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 You raise me up [Emmerich]

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gare à la crise de la quarantaine
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You raise me up [Emmerich]
Lun 20 Avr 2020 - 2:01


EMMERICH & GABI

YOU RAISE ME UP


Assise face à mon miroir,  je jouai entre mes fards et mes pinceaux pour réaliser le plus beau maquillage possible. J'avais étalé absolument touuuuuute ma mallette de cosmétiques sur ma coiffeuse un en désordre savamment organisé et après avoir mit ma base, je frottai mes mains en souriant d'impatience avant de m'attaquer aux choses sérieuses.
Dans les loges c'était l'effervescence. Tout le monde courrait dans tous les sens et certaines filles avaient leur propre maquilleuse mais pas moi. Je gardais ça pour les grosses compétitions. Là c'était qu'un truc de portes ouvertes de la patinoire avec une compétition amicale entre les licensés. Puis ça me relaxait de me maquiller j'adorais ça et j'avais bien plus de matos qui toutes les pros réunies ici alors bon... En plus vu ma passion du makeup, Maman m'avait payé plein de fois des cours chez Chanel alors j'avais les skills !
Fond de teint, lumière, blush, fards, liner, khôl, paillettes, tout y passa. Je terminai par mes lèvres, figeai tout ça au spray fixateur puis m'attaquai à mes cheveux. J'étais super concentrée. Le patinage artistique était un sport de rigueur et de discipline. Qu'il n'y ait pas de qualification ou de véritable coupe à la clé de cet évènement ne changeait rien pour moi. Je voulais être parfaite.
Mon peigne et mon gèle en mains, je plaquai mes cheveux et dessinai mes vagues que je décorai régulièrement de paillettes avant de boucler le bas de ma tignasse et les ébouriffer pour plus de naturel. Un coup de laque, encore plus de paillettes sur mon corps et j'étais ready !
J'arrangeai une petite bavure à l'aide d'un mouchoir, puis me levai de ma chaise afin d'enfiler mes collants puis mon costume. C'était un de mes préférés il était d'un bleu glacé qui faisait ressortir mes yeux à les rendre si profond qu'on pouvait y perdre la mémoire pour quiconque s'y plongeait. Maman l'avait terminé il y a pas longtemps et je voulais voir ce qu'il donnait sur la glace étant donné que j'étais supposée le porter à la prochaine compétition. Il était si beau... Elle avait du passer des heures à fixer chacun des strass à la main.
Sa boutique de robes haute couture à maman dès qu'elle l'aurait ouverte, elle allait déchirer !

Une fois en tenue, je passai mes patins en prenant soin de bien les serrer. Je rajoutai une épingle ou deux à ma coiffure histoire d'être certaine qu'elle tiendrait lorsque je vis mon téléphone vibrer sur le coin de ma coiffeuse. Rah mais c'était pas le moment je devais rejoindre la piste !
Je le pris et regardai vite fait l'écran pour voir qui m'envoyait un message. Emmerich. Ouais bah il attendrait fallait vraiment que j'y aille Alex mon coach était en train d s'égosiller comme un putois depuis la porte des loges pour qu'on se presse. Je reposai mon téléphone m'empressai de rejoindre les autres près de la glace.

- Mesdames et messieurs bienvenue à la patinoire de Hambourg, aujourd'hui nous allons vous présenter...

Alex faisait son speech annonçant le spectacle. Chacun se tenait près à rentrer en piste et moi la première étant donné que j'étais l'espoir en devenir du patinage allemand, lorsque mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
Je flanchai, manquant m'écrouler sur place tant mes jambes se dérobèrent sous moi avec une vivacité inattendue. Mon palpitant se mit à battre à tout rompre dans ma poitrine soudain compressée et une bouffée de chaleur étouffante me cloua sur place d'un violent vertige. Je clignai des yeux alors que me cerveau peinai à intégrer ce qu'il avait vu.
Je me retournai vers les loges, le souffle court, incapable de bouger comme si j'avais eu peur de briser la réalité en acceptant de croire ce que j'avais cru voir. J'avais du me faire un film c'était pas possible autrement.
Oui sûrement... C'était n'importe quoi...

- Gabi ! Gabi c'est à toi vas y !
- Oh euh.. Ouais...


J'entrai sur la piste mais ma tête n'était clairement pas dans mon sport. Je ne cessai de me concentrer sur cette image impossible et d'œiller vers les loges où se trouvaient la réponse.

- Gabi ? se pencha mon coach vers moi, voyant clairement qu'un truc n'allait pas.

Je relevai mon regard vers lui, comme dans un état second, comme si je le voyais sans le voir. C'était super bizarre je pouvais m'entendre respirer mais c'était comme au ralentis... Tout raisonnait... Il dut répéter mon prénom plusieurs fois avant de me faire réagir et avant même de le réaliser, j'étais déjà en train de patiner à toute vitesse pour repartir en coulisses.

- GABI !

Je me frayai un chemin en jouant des coudes à travers les patineurs agglutinés autour de la piste et me précipitai à ma coiffeuse sur laquelle je me jetai presque. Je récupérai mon portable de mes mains tremblantes et déglutis, hésitante.
Et si j'avais rêvé...? Je ne voulais pas me retrouver face à un espoir arraché... Je ne voulais pas replonger dans cette douleur horrible de laquelle j'avais eu tant de mal à me relever en apprenant le comas d'Emmerich... Je ne voulais pas ressentir qu'on me l'enlevait à nouveau... Je pourrais pas...

Oui mais et si je n'avais PAS rêvé ?!
J'inspirai et expirai profondément puis débloquai mon écran. J'oubliai de respirer et tombai assise sur ma chaise, mes yeux soudain emplis de larmes arrivées si vite que j'aurais jamais cru ça humainement possible.
Emmerich...
C'était là, écrit en plein milieu de mon téléphone. Mes lèvres entrouvertes par le choc, je tapai avec difficulté tant je tremblais sur le message afin de l'ouvrir et ne pus retenir un sanglot lorsque je le découvris.

Non c'était pas possible ! Quelqu'un devait me faire une mauvaise blague ! Si Em' était réveillé, Ida me l'aurait dit !
Non...?
Putain ce serait tellement le style d'Em de lui demander de ne rien en faire afin de s'en charger lui même et me faire manquer crever d'un arrêt cardiaque ! C'était trop lui de me faire un coup pareil !
Je faisais quoi ? Je faisais quoi, je faisais quoi, je faisais quoi ?!
Toujours avec la sensation d'être à moitié en train d'halluciner, j'appuyai sur la touche appel et portai mon téléphone à mon oreille d'une main tout en serrant la seconde contre mon ventre noué. Je devais en avoir le cœur net ! Je voulais être sûre !
Le son de ces fichues sonneries d'attente ne m'avaient jamais parues plus anxiogènes ! Pfff je devais avoir l'air bête c'était forcément un canular il n'allait clairement pas décro...

~ clic ~

Je me figeai. Putain on venait de décrocher ! Je cessai de respirer, comme si j'avais voulu figer l'instant dans le temps et lançai d'une petite vois à la fois incertaine et pleine d'espoir mêlés. J'avais si peur de ce que j'allais entendre... Ou pas entendre d'ailleurs. J'essayais de me protéger comme je le pouvais en refoulant l'espoir qui vibrait à travers tout mon corps et excitait mon cœur...

- Em'...?

Merde c'était moi qui venait de parler comme ça ?
Et là j'entendis sa voix... Ma peau semble être la seule chose m'empêchant de m'éparpiller dans tous les sens. Je ratai un battement, sans doute même dix et je me mis à pleurer à gros sanglots tout en riant tour à tour.

- Je ! Bouge pas je...!

Bah évidemment qu'il n'allait pas bouger...Où je voulais qu'il aille j'étais débile ! On va dire que c'était l'euphorie qui parlait ! J'étais dans tous mes états ! Je marchais dans tous les sens et tournai sur place et passai sans cesse ma main dans mes cheveux en riant et en pleurant en même temps ! C'était dingue ! C'était fou ! C'était... irréel...

- Enfin je veux dire reste ou t'es ! Enfin attends moi ! Merde... J'arrive !

Je raccrochai, chopai ma mallette dans laquelle je fis tomber tous mes produits de maquillage d'un balayage de bras et courus le fourrer dans mon casier. Je virai mes patins en sautillant sur place histoire d'éviter de me casser la gueule - ce qui ne fut pas sans mal - et enfilai mes chaussures avant de partir à toutes jambes en direction de l'hôpital.
Lorsque je sortis de la patinoire, mon Uber était déjà là. Dans la voiture je ne tenais pas en place et envoyai 40 messages à Ida qui me confirma que son frère lui avait demander de ne rien me dire, qu'il voulait s'en charger.
Petit con ! J'étais furax contre lui et ça faisait un bien fou ! D'être capable d'avoir ce genre d'émotion à son égard à nouveau... Car j'étais furax sans l'être. En vrai ça me faisait délirer même si il allait clairement se prendre un savon pour avoir manqué m faire crever sur place !
Je n'arrivais pas à croire que j'allais revoir Emmerich... Que j'allais pouvoir lui parler mais surtout, l'entendre me répondre. Le voir me regarder. Le sentir me toucher...

Le Uber n'était pas encore arrêté que je sautai de la banquette arrière et filai en direction des ascenseur. Le bouton pour les appeler prit cher et celui à l'intérieur afin de monter, plus encore. Bordel mais les portes avaient toujours été aussi lentes à se fermer ?! ALLEZZZZZZZZZ ! Je devais tellement avoir l'air d'une folle apprêtée et habillée comme je l'étais à courir dans tous les sens...
Je me faufilai entre elles dès que j'en eu la place et dérapai à moitié dans les couloirs jusqu'à arriver à la porte de la chambre d'Emmerich, face à laquelle je me retrouvai telle une statue de sel, ma main en suspend au dessus de la poignée.
D'un coup j'avais peur... Il s'était passé tant de choses ces derniers temps puis... Je n'oubliais pas la façon dont notre dernière conversation s'était terminée... Elle m'avait assez hantée tous ces mois durant... J'avais haïs le fait de savoir que nos derniers mots s'étaient achevé sur une dispute chaque seconde de chaque jour depuis que j'avais appris son comas... Est-ce qu'il s'en souvenait...? Est-ce qu'il m'en voudrait encore...?
Tant pis si c'était le cas. Si il était fâché après moi, au moins ça voulais dire qu'il était conscient pour le faire et ça m'allait.

Mordillant ma lèvre comme je le faisais toujours lorsque je me sentais dans une situation délicate, je toquai puis poussai la porte. J'avais l'impression d'être en tachycardie ! J'avais si souvent ouvert cette porte sur le corps inerte et endormi d'Emmerich que cette image était imprimée et j'étais terrorisée de retrouvée la même malgré le fait de l'avoir eu au téléphone.
Alors lorsque je vis ses deux yeux verts si familier rencontrer les miens, je laissai tomber mon sac au sol et courus me jeter sur son lit, déversant contre son cou l'année entière de calvaire qu'il m'avait causé à rester endormi qu'importe e nombre de fois où je l'avais supplié de se réveiller.

- Pardon Em' ! Pardon !

Ca avait été la chose que j'avais voulu lui dire plus que tout au monde après notre dispute et la nouvelle de son comas. La chose que j'avais voulu qu'il entende le plus...
Alors ce serait la première chose que je lui dirais et la première chose qu'il entendrait...


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Re: You raise me up [Emmerich]
Lun 20 Avr 2020 - 3:31


Est-ce que j’étais stressé ? Moi ? Noon pas du tout ! Enfin, peut-être un peu ? Disons juste que j’ai un peu peur de voir atterrir dans ma chambre une furie ambulante.

J’ai envoyé un message à Gabi, en demandant à ma soeur de ne pas lui annoncer la nouvelle de mon réveil, voulant lui faire moi-même la surprise. Elle allait sûrement me détester pour ça, mais bon, je lui devais bien ça. Je fais tourner mon téléphone entre mes doigts alors que l’anxiété me gagne petit à petit. Est-ce que j’ai bien fait ? Je suppose que même si ça avait été Ida qui lui aurait dit, elle aurait débarqué ici dans les prochaines minutes. Elle et maman sont parties il y a quelques temps, ayant d’autres choses à faire. Cela m’a laissé un peu de temps pour me familiariser de nouveau avec mes yeux, qui avaient l’habitude de ne voir que du noir. De la fenêtre de ma chambre, je peux voir la petite cour qu’il y a derrière l’hôpital pour permettre aux patients de prendre l’air. Il y a quelques fleurs qui ont commencé à fleurir ici et là, ce qui donne une belle touche de couleur dans ce lieu plutôt tourné vers le blanc. Là, il y a du violet, du rose, du jaune. Ca changeait vraiment la donne. Je me tourne ensuite vers le bouquet que ma mère avait installé sur la table de chevet placé juste à côté de mon lit. Je tends ma main pour venir effleurer les pétales, jusqu’à ce que la sonnerie de mon téléphone ne me fasse sursauter. C’est Gabi… Donc elle a dû voir mon message. Je reste songeur pendant quelques instants avant de décrocher à l’appel. Je ne parle pas, j’attends. Et lorsqu’elle prononça mon prénom d’une petite voix, je sens mon coeur se pincer. Elle aussi avait dû vivre un cauchemar, alors je n’imagine pas ce que cela avait dû être pour Häns. Je ne sais pas si Ida l’avait prévenue d’ailleurs… Mais ce ne serait certainement pas moi qui lui dirais. J’ai encore un peu de mal à digérer son comportement lorsque je lui ai fait mon coming-out. Bref, le sujet n’était pas Häns pour le coup mais Gabi.

- Yep, en chair et en os, dis-je avec un petit sourire aux lèvres.

Il ne me fallut pas attendre longtemps avant d’entendre de gros sanglots accompagnés de rires nerveux. Lorsqu’elle me demanda de ne pas bouger, je reste immobile avant de soupirer tout en pouffant.

- Comment veux-tu que j’bouge ?

Je l’entends ensuite marcher, sûrement parce qu’elle n’arrivait toujours pas à croire que j’étais réveillé. Pourtant, c’était bel et bien le cas. Je dois avouer que même moi je suis soulagé d’être enfin sorti de cet état végétatif qui commençait vraiment à me souler. Ne pas pouvoir montrer aux autres qu’on est là n’est vraiment pas super. Et cela les blesse plus que l’on ne peut imaginer. Puis je l’écoute me dire de rester là où je suis, ce qui n’est pas négligeable vu que je suis un peu obligé de rester cloîtré dans ce lit.

- Bien sûr que je reste où je suis, où veux-tu que j’ail…

Mais je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’elle me raccroche au nez. Je suis un peu surpris au début, regardant mon téléphone, comme si je ne croyais pas ce qu’il venait de se passer. Puis je rigole. Je ne sais pas où elle est, mais il ne lui faudra certainement pas longtemps pour venir ici. En l’attendant, je squatte un peu mes réseaux sociaux, qui étaient envahis de notifications en tout genre. En même temps… Après être passé plus de cinq mois dans le coma, les annonces ne pouvaient que s’accumuler.

Comme je m’y attendais, il ne lui fallut pas longtemps pour arriver. J’étais en train de lire un énième message avant d’entendre toquer à la porte. Celle-ci s’ouvrit sur Gabi alors que je posais mon téléphone sur la table de chevet. Elle reste immobile quelques instants, alors je lâche rapidement un : “Salut toi” avant que son sac ne rejoigne le sol et qu’elle court vers moi. Et encore une fois, des larmes vinrent couler sur les joues d’une autre personne qui m’est chère. Mais qu’est-ce que c’était bon de la revoir. Je passe mes bras autour de sa taille, qui est nettement plus normale que celle de ma soeur, avant d’enfoncer mon visage dans ses cheveux. Je l’écoute s’excuser alors que ses sanglots redoublèrent. Comment ne pouvais-je pas lui pardonner ? Je renforce mon étreinte avant de remarquer qu’elle porte un costume, comme celui que portent les patineurs lors d’un concours. Je fronce mes sourcils et la fais délicatement reculer.

- T’es vraiment partie d’un concours de patinage pour venir me voir ? lui demandais-je avec une voix douce tout en essuyant ses joues inondées de larmes.


Bien sûr, je ne lui en voudrais pas, mais ce serait plutôt moi qui m’en voudrais si elle avait loupé une chance de gagner un concours. Je sais à quel point c’était important pour elle.


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Re: You raise me up [Emmerich]
Mer 22 Avr 2020 - 16:52


EMMERICH & GABI

YOU RAISE ME UP


Sentir les bras d'Emmerich autour de moi était une sensation indescriptible. Une sensation si forte pour mon cœur qui l'avait tant espéré mais en avant perdu l'habitude que j'avais l'impression d'imploser et redoublai de sanglots en le serrant plus fort entre mes bras tremblants... Je voulais plus jamais qu'il me lâche. C'était trop bon de le sentir à nouveau... De sentir qu'il était là. De sentir son souffle contre mes cheveux et la force de son étreinte ! Mon rock était fragilisé de tous ces longs moi à dormir, mais il était bel et bien là et je me reposais enfin sur lui au milieu de cette chute vertigineuse dans laquelle je ne cessait de sombrer depuis des semaines...
J'avais beau souffrir le martyre depuis des jours suite à ma rupture avec Hänsel, tout de suite avec Emmerich conscient et alerte, ça semblait plus facile à supporter... C'était comme si juste parce qu'il avait ouvert ses yeux il prenait sur lui un peu de mon fardeau afin de m'éviter de me briser d'avantage. Il ignorait encore tout de cette histoire même si je la lui avais raconté durant son comas, mais il était réveillé et c'était tout ce qui comptait pour moi... C'était trop bizarre d'être aussi heureuse et de pleurer autant ! De rire si fort alors que je versais toutes les larmes de mon corps !
J'arrêtais pas de le toucher et me redressai légèrement afin de le regarder et me persuader que je ne rêvais pas. Voir ses yeux me rendre mon regard signifiait le monde...  J'essuyai mes joues souillée de pleurs alors qu'il me faisait légèrement reculer afin de détailler ma tenue. Je baissai mon regard sur moi, en faisant de même avant de lui sourire tendrement. Em' il aimait bien venir me voir patiner de temps en temps contrairement à Häns'. Non pas qu'il s'en foutait de ma passion mais ça l'intéressait juste pas de poser son cul sur des gradins pendant des heures à me regarder répéter mes chorégraphies encore et encore dans un endroit où ça je cite : pelait sa mère !

- T'es vraiment partie d'un concours de patinage pour venir me voir ?

Je serrai sa main lorsqu'elle vint à son tour sécher mes larmes et entremêlai mes doigts aux siens, que je gardai contre moi. Je comptais pas le lâcher de si tôt ! On pouvait se greffer l'un à l'autre ou pas ? Non parce que là tout de suite c'était ce que je voulais le plus au monde ! Bon à condition qu'il change de fringues parce que sérieux la chemise de nuit mode cul à l'air aussi sympa fut-il, c'était super pas glam du tout ! Fallait pas déconner quand même !
Em' et moi on avait toujours été tactiles l'un envers l'autre. On se baladait bras dessus bras dessous, lorsqu'on se matait des films ou qu'on se fumait un joint en général j'étais à moitié allongée sur lui... On se faisait souvent des câlins... Et preuve de la confiance et affection extrême de mon copain... - ex copain... - envers son pote, Emmerich était le seul autorisé à me toucher sans qu'il parte en vrille et l'envoie à l'hôpital comme ça avait déjà été le cas pour d'autres.
Häns' il supportait pas qu'on me regarde ou même qu'on respire le même air que moi si on avait une bote entre les jambes alors me toucher ? No way.
Enfin ça c'était avant... Sans doute qu'aujourd'hui il s'en foutrait... Si ça se trouve c'était pas parce qu'il m'aimait qu'il était comme ça mais juste parce qu'il aimait pas qu'on touche à ce qui était à lui en fait... Il me l'avait dit de toute façon qu'il m'aimait pas avant de me planter à la fête... Rien qu'en y repensant je refoulai l'éclair de douleur qui n'attendait que de me foudroyer et me reconcentrait sur Emmerich.

- C'était rien d'important... Juste les portes ouvertes de la patinoire... Mais même si ça avait été le cas je serais venue.

Normalement je me serais installée contre lui pour discuter durant des heures, mais là non. Je voulais le regarder. Je voulais voir ses yeux encore et encore tant j'étais heureuse de les voir enfin ouverts alors je m'avançai histoire d'être au plus près de lui, mais je restais en face, sa main dans les miennes.
Je ris en me rendant compte qu'il était tout brillant et tendis mes doigts afin de l'essuyer.

- Je t'ai mis des paillettes partout !

Je devais ressembler à une petite fée sortie de je ne savais où au milieu de tout ce décor hospitalier blanc et immaculé. Tout était si monochrome et triste alors que moi je brillais de partout !
Tiens d'ailleurs ça me faisait penser ! Je fermai mon poing et lui en collai une dans l'épaule :

- Espèce de petit con t'as une idée du coup de pression que tu m'as fait avec ton texto là ?! J'ai cru que j'allais crever d'une crise cardiaque ! J'te retiens hein !

Ouais vachement crédible vu que j'étais morte de rire et que mes grands yeux pétillaient de bonheur d'être réunie avec lui en lui faisant mes reproches mais franchement j'avais réellement frôlé la crise d'apoplexie... Mes jambes s'étaient littéralement coupées sous moi lorsque j'avais réalisé que je n'avais pas imaginé son message.
En tout cas, la bombe d'amour et d'énergie Gabi était lancée ! Je me penchai afin de déposer un énorme bisou sur sa joue, puis je décroisai mes jambes avant de sauter du lit et aller fouiller dans le placard de sa chambre :

- Il s'est passé TROP de trucs ! Déjà j'ai quasi tous mes points pour les sélections aux championnats ! Et j'ai une voiture ! Un cabriolet rose faudra trop que tu viennes la voir ! Mon père est venu me l'amener comme ça d'un coup devant le lycée ! Bim ! Han je viendrai te récupérer avec à ta sortie avec Ida ! Ça pourrait être trop cool ! Puis tiens regarde ! On a grave fait du shopping et on t'a acheté ça !

Je sortis les sweats à capuche qu'il affectionnait tant. La vie avait peut-être continué sans lui, mais à aucun moment il n'étais sorti de mon quotidien... Il n'y avait pas eu une journée sans que je pense à lui. J'étais souvent venue ici avec ou sans Ida d'ailleurs, pour parler avec Em'. Il ne me répondait pas bien sûr mais j'en avais eu besoin... J'avais eu besoin de ces moments pour ne pas devenir folle et garder l'illusion qu'il était toujours là. C'était peut-être con voir même anxiogène pour certains, mais moi le bruit de la machine qui l'aidait à respirer tout ce temps me rassurait. Chaque bip était une preuve qu'Emmerich n'était pas encore parti ! Il faisait juste une grande et énorme sieste... Foutue marmotte !

- Tu remarqueras aussi que t'es trop beau ! De rien ! Fais pas gaffe aux petites coupures, avec Ida on a voulu te raser mais y'a eu des dérapage !

Bordel qu'est-ce qu'on s'était marré à faire ça ! On en avait rit à avoir des crampes. Le pauvre s'était retrouvé avec tellement de morceaux de papier toilette collé sur la tronche ! On avait même fait une session selfie pour immortaliser tout ça ! Faudrait que je lui montre plus tard !

- Et je t'ai coupé les cheveux aussi ! Et...

Et je sentais que mon euphorie était trop explosive pour être sincère... Elle masquait autre chose... Une chose lacérante et amère qui étreignait mon cœur à l'agonie et qui me déchirait les ports de la peau afin de pouvoir en sortir... J'avais beau chercher à l'esquiver, à vouloir la fuir et la repousser, elle se frayait son chemin  hors de moi de force et commençait à me rattraper.
Mais je ne voulais pas pleurer ! Pas pour Hänsel ! Pas maintenant et pas ici ! Je ne devais pas ! Emmerich venait de se réveiller et je voulais qu'il soit entouré de joie, d'amour et de bonnes nouvelles. Pas assaillit par mon chagrin...
Puis... j'ignorais trop pourquoi étant donné ce qu'il m'avait fait, mais je ne voulais pas accabler Hänsel d'avantage face à Emmerich. Car même si tous les deux s'étaient violemment pris la tête avant son accident, je savais à quel point ils tenaient l'un à l'autre... Häns' avait si peu de trucs stables dans sa vie et Em' était l'un d'eux. Sans doute le plus ancré. Et pareil à reverso. Em' comptait énormément sur Hänsel. Toujours avant que ça pète entre eux... Ils étaient frères de cœur. Aussi importants l'un pour l'autre que Ida et Saskia l'étaient pour moi alors je ne voulais pas me mettre entre ça...
J'étais sans doute débile... J'aurais du vouloir profiter de la situation pour traîner Hänsel dans la boue face à Em' qui était toujours très protecteurs envers moi, mais non. J'avais même pensé à lui envoyer un message pour le prévenir du réveil de son ami alors que je ne lui avais pas adressé la parole depuis qu'on avait cassé, mais Ida m'avait dit qu'elle s'en était chargée. Tant mieux...

- Et... repris-je d'un voix plus tremblante, mes grands yeux soudain larmoyants.

Non je devais pas ! Je devais retenir ! Je devais contenir ! Je devais être forte et rien montrer à Emmerich.
Mais c'était plus fort que moi... Ma douleur prenait tant de place depuis des semaines... Elle me bouffait de l'intérieur et il n'y avait pas un seconde à respirer où je ne me sentais pas totalement écartelée...
Je baissai mes yeux en triturant le pull entre mes doigts, espérant que ça passerait vite avant qu'Emmerich ne réalise que ce qui me bouleversait n'était pas que lié à l'émotion de nos retrouvailles.




Dernière édition par Gabi Rosenthal le Sam 2 Mai 2020 - 1:18, édité 1 fois
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Re: You raise me up [Emmerich]
Ven 24 Avr 2020 - 2:37



Gabi tremble entre mes bras alors qu’elle me sert un peu plus fort, comme si j’étais une bouée de sauvetage.Pouvoir la toucher à nouveau me fait du bien, donc cela doit être la même chose pour elle. Elle ne veut plus me lâcher, ce que je peux comprendre alors que cela fait des mois que je suis dans le coma. Durant tout ce temps, elle a sûrement dû traverser des hauts et des bas, sans mon appui, sans mon soutien. Est-ce que ça a été dur pour elle ? Je n’ai aucun doute là-dessus. Je le sens grâce à ses mains qui s’agrippent à moi avec une telle force. Elle ne veut plus que je parte. Elle ne veut plus que je sois aussi loin d’elle. Ca tombe bien car j’ai aucunement envie de repartir, et surtout pas dans le coma. Les plus de cinq mois m’ont largement suffi. Je la laisse me tâter de partout, lui prouvant ainsi que je suis bel et bien réveillé. Son comportement me fait même un peu rire.

Lorsqu’elle prend ma main alors que j’essuie ses larmes, je suis un peu surpris avant de sourire tendrement. Je caresse un peu sa joue pendant quelques minutes. Elle semble réfléchir à quelque chose. A quoi ? Je ne peux pas le savoir, mais au vu de l’éclair de douleur que j’ai vu passer dans son regard, ça ne me disait rien qui vaille. Cependant, je ne vais pas l’obliger à me dire quoi que ce soit. A chaque fois qu’elle n’allait pas bien, soit elle me le disait, soit elle le gardait pour elle. La plupart du temps, c’était la première solution, alors il fallait juste que je patiente. Elle finira bien par me dire ce qui n’allait pas, n’est-ce pas ? J’avais confiance en elle comme elle avait confiance en moi. Elle sait qu’elle peut tout me dire.

Savoir qu’elle serait venue même si elle avait été en concours me fait soupirer. Mais est-ce que j’avais le droit de la sermonner pour ça ? Non, bien sûr que non. J’aurais sûrement fait la même chose pour elle si elle avait été dans le coma.

Je ne comprends pas de suite pourquoi elle rigole avant qu’elle ne me le dise. Je baisse alors la tête pour remarquer qu’effectivement, j’étais couvert de paillettes. Et que putain, je ressemble à rien avec cette chemise de nuit !

- Bof t’inquiète, de toute manière faut qu'j'me change.

Je confie la tâche de me nettoyer à Gabi, à qui ça la faisait marrer de me voir inonder de paillettes. Mais au moins, elle apporte à ce décor blanc un peu de couleur et ce n’est pas déplaisant. Mais je m’attendais pas du tout à ce qu’elle me donne un coup de poing sur l’épaule. Pourtant, c’était plutôt logique. Je lui ai envoyé un message alors qu’elle se préparait à aller sur la glace. Je frotte l’endroit où elle m’a tapé puis lui tire la langue. Je pouvais vraiment être un gamin quand je le voulais. Mais je vois bien qu’elle rigolait simplement, même si je suis sûr qu’elle aurait vraiment pu faire une crise cardiaque ou autre. Et disons qu’elle n’est pas très crédible avec son regard étincelant et son sourire assez grand pour aller jusqu’à ses oreilles. Elle vient me faire un énorme bisou sur la joue avant de bondir hors du lit pour aller fouiller dans l’armoire qui était mise à disposition. Je ne sais pas ce qu’il y avait dedans, étant donné que je n’avais pas pu y toucher alors que j’étais dans le coma. Logique, me dirait-on, mais bon. Elle commence à me dire tout ce qui s’était passé durant mon long sommeil, alors je l’écoute, épiant le moindre de ses faits et gestes. Lorsqu’elle sort un sweat à capuche, un grand sourire s’installe sur mes lèvres. Même durant ces mois où j’étais absent de sa vie, elle avait pensé à moi. Ca ne m’étonne pas, mais ça me fait quand même du bien de le savoir. Par contre, quand Gabi me dit que Ida et elle ont essayé de me raser, je sens mon coeur rater un battement. Je passe ma main sur le bas de mon visage et sens effectivement de petites coupures ici et là. Je soupire une nouvelle fois puis secoue la tête. Elles étaient vraiment obligées de le faire ? Bon après, j’en suis plutôt reconnaissant parce que j’aurais pas vraiment voulu ressembler à Chewbacca après mon réveil.

Mais je sais que la brune me cache quelque chose. Son optimiste dissimule autre chose, un autre fait, qui la ronge de l’intérieur. J’attends tout en étant patient. Je la regarde triturer le pull qu’elle m’a acheté, puis attrape l’une de ses mains pour lui montrer que je suis là, qu’elle pouvait me parler. Mon rôle a toujours été de l’écouter et vice-versa. Ce n’était pas des mois dans le coma qui allait changer ça.

- Tu peux tout m'dire Gabi.

Et elle le sait. Mais peut-être qu’elle ne veut pas en parler parce que c’est un sujet encore trop sensible pour elle ? En tout cas, son état m’inquiète. Elle n’a pas l’air bien, et je vois bien ses yeux se remplirent de larmes, mais pas pour moi cette fois-ci, pour une autre raison.

- Qu’est-ce qui s’est passé ?


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Sam 2 Mai 2020 - 2:15


EMMERICH & GABI

YOU RAISE ME UP


J'aurais du m'en douter... J'aurais du me douter que je perdrais toute contenance face à Emmerich et que je m'écroulerais à cause de Häns' mais en même temps, c'était pas comme si j'avais prévu de me retrouver face à lui aujourd'hui... Du moins pas conscient !
Fallait pas que je craque. Fallait que je refoule tout ça et me reprenne. Em' venait juste de se réveiller je ne voulais pas déjà l'accabler. Il devait se sentir un peu perdu et avoir déjà tellement à gérer ! Il n'avait clairement pas besoin que je le charge de mes problèmes en plus...
Surtout que en soit... ce que j'avais n'était pas si grave à côté de lui... Je veux dire... Emmerich sortait d'un comas de plusieurs mois ! Il avait traversé une épreuve horriblement traumatisante. Qu'est-ce qu'il ressentait ? Est-ce qu'il avait mal quelque part ? Est-ce qu'il se sentait bien ? Bon sang je ne le lui avais même pas demandé tant j'avais été pris par l'émotion...
Toujours est-il que la vie avait continué pendant qu'il dormait... Même si j'avais essayé de le tenir au courant de tout chaque fois que je venais le voir, j'ignorais si il se rappelait de quoique ce soit ou si il m'avait même ne serait-ce qu'entendu. Em' devait se sentir à la traîne. Largué... Enfin je sais pas... Il avait l'air bien physiquement mais est-ce que c'était le cas en lui ? Dans sa tête ? Dans sa peau...?
J'avais pas le droit de pleurer. J'avais absolument pas le droit de me plaindre face à lui. Il avait tellement traversé... Moi je m'étais "juste" faite larguée... Et aussi douloureux que c'était, c'était infime comparé à ce qui était arrivé à mon ami... Je pouvais pas ramener la situation à moi. Je pouvais pas lui mettre mon fardeau sur ses épaules... Je voulais pas. Em' devait être entouré de joie et d'amour aujourd'hui et de rien d'autre ! Je ne lui donnerai pas mes larmes.

Mais c'était si dur de les empêcher de couler... Elles me brûlaient les yeux et me nouaient la gorge si fort ! Mon cœur hurlait en moi... Il était si habitué à se reposer sur Emmerich, à le voir le décharger de ses peines pour en porter le plus gros du poids et me soulager... Il le retrouvait après tout ces longs mois orphelin de lui et n'avait qu'une envie, se laisser aller contre lui mais je ne pouvais pas le laisser faire. Je ne devais vraiment pas ! Mon cœur saignerait à m'en noyer mais je ne souillerai pas Em' de mon chagrin... Il était trop tortueux. Trop douloureux cette fois. Il était mien à supporter... Mien seul... Je devais m'y résoudre. J'aimais Emmerich et je voulais absolument lui épargner de se retrouver au cœur de tout ça. J'endurerais... Pour lui j'endurerais... Il le fallait... Je devais faire en sorte qu'il ne lise pas sous mon masque dont il connaissait pourtant chaque fêlure par cœur. En espérant juste qu'il les aurait oublié après tout ce temps sans les voir...

- Tu peux tout m'dire Gabi, me dit-il tout en prenant ma main dans la sienne qu'il serra entre ses doigts chauds.

Je déglutis péniblement et pinçai mes lèvres, redoublant d'efforts pour ne pas éclater en sanglots. Non ! Non et non je devais pas ! Je devais être forte ! Je devais rien montrer ! J'étais obligée à rien montrer je le faisais tous les jours au lycée !
Tout le monde était persuadé que j'avais la vie parfaite mais tous ignoraient à quel point elle était imparfaite justement... D'apparence j'étais la fille que tous les mecs voulaient et que toutes les nanas enviaient. Ma famille était richissime, je vivais dans une villa de rêve, j'avais les fringues issus des ateliers des plus grands couturiers, j'avais la beauté, le corps, le petit ami canon sur qui elles fantasmaient toutes, j'étais bonne en cours, je réussissais en général la majorité des choses que j'entreprenais... La vie rêvée en soi non ? Oui sauf que derrière tout ça je cachais un profond mal être lié à la façon dont mon père me traitait, ou plutôt ne me traitait pas... Personne ne savait à quel point la situation pouvait aller loin. Pas même Ida et Saskia. Elles savaient bien sûr que je lui en voulais, que j'avais des différents avec lui mais quel ado n'en n'avait pas franchement ? Les parents c'étaient chiants pour toute adolescente ! C'était limite une règle de base universelle.
Le seul qui savait à quel point c'était fort toute cette situation et à quel point elle me démolissait, c'était Emmerich. Emmerich qui m'avait sauvé de ma propre folie une nuit où j'avais voulu me prouver ce que mon père refusait de me donner... Emmerich qui m'avait arraché des bras dans lesquels je m'étais plus ou moins volontairement jetée et qui avaient manqué m'emmener pour me violer. Ce soir là je lui avais tout dit. Tout révélé... Je m'étais ouverte et mise à nue face à lui comme jamais je ne l'avais fait avec personne. J'avais tellement pleuré contre son torse, protégée par son étreinte si forte autour de mon corps qui ne demandait qu'à s'écrouler...
Mais jamais personne d'autre que lui en dehors de cette fameuse nuit qui avait été comme un moment suspendu dans le temps hors de nos vies normales, n'avait vu ni n'était capable de se douter de cette détresse qui me consumait au jour le jour. Alors je devais bien pouvoir réussir à masquer la douleur qu'avait laissé Hänsel en moi face à Emmerich... Au moins quelques minutes ! Je pourrais toujours m'effondrer après avoir quitté la chambre.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je... Rien...
mentis-je d'une vois fébrile.

Putain j'avais mon cœur qui allait éclater dans ma poitrine. L'air avait l'air si épais tout à coup ! Respirer faisait mal... Chaque inspiration me brûlait tellement mes poumons que j'avais l'impression de suffoquer...

- Je suis juste tellement contente que tu sois réveillé. Tu m'as tellement manqué Em'...

Et je m'effondrai. Je me couchai contre lui allongée sur le lit à son côté et me lovai dans son cou en l'entourant de mes bras, secouée par mes pleurs que je ne maîtrisais plus. Je ne le trompais pas vraiment... Après tout j'étais sincèrement heureuse de le retrouver, mon Emmerich.
Mais je pleurais surtout parce que je n'arrivais plus à retenir mon chagrin lié à Hänsel... Ils étaient liés tous les deux alors évidemment que j'y pensais... Evidemment que je voulais lui en parler mais encore une fois je m'y refusais...
Je pouvais bien pleurer contre lui sans qu'il sache vraiment pourquoi de toute façon, non ? J'aurais mon câlin, mon petit réconfort et ensuite ça irait mieux.
Sans doute.
J'espérais...


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Re: You raise me up [Emmerich]
Lun 4 Mai 2020 - 21:13


Je la regarde, examinant le moindre de ses faits et gestes, la moindre de ses expressions. Avec le temps, j’ai appris à déchiffrer son comportement. Je vois bien qu’elle essaye de me cacher quelque chose et je vais tout faire pour qu’elle me dise ce qui s’est passé durant mon long sommeil. Il s’était sûrement passé des choses, que ce soit du côté de ma famille ou du côté de mes amis. Et là, Gabi ne va clairement pas bien. Je ne vais pas dire que je me sens parfaitement bien non plus, car ce serait mentir. en vérité, je ne sens plus vraiment mes jambes. En même temps, passé de longs mois à ne plus bouger, mes muscles n’étant pas sollicités, cela ne pouvait qu’arriver. Le haut de mon corps quant à lui va bien par contre et heureusement ! Ma tête et mes souvenirs sont encore là, c’est le principal. Je crois d’ailleurs me souvenir que Gabi venait souvent me voir et me raconter mes journées, sauf que je n’arrive pas à me remémorer ses paroles et c’est bien dommage. Ca aurait été tellement plus facile si je m’en souvenais, mais non. Du coup, physiquement, tout allait bien. Mais psychologiquement, disons que je suis un peu perdu. Même après tout ce temps passé dans le coma, je me souviens de cette soirée, celle qui a tout déclenché. Un frisson me parcourt tout le long de mon dos, alors que je chasse ses scènes de mon esprit. Je les avais assez vus pour l’instant. Je dois avant tout me concentrer sur Gabi. Mais je sens qu’elle veut me ménager et j’avoue ne pas trop apprécier ça. Ok, je viens de me réveiller, mais ce n’est pas ça qui va gâcher mon rôle envers elle ! Elle veut se confier à moi, mais son inquiétude envers moi est trop forte, ce qui me fait soupirer. Il y a des moments où parfois s’occuper de soi-même était plus important au lieu de s’occuper des autres. Elle espère peut-être que je ne vois pas son chagrin, mais malheureusement pour elle, c’est tout le contraire. Je la connais par coeur. Elle ne peut rien me cacher que je ne sais déjà sur elle. Alors quand elle pince ses lèvres après lui avoir dit qu’elle pouvait tout me dire, je suis sûr qu’elle se retient. Qu’elle se retient de tout déballé, quitte à s’effondrer. Mais je suis là. Je suis là pour la soutenir, pour l’aider à surmonter tout ça. J’espère qu’elle ne l’a pas oublié. Elle arrive sans doute à duper les gens du lycée, mais ce n’est pas mon cas. Je sais à quel point sa vie n’est pas aussi féérique que les autres le pensent. J’ai toujours été là pour elle dans des moments délicats, comme cette soirée où elle avait failli se faire violer. Je peux facilement me rappeler le nombre de fois où elle est venue me voir, parfois les larmes aux yeux, parfois pleurant contre moi pendant des heureux. Jamais je n’oublierai tous ces moments passés avec elle, à la réconforter, à l’aider dans ses problèmes. Alors si elle croit vraiment pouvoir me cacher quelque chose, elle se trompe.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je... Rien…


Sa voix fébrile me fait tout de suite me dire qu’elle me ment. Mais est-ce que je lui en veux ? Non. Jamais je ne pourrais lui en vouloir de se protéger. Tout le monde le fait, moi le premier.

- Je suis juste tellement contente que tu sois réveillé. Tu m'as tellement manqué Em'...
- Tu m’as manqué aussi ma belle…


Un peu surpris au début, je la laisse tout de même se lover contre moi, mes bras se fermant automatiquement autour d’elle, comme un cocon protecteur. C’est reparti pour un round. D’un côté, retrouver ce genre de moments me réjoui, tout comme ça me fait de la peine. Dire que durant tous ces mois, je n’ai pas été là pour elle. Comment faisait-elle ? Avait-elle seulement réussi à rester forte malgré tout ? J’espère qu’Hänsel a réussi à l’aider du mieux qu’il le pouvait. En parlant de lui...  

- Mhhh, dis… Tu sais si… Hänsel viendra ?

Même si je suis encore un peu blessé par son attitude lorsque je lui ai fait mon coming-out, j’ai envie de le revoir. J’ai envie qu’on ait une discussion. Une où je ne m’enfuirais pas cette fois-ci. Il faut que nous mettions tout ça au clair, une bonne fois pour toute.

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Re: You raise me up [Emmerich]
Lun 11 Mai 2020 - 17:25


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Emmerich me portait toujours... Du coup pour une fois je voulais que ce soit moi... Je l'avais soutenu envers et contre tout lorsque j'avais découvert qu'il était gay. Je l'avais poussé à l'assumer et à le dire à Hänsel et au reste du groupe oui, j'avais fait de mon mieux pour le rassurer et le guider sur ce chemin oui, mais la plupart du temps, celui qui était la véritable bouée de l'autre, c'était Emmerich.  
Je ne pouvais pas lui dire pour Hänsel et moi... Je ne voulais pas qu'il sache pourquoi je pleurais et m'effondrais sans cesse parce que je voulais qu'il pense à lui avant tout... Il se réveillait du comas il avait d'autres choses à s'occuper que de mon chagrin d'amour...

Alors je lui mentis. Je lui dis que j'étais juste émue et heureuse de le retrouver. Que j'étais juste submergée par mes émotions... Et c'était vrai ! Mais dans le fond j'évacuais surtout contre lui de mes larmes silencieuses ce que je ne pouvais lui dire de mes mots hurlants...
Je me serrai fort contre lui et savourait ce contact. C'était si bon de l'entendre me parler ! De le sentir me serrer ! Je m'étais plusieurs fois étendue près de lui lorsque j'étais venue le voir pour lui raconter ma vie et lui montrer des trucs sur mon portables mais il restait toujours inerte. Toujours muet. Toujours les yeux fermés...
J'avais beau lui parler et lui demander son avis sur tout un tas de choses, il ne me donnait que ses silences... Alors parfois j'imaginais qu'il me répondait et partais dans une conversation avec lui où j'étais la seule à parler, mais où dans ma tête il était plus qu'éloquent. Il me disait toutes ces choses et riait aussi. Et on se tapait des fous rires. Et je l'engueulais en faisant mine de m'offusquer lorsqu'il disait un truc pas juste ou qu'il me taquinait comme il avait l'habitude de le faire... Je pouvais paraître folle mais j'avais eu besoin de ces moments en attendant de pouvoir les revivre en vrai avec lui. Parce que ne plus pouvoir me reposer sur son épaule ou juste me confier à lui me pesait horriblement et que sans ça, j'aurais implosé...

Et là je le pouvais ! Je le retrouvais ! Enfin il me touchait ! Enfin il me parlait ! Si une infirmière débarquait elle allait nous prendre pour un beau petit couple vu comment j'étais gluée à lui mais j'en avais rien à foutre ! Je savourais ce moment que je n'attendais plus ! Je n'avais jamais cessé d'espérer que Emmerich finirait par se réveiller mais à force avec le temps... son état s'était fait comme habitude et d'une certaine façon je m'y étais disons "résolue". Avec beaucoup de guillemets ! Non parce que c'était pas un truc auquel on pouvait se faire une situation pareille ! Mais disons que c'était ancré dans mon quotidien de l'avoir ainsi et qu'il avait bien fallu que je l'accepte pour ne pas passer mes journées à pleurer son absence et le manque constant que j'avais de lui...

- Mhhh, dis...
- Quoi ?


Je me redressai légèrement mais je ne le lâchai pas pour autant. Comme si j'avais eu peur de briser le contact. Qu'il ne disparaisse ou ne se rendorme si jamais je ne le touchais plus...
J'essuyai doucement mes joues, récoltait mes larmes sur la pulpe de mes doigts fébriles.

- Tu sais si...

Putain j'avais un mauvais pressentiment d'un coup... Mon cœur se serra dans ma poitrine autant que ma gorge se noua. Je savais sa question avant qu'il ne la prononce. Non je ne voulais pas parler de ça... Je ne voulais pas aller sur ce terrain...
Je savais combien c'était important pour Emmerich car malgré ce qui s'était passé Hänsel était son frère mais... j'étais pas sûre d'avoir la force nécessaire pour me contenir si on sautait à pieds joint dans le sujet Häns'...

- Hänsel viendra ?

Je mordis ma lèvre comme je le faisais toujours lorsque je me sentais gênée ou acculée et baissai un instant mon regard. Je devais prendre sur moi. Il ne s'agissait pas de moi là mais de Emmerich. Je devais laisser de côté la douleur qui m'étreignait et me concentrer sur ce que désirait mon ami...
Là encore j'aurais pu le démolir aux yeux de Emmerich, lui balancer ce qu'il avait fait pour que Em' prenne mon parti plutôt que le sien et le renie mais je ne pouvais pas... Je ne voulais pas me résoudre ni m'abaisser à ça... Em' sortait d'un moment difficile il aurait besoin de lui... Hänsel était le point d'encrage d'Emmerich comme Emmerich était le sien... Ils avaient eu beau se disputer violemment je savait à quel point Hänsel en avait souffert. Tout comme Em' sans doute d'ailleurs. Sinon il n'aurait pas été aussi virulent dans les textos qu'il m'avait envoyé ce fameux soir après lui avoir tout dit...

- Je... je pense que oui... On lui a dit que tu étais réveillé.

Je ne précisai pas que ça ne venait pas de moi mais de Ida...

- Après tu le connais il va sûrement lui falloir quelques jours il... C'est Häns'...

Il n'aimait jamais rien montrer mais je savais que la nouvelle allait le chambouler et peut-être même l'effrayer. Il avait mal vécu le comas de Emmerich. Le fait de ne pas avoir été là pour le protéger dans cette boîte de nuit. Il devait se dire que si il avait été là ça ne serait pas arrivé. Il se blâmait. Il n'avait pas voulu parler d'Emmerich avec moi mais je le connaissais. Si il se taisait c'était qu'il ressentait. Qu'il ressentait beaucoup. Il n'avait pas posé de mot mais le comas d'Emmerich l'avait beaucoup heurté et travaillé...

- Ça a été dur pour lui tu sais...

Putain mais je faisais quoi moi ? Je devais être sacrément conne pour le défendre encore et plaider sa cause après ce qu'il m'avait fait...

- Il s'est beaucoup blâmé. Je sais que tu étais en colère contre lui Em' et que sa réaction t'a blessé mais...

Je devais lui expliquer ce qu'il ne m'avait pas laissé finir cette nuit là par sms après m'avoir bloqué.

- Je t'avais dit que ça se passerait forcément comme ça au début... Je t'avais dit qu'il réagirait violemment Em'...

C'est pour ça que j'avais pas compris pourquoi il s'était emporté à ce point et l'avait frappé. Il connaissait Hänsel pourtant. Il était impulsif. Pour lui ne pas aimer les filles était inconcevable et en plus Emmerich lui avait laissé croire pendant des années qu'il était hétéro. Du coup forcément qu'il avait vrillé.
Mais j'avais prévenu Emmerich de tout ça... Je lui avais dit que Hänsel aurait juste besoin d'un peu de temps pour se calmer et digérer l'info avant d'être capable de parler sans criser...

- Häns' il gueule et il discute après...  

En plus pour sa défense même si ça excusait pas tout, il avait apprit l'histoire qui s'était passée avec son père et dont Em' était au courant vu que je lui avais dit... On s'était violemment disputé à cause de ça et je pensais que c'était réglé mais visiblement ça l'avait plus marqué que je l'avais cru...
Forcément en même temps... Un an qu'il galérait à me foutre dans son lit parce que j'avais peur de me lancer et je m'étais retrouvée à poil devant son père alors que lui je le laissais même pas me voir en soutif...
Putain le souvenir le plus honteux de toute ma life n'empêche !

- Tu sais qu'il a du mal avec les mots alors quand il viendra soit cool ok...? Crois moi il a mal vécu tout ça...

Hänsel était assez grand et avait une assez grande gueule pour s'exprimer par lui-même en général, mais en ce qui concernait l'expression de ses émotions c'était toujours très compliqué... Du coup je voulais que Em' aie les cartes que Häns' ne lui donnerait pas forcément, en main... Qu'il sache ce que je savais moi, même si mon co.... ex-copains ne s'était jamais vraiment exprimé sur le sujet... J'avais appris à le connaître à force. Je savais lire ses silences et les absences dans ses yeux verts...
Au moins comme ça Emmerich pourrait décider de ce qu'il voulait faire pour la suite de leur amitié en toute connaissance d causes...

Je devais être la fille la plus pathétique du monde...


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Re: You raise me up [Emmerich]
Mer 10 Juin 2020 - 2:16


Oui, ça a souvent été moi qui soutenais Gabi, plus que n’importe qui d’autre. Elle a toujours été celle pour qui je m'inquiétais le plus et ce depuis longtemps. Je comprends alors parfaitement son instinct qui lui dictait de faire exactement pareil pour moi à cet instant. Sauf que de nous deux, c’est clairement elle qui souffre le plus, et je le vois bien. Mais madame a décidé de ne rien me dire pour éviter que je ne m’inquiète. Cependant c’est trop tard, je le suis déjà. Je me pose dix mille questions du pourquoi elle est ainsi. Qui a pu réussir à la mettre dans un état pareil ? Son père ? Häns ? Ce qui m’étonnerait. Il l’aime comme un dingue. Mais justement ! Si quelqu’un lui a fait quelque chose; je veux être le premier au courant ! Bien sûr que je lui suis reconnaissant de m’avoir épaulé lorsqu’elle a su que j’étais gay, bien sûr que je lui suis reconnaissant de m’avoir aidé à choisir mes actions, mais cela n’empêche pas qu’elle a à subir toute seule ses démons ! Je veux l’aider… Mais comment faire alors qu’elle ne veut rien me dire ? Si j’attends, il sera peut-être trop tard… Pourquoi est-ce qu’elle ne me dit rien ? Est-ce qu’elle en a honte ? Est-ce qu’elle a honte de ce qu’il lui est arrivé ? Ne rien savoir et ne pas pouvoir l’aider est vraiment frustrant.

Ce qui assombrit mon coeur encore plus, c’est le fait qu’elle me mente. Je ne relève pas, mais je sais qu’elle ne me dit pas la vérité. Cependant, ses larmes et son chagrin me firent comprendre que ce n’était pas le moment de lui demander. C’est peut-être encore trop douloureux pour elle d’en parler ? Lorsqu’elle se blottit encore plus contre moi, un très mince sourire aux lèvres, je su qu’elle avait longtemps attendu ce moment. Ce moment où je la reprendrais dans mes bras. Ce contact, si familier entre nous, lui avait manqué. Je revois dans mes esprits des souvenirs où j’avais pu sentir une présence s’allonger à mes côtés. Est-ce que c’était elle ? Je lui ai tellement manqué qu’elle avait sans doute dû se faire une raison, que peut-être je ne reviendrais pas. Je n’ose même imaginer son état si je venais à mourir sous ses yeux, elle serait effondrée. J’aurais pu mourir d’ailleurs si je l’avais voulu, mais j’avais décidé de me battre, j’avais décidé que ce n’était pas encore mon heure. J’avais encore tellement de choses à découvrir. Ce n’est pas en étant mort que je les aurais découvertes. Une pensée me vient alors à l’esprit et je m’empresse de lui poser une question. J’y vais en douceur, par crainte de dire quelque chose qui ne faut pas. N’importe lequel de mes mots peut lui faire surgir des scènes qu’elle ne voulait pas. Mais quand elle se mordit la lèvre après que je lui ai demandé si Hans viendra… j’ai su que je lui ai enfoncé un pieu dans le coeur. Et merde…

- T’es pas obligée d’me répondre hein… J’pourrais très bien lui envoyer un message plus tard.

Ce que je ne ferais jamais, évidemment. C’est encore trop vif dans mon esprit, même après tout ce temps passé dans le coma. Je me souviens d’ailleurs avoir été plutôt méchant envers elle ce soir-là…

- D’ailleurs… Excuse-moi pour les messages que je t’ai envoyés ce jour-là. Tu n'y étais pour rien.

Je ne sais pas si ces paroles vont lui suffire, mais j’espère tout de même qu’elle me pardonnera pour ça. A cet instant, je me sens vraiment le pire des idiots pour lui avoir parlé de cette façon.

- Je... je pense que oui... On lui a dit que tu étais réveillé.

Je redresse ma tête que j’avais inconsciemment baissée et suis un peu soulagé de savoir qu’il viendra.

- Après tu le connais il va sûrement lui falloir quelques jours il... C'est Häns'...
- Ouais, j’imagine bien,
répliquais-je en souriant.

Ce qui me fait d’ailleurs me demander comment est-ce qu’il la prit quand on lui a dit que j’étais dans le coma. Est-ce qu’il s’en était voulu ? Est-ce qu’au contraire, il en avait été soulagé ? Je suis sûr qu’il a dû penser que cela allait me remettre dans le droit chemin. Sauf que je ne pense pas être capable d’aimer les courbes féminines comme lui les aime.

- Ça a été dur pour lui tu sais…
- Ah oui ?
- Il s'est beaucoup blâmé. Je sais que tu étais en colère contre lui Em' et que sa réaction t'a blessé mais… Je t'avais dit que ça se passerait forcément comme ça au début... Je t'avais dit qu'il réagirait violemment Em'...


Je soupire tout en faisant basculer ma tête vers l’arrière, la faisant cogner contre la tête de lit. C’est vrai… Elle me l’avait dit, et pourtant…

- Quand tu disais violemment, je m’attendais à tout… sauf à ça.

Rien que de repenser à cette soirée-là me fait monter les larmes aux yeux. Mais ce n’est clairement pas le moment pour pleurer, vraiment pas. Alors je fais tout pour qu'elles ne coulent pas.

- Je sais que tu m’as prévenu, je sais qu’y a que les filles pour lui. Mais… même en sachant tout ça…

Je n’arrive pas à finir ma phrase, mais le tremblement qui s’est fait s’entendre à la fin de cette dernière est plus qu’éloquent.

- Tu sais qu'il a du mal avec les mots alors quand il viendra soit cool ok...? Crois-moi il a mal vécu tout ça…

Je baisse mon regard vers elle et soupire à nouveau. Est-ce que je vais vraiment tenir le coup ?

- Peut-être que la seule manière de lui faire comprendre est que j’embrasse un gars devant lui...

Mais est-ce que c’est vraiment la bonne solution ?

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Re: You raise me up [Emmerich]
Mer 17 Juin 2020 - 0:57


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Emmerich semblait surpris qu'Hänsel ait mal vécu son comas ce qui me surpris un peu. Je veux dire... je savais qu'ils s'étaient brouillés et tout et que sur le coup il était en colère donc incapable de réfléchir calmement à ce qui s'était passé, mais maintenant ? Il connaissait Häns' ils étaient meilleurs potes depuis des années... Il pensait vraiment que son bro se foutait qu'il ait fini dans le comas juste parce qu'ils avaient eu un différent...?
Roh putain et pourquoi je persistais à vouloir défendre et protéger ce mec moi d'abord ? Après ce qu'il m'avait fait et dit ?! Pourquoi ça me tenait à ce point à cœur qu'Em n'ait pas une vision ni une opinion biaisée de son pote ? Pourquoi je profitais pas de ce qui se passait avec Hänsel pour le blesser en lui prenant son meilleur ami ?
Ils étaient comme les deux doigts de la main mais Em' était comme un grand frère pour moi et il était excessivement protecteur. J'étais quasi certaine que si je lui racontais tout ce qui était sorti de la bouche de Häns' lorsqu'il avait rompu avec moi, il prendrait mon parti... Peut-être même qu'il lui recasserait la gueule ?

Non... C'était pas ce que je voulais... Peut-être qu'une part de moi crevait d'envie de me venger d'Hänsel et de lui faire de mal autant que lui m'en avais fait, mais je refusais de le faire au détriment d'Emmerich. Il était peut-être sorti du comas, mais je crois que le pire commençais pour lui et il n'avait pas besoin de ça...
Tant qu'il était endormi, les jours glissaient sur lui et il n'avait rien à gérer mais à présent qu'il était réveillé, il allait devoir rattrapé tout ce qu'il avait manqué, se mettre à jour de certaines choses et surtout faire toute sa rééducation... Il aurait besoin de son meilleur ami... Häns' avait peut-être un caractère à la con, il n'en demeurait pas moins qu'en amitié il était infaillible. Il avait des potes, beaucoup de potes, mais des amis, de vrais amis, je ne lui en connaissais qu'un et c'était Emmerich. Il ferait tout pour lui surtout vu le poids de la culpabilité qui pesait sur ses épaules depuis que je lui avais appris pour l'état de son ami retrouvé inerte à la sortie d'une boite... Et Em' allait mieux vivre tout ce qu'il s'apprêtait à traverser si il pouvait se reposer sur  Hänsel. Moi je ferais aussi tout pour être là et le soutenir bien sûr parce que moi aussi j'étais sa meilleure amie autant que sa petite sœur de cœur mais il y avait des choses que seul un meilleur pote, un bro pouvait entendre et/ou comprendre.
C'était comme moi pour Ida et Saskia... Je pouvais tout dire à Emmerich, à vrai dire je lui avais toujours tout dit, parfois même d'avantage qu'aux filles, mais là justement il y avait pour la première fois un sujet dont je me refusais à discuter avec lui ; ma rupture avec Häns'... Et ça n'avait rien à voir avec le fait que je m'étais éloignée de lui durant son comas parce que ce n'était pas le cas. Conscient ou non, j'avais continuer à lui parler et à me confier sur tout et rien. C'était juste que... ça je ressentais que je ne pouvais le partager qu'avec mes deux besties... Tout comme je ne lui avais jamais avoué que la raison de ma plus violente dispute avec Ida juste avant son comas lorsqu'on s'était croisé au bal masqué, était parque j'avais appris qu'elle avait couché avec mon copain au début de notre relation... Pas sure que Em' pardonnerait ça à son pote même si il était au courant que I avait eu un crush pour lui à un moment donné. C'était limite dans l'ordre des choses non de toute façon ? La petite sœur tombant amoureuse du meilleur ami de son grand frère ?

- Peut-être que la seule manière de lui faire comprendre est que j'embrasse un gars devant lui...

Hein ?
Je relevai mon regard vers Emmerich et lui fis relever le sien en saisissant son menton pour qu'il me regarde. Il était pas sérieux là quand même !

- Em' je suis sérieuse ! S'il te plait !

Je ne faisais pas ça que pour Hänsel mais pour lui surtout ! Je ne voulais pas qu'il se dispute à nouveau avec lui !

- Puis tu veux embrasser qui ici ? Un infirmier ? la taquinai-je mi sérieuse mi amusée. Je sais qu'il t'a fait mal.

Hänsel était très doué pour faire mal...
Il savait exactement où et comment frapper pour ça et il était loin d'avoir besoin de ses poings pour se faire... Sa langue autant que son attitude était la plus acérée des lames...

- Mais Em' tu leur as laissé croire à lui et tous les autres que tu étais hétéro pendant des années... Même moi t'as réussi à me leurrer ! Quoique ça aurait du me mettre la puce à l'oreille que tu veuilles pas de moi ! relevai-je mon menton avant de me fendre d'un petit sourire.

Ouais parce que si c'était cliché pour une sœur de craquer sur le pote de son frère, c'était tout aussi cliché pour la meilleure amie de crusher sur le grand frère de sa pote ! J'avais fait des pieds et des mains pour que Em'me remarque chaque fois que j'allais chez Ida au début de notre rencontre et pour cause, il n'avait jamais réagi.
Le fou rire qu'on s'était tapé tous ces longs mois plus tard assis sur le banc tous les deux lorsqu'il m'avait avoué être gay après qu'il se soit fait tabasser sous mes yeux et que je m'étais esclaffée en lui avouant qu'il me plaisait au début et que j'avais cru qu'il voulait pas de moi parce qu'il me trouvait moche ou un truc dans le genre. Mais non, il m'avait pas remarqué juste parce qu'il était gay ! Sauf était mon égo !

- Tu penses qu'il est homophone et tout à cause de ce qu'il t'a dit mais tu le connais mieux que ça Em'. C'était sur le coup du choc. Il n'aurait pas du dire ce qu'il t'a dit mais mets toi à sa place aussi. Toutes ces fois où vous avez parlé nanas et tout et d'un coup tu lui lances que t'es homo.

Ça avait été méga abrupte comme révélation quand même... Häns' avait réagi comme un con ok mais encore une fois, j'avais prévenu Em' que ça risquait arriver et qu'il faudrait qu'il lui laisse le temps de se calmer et intégrer l'info avant d'être capable de discuter avec lui.

- Il pige pas qu'un mec puisse en aimer un autre mais pour autant il n'a jamais agressé ni fait chier aucun gay.

Hänsel "n'aimait pas" les homosexuels mais il ne les détestait pas non plus. Il n'était clairement pas du genre à aller emmerder des types qui se tenaient la main dans la rue ou se bécotaient, pas plus qu'il ne donnait rendez vous à ses potes pour aller castagner du PD à la sortie des bars par exemple.
Il se contentait de détourner la tête en soupirant au pire des cas lorsqu'il en croisait mais jamais il ne portait la main dessus ou ne les insultait gratuitement. A ce que je sache il n'avait jamais tabassé personne à cause de sa sexualité. Si il avait déjà frappé un gay, c'était que le mec avait du le chercher pour un truc bien précis et non pas parce qu'il préférait les pénis aux boobs !

- Vous réglerez vos trucs tous les deux de toute façon. Mais je... je voulais juste que tu saches qu'il a vraiment eu des moments difficiles à cause de tout ça. Parce que je sais que lui te le dira pas...

Et maintenant c'étaient entre leurs mains. Ils se débrouilleraient tous les deux. Je ne voulais plus continuer à parler d'Hänsel parce que chaque fois que je pensais à lui son visage m'apparaissaient et je sentais les larmes m'étrangler et menacer de me submerger. Je sentais mon cœur peser toujours plus lourd dans ma poitrine et je me demandais comment il pouvait battre encore tant il avait été piétiné et réduit à néant...
Ida et Saskia avait recollé les morceaux pièce après pièce et fait en sorte qu'ils tiennent entre eux mais je le sentais encore si fragile parfois... Ma joie de retrouver Emmerich le consolidait mais mon chagrin perpétuel quant à ce qui se passait ou même ne se passait plus avec Hänsel le mettait constamment au supplice... J'avais peur à chaque seconde qu'il meurt à nouveau et ne m'abandonne ! J'avais eu si mal lorsqu'il avait implosé, lorsqu'Hänsel me l'avait réduit à néant. J'étais tétanisée à l'idée que ça puisse recommencer...

- Est-ce que tu... m'entendais ? Quand je venais te voir...?

Parfois avec Ida, de temps en temps avec Ida et Saskia, souvent toute seule... Pour avoir mes moments seule avec lui qui me manquait tant et m'empêchaient de devenir folle à l'idée de ne plus l'avoir dans ma vie. Emmerich ne me répondait peut-être pas mais au moins il était là et respirait contre moi. Cette illusion de présence bien qu'il demeurait inerte m'avait empêché de sombrer.

- Je suis venue presque tous les jours tu sais.

Il était temps de ramener le sujet sur nous. Je faisais de mon mieux pour lui cacher ma fragilité et ma vulnérabilité qui perçaient pourtant dans ma voix et mon regard malgré moi, déterminée à continuer de le préserver et le protéger de mon chagrin dont je refusais de l'accabler...



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Re: You raise me up [Emmerich]
Mer 5 Aoû 2020 - 17:16


Le fait que Gabi soit surpris par mon propre étonnement me fait sourire. Si je suis surpris, c’est surtout parce que je n’aurais jamais pensé que Häns se sente coupable. Ce n’est pas de sa faute si des connards m’ont tabassé au point de me mettre dans le coma. Ce n’est pas de sa faute s’il n’était pas là à ce moment précis. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire de toute manière ? Même deux contre trois n’aurait pas été suffisant, surtout sachant que l’un d’eux avait une batte. Jamais je ne l’aurais laissé prendre un tel risque. Alors d’un côté, je suis content qu’il n’ait pas été là ce soir-là. Mais le fait qu’il se soit souciait de moi, ça non, ça ne me surprends pas. Après tout, on est comme les deux doigts de la main. On se soutient l’un l’autre quoi qu’il arrive. On a fait les quatre cent coups ensemble. Des souvenirs me reviennent en mémoire, me faisant sourire un peu plus, avant de soupirer. Cela faisait combien de mois que j’étais dans le coma ? Presque un an ? Il est temps que je lui pardonne, mais surtout que l’on est une vraie discussion et que je lui dise qu’il n’y soit pour rien. Ni la mienne d’ailleurs. Ca me fait chier de ne pas avoir vu le visage de ces idiots. J’aurais pu aller porter plainte et les décrire à la police. Mais non. Je soupire et essaye de me calmer après avoir remarqué que j’avais serré mon poing. En pensant à Hänsel, je me rends compte qu’il y a aussi beaucoup d’autres choses que je dois faire. Des situations à changer, comme celle avec ma mère. Tant d’étapes à escalader… Et la première est déjà bien difficile en soit puisqu’il s’agit de ma rééducation. Je tapote mes jambes dans l’espoir de ressentir quelque chose, mais toujours rien. Je me demande combien de temps il va me falloir pour pouvoir de nouveau marcher correctement. Est-ce que j’en garderai des séquelles ? Il faudra que je demande au médecin lorsqu’il passera. J’imagine déjà toutes les séances qu’il va me falloir, et ça m’épuise rien qu’en y pensant. Mais je ne me fais pas trop de billes. J’aurais Gabi, Ida, ma famille. Mais en cet instant la personne en qui j’avais le plus envie de me reposer était Hänsel. Encore fallait-il qu’il vienne jusqu’ici. Peut-être demain. Ou dans une semaine ? Ma porte lui sera toujours ouverte quoi qu’il arrive. Je souris à Gabi et la serre un peu plus fort contre moi.

- Je compte sur toi pour m’épauler dans ma rééducation. Tu m’abandonneras pas n’est-ce pas ?

Je lui fais des yeux de chien battu, puis rigole un peu. Je n’avais pas besoin de faire ça avec elle. Elle est ma meilleure amie, ma soeur de coeur. Je sais qu’elle sera toujours là pour moi.

- Em' je suis sérieuse ! S'il te plait !

Je fronce les sourcils, puis comprends qu’elle n’avait pas perçu le ton sarcastique dans ma voix.

- Détends-toi Gabi, je disais ça pour rigoler. Mais avoue que sa tête serait épique.

Même si je n’étais pas sûr de vouloir la voir le jour où j’embrasserais vraiment un mec devant lui.

- Puis tu veux embrasser qui ici ? Un infirmier ? Je sais qu'il t'a fait mal.
- Oh crois-moi, y a des mecs plutôt mignons ici.


Puis je baisse de nouveau ma tête avant de sourire à ses paroles. Les souvenirs de ces moments passés ensemble à rire de cette situation me reviennent en mémoire.

- C’est vrai… Et on peut pas dire que je n’y suis pas allé en douceur non plus…, j’inspire un grand coup.

Je bougonne dans ma barbe tel un petit garçon qui avait fait une bêtise puis soupire.

- Ouais… Je sais. En soit je peux comprendre sa réaction. Je le lui ai dit de but en blanc comme ça. Normal qu’il est réagi au quart de tour.
- Il pige pas qu'un mec puisse en aimer un autre mais pour autant il n'a jamais agressé ni fait chier aucun gay.
- Pas encore. On ne sait pas ce que le futur nous réserve. Regarde avec moi. Qui s’attendait à ce que je me fasse agresser ? Personne.


Je me mords la lèvre inférieure en sentant un haut le coeur me prendre. Je ferme les yeux et essaye de calmer les tremblements de mon corps. Ils ne sont pas là Em, t’en fais pas. Ils peuvent plus rien te faire… Je hoche la tête lorsqu’elle dit que c’était entre nous de régler tout ça. J’avais sa version, maintenant il me faut celle de Hänsel. De sa propre bouche.

- Est-ce que tu... m'entendais ? Quand je venais te voir...?

Je tourne ma tête vers Gabi et lui souris tendrement. Je l’embrasse sur le front avant de poser le mien contre le sien.

- Je sais que tu venais tous les jours, je sentais ta présence. Mais je vais dire la même chose que j’ai dite à Ida : je t’entendais, mais je ne me souviens de rien. Disons que c’était comme si tu me chuchotais dans mes rêves. Et les rêves on les oublie la plupart du temps.

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Re: You raise me up [Emmerich]
Jeu 3 Sep 2020 - 21:06


EMMERICH & GABI

YOU RAISE ME UP


Le sujet Häns' était clos. J'avais dit à Emmerich ce que je contenais depuis des mois, depuis le soir de notre dispute, de la leur et maintenant que c'était fait, je voulais en rester éloignée histoire d'éviter de craquer et pleurer devant lui...
Je savais que Em' serait là pour moi et me soutiendrait mais encore une fois j'étais un peu perdue quant à tout ça. J'en voulais à mort à mon ex copain pour ce qu'il m'avait fait et dit mais il était le meilleur ami de Emmerich avant tout et il se réveillait tout juste du comas... Il n'avait pas besoin de plonger dans le drama ses yeux à peine ouvert...
Je n'allais pas lui dire que je n'étais plus avec Häns' et encore moins de quelle façon notre rupture s'était faite... Déjà j'étais pas spécialement certaine d'avoir la force de revenir sur tout ça mais surtout, je ne voulais pas le mettre au milieu de cette histoire qui de toute façon... n'en était plus une...

Je me recentrai donc sur le plus important aujourd'hui ; le réveil de mon meilleur ami ! De mon grand frère de cœur ! Punaise dire que j'avais ignoré son texto tout à l'heure ! Dire que ça y était ! Que enfin il était là avec moi ! Qu'il me parlait ! Me touchait ! Me souriait ! Comme il m'avait manqué... Je le savais, être sans lui dans mon quotidien avait été un supplice de chaque jour mais c'était encore plus criant à présent que je l'avais à nouveau face à moi, réactif !
Je voulais savoir si il m'avait entendu toutes ces fois où j'étais venue le voir... Je voulais qu'il sache que j'étais venue quasiment tous les jours dès que j'en avais eu l'occasion, que ce fut avec Ida ou même toute seule. Je ne voulais pas qu'il croit que je l'avais oublié ou mis de coté tout ça parce qu'il dormait...
Il me sourit de ce petit air qui n'appartenait qu'à lui et m'attira à lui pour m'embrasser le front avant d'y apposer le sien. Je savourai ce contact apaisant et réconfortant, nouant mes doigts aux siens alors que je me réinstallai tout contre lui. Je refaisais le plein de Emmerich ! Je me rechargeais de lui !

- Je sais que tu venais tous les jours, je sentais ta présence.

Je relevai mon visage vers lui et lui souris, émue. Il savait ! Il savait que j'étais venue le voir ! C'était con mais ça me réchauffa le cœur limite à me donner envie de crier de bonheur ! Je m'étais tellement raccrochée à ces visites moi !
Emmerich avait les yeux fermait et ne réagissait à rien, il ne bougeait jamais d'un cil mais pourtant chaque fois que je venais ici, je faisais comme si. Je lui racontais tout ! J'imaginais ses rires et je répondais à ses questions muettes ou aux blagues qu'il aurait pu me sortir. C'était peut-être du dénis ou de la folie pour certains, mais pour moi ça avait été essentiel justement pour ne pas devenir totalement folle de chagrin... Ces moments de "complicité" m'empêchaient de m'effondrer totalement dans une hystérie profonde comme ça avait été le cas les premiers jours...

- Mais je vais te dire la même chose que j'ai dite à Ida ; je t'entendais, mais je ne me souviens de rien. Disons que c'était comme si tu me chuchotais dans mes rêves. Et les rêves, on les oublie la plupart du temps.
- C'est pas grave je m'en fiche !
lui répondis-je gaiement. L'important c'est que tu savais que j'étais là et que tu te sentais pas seul ! Puis franchement y'a des trucs que j'ai dit vaut mieux pas que tu t'en souviennes hahaha !

J'inspirai profondément, me délectant de son odeur et de son contact. Je m'étais quelque fois blottie contre lui durant son comas quand j'avais eu des gros coups de blues et que j'étais venue trouver refuge près de lui, mais son bras restait toujours inerte sur moi. Là je sentais sa force même faible et c'était tellement grisant !

- Attends viens on fait des selfies ! Y'a troooooop de filtres que t'as pas du tester ! Et attends y'a même une appli où tu peux foutre ta tête à la place des acteurs ! Tu veux être qui ? Captain America ou Taylor Swift ?

Toute fière de ma connerie je le pris en photo en mode éclair et commençai les morphings avant de me bidonner face eux divers résultats. Bien entendu j'y passai aussi ce qui nous valu d'énormes fou rires ! Le reste du temps, je le passai à nous prendre en photos tous les deux et à lui montrer un peu ce qui s'était passé durant tous ces mois en faisant défiler la galerie de mon portable ou les quelques trucs que j'avais posté sur mes réseaux sociaux, jusqu'à ce qu'on toque à la porte.
Une infirmière entra mais je ne pris pas le temps de me redresser de mon coussin Emmerich ! Je la connaissais c'était elle qui prenait soin de lui la plupart du temps quand j'étais là. Elle sourit, visiblement attendrie par notre tableau mais je savais pas trop pourquoi, j'avais l'impression que j'allais pas trop aimé la suite...

- Je suis désolée mais les heures de visite se terminent dans dix minutes.

Qu'est-ce que je disais... Elle referma la porte, nous laissant seuls à nouveau.

- Noooooon ! me plaignis-je en enfouissant mon visage contre l'épaule de Em'. Je veux pas partir !

C'était con mais j'avais la boule au ventre rien qu'à l'idée de le quitter... Je ne m'en rendis même pas compte mais mes doigts étaient accrochés à sa chemise si fort que j'en avais les phalanges toutes blanches ! J'avais la peur irrationnelle que si je passais la porte lorsque je reviendrais le voir je le retrouverais les yeux fermés. Que si je le quittais, tout ça s'arrêterait et qu'il "partirait" encore.
Je voulais pas ! Je pouvais pas...




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