TWO MAYERS + Adrian

Si je n'avais pas eu ma petite soeur dans ma vie, je ne serais pas le gentlemen que je suis. Je sais que je suis comme modèle à ses yeux et je veux lui prouver que tous les hommes ne sont pas salauds. Je ne lui dit, certes, pas tout mais je veille à mon comportement en général. Et je veille aussi à comment un homme la traitre. Et je n'ai aucune pitié quand j'estime que l'un d'entre eux ne la mérite pas.

Mon amour fraternelle est inestimable et je ne laisserais quiconque l'entacher.

Quand j'ai posé mes yeux sur elle dès sa naissance, j'ai su que je la protégerais quoi qu'il arrive, quitte à le faire contre son gré. Elle est ma vie, elle est différente de moi. Je suis toujours dans le pragmatisme. Elle est la spontanéité. Elle est mon rayon de soleil.

Petite soeur avait insisté pour partir en weekend, à quelques heures de chez nous. J'avais râler refusant de fermer le M'Angel mais son insistance - tous les jours des menaces - m'avait fait flancher. Deux jours sans rentrée d'argent mais comme elle l'avait souligné, prendre le recul était tout aussi nécessaire, souffler et ne réfléchir à rien.


Miss Météo avait annoncé du soleil et de la chaleur. Alors, je ne réfléchis guère longtemps, deux shorts, deux t-shirt, une tenue de pluie au cas où et ma trousse de toilette. Je glisse ma petite valise dans ma voiture. Je préviens Ana que je suis en chemin et lorsque je toque chez elle

- Salut toi, j'espère que tu n'a pas pris trop d'affaire

- Soit pas rabat-joie Adrian, je suis une femme donc nous avons beaucoup de chose à prendre et encore c'est une petite valise !

Je secoue la tête, en remarquant l'énorme valise. Elle n'est pas croyable cette petite. Je soupire, dépité mais esquisse un sourire. Non sans mal, je fourre sa valise dans le coffre.


Quelques heures de route, à chanter à tue-tête toutes les chansons, à rire, parler des futilités de nos vies. Et je reste sans voix, face à sa façon de parler sans filtre. Je roule des yeux, amusé par sa spontanéité.

- Il se peut qu'il y ait quelqu'un

Je reste évasif. Parler de Brunette. Suis-je vraiment prêt à matérialiser cette relation nébuleuse ? De toute façon, j'en avais déjà trop dit qu'Ana allait encore moins me lâcher. Je regarde en coin sa reaction.

- Et toi donc ? Cela fait longtemps que j'en ai pas fait fuir un. Je m'ennuie presque.

- J'opère quelques changements pour améliorer le standing de l'établissement. Je voudrais faire en sorte de répondre à tout types de clients : des jeunes aux seniors avec des lieux plus tranquilles. Aménager différents étages. Mais tout se fera en temps et en heures.

Tout pendant que je conduis, j'expose mon projet d'agrandir le M'Angel. J'avais rechigné pendant longtemps avant de m'impliquer. Je ne me sentais pas apte à pouvoir le faire prospérer mais il faut l'avouer que je me prenais au jeu. Devoir trouver des animations, des sponsors, alimenter les presses.

- Bien tenté mais c'est obligé, il doit bien y avoir un homme dans ton sillage, autre que moi-même. Je vais devoir user de menaces pour te faire parler, ma tendre soeur.

Je ris doucement, faisant une moue boudeuse. Je pouvais me montrer envahissant mais qu'il n'y ait personne dans sa vie, m'étonnait vraiment - enfin, ça m'arrange grandement. Je la regarde en coin, sans quitter la route des yeux. Je tenterais plus tard. Nous arrivons devant la petite maison pour nous reposer et je me gare.

- Le temps des confessions est terminé, tu ne sauras rien.

Je lui tire la langue, puis sors de la voiture. Parler de Ma Brune, j'étais assez anxieux à l'idée de le faire mais peut-être que ma soeur pourra m'apporter un oeil féminin dessus. J'ouvre le coffre pour extirper les deux valises, tant bien que mal.

- Vraiment Soeurette, c'était pas utile, on est là que deux jours.

Je roule des yeux, avant de me diriger vers la maisonnée.