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 Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]

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gare à la crise de la quarantaine
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Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Lun 6 Avr 2020 - 12:25

Ça fait des mois maintenant que Emmerich est dans le coma. Des mois remplis de jours d'incertitudes et de tristesses. La mélancolie aussi est bien présente, ravivant des souvenirs joyeux, de rires et d'instants complices. Ravivant également d'autres, plus sombres. Ida poursuit sa vie. Elle continue d'aller au lycée, de voir ses amies, de rire et de pleurer. Elle continue son petit chemin, loin très loin de son aîné. Emmerich, lui, est endormi. Il joue le bel au bois dormant, sans prince pour venir le délivrer de ce sort. Il n'y a rien à faire, à part attendre. Mais les mois qui défilent et les journées qui s’égrènent ne font que renforcer le sentiment d'impuissance de la demoiselle. Impuissance à aider son confident. Impuissance à veiller son réveil sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quart. Impuissance tout court. Tant, du haut de ses dix-huit ans, elle n'a pas les clés en main pour le faire revenir à lui. Lui, ce grand frère, ce confident, ce meilleur ami et surtout, ce pilier. Celui sur qui elle sait compter, celui pour qui elle échangerait sa vie sans demi-mesure. Oh, elle a tenté, de demander à ce Dieu d'échanger la place de son frère contre la sienne. Elle l'a supplié, tellement de fois, qu'elle ignore le nombre exact de ses prières. Pour autant, aucune n'est parvenue aux oreilles de ce Dieu... Puisqu'elle est toujours réveillée quand Emmerich dort encore.

Lundi 6 avril. Un lundi comme tous les autres en sommes. Un lundi de plus, songe la jeune femme. Un lundi où son frère n'est pas à ses côtés, à rigoler de la vie, à se battre contre la vie. Un lundi où, comme tous les lundis et les autres jours de la semaine, elle rend visite à son aîné à la sortie des cours. Elle lui raconte ses journées, les derniers potins et lu fait part des nouvelles de la famille. Parce qu'elle estime que, même endormi, il l'écoute et quand il se réveillera, comme ça, il sera à jour. Ce sera comme s'il n'avait jamais été dans ce lit d'hôpital. Comme s'il avait toujours été là, bien vivant. Une façon détournée pour la demoiselle d'éviter de se tourmenter plus encore. Parce que si à l'annonce de l'accident de son frère, elle s'est remis la faute sur elle, il en est toujours d'actualité. Bien qu'elle ait tout de même nuancé ses pensées. Elle n'est pas la seule fautive dans l'histoire. D'autres y ont leur responsabilité, après tout.

« Ah et je ne t'ai pas encore dit, mais... » ajoute Ida à Emmy, sa main tenant celle de son aîné. « …J'ai un tatouage ! » s'amuse-t-elle à annoncer. « Je te le montrerai quand tu seras réveillé, mais je ne doute pas que tu le trouves cool. » Bon, là-dessus Ida n'est pas certaine. Même si Em' a cumulé les conneries, il a toujours protégé sa cadette, l'empêchant de suivre son exemple. Alors un tatouage ? Sincèrement, elle a un peu peur de sa réaction. Mais il est fait, alors à part l’accepter, il ne peut plus rien y faire !

Ça doit faire une heure qu'elle est au chevet de son frère. Une heure qui est passée bien vite comme le soleil décline déjà dehors. « Et je pense que tu seras ravie d'apprendre qu'Angy s'est remise du décès de son fiancé. Sa grossesse poursuit sa route. » elle explique, réellement contente que sa sœur ne se laisse pas abattre par le sort funeste de celui qui aurait dû devenir son époux. « J'ai hâte de savoir si c'est un neveu ou une nièce ! » Oh oui, Ida a déjà parié sur le fait que ce sera un petit gars. Mais elle n'est pas devin et seul l'avenir le leur dira. Et elle a hâte. Très hâte. Tout comme elle a hâte de pouvoir étreindre son frère.

La porte s'ouvre derrière elle et Ida n'a que le temps de tourner la tête vers le nouveau venu que déjà il disparaît, rebroussant chemin. Si la porte se referme derrière lui, Ida la rouvre aussi vite et s'élance dans le couloir à la suite du visiteur. Un visiteur qu'elle ne s'attendait pas à voir. Un visiteur envers qui elle a des chose à dire. « Hänsel ! » appelle-t-elle pour le faire s'arrêter. Des infirmières viennent demander le silence, tant Ida a crié pour l'interpeller. « Oups, pardon. » s'excuse-t-elle avant de rejoindre celui qui, un jour, a été son amant. Elle lui attrape la main et l'amène à la suivre au rez-de-chaussé où ils se dirigent à l'extérieur, dans les jardins. « Tu fais quoi, là ? » le somme-t-elle de répondre, en se mettant au travers de son chemin.

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Lun 6 Avr 2020 - 16:44

Hänsel était couché dans son canapé de travers en caleçon, sa mèche en vrac, un joint entre son majeur et l'index coincé entre ses lèvres. Une barbe de quelques jours avaient poussé éparse, lui donnant une dégaine d'un sans-abris. Les yeux bouffis et veineux n'arrangeaient en rien son état pitoyable. Ces derniers étaient perdus dans un brouillard entre les joints de la nuit et des journées précédentes et l'alcool, en ménage parfait avec sa douleur. Il essayait de comprendre pourquoi il ressentait cette affreuse douleur et ce manque permanent à son existence. Le jeune homme ne trouvait rien d'autre à faire que de jarter avec sa jambe les nombreuses bouteilles qui jonchaient le sofa sur le tapis et d'éliminer la cendre dans un cendrier qui avait sûrement vu des jours meilleurs. Depuis cette sortie où il n'avait trouvé la force de rentrer chez lui que le lendemain matin, Hänsel se réfugiait à l'intérieur de cet appartement récemment occupé et décoré par mère. A voir l'état déplorable de ce dernier, il savait que la Downey allait faire trois tours dans ses baskets. Qu'à cela ne tienne, il n'était pas d'humeur à prendre des pincettes avec qui ce soit. Il fallait trouver autre chose pour lui faire bouger sa carcasse.

Quand son ventre gargouilla, le jeune homme tituba jusqu'à la kitchenette pour y trouver une nouvelle bouteille qu'il ouvrit sans grande difficulté. Il ne voulait pas quitter son appartement mais en voyant que son frigidaire était pratiquement vide de ses vivres, il se rendit compte qu'il n'avait pas le choix que de sortir ses guêtres. Tant bien que mal, il les traîna jusqu'à la mezzanine pour en sortir des vêtements propres et redescendit pour se fourrer sous la douche. Pas question de ressemblait à un clebs, il avait quand même sa dignité.
- Dignité ? Pff.. pensa t-il en soufflant en se frottant les dents après la douche.
Sa mèche en place, une paire de lunette de soleil pour cacher la misère et une veste, ça avait suffit pour qu'il sorte de sa petite douchette mais c'est en prenant le petit orteil dans le pied de table du salon qu'il s'éffondra dans le divan. Cela valait-il le coup qu'il sorte ? Frictionner son pied n'avait pas suffit à éviter l'effusion de sang et la perte de son petit ongle dans des râles de douleur non dissimulés.
Treize heures.
C'était les rayons du soleil qui tiraient Hänsel d'un sommeil bien plus que nécessaire pour le faire décuver et relativiser mais ça n'avait pas vraiment empli son estomac pour autant. Grommelant dans sa barbe comme un homme des cavernes, il traversa l'appartement, se recoiffa et se brossa de nouveau les dents pour enlever cette odeur de vieux tabac et d'alcool. Evitant soigneusement le passage de sa table basse, il enfila ses basket, avec difficulté, attrapa ses clés et claque la porte derrière lui.

Les courses faites, essentiellement de victuailles de fête, il tournait dans Hambourg comme une âme en peine, saluant ses connaissances au passage sans pour autant s'arrêter. Ce n'était pas de compagnon de galère qu'il avait besoin mais d'une personne qui manquait à l'appel. L'adage « Une seule personne vous manque et le monde est dépeuplé » ou un truc de ce genre... pensa t-il, et il savait très bien à qui il pensait exactement. Emmerich.
Il n'y avait que lui pour lui porter une oreille attentive et même s'il n'avait pas eu l'occasion de le croiser avant que ce drame ne le plonge dans un coma depuis un moment maintenant, il n'en restait pas moins son meilleur ami. Ce dernier lui avait confié être de l'autre bord mais pour Hänsel, ce n'était qu'une dépression, un besoin d'attirer l'attention d'autant plus qu'il avait déjà des problèmes avec sa mère.. Le Downey savait ce que c'était, que de se sentir perdu mais au point d'aller voir ailleurs, il était certain de n'avoir jamais eu ce genre d'idées dégueulasses. Il prit une profonde respiration et se rendit compte qu'il avait prit la direction de l'hôpital, suivant ses pensées aveuglément. Qu'allait-il pouvoir en tirer d'un mec qui pionce? La dernière fois qu'il était passé le voir, il avait eu l'impression de voir un cadavre, avec ce blanc dégueulasse et sa respiration presque absente, organisée et rythmée par des saletés de machine. Alors maintenant qu'il venait de rompre avec Gabi, de manière définitive, il avait l'impression que cela n'allait pas arranger les choses. Qu'à cela ne tienne, il s'engagea sur le parking du CHU d'Hambourg et s'y gara.
- Allez, poto, on a tous besoin de toi, ici.. pensa t-il en imaginant que peut-être il allait pouvoir rendre la pareille à son meilleur ami.

Emmerich n'avait pas changé de chambre depuis le temps alors il n'eut pas vraiment de mal à retrouver son chemin, même s'il ne l'avait pas fait autant de fois qu'il ne l'aurait souhaité. C'était idiot mais depuis qu'il était devenu titulaire dans le garage, le temps lui manquait pour lui même. Même si sa réserve de marijuana avait gravement baissée la nuit dernière, les étourdissements qu'il ressentait n'étaient pas anodins. Il prit une profonde respiration devant la porte en question et l'entrebâilla.
- Merde ! Marmonna t-il quand il se reconnu la silhouette d'Ida, sans compter le son de sa voix qui devait lui raconter tout ce que son frère pouvait – ou non, entendre.
A grandes enjambées, Hänsel comptait prendre les jambes à son cou et se maudire encore un peu plus longtemps dans son appartement, en solitaire.
- Hänsel !! entendit-il crier dans son dos et les réprimandes des infirmières derrière.
Coincé par un amoncellement de personne qui semblait être payé à l'avance pour le ralentir, il râla en se frayant un chemin rapidement mais un main lui arracha tout espoir de fuir. Tiré par la jeune fille vers la sortie plus facilement qu'il ne l'aurait fait lui-même, il comprit qu'elle ne s'arrêterait pas là.
- Tu fais quoi, là ?
Il la regarda au travers de ses lunettes noires :
- Mes courses, je n'avais plus de seringues, répondit-il, sarcastique.
Que voulait-elle qu'il lui réponde au juste ? Il croisa les bras en scrutant les alentours au dessus de sa tête :
- C'est un effet de mode, ça passera comme le reste. Et toi, tu te promènes ? Rétorqua t-il, en retour.

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Re: Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Mer 8 Avr 2020 - 14:10
Si elle s'attend à tomber sur n'importe qui, Ida ne pensait pas tomber sur Hänsel ici. Que diable vient-il faire ici ? Ida n'ignore pas la querelle qui a eu lieu entre son aîné et son ex... Elle n'ignore pas comme le brin à fait souffrir son meilleur pote en le repoussant alors qu'il lui avouait son homosexualité. Alors, tomber sur lui alors qu'Emmerich est dans le coma en partie par sa faute, Ida ne compte pas le laisser passer ! Elle abandonne son frère pour courir après Häns' qui prend la poudre d'escampette. S'il pense pouvoir aller bien loin, il se détrompe lourdement. La demoiselle le rattrape et l'attrape avant de l'amener à sa suite dans les jardins de l’hôpital.

Ida était là le jour où Emmerich s'est senti rejeté par sa bande. Elle était là, à tenter de le réconforter à travers des mots comme ils se parlaient par sms. Elle avait pris la défense d'Hänsel, prétextant le choc de la révélation, lui rappelant comme elle l'était aussi le jour où son secret a été révélé. Mais Emmerich avait rejeté toutes ses paroles. Il était parti de son chez meilleur ami – sur qui il aurait du pouvoir compter – et s'était retrouvé dans la rue. Oh, elle lui avait dit de rentrer, mais le garçon avait refusé, ne souhaitant pas donner raison à leur mère. Le fait est, Hänsel aurait du être là le jour de la baston ! Son meilleur ami aurait du être présent pour le sortir de ce guêpier ! Mais il n'était pas là. Alors Ida lui en veut. Plus que de raison, très certainement. Et elle estime qu'il n'a aucun droit de venir le voir alors qu'il n'était pas présent ce soir-là. Ils ont à discuter, nulle doute.

D'autant qu'Ida a d'autres choses à voir avec lui. De quel droit a-t-il oser rompre avec Gabi ? Là aussi, la demoiselle sait que le jeune homme préfère se voiler la face concernant l'amour qu'il porte à la brune. Là encore, le brin préfère tout détruire plutôt que d'espérer un futur heureux. Oh... Elle l'a cerné, le jeune homme. Quand ils étaient ensemble – si l'on peut dire – la demoiselle avait vu clair dans son jeu. Il se donnait le nom de coureur de jupons, mais il était l'inverse. Oui, il avait de nombreuses conquêtes, oui il aimait les femmes, mais il avait plus besoin de l'amour qu'il recevait que de celui qu'il donnait. Hänsel était un homme fort mais si peu sûr de lui... Il avait - et a toujours – ces failles qui font de lui l'homme auquel Ida et Gabi ont succombé, l'une après l'autre. Ida sait qu'elle n'a aucun droit de lui demander les raisons qui l'ont poussé à quitter sa meilleure amie, mais elle estime avoir le droit de lui ouvrir les yeux, quitte à rentrer dans le lard !

Alors qu'elle l'attaque, lui sommant de répondre à ce qu'il fout ici, la jeune femme remarque l'état lamentable – voire carrément misérable, en fait – du jeune homme. Malgré les lunettes de soleil sur son nez, Ida devine comme il doit avoir les yeux rougies et cernés à mort. Son teint blafard comme un mort contraste fortement avec ses cheveux brin, tout juste coiffés.

« Mes courses, je n'avais plus de seringues. » répond-t-il le plus naturellement. Ida soupire fortement et croise les bras sur sa poitrine. Le jeune homme fait de même avant d'ajouter : « C'est un effet de mode, ça passera comme le reste. Et toi, tu te promènes ? »

Ouais, il se fout complètement d'elle, là. Et si Ida était prête à lui rentrer dedans sans vergogne, elle finit par s'apaiser quelque peu. L'état du jeune homme lui fait de la peine. La rupture avec Gabi doit y être pour quelque chose, tout du moins, doit en ajouter avec l'état comateux de Emmerich. Elle pourrait se montrer plus conciliante, finalement... Mais sa dernière question ravive sa colère et, les lèvres pincées, Ida finit par demander plus abruptement que désiré : « Sérieusement, Hänsel. Tu fais quoi ici ? » Elle sait la réponse. Il vient voir son frère, tout comme elle. Mais derrière les mots subsistent la vraie question qui est la raison de sa venue. « Eh non, je ne me balade pas. Je viens voir mon frère qui est dans le coma. Tu sais ? Dans le coma à cause de ta foutue connerie de ne pas l’accepter tel qu'il est ! » Fini l'apaisement. La nonchalance du jeune homme finit par l'agacer, malgré ses habits qui n'ont aucun sens, ou ses cheveux qui semblent avoir été coiffé par un ogre, ni même ses yeux pochés sous ses lunettes de soleil. Elle n'en a plus que faire de tout ça. Si Häns veut jouer, il va jouer mais il déchantera très rapidement !
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Re: Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Ven 10 Avr 2020 - 23:03

Hänsel n'était pas venu pour se prendre des coups sur la tête supplémentaire. En tant normal, il n'aurait jamais essayé de trouver refuge quelque part, le garçon aurait tout simplement prit sa bagnole, roulé sur l'autoroute où le vent pouvait bien le mener et disparaître quelques temps. En général, cela lui permettait non seulement de se changer les idées mais en plus, il voyait du pays, en solitaire. Il faisait ce qu'il voulait, il voyait ce qu'il voulait et surtout, il se tapait ce qu'il voulait. Aujourd'hui, c'était différent, il avait une motivation pour ne pas déserter Hambourg. Plus que les nanas, il avait son boulot, auquel il se donnait vraiment à fond. Ce n'était pas facile mais il allait s'en sortir malgré que c'était la première fois qu'il regrettait une personne dans sa vie. Forcément, il ne savait pas vraiment comment réagir mais son boulot restait son pied à terre.

Alors quand il avait pris la décision d'aller voir son meilleur pote, comateux depuis quelques mois, il pensait ne faire front qu'avec sa peur mais pas forcément envers quelqu'un en particulier. Et puisqu'il n'avait franchement pas le choix que de passer par l’hôpital, Hänsel devait ravaler tout ça avant de passer les portes coulissantes. Il détestait ça mais pour Emmerich, le mécano faisait ce pas supplémentaire vers lui. Bien sûr, il s’inquiétait pour lui mais sa phobie des blouses blanches le hantait des jours suivant la visite.
Il devait pourtant se douter qu'il allait rencontrer quelqu'un et même s'il redoutait de croiser Gabi quelque part, comme au chevêt de son meilleur ami, il avait complètement oublié sa petite sœur, Ida. En se rendant compte de sa connerie, Hänsel prit rapidement les jambes à son cou en essayant de zigzaguer entre patients et infirmières. Seulement voilà, Ida fut plus rapide et le rattrapa.
Furieuse, elle le tira hors du bâtiment plus vite qu'il n'aurait pu le faire lui-même et le questionnaire commença.

Trop fière, trop mal peut-être, pour assumer cette meilleure amie probablement furieuse de savoir qu'Hänsel venait de briser la pauvre Gabi Rosenthal, il songea à se barrer aussitôt que possible. Malheureusement, il répondit tant bien que mal à la jeune fille qui le fusillait du regard.

- Serieusement, Hänsel, tu fais quoi ici ?
- Putain, mais t'es conne ou quoi ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse ici ?
Hänsel n'avait vraiment aucune patience et pour le coup, Ida semblait être la victime idéale même si il la redoutait d'une certaine manière. Et comme il s'y attendait, elle n'était pas venue enfiler des perles à l'hôpital ou en tout cas, l'évidence était claire : ils venaient tous les deux pour une seule et même raison :

- Eh non, je ne me balade pas. Je viens voir mon frère qui est dans le coma.
Le brun grimaça quelques millième de seconde, en secouant la tête de droite à gauche. Dégage de là, Hänsel.. pensa t-il en sentant la pression montée.
- Tu sais ? Dans le coma à cause de ta foutue connerie de ne pas l'accepter tel qu'il est !
Aussitôt, Hänsel vu rouge. Forcément, cela le ramenait sans aucun doute au moment fatidique, au dernier moment où le Downey avait revu le blond. Ce jour-là, Hänsel était dans tout ses états par les actions étrange de Gabi, à se balader à poils dans un musée mais qu'en plus, il avait apprit cette expérience par son père. Pas que ce dernier l'avait su du bouche à oreille. NON ! Son père y était lui aussi. Et c'était ce fameux soir où Emmerich avait décidé de lui annoncer une nouvelle pareille. Fallait être vraiment con pour essayer de faire entendre quelque chose à Hänsel lorsqu'il était dans une colère noire ; Il fallait seulement assumer sa décision. Seulement, malgré le soleil brillant et chaud de cette belle journée où il pouvait même entendre les oiseaux chantés, les roulements de moteur réguliers où les claquements de portières chantantes, il vrilla. Il vit rouge Hänsel alors il attrapa Ida par les épaules et la colla au mur.

- TU NE SAIS ABSOLUMENT PAS DE QUOI TU PARLES ALORS FERMES TA GUEULE !!!

A plusieurs reprises, il la repoussait contre le mur, le visage déformé par la douleur et la colère. Pourquoi se prenait-elle pour le juger de cette manière ? Tremblant de rage, il prit une seconde avant de réaliser qu'il brutalisait la pauvre fille contre ce mur. Seulement voilà, les mots étaient sortis, la douleur était à vif, il avait besoin de faire quelque chose pour évacuer cette tension dévastatrice.

Il lâcha la blonde en prenant appuie sur le mur derrière elle pour s'éloigner. Il était furax, il était à bout car il n'avait franchement pas besoin de cette altercation qui n'avait ni queue ni tête pour lui. Elle n'était pas là, elle ne savait absolument rien d'autant plus qu'il n'avait pas non plus demander à se prendre une baigne par son frangin alors qu'il n'avait absolument rien comprit. Désormais, Hänsel n'était pas complètement con, si son meilleur pote s'est battu tant bien que mal pour ses choix, il n'allait pas le repousser, il n'allait pas le rejeter..
Se passant les mains dans les cheveux, il faisant des allers et venues devant Ida tout en la fusillant du regard, comme un lion en cage, il était trop difficile de le faire redescendre.

- PU... TAIN !!! lâcha t-il en donnant un coup de poing dans le mur, puis un autre. Puis un autre. Il s'en voulait, il était mal Hänsel. Un autre. Il s'en voulait à mort de n'avoir pas été auprès de lui au moment où ce dernier avait eu le plus besoin. Un autre. Il s'en voulait d'en être arrivé là. Un autre. Il voulait voir la gueule de ces fils de pute qui avaient infligé tout ça à Emmerich. Un autre, et un autre, des hurlements de rage et de douleur montrait à quel point il était hors de contrôle. Mais quand la douleur de sa main ensanglantée le vrillait beaucoup plus que sa douleur interne, il laissa retomber sa main et se retourna pour s'appuyer contre. Le mur gagnait mais il ne s'attendait pas à autre chose. Hänsel ne voulait pas gagner, il voulait avoir mal ailleurs qu'à l'endroit même où il se pensait hors de porter.

Abattu, il se laissa glisser, la main douloureuse et tremblante était suspendue dans le vide, son poignée en appuie sur son genoux. Et il fondit en larme.

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Re: Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Lun 20 Avr 2020 - 16:12

En venant voir son frère, Ida pensait tomber sur n'importe qui, excepté le petit Downey. Le voir prendre ses jambes à son cou et rebrousser chemin aussi rapidement a suffit pour agacer la jeune femme. Ni une ni deux, elle a choisi de s'élancer à sa suite et, malgré le peu d'endurance qu'elle a, a réussi à le rattraper. Comme l'hôpital se veut être un lieu calme et reposant, Ida amène le jeune homme à sa suite aux jardins. Le soleil qui décline à l'horizon créé des ombres gigantesques sur la pelouse immaculée. À côté de celle du jeune homme, l'ombre d'Ida est minuscule et chétive. Pourtant, elle a réussi à l'amener là où elle le souhaitait comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'un coup de vent. À croire qu'il n'a plus aucune conviction... Ida en reste ahurie, bien qu'elle demande des comptes. Mais le jeune homme se fout ouvertement d'elle, lui pondant des réponses pour le moins inattendues. Ne peut-il pas, pour une fois, être honnête avec lui-même ?! Non, et ça crève les yeux qu'il est mal, pourtant il se la joue ironique, le sarcasme bien acéré. Même si Ida se radoucie, sa colère reprend le dessus et inquisitrice, elle demande une réponse à cette foutue question : qu'est-ce qu'il fout ici ?! La verve avec laquelle il répond choque Ida qui cille. Ok, la question est conne, lancée comme ça, mais elle est tout-à-fait justifiée. Comme il lui demande ce qu'elle fait ici, Ida lui répond sur un ton tout aussi affable que celui de jeune homme. S'il pense qu'elle va se laisser faire, il se met le doigt dans l’œil ! Et Ida affirme que la faute revient à Hänsel. La faute de l'état de son aîné. La faute pour ces coups qu'il a subit sans avoir une main salvatrice. Il était où, le meilleur pote ? Hein, il était fourré où ?! Il n'était pas là, pour sûr, trop enchevêtré dans son linteau d'orgueil mal placé. Ida y va fort, peut-être trop, d'ailleurs... Parce qu'Hänsel change d'expression. Il voit rouge et ses traits fatigués prennent une couleur de rage. Il est fou, ivre de douleur. Au moins autant que la blondinette. Mais Ida ne peut s'empêcher de penser comme sa douleur n'est pas justifiée. Il n'a pas le droit de se plaindre. Il n'est pas en droit de passer pour la victime. Pas alors que Emmerich est dans le coma depuis des mois. Pas alors qu'il était seul contre tous. Le loup solitaire de la bande, incompris.

Sans comprendre ce qu'il se passe, Ida se retrouve accolée au mur en moins de temps qu'il ne lui faut pour crier ouf. Les mains du jeune homme sur ses épaules, la maintiennent fermement. Un hoquet de surprise s'échappe de ses lèvres alors que ses yeux s'agrandissent sous la peur. Parce que oui, Hänsel lui fait peur. Il est loin le jeune homme, une clope au bec, les yeux malicieux et aux caresses envoûtantes. Il est loin ce bon temps passé et le Hänsel qu'elle a en face d'elle est loin, très loin de celui qu'elle a un jour aimé.

- TU NE SAIS ABSOLUMENT PAS DE QUOI TU PARLES ALORS FERMES TA GUEULE !!!

La phrase sort et à chacun des mots prononcés, le jeune homme la choque contre le mur derrière elle. La douleur s'imprime en même temps que la colère déforme les traits du garçon. Ida subit les violences non sans broncher. Elle a mal et essaie de se défaire de l'emprise du brun. Mais voilà, elle est incapable de se soustraire à lui, bien trop frêle pour le faire arrêter. Alors des larmes viennent perler au coin de ses yeux, comme la douleur s'infiltre en elle et comme la peur fait vaciller son cœur. Il est fou, Häns. Il est fou de douleur, de colère refoulée. Il est fou, si fou qu'une seconde elle l'imagine continuer à la bousculer jusqu'à ce que la demoiselle soit incrustée dans le mur. Elle a peur, si peur. Pour elle, pour lui. Pour Emmerich aussi. Parce qu'elle a eu des mots durs envers le meilleur ami de son aîné, non pas pour l'affliger d'avantage mais pour comprendre. Pour qu'elle comprenne les bouts et aboutissements. Mais surtout pour ouvrir les yeux à ce gars qui se cache derrière son air blasé. Et surtout parce qu'elle se sent responsable également. Rejeter la faute sur un autre, c'est enlever un poids de la culpabilité qui lui pèse bien trop. Mais elle était à des lieues d'imaginer comme il avait vriller... Elle ignorait qu'il le vivait si mal. Presque autant qu'elle en fait.

Ida n'est pas démonstrative. Elle ne se cache pas, pas comme Hänsel qui a muré ses sentiments derrière un mur épais de rien-à-foutre. Mais elle ne montre pas sa douleur, sa peur et sa colère. Elle ne montre pas cette culpabilité qui la bouffe pourtant. Parce qu'elle n'était pas là pour son frère ? Elle n'était pas là quand il a eu le plus besoin d'aide. Elle s'est détournée de lui parce qu'il était incapable de répondre à ses questions. Il était incapable d'expliquer les raisons qui l'ont poussés de trahir sa sœur en dévoilant cette pseudo maladie à Gabi. Par colère, par rancœur, elle l'a laissé. Seul. Hagard. En mal. Elle n'est pas mieux que Hänsel. Sinon pire. Mais elle ne le montre pas en se laissant submerger par la haine et la douleur. Elle ne se met pas à taper sur tout ce qui bouge. Ida, c'est l'eau qui dort. C'est ce long fleuve tranquille qui semble inébranlable. Pourtant, alors que son dos percute le mur une énième fois, cette eau devient torrent et la jeune femme se retrouve submergée. Par ses émotions. Par ses doutes. Par ses peurs aussi. « LÂCHE-MOI ! » s'écrie-t-elle, les larmes ruisselantes sur ses joues. Elle n'est pas une victime. Elle ne le sera jamais. Hänsel finit par réaliser son geste et la lâche. Ida dégluti avant de froncer les sourcils sous la colère. Elle souhaite lui dire tellement de chose. Tellement de mots viennent encombrer son esprit, saturant sa bouche. « C'était trop dur, hein ? » elle commence, des trémolos dans la voix qu'elle peine à contenir. « C'était trop dur d'accepter qu'il t'a caché ce secret si longtemps ? » finit-elle par demander, un air de défis dans les yeux. Parce qu'Ida a été à cette place. Celle où on ignore le secret de celui que l'on considère comme son confident. Celui qui, normalement, ne cache aucun secret... Elle se souvient comme elle a été blessée qu'il lui cache son homosexualité. Elle se rappelle comme elle avait eu mal, là, dans son cœur. Un coup bas, une sensation de trahison même. Pourtant, elle avait réussi à aller de l'avant. Ils avaient fini par discuter, bien que la demoiselle avait pris ses jambes à son cou en voyant la scène. Parce que Emmy est ainsi : il ne lâche pas ceux qu'il aime. Il s'y accroche comme à une bouée dans un océan décharné.

Elle avait été choquée d'apprendre la dispute entre les deux amis. Elle avait été affligée qu'il se retrouve ainsi abandonné alors qu'elle l'avait poussé à avouer son secret. C'était ses amis, sa famille, elle avait dit. Ils comprendraient. Pourtant, elle s'était lourdement trompées et Emmerich s'était retrouvé comme un con. Mais une fois encore, son aîné n'est pas à lâcher l'affaire à la première difficulté. Ida imagine bien qu'il a du insister pour se faire comprendre, pour ne pas que sa bande de potes se trouvent aussi trahi qu'elle ne l'a été. Les mots ont du dépasser la pensée et inévitablement. Fatalement. Le coup est tombé. Ida ne sait peut-être pas de quoi elle parle, pourtant elle en sait assez pour voir en la fureur du garçon, la haine d'avoir laissé tomber son pote.

L'homme en face d'elle n'est plus un homme. C'est un tigre en liberté, furibond. Il marche de long en large, fusillant du regard sa proie. Ida ne sourcille pas aux regards noirs du jeune homme. Après tout, il en est là aussi par sa faute. Elle n'a pas tous les tords, comme il ne les a pas tous non plus. Il finit par s'arrêter afin d'exploser son poing sur le mur. Ce même mur où il a violenté Ida quelques minutes auparavant. À croire qu'il a besoin de se punir aussi, comme il donner coup après coup sans relâche. La blondinette sent son cœur battre la chamade sous sa poitrine alors qu'elle conserve son regard obstinément fixé droit devant elle. Le voir ainsi se déchirer, ce serait trop. Elle ne sait pas ce qu'elle espérait en lui rentrant dedans comme elle a fait... Elle sait juste ce qu'elle ne voulait pas : et ça, c'est très certainement ce qu'elle ne veut pas. Hänsel finit par s'arrêter avant de se laisser glisser contre le mur, son poignet ensanglanté sur son genoux, la tête baissée. Il lui faut plusieurs minutes pour que la jeune femme se rende compte qu'il pleure. L’effroi se dessine sur son visage alors qu'elle finit par se laisser glisser au sol à son tour. Hänsel... En pleur ? Impossible ! Et pourtant... Pourtant, il y a bien des larmes. Il y a bien de la douleur. Là où la demoiselle avait fini par s'imaginer un trou béant, un cœur battait pourtant ? « Je ne comprends pas, Hänsel. » Ida parle, la voix posée, basse et fatiguée. Elle parle alors que son regard est perdu dans les brins d'herbes qui volettent au vent. « Je ne te comprends pas. Tu as tout ce dont tu pourrais rêver d'avoir. Et tu t'obstines.... » Comment le dire ? Comment oser émettre ce qu'elle sait depuis des années ? « … Tu t'obstines à tout foutre en l'air. » elle termine, ses pensées voguant vers Gabi. Gabi qu'elle a retrouvé dans un état déplorable. Cassée. Brisée. Une Gabi qui aime Hänsel autant qu'il ne l'aime en retour. Alors pourquoi vouloir se faire autant de mal ? Pourquoi avoir si peu foi en soi ?...
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Re: Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Lun 4 Mai 2020 - 14:33

Hänsel Downey intériorisait énormément tout ce qu’il ne comprenait pas ou trouvait injuste. Quoiqu’il arrivait, il faisait front, trouver une solution de rechange comme se défouler dans la drogue ou l’alcool voir même dans le sexe; A écouter certains, aucune de ses trois solutions pouvaient être un exutoire sain mais rare était le moment où Hänsel écoutait les judicieux conseils qu’on osait lui faire. Au fond, il s’en fichait parce qu’il n’aimait tout simplement pas ces donneurs de leçon qui feraient de s’occuper de leur cul et de balayer devant chez eux une bonne fois pour toute. C’était toujours facile de remuer la merde chez le voisin plutôt que de sentir la sienne rôdant chez soi. Alors forcément, lorsqu’Ida avait osé le mettre au pied du mur, à vouloir lui arracher les vers du nez avec insistance, le jeune homme avait tenté de lui faire comprendre que ce n’était pas le moment. Une petite vanne et il partait, ni vu ni connu, c’était parfaitement son style.
C’était flagrant que la blondinette n’avait pas envie de lâcher l’affaire aussi facilement alors quand elle lui rappelait toutes ces choses dont il ne se sentait pas forcément responsable de prime abord mais qu’il aurait aimé pouvoir éviter. Quand elle commença à lui mettre absolument tout sur le dos sans rien dire, il péta un plomb. Il se sentait coupable de ne pas avoir été là pour son meilleur ami mais il ne se sentait pas responsable des lieux qu’Emmerich fréquentait. Il était certain que c’était à cause de tout ça qu’il se retrouvait dans cet état là. Il était coupable, il se sentait coupable alors il n’avait pas le besoin d’avoir quelqu’un en plus pour lui dire quelque chose qu’il savait déjà.
Au lieu de fuir, il secoua la blondinette pour l’empêcher de parler :
- LÄCHE-MOI !
Il n’entendait rien d’autre que sa propre colère. Il voulait seulement qu’elle se taise et qu’elle le laisse tranquille. Il devenait rouge tant il ne pensait plus à respirer; Seulement voilà, c’était un connard mais il n’avait rien d’un enfoiré qui osait lever la main sur une fille et avant même qu’il serrait le poing, il reporta sa colère sur le mur contre lequel il secouait la jeune adolescente, aussi légère qu’une plume. Il n’avait clairement pas ce qu’il fallait d’attention pour marquer cette particularité puisqu’il largua rage et colère, frustration et angoisse contre ce pauvre mur progressivement marqué par son ADN.
- C’était trop dur, hein?
A croire qu’elle n’avait pas comprit qu’il n’était pas d’humeur à la parlotte.
- C’était trop dur d’accepter qu’il t’a caché ce secret si longtemps?
Pour le coup, il releva la tête. Non, il n’avait rien vu et rien comprit, son meilleur pote souffrait d’un secret dont il n’avait pas eu le cran d’en parler à son meilleur ami. Hänsel l’aurait aidé, d’une manière ou d’une autre, et maintenant qu’il n’en avait probablement plus l’opportunité, il se rendait compte qu’il s’y serait sûrement pas bien pris. Il voulait lui faire rencontrer différentes filles. Cette position était compliqué à assumer. Alors il ne répondit pas, serrant l’autre main encore valide.
Lorsque sa main devenait plus douloureuse physiquement que moralement, Hänsel s’arrêta, se tourna dos au mur et se laissa choir dessus. Sa main était suspendue dans le vide et il pleurait. Pas parce qu’il avait mal, il était tout simplement à bout. Il y avait beaucoup trop de chose qu’il le tourmentait, qui ne le lâchait pas. D’abord Emmerich puis Gabi et puis maintenant le cumule des deux.

- Je ne comprends pas Hänsel.
Il ne sentait pas Ida à côté de lui et pourtant il l’entendait.
- Je ne te comprends pas. Tu as tout ce dont tu pourrais rêver d’avoir. Et tu t’obstines...Tu t’obstines à tout foutre en l’air.
Hänsel pouvait envoyer des éclairs avec son regard noir de colère. Sa main tremblait de maux différents alors il se servit de l’autre main pour s’essuyer le visage.
- T’as pas à essayer de comprendre, lâcha t-il, la voix enrouée. Je ne cherche pas à ce qu’on me comprenne. Personne ne peut comprendre.
Comprendre qu’il ne se faisait pas confiance, qu’il n’était pas capable de savoir s’il était apte à être de confiance envers une fille ou une femme qu’il aimait ou pas. Son père ne lui avait pas donné le meilleur exemple en la matière d’autant plus que ce dernier s’obstinait à récupérer une jeunesse qu’il n’avait pas eu. Avant de rencontre Gabi, il pensait qu’il ne devait pas se poser avant d’avoir écumé la liste féminine d’Hambourg et éventuellement s’amuser jusqu’à Lübeck mais maintenant, il était saisi d’une sensation encore plus malsaine. Cette sensation d’être inférieur à quelqu’un, de ne pas pouvoir lui offrir tout ce qu’elle avait l’habitude d’avoir, d’obtenir sans attendre. Hänsel n’était pas riche, il n’avait jamais été très bon élève, une moyenne qui lui suffisait tout au plus et il avait passé une bonne partie de son année sabbatique à butiner et fumer tout son soûl.
Puis il revenait peu à peu à lui, retrouvant un rythme cardiaque beaucoup moins bruyant en lui permettant de réfléchir. En voyant sa main, d’un autre oeil, il lâcha un râle :
- Putain, je vais être bien pour mon entretien….
Oui parce qu’il avait une opportunité, il avait tellement bien bossé qu’il avait réussi à avoir un entretien auprès d’une grande entreprise, quelque chose de plus prestigieux que les nombreux petits boulots qu’il avait ramassé jusque là : Chez Mercedes.
- T’as tout faux, Ida.
Il décida d’être claire, enfin, pour cette fois.
- Je ne m’obstine pas à tout foutre en l’air, je sais seulement ce que je peux me permettre d’avoir ou non, dans la vie. Et si, en tant que super meilleure amie, tu essaies de me faire la moral par rapport à ma décision concernant elle et moi.
Impossible pour lui de nommer son prénom.
- Oui, j’ai réfléchi et je ne pourrai jamais lui donner ce qu’elle demande. Même si ce n’est pas le cas aujourd’hui parce qu’elle vit au crochet de papounet, et c'est pas la même vie qu'elle aura si elle vit avec moi, c’est pas un pauvre mécano qui pourra lui offrir une vie de princesse comme elle en a l’habitude; Et il est hors de question que je vive à ses crochets.
Il lâcha un rire gras :
- Et on ne peut pas dire que son père me porte dans son coeur.  

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Jeu 9 Juil 2020 - 15:43

Ida ne le comprend pas. Comment le pourrait-elle seulement ? Il est obstiné, fermé et irrémédiablement perdu. Ses actions n'ont aucun sens. Quitter Gabi ? Sérieusement, ce n'était pas l'idée du siècle. Et pour quelles foutues raisons ?!

Le garçon se calme, tout du moins, le laisse-t-il supposer comme il finit par lâcher Ida. Une Ida qui rejoint le garçon à même l'herbe fraîchement tondue du parc de l'hôpital. Une odeur réconfortante vient apaiser l'air tendu autour des deux jeunes gens. Une odeur qui pourtant n'apaise pas la demoiselle qui finit par froncer les sourcils avant d'ouvrir sa bouche et déverser les questions qu'elle se pose au sujet de Hänsel. Elle ne le comprend pas. Il a tout ce dont il pouvait imaginer à portée de main et pourtant... Pourtant, il se refuse à attraper ce bonheur qui n'attend que lui. C'est comme s'il cherchait à se faire du mal ou à se punir pour quelque chose qu'il aurait fait ou pour ce qu'il est. Comme si le bonheur n'était pas pour lui. Lui, un Don Juan invétéré. Lui, un coureur de jupons qui s'est tapé une grande partie de la gente féminine d'Hambourg.

Hänsel la foudroie d'un regard noir et Ida se mord la lèvre inférieure. Le garçon est un tigre en cage. À trop le pousser dans ses retranchements, c'est l'attaque assurée. Il finit par s'essuyer rageusement le visage, où des larmes sillonnent encore son visage. « T’as pas à essayer de comprendre. Je ne cherche pas à ce qu'on me comprenne. Personne ne peut comprendre. » qu'il lâche, s'obstinant à se murer derrière sa barrière. Ida se pince les lèvres avant de lever les yeux au ciel. « À croire que toute la Terre est contre toi, hein ! » souffle Ida, avant de secouer sa tête. « Bon sang Hänsel, tu t'écoutes ? La Terre entière ne tourne pas autour de toi. Tu crois que personne ne peut comprendre, mais c'est sûr qu'à faire l'autruche comme tu fais et garder les gens loin de toi, ça ne va pas s'arranger par miracle. »Ida persiste. Elle regarde au loin, laissant de côté la vision pathétique du Hänsel à ses côtés. « Gabi et toi, vous êtes faits pour être ensemble. »

Ida en est convaincue. Leur histoire est peut-être compliquée, il n'empêche que les deux sont faits pour être ensemble. Oui, Gabi est riche, oui elle a toujours tout obtenu. Le moindre de ses désirs ? Elle l'obtient facilement. Hänsel vient peut-être d'un milieu plus modeste, il n'empêche que la brune n'a de yeux que pour lui. Et de ça, il ferait bien de s'en apercevoir avant qu'il ne soit trop tard.
La respiration de son voisin se fait moins abrupte, plus lente et mesurée. Perplexe, la demoiselle hausse un sourcil face à sa remarque, parlant d'un entretien. Ida ose un regard curieux sur Hänsel. Elle ignorait que le jeune homme cherchait un emploi... Mais avant qu'elle n'ait esquissé l'ombre d'un mouvement, Hänsel reprend et s'explique enfin.

Elle fait la moue lorsqu'il affirme qu'elle a tout faux. Au fond d'elle, Ida est certaine que le garçon se fait des idées fausses, enfin... Elle le laisse parler et l'écoute d'une oreille attentive, sa main droite jouant avec des brins d'herbes.

« Je ne m’obstine pas à tout foutre en l’air, je sais seulement ce que je peux me permettre d’avoir ou non, dans la vie. Et si, en tant que super meilleure amie, tu essaies de me faire la moral par rapport à ma décision concernant elle et moi. »

Si elle essaie ? Oui, un peu. À la base, elle voulait surtout le morigéner par rapport à son comportement qu'il a eu avec Emmerich. La discussion a dévié sur Gabi, mais après tout Ida a tout autant de choses à lui reprocher. Ignore-t-il dans l'état qu'elle l'a retrouvée, à la fête foraine ? Ignore-t-il son mutisme, ses cauchemars qui s'en sont suivis ?

« Oui, j’ai réfléchi et je ne pourrai jamais lui donner ce qu’elle demande. Même si ce n’est pas le cas aujourd’hui parce qu’elle vit au crochet de papounet, et c'est pas la même vie qu'elle aura si elle vit avec moi, c’est pas un pauvre mécano qui pourra lui offrir une vie de princesse comme elle en a l’habitude; Et il est hors de question que je vive à ses crochets. » s'explique-t-il d'une seule traite. Ida lève les yeux au ciel. Il est sérieux, là ?! Comme si Gabi restait avec lui pour son porte-monnaie...

« Et on ne peut pas dire que son père me porte dans son coeur. » termine-t-il, d'un rire sans joie. 

« Oh, il déteste pour ainsi dire toute personne s'approchant un peu trop près de ses enfants chéris. » rétorque la blondinette avant de se taire quelques instants. Monsieur Rosenthal est tout sauf commode. En plus d'être le pire des ingrats, il ne se rend pas compte combien il fait souffrir ses enfants, notamment Gabi qui est en recherche constante d'affection de sa part. « Tu crois que j'ai tord sur toute la ligne, mais c'est toi qui ne comprends pas. Gabi ne veut pas d'un mec comme tu le décris. Elle est grande, mature et responsable. Bref, elle est capable de s'offrir ce qu'elle souhaite. Elle n'est pas avec toi pour ton fric ou tes beaux yeux mais parce qu'elle t'aime. Tout simplement. » Répond la demoiselle à ses explications quelque peu bancales. « Arrête de te chercher des excuses. Tu as juste la trouille qu'elle trouve mieux que toi. » dit Ida, dans l'idée de le faire réagir. [b]« C'est ce qu'il se passera si tu la laisses vraiment partir. »[/color] ajoute-t-elle d'un voix blanche.
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Re: Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Mar 14 Juil 2020 - 16:19
Hänsel avait littéralement vrillé et la jeune fille ne pouvait pas prétendre qu'il ne l'avait pas alerté. En la voyant dans cette chambre d'hopital, non loin de son frère comateux et sachant pertinemment qu'elle n'allait pas le louper, il avait préféré déguerpir et peut-être, revenir plus tard. C'était sans compté sur la détermination et le caractère borné de la blonde. Pourtant, il aurait dû s'en douter puisqu'elle avait tout de même accepté de se faire déflorer uniquement pour pouvoir coucher avec lui. Au début, c'était un jeu et puis, il avait été impressionné par son tempérament. Pour être franc, il ne s'attendait pas à être bien accueillit, il avait joué avec à peu près tout le monde, dont Ida mais il n'avait pas pensé qu'elle allait le suivre en plein dans l'hopital pour lui en mettre plein les dents. Et même s'il ne disait rien ou qu'il ne montrait pas ses émotions, Hänsel vivait une effroyable bataille qu'il voulait élucider lui-même puisque personne ne pouvait le comprendre. Il avait mis un terme à la relation qu'il entretenait avec la meilleure amie de son interlocutrice. Cette fâcheuse manie de prendre en grippe la personne qui agissait ainsi était réellement hilarante pour lui mais c'était avant qu'il avait rejeté brutalement la brune le soir de cette fête foraine. C'était pour le bien de la brunette mais cela, il était le seul à le voir et pour de nombreuses raisons. Hänsel n'avait jamais été amoureux auparavant et c'était difficile pour lui d'agir alors il préférait mettre un terme à tout ça, pour rester dans ses convictions précieuses. Coincé, elle ne l'avait pas lâché.
Personne ne pouvait le comprendre, Ida s'obstinait mais plus tête de mûle que le brun n'existait pas. Le problème était que beaucoup de personne disait le comprendre mais il ne vivait pas la moitié de ce qu'il avait vu jusque là. Il ne vivait pas avec un père dont il voulait s'éloigner le plus possible dans la mesure du possible. Ce dernier n'arrêtait pas de dire qu'il voulait enfin vivre sa vie, puisqu'il avait été très vite coincée dans une vie de famille qu'il ne voulait pas à l'époque ; Hänsel n'était pas quelqu'un qui pouvait assumer tout ça entre la violente souffrance de sa mère et la paresse de son père quant à ses responsabilité.
« A croire que toute la Terre est contre toi, hein ! » Il lâcha un soupire, en secouant la tête. A croire qu'il fallait absolument se faire porter en victime alors qu'il agissait uniquement le plus responsable et pour elle. Il ne pensait qu'à Gabi malgré les apparences. « Bon sang, Hänsel, tu t'écoutes ? La Terre entière ne tourne pas autour de toi. Tu crois que personne ne peut comprendre, mais c'est sûr qu'à faire l'autruche comme tu fais et garder les gens loin de toi, ça ne va pas s'arranger par miracle. » Il lâcha un rire sarcastique : « Gabi et toi, vous êtes fait pour être ensemble. » Cette fois-ci, il tourna la tête vers elle. Les joues creusées d'Ida lui rappelait un étrange souvenir, à qui voulait-elle jouer la comédie ? Cela dit, il gardait cette petite cartouche pour plus tard : « Arrêtes ton char ! » Il prit une profonde respiration, les larmes de rage avaient cessé de couler et son visage avait séché. Il était le condamné, celui qui devait être sur l’échafaud sans jugement. Il avait quitté Gabi et il devait forcément en passer par là, sous la soutien féministe de ses amies. C'était bien là le problème à coucher avec tout les personnes qui pouvaient entourer l'intéressée : Il avait déjà explosé : « Ça ne sert à rien, ce qui fait et fait non ? » Il continua à expliquer ce qu'il était résigné à savoir, en passant par ses convictions mais également par des faits, tel qu'un père supposément absent ou non, suivant les jours de pluie. C'était une véritable girouette, il avait récupérer Gabi dans des états déplorable à cause de cet homme : « Oh il déteste pour ainsi dire toutes personne s'approchant un peu trop près de ses enfants chéris. » Il leva les yeux au ciel. C'était comme une énorme blague qu'on ne lui avait pas encore fait. Et puis les paroles suivantes d'Ida résonnèrent dans son crâne vide. Il arracha l'herbe comme il voulait arracher Gabi de ses mecs qu'elle n'aurait pas besoin de faire trop d'effort pour les avoir. « C'est ce qu'il se passera si tu la laisses vraiment partir. » Ses deux mains se posèrent sur la terre asséchée par le soleil de plomb de ces trois derniers jours, d'anti-saison. « Ecoute, j'en sais rien là, ! J'ai trop de chose à gérer là. » Autrement dit, Hänsel était toujours en pleine bataille. Il voulait garder un peu de mystère et surtout ne pas se confier à Ida, avec qui il vouait une certaine admiration. Il l'avait pourtant poussé à commettre une chose pour qu'elle puisse avoir une place dans son plumard. Hänsel, dans un jeu sadique, lui avait exigé d'elle de ne pas la déflorer lui-même. Et peu de temps après, elle était arrivée, fière de dire qu'elle n'était plus vierge et que le reste n'avait plus d'importance. Il n'avait pas su lui dire non suite à ça, pas même après l'arrivée de Gabi, pas même pour Emmerich, son meilleur ami : « Putain, Ida.. » Il ria : « Si Gabi m'avait largué, tu serais également sur son dos pour lui prouver le contraire. Tu sais exactement ce que j'ai pu faire dans son dos, si ce n'était pas moi qui l'avait fait, elle l'aurait fait, elle m'aurait larguée. Ne me dit pas le contraire. » Il lâcha un rire narquois : « Ça m'a même étonné qu'elle ne m'est même rien dit quand elle a su pour toi et moi. Je suis particulièrement impressionné. Ouais c'est Saskia qui me l'a dit. » lâcha t-il avec un brun d'humour qui sonnait faux. Il prit une profonde respiration : « Je ne suis pas tout blanc hein. Mais y'en a d'autres qui jouent sur deux tableaux ! » Il enchaîna : « Mais t'as pas l'impression que tu as d'autres chats à fouetter que d'te mêler des affaires des autres ? » Son frère lui ressemblait, amaigrit depuis le départ de son père, ce dernier refusait de manger, pas même les paquets de bonbons que son père lui laissait sur son oreiller que le petit homme laissait sur une étagère, en exposition : « T'as mangé quand depuis la dernière fois au juste ? » La brindille qu'il avait à côté de lui pouvait s'envoler à tout moment à la moindre bourrasque et heureusement pour elle, les feuilles des arbres ne bougeaient pas. Il n'aurait pas eu cette illumination s'il n'avait pas réussi à la portée comme une petite plume frêle, malade : « Mon frère est anorexique depuis le départ de mon père. C'est quoi toi ton histoire ? » Il serait tout de même bien de changer la tournure des choses.

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Re: Toi et moi, faut qu'on cause ! [Hänsel]
Mer 23 Sep 2020 - 14:52

Ida soupire. Elle ne comprend pas Hänsel. Elle ne comprend pas sa réaction des plus grotesques. Il quitte la seule personne qui peut le faire grandir un tant soit peu. Il abandonne par lâcheté et il aura beau dire le contraire, se trouver des excuses – les unes plus ridicules que les autres d'ailleurs – Ida n'en démordra pas. Hänsel et Gabi, c'est comme le jour et la nuit ; l'un ne va pas sans l'autre. Quand le brun se sera mis ça dans sa petite caboche, peut-être alors que ça ira mieux. Pour lui. Pour Gabi. Pour leur couple.

Ida lui dément ses propos, convaincue de ses propres paroles. Dans un sens, si elle n'y croit pas elle-même, c'est perdu d'avance... Mais le jeune homme souffle et ricane, son ton de plus en plus sarcastique. Il ne croit pas un mot de ce qu'elle dit. Ou il ne veut pas entendre les biens fondés de ses propos... Allez savoir ! Toujours est-il qu'il la coupe dans sa lancée et se permet d'expliquer une réalité qui fait ouvrir des yeux ronds à la demoiselle. Ce qui est fait est fait ? Il est sérieux ?! Ida se retient de rétorquer pour autant, alors qu'il avoue que de toute façon, le paternel Rosenthal le hait également. Quelle blague ! Il déteste tous ceux qui osent s'aventurer dans le périmètre de sa fille. Enfin, de la gente masculine, bien évidemment. Ida n'a jamais eu aucun souci avec lui, hormis le fait qu'elle le voit comme un idiot à délaisser sa famille de la sorte. Comme Gabi lui avoue tout, forcément que la jeune femme est du côté de son amie. Même si elle n'a qu'une seule version. Finalement, Ida décide de le faire réagir et termine son discours par une touche plus noire. Elle n'ignore pas comme son amie va mettre du temps avant de se relever de cette histoire et de son cœur brisé, mais elle n'ignore pas non plus combien de mecs gravitent autour d'elle. Oui, tôt ou tard, elle trouvera quelqu'un pour remplacer Hänsel.

La demoiselle vrille un œil curieux au jeune homme. Ses mots semblent atteindre leur cible et font mouche. Hänsel finit par lâcher qu'il ne sait pas où il en est en gros. Ida soupire. Ah, les mecs... Sérieux ! Mais alors que son soufflement est encore suspendu à ses lèvres, le jeune homme fini par rire tout en lâchant de nouveaux mots. Mots qui retiennent toute son attention et qui lui tirent une grimace à l'évocation de leur passé commun pas si lointain. Ida ne se souvient que trop bien de la dispute qui avait éclaté entre Gabi et elle, lorsque cette dernière avait appris qu'Hänsel et Ida avaient eu une relation. Une relation qui, surtout, a continué quelques temps après que Gabi ne sorte avec le jeune homme. Ses joues se teintent de rouge et elle baisse son regard vers ses pieds. Oui, elle sait exactement comment est le garçon. Mais au fond d'elle, elle sait aussi qu'il essai de se dégluer de son passé et de qui il était avant Gabi. Parce qu'il y a un avant et un après, quoi qu'il pense ou en dise ! À l'évocation de Saskia, Ida étouffe un hoquet de surprise. Saskia est la tête brûlée du trio mais quand même, elle n'irait pas jusqu'à tout dire à Hänsel ?! La suite qui vient ne plaît pas plus à la jeune femme qui fronce les sourcils d'incompréhension. Sur deux tableaux ? De qui parlait-il ? De Saskia ? De lui ? Il la perdait avec ses phrases sibyllines ! Mais avant même qu'elle ne demande plus d'explications, le brun enchaîne et s'attaque à la demoiselle, lui demandant ouvertement qu'elle s'occupe de ses fesses.

« Mon frère est anorexique depuis le départ de mon père. C'est quoi toi ton histoire ? »

Anorexique. Le mot est une bombe qui explose littéralement dans l'esprit de la blondinette. Elle secoue la tête de droite à gauche, en signe de négation et s'écrie même que c'est faux, qu'elle ne l'est pas, anorexique. Enfin, tout du moins, c'est ce qu'elle aimerait faire mais son corps refuse de bouger, son esprit bien trop ahuri par ce qu'il vient d'entendre. « J'ai pas d'histoire. » finit-elle par murmurer cependant, alors que des tas d'idées et de mots viennent peser contre son esprit effrayé. « Et je... Je mange. » ajoute-t-elle sans grande conviction. Depuis quand a-t-elle engloutie son dernier repas ? Quand était-ce la dernière fois que sa tête ne lui ait pas tournée ? Finalement, Ida se redresse. À peine est-elle droite sur ses jambes qu'elle se ramasse, ses jambes se dérobant sous elle. « Tu... » commence-t-elle, les yeux dans le vague. Cette accusation lui rappelle ce fameux soir où Gabi l'a mise au pied du mur, elle aussi. Ida peut bien être pâle, elle peut bien être tombée en voulant se redresser aussi rapidement, il n'en reste pas moins qu'elle sait pertinemment où elle en est. « Et change pas de sujet ! » rétorque finalement Ida, les yeux affrontant ceux du jeune homme. « Si c'était Gabi qui t'avait largué, crois-moi que j'aurais fait autant ! » Après tout, Ida a décidé de mettre un terme à leur relation – quelle qu'elle soit – avec lui parce que ça crevait les yeux qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Ils le sont toujours, d'ailleurs et Ida compte bien le leur faire remarquer. « Je n'excuse pas ton comportement, surtout pas dans l'état que je l'ai retrouvé, mais je sais que tu l'aimes encore. » Ajoute-t-elle avec vigueur. « Faut vraiment être con pour pas s'en apercevoir ! Et tes excuses à la con n'ont pas lieu d'exister. Tu as juste peur de ne pas lui offrir ce dont elle a besoin. On est au vingt-et-unième siècle, il serait temps que les mecs arrêtent de vouloir être le pilier du monde ! » souffle-t-elle.
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