❝ La haine engendre la vengeance, la vengeance engendre la haine. ❞
Depuis mon arrivée il y a 6 ans à l'université, je peux dire que je suis assez fier de moi. Je m'entends avec tout le monde. C'est vrai, tout le monde me sourit, a un petit mot à me dire quand on se croise, les gens sont vraiment sympas y'a pas à dire. Bon c'est vrai que depuis ma thérapie, je me suis un peu calmé, j'avais du mal à supporter grand monde avant mais je dois dire que faire l'effort est tout de même bénéfique. Ma psy avait raison finalement.
- Isabella... soupirais-je en croisant une professeure dans les longs couloirs de l'université.
Bon... Quand je disais tout le monde... Peut être que j'ai un peu exagéré. C'est sans compter sur Isabella Ulhman. Cette prof... Je ne peux plus la voir. Elle m'a fait beaucoup trop de crasses... Bon moi aussi, mais c'est pas la question. Rien que d'entendre ses talons claqués sur les pierres du vieux couloir de l'université ça m'exaspère. Elle a toujours un mot à redire sur ma façon de travailler, mon modèle d'apprentissage ne lui convenant pas. Pourtant mes élèves en sont contents. Puis si elle croit que réciter son cours de façon monotone, sans aucune passion est une solution, elle est complétement dingue. Je suis sur que tous ses élèves doivent s'endormir pendant ses cours...
Oh... Je viens d'avoir une idée... Je regarde ma montre, je n'ai pas de cours avant 17h ce soir. J'ai donc largement le temps d'aller embêter ma prof préférée. J'inspecte le planning des professeurs que j'avais pris en photo sur mon téléphone. Je réalise alors qu'Isabella a cours et ce avec des premières années. Parfait... Personne ne me reconnaitra, avec ma tête d'enfant on pourrait croire que je suis un étudiant. Alors là Paul, t'es vraiment un génie. Je vais lui prouver par a + b que son cours est ennuyeux à mourir. Des gamineries ? Oui c'est pas complétement faux, mais il faut réagir, dès la rentrée elle a commencé à m'attaquer et je n'ai toujours pas répondu à ses provocations, alors c'est le moment.
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Re: J'en ai pas fini avec toi ! ft. Isabella Ulhman
Lun 16 Sep 2019 - 19:55
J'en ai pas fini avec toi !
« Non, je n’ai pas le temps de gérer vos problèmes d’orthographes Monsieur Wasgehtsiedasan. Vous êtes censé avoir déjà fait un an en licence de classe de littérature, je ne peux pas être la première à vous le dire. »
L’étudiant bégaye, ne trouve pas ses mots. Isabella n’est pas tendre, en même temps, elle ne l’est jamais. Elle estime que si ses élèves ont décidé de poser leurs pieds dans cette salle de classe, c’est qu’ils étaient prêts à s’améliorer. Or, c’est au moins la deuxième fois qu’elle lui fait la remarque sur ces fautes insupportables qui ponctuent ses copies.
« Si vous n’y arrivez pas et bien allez à l’administration. J’appuierai votre demande de changement de spécialité. Bonne journée. »
Elle se redresse, rassemble ses dossiers et lance un dernier regard insistant au pauvre homme qui se voit obligé de quitter la salle. Elle soupire quand la porte se referme derrière lui. Bon Dieu, plus les années passées plus elle perdait la patience. Elle attrape ses dossiers sous son bras ainsi que son sac à main et profite d’un rapide passage en salle des profs pour boire un café. Elle ne parle pas à ses collègues, elle jette un œil aux dernières copies qu’elle a corrigé, mordille l’intérieur de sa joue en se demandant si elle va leur rendre aujourd’hui. Puis, son gobelet plastique jeté à la poubelle, elle se presse dans ses talons hauts et dans son tailleur blanc de se rendre jusqu’à la prochaine salle de classe. Elle en profite pour sortir son téléphone et appeler sa fille, elle veut être sûre que quand elle rentrera la petite aura commencer ses devoirs pour qu’elles puissent sortir acheter un nouveau sac à dos. Isabella ne pensait pas un jour devenir Maman, mais depuis qu’elle a 2 grands enfants et une petite fille de 10 ans, elle a redécouvert quelques choses qu’elle craignaient et détestaient. Isabella n’a pas le temps de se pencher sur sa manière d’enseigner comme elle n’a pas le temps de se pencher sur l’éducation qu’elle offre à sa dernière fille. Elle n’a plus le temps, tout ce qu’elle veut finir c’est publier ses derniers livres de recherches et sortir boire un verre pour finir la soirée avec des inconnus. A 50 ans, elle a l’impression de ne pas avoir assez vécu… Et elle n’hésite pas à le faire comprendre à ses proches, même si elle peut parfois être dure.
Enfin, la salle de classe. Elle pose ses dossiers sur le bureau alors que la voix de sa plus petite fille résonne au bout du fil. Quelques minutes et c’est réglé. Elle finit sa conversation par un « A ce soir ma puce » pressé quand les premiers élèves commencent à rentrer dans la classe.
Isabella est une des seules professeures de l’université qui n’accepte pas un retard sans une explication claire et ses étudiants le savent très bien. Il y a parfois un retardataire malchanceux mais souvent, il ne se risque même pas de rentrer dans la salle de classe. Elle ne prête pas attention à ceux qui entrent, ses yeux rivés sur ses cours tapés en surlignant les derniers points importants de son cour.
Puis, quand l’heure affiche « 15h », elle avance vers la porte, la ferme et attrape une craie sur son bureau pour écrire sur le grand tableau noir le nom de l’œuvre à lire pour aujourd’hui. « Qui peut me parler rapidement du personnage de Don Juan ? » Demande t’elle en se retournant, les yeux rivés sur les quelques élèves de licences qu’elle connait déjà. Ceux qui osent s’inscrire à ce cour sont des habitués et ce serait mentir que de dire qu’elle ne développe pas une certaine affection pour ces élèves courageux et doués qui réussissent même dans cette salle de classe. Ils sont une dizaine mais elle ne prête pas vraiment attention à qui est présent. Ce qui compte, c’est ceux qui veulent participer. Tiens, d’ailleurs, il y a une habituée qui lève la main pour répondre à la question. Isabella lui fait alors signe de prendre la parole alors qu’elle la fixe de ses yeux noirs, à l’affût pour la moindre erreur.
Re: J'en ai pas fini avec toi ! ft. Isabella Ulhman
Mer 18 Sep 2019 - 21:46
J'en ai pas fini avec toi !
❝ La haine engendre la vengeance, la vengeance engendre la haine. ❞
Il me reste un peu de temps avant que le cours d'Isabella commence. Juste assez pour changer ma tenue. Par chance, j'ai toujours un sac de sport dans mon vestiaire. Je l'ai toujours, au cas où j'ai un moment de libre pour aller courir. Alors je troque ma tenue habituelle par un bas de jogging et un t-shirt floqué Avengers. Tenue que n'importe quel étudiant pourrait revêtir, plus qu'un trois pièces en tout cas. Je saisis également le bonnet que j'ai gardé au fond de mon casier depuis l'hiver dernier. Je crois bien ne l'avoir jamais porté d'ailleurs. Je file aux toilettes m'inspecter devant le miroir et constater que l'illusion est parfaite. Même Isabella aura du mal à me reconnaitre j'en suis sur.
Je récupère un bloc-notes et un stylo et regarde ma montre. 14h45. Vite ! Il faut vraiment que je me grouille. Je regarde une dernière fois dans le casier du vestiaire pour être sur de n'avoir rien oublié quand je remarque un paquet de bonbons ouvert. Cool je vais pouvoir au moins occuper ma bouche pendant le cours. En regardant de plus près le paquet, je m'aperçois qu'il ne s'agit pas d'un paquet que j'ai acheté mais d'un paquet qu'un de mes élèves m'avait offert. Ah oui... Je me souviens maintenant, ce sale gosse avait essayé de gentiment me piéger avec ses bonbons trafiqués. En effet, il avait remplacé, grâce à un principe astucieux et l'utilisation d'une seringue sans doute, le chocolat fondant au milieu par du colorant alimentaire noir sans aucun gout. L'effet de ce bonbon faisait qu'une fois croqué dedans, le colorant se déposait sur les dents et faisait avoir le sourire aussi noir que du charbon. Le pire dans tout ça c'est qu'on ne s'en rend pas compte puisqu'aucun gout étrange ne vient nous mettre la puce à l'oreille. Ce serait tellement drôle si Isabella pouvait manger un de ces bonbons. J'en ris déjà d'avance et en saisis une poignet que je mets dans ma poche.
Je referme mon casier, et cache mes cheveux beaucoup trop reconnaissables sous mon bonnet pour enfin me mettre à courir à travers les couloirs de la fac. Je sais pertinemment qu'elle refuse de faire rentrer certains de ses élèves s'ils arrivent en retard, et puis arriver en retard ferait que je serai démasqué immédiatement. J'arrive finalement tout près de la salle de classe avant de ralentir le rythme pour ne pas arriver trop pressé. Il y a déjà quelques élèves dans la salle et Isabella est au téléphone. Parfait, je vais pouvoir rentrer en toute discrétion. Je passe près de son bureau en étant sur qu'elle ne me remarque pas et dépose discrètement quelques uns de mes bonbons trafiqués sur son bureau. En espérant qu'elle ne les jette pas. Puis je me glisse finalement au fond de la classe entre deux autres élèves déjà près à prendre des notes. Bah dis donc... Ils sont chauds bouillants pour se farcir 1 heure et demi de cours soporifique.
-Hey ! Je t'ai jamais vu à ce cours. dis une des élèves près de moi un peu trop fort à mon gout. Je regarde en direction d'Isabella, elle n'a pas entendu... Elle est plongée dans sa conversation téléphonique. Tant mieux.
-Tu as raison. C'est la première fois que je viens à ce cours, je vais essayer de suivre. En espérant que la prof soit pas trop exigeante. lui murmurais-je.
-Ah d'accord. Bah concernant la prof, tu verras par toi même, en tout cas tu ferais mieux de te taire car elle n'aime pas les éléments perturbateurs. me rétorquait-elle.
J'hoche la tête à l'élève près de moi. Visiblement je ne fais pas tâche dans le décor et heureusement. Finalement, la grande horloge au mur indique 15 heures. Isabella marche alors vers la porte pour la fermer. Ça y est plus personne n'entre ni ne sort de ce cours. C'est maintenant qu'on va pouvoir s'amuser un peu. Isabella saisit une craie et commence son oratoire, posant tout d'abord une question sur un certain Don Juan. Une élève lève la main, bien déterminée. Il y en a toujours des comme ça. Ils savent tout sur le bout des doigts, y'a vraiment des gamins géniaux.
- C'est un homme qu'on pourrait qualifier de coureur de jupons. Il enchaine les conquêtes féminines, d'ailleurs le plus souvent il s'agit de très belles femmes. dit-elle avec beaucoup d'entrain.
J'hoche la tête de nouveau en la regardant, c'est tout à fait vrai. Maintenant, est-ce la réponse qu'attendait Isabella ? Ça se trouve je vais découvrir encore un autre envers du décor. Peut-être qu'Isabella martyrise ses élèves... Non quand même pas je vais beaucoup trop loin... Autant c'est accepté qu'elle déteste un autre professeur, on ne peut pas s'entendre avec tout le monde... Mais de là à faire du mal à ses élèves tout de même. Je décide pour ce début de cours d'observer. Les élèves lèvent la main tour à tour à chaque question qu'elle pose, ils grattent, elle les interroge et ils grattent encore. Ça y est je m'ennuie. Suivre un cours ne m'avait pas manqué. Mais comment font les élèves sans blague ?
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Re: J'en ai pas fini avec toi ! ft. Isabella Ulhman
Mer 9 Oct 2019 - 17:24
J'en ai pas fini avec toi !
Quand Isabella enseigne, il faut faire attention aux mots qu’on emploie. La pauvre fille qui a trouvé le courage de lever la main aurait peut-être dû se taire et c’est ce qu’elle comprend petit à petit alors qu’Isabella soupire et replace ses cheveux derrière son oreille.
« Vous êtes sûre Madame Irving ? »
Question piège, bien sûr. Ce genre de question que les élèves fuient comme la peste… Ils se retrouvent face au choix difficile qui leur demande de soit affirmer leurs discours soit de le réfuter. Isabella sait bien que ce n’est pas agréable et c’est d’ailleurs pour ça qu’elle les place dans cette situation dès qu’elle en a l’occasion. Elle veut que ses élèves ne participent que si ils sont sûrs de ce qu’ils avancent. Se tromper fait parti du jeu. La brunette n’est pas trop déstabilisée, elle sait comme la classe fonctionne. Elle hoche donc la tête pour faire comprendre à Isabella qu’elle maintient ce qu’elle vient de dire.
« Et bien, vous pouvez relire vos classiques. » Tranche Isabella d’un air presque méprisant alors qu’elle détourne son attention du groupe devant pour se replacer devant le tableau.
« Don Juan est en effet un homme, un noble, coureur de jupons. Mais il s’en fiche du physique de ses partenaires. Vous devriez le savoir bon sens ! Qu’est ce qu’on vous apprend au lycée ? »
Elle ne regarde même plus l’élève victime de ses remarques, déjà plongée dans les notes de son cour pour ne pas se perdre. Elle est déjà fatiguée de sa journée Isabella et elle a hâte de se libérer et de fuir cette salle de classe.
Elle s’assoie donc derrière son bureau dans un geste presque négligé, laissant peser le silence lourd que vient de poser ses dernières déclarations. Ils sont encore jeunes et Isabella pense vraiment leur rendre service en étant dure avec eux. Elle se sert un café grâce à sa thermos qu’elle laisse toujours dans sa salle avant de parler de nouveau :
« Est-ce que quelqu’un peut me dire ce qui intéresse Don Juan chez ses conquêtes ? Je vous préviens, je ne suis pas très patiente aujourd’hui. Si vous répondez mal, je vous dicterais le cour et on ne fera pas de pause. »
Les élèves se tortillent sur leurs chaises. Enfin, un peu de challenge. Isabella essaye de cacher la lueur de malice qui l’habite alors qu’elle prend une grande gorgée de son café noir, regardant certains élèves peser le pour et le contre alors que les plus courageux ont déjà levés la main pour essayer de sauver l’avenir de cette petite classe de 20 élèves.
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