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 I hate me. Do you like me ?

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gare à la crise de la quarantaine
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I hate me. Do you like me ?
Jeu 9 Avr 2020 - 17:06


SIRIUS & AMALIA

I HATE ME. DO YOU LIKE ME ?




Le froid de l'eau impreignait son treillis à lui en glacer les os et pourtant, cette glace qui la paralysait sur place prenait sa source bien ailleurs et bien plus loin que ce ru boueux qui lui faisant face. Un an plus tôt exactement. Agenouillée au sol, Amalia repoussait la vision du visage sans vie de son père du mieux qu'elle le pouvait tant elle l'asseyait, sa main pressée contre son ventre et l'autre agrippée dans l'herbe détrempée. Elle vomissait ses tripes avec la sensation de sentir son cœur ensanglanté suspendu dans l'air. Elle n'avait jamais été d'un caractère faible et larmoyant pourtant elle pouvait éprouver les caresses amères et salées des larmes qui ruisselaient le long de ses joues roses, y creusant leur sillon à travers ses cheveux collés par la sueur.
Ca faisait un peu plus d'un an que son père était décédé sous ses yeux le jour de ses 18 ans et pourtant rien ne s'amenuisait ni ne se calmait en elle. Le temps était supposé faire son office, c'était cette phrase à la con que tout le monde n'avait cessé de lui répéter en message de compassion mais ils avaient tous tort ! Le temps ne faisait rien ! Il ne faisait que lui rappeler au jour le jour à quel point être sans cet homme lui était insupportable et insurmontable. Elle avait tant de chagrin et de rage en elle... Elle était au bout de ce que son corps pouvait ressentir et son enveloppe charnelle lui paraissait être la seule chose l'empêchant de se briser en mille morceaux. La douleur était posée sur sa peau et si aisément effleurable qu'Amalia avait passé cette année à l'éprouver à chaque souffle qu'elle prenait et rendait à l'air. C'était encré dans ses chairs jusque dans ses os à un point que même mettre sa rangers dans l'eau venait de la pétrifier sur place et cracher ses boyaux. Ce trou béant et impossible à combler dans sa poitrine la rendait folle et la portait dans un endroit qu'elle ne connaissait pas. C'était nouveau pour elle d'être si désemparée, si perdue. Elle n'avait jamais expérimenté tout ça du vivant de son paternel. Il lui avait appris à être forte, indépendante ! Il était son phare dans la nuit, toujours. Même si ils vivaient au jour le jour au ranch, tout semblait toujours tout tracé pour elle tant qu'il était là.
Sa mort l'avait plongé dans un profond désarroi et l'avait ravagé d'émotions qu'elle n'avait jamais ne serait-ce que pu imaginer. C'était comme être aspirée sans cesse à l'intérieur de ce vide sans fond qui déchirait son cœur et devoir se battre constamment afin de ne pas être engloutie par ce trou noir qui prenait déjà bien trop de place. Le monde qu'elle connaissait tournait dans le vent depuis ce jour, tel une girouette affolée et elle ne pouvait qu'en endurer les bourrasques comme elle le pouvait. Il n'y avait plus de but, plus de sens et c'était la raison pour laquelle son grand père avait décidé de l'amener ici, à l'armée. Il voulait qu'elle sorte de son mutisme et sans doute qu'elle sorte cette colère incommensurable qu'elle contenait en elle.

Le moins qu'on puisse dire était que dès le premier jour le traitement fonctionnait plutôt bien... Elle était sorti de ce mutisme qui l'animait au ranch au quotidien. Elle y faisait ses tâches journalières telle une automate, nourrissant les chevaux et les montant constamment son regard perdu dans le vide, sans doute tourné vers ce passé auquel elle se raccrochait et qu'elle refusait de laisser filer.
En 1h de temps à l'école militaire, elle s'était déjà engueulée avec un autre cadet et faite  remarquer par le Capitaine de leur classe...
Elle aurait du se servir de ça pour passer ce gai qui après tous les obstacles déjà franchis sur le parcours du combattant n'aurait du être qu'une formalité pour elle étant donné qui plus est ses nombreuses heures de canyoning, mais ne pouvait juste... pas. Ce n'était que de l'eau ! ne cessait-elle de se répéter. Elle pouvait le faire !
Pourtant chaque fois qu'elle y ramenait son regard, son estomac se tordait à nouveau et elle se retrouvait avec un nouveau haut le cœur. Le souffle court, Lili cracha un dernier coup et essaya de se relever sur ses jambes tremblantes. Elle avait pris de l'avance par rapport aux autres, mais ils la rattrapaient et d'autres cadets étaient déjà en train de se jeter face contre terre pour ramper dans la boue, l'éclaboussant au passage. Amalia déglutit et essuya son visage avant de tenter un pas. Sa semelle s'enfonça, s'enfonça encore et finalement elle recula de deux pas en jurant comme un chartier.

- RANKIN BOUGE TON CUL ET TRAVERSE MOI CE GAI PLUS VITE QUE CA TU FERAS TA POSE PLUS TARD !

Putain mais il vouait pas arrêter de gueuler lui ?! Si c'était si simple elle serait déjà de l'autre côté bordel ! Il voyait pas qu'elle venait de vomir ses entrailles ?! Il croyait que ça l'amusait peut-être ?!

- T'AS PEUR DE TE SALIR OU QUOI ? EXÉCUTION !

Il avait beau être au bout du terrain, elle l'assassina du regard.

- La boue c'est bon pour la peau tu devrais être contente ! ajouta le mec avec qui elle s'était brouillée plus tôt.

Non mais il était sérieux lui ? Elle avait l'air d'être du genre à faire ce genre de truc de meuf ? Déjà que se brosser les cheveux la gonflait alors se faire des masques de beauté ? Très peu pour elle. Lili n'avait jamais été du genre "girly". Sans doute parce qu'elle n'avait jamais eu de mère pour lui apprendre à être une fille mais ça lui allait très bien. Déjà quand elle voyait Inaé, sa meilleure amie, se préparer lorsqu'elles se retrouvaient, ça l'épuisait comme cérémonial. Coiffure au fer, maquillage, parfum, PIRE talons, EPILATION ! Putain ce truc de torture pourquoi s'infliger tout ça ? Déjà elle avait juré toutes les insultes de la terre la fois où elle l'avait laissé lui faire les sourcils alors le reste ? No way. Elle avait beau adorer le sexe rude, elle n'était pas maso pour autant ! Les meufs étaient folles voilà tout.
En ce qui la concernait, un jean et un tee shirt y'avait rien de mieux. Et pour le reste au diable, ce qui ne semblait pas déranger les hommes puisque jusqu'à présent elle n'avait jamais eu de mal à baiser qui elle voulait. Au contraire même.

- Ah putain mais c'est toi qui a gerbé ?
- Vas chier !
- Hahahaha fille à papa ! T'es trop u...


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il avait dit la phrase, ou plutôt le mot à ne pas dire. Amalia le plaqua au sol, boue ou pas boue nourrie par sa furie et lui défonça littéralement la gueule. Sa peau devait avoir craquelé parce que ça y est, elle explosait ! Elle n'était plus que rage et elle lui hurlait dessus sans même savoir ce qu'elle lui disait alors qu'elle martelait son visage de ses poings serrés et se les briser.

- RANKIN ! JONES !

Elle n'entendait pas le capitaine. Elle pleurait, elle criait, elle cognait il n'y avait plus rien d'autre autour d'elle. Plus rien d'autre que son envie de tuer ce type. Elle ne sentait même pas les coups qu'elle recevait elle-même et pourtant, il les lui rendait bien. Elle était anesthésiée. Sourde et insensible à tout ce qui se passait. Ses phalanges étaient à vif et elle se débattit telle une diablesse lorsqu'on l'empoigna pour la séparer de son camarade qui était plutôt mal en point.

- PARLE ENCORE DE MON PÈRE ET JE TE BUTE TU M'ENTENDS !? LÂCHEZ MOI !
- STOP ! Jones, à l'infirmerie. Rankin, mon bureau.
- C'est lui qui...!
- J'en ai rien à foutre ! Bureau !
- Putain mais allez tous crever !


19 ans... dépression... rébellion... deuil... douleur... sensation d'oppression, de ne pas appartenir à ce monde. De ne pas appartenir non plus au monde extérieur non plus d'ailleurs sans son père... Amalia avait lâché prise, mais c'était violent ! Très violent. Même pour elle...
Lili se dégagea de la prise des soldats qui s'étaient précipités pour la séparer de son adversaire mais tituba légèrement. Elle suivit Ditter dans son bureau et s'affala en mode j'en ai rien à foutre sur sa chaise avant de se rendre compte qu'elle poissait le sang de partout. Et merde...
Le capitaine lui passa un savon, bien entendu elle essaya de répliquer et ne se priva pas de lui faire remarquer qu'on l'avait forcé à venir ici et qu'elle voudrait être n'importe où ailleurs. Par respect pour les faits d'armes de son grand père et par connaissance de ce qu'Amalia traversait, Ditter fut dur dans sa punition puisqu'il ne pouvait évidemment pas laisser passer un tel écart de conduite, mais pas autant qu'il l'aurait pu même si ça, Amalia ne s'entendrait compte que bien des années plus tard.  
Après de longues minutes à se faire réprimander et "mater" vu que visiblement c'était ce que le Capitaine intentait de faire, il la congédia et lui ordonna de se rendre à l'infirmerie à son tour. La jeune femme s'était levée dans un geste d'humeur, faisant tomber son assise qu'elle avait préféré shooter que de redresser, puis avait filé jusqu'au bâtiment des soins. Elle s'aperçut dans une des vitres et s'arrêta net afin de se regarder.
Ah oui quand même... Lèvre fendue, arcade ouverte, violente coupure entre l'épaule et la nuque à cause sans doute des barbelés près desquels ils avaient roulé... Mais quand est-ce qu'il l'avait touché ce connard pour qu'elle ait cette tête là ?
Sans compter qu'elle était couverte de boue... Son visage autant que ses bras et le reste de son corps en était maculé à travers ses vêtements et ses yeux gris tintés tantôt de bleu ou de vert ressortaient de façon presque hypnotisante. On ne voyait qu'eux.

Amalia frappa et entra dans le cabinet, observant les alentours. Il y avait des douches sur la gauche. Elle devait clairement pas être la seule à se blesser sur les entraînements, même si ses circonstances à elle devait plus ou moins changer de la normale... Elle devait se doucher du coup ou pas ? Bof au pire le docteur le lui demanderait. Elle faisait assez tâche toute crade et ensanglantée qu'elle était au milieu de tout ce blanc immaculé...


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