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 Montrez que vous êtes un homme ft. Amalia Rankin

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Montrez que vous êtes un homme ft. Amalia Rankin
Mer 18 Sep 2019 - 22:51
Montrez que vous êtes un homme
Il y a trois sortes d'intelligence : l'intelligence humaine, l'intelligence animale et l'intelligence militaire.


Cela fait plusieurs années que je suis engagé maintenant, après avoir passé plus de deux années à trimer pour obtenir mes galons d'officier. Être passé par de nombreuses zones de conflits au Kosovo et ailleurs. Avoir vu des centaines, peut être des milliers de familles déchirées. Avoir pris mille et une décision qui ont peut-être sauvé certains camarades mais pris la vie à certains autres. Le poids des choix, le poids des circonstances. C'est quelque chose que j'ai de plus en plus de mal à supporter. Je suis jeune, j'en veux. Et heureusement, ça me sauve. Mais parfois je me dis que ce métier n'est peut être pas fait pour moi. Évidemment il y a des hauts et des bas, mais il faut être tellement prêt.. Tellement prêt à voir la misère du monde sans aucun trucage, aucun flou, aucune once d'humanité. Voir des corps empilés, explosés en mille morceaux parfois. Cette vision me trouble de plus en plus. C'est un bien beau métier qu'être militaire, il est encore plus beau quand on commande ses troupes. Cependant commander des hommes engage à énormément de responsabilités et ça... Ça devient compliqué de les assumer.

Cela fait quelques mois que je suis rentré du conflit en Irak. La guerre est dure là-bas, nous ne sommes pas rentrés indemnes, plusieurs de nos camarades ont laissé leurs âmes là-bas. Courage et abnégation. Et pourtant ces valeurs qui nous sont enseignées disparaissent si vite de nos esprits quand l'un de nos camarades meurt entre nos bras. Ce fut un traumatisme certain pour moi durant ce conflit. Alors mes supérieurs ont décidé de me ménager en me donnant une place d'instructeur pour les jeunes soldats. Ça me sort de la réalité du terrain, ça me fait oublier ce que mes camarades vivent là-bas au quotidien. Mes cauchemars diminues petit à petit. J'arrive enfin à redevenir stable émotionnellement. Puis un jour, mes supérieurs refusèrent que je reparte sur le terrain alors que je me sentais près. Mais au passage devant la psychologue ce n'était visiblement pas le cas.

La rage m'envahis, je n'ai plus comme défouloir que cette maudite école militaire. L'école me rend peu à peu aigri. Je pense tous les jours à mes frères d'armes qui ont besoin de moi sur le terrain. Bien sur la formation des jeunes soldats est importante, mais pourtant je me sens plus utile au sein d'une troupe de combat. De toute façon je n'ai pas le choix, donc il faut bien que je fasse mon boulot.

Aujourd'hui une nouvelle promotion de soldats arrive fraichement du civil. Ils s'alignent en rang d'oignon devant moi avant que je leur fasse mon discours habituel.

- Bonjour à tous. Je suis le Capitaine Ditter. Pour vous ce sera "Mon Capitaine" c'est reçu ? disais-je pour entamer mon speach.

- Oui Mon Capitaine ! crient-ils tous en cœur.

- Bien. Je serais votre chef de section. Sachez que pour l'instant si vous êtes 50 pions, à la fin du stage, au moins la moitié sera repartie chez leur mère. Je compte sur vous pour me montrer que vous êtes des hommes. J'en profite pour vous dire mesdames, qu'aucun traitement de faveur ne vous sera accordé. Je dirais même que vous devrez en faire 10 fois plus que les gars. Ajoutais-je.

Je vois déjà les visages se décomposer, ça me fait tellement rire intérieurement. J'ai déjà repéré une bonne dizaine de gars qui n'allait pas tenir une semaine. Je vais vous montrer ce que c'est qu'être militaire.

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Lun 23 Sep 2019 - 3:27


PAUL & AMALIA

MONTREZ QU VOUS ÊTES DES HOMMES !



Assise sur le baril d'entrainement au rodéo qui faisait face à l'enclos des vaches qui ruminaient tranquillement leur foin, Amalia se laissait balancer au gré des cordages qui la maintenaient en suspension, son regard chargé d'éternelles larmes contenues perdu vers l'horizon.
Le soleil commençait à se coucher sur le désert Arizonien et colorait son visage complètement fermé d'une douce lumière orangée, donnant l'impression que ses cheveux flamboyaient autour de ses épaules couvertes d'un simple pull en laine bien trop large - et masculin - pour elle. L'hiver était frais à Sedona, mais il restait doux et de toute façon depuis environ un an, la jeune femme avait l'impression d'être anesthésiée à tout, y compris à la vie qu'elle ne sentait même plus passée. En ce qui la concernait, il pouvait bien pleuvoir, neiger ou même grêler qu'elle ne bougerait pas d'ici... Le froid pouvait bien l'emporter elle n'en sentait plus les morsures de toute façon. Elle ne sentait plus grand chose d'ailleurs. Plus grand chose, à part le trou béant dans sa poitrine qui ne cessait de l'aspirer de l'intérieur et de lui donner la sensation de suffoquer à en hurler sans jamais la laisser exhaler... Mais là encore, elle s'en foutait. Elle se foutait de tout depuis des mois.
Pour elle, le temps s'était arrêté l'année passée lorsque sous ses yeux, son père qui était son univers, son pilier, la personne qu'elle aimait le plus au monde, s'était tué le jour de ses 18 ans... Depuis, dévastée par cette perte bien trop subite, elle était hantée à chaque instant par ce souvenir toujours beaucoup trop présent et elle se laissait dériver à travers les jours sans plus se soucier de grand chose. Elle ayant pourtant toujours été d'une nature enjouée et insolente face à l'existence, elle qui aimait défier la vie et se moquer à gorge déployée de ses aléas qu'elle prenait comme des défis à relever, était aujourd'hui refermée sur elle-même et incroyablement morne. Elle avait perdu son feu qui la caractérisait tant. Elle était éteinte et plus personne au ranch ne la reconnaissait depuis l'enterrement. Elle n'adressait plus la parole à personne et les seuls présences qui trouvaient grâce à ses yeux, étaient ses animaux.
Lorsqu'elle n'était pas ici, à cet endroit si particulier où elle avait passé des heures avec son père à le regarder s’entraîner ou à apprendre les bases du bull riding, elle passait ses jours voir même ses nuits avec ses chevaux et son chien. Ils semblaient être les seuls êtres capables d'apporter un peu de réconfort à son cœur brisé.

Distraitement, Amalia triturait le bracelet de cuire et d'argent de son père qu'elle portait à son poignet et qu'elle ne quittait plus, lorsqu'elle perçut une présence derrière elle. Son chien releva la tête mais ne bougea pas. Lili n'eut pas à se tourner pour savoir qui arrivait. Elle reconnaissait le son de cette démarche et ne fut pas surprise de voir la silhouette de son grand père venir se profiler près d'elle, une main accrochée à une corde tenant le baril et l'autre flanquée sur sa hanche qu'une ceinture avec une bouclé énorme ornait.

- Quoi ? finit-elle par dire lorsqu'elle en eu assez qu'il la dévisage sans rien dire.
- Ça va durer encore longtemps Lilibelle ?
- Je t'ai déjà dit de plus m'appeler comme ça putain !
- Aux dernières nouvelles c'est le nom que ton père t'a donné.


Non sans déconner ?! Merci Captain Obvious !
Enfin ça si elle le pensa très fort, elle s'abstint de le faire remarquer... Iram Rankin avait beau être âgé, en bon ancien militaire qu'il était il ne fallait pas le chercher et Lili l'avait compris dès son plus jeune âge !
Toujours est- il que c'était précisément pour ça qu'elle ne voulait plus jamais entendre ce prénom ! Parce qu'il venait de son père... Et que plus aucun homme jamais ne prononcerait ce prénom. C'était le dernier mot qu'il lui avait soufflé avant qu'il ne meurt entre ses bras et il serait la seule voix qu'elle entendrait à jamais le dire. Personne ne lui volerait ce souvenir.
Puis... c'était trop douloureux. Car chaque fois elle était forcée de se rendre compte que plus jamais elle ne l'entendrait l'appeler ainsi. Si elle ne pouvait plus l'entendre de sa bouche, elle ne l'entendrait de celle de personne d'autre...

- Fous-moi la paix, soupira-t-elle avant de se lever pour regagner les écuries où elle se laisserait déprimer un peu plus au chaud.

Mais visiblement cette fois, son grand-père n'était pas décidé à la laisser le fuir une fois de plus. Il la saisit par le bras et la ramena face à lui, répétant sa question :

- Ça va durer encore longtemps ?
- Je fais mon deuil okay ?!
aboya-t-elle.
- Non tu ne fais pas ton deuil, tu te laisses dépérir.
- Désolée de souffrir plus que toi !
- Arrête ça tout de suite Lili. Tout de suite. T'as perdu ton père, mais j'ai perdu mon fils.


Iram ne levait pas la voix, mais il n'avait absolument pas besoin de le faire. La jeune fille détourna son regard tout en mordant l'intérieur de sa joue, sentant la colère autant que la douleur la brûler de l'intérieur.

- Ça ne peut plus durer. Ça va faire un an et tu fais plus rien de ta vie. Tu crois que je ne sais pas que tu ne vas plus en cours ? Et tes examens dans tout ça ? Et ton diplôme ? Qu'est-ce que tu dis ? lui demanda-t-il lorsqu'elle baragouina dans sa barbe.
- Je dis que je m'en cogne d'un diplôme ! Je vais reprendre le ranch de toute façon !
- Non.
- Quoi non ? Bien sûr que si ça a toujours été le plan !
- Le plan, c'était que tu finisses au moins le lycée. Je veux pas de toi ici comme ça tu n'aides personnes et toi encore moins. Tu crois qu'il aimerait te voir comme ça ?
- Bah si il est pas content qu'il vienne m'engueuler !
cria-t-elle un peu trop fort en regardant vers le ciel, comme si elle défiait son père de revenir juste pour lui dire ses quatre vérités et lui secouer les puces...
- Lili...
- Putain mais on dirait que tu t'en fous ! Que la vie continue et que ça fait rien ! Tu parles comme si il était...!
- Mort ? Il l'est et te comporter comme tu le fais ne changera rien et ne le fera pas revenir.
- FERME-LA GRAND-PÈRE !


Une larme roula sur sa joue. Une larme qu'elle chassa si fort que sa joue rosie instantanément sous l'impact de sa main alors qu'elle tremblait de tout son corps en faisant face à son grand père qui cherchait à la tirer de son mutisme, ce que visiblement il parvenait à faire avec brio.

- Je refuse de te laisser comme ça plus longtemps. Je t'ai laissé assez de temps. Tu ne me laisse pas le choix gamine.

Elle haussa un sourcil, suspicieuse. Quoi ? Qu'est-ce qu'il allait faire ? Si il pensait lui faire peur...

- Dans deux jours je t'emmène t'engager dans l'armée. Prépare ton baluchon.
- Qu... Quoi ?!
manqua-t-elle s'étrangler avant d'éclater d'un rire sarcastique. T'es pas sérieux, qu'est-ce que tu veux que je foute dans l'armée ?!
- Quelque chose de ta vie.
- J'irai pas !
- Oh que si tu iras. Je ne te posais pas la question et j'ai déjà passé les coups de fils nécessaires. Me regarde pas comme ça. Je ne t'abandonne pas c'est pour ton bien.
- Tsss ouais c'est ça... Je devais rester ici ! Gérer le ranch avec toi et p... et...


Que c'était dur de prononcer ce mot... Il lui vrillait les entrailles chaque fois qu'elle réalisait que derrière ce mot il ne restait désormais plus qu'un fantôme...
Son grand-père n'était pas un monstre. Il était dur, intraitable car ancien militaire et de la vieille génération, mais il aimait sa petite fille au delà des mots. Il voulait simplement ce qu'il y avait de mieux pour elle et il sentait au plus profond de lui que l'Armée lui serait bénéfique. Elle allait râler, se rebeller, mais ça canaliserait sa colère qu'elle contenait en elle depuis trop longtemps et l'aiderait à la combattre autant qu'à l'évacuer. Elle aurait des lignes de conduites à suivre. Elle errait totalement depuis la mort de son fils Robin et elle avait besoin de nouveaux repères. Elle n'avait jamais été très disciplinée et avait toujours eu un peu de mal à plier sous les directives par conséquent elle finirait sans doute plus d'une fois au trou, mais elle était intelligente. Femme dans un métier d'hommes elle devrait s’entraîner plus fort et se battre plus dur que tous les autres. Elle finirait par tirer le bénéfice de tout ça. Il comptait sur son esprit combatif et déterminé pour refaire surface et la tirer hors de cette tempête de laquelle elle semblait ne pas être capable de se libérer.

- Je veux que tu vives. Que tu voyages et que tu apprennes. Si quand ce sera fait tu décides que ta vie est ici, je t'accueillerai à bras ouverts.

******************
Comme son grand père s'y était attendu, Amalia avait fait la gueule et crisé durant les deux jours ayant précédé leur voyage... Elle avait eu du mal à dire au revoir à son chien et aux chevaux, mais plus que tout, un horrible pincement lui avait broyé le cœur lorsqu'elle était allée sur la tombe de son père afin de lui raconter le coup bas que Iram osait lui faire. Elle lui avait promis de revenir le voir à chaque date de l'anniversaire de sa mort quoiqu'il lui en coûte, puis avait embrassé la pierre avant de rejoindre le pick up d'un pas traînant.
Les heures de routes avaient été longues jusqu'à l'école militaire. Lorsqu'ils en avaient foulé les couloirs, son grand-père avait été salué à maintes reprises avec le plus grand respect. Chouette... Parce qu'il était un genre de star ici en plus ? Joie, chance et bonheur !
Il l'avait présenté, puis après des adieux plus tristes qu'elle n'avait voulu l'admettre, Iram était reparti, la laissant seule face à sa nouvelle vie.

Sur le registre des nouvelles recrues, la jeune femme signa "Amalia", son deuxième prénom. C'était ainsi qu'elle voulait qu'on l'appelle désormais. Le premier jour, elle observa beaucoup et ne se mêla pas vraiment aux autres cadets.
Il n'y avait que très peu de filles ici et elle sentait que les garçons la dévisageaient énormément... On l'affilia à une section, puis on montra les locaux à elle et son groupe ; dortoirs, réfectoire, gymnase, tout y passa, avant qu'une bonne nuit ne leur fut souhaiter. On la leur souhaita pleine de repos, car au lendemain les choses sérieuses commenceraient !

Dès le matin, Amalia eut du mal à se faire à la psychorigidité de ses supérieurs. Non mais sérieusement qu'est-ce que ça pouvait leur foutre que son lit soit fait au carré ? Puis c'était quoi faire son lit au carré putain ? Franchement elle allait se recoucher dans le soir même ! Chez elle, elle avait une couette ! Elle la rabattait et hop c'était plié ! Ils s'emmerdaient pour rien franchement !
Elle répondit bien sûr ! Son chef de dortoir laissa passer pour cette fois car c'était le premier jour et qu'elle ne devait pas être en retard au premier rassemblement avec le Capitaine, mais il la prévint néanmoins qu'elle ferait mieux de ne pas y être reprise. L'insolence et l'insubordination ici, ça ne passait pas.
Le pauvre serait encore déçu quelques fois avant qu'elle ne prenne le pli...  

Son fichu lit au carré fait, habillée tirée à quatre épingles et le ventre plein, la jeune femme suivit son groupe jusqu'à un terrain d'entrainement où on leur dit de s'aligner en rang d'oignons. Ca allait être ça tous les jours ? Ça allait être sympa... Elle en avait pour combien d'années déjà dans ce bordel ?
Ses yeux bleus partout, elle observa attentivement lorsqu'elle vit un homme assez élancé s'avancer vers eux. Ok il était flippant. Le cliché physique parfait du militaire despotique avec sa mèche, ses cheveux rasés sur le côté, son visage anguleux et ses prunelles d'un bleu plus froid que l'acier. La jeune femme déglutit mais ne le lâcha pas du regard lorsqu'il prit la parole :

- Bonjour à tous. Je suis le Capitaine Ditter.

Ditter... Ditter... Faudrait qu'elle lui trouve un petit surnom marrant pour l'intimité.

- Pour vous ce sera " Mon Capitaine" c'est reçu ?
- Oui mon Capitaine !
répondirent en cœur les futurs soldats qui l'entouraient.

Amalia elle, resta muette. Elle analysait. Elle qui avait toujours vécu dans un univers trop plein de liberté au milieu de l'immensité de l'Arizona, se retrouvait soudain entre des murs d'enceinte dans le monde très stricte de l'Armée. Le changement était drastique pour la jeune femme à peine âgée de 19 ans et ça l'oppressait légèrement.

- Bien. Je serai votre chef de section. Sachez que pour l'instant si vous êtes 50 pions, - pions ? sérieux ? - à la fin du stage, au moins la moitié sera repartie chez leur mère.
- Tssss !
ne put-elle se retenir de sourire avec ironie, même si la "blague" ne pouvait faire rire qu'elle seule.

Une chance qu'elle n'en avait pas chez qui retourner dans ce cas !
L'avantage d'être orpheline, hein ? Merci pour la faveur les parents ! Pourtant son propre sarcasme ne parvint pas à l'amuser bien longtemps. Lili se crispa et serra un peu plus ses poings alors que dans sa poitrine, son palpitant commençait à s'affoler.
Elle était tellement pleine de rage en elle... Ça la consumait littéralement... Elle était une âme blessée et en colère et elle peinait à faire face à la violence de tout ça lorsque ça la saisissait.

- Je compte sur vous pour me montrer que vous êtes des hommes. Lili serra ses poings contre ses cuisses à s'en planter ses ongles dans ses paumes. J'en profite pour vous dire mesdames, qu'aucun traitement de faveur ne vous sera accordé. Je dirais même que vous devrez en faire 10 fois plus que les gars.

La jeune femme leva les yeux au ciel avec une nonchalance qui lui échappa et crispa sa mâchoire. Le contraire l'eut étonnée... En même temps le speech était un peu superflu quant à cette partie là... C'était écrit sur la tronche de Ditter qu'il allait vouloir les faire trimer ! Ça devait être son délire sadique perso, mais Lili refusait de se laisser impressionner. Son esprit de contradiction était aussi bien son pire défaut que son meilleur atout.
Elle perçut cela dit un énième regard de bais sur elle et rendit l'œillade à son voisin qui la toisait de bas en haut. Elle l'avait déjà surpris à faire ça hier et encore pas plus tard que ce matin. Il avait un problème lui ? Ok elle était petite et alors ? Elle en ferait 20 fois plus que lui si il le fallait ! En tout cas il commençait à la gonfler à insister comme ça et elle perdit patience :

- Bon ça va maintenant tu veux quoi à me regarder comme ça ?! Je portais sans doute déjà des ballots de paille à la main à travers la pampa que tu découvrais tout juste les joies de la branlette alors lâche-moi !

Des rires incontrôlés fusèrent dans les rangs alors que la jeune femme défiait son opportun de son regard incandescent, prête à en découdre si il le fallait, le cri du second du capitaine hurlant son nom afin de la rappeler à l'ordre lui passant totalement au dessus.

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Re: Montrez que vous êtes un homme ft. Amalia Rankin
Lun 23 Sep 2019 - 16:37
Montrez que vous êtes un homme
Il y a trois sortes d'intelligence : l'intelligence humaine, l'intelligence animale et l'intelligence militaire.


Le plus compliqué dans la tâche d'apprendre à des jeunes recrues à devenir militaire est de faire le tri entre ceux qui valent le coup et ceux qui ont vu de la lumière. J'étais assez connu dans l'école pour savoir faire le tri. Peut-être un peu trop parfois.  Mes méthodes sont comme elles sont, mais les soldats qui sortent des promotions que j'ai formé sont prêts à affronter le terrain. Je fais partie de ceux qui les poussent dans leurs retranchements, qui leurs fait faire toujours plus que ce qu'il ne faut. On dit souvent, entrainement difficile guerre facile. Ce proverbe est tout à fait applicable ici. Nous devons enseignés à des jeunes sortant des jupons de leur mère pour la plupart qu'ils vont devoir prendre une arme et tuer des inconnus, faire le tri entre des civils innocents et des terroristes. Ramasser des camarades blessés par balles, passer à deux doigts de la mort, et surtout, voir ses frères d'armes y passer alors que nous sommes encore là. Ce métier, bien que passionnant, est psychologiquement très dur à tenir, et encore plus pour des jeunes qui sont pour la plupart immatures.

Ils étaient tous alignés devant moi, habillés en treillis, la casquette vissée sur la tête. Pour la plupart, et ce dès mon arrivée, ils étaient très crispés. Avant que j'arrive pour leur dire mes premiers mots, mon second, le Lieutenant Fischer les avait mis au garde à vous. Je voyais déjà que certains et certaines allaient avoir du mal à se plier aux règles du militarisme. Je ne pu manquer la jeune fille brune au troisième rang. Durant mon petit speach elle avait eu une petite réaction qui m'avait déjà déplu lorsque je leurs disais que certains d'entre eux allaient rentrer chez leur mère dans quelques semaines. Je suis très observateur et celle-ci je n'allais pas la lâcher, je savais déjà qu'elle serait compliqué à gérer.

Mais ça c'était sans compter la suite, où elle explosa littéralement.

- Bon ça va maintenant tu veux quoi à me regarder comme ça ?! Je portais sans doute déjà des ballots de paille à la main à travers la pampa que tu découvrais tout juste les joies de la branlette alors lâche-moi ! criait-elle. Mais elle est pas bien cette petite ? Je fronce les sourcils en la regardant déchainer sa rage contre son camarade d'à côté, qui pâli à vue d’œil.

Le lieutenant Fischer la rappelle à l'ordre. Cela ne suffit pas visiblement. Les autres élèves continuant à rire comme si de rien n'était.

- OH ! poussais-je gravement. Le silence retombant immédiatement dans les rangs à mon intervention. Je la regarde intensément, je pense qu'elle a compris. Cette petite va me donner du fil à retordre c'est certain. Comment s'appelle-t-elle ?
demandais-je au Lieutenant.

- Rankin, Mon Capitaine me soufflait-il.

- Bien Rankin... Je vois que le concept de silence n'est pas quelque chose que vous avez l'air d’apprécier. Si vous voulez crier je vais vous donner une bonne raison de le faire. Une des premières valeurs que vous allez apprendre ici c'est la cohésion, l'esprit d'équipe, ça parle à quelqu'un ? disais-je balayant du regard toutes les jeunes recrues. Et non Rankin, je ne veux pas que vous répondiez à cette question. ajoutais-je en la regardant de nouveau. Fischer et certains élèves souriant à ma dernière parole.

Ils m'observent tous alors que je laisse un certain silence s'installait. Je me poste fermement devant eux avant de crier :

- AU SOL ! EN POSITION DE POMPES ! Les derniers dépechez-vous ! Vous êtes entrés ici pour en chier messieurs dames c'est bien clair ?! disais-je, les regardant tous et marchant de gauche à droite devant eux.

- Oui Mon Capitaine ! répondaient-ils.

Ils attendaient tous que je leur donne l'ordre de pomper. Un peu de gainage ne fait pas de mal après tout.

- 50 pompes pour Rankin ! Et on les compte ! criais-je une nouvelle fois.

- Oui Mon Capitaine ! 1 ! 2 ! 3 ! 4 !... comptaient-ils tous en cœur alors que je fixais Rankin.

- Ce n'est que le début les jeunes, à la fin de cette journée, certains vont chialer, certains autres vont vomir, peut-être même mourir qui sait ? disais-je en riant.

Alors oui, l'humour militaire n'est pas tout à fait le même qu'ailleurs mais j'en prends toujours un certain plaisir. Au moins ils savaient à quoi s'attendre avec moi, et il est sur que la formation va paraitre longue à certains.

- 48 ! 49 ! 50 ..! finissaient-ils avant de tous s'écrouler au sol.

- RELEVER VOUS BANDE DE GROS SACS ! Est-ce que je vous ai dis une seule fois de vous étaler au sol ?!

- Non Mon Capitaine ! disaient-ils timidement avant de se relever et se repositionner au garde à vous.

- Déjà fatigués ? souriais-je. En deux colonnes on va au parcours en petite foulée !

Je fais signe au Lieutenant de les emmener au parcours du combattant, les obstacles étaient très durs, pour quelqu'un d'aguerri il s'avère déjà assez physique mais pour des marmots qui font du sport une fois tous les 6 mois, ça allait être drôle. Je me mets derrière la troupe, poussant les brebis galeuses à avancer pour suivre les autres.

- Courez ! Sur le terrain vous n'aurez peut-être plus que vos jambes pour vous sauver la vie !

En tout cas, les camarades de Rankin peuvent la remercier, je n'avais pas prévu que la journée se déroule ainsi enfin bon. Soit. C'est le destin qui l'aura voulu pour eux.

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Re: Montrez que vous êtes un homme ft. Amalia Rankin
Mer 2 Oct 2019 - 3:17


PAUL & AMALIA

MONTREZ QU VOUS ÊTES DES HOMMES !



Amalia n'avait jamais été très à l'aise avec l'autorité, tout simplement car elle n'y avait jamais été véritablement confrontée. On lui avait appris les règles de base de la politesse, la valeur des choses, e bien, le mal et tout ce qui allait avec, mais elle avait grandi dans un univers de plénitude et de liberté que certains personnes ne connaîtraient probablement jamais en toute une vie d'existence.
Le ranch de son grand-père où l'avait amené son père après avoir appris sa naissance et être venu l'arracher aux services sociaux auxquels sa mère l'avait abandonnée après sa venue au monde, était un endroit havre de paix où respirer était plus vivifiant que dans n'importe quel autre endroit sur la planète. Une bouffée d'air frais là bas et on se sentait invincible et gorgé d'une quiétude euphorique. Amalia pouvait passer des heures dehors à contempler le paysage où pâturaient les chevaux et le bétail.
Iram et Robin Rankin lui avaient appris la vie, ses risques, ses limites, mais ils avaient fait tout ça sans barrières. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais été punie ni par l'un, ni par l'autre. Son grand-père étant un ancien militaire et de la vieille école était toujours plus stricte avec elle, mais pour autant lui aussi avait toujours poussé sa petite fille à être indépendante et à garder son cœur sauvage. Il aimait la voir aussi avide de vivre et il était heureux que la passion des chevaux coule dans ses vaines autant que dans les siennes.
Il arrivait souvent à Amalia de sécher les cours car elle leur préférait de loin les longues randonnées avec son mustang et son chien à travers le désert mais même là, si elle se faisait rabrouer, ce n'était jamais bien violent. Le deal entre Amalia et les deux hommes, était qu'elle se gère. Elle était ado et aurait peut-être eu besoin d'un peu plus de rigueur, mais tant qu'elle avait de bonnes notes et obtenait son diplôme, elle était libre de faire comme bon lui semblait. Il n'y avait pas de moment plus heureux pour elle que lorsqu'elle était les fesses sur une selles et les rênes en cuire entre ses doigts à contempler l'horizon, son chapeau sur la tête et ses cheveux au vent. Tout était vaste là bas. Tout était grand et infini. Tout donnait cette sensation d'aisance et de liberté.

Ici à l'Armée, tout était si étouffé et étriqué ! Si gris quand les roches de Sedona semblaient constamment en feu... Amalia se sentait comme oppressée par ce nouvel environnement, autant que par le fait qu'on la dévisage à ce point.
Elle n'était pas habituée à ce qu'on la regarde de la sorte et ne comprenait pas trop cette nouvelle attention qu'on semblait lui porter. Elle n'était ni belle, ni féminine. A ses yeux du moins car la vérité était toute autre. La puberté avait fait des ravages sur l'adolescente qui était devenue femme, mais pour elle, elle n'était qu'un garçon manqué et ça lui allait très bien comme ça. Elle ne mettait pas de robe, ne se maquillait pas, elle ne supportait pas les soutiens gorge qui n'étaient que des engins de torture et elle ne se peinturlurait pas les ongles non plus. Elle n'était qu'une petite cow girl un brin sauvageonne et au trop fort tempérament, mais les hommes eux ne semblaient pas d'accord l'opinion qu'elle avait d'elle-même. Elle était à leur goût autant qu'elle les dérangeait en ces lieux et elle allait vite s'en rendre compte.
Le moins qu'on puisse dire c'est que son premier éclat eu le mérite de la faire encore plus remarquer qu'elle ne l'aurait voulu... Mais du hait de ses 19 ans, Amalia peinait encore à se dominer et en particulier dans cet environnement si étrange pour elle. Elle n'avait jamais eu sa langue dans sa poche et elle devrait très certainement apprendre à se taire et rentrer dans le moule mais pour le moment, elle en était assez loin.

- OH ! braya Ditter, calmant immédiatement les rires dans les rangs.

Tous se figèrent et se grandirent, droits comme des I. Tous, sauf Amalia qui continua de toiser sans ciller l'autre abruti qui l'avait œillée d'un peu trop près, son regard dur.

- Comment s'appelle-t-elle ?

ELLE avait une langue et pouvait répondre par elle-même, pensa-t-elle en se tournant vers le capitaine.

- Rankin, dit-elle en même temps que le sbire qui l'accompagnait.
- Je vois que le concept de silence n'est pas quelque chose que vous avez l'air d'apprécier.

Bah quoi il avait posé une question non ? Normal qu'elle réponde !
Sa mâchoire crispée pour se retenir de l'ouvrir à nouveau, Lili serra ses poings et recula à contre cœur afin de se remettre dans le rang avec les autres. Elle avait horreur de devoir s'écraser... Putain ça allait être long ! Elle en avait pour combien de temps dans ce merdier déjà ?
Fulminante, elle se tut pourtant et écouta la suite du discours de Ditter concernant la cohésion et l'esprit d'équipe, qui leur demanda si ils en connaissaient le sens. Elle ouvrit ses lèvres afin de répondre, mais il les lui cloua direct, faisant en sourire certains.
Connard. Connards même. Avec un bon gros S à la fin du mot !

- AU SOL ! la fit-il sursauter en hurlant.

Non mais il était pas bien de gueuler comme ça ? Ils étaient pas sourds putain ! Et comment ça des pompes ?! Là comme ça direct maintenant ? Il était sérieux ? Ils étaient pas à l'arm...!
Ouais bon ok... Quelque peu décontenancée, Amalia observa ses camarades autour d'elle se positionner et commencer leur exercice. Légèrement incertaine, elle se mit au sol à son tour et regarda la position d'un camarade à côté d'elle afin de l'imiter, puis elle se mit à descendre et remonter à la force de ses bras.
Elle n'avait jamais fait ça avant, mais elle se dit que ça allait, que ce n'était pas si compliqué. La jolie brune n'était peut-être pas grande ni très épaisse comparé aux autres, mais elle n'avait pas un pète de gras sur le corps. Elle travaillait dur au ranch chaque jour et elle n'allait peut-être pas pousser de fonte à la salle, mais elle était sculptée par le métier. Ses bras étaient musclés à force de porter l'eau, la paille et gérer des bêtes de 600 kg.

- 50 pompes pour Rankin ! Et on les compte !
- Vas te faire foutre !
grogna-t-elle dans sa barbe en poussant encore, la sueur commençant à perler à ses tempes rougies par l'effort.

Et tous les autres là qui comptaient ! Ils allaient toujours faire tout ce qu'il disait au mot prêt constamment ? On était pas dans la merde !
Lili sentait les yeux aussi froids et durs que l'acier du capitaine peser sur sa silhouette et leva son regard bleu vers lui. Pas un instant elle ne les baissa à mesure qu'elle redoublait d'efforts pour arriver au bout de l'effort. Elle allait les faire les 50 ! Et rien que pour le faire chier, elle allait même en faire 51 tiens ! Enfin si elle ne mourrait pas avant... Ses muscles la brûlaient tellement qu'elle avait la sensation qu'ils allaient imploser à tout instant !
Elle avait beau être musclée, elle n'était pas habituée à ce genre d'exercice et elle commençait à faiblir. Ses bras et ses jambes tremblaient mais elle serra les dents et crocheta ses doigts dans la terre afin de se donner plus de force. Elle allait y arriver bordel ! Elle n'allait certainement pas s'écrouler devant ce type ! Ça lui ferait bien trop plaisir !
Elle ne cria pas, mais elle grogna sous la dernière poussée qui lui donna la sensation de se démembrer. La cinquante et unième pompe faite, Amalia se redressa sur ses genoux à bout de souffle, quand autour d'elle les autres s'écroulèrent au sol en gémissant, certains visiblement proches du coup de sang.

- RELEVEZ-VOUS BANDE DE GROS SACS !
- Putain !
sursauta encore Amalia sa main sur sa poitrine lorsque Ditter reprit la parole en criant et continua d'engueuler les autres.

La jeune femme leva les yeux au ciel et lui jeta un regard de reproche. Bon sang mais il allait lui faire le coup tous les jours de gueuler comme ça ? Son cœur allait pas y survivre !
Amalia se releva comme tous les autres sur des jambes qui lui parurent en coton mais elle fit de son mieux pour n'en rien montrer. Elle ne voulait pas être ici, mais elle ne voulait pas non plus donner raison à ceux qui pensaient qu'elle n'avait rien à faire entre ces murs. Parce qu'elle en voyait ! Ils n'avaient pas besoin de le lui dire elle voyait leurs regards sur elle depuis la veille...
On la regardait toujours lorsque Ditter ordonna la petite foulée afin de rejoindre le parcours du combattant. Amalia fit un quart de tour et suivit sa colonne. Elle finirait par se prendre de passion pour ce métier. Elle allait l'aimer et l'avoir dans la peau au delà des mots. Mais pour l'heure, elle trouvait juste tout ça complètement ridicule et un tantinet sadique... Elle détestait son grand père de l'avoir envoyé ici mais elle devait bien reconnaître malgré tout que depuis ce matin, pour la première fois en un an, elle n'avait pas pensé à la douleur constante qui pesait sur sa poitrine depuis la mort de son père. Elle s'était comme tue afin de laisser place à sa combativité.
Iram connaissait sa petite fille et avait sans doute justement compté sur son esprit combatif pour la tirer de cette horrible phase de dépression. Il n'était pas morte sous le chagrin. Il avait juste besoin d'être ravivé et quoi de mieux pour ça que l'Armée ?

Amalia, comme tous les autres, détailla le terrain gigantesque qui s'étendait face à elle. Elle avait bien sur entendu parler du fameux parcours du combattant. Elle avait vu des films même si elle vivait "dans la nature" plutôt qu'à la ville mais le voir en vrai était impressionnant.
Certains se décomposèrent à la vue des obstacles et elle même n'en menait pas large, mais éprouvait aussi une sorte de... fascination. Presque même de l'excitation. Elle vit ça comme un défis malgré son cœur qui battait avec force contre sa cage thoracique.
Sur l'ordre du Capitaine, Lili se met à courir et sentit l'adrénaline pulser dans ses veines ! Elle se prendrait presque au jeu ! Bon ok elle était totalement prise au jeu. Vive et agile, elle dépassa plusieurs golgoths de son unité et se jeta sur le premier obstacle qu'elle passa comme une formalité avant de reprendre sa course. Plus ça allait et plus ça devenait dur, mais Amalia se démenait. Elle sauta, tira, se hissa, grimpa, rampa, courus ! Elle était en nage mais déterminée à finir !

Pourtant arrivée aux deux tiers du parcours, alors qu'elle avait presque rattrapé le premier dans sa progression, ses jambes manquèrent de se dérober sous elle et elle se figea le souffle coupé, comme si on venait de lui donner un coup de poing en plein ventre.
Elle était supposée passer de l'eau. Un gai d'eau trouble et sacrément boueuse. Ses lèvres pincées, elle tâtonna du bout de sa rangers et essaya d'avancer, mais son pieds s'enfonça jusqu'au tibia dans la boue et elle recula paniquée, une boule d'effroi soudaine lui nuant les entrailles. Lili n'avait pas peur de grand chose dans la vie. Elle s'était souvent baignée dans les rivières autour de chez elle où certes l'eau était claire, limpide et où elle voyait le fond et ne s'enfonçait pas, mais elle faisait du canyoning à ses heures alors elle ne comprenait pas sa soudaine peur viscérale de s'approcher de l'eau.

Pourtant, une angoisse encore jamais ressentie monta en elle à l'en faire vomir. La jeune femme recula maladroitement et se laissa choir au sol, son corps secoué de violent frissons. Elle regarda ses mains tremblantes en se demandant ce qui lui arrivait et lorsque ses yeux se portèrent à nouveau sur le ru boueux, elle sentit un haut le cœur la saisir et se jeta sur le coté pour vomir ses tripes.
Un voile absent traversa ses yeux pourtant si clairs et elle remonta le temps et l'espace pour se retrouver un an plus tôt dans l'arène. Elle pouvait entendre les cris sourds du public et le souffle colérique du taureau alors que son propre hurlement couvrait tout le reste...
Face à elle, elle voyait son père mort dans la marre de boue... Il faisait particulièrement chaud et le sable de la piste de rodéo avait été arrosée afin que les luttes soulèvent moins de poussière, mais un tuyau avait été oublié et avait rependu une véritable marre dans un des coins de l'arène. Il avait été sécurisé bien sûr, mais la bête que son père devait dompter était trop enragée de ne pas réussir à expédier le cow-boy et dans son affrontement, s'était trop rapprochée de l'endroit. Elle avait défoncé les plots disposés et avait glissé. Le taureau était tombé et avec lui, son cavalier. L'énorme animal lui avait roulé dessus dans sa chute, ne laissant aucune chance à Robin de s'éjecter à temps. Amalia avait hurler à s'en briser les cordes vocales et avait sauté la barrière sans se soucier de la bête en furie que les autres cow-boys cherchaient à faire rentrer au box.
Cette vision était ancrée en elle... Celle du corps de son père noyé dans cette marre d'eau sableuse avant qu'elle ne l'en sorte. Elle ressentait encore la boue s'enfoncer sous ses genoux jusqu'à mi-cuisse lorsqu'elle s'était jetée près de lui afin de le prendre dans ses bras. Il n'avait eu le temps que de lui sourire et murmurer son prénom une dernière fois.

Sous ses yeux la scène se rejouait et elle ne pouvait que regarder le film, captive de ses démons. Elle recommença à vomir.



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Montrez que vous êtes un homme ft. Amalia Rankin
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