HANNAH & ANA ♣ beautiful friendship

Ces derniers temps, je n'avais la tête à rien, disons que les récents événements avaient un peu éteint ma joie de vivre. Je me sentais las, incapable de sourire ou m'amuser. Et dire que nous étions déjà vendredi soir, j'étais rentrée du boulot plus tôt que prévu car mon dernier entretien avait été annulé par le détenu qui avait trouvé autre chose à faire. Sa SPIP avait sans doute approuvé ce choix puisque la plupart des détenus que j'ai en soins sont là par décision de justice, cela leur permet de pouvoir avoir des réductions de peine parfois mais c'est très rare;
Bref, comme tous les vendredis soirs sauf exception, je voyais Hannah, tantôt ici à la maison, tantôt chez elle. Aujourd'hui c'était le tour de ma petite maison de recevoir mon amie. Ma maison.. Je l'aimais tellement, elle était façonnée à mon image et c'était surtout un cadeau de mon grand frère. Il me l'avait offerte pour que j'ai un logement décent pour m'épanouir; Il faisait bien plus qu'un frère devrait faire pour sa cadette. Il était à la fois mon meilleur ami, mon confident, mon âme soeur et surtout mon ange gardien. Je pouvais toujours compter sur lui quoi qu'il arrive.
Je pouvais compter sur mon groupe d'amis aussi mais surtout je pouvais compter sur Hannah, ça faisait des années que nous étions amies, et je savais que si j'avais besoin elle serait toujours là, c'était d'ailleurs réciproque.
Je ne voulais donc pas annuler notre entrevue hebdomadaire et puis je me disais que ça nous changerait sans doute les idées à toutes les deux. J'avais sorti une bonne bouteille de vin, et j'avais fait des lasagnes végétariennes ce soir et une petite mousse au chocolat. J'espérais que ce repas serait au goût de mon invitée. Je regardais l'heure et je partais me préparer rapidement. Vêtue d'un jean et d'une chemise en jean, je fais sortir le chien dehors quand je vois déjà Hannah qui arrive, je lui fais signe avec un sourire. Le chien la connait c'est la raison pour laquelle il lui fait des fêtes quand il la voit. Je souris de toutes mes dents, contente qu'elle soit là.

Coucou ma belle !

Je lui fais une accolade et l'invite à entrer. Le chien nous devance pour aller se jeter dans son panier, je ris alors, je me suis toujours dit que ce chien avait un grain c'est certain.

Vendredi, déjà. Une harassante semaine vient de s'écouler et Hannah se sent lessivée en rangeant son ordinateur, prête à quitter le bureau sur lequel elle a passé sa journée, sans même sortir pour manger alors qu'elle s'est fait livrer un repas au travail. Elle en est là de son trop-plein de boulot. Ou de sa non-envie de voir les gens, d'aller dans un snack, ou un restaurant. Mare du regard des autres. Depuis que les gens savent que son procès se poursuit finalement en appel, il y a l'école de ceux qui sortent un «je vous avais dis qu'elle est dangereuse !» et ceux qui, de fait, commencent à avoir quelques doutes sur l'innocence de la jeune femme dont l'affaire retentit depuis plusieurs mois maintenant.

«- Bon week-end Gretchen. Bon week-end Oliver.» salut Hannah en quittant les lieux.

Rapidement, elle s'engage dans l’ascenseur pour quitter l'immeuble et rejoindre sa demeure pour se préparer rapidement alors que ce soir, comme un vendredi sur deux, elle sort retrouver son amie Anastasia pour un dîner entre femmes. Une institution, depuis qu'Hannah est célibataire. Veuve. Libre, quoi. Une manière de décompresser un peu. D'oublier les tourments de sa vie. Sa fausse couche. Son meurtre. Son procès. Tout ce bordel que son existence est devenue, avec les années.

Elle est fin prête, dans une petite robe noire, simple, décontractée. Rapidement, elle monte dans le uber venu la chercher, pour ne pas avoir à conduire au retour alors qu'elles risquent toute deux de faire sa fête à une bonne bouteille ce soir et finalement, la voiture la dépose à deux pas de chez Anastasia. Descendant, elle remarque son chien, d'ailleurs, qui commence à lui faire des fêtes,

«- Bonsoir ! Tu va bien ?» s'enquit Hannah en répondant à sa bise avant d'entrer dans la maison. «Toujours aussi calme ton bébé à ce que je vois !» note-telle. «Comment s'est passée ta semaine ?» questionne l'agent immobilier.

Rapidement, elle se débarrasse de son trench qu'elle pend au porte-manteau avant de suivre son amie au salon, prenant bientôt place dans le canapé pour écouter cette dernière, curieuse de savoir comment elle se porte depuis vendredi dernier et leur dîner.

«- Mhhh ça sent bon. Qu'as-tu préparé ?»

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Keep me alive

"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Tous les vendredis, notre soirée est précieuse autant qu'à Hannah qu'à moi. Mon métier est assez compliqué, après tout, je travaille dans un centre de détention provisoire où les détenus attendent leur sentence, leur décision de condamnation. J'étais un peu le bureau du défouloir, là où ils déversaient toute leur haine à l'égard d'autrui, tout ce qu'ils ne pouvaient pas dire devant un juge. Ils savaient que les entretiens que je menais étaient tous confidentiels, je ne divulguais pas d'informations à l'administration pénitentiaire et encore moins aux tribunaux où j'allais rarement. La plupart étaient donc honnêtes avec moi et je croyais les personnes incarcérées qui disaient être innocentes. Parfois j'étais naïve mais lorsqu'un détenu me disait n'avoir rien fait et qu'il était accusé à tord, je le croyais, je savais déceler les mensonges, une sorte de sixième sens. Je savais depuis petite quand Adrian ou mes parents me mentaient. En grandissant ce "don" était précieux surtout dans mon métier. Bien que mon frère pense que mon travail était difficile et éreintant j'adorais ce que je faisais et je ne me voyais pas faire autre chose ou revenir dans la vie normale et prendre en soins des patients lambda, je pense que je m'embêterais fortement et m'épanouirais moins que là.

Contente de retrouver mon amie, son procès, je m'en fichais, son potentiel meurtre, c'était son problème, si elle l'avait tué c'était sans doute pour de bonnes raisons, j'étais quoi qu'il en soit de son côté. Je ne la trouvais pas dangereuse pour un sous et j'adorais passer du temps avec elle. Alors que Jango lui fait des fêtes, elle arrive à se frayer un chemin jusqu'à mon entrée. La laissant se mettre à l'aise je lui réponds dans le couloir.

Oui semaine fatigante mais j'imagine que la tienne ne l'était pas moins n'est-ce pas?

Je hausse les épaules, on avait toutes les deux un métier assez usant même si pour ma part j'adorais ce que je faisais, j'appréciais quelques jours de repos quand même.

Jang' viens ici !

ça me rendait folle que Jango soit aussi fou alors qu'il n'avait plus un an. Il était toujours surexcitée quand il y avait des invités à la maison, à croire qu'il ne supportait pas ma seule présence.

Pas grand chose de neuf, j'ai fini plus tôt car un détenu avait RDV avec sa conseillère pour une décision de justice je crois... Et toi? T'as réussi à faire quelques ventes?

Je souris en la laissant aller au salon. En attendant je prépare deux coupes de vin que j'amène sur la petite table avec des chips.

Lasagnes, mousse au chocolat.Tu aimes ça j'espère ? La mousse au chocolat c'est mon péché mignon, alors j'avais envie de t'en faire profiter !

Si la semaine a été fatigante pour Hannah ? Oh oui, elle l'a été. Pas qu'un peu. Mais toute sa vie la fatigue, depuis longtemps, ce n'est pas nouveau. Son mariage, les coups de son mari, la perte de son enfant... Tout ça l'a affaiblie, épuisée. Et elle survit, Hannah, plus qu'elle ne vit vraiment, alors. Parce que dans le fond, tout ça la crève. Y'a quelques années, déjà, elle a bien essayé de se donner la mort, après tout. Personne ne l'a su. Mais c'est ancré en elle. Ce mal-être. Cette détresse. Cette fatigue, face à l'existence. Ses projets, ses rêves. Ensevelis sous le scandale, sous la mort, sous les procès.

«- Comme toujours, pas vraiment.» répond Hannah.

Elle ne dit pas le fond de sa pensée, Hannah. Elle ne dit pas à quel point elle est fatiguée, épuisée, à bout psychologiquement. Mais elle y est. Mais ce n'est pas tant le travail qui l'épuise que l'état de son existence en fin de compte et le sujet est trop peu joyeux pour l'aborder pendant un dîner entre amies, sensé, au contraire, leur changer les idées à toutes deux avant le début du week-end, de sorte qu'elles puissent réellement profiter de celui-ci et d'un peu de repos qu'elles ont bien mérité.

Jango, le labrador, continu de faire la fête en remuant la queue malgré les appels de sa maîtresse pour qu'il se calme, tournant autour d'elles en continuant de faire tout un boucan. Alors elles continuent de discuter, parce qu'elles ne pourront de toute façon pas obtenir le silence avant de longues minutes, maintenant que la bête est dans la place. Il va donc falloir faire avec, parce qu'elles ne vont pas se regarder en chien de faïence pendant cent ans.

«- Non non, c'était une journée dossiers, aujourd'hui. Le nez dans mes papiers au bureau. Je n'en ai pas bougé de mon arrivée ce matin jusqu'à ce soir.»

Mais tout ça est derrière elle, à présent. Elle s'apprête à passer une bonne soirée et il se dégage une délicieuse odeur, depuis la cuisine, qui pique la curiosité d'Hannah, avant que son amie ne lui fasse le détail du menu de la soirée. Des lasagne et de la mousse au chocolat, un délice.

«- Le seul fait que ce soit avec du chocolat fait que ce dessert est bon !» assure Hannah en prenant place dans le canapé. «Ton frère va bien ?»

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"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Il est vrai que lorsque je posais des questions à mon amie, elle répondait souvent brièvement. Elle ne se plaignait que très rarement voire même jamais. Elle essayait toujours de camoufler ses faiblesses et je trouvais cette femme tellement forte, parfois j'aimerais lui ressembler. J'étais comme un livre ouvert, on voyait mes émotions à travers mon visage. C'était incontrôlable, je ne pouvais rien cacher. Pourtant je rejoignais Hannah sur un point, je ne me plaignais pas non plus. Je connais assez mon amie pour savoir qu'elle est épuisée avec les épreuves qu'elle traverse sans cesse. Pourtant, j'aimerais lui venir en aide, peut être est-ce une déformation professionnelle après tout et que mon envie de l'aider psychologiquement prouve à quel point je suis fusionnelle avec ma vie pro et ma vie privée.

Tu sais si t'as besoin, je suis là hein ! Je dis pas ça en l'air Hannah, je le pense vraiment !

Lui dis-je avec un sourire qui se voulait vraiment sincère. Je tenais beaucoup à elle et je voulais qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur moi n'importe quand, n'importe où, n'importe comment. Comme ceux qui envoient par sms SOS dans les films et qui rappliquent presque instantanément et bien je suis ce genre de personne pour Hannah. Je regarde mon chien faire des fêtes à l'agent immobilier. Je roule des yeux, ce chien déborde beaucoup trop d'énergie et c'est pas faute de le sortir et de le faire se dépenser au parc ou lorsque je cours pendant mon jogging. Je soupire avant d'essayer de l'attraper pour le mettre dans son panier. Je rigole de le voir aussi fou après mon amie.

Je suis désolée, tu dois lui faire de l'effet !

Je rigole avec elle lorsque enfin Jango se calme. Ouf' nous voilà un peu plus tranquille, le calme reprend dans la maison. J'avais préparé un bon petit repas, nous allions nous détendre devant un film ou en papotant tout simplement. On ne s'ennuyait jamais de toute façon pendant nos soirées, on avait toujours de quoi se dire.

Je l'ai faite avec amour cette mousse, avec la recette de ma grand-mère, ingrédient spécial qui donne toute sa saveur, tu vas en redemander !

Je lui fais un clin d’œil. Ma grand mère était une cuisinière et pâtissière hors pair, j'adorais la façon qu'elle avait de cuisiner les plats, elle mettait toujours sa touche personnelle ce qui rendait le plat terriblement succulent. Elle me demanda des nouvelles de Adrian et je souris alors.

Il va bien, je le soupçonne d'avoir quelqu'un, il est joyeux, beaucoup trop, c'est suspicieux alors je suis sur le coup, pour tâter le terrain et en savoir plus, tu me connais je suis une vraie fouine. J'aimerais tellement voir mon frère heureux avec quelqu'un. J'en ai marre qu'il se prive pour s'occuper de ma mère et moi. J'aimerais qu'il pense à lui un peu pour changer. Il le mérite tellement Adry.

Je soupire, un vent de culpabilité soufflant sur moi. Je me disais que s'il avait mis sa vie entre parenthèses c'était pour nous aider ma maman et moi. Il avait toujours été là, dans les bons mais surtout dans les mauvais moments. Un frère dévoué, sans faille, il ne nous avait jamais lâchées depuis le décès de papa.

Et toi qu'as-tu de croustillant à me dire un peu?

«- Ne t'inquiète pas, ce ne sont que de petits tracas liés au travail comme l'on en a tous naturellement, rien de méchant, je dois seulement faire avec. Ce n'est pas toujours facile et ce pour tout le monde, c'est tout. Mais je le sais, merci.»

Anastasia s'inquiète, gentiment, montrant une fois de plus sa grandeur d'âme et comme elle serait un soutient pour Hannah si cette dernière avait besoin de parler, si cette dernière se décidait à le faire. La trentenaire ne la remerciera jamais suffisamment pour cela. Mais si le travail est difficile, si ses journées sont bien pleines, Anastasia ne pourra pas y faire grand chose, sinon écouter son amie se plaindre des soucis qu'elle peut avoir. Mais tout le monde en a dans le cadre du travail après tout, surtout quand on occupe un poste à responsabilités, de hautes fonctions, que l'on est à la tête de quelque chose... Les soucis sont monnaies courante et la demoiselle n'embêtera pas son amie avec tout cela. Celle qui a le plus à se plaindre, le plus à dire, de ce qu'elle vit, c'est Anastasia. Mais cette dernière ne dit rien de tout ce qui peut la tourmenter, taisant à son amie ce qu'elle a put subir dernièrement de la part de l'un de ses supérieurs hiérarchique qui a finit par lui mettre la main dessus un soir après le travail, l'unité médicale de la prison, où elle officie, étant vide alors.

«- C'est ce que je vois ! J'imaginais mon prince charmant un peu moins poilu, mais que veux-tu...» commente Hannah en se permettant un rire léger.

Rire, cela fait du bien, cela chasse ma peine et cela fait croître l'espérance de vie, dit-on. Fort bien. Dans ce cas, un petit rire ne fait pas de mal. Mais rapidement le chien est oublié pour se concentrer sur l'odeur qui se dégage de la cuisine, car si on ne prête plus trop attention à la bête, il devrait se calmer, en théorie, après quelques minutes. Et en apprenant qu'il y aura du chocolat au dessert, la jeune femme est ravie. Du chocolat, ça ne se refuse pas et la demoiselle veut bien croire qu'Ana ait préparé le tout avec amour.

«- Il me tarde de goûter cela !» affirme la jeune femme. «Les recettes de grand-mère sont toujours les meilleures, après tout !»

Elle pose des questions, Hannah, demande comment se porte Adrian, le frère de son amie, recevant une confidence de la part de cette dernière selon laquelle le quadragénaire pourrait avoir quelqu'un dans sa vie alors qu'il semble être particulièrement guilleret ces derniers temps, aux dires de sa cadette qui entend bien mener l'enquête comme la petite fouine qu'elle ait si bien être quand elle s'en donne la peine celle-là.

«- Je vois je vois, s'il te cache un tel secret je ne doute pas que tu sauras très rapidement le découvrir !» annonce Hannah. «Tu as déjà des pistes, des soupçons ? Il ne t'as rien dit ?»

Hannah interroge, encore. On ne refuse jamais un bon potin après tout. Et ça évite de parler de sa vie, parce qu'il n'y a pas grand chose à en dire, sinon qu'elle a embauché Oliver dernièrement, mais ce n'est pas si important que ça après tout. Ce n'est jamais que son ex. Le type avec qui elle était avant son mari. Le type qui se droguait, ce qui a mit fin à leur idylle.

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"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Mon amie était forte, elle ne se plaignait jamais et trouvait toujours des choses apaisantes à dire même si la situation la concernait comme maintenant par exemple. Des petits tracas? a dire vrai, on en avait malheureusement tous, moi la première d'ailleurs.

Oh tu le trouveras ton prince charmant, je te le promets ! Y'a bien quelqu'un qui doit t'attendre quelque part, tout comme pour moi !

Avec Klaus c'était terminé, évidemment je gardais ce militaire en tête pour le moment, mais bizarrement je ne souhaitais pas l'attendre pour rien au final... Peut être qu'un jour je rencontrerais quelqu'un de façon fortuite et il sera une belle histoire ! Seul l'avenir nous le dira, et je souhaitais également que mon amie trouve le bonheur.
Je souris, mes propos n'étaient en aucun cas par pitié au contraire, je voulais simplement l'aider, souvent j'avais l'impression qu'un troisième bras n'aurait pas été de trop. Je l'admirais tellement, cet espèce de self control dont elle faisait preuve du moins avec moi m'avait toujours impressionnée. Mon chien était un chien parfait, un peu collant démontrant beaucoup trop son affection pour les gens, mais à part ça je ne pouvais rien lui reprocher. J'appréciais avoir Hannah à la maison, ça m'était un peu de gaieté dans ces murs. Depuis toujours, je vivais seule et ça manquait de rires d'un couple, d'enfants, ces choses là quoi..
La discussion vrilla sur la cuisine. Ma grand mère était un as des fourneaux, elle me manquait beaucoup, on adorait manger ses plats avec Adrian et on en redemandait à chaque fois.
En parlant de mon frère, elle me demande de ses nouvelles, c'est tout naturellement que je lui avoues avoir des soupçons quant à une relation avec une femme. Curieuse à l'idée de savoir mon frère ENFIN en couple, j'en parle à mon amie.

Des soupçons non, mais il est souvent avec son téléphone à envoyer des messages, enfin davantage qu'avant je dirais.. Et il sourit très souvent d'ailleurs en ayant les yeux rivés sur l'écran; Hum... je sais pas c'est vraiment étrange je dois avouer, tu en sauras plus quand je saurais en tout cas !

J'étais une vraie fouine en ce qui concernait mon frère. Un vrai chien de garde, je voulais qu'il soit avec quelqu'un qui le mérite. Car mon frère était parfait, il avait pris soin de moi depuis toujours et avait pris son rôle de frère à coeur à la mort de notre père. Je ne pourrais jamais le remercier, de toute une vie.

Tu sais que je t'aurais bien vu avec mon frère toi, j'aurais été bien contente d'avoir une amie belle soeur aha ! Je sais pas qui sera à son bras mais elle a intérêt à être parfaite, moi je te le dis ! Il mérite l'excellence mon frangin non ?

Trouver son prince charmant, un jour. Hannah ne sait pas si ce sera le cas. Et elle ne sait pas non plus si elle a envie de cela, dans le fond. Parce qu'elle a du mal à faire confiance aux hommes à présent. Du mal à se relever vraiment de ce qu'elle a put vivre. Elle est marquée, la trentenaire, marquée par la vie et les événements qui ont perturbés celle-ci. Un jour peut-être trouvera-elle des flots plus tranquilles sur lesquels se laisser voguer. Mais ce n'est pas dans ses projets immédiats, alors même que le désir d'enfant se fait, lui, sentir. Parce qu'elle prend de l'âge mine de rien Hannah. Et qu'elle en a perdu un. Ce n'est pas pour remplacer le bébé perdu, que la jeune femme en veut un. Mais tout de même, ça la travaille.

«- Seul l'avenir nous le dira. Je suis d'avantage soucieuse de donner la vie que d'avoir un compagnon. L'expérience ne m'a pas réussit la première fois.»

Elle ne se permettra pas un trait d'humour noir, Hannah. Mais les faits sont là. Son mariage est un échec cuisant. Total. Difficile de faire pire, vraiment. Si bien que tenter de nouveau l'expérience ne lui dit rien. Pour le moment. Sûrement parce qu'elle n'a pas trouvé la bonne personne, celle qui allumera ce désir dans son cœur. Ou qu'elle l'a déjà croisé, sans savoir que c'était cette personne que le ciel lui destinait. Car Hannah l'a déjà croisé, son prince, tout en l'ignorant, tandis qu'elle jouait à la Belle au bois dormant, dans son ambulance.

Si les deux femmes n'ont à priori, à leurs yeux tout du moins, pas encore rencontré leur perle rare, leur prince charmant, il semble que le frère d'Ana ait, pour sa part, enfin trouvé sa princesse. C'est du moins ce que semble croire Anastasia. Ce qu'elle avoue à Hannah quand l'agent immobiliers demande des nouvelles du barman. Et son amie lui fait la liste complète de tout les comportements amoureux 2.0 habituels. Des mains scotchées à un téléphone, un sourire rêveur aux lèvres.

«- J'imagine que tu ne dois pas être loin de la vérité, s'il se comporte réellement de cette façon. Tu as essayé de lui poser la question ? Peut-être qu'il te dirait ce qu'il en est, qu'il ne cherche pas spécialement à s'en cacher.»

Hannah lève un sourcil face aux confessions de son amie, laquelle décrète qu'elle aurait bien vu la trentenaire au bras de son frère. Ils n'ont jamais eut ce genre d'intérêt l'un pour l'autre, s'étant croisé en quelques occasions de par leurs liens avec Anastasia, sans plus. La rouquine se questionne donc rapidement sur les raisons que son amie avait de les voir ensemble, avant de hausser les épaules.

«- Le plus important sera qu'elle soit parfaite non pas à tes yeux mais aux siens...» commente Hannah... elle-même ayant été sermonnée par son aîné, quand elle avait voulu se mêler de ses affaires de cœur. «Et qu'elle n'ait pas de casier judiciaire, c'est toujours un plus...»

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"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Même si j'étais entourée de mecs à longueur de journées, que ce soit mon frère et ses amis, au boulot avec les détenus, tous des hommes et l'administration pénitentiaire en majorité masculine, j'étais quand même une jeune femme plus si jeune que ça en quête d'une jolie petite vie romantique. J'étais plutôt un garçon manqué pour bon nombre de chose, je rêvais tout de même d'avoir un mari aimant, qui serait spontané et surprenant, et qui me donnerait aussi de jolis enfants qui courront dans l'allée de la maison pour accueillir leur maman rentrée du travail... Tout ça, je l'avais tant rêvé, et à l'heure d'aujourd'hui, je ne suis plus sûre de rien, je suppose que ça n'arrivera jamais malheureusement mais je ne me morfonds pas on ne sait pas vraiment ce que la vie peut nous réserver dans le futur, parfois j'aimerais qu'un devin me dise le prénom de l'homme de ma vie, cela me faciliterait tellement de chose, jusqu'en septembre, je m'étais dit que Klaus serait le père de mes enfants mais depuis notre séparation rien n'était moins sûr et pourtant je gardais un peu espoir encore , quelle idiote j'étais. Evidemment j'avais Elias, un très bon ami avec qui je couchais de temps en temps et pourtant il n'y avait aucun sentiment amoureux, nous étions seuls tous les deux et ça nous réchauffait sans doute le coeur de nous rapprocher de temps en temps. Les paroles de la rouquine sont censées et pleines de bon sens, je suis de son avis.

Je te rejoins complètement ma belle, je rêve d'être mère depuis bien des années..

Je pince mes lèvres, un peu émue par mes paroles, je hausse les épaules comme pour signifier qu'à ce sujet je n'ai rien de plus à rajouter. Je suis loin de retrouver l'amour, je ne le retrouverais sans doute jamais et c'est pas plus mal c'est que la vie en a décidé autrement que ce que j'aurais souhaité, l'humour noir d'Hannah et subtile et cela me décroche un rictus. Alors que la discussion prit la route inverse du début, on finit par entamer une conversation sur mon frère Adrian. L'idée qu'il soit en couple me ravirait en espérant qu'elle le mérite le frère, car mon frère est l'homme le plus dévoué et gentil que je connaisse.

Non Adrian est pas du style à trop en dire à ce sujet jusqu'à ce qu'il soit sûr, à moins que je le croise devant le fait accompli, mais pour le moment, si ça ne fait que quelques semaines, j'en entendrais pas parler malheureusement, il niera tout en bloc et je suis pas du genre à piquer son téléphone pour découvrir quoi que ce soit. Je respecte trop mon frangin pour ça.

Je souris, c'était la vérité, je ne me voyais pas fouiller ses photos ou ses messages pour vérifier s'il me dit la vérité, surtout pour quelque chose d'aussi futile. Si je devais avoir une information cruciale pour sa survie ou pour avoir la certitude qu'il n'est pas en danger peut être que je zieuterais son téléphone, mais c'est loin d'arriver.

Elle doit être parfaite aux yeux d'Adrian certes, mais quand on est amoureux on a bien trop souvent les yeux pleins de merde, si tu me permets l'expression, après peu importe si elle me plaît, si elle agit correctement auprès de lui, je la tolérerais bien que l'idée de partager Adrian est difficile !

Je fais un clin d'oeil à mon amie, je devais tout à mon frère, il était toute ma vie. Je pourrais mourir pour lui.

On passe à tables? De préparer ce festin, ça m'a donné un appétit d'ogre !

Que ne donnerait-elle pas, Hannah, pour le bonheur de donner la vie, pour le bonheur de devenir mère, alors qu'elle portait un enfant, autrefois, que son mari lui a fait perdre. Rien ne serait trop à donner au ciel, pour qu'elle obtienne enfin cette grâce. Pour qu'elle puisse s'émerveiller devant le sourire d'un enfant qui lui sourirait, qui la reconnaîtrait comme sa mère. Il pourrait lui faire mal et lui tirer les cheveux par accident autant qu'il le voudrait. Il pourrait envoyer sa purée partout, lui faire de mauvais tours au moment de le changer ou juste après, refaire la décoration de ses vêtements... Elle est prête à accepter tout ces désagréments, Hannah, si seulement le ciel veut bien lui donner un enfant. Un fils ou une fille, peut importe. Elle serait tout aussi heureuse, que ce soit l'un ou l'autre. Elle portait autrefois un garçonnet, qu'elle n'a sût protéger de la folie de son père. Un petit prince, un petit roi. Le sien. Le plus beau de tout les fils, dont elle se serait assuré qu'il respecte les femmes, qu'il respecte sa mère. Mais elle n'a pas d'enfants, Hannah et pas non plus de réelle perspective pour en avoir. Son amie n'en a pas plus, malgré le manque pour elle aussi. Non par peur des hommes pour sa part mais parce que celui dont elle aurait voulu ces enfants s'est évaporé dans la nuit pour retourner à la guerre. Ça, c'est ce qu'Hannah en sait tout simplement.

«- Un jour peut-être que le ciel entendra nos prières qui sait... Quitte à faire des bébés toutes seules.»

Ses parents n'apprécieraient sûrement pas l'idée, eux qui sont si comme il faut, très conservateurs, très bourgeois. Que entendent mener une vie de bonne famille et qui se scandalisent déjà, d'avoir une fille qui puisse être une criminelle, dont on a décortiqué la vie au cours de plusieurs procès sans aucune pudeur afin d'établir sa responsabilité ou non dans le meurtre de son mari. Ils n'apprécieraient probablement pas qu'elle les disgracie un peu plus encore avec un enfant dont on ne connaîtrait pas le père. On a beau être en 2019, ce n'est pas franchement le genre d'arguments qui plaideraient la cause de la trentenaire quoi qu'elle abhorre aujourd'hui les pensées de sa catégorie sociale, après avoir fait le jeu de celle-ci bien trop longtemps. Au point d'y laisser quelques plumes.

Questionnant Anastasia sur son frère aîné, Hannah découvre que ce dernier aurait potentiellement quelqu'un, une jeune femme dans sa vie. Parce qu'il sourit comme un imbécile heureux devant son téléphone, qu'il semble plus joyeux ces derniers temps et tout un tas de petites choses qu'Ana a remarqué dans son comportement, qui sont différents de l'ordinaire. Pour Hannah il suffirait simplement de poser la question franchement à Adrian. Mais Ana s'y refuse car ce dernier ne voudrait d'après elle rien en dire, alors qu'il ne parle jamais avant que ce soit certain. Si bien qu'il n'a jamais dut avouer à sa sœur la moindre relation, éternel célibataire qu'il était.

«- Non c'est à éviter. Imagine un instant qu'elle lui ait envoyé une ou deux photos privées...» remarque Hannah en grimaçant légèrement, comme elle s'imagine elle-même trouver ce genre de photos de l'une de ses belles-sœurs. Jamais !

Hannah lève un sourcil comme Anastasia affirme qu'elle l'aurait bien vu avec Adrian alors même qu'il n'y avait jamais eut de rapprochement entre l'un et l'autre. À vrai dire, Hannah avait connu les Mayer en arrivant à Hambourg, c'est à dire presque au même moment que Kellerman avait marqué sa vie pour finalement devenir son mari. En attendant la jeune femme au bras de son frère se devait d'être parfaite et Hannah s'en amuse, quoiqu'elle sait parfaitement comme Anastasia idolâtre son frère.

«- Oh le partage de frère ça me connaît, mais il faut bien. Vous êtes forcément très liés du fait de ce que vous avez vécut... mais il faut le laisser faire sa vie aussi. Effectivement si elle lui plaît et qu'elle est correcte alors ma fois... Il va falloir apprendre à le partager. Il t'a trop peu habitué.» remarque la rouquine. «Avec plaisir, rien qu'à l'odeur je meurs de faim !» annonce-t-elle avant de se lever pour passer à table.

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Keep me alive

"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Je souhaite de tout coeur que la vie nous offre ses trésors et ses merveilles, car nous sommes loin d'avoir une vie facile Hannah et moi.. Nous n'avons pas la même vie mais elle est clairement semée d'embûches autant pour elle que pour moi à divers degrés évidemment. Des fois j'aimerais tellement avoir la possibilité de voir un devin pour voir ce que la vie me réservait... J'avais tellement besoin de ça. Et pourtant, je ne voulais pas me gâcher la vie, si cela n'arriverait jamais. Je rêvais d'voir des jumeaux. Parce que je voulais avoir trois enfants en tout mais vu mon âge, j'allais sans doute avoir un enfant ou deux avec un peu de chance mais c'était tout. Je rêvais de fonder une famille avec mon militaire, il serait fier de narrer à ses enfants, les exploits qu'il faisait au front, sa fille serait heureuse de lui montrer les pas de danse qu'elle avait appris pendant son absence et je regarderais ce joli tableau qui m'inspirerait que du bonheur à l'état pur.

Oui la vie va bien finir par nous offrir un peu de joie quand même tu crois pas? Je refuse de croire que la vie nous réserve que des merdes et conneries.

Avoir un bébé seule, je n'y avais jamais vraiment songé, mais il est vrai que c'était peut être la solution pour être heureuse même si je voulais fonder une famille classique.. Je voulais avoir un mari et des enfants, mais l'envie d'enfant au fur et à mesure des années était de plus en plus grande... Je voulais avoir un bébé à chérir, avoir une raison de me lever le matin, donner tout à ce petit être sans défense qui ne réclamerait que mon attention, mes caresses et mes soins.. Alors qu'on parlait de choses privées, je souris légèrement à mon amie, en me rappelant de l'erreur de destinataire.

J'ai pas besoin de visionner son cellulaire pour ça tu sais, il m'envoie ses photos coquines sans que je ne demande quoi que ce soit !

Je ris avant de continuer.

Il s'est trompé de destinataire en réalité. Il m'a envoyé un message destiné à une fille mais je me dis que soit il s'agit de son plan cul soit d'une fille avec laquelle c'est potentiellement sérieux mais il ne m'a rien dit de plus à ce sujet et ce n'est pas faute d'avoir tenté... Mais lui poser franchement la question n'amènera rien car il est mutique quand on parle de filles. Même si j'avoue que je voudrais qu'il soit père de famille, j'ai si hâte d'être la tata gaga tu vois !

Je souris, les enfants de Adrian, s'il en a seront chéris par leur tante c'est certain, je les pourrirais de présents et d'amour, ils pourront avoir confiance en moi et se confier, je serais toujours disponibles pour eux quoi qu'il arrive.

Je veux bien le partager à conditions que la fille soit digne de lui et le mérite car mon frère est vraiment une perle rare !

J’acquiesce, il est vrai que j’idolâtrais mon frère mais il n'avait aucun défaut à mes yeux si ce n'est qu'il était dévoué et surprotecteur pour les gens qu'il aime c'est un fait... J'avais très faim et hâte de passer à table, la rouquine également d'après ses dires. je me lève donc pour mettre tout sur la table du salon déjà prête, je sers mon amie et moi dans un deuxième temps.

Bon appétit ma belle ! J'espère que ce sera bon ! J'ai essayé de faire quelque chose de pas compliqué et facile !

Je souris en prenant une bouchée de ce que j'avais préparé, ce n'était pas mauvais du tout au contraire.

Tu as des vacances bientôt?

La vie va bien finir par leur offrir un peu de joie, c'est ce que pense Anastasia. Tout ce qu'Hannah peut faire, c'est l'espérer, alors qu'elle ne se sent pourtant pas aussi confiante que son amie peut l'être. Il faut croire qu'elle a prit trop de coups dans la gueule, la jolie demoiselle, pour ne pas être un peu sceptique. Peut-être que la vie ne sera jamais réellement douce avec elle, peut-être pas au point de lui donner un enfant. Peut-être que dans une vie antérieure, elle a fait quelque chose, pour mériter tout ce qui lui arrive. Hannah se rabaisse un peu, dans ses pensées, quand elle les laisse vagabonder, en pensant qu'elle mérite ce que son mari lui a fait. Le mal provoqué par ce genre d'homme n'est pas tant physique, que les séquelles qui persistent, psychologiquement. Hannah ne devrait pas penser ainsi, elle devrait probablement croire, au contraire, que la vie va lui sourire, qu'elle a déjà suffisamment payé. Mais elle sait aussi que la vie n'a rien de juste. Dans ce monde de folie, les meilleurs partent les premiers, les pires raclures s'en sortent, le plus souvent. Sauf quand on en peut plus. Quand il en va de notre survit. Quand on commet un acte irréparable pour se protéger, et qui nous envoie directement dans un tribunal. Comment être optimiste, quand on a déjà bien trop morflé ?

«- Peut-être. Rien n'est sûr.»

Elle est plus pessimiste que son amie pour le coup. Elle a déjà cherché les autres solutions qui s'offre à elle la demoiselle, pour goûter au bonheur, enfin. Tant pour forcer un peu le destin, que parce qu'elle est encore quelque peu échaudée par l'idée de retrouver un compagnon, avec lequel elle pourrait fonder une famille. L'erreur de jugement sur son mari lui a déjà coûté bien trop cher. Sa famille ne l'acceptera pas forcément bien, ses parents surtout. Mais la jeune femme s'en moque de plus en plus. A l'âge qui est le sien, elle commence à comprendre que pour goûter au bonheur il faut souvent oublier ce que les autres en disent. En attendant, il semblerait que le grand-frère d'Anastasia, pour sa part, ait trouvé chaussure à son pieds, comme elles abordent le sujet. Mais vérifier l'information dans le téléphone de l'homme serait une mauvaise idée. A ceci près qu'Ana n'a pas eut besoin de s'infiltrer dans le moindre téléphone pour en voir déjà trop.

«- Non !? Comment... ?» questionne Hannah avant de hocher la tête comme son amie évoque une faute de destinataire. Soit. «Hé ben... J'espère que tu n'as rien vu de trop trop osé quand-même...»

Elle a du mal à ne pas rire, Hannah, en imaginant la scène en même temps qu'elle se demande ce que l'homme peut bien avoir envoyé, comme photo coquine. Elle espère que son amie n'a pas eut les rétines immédiatement brûlées par la vision alors qu'aucune sœur n'a vraiment envie de voir son frère dans une situation trop intime, à moins d'être légèrement Lannister sur les bords.

«- Oui... J'imagine parfaitement la tata gaga...» souligne-t-elle. «La tata gâteau, devrais-je dire, d'ailleurs.»

Toutefois si elle veut des neveux et nièces, Anastasia semble avoir du mal avec l'idée de devoir partager son frère, s'y pliant seulement si la demoiselle est digne de lui. Et comme toute sœur, elle sera forcément très exigeante sur la question, si bien qu'Hannah ne manque pas de plaindre l'heureuse élue au moment de sa rencontre avec Anastasia, d'autant plus que ce serait alors la première jeune femme que son frère lui présenterait. Dur.

«- Ne lui effraye pas trop, il pourrait ne pas accepter que tu t'en mêle. Dès qu'ils ont une nana dans la tête, si on a le malheur de dire quelque chose à leur encontre, ça prend des proportions que tu n'imagine pas...» assure Hannah en grimaçant de sa propre expérience.

Comme elles passent à table, Hannah ne manque pas de remercier Anastasia pour le service, avant de la félicité comme elle goûte le plat. Comme il fallait s'y attendre, c'est très bon, alors que la psychologue a mis bien du cœur à l'ouvrage, son amie n'en doute pas.

«- Pas avant cet été malheureusement ! Et je ne sais même pas ce que je vais en faire. Tu prends des congés ?»

♔♔♔

Keep me alive

"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Dans la vie malheureusement nous ne pouvions qu'être confiants, ou espérer, on n'était jamais sûre de rien c'était tout là, le jeu de la vie, mais je vivais toujours comme si demain n'existait pas même i parfois c'était difficile d'y croire. On avait vécu des choses pas très sympathiques, des coups dans la tronche, des aléas vraiment négatifs de la vie et on en sortait certes, plus fortes... Mais c'était tout pour le moment, j'avais l'impression et je pensais que la rouquine serait du même avis que moi, que nous avions eu notre lot de malheur et je voulais que la roue tourne que ce soit pour elle ou pour moi. La roue tournera je me le répète sans arrêt dans la tête, on est encore assez jeune pour espérer le meilleur pour nous deux. On a déjà assez souffert depuis quelques années, moi avec la mort de mon père, la rupture avec Klaus et mon viol.. elle n'était pas mieux que moi concernant sa vie que je qualifierais autant merdique que la mienne, mais nous avions une chose que peu de gens avaient et qui pouvaient très certainement nous envier, notre amitié.. Être entourée par des gens proches, des gens en qui nous pouvons avoir confiance, des gens sains qui vous font du bien et vous soutiennent c'est une richesse que j'espère avoir toujours sur le chemin de la vie.

On peut déjà s'estimer heureuse d'avoir des amies sur qui compter ! J'ai la chance de vous avoir avec Svea vous deux parmi une petite poignet d'autres d'ailleurs !

Je pensais notamment à Leonnie et son frère Elias sur qui je pouvais compter en cas de crise ou même pour me changer les idées, je les aimais très fort et je pouvais mourir pour eux si on me le demandait. J'essayais toujours de voir le positif dans la vie malgré tout ce qui nous arrivait, Hannah avait plus de mal que moi à entrevoir la lumière dans son tunnel. Voulant un peu changer de sujet dans la conversation pour parler d'Adrian.

Osé? Tu rigoles ! Pire que ça même ! Il était genre sur elle, à poils; je voyais son cul et tout, dommage que je ne l'ai supprimé, c'était tellement malaisant, j'étais trop mal ! J'avais jamais vu mon frère comme ça !

Ce jour là, j'avais insulté Adrian de tous les noms d'oiseaux existants sur cette planète. Mon frère s'était trahi en me montrant cette photo, j'étais loin de me douter que je rencontrerais cette femme sous peu et de façon assez bizarre... J'avais hâte d'avir des neveux et nièces que je chérirais comme je le peux,en cadeaux et gâteaux.

Ils seront dingues de mes gâteaux c'est certain ça ! Ils voudront toujours venir chez moi pour ça c'est sûr !

Je rigole en me levant pour aller servir les lasagnes qui cuisaient depuis assez de temps maintenant, ça me donnait envie tant l'odeur venait chatouiller mes deux narines. J'espérais vraiment ne pas les avoir ratées. je l'écoute alors me donner des conseils, je lève les yeux au ciel.

Oh, j'essaierais de ne pas être trop garce non plus, mais je la raterais pas au moindre faux pas c'est certain et qui sait, peut être que nous serons amies avec le temps, enfin on en est pas là encore, je ne l'ai pas encore vue et pour le moment Adrian est trop discret à ce sujet là, depuis toujours en réalité..

Je hausse les épaules en proposant d'aller à table. Nous mangeons et les compliments de la rouquine me font plaisir, elle n'a pas tord, ce n'est pas gastronomiques mais j'aime beaucoup ce plat que je trouve pas si mauvais en fin de compte. On parlait de vacances, je n'avais même pas penser à cela en réalité..

Je n'ai rien posé pour l'instant, je sais pas mais j'aimerais bien aller dans un pays un peu lointain pour me ressourcer quelques temps... Loin de Hambourg, pourquoi pas les caraïbes ou les pays scandinaves.. ça te dirait pas?

Dis-je en souriant, je devrais peut être proposer cette idée à Svea aussi, ça l’intéresserait sans doute aussi. Je mange goulûment tant j'ai faim.

Je nous vois bien sur une plage de sable fin ou à danser pieds nus sur la plage, ou encore faisant du quad dans les champs de canne à sucre !

S'estimer heureuse d'être bien entourées. C'est un fait et la demoiselle ne peut pas le nier, elles le sont sans aucun doute. Ce qui aide à supporter le reste. Pour elle, les audiences, les gens qui vous montrent du doigt, qui vous jugent sans vous connaître, qui parlent sans savoir, qui sont certains de détenir la vérité, quand ils ne savent rien du tout. La jeune femme voudrait pouvoir hurler à la face du monde tout le mal dont les hommes sont capables rien qu'avec leurs mots, mais elle ne le fait pas. Elle a trop d'éducation pour cela. Trop de savoir vivre. Alors elle se tait, mais elle n'en pense pas moins. Ils feraient tous bien mieux de s'occuper de leurs vies que de faire attention à la sienne. La veuve n'est probablement pas parfaite, mais ils ne le sont pas plus qu'elle, ne leur en déplaise. Ils la jugent et la critiquent, pour ne pas avoir à affronter leur propre pourriture, leur propre médiocrité. Elle a tué, oui. Et s'ils ne croient pas à sa légitime défense, ce n'est pas une raison pour se comporter avec elle comme ils le font, quand une cours de justice l'a reconnue et déclarée innocente. Avant qu'un procès en appel ne soit finalement demandé. Un procès qu'elle attend encore pour se blanchir et qui tarde à se présenter, pour des compléments d'enquête intempestifs.

«- Effectivement.»

Et toutes deux, plus que des amis, ont des frères, de grands frères, pour les soutenir et pour les aider à avancer. Un frère, pour Anastasia, qui lui a semble-t-il réservé quelques surprises dernièrement puisque son amie lui fait part de ses doutes sur une potentielle liaison de son frère avec une jeune femme, avant d'évoquer le sujet d'une photo coquine qu'il lui a envoyé par erreur, en voulant l'envoyer à sa partenaire. Hannah grimace, en espérant que ce ne soit rien de trop choquant, mais les aveux de son amie la font quelque peu pâlir comme elle s'imagine, à la place de celle-ci, recevoir ce genre de photographies de l'un de ses frères sur une jeune femme. Comme Anastasia avoue avoir supprimé le cliché, Hannah n'est pas surprise. Parce qu'elle aurait fait de même si elle avait été dans la situations de son amie. Avant de prendre rendez-vous chez un psychologue, quelqu'un à qui parler de l'horreur qu'elle aurait vu pour se la sortir de la tête. Elle ne doute pas que ses frères, ou qu'Adrian, soit de forts beaux hommes bien bâtis, il n'en reste pas moins qu'elle n'a pas l'intention de voir l'un de ses frères dans le plus simple appareil.

«- Je pense que sur une échelle de malaise allant de 0 à 10, tu as atteint le 10...» confirme Hannah en grimaçant. «J'espère bien que tu ne l'avais jamais vu comme ça avant ! Ce serait bizarre... Même si on veut des neveux et nièces, on ne veut pas voir leur conception, merci bien !»

Elle frissonne encore d'y penser, avant de plutôt se concentrer sur une Anastasia en mode tantine. Elle l'imagine passer son temps à faire des gâteaux pour les bambins. Maintenant que son frère a peut-être trouvé l'amour, c'est le moment ou jamais pour qu'Ana révise ses meilleures recettes de pâtisseries, même si elle a encore le temps avant que ses éventuels neveux et nièces ne mangent ce genre de choses. D'autant plus que pour avoir des neveux et nièces, elle doit d'abord ne pas faire fuir la compagne de son frère et pour cela, Hannah lui donne quelques recommandations, ayant déjà eut, pour sa part, l'expérience de voir ses deux frères lui ramener une belle-sœur.

«- L'idéal serait de ne pas l'être du tout mais je sais que c'est difficile. Il ne faut pas oublier cependant qu'on peut déjà bien assez les intimider de par notre simple statut de sœurs. Je me souviens d'une copine de Guillaume, qui enchaînait les faux-pas, à cause du stress.» se souvient Hannah, un petit sourire aux lèvres. «Quand elle est finalement partie et que j'ai vu la suivante, je l'ai regrettée je te le dis, je ne sais pas qu'elle erreur a conduit mon frère dans les bras de l'autre par la suite.» elle grimace.

Passant à table pour se régaler avec les lasagnes, elles abordent le sujet de l'été et des vacances à venir. Interrogeant Anastasia sur ses possibilités de vacances, Hannah découvre donc que son amie n'a pas encore pensé à poser de congés, alors qu'elle voudrait pourtant partir. Il va falloir qu'elle se dépêche de soumettre ses intentions de congés à sa hiérarchie, si elle ne veut pas se voir refuser les dates désirées.

«- Il va falloir que tu les poses si tu ne veux pas recevoir un non pour y être allé trop tard !» remarque Hannah. «Les deux ne manquent pas de charme mais c'est l'été, alors je dirais les caraïbes et le soleil, la mer translucide et le sable fin... J'avoue que c'est bien tentant !»

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Keep me alive

"Whatever you do will be insignificant, but it is very important that you do it." Ghandi

Je n'avais aucun filtre que ce soit pour Hannah ou pour Svea, alors raconter à la rouquine l'épisode de la photo reçue sur mon téléphone me faisait bien rire même si sur le moment c'est la nausée qui s'était emparée de moi. voir mon frère dans son plus simple appareil sur une fille c'était affreusement dégoûtant du moins pour moi, car je n'avais absolument pas besoin de voir cela de la part du frangin, c'était vraiment très malaisant, le niveau de gêne avait atteint son paroxysme, heureusement que j'avais tout de suite effacé cette photo de mon téléphone, je ne voulais plus tomber dessus par mégarde et d'ailleurs avec Adrian nous n'en avons plus jamais reparlé; Cela me faisait tellement rire, et j'avais ça sous le coude pour charrier mon grand frère, c'était juste jouissif ! Voir mon amie grimacer me faisait doucement sourire.

Je pense même que je suis à vingt sur dix là niveau malaise ! Je te jure c'était affreux et j'ai tant rigolé quand j'ai vu ça, il est tellement débile parfois mon frangin, j'aurais aimé être une souris pour voir sa réaction en direct quand il a vu qu'il avait envoyé cette photo par erreur à sa soeur ! Pauvre enfant !

Je riais tellement, à ce moment précis, ça faisait tellement de bien. Même si je sais que ce détail là, Hannah aurait pu s'en passer. APrès tout, j'avais besoin d'en parler, c'était quelque chose de trop gros pour ne pas en parler à quelqu'un. Si Adrian a effectivement trouvé l'amour, j'espère que cela sera pour un bon bout de temps pour qu'il ait le droit de connaître les joies de la maternité. J'aime mon frère comme la prunelle de mes yeux, il fera un bon papa, il s'est occupé de moi pendant des années à me chaperonner quand nous étions jeunes à me donner des conseils de grand frère et aussi à me sermonner quand j'en avais besoin. Il a toujours été là dans les bons comme dans les mauvais moments, un enfant qui aurait Adrian pour père ne serait que comblé de bonheur c'est certain, mon frère serait un parfait paternel, une sorte de papa poule en puissance. J'écoutais les conseils avisés de mon amie. Elle n'avait pas tord, je ne voulais pas faire fuir la potentielle femme de sa vie.. Je ne suis pas une garce à ce point là, je devais me montrer naturelle mais surtout accessible, qu'elle n'ait pas peur de moi, car mon frère serait le premier à souffrir.

On comprend pas forcément les choix de nos proches, mais ce qui est sûr c'est que je ne la ferais pas fuir car adrian pourrait en souffrir et il mérite pas ça !

Je hausse les épaules, mon frère a une bonté sans pareille, il a le coeur sur la main et beaucoup trop généreux et disponible pour les autres. L'idée de partir en voyage pour se détendre et oublier un peu notre quotidien un peu craignos de ces derniers temps, l'idée de partir entre copines est plutôt alléchante, du moins pour moi et je la soumets donc à la rouquine spontanément. Elle n'a pas tord, je dois me dépêchais de poser mes congés, déjà que je suis à deux doigts de démissionner, l'idée de retourner là bas m'enchante guère, je ne veux pas tomber sur le gardien de la prison qui m'a violée... Le voir me glacerait le sang, je n'aurais qu'une envie le tuer c'est certain.

Alors c'est décidé on part là bas cet été ! On va bien s'amuser ! J'appelle demain pour poser mes jours de congés ! Tu me donneras les tiens aussi, comme ça on essaie de partie une bonne semaine pour se ressourcer toutes les trois ! Je pense qu'on en a besoin !

Hannah se serait volontiers passée des détails dans cette affaire alors que son amie lui raconte jusqu'à la pose dans laquelle son frère se trouvait, au-dessus de sa demoiselle. Pour commencer, l'agent immobilier préfère ne pas savoir d'où l'idée de se prendre en photo au cours de l'acte s'est présenté à l'esprit du frère de son amie. Parce qu'elle même ne pense pas qu'elle aurait une idée aussi saugrenue, ni qu'elle accepterait que son partenaire la prenne en photo dans une position à ce point compromettante. Mais soit. Et surtout elle se demande à qui l'image était destinée normalement, avant qu'elle n'atterrisse devant les yeux d'Anastasia. La jeune femme suppose que c'était pour la demoiselle sur la photo. En espérant que ce ne soit rien de plus tordue. En attendant Anastasia dit qu'elle aurait adoré pour la tête d'Adrian en réalisant qu'il s'était trompé de destinataire et la demoiselle veut bien croire la jeune femme. Dans un même temps elle pense que ça doit être tellement gênant que ce n'est pas forcément marrant sur l'instant. Peut-être par la suite, alors.

«- Je pense qu'il devait être très gêné et que ça n'aurait pas forcément été si agréable que ça de le voir dans un désarroi pareil. Imagine s'il avait la main sur la... en espérant un sexto en retour.» souligne la jeune femme. Après tout, ce serait une possibilité. Et son amie ne voulait sûrement pas le voir de ses propres yeux, Hannah en était persuadée.

Cette photo pose un problème, néanmoins, à la psychologue comme elle révèle l'existence d'une femme dans la vie de son frère. Une demoiselle qui a intérêt à être tout ce qu'il y a de plus parfaite pour s'attirer les bonnes grâce de celle qui est sa plus ou moins belle-sœur à présent, comme cette dernière entend défendre son frère et s'assurer que la nana ç son bras le mérite. Un comportement de petite sœur tout ce qu'il y a de plus normal mais contre lequel Hannah choisit de mettre en garde son amie car, ayant deux frères aînés elle aussi, elle préfère éviter à son amie de faire les mêmes erreurs qui ont pût être les siennes au niveau des amours de ses frères.

«- Tu peux le faire inconsciemment, c'est ce que je veux te dire.» souligne l'agent immobilier. «Je sais que l'on veut le meilleur pour nos frères, qu'on a tendance à vouloir les protéger et mettre notre grain de sel. Notre position est intimidante par nature, il ne faut pas que tu oublie cela quand tu la rencontrera, elle sera sûrement mortifiée à l'idée de cette rencontre. Pour ce que j'en sais de mon expérience personnelle, en tout cas.»

Et elle avait été, la femme qu'un homme présente à sa sœur, elle aussi. Une situation délicate pour elle et qui lui avait permis de comprendre ce que les prétendantes de son frère, du moins certaines, avaient put endurer en rencontrant la jeune femme, parfois bien malgré cette dernière. Ce n'est jamais évident de faire ses preuves dans une belle-famille et celle d'Hannah continu de lui pourrir la vie, quand elle n'a plus d'époux. Son avis sur la question, de fait, est impactée par sa propre vie. Mais elle chasse ces pensées pour songer aux vacances que son amie évoque.

«- Cela me semble être un bon programme, on a qu'à faire ça !» annonce la demoiselle. «Il faudrait voir les vacances de Svea, je peux encore m'arranger pour les miennes.»

L'avantage d'être au sommet de la hiérarchie de l'entreprise.

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