Ne pas savoir cuisiner, c'est ça (ft Adélaïd)

Olivia ? Cuisiner ? Ahahahah. Bon. C'est moins une blague qu'il y a quelques semaines. Elle avait pour objectif d'engager un cuisinier pour la maison d'hôte qu'elle tenait depuis quelques mois maintenant. Mais, finalement, elle avait choisi de demander un peu d'aide. Elle avait commencé par prendre des cours de cuisine. Elle y avait, d'ailleurs, rencontré une femme qu'elle commençait à apprécier. Adélaïd était vraiment gentille. Avec elle en tout cas. Oli ne la connaissait pas vraiment, mais aujourd'hui elle venait lui donner un cours de cuisine à la maison. La gérante avait profité d'une journée où il n'y avait que deux clients. Comme ça, s'ils le voulaient, ils pourrait tester la cuisine de la jeune et belle demoiselle qui, à vrai dire, n'était pas très confiante. Mais peu importe, elle avait accompagné ses clients jusqu'au centre-ville pour qu'ils visitent un peu Hambourg, et s'était préparée à accueillir Adélaïd à la maison d'hôte. Une chose qui la stressait un peu. Pourtant, elle ne le montrerait pas. Elle n'aimait pas ça. Grande stressée, elle avait également une grande maîtrise de ses émotions. A l'extérieur tout du moins.
L'heure tournait et Olivia se demandait si sa nouvelle amie (peut-on l'appeler ainsi?) allait trouver la maison. Après tout, elle même, qui était la gérante, avait eut du mal à trouver l'endroit la première fois. Mais Adelaïd n'était pas en retard alors Olivia se contenta d'attendre, mi excitée, mi stressée. Lorsqu'elle entendit quelqu'un à la porte, elle alla ouvrir.
« Adélaïd ! Ca va ? Tu n'as pas eut trop de mal à trouver ? » demanda-t-elle. Elle la bombarda un peu de question. Ce qui montrait qu'elle se souciait de la personne en face d'elle. La brune laissa de la place à son invité pour entrer dans la maison. « Bienvenue à Der Blaue Vogel. ». Elle aimait dire cette phrase. Elle en était fière, d'une certaine manière.

HARLEY-

De temps à autre, pour découvrir de nouvelles choses et de nouvelles saveurs, peut-être de nouvelles manières de cuisiner des plats sains et légers, Adelaid aimait bien prendre des cours de cuisine dispensés par des restaurateurs. Elle appréciait des moments de convivialité et d'échanges autour de la cuisine, de la pâtisserie parfois, qui lui permettaient de rencontrer un peu de monde dans un même temps, de ne pas toujours avoir le nez dans son travail et dans sa classe. Au moins elle s'aèrait l'esprit et pensait à autre chose que ses problèmes pendant ce temps. Autre chose notamment que son désir d'enfant inassouvi.

Parmi les personnes qu'elle était amenée à rencontrer de par ces ateliers, il y avait eu Olivia, une jeune femme fraîchement débarquée en Allemagne et qui gérait une maison d'hôtes sans avoir de compétences particulières en cuisine, prenant des cours pour pouvoir donc régaler sa clientèle. Une jeune femme sympathique qu'elle avait apprécié au fil de leur discussion et qu'elle devait retrouver aujourd'hui même dans sa maison d'hôte, pour une nouvelle séance de cuisine seule à seule cette fois-ci, Adélaïd s'étant proposé pour donner quelques astuces, quelques idées, à la jeune anglaise.

A l’heure du rendez-vous, précisément, la jeune femme se gare à deux pas de l’adresse que lui avait indiquée la jeune femme, quittant son véhicule, ne tardant pas à toquer à la porte de la maison d’hôtes, Olivia ne tardant pas à lui adresser un grand sourire, s’inquiétant dans un même temps de savoir si la brunette n’avait pas eu trop de mal à trouver la maison. Naturellement, ce n’était pas le cas. Elle connaissait quand-même assez bien Hambourg.

«- Non je n’ai eu aucun problème ne t’inquiètes pas.» la rassure la jeune femme avant d’entrer, comme Olivia l’y invite en lui souhaitant la bienvenue chez elle. «C’est vraiment très mignon chez toi !» remarque la trentenaire en observant tout autour d’elle.

L’endroit semblait vraiment sympa pour passer un bon séjour et nul doute qu’Olivia, bien que ses compétences en cuisine ne soient pas fabuleuses à ses dires, devait être une hôte des plus adorables.

HARLEY-

Trouver l'inspiration de faire des plats était presque aussi compliqué que les faire. Olivia voulait également faire des plats sains et gourmands à la fois. Adélaïd l'aiderait sans doute. La plus jeune des deux femmes avait cru comprendre que l'autre aimait faire des plats sains. Alors il était très appréciable pour Olivia d'accueillir Adélaïd dans la maison d'hôte. Puis ce serait un moment sympathique de discussion et d'apprentissage. Pour Olivia en tout cas. Parce que son invité n'allait pas apprendre grand chose en la compagnie de la brune. Sûrement apprendrait-elle comment faire trop cuir des pâtes, comment faire gonfler une pâte brisé ou feuilleté dans le four sans rien dessus, comment faire cramer des courgettes. Toutes des choses très utiles. Enfin..Pas vraiment.

L'attente de ce petit cours de cuisine tout en légèreté allait prendre fin. Lorsqu'Olivia entendit quelqu'un toquer, elle ouvrit et lui souhaita la bienvenue. « C'est gentil merci. J'ai gardé pas mal de petites choses de Mr Brenner. » et comme elle savait que tout le monde ne connaissait pas ce monsieur, elle précisa : « L'homme qui gérait la maison avant mon arrivée. ». Elle sourie à Adélaïd. « Tu veux visiter ? Il y a deux chambres de libres si tu veux que je te montre. Mais je ne te ferais pas visiter celle occupée, histoire de respecter l'intimité des clients. ». Elle s'en souciait beaucoup, de cette intimité. Et elle avait également une règle : « Si Oli n'allait pas fouiller dans les affaires des clients, ceux-ci ne devaient ni voler, ni dégrader le mobilier. ». N'est-ce pas important ? Bien sûr, si demandé, elle faisait le lit tous les matins. C'était une option qui ne coûtait aucun centime.

Olivia regarda Adélaïd, attendant sa réponse qui ne tarda pas à arriver. Toujours avec un sourire, elle se ferait un plaisir de lui faire visiter ou même d'aller directement dans la cuisine. C'est un peu l'endroit où elles allaient passer un moment aujourd'hui.

HARLEY-

Cuisiner le plus sain possible, aujourd'hui, cela faisait tout simplement parti du quotidien d'Adélaïd alors qu'elle faisait la chasse au gras, au sucre, à tout ce qui pouvait être nuisible pour sa ligne et le tout toujours sans perdre un gramme. C'était à croire qu'elle souffrait d'une malédiction. Comme si quelqu'un, là-haut, avait décidé pour elle qu'elle serait grosse toute sa vie sans pouvoir s'en défaire. Sans pouvoir lutter contre ça, sans rien pouvoir y changer. Comme s'il y avait un blocage, elle ne savait trop où. Pourtant, elle continuait d'espérer qu'elle aurait un jour enfin cette silhouette de rêve affichée par beaucoup d'autres femme. Qu'elle afficherait enfin ces formes dans lesquelles, c'était certain, elle se sentirait bien, elle se sentirait elle-même. Qu'elle aurait enfin ces courbes qui la laisseraient se sentir bien. Pour cela, elle se devait de faire des efforts. Elle se devait de se discipliner et de cuisiner toujours plus sain, toujours plus léger. Et c'était ce qu'Olivia voulait pouvoir proposer à sa clientèle, des plats légers qui soient bons et sains en même temps. Pour cela, Adélaïd pourrait sans aucun doute lui venir en aide. Ou tout du moins lui donner quelques unes de ses recettes.

"- Oh je vois, ce sera sans doute très utile, en espérant que ce monsieur était un peu équipé !" remarque la brune comme Olivia affirme avoir ce qu'il faut pour cuisiner, de l'ancien propriétaire.

Visiter la maison d'hôtes, pourquoi pas. Elle n'y ferait aucun séjour elle-même puisqu'elle habite en ville, c'est certain, mais cela ne l'empêche pas de jeter un oeil, de regarder comment Olivia a arrangé les lieux. Même si elle a hérité de l'endroit, elle a sans aucun doute mis un peu de sa patte dans cet endroit, bien entendu. Il semble à la jeune femme qu'il est assez impossible qu'elle n'ait pas marqué l'endroit de son empreinte.

"- Oui c'est évident que l'on ne peut pas rentrer dans les chambres occupées, mais pourquoi ne pas visiter les pièces accessibles, oui !" acquiesce la brune avant de suivre la maîtresse de maison.

HARLEY-

Adélaïd était une femme magnifique. Olivia adorerait avoir son corps. Pourtant, elle aimait également le sien. Il fallait simplement trouver la façon de faire les choses. La façon de se sentir bien dans sa peau. Olivia n'avait jamais eut beaucoup de mal pour ça. A vrai dire c'est comme si c'était venu naturellement. Sûrement que ses parents avaient tout faits pour que ce soit le cas. Ils lui avaient répété, plus jeune, qu'elle était une petite fille magnifique. Et bien que ce soit ses parents et qu'ils ne soient sans doute pas très objectif, elle les croyait et avait fini par se trouver belle. Peut-être qu'Adélaïd avait besoin d'entendre qu'elle était magnifique. Mais Olivia ne pouvait le deviner. Elle n'était pas devin ni médium ni que sais-je encore. Si, pourtant, la presque quarantenaire lui faisait part de ses petites insécurités, la gérante de maison d'hôte essayerait de l'aider. Peut-être avait-elle besoin qu'on lui dise les choses. Voyait-elle une nutritionniste ? Une digne de ce nom, également ? Parce que toutes et tous n'étaient pas toujours dignes de porter ce nom de profession.

« Il n'était pas très porté électricité mais je lui ai fait acheter quelques petites choses bien utiles. Comme un batteur électrique pour le dessert par exemple. ». Dit-elle. En effet, Mr Brenner était un peu vieux jeu. Dans ce sens où il aimait bien TOUT faire lui-même. Même battre des blancs en neige. Ce qui impressionna la jeune demoiselle.

Lorsqu'Adélaïd accepta de visiter la maison, Olivia lui offrit un grand sourire : « C'est partie. ». S'il y avait bien une chose dans laquelle elle était à l'aise, c'était son métier. Le reste était un peu plus compliqué. Elle commença par le salon où se trouvaient deux fauteuils assez design, un canapé de la même matière et couleur. En revanche, il n'y avait pas de télévision. Elle avait simplement décoré la cheminé qui était en face du canapé et des fauteuils. « Il n'y a pas de télévision pour ne pas gêner les autres clients. Il y en a donc dans les chambres. C'est une idée de Mr Brenner. Et même si je trouvais ça moins chaleureux, j'ai fini par adhérer à sa décision. ». Puis elle passa à l'extérieur. Depuis le salon, on pouvait voir la piscine. Il y avait même un jacuzzi. Mais celui-ci avait été acheté par Olivia. « La piscine n'est pas chauffée, mais j'hésite à faire installer ce qu'il faut. Qu'en penses-tu ? ». Elle cherchait un peu l'avis de tout le monde.

HARLEY-

Cuisiner, Adélaïd a toujours bien aimé cela. D’ailleurs, c’est peut-être ce qui lui vaut de tant complexer aujourd’hui et se restreindre sans cesse, sans pouvoir perdre le moindre gramme, ou si peu. De perdre un peu plus efficacement parfois, avant de simplement tout reprendre aussi facilement, voire même plus et plus vite, qu’elle a tout perdu. Un cercle vicieux, sans fin, comme elle ne cesse de détester son image, comme elle ne cesse, alors, d’essayer de la modifier, sans parvenir à trouver la bonne formule, sans parvenir à trouver une solution durable et qui ne la poussera pas à pleurer de frustration, de dégout aussi, tous les quatre matins.

Cuisiner léger, cuisiner le plus sain possible, aujourd’hui ça la connait. Enfin, elle essaie. Beaucoup de plats à base de légumes, surtout. Des plats qu’elle peut transmettre à Olivia aujourd’hui, alors que la trentenaire a pour sa part besoin d’apprendre à cuisiner, tout court, pour ses hôtes qu’elle veut pouvoir régaler. Si possible, de manière saine pour convenir à tout le monde. Autant dire que pour cela, elle ne pourra pas vraiment proposer de plats typiques du pays. Des plats que, à vrai dire, Adélaïd ne cuisine plus depuis un moment, elle-même.

"- Je vois… Un batteur pour les desserts c’est presque obligatoire. " admet Adélaïd.

Enfin, il y avait toujours moyen de faire à la main… Mais c’était toujours très long. Encore plus pour les versions saines, qui montaient déjà moins facilement avec les appareils électriques, alors elle n’osait imaginer sans. Mais la cuisine allait attendre un peu, de toute façon, comme en premier lieu Olivia propose une visite de la maison d’hôte, Adélaïd acceptant l’invitation, lui emboitant le pas.

"- C’est un choix intéressant. Il est possible de faire certainement des activités plus conviviales ou calmes ici." reconnait Adélaïd.

Comme des jeux de sociétés, de la lecture… Des activités qui ne dérangeront pas les autres hôtes. En soit, l’absence de télévision ne la dérange pas, mais elle-même ne la regarde pas vraiment, il faut dire, alors son avis est peut-être un peu biaisé.

"- Je pense effectivement que chauffer la piscine peut être utile et représenter un bon investissement. C’est toujours plus agréable de pouvoir être sûr de la température qu’elle aura et si tu peux proposer la piscine en toute saison, ce sera un plus pour tes locataires, j’imagine. Combien as-tu de chambres en tout ?"

HARLEY-

La société faisait que les femmes se sentaient mal dans leur peau lorsqu'elles avaient trop de poids. Mais rien qu'un petit peu. Rien ne leur disait : « vous êtes magnifiques tel que vous êtes. » ou « vous avec un corps de femme avec des rondeurs ? C'est ce qui fait la beauté de la femme. » et, pour les femmes « skinny » : « Vous n'avez pas de forme ou juste là où il faut, c'est un vrai corps parfait. ». Comme quoi la société pouvait être horrible. On ne savait plus quoi penser, de nos jours. Mais les femmes avaient cette obsession du corps parfait. Elles n'y pouvaient rien. Qui pouvait leur en vouloir ? Personne. La vie faisait que c'était ainsi. Encore une fois : la société amenait à penser ainsi. Olivia essayait, dans son entourage, de positiver là-dessus. Pas assez de seins ? C'est beau. Pas assez de fesses ? C'est beau. Trop de sein ? C'est beau. Trop de fesses ? C'est beau. Des parties du corps vachement sexualisées qui, pourtant, restaient dans la tête de ces femmes.

Cuisiner richement ou sainement pouvait être pas mal. Les deux étaient bien. Richement parce ça nous fait plaisir et sainement parce que ça fait plaisir à notre corps. Mais sainement ne veut pas forcément dire avec plein de légumes. Ce n'est pas obligatoire. Et richement était à la fois mauvais parce que le corps montrait des signes que ce n'était pas bon. Et Olivia voulait apprendre les deux mais, plus particulièrement, la cuisine saine et gourmande. Voilà. Saine et gourmande. Parce qu'il faut savoir faire la différence entre riche et gourmande. Alors Adélaïd allait l'aider, aujourd'hui, et c'était tant mieux. La brune allait apprendre et elle ne demandait que ça.

Faire visiter la maison à Adélaïd était quelque chose qu'Olivia avait proposait naturellement. Elle commençait à avoir l'habitude. Mais avec des invités, pas avec des amis. Pouvons nous dire qu'elles sont amies ? Peut-être pas pour le moment. Mais cela risquait de ne pas tarder. La gérante, en tout cas, l'espérait. Elle commença donc par le grand salon calme.

« J'ai acheté des jeux de société, des jeux de cartes et une imprimante pour les enfants. Pour imprimer des dessins s'ils en trouvent qui leur plaisent et qu'ils veulent colorier. ». Tout ces petits achats ne faisaient même pas de pincement au cœur d'Olivia. Tout simplement parce qu'elle n'a jamais été proche de son argent, mais aussi parce qu'elle avait hérité de quelques milliers avec le décès de ses parents. Elle voulait les utiliser à bon escient.

« Il y a quatre chambres. Dont une à moi en bas. Mais j'aimerais construire une sorte de petit cabanon dans le jardin où il y aurait une chambre indépendante. Je réfléchis encore. ». Elle aimait faire évoluer cette maison d'hôte. Et le jardin était assez grand pour faire cela.

HARLEY-

L’’enseignante étant invitée à visiter la maison d’hôtes se montre bien curieuse sur celle-ci, intéressée par ce que peut raconter son interlocutrice et le parti prit par Olivia, comme par l’ancien propriétaire. Ne pas avoir de télévision dans la salle commune c’est peut-être un peu étonnant mais elle comprend le principe, le point de vu et il y a sûrement des gens à qui cela plaît. Elle-même ne regarde guère la télévision, si bien qu’elle ne peut pas se faire un réel avis sur la question. Ici, elle serait donc davantage du genre à lire un bon livre en profitant de la pièce. D’autres se feraient un plaisir de jouer à des jeux de sociétés, comme Olivia en dispose, ainsi que des coloriages, activités aussi bien ludiques que plaisantes pour les enfants et qui participe à leur motricité fine. Bien sûr, ce ne serait pas du genre de tout le monde… Mais les clients qui voulaient absolument s’abrutir devant une téléréalité ou une autre – puisqu’il n’y a presque plus que ce genre de choses à la télévision aujourd’hui – pouvaient le faire dans leur chambre, sans ennuyer les autres.

"- Je pense que c’est une bonne idée, au moins les hôtes ont le choix de leurs activités et peuvent vraiment se reposer, quand ils sont ici !" remarque Adélaïd.

Quatre chambres, ce n’est pas mal. Enfin, il n’y en a que trois qui sont à destination de la clientèle, mais peut-être est-ce suffisant pour Olivia. Après tout, la jeune femme vit seule ici. Elle n’a qu’elle à faire vivre, avec cette maison. Et puis si elle peut faire le petit cabanon comme elle l’évoque, cela lui fera une chambre de plus pour accueillir un couple ou une famille supplémentaire. Elle avait le terrain pour le faire en tout cas. Mais pour Adelaïd, un autre problème demeurait : celui de la location. Est-ce qu’elle avait du monde ici, Olivia, ou avait-elle un peu de mal à avoir une clientèle ? Quand Adélaïd y pense, Hambourg n’a pas grand-chose pour séduire les touristes. L’Allemagne elle-même, à vrai dire, hormis à Berlin, dans ses espaces verts en Bavière et dans quelques villes célèbres pour leurs marchés de noël, n’a pas grand-chose à offrir aux étrangers, aux goûts de ces derniers. Ce n’est pas une île paradisiaque, pas un pays propice à la baignade, pas non plus une destination à laquelle penser pour les sports d’hivers…

"- Et les affaires marchent bien ?" demande-t-elle encore. "Beaucoup d’Allemands ou tu as vraiment des gens de tous les pays ?"

HARLEY-

Olivia voulait que tout se passe bien dans sa maison. Elle voulait également contenter tout le monde, aussi bien les grands que les petits. Il faut dire que ce n'était pas facile. Elle devait faire des choix et ne voulait pas trop ressembler à un hôtel. En faisant la cuisine elle-même elle prenait le risque de faire quelque chose de peu ragoutant, et en prenant un cuisinier cela pouvait faire penser à un restaurant. Alors elle avait décidé de faire cela en alternance. Par exemple la semaine il pourrait y avoir un cuisinier et le week-end elle ferait elle-même les repas. Ce serait un bon compromis. Adélaïd était là à temps, puisqu'en attendant de trouver un cuisinier elle n'avait pas d'autre choix que de cuisiner. Olivia avait déjà entendu parler, grâce à ses quelques amis, de maisons d'hôtes qui achetaient des repas tout prêt. Ce qui était assez révoltant. Apprendre à cuisiner avec Adélaïd serait donc une très bonne chose. Histoire de ne pas faire que des spaghettis bolognaises ou carbonaras. Seules choses qu'elle sait faire.

« Oui c'est ce que j'avais derrière la tête. Mais j'avoue qu'en faisant ça j'ai eut un peu peur que ça ne plaise pas. C'est comme tout, pourtant, ça ne peut pas plaire à tout le monde. »

Olivia avait pensé au fait que tout le monde ne s'intéressaient pas à Hambourg, mais beaucoup de personnes, pourtant, semble aimer passer les vacances dans cette jolie ville. La jeune femme avait visité pas mal de musées et de petites expositions, avait fait une sorte de petit partenariat avec l'office de tourisme qui lui donnait des petits tracts pour en proposer à ses clients. Ils ne partaient pas très rapidement, mais c'était tout de même assez sympa de proposer ça.

« Pour le moment je n'ai pas grand monde mais beaucoup d'allemands oui. J'ai des anglais qui ont réservés pour la semaine prochaine et des français pour la même semaine. Donc ce sera complet la semaine prochaine. Mais sinon je n'ai pas grand monde. C'est le début. Je pense à faire un site web pour parler un peu de la maison et qu'on puisse réserver dessus. Pour le moment Der Blaue Vogel est sur des sites de maisons d'hôte. L'office de tourisme propose la maison aussi. C'est pas mal. »

HARLEY-

L’idée de ne pas avoir de télévision dans la pièce commune ne semblait pas mauvaise. Ainsi les familles pourraient d’avantage passer de moments de convivialités et se rapprocher les uns des autres pendant leurs vacances. De plus, ils avaient toujours un accès à un écran dans leur chambre s’ils ne pouvaient pas s’en passer pendant leur séjour. Aux yeux d’Adélaïd, alors, c’était suffisant. Mais il fallait admettre qu’elle regardait très peu la télévision, si bien qu’elle n’avait aucun mal à s’en passer elle-même, ce qui n’était peut-être pas le cas de tout le monde. Mais il lui semblait bien plus agréable de passer du temps à lire, écrire, dessiner, dans un endroit calme, que de suivre une téléréalité ou une autre sur un poste de télévision.

"- Il y aura des gens à qui cela plaît et d’autres à qui cela ne plaît pas, c’est toujours la même chose. Dans la vie, ce que l’on fait ne peut pas toujours plaire à tout le monde, malheureusement."

Il y avait toujours des gens pour critiquer, pour ne pas être d’accord et ce quoi que l’on fasse. Il serait, en même temps, très ennuyant que tout le monde soit toujours d’accord sur tout, n’est-ce pas ce que l’on dit ? Si. Et les racontars avaient certainement raison, même si parfois elle avait un peu de mal à se ranger à cet avis, un peu de mal à le considérer. Non pas là, présentement, mais quand il s’agissait d’elle-même. Une pensée qu’elle relaye au trente-sixième plan immédiatement. Ce n’était vraiment pas le moment pour elle de penser à son allure, à ce corps qui la dégoutte.

Elle avait beaucoup d’Allemands et pas vraiment grand monde, encore. Cela paraissait assez  normal puisqu’elle débutait toujours son activité. Les choses iraient certainement mieux avec le temps. Adélaïd n’en doute pas le moins du monde et ce d’autant plus qu’Olivia semble être une hôtesse charmante.

"- C’est déjà bien pour un début mais l’élaboration d’un site web peut effectivement te permettre de toucher peut-être plus de monde. Et bien sûr il faut aussi investir un peu dans la publicité, non ?" suppose Adélaïd. "Le bouche-à-oreilles sera peut-être profitable, également !"

HARLEY-

De nos jours les écrans sont indispensables pour beaucoup. Tout le monde n'était pas né avec les écrans, mais les enfants d'aujourd'hui si. Ils étaient nés avec et ne pouvaient s'en passer. Parfois c'était un peu la faute des parents, puisqu'ils sont sur leur téléphone au lieu de jouer avec leur enfant ou pendant le repas. Ils ont donc montré l'exemple et, forcément, les enfants ont suivi. Olivia, elle, avait été très peu sur les écrans étant enfants. Elle avait connu le téléphone à clapet aussi, sur lequel on pouvait jouer à des jeux de base mais qui avaient du mal à fonctionner toutes les dix secondes. D'ailleurs était-ce un vrai souvenir ? Avait-elle pu jouer à des jeux sur le téléphone de ses parents ? Peut-être. Peut-être pas. Tout ça pour dire que la télévision dans la salle de séjour n'était absolument pas indispensable. Au contraire elle était dans les chambres et dans la salle ils pouvaient faire plein d'autres choses. Dont avoir des discussions plus ou moins sérieuses. Olivia adore entendre ses invités rire aux éclats. Ce qui, en général, la fait sourire.

« C'est certain. Je préfère proposer des alternatives. C'est toujours plus sympathique. »

Olivia peut comprendre que Adelaïd n'aime pas son corps, mais si elle l'entendait se rabaisser ainsi, elle essayerait de lui faire voir la vérité : tous les corps sont beaux. Bien sûr si nous ne nous trouvons pas beaux il y a des choses à faire. Et parfois ça ne fonctionne pas. Serait-ce alors un signe pour dire qu'il n'y a rien à faire puisqu'elle est magnifique ? Ou bien d'autres messages possibles et inimaginables.

La brune pense faire un site web pour se donner plus de visibilité. Mais voilà, le problème c'est qu'elle est assez nulle pour créer des sites. Elle n'a pas un mauvais niveau en ce qui concerne le reste, mais créer un site...C'est vraiment quelque chose qu'elle n'arrive pas à faire. Elle avait bien essayé pendant ses études, mais elle n'y était jamais arrivé. D'ailleurs elle se rappelait qu'elle n'était pas la seule. Ça donnait des discussions plutôt drôles par la suite.

« Oui c'est vrai. J'ai déjà l'office de tourisme qui propose des dépliants avec des photos de la maison et les informations, mais à part ça c'est vrai que je n'ai pas grand monde. Mais je sais quelque chose en ce qui concerne le bouche à oreille ! J'ai deux clients qui ont été très satisfaits de leur séjour et qui en ont parlés à des proches. Deux semaines après c'était complet ! » En y repensant, elle sourie. « Je crois que tu as tout vu. On passe en cuisine ? » propose-t-elle alors.

HARLEY-

Dans la vie il n'est jamais possible de faire plaisir à tout le monde. L'initiative d'Olivia plairait à certaines personnes mais pas à d'autres. Tout simplement. Il fallait l'accepter comme cela. Il y en a pour qui la télévision est indispensable, d'autres pour qui cela n'avait aucun intérêt et ce encore moins pendant les vacances. Mais ici, c'était les décisions de la brune qui comptaient, c'était à elle de savoir ce qu'elle voulait faire pour cette maison d'hôtes. Si elle ne voulait pas qu'il y ait de télévision dans les salles communes c'était son droit. Et de toute façon, elle en avait installé dans les chambres si bien que les autres n'étaient pas non plus privés de tout écrans. Et puis il y avait tant de choses à faire, tant de choses à voir à Hambourg qu'ils n'avaient vraiment pas besoin de passer leur temps devant des émissions diverses et variées. Ils profiteraient beaucoup plus de leur séjour en bannissant la télévision pendant ces quelques temps. Mais cela, encore une fois, n'était pas au goût de tout le monde. Le plus important était donc que la maîtresse de maison propose des alternatives, pour ne pas se priver totalement de clients supplémentaires, et c'était ce qu'elle faisait donc.

”- Oui et puis ceux à qui cela ne plaît pas, tant pis pour eux. À un moment, c'est ta maison d'hôte, c'est à toi de la diriger comme tu le souhaite. Tu auras de toute façon des intéressés. Il y en a qui aiment bien faire une vraie coupure avec la vie quotidienne et les écrans, quand ils sont en vacance.”

Mais il faudrait bien sûr qu'elle se fasse connaître et pour cela quoi de mieux qu'un site internet ? Cela permettrait de générer des visites, d'attirer des curieux, qui voudraient en savoir plus et donc, à terme, augmenter les réservations. Le bouche à oreille ferait également sa part mais ne serait évidemment pas suffisant, même si elle avait eu une première bonne expérience. Il fallait de la publicité de grande envergure même si l'office de tourisme, apparemment, travaillait avec elle et donnait aux touristes la référence de sa demeure pour loger.

”- Et les sites de locations de vacances, tu es dessus aussi ?” demande la demoiselle avant de hocher la tête. ”Allons y oui !”

HARLEY-

Olivia faisait de son mieux et prenait les compliments avec plaisir. Quant aux suggestions, elle les prenait avec l'idée dans la tête de plaire à un maximum de gens. Bien sûr qu'elle ne pouvait satisfaire tout le monde, mais elle aimait tellement voir un parent lire, assis dans le canapé, l'enfant devant lui en train de dessiner. Il y avait eut un petit accident et un enfant avait dessiné sur la table, mais ça s'était rapidement réglé. Avec une bonne astuce de grand mère. Il y avait des choses qui ne changeraient pas et d'autres qui seront modifiés d'ici quelques mois. Mais pas le fait que la télé n'était pas dans le salon. Mr.Brenner, l'ancien propriétaire, avait des photos de lui-même avec ses clients fidèles. Il y avait certaines photos dans l'entrée, d'autres étaient affichés dans la demeure de ce brave monsieur. Peut-être que la jolie brune pourra faire la même chose dans quelques années ? En tout cas ce n'était pas exclu dans sa petite tête. Elle avait des projets pour cette maison. De beaux projets. Et parfois ils étaient simples. Simples, mais pas moins insignifiants. Alors pour le moment elle montre la maison à Adelaïd qui semble très réceptive à ce que propose Olivia.

« Et ils sont plus nombreux que ce que l'on pense. Même les jeunes se coupent un peu de tout. Moins du téléphone, mais de la télévision, des tablettes tout ça ils le font. Mais c'est vrai que le téléphone est une vraie addiction pour les adolescents et jeunes adultes. Pas pour tous, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais pour beaucoup de personnes. »

Adelaïd pose une question très pertinente à Olivia. Était-elle sur des sites de location de vacances ? Et bien elle était sur certains, mais pas énormément non plus. Alors elle le dit à la presque quarantenaire et continua : « Il faut que je me bouge à ce niveau là. J'en ai bien conscience. Je pense que je verrais ça dès la semaine prochaine. Pour le moment j'ai des petites choses de prévues et des tests culinaires à faire. » elle s'arrêta, puis reprit après avoir rapidement réfléchit : « Quoi que pendant la cuisson de dessert je pourrais me pencher sur la question. Je verrais. En cuisine ! » dit-elle avec un ton joyeux, bien qu'un peu stressé. A vrai dire la cuisine était réellement sa hantise et penser à faire d'autres choses que ce qu'elle avait prévu était un peu angoissant pour elle. Mais comme toujours elle le cachait. Elle savait si bien le faire.

Allant dans la cuisine, Olivia prit l'un des tabliers qu'elle avait acheté exprès et le donna à Adelaïd. Quant au deuxième elle le lassa autour d'elle. « Dessert ? Plat de résistance ? Par quoi commençons nous ? » demanda-t-elle.

HARLEY-

Mine de rien, les gens sont de plus en plus nombreux à vouloir déconnecter pendant leurs vacances. Se sortir des réseaux sociaux, de la télévision, des tablettes et tout le reste. Mais comme le souligne Olivia, sur la question du téléphone, c'est un peu plus compliqué. Si les jeunes font des efforts sur le reste, en revanche se discipliner sur l'utilisation du cellulaire est encore bien difficile. Il faut dire qu'aujourd'hui, tout le monde l'utilise pour tout. Non seulement pour les appels, mais aussi pour jouer, pour écouter de la musique, pour prendre des photos ou noter dans son agenda, voire dans ses notes, quelques informations importantes. Les téléphones sont ainsi devenus presque une excroissance de l'humain, quelque chose de vital, dont ils ont bien du mal à se séparer. Il paraît que c'est le mal du siècle. Adélaïd veut bien le croire, elle-même songe souvent qu'elle perd du temps à scroller sur Instagram. Mais c'est plus fort qu'elle, alors elle continue.

”- Il faut dire qu'aujourd'hui ils se servent de leurs téléphones pour à peu près tout. GPS, musique, appareil photos… ce ne sont plus des téléphones mais de vrais couteaux suisses de la téléphonie.” remarque la brune non sans un petit trait d'humour.

En attendant, de leurs côté, elles avaient des choses à faire et sûrement pas le temps d'épiloguer sur l'utilisation moderne des smartphones, quoi qu'elles puissent en penser. Alors comme Olivia propose de passer en cuisine, Adélaïd acquiesce avant de lui emboîter le pas, revêtant bientôt un tablier flambant neuf dont elle soupçonne qu'Olivia l'ait expressément acheté pour elle. Pourtant, Ady avait amené le sien. Mais peu importait.

”- Alors nous allons commencer… Est-ce qu'il y a une recette en particulier que tu aimerais savoir cuisiner ?”

Mieux valait commencer par là. Peut-être que Olivia voulait apprendre certaines choses, que certains plats la tentaient plus que d'autres pour régaler ses touristes.  Ce serait une bonne motivation potentielle. Et peut-être qu'ils avaient déjà eux-mêmes suggéré quelques plats qu'ils souhaiteraient découvrir. Des plats qu'il serait intéressant de voir ensemble, alors.

HARLEY-