Autumn shows us how beautiful it is to let things go * Phoebe

L’automne étant arrivé, les températures avaient considérablement chuté sur Hambourg, au point que Cornelia pour sortir ce jour-là s'emmitoufle dans un manteau, une paire de gants, un bonnet et une écharpe. Hors de question pour elle de tomber malade alors que la saison des grands prix de patinage vient tout juste de recommencer. Hors de question de ne pas pouvoir s’entraîner, ou de devoir déclarer forfait. Ses rêves de médailles ne peuvent pas être satisfaits en prenant de tels risques. Elle n’a pas passé des mois à s'entraîner et particulièrement ces dernières semaines pour rester sur le banc de touche, à regarder ses adversaires se disputer une médaille pour laquelle elle serait hors jeu.

Enchaînant les heures et les heures de pratique ces derniers temps, ces occasions de sortir étaient rares, alors qu’elle menait un rythme d’enfer. Réveil matinal pour aller courir, entraînement à la patinoire avec son coach, retour à la maison, une bonne douche chaude pour détendre ses muscles puis panser ses petits petons et aller se coucher avant de recommencer le lendemain, telle était la vie qu’elle menait en période de concours, le stress à son plus haut niveau. Et pourtant, aujourd’hui, après son entraînement, elle avait prévu de ressortir afin de faire un tour dans le parc Grünes, du côté de Bergedorf, où elle avait prévu de retrouver Phoebe, fraîchement débarquée en ville et avec laquelle elle échangeait depuis des mois - des années, à vrai dire - sur un forum de discussion lié au patinage.

En arrivant dans le parc, Cornelia promène son regard sur chaque promeneur qu’elle croise, sur chaque banc, à la recherche du visage encadré de boucles blondes de l’Irlandaise, qu’elle finit par apercevoir sur un banc, l’attendant. La rejoignant rapidement alors, Cornelia lui adresse un sourire désolé.

”- Salut ! Tu m’attends depuis longtemps ?” s’inquiète-t-elle. ”Je suis désolé, j’ai finis l’entraînement un peu plus tard que prévu, ça m’a retardé. Tu vas bien ?”


@Phoebe Hamilton

Phoebe avait passé une journée normale. Plus ou moins. En fait elle avait rencontré le papa de la petite Lily (seul prénom qu'elle avait retenu depuis son début dans cette crèche). Drôle de se dire qu'un bébé de six mois avait le même prénom que sa sœur qui avait quelques mois de plus quand même. Bon. Elle avait même quelques années de plus. Mais peu importe. Elle avait rencontré ce père qui semblait assez peu s'occuper de lui. Plus de son enfant en tout cas. Il avait des cernes, sa chemise était légèrement sortie de son pantalon de costume. La maman avait dit à Phoebe qu'il était pdg. Bon. Un pdg fatigué c'est un peu embêtant. Mais peu importe, elle ne devait rien laisser paraître. Alors elle avait prit les informations et avait prit la petite Lily pour la poser sur un tapis de jeu. Le matin avait été calme, le midi un peu moins et l'après midi un peu moins aussi.

Enfin, elle était contente de pouvoir voir son amie. Que dis-je ? Sa meilleure amie. Elle l'avait rencontré sur un forum de patinage. Phoebe n'en avait jamais fait, mais elle était un peu envieuse des patineurs en général. Sauf de leurs pieds qui doivent être peu endommagés. Cornelia lui en avait parlé, d'ailleurs. Cornelia que la blonde attendait patiemment sur un banc dans un parc qu'elle commençait à connaître un peu. Puis, quand elle la vie, elle sourie. Se levant alors qu'elle lui parlait, la blonde prit la brune dans ses bras pendant environ trois secondes avant de se reculer et de lui dire : "Ca va ! J'ai attendu un peu, mon nez doit te le montrer, mais ce n'est pas grave t'inquiète pas.". Son nez, en effet, était rouge. Elle le savait puisque, quelques minutes auparavant, elle l'avait regardé dans son téléphone. "Tu sais bien que je ne peux rien te reprocher.". Si tout ne passait pas avec tout le monde, le retard de Cornelia n'était jamais un problème. Surtout que, pour le coup, elle n'était pas en retard de deux heures. "Ca s'est bien passé ?".


@Cornelia Hardt

Cornelia n’aime pas être en retard. A vrai dire, aucun Allemand n’aime vraiment ça, la politesse étant plutôt de mise dans le pays. Toutefois ce n’était pas vraiment de sa faute non plus, elle ne pouvait pas dire non à son entraîneur quand il lui faisait faire encore un essaie, encore un exercice et ce même si elle avait des choses de prévues. Le patinage était une discipline sportive comme une autre et demandait à ce titre un entraînement rigoureux mais aussi une certaine dévotion. Il fallait que la jeune femme suive les directives de son coach sportif. S’il exigeait un peu plus de travail, il fallait que la demoiselle s’y plie. Habituellement, ses amis et ses proches s’en accommodent plutôt bien. Elle n’a alors plus qu’à espérer qu’il en soit de même pour Phoebe, qui doit cependant comprendre les enjeux de son entraînement, étant elle-même fan de patinage artistique. Elles se sont même rencontrées en échangeant à ce sujet, à l’époque.

”- Désolé !” s’excuse la jeune femme comme son amie avoue avoir effectivement attendu, comme le prouve son petit nez rougit pas le froid.

Cornelia est désolée. Il est vrai que les températures sont un peu fraîches. Elles auraient peut-être dû se donner rendez-vous dans un café, qui aurait permis que Phoebe ne l’attende pas dans le froid comme cela avait été le cas. La prochaine fois, elle y penserait. Cornelia se le promet et ce même si son amie ne semble pas lui en tenir rigueur malgré tout, comme elle avait supposé que ce serait le cas.

”- Si on veut. Le coach m'a tout fait reprendre du début plusieurs fois, je crois que le début de la saison des grands prix le stresse particulièrement et, pour tout te dire, moi aussi. Forcément, on a conscience des enjeux que cela représente, alors… On doit travailler à fond, on ne peut rien laisser au hasard et surtout on ne peut pas juste compter sur la chance. Forcément, ça demande beaucoup d’investissement et de sacrifices, aussi.”

Phoebe sait très bien ce qu’il en est au niveau du retard chez les allemands. Mais la blonde n’était pas dérangée par cela temps qu’il y avait une bonne raison derrière et aucune mauvaise, telle qu’une agression, un vol de sac ou tout autre chose qui peut retarder une personne. Alors non, Phoebe n’en veut pas à Cornelia qui semble pourtant si…coupable ? Elle n’y est pour rien. Comme dit, il faut travailler encore et encore pour atteindre l’excellence. Bien que la blonde fût toujours subjuguée par le talent de sa meilleure amie quand elle la voyait sur la glace. Elle était même envieuse mais peu importe, elle la soutenait quoi qu’il arrive. Elle savait que la moindre chute pouvait coûter des points, que le moindre saut loupé pouvait coûter également des points. Mais toujours, toujours, Phoebe était là pour la réconforter alors que le coach la sermonnait ou la réconfortait aussi. C’est un jeu dur le Quid…c’est un sport difficile le patinage artistique.

« Alors, ma petite patineuse préférée, je te propose de te changer les idées. Que veux-tu faire ? Je t’écoute. On fera tout ce que tu veux ! Tout ! ». Elle était comme ça, Phoebe, toujours à faire passer les autres avant elle. Elle n’aimait pas non plus particulièrement parler de ses problèmes. Quoi que l’histoire à la crèche ne fût pas un problème en soit. La jolie blonde pouvait s’inquiéter pour beaucoup de choses et, oui, pour pas mal de personnes. Qu’elle les connaisse ou non. Inquiétude ne va pas avec son travail. Si elle s’inquiétait pour tous les bébés qui régurgitaient ou qui vomissaient. Si elle s’inquiétait pour tous les bébés qui avaient un peu de fièvre…elle n’était pas sortie de l’auberge, comme on dit. Dans tous les cas, elle voulait simplement que les enfants dont elle s’occupe soient bien traitées. Si elle avait appris quelque chose avant de devenir auxiliaire de crèche, c’était de reconnaître un enfant maltraité ou dans une famille un peu trop bancale. Malheureusement elle ne pouvait pas toujours faire grand-chose. A moins que le bébé en question ait des bleus, par exemple.

La saison des grands prix est toujours une période des plus stressantes et ce pour n'importe quel patineur professionnel, comme pour leurs entraîneurs. Le début de la saison des compétitions, c'est l'achèvement de ce pour quoi ils travaillent tout au long de l'année. C'est une période sous tensions au cours de laquelle il faut donner le meilleur de soi même tout en faisant attention de ne pas trop en faire pour ne pas se blesser, le tout en continuant naturellement d'enchaîner les entraînements et une alimentation stricte. De quoi faire vriller plus d'une personne, ce qui vaut à ceux qui parviennent jusqu'au bout de ce parcourt de titan le titre de champions. C'est pour cela que Cornelia se bat, visant d'ores et déjà les jeux Olympiques 2026. Il n'y a rien qu'elle laisse au hasard pour atteindre son rêve, mais ça demande quelques sacrifices qui mettent parfois les nerfs à rude épreuve malgré tout. Elle a beau savoir que son entraîneur fait tout ça pour elle, dans son intérêt, il n'empêche que parfois, certains jours, c'est plus difficile que d'autres.

Elle adresse un sourire à son amie qui ne la juge pas le moins du monde vis à vis de son retard, comme de ses semis plaintes. Il faut dire que Phoebe, si elle n'est pas patineuse comme Cornelia, n'en est pas moins une fan qui se doute bien de tout ce que cela implique que d'être au top niveau. Dans quelques temps, elle sera probablement devant son poste de télévision ou dans les gradins de certaines patinoires, d'ailleurs, pour profiter des compétitions et se laisser éblouir par les performances proposées. C'est comme ça qu'elles se sont connues toutes les deux, en parlant patinage sur le net.

"- J'aurai bien choisis d'aller se faire un burger mais le coach m'explose si je fais n'importe quoi avec mes macros en ce moment et je crois bien que Justin m'étripe lui aussi."

Justin, la voix de la raison. Le type capable de sortir en boite et ne pas prendre la moindre goutte d'alcool. Le type qui sait très bien respecter son corps et dont l'alimentation - le dégoût des sodas, plus précisément - en rendrait plus d'un jaloux, alors même que la brunette pour sa part est une grande adepte de coca, un petit plaisir coupable qu'elle évite au maximum en ce moment, consciente des méfaits de cette boisson sur son corps en temps de compétition, même si elle a tendance à brûler tout ça assez vite.

"- Mais on peut peut-être se faire un dîner dans un restaurant sain. Le Green temple peut-être. Ou alors, on peut se faire un cinéma." dit-elle, pensive.

Bien sûr que Cornelia ne pouvait pas faire n'importe quoi. Ca embêtait un peu Phoebe. Parce que bien qu'elle ne soit pas une adepte de fast food (faux, en fait elle adore ça), elle ne voulait pas que la jeune femme se prive. Mais bon, le restaurant sain était pas mal aussi. Alors la blonde accepta avec plaisir. "Vas pour le Green temple. Et un ciné après ? Si tu as envie des deux.". A savoir que si elles allaient aussi cinéma, la plus vieille des deux prendrait sans doute de quoi grignoter, mais pas son amie. Alors elle décida de d'abord aller manger. C'est mieux, non ? C'est mieux. Alors les deux jeunes femmes, bras dessus, bras dessous, allèrent en direction du fameux restaurant. Phoebe demanda une place prêt d'une fenêtre mais assez éloignée de la porte, assez éloignée pour être tranquille et elles furent placer comme si elles étaient des VIP. Bon, c'était peut-être exagéré, mais la blonde aimait se dire ça. Après tout c'était bien de se prendre pour une VIP de temps en temps. Même si on est loin d'être connu. C'est beau de rêver, après tout.

"Bon, parlons d'autre chose. Tu connais pas la dernière : un bébé s'est échappé de la crèche et a été retrouvé en couche en bas de chez lui. Alors un : c'est loin et deux : on laisse les portes fermées à clés. Je crois que la mère ou le père l'a juste...abandonné. Ou pire oublié. C'est horrible. En tout cas il a été placé je ne sais où, mais pas dans une famille d'accueil, pas tout de suite du moins.". Oui, encore une fois c'était horrible, mais il y avait toujours des parents comme ça. Toujours. Malheureusement. Triste à dire, mais c'est vrai. Rohlala, quelle connerie des fois de faire des enfants pour accuser les autres. N'importe quoi.

Bon...après réflexion : était-ce le meilleur sujet à aborder pour changer les idées de la jolie brune ? Après tout elle avait été adopté. Même si elle était heureuse aujourd'hui avec ses parents adoptifs, la blonde se demandait si elle n'avait pas été trop maladroite. "Désolée...je crois que c'était pas un sujet à aborder comme ça avec toi..."

@Cornelia Hardt

Forcément, la jeune patineuse ne peut pas se permettre de faire et de manger n'importe quoi, alors que la saison des Grand prix a commencé. Être une athlète de haut niveau c'est accepter ce genre de sacrifice, elle l'a toujours su et elle ne s'en plaint pas. Déjà, en temps normal, elle se doit d'avoir une excellente hygiène de vie. Mais c'est encore plus vrai pendant cette période de compétition. Elle n'osait pas imaginer la tête que ferait son coach si elle dérogeait à ces règles. Elle se doute que même Justin ne serait pas très content. Tous les deux veulent la même chose, et savent comment y parvenir. Ils savent aussi ce que ça demande. Il peut la comprendre mieux que personne dans cette pratique et dans tout ce qu'elle implique. Il sait aussi qu'elle est plus forte que la tentation et qu'elle doit l'être. Ce n'est pas évident pour tout ses amis, en revanche, qui ne comprennent pas toujours, mais Phoebe comprend pour sa part et accepte d'aller au Green Temple avant de proposer de faire un cinéma ensuite, si la jeune femme le désire.

"- Pourquoi pas !? Il y a un film que tu aimerais bien aller voir toi ?" s'enquit la demoiselle, ne sachant pas trop ce qui est au programme en ce moment.

Avec la saison de patinage artistique elle a si peu le temps de sortir qu'elle ne s'est pas vraiment préoccupé dernièrement de savoir qu'elle était la programmation dans les cinémas. Mais si Phoebe lui propose cette sortie, c'est peut-être qu'elle a une idée pour sa part, une envie. Cornelia est curieuse de le découvrir, donc. Cela fait un moment qu'elle n'est pas sorti au cinéma, en prime.

Les deux filles rejoignent le restaurant et elles sont rapidement installées dans un petit coin tranquille à proximité d'une fenêtre, qui leur donne une jolie vue sur la rue. Elle commence à parcourir la carte, le regard gourmand, tandis que Phoebe commence à parler d'une anecdote, un fait divers, qui lui est arrivé et qui concerne un bébé échappé d'une crèche, qui a été retrouvé en couche juste en bas de chez lui, ce qui fait penser à l'auxiliaire de crèche que le bébé a été abandonné ou oublié par ses parents. En tout cas, il a été confié à une famille d'accueil.

"- C'est arrivé dans la crèche où tu travaille ?" demande la brune, reposant la carte.

Soudainement, Phoebe regrette d'avoir évoquer ce sujet, supposant que ce n'est pas le meilleur à aborder comme ça avec son amie. Mais Cornelia n'a aucun problème avec le fait d'avoir été adopté, ce n'est pas quelque chose qui l'a traumatisé. Elle sait que ses parents ne sont pas ses géniteurs et elle sait que ses géniteurs l'ont abandonné. Cela fait des années qu'elle le sait et elle est parfaitement ok avec ça. Elle n'en veut pas à ses géniteurs pour ce qu'ils ont fait, etant au contraire reconnaissante qu'ils aient préféré la confier à des gens aussi géniaux que les Hardt, plutôt que de faire potentiellement de sa vie un enfer.

"- Non non, ne t'en fais pas. Je suis parfaitement à l'aise avec ça. J'ai été adopté oui. Je l'assume parfaitement."

Oui, Phoebe avait proposé le cinéma. Enfin non. Cornelia l'avait fait. Mais Phoebe avait confirmée et...elle ne savait absolument ce qu'il passait en ce moment. Encore moins à Hambourg. Elle n'était pas encore allée au cinéma ici, bien que cela fasse...un certain temps qu'elle y était. Pas très longtemps c'est sûr, mais il n'empêchait que cela faisait assez de temps pour qu'elle sache un minimum ce qu'il se passe dans le cinéma. Ou du moins ce qui passe au cinéma. La formulation est plus juste. Alors elle décide une chose : " On regardera sur internet ce qu'il y a pendant qu'on attend à manger. ".

Puis elle parla de son boulot. Regrettant rapidement, puis re souriant après quand Cornelia lui dit que tout était bon pour elle. Dans le sens où ça allait. Qu'elle ne lui en voulait pas et qu'elle n'avait pas de soucis à se faire : la blonde pouvait parler de ce genre de choses à la brune, ce n'était pas un problème. Alors elle continua : " J'espère qu'il sera placé dans une famille aimante. Sinon je le prends ! ". Absolument pas professionnel, absolument pas dans ses moyens et absolument une blague. Quoi que si elle pouvait être assurée que cela aille pour le bébé en le prenant avec elle ce serait totalement dans ses cordes. Mais elle était jeune, célibataire, n'avait pas envie de dire au revoir à la crèche où elle travaillait. Parce que peut-être, du moins elle n'en savait pas grand chose, qu'ils la vireraient. Ou qu'il y aurait nécessité de démissionner pour une quelconque raison. Enfin, ça n'allait pas arriver, de toute manière.

" Dis..je peux te demander comment ça s'est passé pour toi ? Tu n'es pas obligée de répondre, tu sais. ". Phoebe ne voulait pas aller trop loin non plus. Mais peut-être venait-elle de le faire. Bien que son amie semblait plutôt souriante.

@Cornelia Hardt

Cornelia sait depuis longtemps qu'elle est une enfant adoptée. Que pour une raison ou une autre, ses géniteurs n'ont pas voulu d'elle ou pas pu s'en occuper et ça ne lui pose aucun problème d'avoir ce bagage. Elle ne connait peut-être pas ses racines et ne sait pas qui sont ceux qui lui ont donné la vie, mais elle peut se targuer d'avoir eu de la chance à la loterie des familles, comme le ciel a bien voulu l'envoyer chez les Hardt. Si ses géniteurs n'ont pas voulu d'elle, en revanche, les Hardt l'ont choisit et accueillis à bras ouverts. Ils l'ont choyé et lui ont offert un frère. En a-t-elle, par le sang ? Elle l'ignore totalement. Mais elle ne peut manquer de ceux qu'elle n'a pas connu, au détriment de ceux qui sont bel et bien là avec elle, à ses côtés, depuis le début.

"- Tout va très bien se passer ne t'en fais pas." affirme la jeune femme.

Elle n'en sait rien, mais elle espère que ceux qui sont famille d'accueil le sont majoritairement pour le bien de l'enfant, que rare sont ceux qui le font uniquement pour l'argent, en ne voyant que la rétribution financière à la clé. Elle espère qu'ils sont plus nombreux à le faire dans un réel intérêt de l'individu qu'ils accueillent, en toute conscience des bagages émotionnels qui sont les siens. Parce que, naturellement, un enfant placé, ce n'est pas toujours des plus simples. Dans le cas d'un bébé, qui ne peut pas encore exprimer ce qui pèse sur son être, ce qui marque son âme, peut-être pas. Parce qu'il n'a eu que peu de temps pour être blessé. Mais dans le cas d'un enfant plus grand, les traumatismes peuvent être difficiles à supporter et à gérer pour les accueillants.

"- Oh tu sais... Je ne peux pas vraiment le dire parce que je ne me suis jamais préoccupé de ça. Mes parents m'ont annoncé un jour que j'étais une enfant adopté et ils m'ont rassuré sur les questions que je pouvais avoir, sur mes craintes. Mais pour le processus... j'étais bébé." elle souffle. "Je n'en veux pas à mes géniteurs, en tout cas. Ils m'ont permit de rencontrer les Hardt et pour ça, je leur en serai toujours reconnaissante. J'ai grandis heureuse alors... Je ne sais pas pourquoi moi, pourquoi j'ai été abandonnée, mais... Le principal, c'est ce que j'ai eu. Une famille merveilleuse."

" Hum... " fit-elle simplement. Bien sûr que ça allait bien aller. Pourquoi ça n'irait pas ? Parce qu'il peut tomber dans une famille horrible. A la "Cendrillon". Ou pire, à la "Misérables". Oui, quand il s'agissait de penser au pire, Phoebe n'était pas la moins bonne. Au contraire. Elle s'en faisait sans doute pour rien. Après tout il y avait des contrôles et on ne voyait ce genre de familles que dans les livres/films. En même temps...En même temps. Quand on regarde trop de films ou quand on lit trop de livres tristes (ou du moins au début), et bien c'est compliqué. Parce que les parents n'ont jamais empêché la jeune fille qu'elle était à ce moment là de regarder ce genre de choses qui, mine de rien, laissent des séquelles. Surtout lorsque, plus tard, la personne est confrontée à ce genre de situation. Enfin...il allait aller bien, ce petit bout.

Quand Phoebe devenait sentimentale, c'était à 1000%. En réalité, en écoutant sa meilleure amie parler de sa propre expérience, elle avait les larmes aux yeux. Pas de tristesse, au contraire, de joie. Parce que si on ne choisi pas sa famille, souvent, c'est complètement l'inverse. Pour telle ou telle raison. Bien sûr c'est très compliqué à expliquer, mais tout ça pour dire que la jeune femme se leva et prit Cornelia dans ses bras. " Ma puce...je suis heureuse pour toi. Tu as une famille géniale, maintenant. ". C'était vrai. Elle avait rencontré les Hardt une fois et les avait tout de suite adorée. Elle n'avait pas trois milles outils de comparaison, parce que pour le coup, sa famille à elle était comme qui dirait...un peu chaotique. Mais agréable après quelques explications, de la communication et, mieux encore, des retrouvailles avec sa grande soeur. Lily était à peu prêt tout ce qu'elle avait, aujourd'hui. Du moins...tout ce qu'elle avait de plus proche.

La blonde se rassit et un serveur arriva. Plutôt mignon, jeune (un peu trop peut-être après réflexion), et elles commandèrent. En attendant leurs plats, elle prit son téléphone et se connecta à la wifi de l'établissement avant de regarder le site du cinéma. " Tu connais les dernières sorties ? ". Bah oui, Phoebe ne perdait pas le nord, elle avait toujours cette envie de cinéma.

@Cornelia Hardt

Être adopté, ce n'est pas ce qu'il y a de plus terrible, Cornelia en sait quelque chose. Le fait de l'être et de le savoir depuis bien longtemps ne lui a jamais posé problème. Oui, il y a une famille, une femme en tout cas, une mère, qui pour une raison ou pour une autre n'a pas voulu d'elle dans son existence mais, plutôt que de lui offrir une vie misérable d'enfant non-désiré, elle a préféré la confier à l'adoption. Elle lui a permit de rencontrer la famille Hardt, d'avoir des parents merveilleux, un frère qu'elle adore. Elle a put avoir tout ce dont la plupart des enfants rêves. Elle a été choisie, choyée, aimée, soutenue dans tout ce qu'elle a entreprit et tout les parents qui grandissent avec leur géniteur ne peut pas forcément en dire autant. A la loterie des familles, Cornelia sait qu'elle s'en est plus que bien sortie. Que ça aurait pu être bien pire. Qu'elle aurait pu ne pas avoir de chance. Les Hardt, eux, en sont une, c'est certain.

"- Vraiment, ça ne fait aucun doute." confirme la demoiselle avec un sourire et une pensée reconnaissante, tendre, pour sa famille.

Ses parents lui ont tout donné. Et elle leur a beaucoup apporté aussi alors qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfants ensemble. Leur famille est soudée, aimante, saine et c'est plus que ce que certains autres ont. Elle n'en veut à personne, alors, pour avoir été adopté. Pour avoir été abandonné non plus. Et elle espères seulement que l'enfant que connait son amie aura autant de chance qu'elle-même en a eu. Elle espère qu'il pourra connaître une bonne famille, lui aussi.

"- Euuuuuh."

Cornelia est prise de court alors qu'elle n'a aucune idée des films qui ont put sortir au cinéma ces derniers temps. Elle n'a pas fait attention, pas le moins du monde. Alors elle attrape son téléphone portable pour voir ce que les cinémas alentours proposent comme séance aujourd'hui.

"- Je vais regarder ça, je te réponds tout de suite !" dit-elle.

Phoebe ne veut pas se comparer à Cornelia, mais elle ne peut pas s’en empêcher. Il n’y a pas de compétition comme il pourrait en avoir entre deux filles, mais il y a toujours ce petit côté « qu’est-ce que je serais devenue si jamais j’avais eu une famille comme celle-ci ? ». Dans tous les cas elle était tout de même heureuse, Phoebe. Elle était devenue quelqu’un de bien qui ne pensait pas qu’à elle. Enfin…ça dépend des jours et de la situation. Mais globalement elle fait passer les autres avants elle. La preuve : elle est auxiliaire de crèche et, en général, les auxiliaires de crèches ne pensent pas trop à elles. Quoi que…la belle blonde avait déjà rencontré des phénomènes. Des femmes qui profitaient que leur copine soit à la sieste avec les enfants pour venir leur parler. Enfin…à la sieste…juste pour surveiller, pas pour dormir. Tout de même. Quoi qu’elle eût déjà vu une auxiliaire piquer du nez parce qu’elle s’ennuyait. Du coup, depuis, elle prend des livres avec elle pour lire.

Pour le coup, si Phoebe prend de court Cornelia c’est parce qu’elle est plutôt…et bien…nulle pour suivre l’actualité cinématographique. Pour en revenir à son boulot : ça la fatigue beaucoup et elle évite le cinéma qui, en général, est très fort niveau son. Les hauts parleurs peuvent être à un volume tellement fort qu’elle est capable de sortir dès le début. Parce qu’entendre un son fort après toute une journée de pleures (avec des rires aussi et des moments calmes, heureusement) ce n’est pas ce qu’elle recherche le plus.

Elle prit tout de même son téléphone et regarda. « Tu as vu Enola Holmes ? Le premier. Le deuxième est sorti il y a peu. » demanda la blonde. Elle avait adoré le premier film et voulait absolument voir le deuxième. Ce serait sympathique, quelque part. Non ? C’est un film à la fois drôle et à la fois un tout petit peu triste. Du moins le premier l’était. A voir pour le deuxième. Il y avait déjà une bonne note. Avec trois étoiles et demie sur cinq de la part des téléspectateurs.

Le cinéma, aussi bien l'une que l'autre, elles ne semblent pas y aller souvent, puisqu'elles ne sont même pas au courant de ce qui a bien pu sortir dernièrement en salle. À vrai dire, Cornelia n'a absolument pas le temps de s'intéresser à ça avec les entraînements de patinage artistique. Elle a un objectif à accomplir, et des jeux olympiques de Milan dans son champ de mire. C'est pour dans quatre ans, mais ce sera bientôt là et elle doit tout donner si elle veut pouvoir décrocher un titre olympique. Donc, toute son énergie est focalisée sur les entraînements, sur le fait de s'exercer, d'être la meilleure le moment venu. Elle n'a pas le temps pour aller au cinéma si bien qu'elle ne s'intéresse pas à savoir ce qui sort dans les salles obscures. Phoebe, de son côté, travaille en crèche et est toujours si fatiguée lorsqu'elle sort du boulot qu'elle ne pense pas non plus à aller s'enfermer dans une salle de cinéma, ce qui est parfaitement compréhensible. Après une bonne journée de travail, la seule envie que l'on puisse avoir c'est d'être tranquille chez soi, d'allumer Netflix à la limite avec un bon petit plat et de se reposer, avant de rattaquer le lendemain matin. De fait, ni l'une, ni l'autre ne sont au courant de ce qu'elles peuvent aller regarder. Mais ce n'est pas grave, parce qu'il leur suffit de prendre leur téléphone pour en avoir une idée. Cornelia tape alors rapidement sorties de la semaine au cinéma et une liste de films lui est proposée. Mais Phoebe est la plus rapide comme elle lui parle d'Enola Holmes, dont le second titre vient tout juste de sortir.

"- Oui je l'ai vu avec Caleb quand il est sorti."

Son frère avait eu besoin d'insister un peu pour que la demoiselle accepte de l'accompagner d'ailleurs mais il avait finalement eu gain de cause puisqu'elle avait fini par abdiquer et prendre un peu de temps dans ses semaines mouvementées pour lui accorder une sortie entre frère et sœur au cinéma, séance pendant laquelle évidemment, ils s'étaient bourrés de pop-corn. Elle esquisse un sourire à ce doux souvenirs. Malheureusement, les moments avec son frère se font plutôt rares. Pour son art, elle est obligé de sacrifier beaucoup de choses. Il en a toujours été ainsi, elle le sait depuis toujours. Pour être la meilleure, il faut être prête à tout donner. Notamment de son temps, ce qui naturellement en retire pour d'autres choses.

"- Tu veux que l'on aille voir la suite ?"

Bonne nouvelle, le seul film qu’avait vu Phoebe qui l’intéressait semblait aussi intéresser sa meilleure amie. Après réflexion c’était une bonne idée d’aller au cinéma. Ca « changerait d’air » un peu les deux jeunes femmes qui passent leur temps entre boulot et dodo. Et manger, accessoirement. « Ouais pourquoi pas ! » répond Phoebe alors que Cornelia lui demande si elle veut aller voir le film. Puis, regardant son assiette qui venait d’arriver, elle souhaita bon appétit avant de prendre une bouchée. Elle aurait pu dire à la brune que c’était délicieux, mais elle sembla le comprendre directement.

« Sinon, comment va Caleb ? J’ai cru comprendre que ce n’était pas toujours évident de passer des moments ensemble. ». D’ailleurs, elle pensa à une chose. « Si tu veux qu’on passe un peu moins de temps ensemble pour que tu passes plus de temps avec lui ça ne me dérange pas, hein. Ne t’inquiète pas pour ça. ». Elle pouvait comprendre, la petite blonde, que la brune voulait passer du temps avec sa famille. Phoebe elle-même voulait passer du temps avec elle. Avec Lily, notamment. Surtout.

Mangeant tranquillement leur plat respectif, les deux jeunes femmes parlèrent de tout et rien avant que l’une d’entre elles, on se demande laquelle, demande à tout payer. Elle n’avait pas forcément les moyens, mais l’auxiliaire de crèche voulait alléger les problèmes de sa meilleure amie qui avait déjà beaucoup de choses auxquelles penser. L’argent ne devrait pas en faire partie. Mais vraiment pas. Phoebe ne savait que trop bien que cela pouvait être une source de stresse. Même si elle n’avait jamais vraiment manqué de rien. Quoi que…

"- Oh il va bien. Il va bien, mais il travaille beaucoup." souffle la jeune femme comme sa meilleure amie lui demande des nouvelles de son frère.

C'est vrai qu'elle n'a pas beaucoup de temps pour le voir, avec tout ça. Cal travaille et elle, elle s'entraîne. Les moments qu'ils ont à passer ensemble sont donc plutôt courts, rares. En ce moment en tout cas. Quand elle aura la coupure de l'intersaison, ce sera plus simple. Elle adresse donc un sourire à la jeune femme qui lui fait face comme celle-ci propose de moins se voir au besoin, pour que la brune puisse passer du temps avec son frère. Elle secoue la tête.

"- Il aura toujours autant de travail, tu sais. Ce sera plus facile à l'intersaison, je n'aurai pas trop d'entraînements alors... Nos horaires coïncideront mieux !" remarque-t-elle. "D'ici là je me contente du temps que j'ai avec lui. Il vient quand-même me voir aussi souvent que possible aux compétitions et puis, maman tient aux déjeuners dominicaux donc la plupart du temps, on arrive à se voir au moins une fois par semaine, quand-même !"

Le minimum syndical. Elle ne pourrait pas le voir moins. Elle ne le supporterait sans doute pas. C'est qu'ils sont proches tous les deux et même si la surprotection de son frère a été bien embêtante pour elle parfois, il n'en reste pas moins qu'elle l'aime. Qu'elle l'aime fort. Que son frère est un des piliers de sa vie et qu'elle a besoin de lui. Il y a des fratries qui se déchirent, qui ne s'entendent jamais, mais ça n'est pas leur cas. Au contraire.

Comme Phoebe propose de tout payer, Cornelia grimace. Non, c'est absolument hors de question. Elle sait que son amie ne roule pas sur l'or, tandis qu'elle n'a pas trop à se plaindre. Le patinage est un sport de riche, dit-on. Ses parents ont des moyens, elle en a ainsi toujours eu. Et maintenant qu'elle a des sponsors, qu'elle a des contrats, des publicités...

"- C'est hors de question que je te laisse tout payer !" affirme Cornelia. "T'en fais pas."

Elle a toujours beaucoup de mal à se faire offrir des choses, surtout quand elle n'a pas regardé le prix avant de commander. Elle a horreur de prendre plus cher que l'autre si on l'invite. Impossible, donc, qu'elle laisse son amie payer pour elle.

Le jour où Cornelia serait heureuse à en avoir un sourire constant sur le visage, une mine radieuse et une voix des plus enjouée, sa meilleure amie serait des plus heureuse pour elle. Mais aujourd’hui elle avait l’impression que tout n’allait pas forcément très bien. Comme si…comme si ça allait être compliqué pour elle de passer les soirées sans avoir une pensée triste. Parce qu’on le sait tous : les soirées sont toujours plus compliquées que les journées. Le noir, le temps à réfléchir, seul dans son lit. C’était aussi compliqué pour Phoebe. Seulement ça ne se voyait pas. Elle avait l’habitude, d’une certaine manière. Une habitude pas forcément positive, accordons-le.

« J’espère que ça va aller mieux d’ici peu de temps. J’avoue que tu n’as pas l’air dans ton assiette… ». Ou alors c’était elle-même qui était trop enjouée. Quoi que…elle commençait à se sentir un peu fatiguée. Seule Cornelia pouvait le voir. Cependant cela ne changeait rien à son état d’esprit et à ses projets : elles allaient aller au cinéma.

Puis elles mangèrent et cela sembla indigner son amie que Phoebe demande à tout payer. Elle avait envie de le faire, mais comment le faire comprendre à Cornelia ? Très bonne question. Peut-être en lui montrant qu’elle n’a rien à craindre, dans le sens où la blonde ne demanderait rien en retour et qu’elle n’irait pas à la rue pour avoir payé un repas. « Ne t’inquiète pas ça ne me gêne pas, et j’y tiens vraiment. Tu ne voudrais quand même pas vexer ta meilleure amie ? ». Elle souriait, d’une manière malicieuse. Elle voulait vraiment payer, pour le coup. On ne lui enlèverait jamais sa générosité. Vraiment jamais. C’était une chose qui était en elle. Jamais on ne pourrait changer cela. « Aller… » elle fit une moue accompagnant ces mots. Mais vu la tête de la brune elle n’allait sans doute pas accepter. Ou alors la blonde serait très surprise.

Lorsque Phoebe fait remarquer que la patineuse n'a pas vraiment l'air dans son assiette, celle-ci s'étonne. Elle n'a pas l'air d'aller bien ? Elle ne comprend pas pourquoi. Bien sûr, elle est un peu fatiguée avec tous les entraînements mais ce n'est rien de grave. Rien dont elle n'ait pas l'habitude. Elle sait depuis longtemps que quand on a l'ambition de devenir sportif olympique, il faut sacrifier pas mal de choses. A commencer parfois par les moments en familles qui sont plus rares, selon la période de l'année. Forcément, l'été elle a beaucoup moins de choses à faire qu'en plein hiver. Elle a un peu plus de temps pour elle mais... Elle ne se plaint pas, elle sait pourquoi elle fait tout ça et son rêve d'or olympique est ce qui la motive quand elle voudrait baisser les bras. Quand elle voudrait laisser tomber. Elle sait que tout ce qu'elle fait n'est pas vain et, qu'un jour, toutes ces choses auront du sens. Que toutes ces choses porteront leurs fruits. C'est le principal. Le plus important.

"- Ah oui ? J'ai l'air... d'aller mal ?" souffle la brune, surprise. "Je n'ai pas l'impression, pourtant. Bien sûr je m'entraîne beaucoup et c'est parfois un peu fatiguant mais... Je suis heureuse de ce que je fais, j'aime le patinage et, d'une certaine façon, je pense que ça me porte. Je... Je ne pensais pas avoir l'air si... mal."

Elle se mord la lèvre inférieure, ne comprenant pas vraiment ce qui peut pousser son amie à croire cela mais... Si Phoebe a l'impression qu'elle est mal en point, c'est sûrement qu'elle l'est. La question, c'est de comprendre pourquoi elle le serait. De le découvrir. Elle sait que, si son amie a raison, cela peut être néfaste pour ses entraînements. Et elle n'a pas besoin de ça. Vraiment pas.

Quand Phoebe propose de payer l'ensemble du repas, la brune refuse, gênée. Elle déteste ça. Elle déteste l'idée de ne pas payer, alors même qu'elle a plus de moyens que son amie, n'ayant pas de charges à payer pour elle-même et des sponsors plutôt généreux. Elle vie chez ses parents, elle est entretenue au quotidien... Alors ça la gène, oui. Et, en réalité, pas seulement parce qu'elle sait que le salaire de son amie est modeste, mais parce qu'elle a du mal avec ça en général. Aayden, au début de leur relation, avait eut du mal à lui faire accepter ça, lui aussi, alors même qu'avec ses dix ans de plus et son poste de goalie pour les crocodiles, il s'en sortait mieux qu'elle alors.