitante. « Oui, une danseuse pourrait être une bonne idée, cela pourrait fonctionner. Merci de l'idée. » Un grand sourire. « Il ne me reste plus qu'à m'entraîner aux massages des pieds. » Un doux rire avant de la désigner de sa bouteille. « Et toi alors, une si jolie jeune fille, que l'on sait danseuse, cela doit attirer bon nombre de prétendants. L'un d'eux a-t-il attiré la tienne ? »


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Re: Because of you, I may reach for my dream - Aldo&Amber
Dim 12 Sep 2021 - 2:17

Because of you, I may reach for my dream
Aldo & Amber

Sans doute que pour un homme rôdé comme lui, elle devait faire office d'une jeune fille naïve et facile à impressionner...ma foi, c'était bien le cas. Amber devrait sans doute cacher ce qu'elle ressent, présenter un air de détermination féroce et ce côté hautain qui caractérise les personnes qui savent qu'elles appartiennent à cette institution prestigieuse qu'est l'opéra. Être féroce, capable de montrer aux autres ballerines qu'elle n'était pas une simple danseuse de plus, de passage. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'ouvrir de grands yeux de petite fille émerveillée face à un tel décor. Elle est littéralement subjuguée par toute cette atmosphère de poussières d'étoiles et de magie, ce marbre immaculé ornés de tableaux chargés d'histoire, ces planches qui ont accueilli tant de grands noms internationaux... Comment ne pas être impressionné et submergé par l'émotion ? Cette part d'ingénue fait partie d'elle, cette fille ayant de grands rêves dans cette grande ville et qui enfin au but. Elle vivait son rêve et bon sang, par tous les Dieux existants, elle allait continuer à rêver de toutes ses forces. Jamais elle ne serait de celles à penser que c'est acquit ou de celles qui ne s'émerveillent plus des choses aussi simples que de pouvoir traverser les portes de cet opéra ou enfiler une paire de chaussons et danser sur ces planches mythiques. Amber vibre de passion lorsqu'elle dance. A de rares occasion, des moments précieux, elle semble transcender cet état lorsque l'harmonie parfaite est créée. L'instant dans ce parc, cette magie crée par Aldo à travers le son majestueux et mélancolique de son violon avait trouvé une résonance en elle, comme si elle avait éprouvé au même moment, les mêmes sentiments, cette même vision qui lui avait permis de traduire ses notes en pas de danse. Alors, quand il assure que cela n'aura pas été une fois unique... malgré elle, la jeune femme sent une joie la faire sourire. Dois-je comprendre que je te retrouverai dans ce parc pour un nouveau duo ? Car si c'est le cas, je signe quand tu veux ! Cela semblait…si naturel. Son sourire se fait un rien rêveur à ce souvenir encore vivant dans son esprit. Ce soleil qui caressait sa peau à travers les feuilles, la musique qui semblait avoir dominé le bruit de la ville et ces silhouettes de passage qui s'étaient arrêtées une à une, devenant un décor d'arbre vivants parmi lesquelles elle s'était mise à danser... réalisable ou non ? Voilà que tu me rends curieuse ! Mais encore ? Suffit les demi-mots, je veux savoir ! Glousse doucement la jeune femme avant de se retrouver face à un homme au charme indéniable qui s'approche d'elle afin de ne pas déranger l'audition en cours. Elle tend la nuque, lui offrant son profil pour pouvoir entendre ce qu'il lui confie. L'accent chantant, le charme rital opère et il récole un sourire des plus lumineux de la part de la jeune femme au teint plus rose. Charmeur ! Hm... cela dit, les compliments sont rares d'aujourd'hui, je t'en prie, continue Aldo! Il était évident qu'elle a du répondant, ne se laissant pas entièrement submergée par la gêne malgré les belles réparties de son interlocuteur. Malgré ses airs d'ingénue, elle pouvait avoir un certain mordant bien qu'ici, ce n'était que de la pure espièglerie, la jeune femme se sentant assez à l'aise que pour pouvoir faire preuve de légèreté avec cet homme plus âgé.

Toutefois, lorsqu'elle apprend qui il est en réalité, la jeune femme panique un brin. Sa position à lui n'était pas anodine. Il était, au même titre qu'un chef d'orchestre, la clé de voûte dans un orchestre. Sachant le goût de l'élitisme d'un tel environnement, cette place était aussi convoitée que la place d'étoile pour une ballerine. Aldo devait dès lors connaitre la saveur du labeur, de la compétition acharnée, de l 'hypocrisie aussi sans doute alors que le regard des autres musiciens devait être un mélange de respect...mais aussi cette lueur typique des prédateurs attendant le moindre faux pas pour pouvoir gravir les échelons et prendre sa place. Oui, Aldo a dû se bâtir une sacrée carapace ici mais malgré tout...il avait cette aisance, cette spontanéité...cette générosité incroyable qui la laisse sans voix pendant quelques secondes. La voilà d'autant plus reconnaissante d'être là, aujourd'hui, pour elle. Oui, c'était pour elle qu'il était venu et...sans doute un peu pour voir les autres futures danseuses. Ce privilège ne lui appartenait qu'à elle et à nouveau, le sentiment d'être un peu spéciale l'effleure, la faisant sourire qu'un peu plus encore tout en baissant ses yeux modestement. Merci pour ce conseil. Je l'appliquerai au mieux. Après tout, être danseuse est également une part de théâtre et de comédie... je suppose que faire semblant d'avoir les codes fait partie du jeu ici. Malgré son conseil, Aldo lui offre à nouveau son aide bien volontiers, attirant un peu plus encore la sympathie de la nouvelle venue qu'elle est. Aucune méfiance de sa part après tout, il n'était pas un danseur avec qui elle pourrait être en compétition, bien au contraire. Il sera peut-être le seul véritable 'ami' qu'elle pourrait avoir ici qui ne convoiterait pas sa place. De plus, Amber était un caméléon et ce, depuis toute petite. S'adapter pour survivre, elle l'avait fait et le fera encore. Tu es vraiment... un ange Aldo. Je me sens réellement chanceuse de pouvoir compter sur tes conseils. Pour l'heure, je n'ai qu'une réelle question... comment est la nourriture à la cafétéria ? Dois-je prévoir mon propre repas ? Une boutade, bien entendu. Les ballerines sont connues pour devoir suivre un régime strict non ? Hm.

Le sujet dévie, passant de la danse vers les histoires de cœur. Malgré ses nombreuses qualités, Aldo demeure célibataire. Forcément, les questions se bousculent dans la tête d'Amber qui ne comprend pas cet état de fait. Cachait-il une tare ? Un horrible caractère qu'il réserve pour sa vie privée ? Elle ne parvient pas à l'imaginer invivable... sans doute doit-il être plus passionné par sa musique que par son couple. C'est la seule raison qu'elle entrevoie car au fond, c'est ce qu'elle vit. Si un jour, Jakob lui demandait de choisir entre lui et la danse... il prendrait la porte. Le véritable amour existe à son sens...et celui-ci ne lui demanderait jamais de choisir car elle est née danseuse et le sera à jamais. Cesser de danser serait lui retirer une part de son identité, de son essence. Pourtant, malgré son affection pour Jakob et l'amour qu'il semble lui porter, souvent, elle avait la sensation qu'il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle se battait tant pour un art qui ne faisait plus vraiment rêver les jeunes. Amber aspire toutefois à changer ça, à faire rêver ces jeunes blasés, semblant déjà avoir tout vu du monde grâce à leur smartphone qui a muselé leur émerveillement. Quoi qu'il en soit, pour l'heure, elle n'est qu'une aspirante et ne peut prétendre pouvoir révolutionner le monde. Pas encore. Ce qu'elle peut faire cependant c'est déjà rembourser la dette qu'elle a envers Aldo qui accepte finalement cet état de fait. Parfait, un café pour commencer même si cela me paraît peu cher payé pour l'opportunité que tu me donnes. La suite cependant la fera rire légèrement, contenant à grande peine le son de sa voix du revers de sa main. Il me semble qu'avec toi, je vais devoir faire attention aux mots que j'utilise pour ne pas que tu les utilises contre moi ! Sache que l'inverse n'est pas moins vrai hm !

Sur ces mots, elle rassemble ses affaires et le suit bien volontiers pour un moment plus décontracté dans sa loge. Sans doute verrait-on d'un regard étrange qu'une jeune femme suive ainsi un homme dans sa loge. Cependant... au risque de déplaire à Aldo, il n'est guère le premier à l'emmener dans sa loge. A chaque fin de concert, Tommy l'y invitait. C'est donc un espace qu'elle connait, un endroit confortable où elle se sent à son aise et cessera de marcher sur des œufs de peur de commettre un impair. D'ailleurs, tout le long du chemin qui la guidera vers cet espace sécuritaire, la jeune femme aura retenu son souffle sous les regards qui la mitraillent. C'était difficile de garder la tête haute et de ne pas baisser le regard, comme si dans le fond, elle n'était pas légitime ici. Après tout... elle n'était plus aussi jeune que ces aspirantes fraichement débarquées de leur école de danse... Elle a 27 ans, et si la danse a toujours fait partie de sa vie, elle n'avait jamais brillé sur la scène nationale et encore moins internationale... Du coup, quand elle passe la porte de la loge, elle retrouve son souffle. Déposant son sac respectueusement près de l'entrée, la jeune femme rajuste son sweater qui couvre le haut de son corps et accentue sa silhouette menue. Après un rapide coup d'œil sur ce qui l'entoure, la danseuse s'apaise, cessant d'être cette biche effrayée par les phares d'une voiture. Une fraise à la main, une bière dans l'autre, elle baisse la garde et s'ose même à taquiner une nouvelle fois son aîné. Il s'installe à son tour dans un rire et lui répond sans la moindre gêne sur le sujet. C'était étrange et pourtant si naturel, comme s'ils avaient été amis depuis un bon moment et que parler de sujets aussi 'intimes' était des plus normal. Il se confie donc et Amber ne peut qu’acquiescer, comprenant parfaitement ce qu'il tente de lui dire.  
Je comprends tout à fait. Ce que nous faisons... ce n'est pas un métier qui débute à 8h et se termine à 17h comme n'importe quel emploi de bureau...C'est une passion, un art qui se perfectionne par l'entrainement et le dépassement de soi, sans cesse. Elle joue avec le liquide ambré dans la bouteille de bière, la faisant valser avant de poursuivre avec un sourire un rien chagriné. Il vaut un bon nombre de sacrifices et...parfois les personnes qui nous entourent ne peuvent pas comprendre. Je le vis aussi et...je peux donc comprendre ce que tu dois ressentir. Cette frustration de ne pas être comprise, de ne pas être complètement acceptée finalement par l'être... aimé Elle avait hésité sur le dernier mot. Déglutissant, elle secoue la tête, chassant cette conversation d'un revers de main, préférant revenir à Aldo. Tu mérites de trouver quelqu'un qui comprendra ce que la musique représente pour toi. Lorsque tu m'as dit ton statut... immédiatement je me suis dit...que tu devais sans doute te sentir...seul ici. A nouveau, elle rougit face à sa propre spontanéité. Je...Je veux dire... tu dois avoir réussi à obtenir le respect de tous, sans doute même l'affection des autres musiciens au vu de ce que j'ai vu de toi jusqu'à présent... mais je suppose que tu ne peux pas vraiment... à 100% du moins... baisser la garde. Tu es au sommet, d'autres convoitent cette place tout comme moi qui est en bas de l'échelle convoite la place de la danseuse étoile. Elle hausse les épaules, étant au moins parfaitement honnête. Bien entendu, cela ne voulait pas dire qu'elle souhaitait que cette jeune femme se casse une jambe ou autre ! Briller à sa place cependant est bel et bien un objectif qu'elle ne pourra qu'atteindre en travaillant encore plus dur. Alors qu'elle se perd en conjecture, Aldo parvient à la réduire au silence l'espace de quelques secondes. Un rire, accompagnant le sien. Endosser le rôle ? Tu n'as vu qu'une part de ce que je suis Aldo, tu ne serais absolument pas prêt à supporter un caractère comme le mien ! Non pas que j'ai mauvais caractère hein mais...disons que je suis une éternelle incomprise ? Après tout, elle pouvait être bornée, d'extravagance qui lui est propre, de lubies étranges...la preuve, ce jeu de défi qui se poursuit depuis ses 15 ans avec Tommy.

A mesure que la conversation se poursuit, Aldo semble de plus en plus convaincu qu'une danseuse pourrait être la réponse à son célibat. Amusée par cette épiphanie dont elle est l'instigatrice et témoin, Amber sirote sa bière tout en l'écoutant. Il l'amuse alors qu'il qualifie les danseuses de gracieuses et charmantes. Hm. Elle n'irait pas jusque-là bien entendu. Certaines de ces créatures étaient pires que des sirènes...Attirantes oui... mais castratrices lorsqu'il s'agissait d'amour, habituées à dominer les autres. Ce n'était pas toujours facile et Amber est bien placée pour le savoir. J'ose espérer que tu n'oublieras pas celle qui t'aura inspiré l'idée de trouver l'amour parmi les danseuses le jour où tu te maries...par contre si jamais tu devais tomber sur une peau de vache et que cela fini en cauchemars à l'opéra... oublie que ça vient de moi hein ! Penchant la tête sur le côté, son sourire s'épanouit et la malice revient pétiller dans son regard aux reflets d'ambre. Se drapant dans une cape de mystère, la jeune fille s'apprête à rester vague sur sa vie sentimentale car après tout... il n'y a pas grand-chose à dire. Aucun qui ne m'ait proposé de massage de pieds en tout cas ! Je suppose que l'homme que je recherche est pareil aux licornes... un mythe, une légende. Inexistant. Hm. Ce n'était pas entièrement vrai et Amber baisse un rien les yeux, usant de ce mécanisme de défense à son insu. Plus sérieusement... je n'ai pas le temps, je dois désormais me focaliser sur la danse et mon rêve... qui sait, je rencontrerai la perle rare en chemin.


@Aldo Giallo
(c) DΛNDELION & IRIS
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