Libre * Heartbeat

TW maladie, transplantation

Cela n'était rien de plus qu'un petit contrôle de routine, le genre de petit contrôle qu'elle devait faire tous les deux à trois mois, pour s'assurer tout simplement que la greffe se portait bien. Que son corps ne la rejetait pas. Elle commençait à avoir l'habitude depuis le temps. Mais il faut croire que l'on ne se fait jamais vraiment aux allées et venues incessants à l'hôpital. Cela faisait pourtant des années qu'elle était malade. Elle avait déjà eu une opération dans son adolescence et si elle avait gagné un peu de répit, finalement, son cœur avait fait des siennes. Depuis, elle vivait avec celui d'une autre. Et si elle en prenait grand soin, elle avait toujours aussi peur, à chaque fois, que les examens montrent un problème. Parce que dans le fond, elle savait que ça pouvait arriver. Parce qu'elle savait que sa vie n'était peut-être jamais qu'en sursis.

Dans les couloirs de l'hôpital, il y a cette odeur si particulière de médicaments, de douleur, de tristesse, de mort. Un cocktail explosif et décapant. Un cocktail auquel, avec le temps, elle aurait pu s'habituer. Mais ce n'est pas le cas, là non plus. Quand elle entre dans le bâtiment, la simple ambiance des lieux suffit à la mettre mal à l'aise. Et l'odeur, quand elle parcourt les couloirs, aseptisée et pourtant si agressive dans un même temps pour ses narines, lui retourne l'estomac.

Ces couloirs, Aylenna les connait par cœur. Elle les connait peut-être même un peu trop à son goût. Elle aurait aimé qu'il en soit autrement. Elle aurait aimé ne pas savoir exactement où elle allait, ne pas connaître par cœur le chemin conduisant au bon service. Elle aurait aimé ne pas reconnaître quelques infirmiers et docteuresses sur son passage. Elle aurait aimé que ce lieu lui soit parfaitement inconnu, ou en partie. Mais ça n'était pas le cas.

En arrivant dans le service, la jeune femme se présente à l'accueil, s'annonçant pour son rendez-vous, avant d'entrer dans la salle d'attente, quatre personnes s'y trouvant déjà. De toute évidence, le docteur était en retard. Comme souvent. La faute, parfois, aux patients en retard eux-mêmes. Qui retardent tout le monde. Elle pousse un soupir discret et prend place sur un siège, attrapant un magazine pour le feuilleter d'un air distrait, histoire de faire passer le temps.