Introducing me - Aline Morel

- Ouais, je sais c'est con mais t'inquiète, on se verra une autre fois. » Depuis qu'Hänsel et Gabi avait couché ensemble et s'étaient fait surprendre par le paternel de cette dernière, le jeune couple était contraint d'espacer leur rendez-vous à cause de son père. Cet avocat, à l'affût du moindre billet qu'il pouvait gagner en plus de sa grande fortune actuelle, s'était rendu compte qu'il avait une fille et qu'elle grandissait. Il poussa un soupire quand il raccrocha. Il ne s'inquiétait pas, ce n'était que partie de remise mais en attendant, il n'avait rien à faire de bien intéressant aujourd'hui. Il avait d'autres projets qui venaient d'être avorté d'un simple coup de fil. Frustré, il commençait à se rendre compte aussi ce qu'était la vie d'un couple mais il balayait cette idée d'u revers de la main, sur de la cendre qui venait de choir de sa cigarette.

Il fallait prendre les choses d'une manière simple. Il enfila ses godasses et sa veste en jeans. Il se regarda dans un miroir et quitta son appartement dans le but d'aller se balader.

Ce n'était qu'une idée.
Mais en traversant les rues d'Hambourg, il prit l'initiative d'aller s'installer dans un café, n'importe lequel tant qu'il servait du bon café et de quoi manger un petit quelque chose, comme une petit pâtisserie. « Bonjour, je vous sers quelque chose ? » Amusé de voir cette jolie serveuse venir jusqu'à lui alors qu'il s'apprêtait à se rendre au bar, il en profita : « Un café long, s'il vous plait et... ce que vous voulez mais à la noisette pour grignoter. - Très bien. » C'était agréable, Hänsel aimait tellement être l'objet des convoitises, pas seulement parce qu'il voulait se taper tout le monde, non.. Downey avait envie de profiter de la vie, goûter tout ce qu'il pouvait voir dans la vie et surtout, ne pas finir comme son père. Il avait tout le temps pour se poser et fonder une famille qu'il ne quitterait pas comme son paternel, lâche.

D'une manière simple, le garçon sondait l'environnement et les consommateurs de ce café. Il n'était pas trop mal tombé, il voyait de jolies petites étudiantes, des femmes en quêtes de nouveaux dossiers de ce qu'il pouvait voir sur leurs écrans d'ordinateur et puis il y avait aussi cette jeune fille. Blonde, elle semblait pensive et préoccupée.

Lorsqu'il récupéra sa commande, un café long avec un muffin aux noisettes avec l'addition, il signala qu'il voulait régler immédiatement et lui donna deux billets. Flatté, il lui laissa la monnaie en pourboire et, avec son café bouillant dans une grande tasse blanche et son muffin dans une petite assiette à dessert, il s'approcha de  la blondinette. « Bonjour, je peux m'asseoir ? » demanda t-il en pointant du menton, son seul élément libre pour agir, vers la chaise qui faisait face aux banquettes, sur laquelle, elle était assise. Il attendit, patiemment qu'elle réponde, lui adressant son plus charmant sourire. Il n'était pas un beau-parleur, il jouait plutôt de son côté tête-d'ange mais pour le reste, il était un gros bourru, il parlait de manière cru parfois et ça n'enchantait pas vraiment la personne qui était visée. Cela dit, il n'avait encore jamais mal parlé à une femme au point d'aller à l'affrontement. Sa mère l'avait bien élevé à ce niveau-là. Il rendait toujours service à ces dernières, d'une manière ou d'une autre.

Hansël n'était pas vraiment d'humeur. Son meilleur pote était dans le coma et il n'avait l'air de vouloir se réveiller et sa.. oh mon dieu, c'était dur même après un peu plus d'un an de relation, c'était toujours dur, sa petite amie venait d'annuler son rendez-vous. Entrant dans un café histoire de ne pas rendre cette sortie inutile, il décida de s'offrir un petit moment de détente. Ses heures de travail le fatiguait, il se montrait beaucoup plus ponctuel et les dossiers administratifs pour son inscription à l'école d'Ambulancier le rendaient dingue. C'était suffisant pour justifier cette nouvelle dépense, qui ne concernait ni herbes, ni tube à cancer.

Analysant la pièce du regard, il fut rapidement attirée par une jeune femme assise seule sur une banquette, où une chaise libre lui faisait face. Blonde, une innocence plutôt agréable à regarder, il décida d'aller l'aborder en emportant son plateau comprenant son café et sa pâtisserie.

Il lui laissa le choix. S'il pouvait s'asseoir ou non en face d'elle ce qui impliquait forcément à commencer la conversation et apprendre à se connaître : « Euh... Oui, allez y. »

Plaquant son sourire de charmeur, il posa son plateau sur la table jouxtant celle où il s'appuya. Il ne vivait pas dans le quartier mais il connaissait les rues par cœur pour y avoir grandit et gambadait avec sa bande : « Je n'ai pas trop l'habitude de faire un truc pareil mais je t'ai vu de ma chaise et... » Menteur, mais il joua bien la comédie en feignant une gêne évidente et souffla : « Bref, je t'ai jamais vu dans le coin, tu viens d'arriver ? »

En frolant sa lèvre inférieur avec son pouce, ses yeux légèrement rieur, il lui lança un regard tendre : « Ça n'te dérange pas.. enfin si.. On faisait connaissance ? »

Hänsel scrutait la jeune fille de ses orbes bleus océans, il s'était muni de cette assurance innocente, juste adéquate à la situation. Ce n'était pas compliqué, c'était son allure de tous les jours, il était particulièrement à l'aise. De plus, il traînait dans le coin depuis tellement d'année qu'il n'avait pas l'impression que les murs bougeaient aussi souvent que la presse le prétendait. « Hum.. Oui, je suis arrivée il y a quelques semaines. » Il prit son café pour en boire une lampée brûlante, c'était comme ça qu'il le préférait. Froid voir tiède ternissait l'arôme qu'il appréciait dans ses heures heureuses ;

Il n'en voulait pas à la jeune fille de rester prudente. Cela aurait été plutôt inattendu qu'elle se confesse et puis, ça aurait très vite ennuyé le jeune homme. Après, c'était un peu controversé, Hänsel s'ennuyait vite et passait à autre chose à une vitesse de l'éclair. Cela dit, Blondie l'intriguait alors il lui proposa de faire plus ample connaissance. « Si tu veux ? » Là encore la jeune fille ne le surprenait pas. C'était même un peu barbant. C'était un peu trop d'un coup, aucune surprise.

Reprenant une gorgée, timide. Il n'était pas question de se causer un cancer de la gorge pour s'être laminé les parois de l’œsophage par ennuie : « Bien sûr que je le veux, sinon je ne te le proposerais pas. » lâcha t-il, masquant le ton agacé qu'il aurait arboré s'il se fichait bien de son interlocutrice, sauf que ce n'était pas le cas.

- On commence gentiment. Salut, je m'appelle Hänsel. » Il lui tendit la main pour officialiser les présentations et la pousser à en faire de même.

Elle semblait complètement déstabilisée, comme si elle n'avait pas l'habitude qu'on cherchait en elle à taper la discussion. En la regardant du premier regard, Hänsel avait beaucoup de mal à la cerner qui était réellement sur la réserve depuis le début où elle avait levé les yeux au ciel vers lui. Alors il était plus simple de commencer par le début et donc de se présenter, sans aucune fausse modestie. Hänsel commença pour lancer la marche, il aimait tenir le crachoir mais c'était toujours intéressant de se laisser surprendre.

« Aline. » Aline, c'était encore plus amusant.

Il prit une profonde respiration, non seulement pour se dire que finalement, il y avait toujours une petite chance mais aussi parce qu'il pouvait enfin se détendre. Ce prénom n'était pas d'ici, pas d'Allemagne en fait, ça avait une sorte de consonance française et ce qu'elle lui annonça, confirma sa pensée.

« Tu m'excuseras pour mon accent, je suis française. »

Tandis qu'elle buvait, Hänsel répondit :
« Aucun problème. » affirma t-il sincèrement.

« Tu parles très bien allemand. » ajouta t-il en prenant une bonne pause pour boire à son tour dans sa tasse. Il fallait dire qu'il n'aimait pas du tout le café froid alors autant éviter de faire des grimaces et d'effrayer cette étrangère : « Et tu fais quoi dans la vie ? » lança t-il. Après il n'avait rien d'un gros lourd, si Aline n'était pas intéressé pour faire une nouvelle rencontre, il n'allait pas perdre son temps.

Hänsel regardait la blondinette avec sa désinvolture légendaire. Il se fichait pas mal de ce qui pouvait bien lui arriver tout de suite, du moment qu'il prenait son pied. Et de bien de différentes manières possible. Il prit une profonde respiration, le doute de n'avoir pas trouvé sa bonne place dans l'immédiat, il se rasséréna lorsqu'elle se délia la langue. Je suis polyglotte Il leva un sourcil. Avait-elle la moindre petite idée de ce qu'il pouvait bien penser lorsqu'elle déclara cette particularité.

Dans le fond, il ne voulait pas non plus la blesser en lui disant bien qu'il se fichait de savoir ce détail. Il n'était pas du genre à aller creuser la croûte pour trouver le pâté à la première rencontre. Cela étant dit, Aline semblait commencer à réellement se détendre concernant son intrusion surprise. Youtubeuse Il n'avait jamais entendu parler de ce genre de boulot. Il se demanda si le fait de faire des tutoriels sur « comment faire un bon joint avec pas grand chose » marcherait sur le net.

Il sourit innocemment, quand elle précisa qu'effectivement c'était un métier. En ce qui le concernait, il n'était pas à la recherche d'une grande carrière alors il n'allait pas la juger sur ce qui était ou non un métier. Tant qu'elle kiffait ce qu'elle faisait de sa vie, c'était bien le principale plutôt que de faire la gueule et d'attendre que les bonnes choses lui tombent tout cuit dans le bec.

- Pour le moment, j'suis aide-mécano.

Il croqua dans sa pâtisserie, et il haussa les épaules : « Un jour on m'a dit que j'avais de bonnes qualités sociales mais j'en doute. » Il avala et continua sur sa lancée : « Un pote m'a proposé une formation pour devenir ambulancier. Alors je vais tenter. »

Pour faire passer la pâtisserie, il but son café et reporta son intention sur la blonde : « Si tu parles plusieurs langues, tu dois toucher un maximum de personne sur tes vidéos, internationalement parlant. Tu parles sur quoi exactement ? »