Hänsel passait tout simplement une semaine de merde où il n'avait clairement pas envie de se faire emmerder par une meuf qui n'avait probablement rien d'autre à faire que de venir lui parler. Après tout, il ne la connaissait pas et il s'était montré largement peu réceptif pour entamer une conversation quellle qu'elle soit. « A ton avis, tu veux que je parle à qui ? Il y'a que toi sur ce banc avec moi. » Il lâcha un rire gutturale, provenant littéralement du tréfond de sa gorge en allant rétorquer qu'il était assis sur ce banc bien avant elle et qu'il attendait avec impatience qu'on le prenne enfin en charge.
Il aurait certainement dû appeler les pompiers, il n'aurait pas eu à attendre aussi longtemps, comme un pequenot, le nez bleuet accompagné de valises énormes sous les yeux. Il fallait quand même être aveugle pour ne pas s'imaginer que le jeune homme traversait un moment peu réjouissant et ne surtout pas s'attendre à ce qu'il accueillie une personne à bras ouvert. En réalité, Hänsel avait des envies de meurtre et tout cela, à cause de son meilleur pote, soit disant, ayant préféré frapper et partir en courant comme une tapette, plutôt que d'affronter son mal. Et puis, il lâcha un sale commentaire sur sa propre vie, il se rendit compte qu'il en avait ras le cul.
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En quoi ta vie est merdique ? Fait en sorte de la changer si tu trouves qu'elle est merdique, non ? » Il secoua la tête en tenant les extrémités peu douloureuses de son nez : «
Laisse tomber.. » Changer, elle disait cela comme si cela pouvait se faire dans un coup de baguette magique. Hänsel avait rapidement comprit qu'il n'était pas dans un dessin animé où tout pouvait s'arranger et puis, il faisait partie de l'autre côté, celui où c'était toujours le prince qui devait se taper le dragon ou la marâtre enragée. Elle, c'était une nana, comment pouvait-elle comprendre ce qui pesait sur les épaules du jeune homme.
Comme pour détourner l'attention de la demoiselle de lui, il retourna la question et la réponse le surprit : «
J'ai une insuffisance rénale et je devais recevoir un rein mais le rein est parti pour quelqu'un d'autre. » Il haussa ses sourcils tout en étouffant un gémissement de douleur par les mouvements de son visage qu'il n'arrivait pas à contrôler. «
Je veux pas de la pitié s'il te plaît. » Il attendit qu'elle approfondisse, surtout qu'elle le mette sur le chemin de ce qu'elle voulait vraiment entendre. Hänsel n'était pas un mauvais bougre il avait seulement beaucoup de mal à avoir de l’empathie pour les autres : «
Tu vas pas être déçue avec moi, j'suis pas d'ce genre. » souffla t-il en regardant une infirmière passer devant lui mais tira une gueule de six pieds de long lorsqu'elle ne le remarqua même pas, appelant quelqu'un d'autre.
Tu n'es pas tout seul Häns'... entendit-il, par la voix de sa mère mais il bougonna, tyrannisé par la douleur : «
Et alors si ce rein n'était pas pour toi, pourquoi t'es là ? Je comprends pas ! »
(c) AMIANTE