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 Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia

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Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia
Mer 10 Avr 2019 - 20:13


Vin, déjeuner et discussion
Ft. Anastasia

Trois mois. Trois mois déjà à tenter de garder la tête hors de l’eau. Je n’aurai jamais cru que cela puisse être aussi difficile de vivre sur mes économies, moi qui avais toujours vécu avec de l’argent à foison. Trois mois à broyer du noir, à me ressasser ce que j’aurai du faire ou ne pas faire pour continuer de mener ma barque sur une mer paisible. J’avais échoué à beaucoup de choses dans ma vie, et je voyais mal ou je pouvais encore aller quand, à quarante ans passés, je me demandais encore et toujours comment revenir en arrière et réparer tous les dégâts que j’avais causé en plus de dix ans de carrière. Même mon plus fidèle ami, mon appareil photo, un Nikon Z6 acheté il y a deux ans, avait du mal à me rendre heureux, et pourtant, il m’avait servi pour cela à de nombreuses reprises depuis que je l’avais acquis. Je n’y pouvais rien, en ce moment, rien ne m’inspirait. Et le manque d’inspiration, c’était le comble pour un artiste. On aurait pu me dire qu’en tant que photographe, je n’avais qu’a braquer mon objectif sur ce qui m’entourait, n’importe quoi, et c’était vrai, mais le sujet, le vrai sujet, celui qui donne envie de passer des heures à attendre la bonne lumière, ce n’était pas la table de ma cuisine, ni même la belle maison qui me faisait horreur depuis que j’habitais seul dedans en attendant sa mise en vente. Non, il fallait que je trouve ce qui pourrait me motiver.

Il y a pas si longtemps de ça, j’avais revu une fille que j’avais rencontré lorsque je n’étais pas encore divorcé. Dès le début, elle m’avait plu. Pas plu dans le sens primaire du terme non, elle m’avait plu parce qu’elle dégageait, pour le professionnel qui était en moi, quelque chose de très intéressant, de pas commun, qui me donnait envie de sortir l’objectif et de mitrailler, ce que j’avais fait d’ailleurs. Par la suite, nous nous étions recroisés brièvement, je lui avais même laissé ma carte au cas où, mais l’occasion ne s’était pas vraiment représentée, d’autant qu’a l’époque, j’évitais au maximum les contacts féminins, de peur que ma femme ne se méprenne encore plus. D’ailleurs, j’avais eu fort à penser et à faire à la fin de l’année : les dernières phases du divorce étaient en cours, et mon avocat m’avait averti de rester très concentré pour que tout se passe au mieux avec la procédure. Ainsi, avais-je limité les contacts sociaux jusqu’au prononcé en janvier. C’était donc la première fois que je revoyais cette femme alors que j’étais ce qu’on pouvait maintenant appeler, un célibataire, divorcé qui plus est. Néanmoins, le courant passait toujours très bien, et j’étais content de pouvoir compter sur la présence d’une amie en ces jours difficiles. Avec elle, j’avais repris la photo, et je trouvais même que celles que j’avais fait étaient réussies. De toute façon, avoir un joli mannequin rendait souvent plus jolie l’oeuvre qui la représentait. Nous avions ainsi convenu de nous retrouver aujourd’hui pour déjeuner. Anastasia m’avait invité chez elle, et j’étais plutôt soulagé de ne pas avoir à claquer mon argent dans un restaurant, si bien que j’avais accepté. Cela faisait très longtemps que ça ne m’était pas arrivé, je veux dire, de déjeuner seul avec une personne du sexe opposé. Le plus souvent je sortais avec les amis que j’avais réussi à faire et qui n’étaient que des connaissances pour mon ex. En plus de me faire perdre des sous, le divorce m’avait aussi fait perdre des amis. L’inconvénient quand on quitte son pays pour une femme, c’était qu’on était bien obligé de passer par elle pour faire des connaissances. Je n’avais pas échappé à cela.

Quoi qu’il en soit, en ce jour nuageux, m’étais-je préparer pour rendre visite à mon amie. Par acquis de conscience, j’avais sorti une bouteille de vin de la cave pour le lui offrir afin de compléter le repas. Habillé, rasé (ce qui ne m’arrivait plus si souvent que cela en ce moment), j’avais gagné ma voiture que je garais actuellement devant la maison d’Anastasia. Mes affaires dans une main, mes clés dans l’autre, je gagnais le perron de la maison avant de sonner. Lorsque la porte s’ouvrit, je tendis les bras en avant pour saluer mon interlocutrice, avec un enthousiasme un peu forcé. « Anastasia ! Je suis content de te voir ». C’était vrai. De toute façon, entre ça et rester à la maison sans sortir toute la journée, le choix était facile. J’avais beau être un peu déprimé, je n’étais pas un ermite. Cela me faisait du bien de prendre l’air, et puis, ce n’étais pas en attendant avachi dans le canapé que j’allais retrouver l’inspiration, la vraie. « J’ai trouvé ça dans ta boite aux lettres » dit-je avec un humour un peu raté en levant la bouteille, ce qui fit bringuebaler l’appareil photo que je tenais en bandoulière contre ma hanche. Je n’avais jamais été doué pour les blagues. Dans ma bande à la fac, j’étais le gars sérieux qui ne ratait jamais les cours, et pas celui qui épatait la galerie.
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Re: Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia
Dim 14 Avr 2019 - 21:56
Avant deux semaines, je vivais avec l'espoir de trouver dans ma boîte aux lettres comme très souvent une lettre toute terreuse, venue du front que klaus m'aurait envoyée... Malheureusement cet espoir s'était envolé comme tout le reste d'ailleurs, depuis qu'il avait été victime d'une bombe où sa base militaire était au Mali.. Il y avait eu beaucoup de morts, de nombreux blessés graves, malheureusement il faisait partie des gens qui ne verraient plus jamais le jour se lever. J'essayais de faire le deuil comme je le pouvais, lorsqu'Adrian me l'avait annoncé, j'avais envie de mourir. Oui, nous n'étions plus ensemble, c'est vrai, mais je gardais quand même cet homme dans mon coeur et j'espérais toujours qu'il change d'avis ce qui est tout à fait normal après tout. Je n'imaginais pas un avenir dans lequel il ne ferait pas partie. Aujourd'hui, il faut que je me reconstruise seule pour voir un futur différent de celui que je m'étais imaginée.
2019 n'avait pas bien commencé du tout... Le viol, maintenant la mort de Klaus, que pouvait-il m'arriver de pire?
Je n'étais plus au travail depuis qu'on m'avait annoncé cette macabre nouvelle; Je n'étais pas prête à reprendre du service et à surmonter mon viol également. Je n'avais pas dénoncé cet homme mais je le devais pourtant.. Je n'avais plus d'élan vital, je m sentais vide, je ne trouvais plus aucun sens à ma vie. Je me psychanalysais toute seule à dire que j'étais ridicule que le deuil je devais le faire mais c'était plus fort que moi.. Je ne voulais voir personne, ni mon frère, ni mes amis, personne ! Je me renfermais sur moi même.. Mais j'avais besoin de ça. Emmitoufflée dans le sweat kaki du militaire, je me sentais bien, il portait d'ailleurs son odeur. Malheureusement c'est absolument tout ce qu'il me restait de lui. Je savais que d'ici peu on me ferait parvenir ses affaires personnelles et je redoutais le moment où cela arriverait. Je pleurais quasiment H24 même si depuis deux jours ,j'essayais de me secouer un peu.

J'avais il y a quelques mois, fait la connaissance d'un photographe, Saul. Le courant était tout de suite passé. J'adorais cet homme il m'apaisait. J'avais pensé tout de suite en voyant dans mon salon, dans un cadre une photo de lui et moi. J'adorais cette photo. Il n'y avait pas vraiment d'ambiguité entre nous même si je le trouvais plutôt à mon goût. Ayant Klaus dans la tête, cela n'était jamais allé bien loin, lui était encore marié à l'époque et après son divorce il y a quelques mois, il était dévasté. Depuis janvier, nous nous voyons régulièrement de façon amicale autour d'un verre ou d'un repas. Il fallait que j'aille de l'avant. J'en voulais terriblement à Klaus d'avoir choisi l'armée plutôt que moi, je le détestais pour ses choix de vie et pour m'avoir rendue malheureuse; Sa mort m'aiderait sans doute à tourner la page.. J'avais commandé des pizzas pour ce repas, je n'avais pas le coeur de cuisiner, moi qui d'ordinaire était un vrai cordon bleu, j'espérais que Saul ne soit pas déçu.

J'avais bu un verre de vin blanc en l'attendant. L'alcool m'aidait à oublier. Je m'étais préparée un minimum avec un jean et un débardeur noir, mes cheveux quant à eux, étaient laissés à l'abandon, ondulant comme bon leur semblaient. Je regarde l'heure il ne tardera pas. J'ai envie de me saouler pour oublier encore et encore. Je revois mon frère m'annoncer la mort de son frère comme il aime, enfin aimait l'appeler. J'entends alors la sonnette et cela me sort de mes pensées. Je remets en place mes cheveux et pars ouvrir la porte. En voyant Saul, je souris, je me force très légèrement, mais ce sourire se veut sincère. Je suis vraiment ravie qu'il soit là, je me sens moins seule dans mon chagrin, nous avons vécu une séparation tous les deux à différents degrés, nous pouvons donc nous comprendre.
Saul m'apporte un peu de soleil dans cette tempête qui plane au dessus de ma tête. Alors qu'il tend les bras, je me blottis contre sa poitrine, pour lui donner l'accolade. Cette étreinte est réconfortante, et me fait du bien. Il n'est pas au courant pour Klaus pour le moment, j'essaies donc de dissimuler cette peine qui doit se voir sur mon visage malgré tout.

Moi aussi Saul, je t'en pries, rentres et mets toi à l'aise.


Je le laisse entrer et l'écoute parler de sa bouteille de vin, un petit rictus s'empare de mon visage.

Et bien celui ou celle qui me l'a livré a bon goût !

Je lui fais un clin d'oeil et prends la bouteille des mains en l'invitant à aller dans le salon. Je mets la bouteille sur le comptoir dans la cuisine et lui sers deux coupes de vin blanc pour accompagner les quelques biscuits apéritifs qui logeaient sur la table basse du salon.
Je viens m'asseoir auprès de Saul avec un sourire et lui donne son verre de vin.

Ce sera pizza aujourd'hui, j'espère que tu aimes ça ! Je n'avais aucune idée de quoi cuisiner à dire vrai et les pizzas c'est toujours bon ! Tu regarderas celle que tu préfères, tu as le flyer là comme ça je commanderais ! Bon comment tu vas?
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Re: Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia
Jeu 18 Avr 2019 - 0:16


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Je profitais un instant de l’accolade d’Ana. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas tenu une femme dans mes bras, même pour un aussi court instant et en tout bien tout honneur, et j’aurais surement pu rester dans cette position des heures si le parfum qui s’élevait de l’intérieur de la maison n’avait pas rappelé mon estomac à l’ordre. Désolé, je m’éloignais d’elle en lui tendant le vin dont elle s’empara avant de me laisser rentrer en me recommandant de me mettre à l’aise. Je retirais la bandoulière de l’appareil afin d’atteindre ma veste que j’otais à son tour avant de l’accrocher au premier porte-manteau. Je n’étais encore jamais rentré à l’intérieur, et je me pris donc à observer la décoration de l’endroit, à la recherche de quelque objet intéressant qui me donnerait envie d’enlever le cache de l’objectif. C’était un intérieur tout à fait féminin, manifestement bien mieux rangé que le mien, ce qui n’était pas difficile. Depuis quelques mois je laissais un peu tout s’accumuler, j’’avais bien trop la flemme de ranger. Au contraire, je trouvais même que le désordre avait quelque chose de tout à fait photogénique, digne des meilleures natures mortes. Néanmoins, le vestibule de la maison d’Ana était tout à fait apaisant, et je constatais bien assez tôt que le salon aussi. La jeune femme me repassa devant avec la bouteille à la main, et je suivi son geste, un léger sourire aux lèvres. Si elle savait qui avait vraiment choisi ce vin, je ne sais pas si elle aurait osé de parler de bon goût mais bon, je ne voulais pas faire la remarque et avancer les points noirs de ma vie sur le tapis.

C’est pour cela que je me retiens de parler des dernières mauvaises nouvelles qui entachaient ma vie personnelle et surtout professionnelle. Face à l’enthousiaste dont elle faisait preuve, je n’avais pas envie de passer pour le gars dépressif. Je devais laisser ça à la maison, et c’était bien pour passer un peu de bon temps que j’avais décidé de sortir. Chacun ses problèmes de toute façon et, toutes proportions gardées, même si Anastasia et moi étions devenus assez proches avec le temps, il y avait les moments pour parler de ces humeurs, et d’autres juste pour profiter du bonheur d’être ensemble. Elle disparut dans la cuisine avant de revenir avec des verres, et j’en profitais pour m’assoir dans le canapé, face aux salés éparpillés dans des bols sur la table basse. « Bien sur que j’aime les pizzas, qui n’aime pas ça ? Et ne t’en fait pas, je n’avais pas besoin que tu cuisines, c’est déjà assez sympa de m’inviter ! » dis-je en souriant en attrapant le verre qu’elle me tendait. Je bus une gorgée, tout en jetant un coup d’oeil à la publicité pour la pizzeria. Je laissais tomber le papier quand Ana me demanda comment j’allais, en poussant un léger soupir. « Ca peut aller je dirai, même si je n’ai pas eu de nouveaux contrats depuis au moins deux semaines. Les temps sont durs, et les dettes s’accumulent. Tu sais que je dois encore deux shoots  pour une agence ? On arrive pas à se caler une date, et en plus le mannequin ne m’inspire pas des masses. M’enfin… Le seul point positif, c’est que j’ai réussi à avoir mes filles au téléphone pendant deux heures hier. Je te dis pas combien ça fait du bien d’entendre leurs voix. A ce propos, t’aurai pas des idées ou amener deux gamines pour un week-end ? J’aimerai trouver mieux que le super parc d’aventures ou leur mère les aurait emmené la dernière fois » répondis-je en piochant des cacahouètes entre deux phrases. Des fois, si je m’écoutais, je pourrais parler pendant des heures, même si je m’efforçais de ne pas souler mes convives avec des histoires qui ne les intéressaient guère. Mais avec Ana, c’était différent, je savais qu’elle ne me jugerait guère. « Et toi ? Quoi de neuf ? » demandais-je afin de retourner la question.

De plus, moi qui avant pouvait rester des heures à la même place, rester immobile me devient de plus en plus difficile, et je me sens obligé de me lever. D’une part pour aller chercher mon vieil ami que j’ai oublié sur la table, d’autre part, pour observer encore le décor dans lequel nous nous trouvons. En repassant dans le salon, j’avise la chaine hi-fi. « Je peux ? »
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Re: Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia
Jeu 18 Avr 2019 - 23:46
Saul me procurait de la sérénité. Être dans ses bras, ne serait-ce que pour une simple accolade me faisait du bien. J'avais perdu Klaus.. ma vie était devenue merdique à souhait... Je n'étais ici que pour accueillir Saul et faire mine de rien mais c'était difficile à contrôler. Je ne vivais plus là depuis l'annonce de la mort du militaire. Je m'étais installée quelques temps au domicile de mon aîné. Je n'y resterais pas très longtemps, il avait sa vie, j'avais la mienne mais j'avais besoin d'être entourée sinon je savais que je pouvais faire une connerie sous une pulsion... J'avais déjà réfléchi à un scénario pour un éventuel suicide. Les idées noires me venaient par profusion mais je ne pouvais pas mourir, je ne pouvais pas faire ce mal à ma maman et surtout à mon frère. Ils méritaient tous les deux de vivre heureux et de ne pas porter ce chagrin que leur procurerait mon décès bien que je trouvais qu'ils seraient plus libres et moins contraints si je ne faisais plus partie de ce monde.

Un peu honteuse de ne pas avoir concocté un dîner digne de ce nom à mon invité, l'idée des pizzas a l'air de lui convenir et je me sens soulagée. Arrivée avec les deux verres de vin, je bois plusieurs gorgées sans me rendre compte que j'ai bu les trois quarts du verre. Je ne suis pas alcoolique, je n'ai d'ailleurs pas touché un verre depuis longtemps mais je sais aussi que j'ai besoin de boire pour oublier, ce soir tout du moins. Je suis en compagnie de Saul, je n'ai pas besoin de me morfondre.. Il est un peu comme la lueur dont j'ai besoin, il fait si sombre dans mon monde.. Alors qu'il me narre ce que j'ai loupé depuis notre dernière entrevue, je termine mon verre en acquiesçant à chacune de ses paroles. J'esquissais un léger sourire à l'évocation de ses enfants, évidemment qu'entendre la voix d'un proche est réconfortant, je le comprenais parfaitement, quand j'avais Klaus au téléphone quelques minutes alors qu'il était au front, c'était vraiment un pur bonheur suivi d'un gros manque mais très appréciable sur le moment c'est ce à quoi je pensais en l'entendant parler de ça.

Et bien, je ne sais pas vraiment, pourquoi pas un parc avec accrobranche? ça peut être drôle et amusant ! Si tu fais ça, je viens direct ! Amènes les au cinéma, ou alors promener en forêt c'est fort agréable aussi ! Tu pourrais t'amuser à prendre quelques clichés d'elles en plus.


Petit rictus qui s'efface trop rapidement lorsqu'il souhaite à son tour de mes nouvelles. Je déglutis en prenant une grande inspiration. Mon soupir en dit long sans doute, beaucoup plus bruyant que le sien soit dit en passant. Ma vie tournait autour de Klaus depuis bien trop longtemps.. Désormais je devais aller de l'avant et penser à moi seule !

Et bien.. c'est encore difficile de le dire à haute voix et je vais sans doute plomber ta soirée, mais voilà il y a quelques jours, tu te souviens de l'attentat au Mali où plusieurs militaires ont péri ? Klaus en faisait partie.


Je hausse les épaules en pinçant les lèvres. Haussant également les sourcils, je contiens mes émotions, aucune larme ne sort, évidemment j'ai écoulé le stock la nuit de l'annonce auprès de mon frère chez lui où j'ai vécu un véritable enfer. Saul connaissait l'existence de Klaus, comme je connaissais l'existence de ses filles et son ex femme.

Enfin bref, on trinque à nos vies de merde?


Me resservant un verre de vin, je remplis le sien à moitié vide, je viens trinquer avec son verre en entrechoquant le mien au sien. Après coup, il se lève et je le vois faire, je trouve ça assez drôle d'ailleurs.

Oui je t'en prie fais comme chez toi Saul.


Je souris un peu plus franchement cette fois-ci.

Jamais sans ton appareil hein ! Que comptes-tu prendre en photo ce soir? Mes meubles?
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Re: Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia
Sam 20 Avr 2019 - 22:03


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Anastasia m’avait toujours paru comme une fille assez enjouée. Elle était jeune après tout, et je ne l’avais connue que célibataire, naïvement j’avais pensé qu’elle devait savoir trouver du bon temps, seule ou accompagnée. Peut être m’aurait-elle attiré si j’avais eu dix ans de moins et que j’avais été dans le même état d’esprit. Les choses s’étaient déroulées autrement, et j’avais passé de formidables années auprès de mon ex-compagne, ignorant tout des autres filles. Elle avait été ma plus longue relation, presque la seule, celle à qui j’avais tout confié, tout dit, avec qui j’avais tout fait et presque tout appris. A quarante ans, me retrouver projeté dans un univers donc j’ignorais tout, avait été un drôle de choc, et j’avais été heureux de pouvoir rencontrer une fille comme Ana, qui savait me redonner du baume au coeur quand j’en avais besoin. Cela avait été un véritable plaisir de la prendre en photo, notamment parce que je la trouvais très photogénique. Elle aurait pu être un de mes sujets d’étude à la fac. Malheureusement, j’avais trouvé d’autres filles photogéniques, et c’était ça qui avait fait sombrer mon couple, même si je ne m’en étais pas rendu compte à l’époque. Les premières fois, j’avais du résister. J’aurai eu l’impression de la tromper alors qu’elle n’était déjà plus là. Puis, mon coeur avait battu ma raison et j’avais sorti l’appareil, shooté ses tatouages, ses cheveux, son visage. Avec elle, j’arrivais de nouveau à ne plus me sentir autant coupable d’exercer mon métier, qui avait pourtant été le deuxième évènement déclencheur de mon divorce. Cela avait été une étape très dure à passer, et qui avait duré plusieurs mois, entrainant la rupture de mes contrats, ma perte de confiance et celle de mes collaborateurs, de mes filles, de quelques uns de mes amis et de ma bonne humeur. Tout cela à cause d’une femme. Maintenant, je savais qu’officiellement j’étais libre de penser à d’autres femmes, de les capturer à travers l’objectif, mais j’avais toujours un pincement au coeur. Sauf quand c’était Anastasia. Cela pouvait sembler abstrait, et on aurait pu croire que j’en étais amoureux, mais non. J’étais profondément attaché à elle, parce qu’elle représentait la lumière au bout du tunnel, mais je ne ressentais pas les mêmes sentiments que pour mon ex. Oui, car c’était elle que j’aimais toujours. Je devais apprendre à l’oublier.

Par contre, ce que je ne pouvais pas oublier, c’était mes filles. Elles passaient avant tout. Je ne devais pas être le seul père au monde à penser ça de ses enfants, mais la réalité était telle que j’aurai pu tout leur donner, y compris ma vie. Heureusement, j’en étais encore loin d’arriver à ce point. Non, la seule chose qui m’inquiétais actuellement serait notre prochaine sortie en famille, qui arriverait incessamment sous peu. Non pas qu’elles soient toutes deux difficiles en exigeant de faire des choses originales à chaque fois, mais je voulais les épater. Question d’ego, pas de doute, mais je voulais leur prouver, ainsi qu’a leur mère, que je pouvais être le meilleur des pères. J’espère qu’elles ne souffraient pas de la situation, après tout, nous leur avions fait assez de mal comme ça, elle pour être partie de la maison en me laissant les gérer, ou moi qui n’avait justement pas réussi à le faire. Ana me soumet l’accrobranche, et je réfléchis à l’idée en faisant tourner mon vin dans mon verre, les yeux rivés sur la chaine hi-fi. Ce pourrait être une belle sortie effectivement, par contre, je savais d’avance que sa venue créerait un malaise. SI je ramenais une autre femme, mes filles y comprendraient immédiatement que je chercherai à remplacer leur mère. Elles iraient d’ailleurs surement lui raconter, et une petite enquête serait menée, ce dont je n’avais naturellement aucune envie. De toute façon, Anastasia n’avait aucune vocation à remplacer leur mère, et d’ailleurs, aucune autre fille ne pourrait le faire non plus. Mais je préférais éviter la question pour le moment. En fait, je trouve que toutes les idées soumises pourraient correspondre. Moins le cinéma peut être. Je voulais voir mes filles, et ce ne serait pas dans une salle sombre que je pourrais me souler de leur vue. « Ouais, pourquoi pas, s’il fait pas trop moche ça peut être très sympa la forêt. Ne dit-on pas que les sorties les plus simples sont les meilleures ? Et puis on ira au Mcdo, je suis sur que leur mère ne les y emmène. Avant elle insistait toujours pour que l’on mange… ». Je ne préfère pas finir ma phrase, ce n’est jamais bon de ressasser le passé. Quant à prendre des photos… je ne sais pas. Quand je pense à prendre des photos, je ne me pense pas à mes filles. Je ne veux plus mêler le travail à la vie de famille. « Et puis si le coin est sympa, on pourra y retourner toi et moi ? Je ne préfère pas trop les photographier elles, j’aurai trop l’impression d’être plongé dans le boulot, mais je suis sur que tu y sera dans ton élément ? ». Pour moi c’est une proposition professionnelle comme une autre, et je n’y vois aucun sous-entendu, aucune demande de rendez-vous. J’espère qu’elle le comprend.

A vrai dire, je ne sais pas si elle le comprend ou pas, car elle finit par me faire une toute autre confession en évoquant une catastrophe qui aurait eu lieu au Mali. Sur le coup, je ne me souviens plus quel peut être son lien avec son pays, mais lorsqu’elle prononce le nom de Klaus, je sais. Une chape de plomb m’envahit quand j’assimile ce qu’elle essaye de me dire, et que je la vois, essayant de se retenir, et y arrivant plus ou moins bien. Je délaisse mon poste d’observation pour me rassoir à ses cotés. J’abandonne mon verre sur la table, et je lui prend amicalement la main. Je la tapote, un peu confus. A quoi servirait les choses de dire « je suis désolé » ? La mort d’un proche était toujours quelque chose d’assez dur à surmonter, pire encore qu’un divorce surement. Je la laisse trinquer nos verres après qu’elle m’ait resservi, et je lui lance un regard grave. Je ne veux pas la forcer à parler de cela si elle ne veut pas, et d’ailleurs, elle doit déjà avoir évoqué cela avec ses amis, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. « C’est ça, à nos vies de merde » dis-je finalement sans boire. A la place, je préfère me relever. Comme elle m’y a autorisé, j’allume le bouton de la chaine. Les notes de « Hotel California » se mettent à résonner, et je coupe immédiatement. Non, pas cette chanson. Nous nous étions connus en Californie. Je cherche un peu les chaines, jusqu’a trouver une musique convenable, sympa. Lorsque je me retourne vers elle, elle a de nouveau le sourire. « Je n’ai pas l’habitude de prendre les meubles en photo ! Ils ne sont pas assez vivants pour moi, je ne peux pas leur dire ‘’riez pour moi !’’ si je les trouve trop triste. Non, je me prépare pour la pizza. Tu sais, je suis de ceux qui aiment bien immortaliser leur plat, pas toi ? » Evidemment, c’est ironique, je n’ai jamais fait ça. Et puis d’ailleurs, pourquoi avoir emporté l’appareil ? Je le prenais juste parfois, comme ça. C’était mon vieil ami, et sa simple présence m’était réconfortante. « En parlant de pizza, on commande peut être ? Avant d’avoir fini le vin ! » Je brandis l’appareil, dans l’objectif de saisir sur le vif un éclat de rire, ou toute autre émotion qu’elle réussirait malgré elle à faire passer à travers ses yeux.
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Re: Vin, déjeuner et discussion ** ft. Anastasia
Jeu 25 Avr 2019 - 23:08
Avant le décès du militaire dont j'arrivais à peine à prononcer le prénom, j'étais quelqu'un effectivement d'enjouée, naïve et pleine de vie. Quelque part, une partie de moi était morte avec lui. Nous avions tout de même été en couple pendant près de 14 ans.. ce n'est pas rien dans une vie.. Je ne peux pas dire que sa mort ne m'affecte pas, ce serait vivre dans le déni, mais j'avais espoir de redevenir la femme que j'étais autrefois. J'aimais la légèreté que pouvait offrir la vie. Le bonheur nous pouvions le trouver dans les plus petites choses. J'adorais partir en randonnée seule, pour me recentrer sur moi-même. Surtout avec les longues absences de Klaus à l'époque. Depuis Septembre, l'idée de partir en forêt, à l'aventure, ça me permettait surtout d'oublier ma vie actuelle. Je n'avais pas encore tourner la page, ma seule histoire sérieuse ça avait été lui et en cette dizaine d'années ensemble pas de mariage ni d'enfants n'avaient vu le jour à mon grand désespoir mais j'imagine que c'est le destin et que je n'aurais sans doute jamais d'enfants...
Avoir rencontré Saul avait été une vraie bouffée d'air frais. L'idée d'être prise en photo me plaisait beaucoup. Je ne saurais l'expliquer mais en sa compagnie je revivais. Si je n'avais pas eu Saul, Ethan et Adrian dans ma vie, j'aurais sans doute sombrer, hors j'essayais tant bien que mal d'avancer parce que comme on dit "the show must go on". On ne vivait pas la même chose mais nous traversions un deuil le brun et moi, lui avec ce divorce et moi avec la mort de mon partenaire de vie.
J'avais proposé des idées pour qu'il puisse profiter ses filles, et profiter de son statut de super papa, je savais qu'il devait être doux, généreux et terriblement attentionné. J'étais si triste pour lui que son couple ait volé en éclat car il méritait une femme qui l'aime et qui se donne à 100% pour lui. ça se voyait qu'il aimait encore son ex-femme tout comme j'aimais encore Klaus malgré le fait qu'il soit mort. J'avais proposé de passer du temps avec eux juste pour passer un bon moment sans arrière pensée et loin de moi l'idée de remplacer la femme de Saul ou son rôle de mère. Le fait qu'il ne réponde pas à ma proposition me fait comprendre qu'il a des craintes concernant ses filles et je respecte ça.

Toute façon, elles seront ravies d'être avec leur père peu importe l'endroit où tu les emmènes Saul, j'en suis certaine ! Et puis Macdo quand on est enfants, on aime tellement ça, si leur mère les en prive, tu seras le roi des parents en les y emmenant !

Je souris pour le réconforter, je savais qu'il avait peur de ne pas être à la hauteur dans son rôle de père, je le sentais, il voulait être aussi bien que leur mère et c'était tout à son honneur et hautement compréhensif. Alors qu'ils proposent une sortie avec lui, j'aquiesçe volontiers.

J'acceptes bien volontiers, je suis sûre qu'on passerait une bonne journée d'ailleurs !

Avec Saul, je ne m'ennuyais jamais, on rigolait bien et quand je le voyais, je ne pensais plus à rien d'autre. L'idée de me confier à lui est un peu compliqué et difficile mais son réconfort me fait du bien. quand il prend ma main dans la sienne, mon coeur se réchauffe, je suis heureuse de le compter parmi mes amis c'est sûr.

Oui nos vies de merde ! Paraît-il que la roue tourne, je nous le souhaite !


Je fais un clin d'oeil au photographe, on méritait d'avoir une jolie vie, heureuse et simple, sans embûches. Je le vois faire avec ma chaîne Hifi, la première musique n'a pas l'air de lui plaire, il attache beaucoup d'importance aux choses qui lui rappellent des souvenirs, sur ce point nous sommes si semblables. Je le comprends parfaitement. Le moindre endroit de cette maison, la moindre chanson en passant par la moindre odeur que je ressens me font penser à lui. alors sans doute qu'en changeant rapidement de musique, il a voulu couper dans son élan le souvenir qui se rapportait aux notes de cette musique que moi j'appréciais.

J'immortalise chaque moment que je passe avec toi là dedans, pas dans un appareil !


Je tapote ma tempe de mon index pour lui faire comprendre que moi ce n'est pas les photos que je garde en souvenir mais ma mémoire se charge de le faire pour moi. A dire vrai, je n'y connaissais rien en photographie, peut être qu'un jour Saul m'apprendrait,jusqu'alors ma mémoire était amplement suffisante. Alors qu'il voit que la bouteille se vide petit à petit il me fait rire, je prends le téléphone pour appeler la pizzéria la plus proche, je commande nos pizzas et raccroche.

Bon alors racontes moi un peu, si tu as amené ton meilleur ami ce soir c'est pour avoir d'autres photos de moi? T'en as pas assez depuis le temps?

je pointe mon index vers l'appareil photo en souriant. il devait avoir des dizaines et des dizaines de clichés de moi, voir ma tête tout le temps devait le lasser non à force?

Quel style de photos t'aimerais faire mais que t'as jamais fait?
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Mer 1 Mai 2019 - 14:51


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Sans la présence de mes amis autour de moi, je ne sais pas si j’aurais réussi à remonter la pente, pendant et après le divorce. Ce dernier avait été un réel coup dur pour moi qui ne m’y attendais pas. Certes, avant la vie n’était pas toute rose, nous avions eu des bons et des mauvais moments ma femme et moi, mais j’avais cru notre couple indestructible. Après coup, j’avait réalisé que mon travail avait été source de notre rupture, qu’effectivement, j’avais relâché mes efforts, bref, j’avais compris que tout était de ma faute, et cela m’avait encore plus affecté. Je m’en voulais à mort, et j’avais commencé à boire pour oublier mes soucis. Pas très malin quand on a deux filles de même pas dix ans à charge, pas étonnant que leur mère ai obtenu leur garde par le juge. J’avais été une loque, je ne bougeais presque plus de la maison, ne souriant jamais. Je n’étais heureusement pas devenu alcoolique, et je n’avais jamais levé la main sur les enfants, mais le mal était fait. J’étais foutu. Ma vie professionnelle s’enlisant petit à petit, ne me restait donc que ma famille et mes amis pour me remettre en état. Plus tard, j’avais eu la chance de recroiser la route d’Anastasia Mayer. Elle avait du voir quelque chose en moi, et j’avais vu quelque chose en elle, et, de simples connaissances, nous étions devenus plus proches. Mine de rien, elle avait le pouvoir de me rassurer, elle connaissait les bons mots, et, malgré ces propres tourments, elle trouvait encore le temps de m’inviter à partager un repas dans sa maison. Grâce à elle, je revoyais également un avenir dans la photographie. J’en étais presque comblé. Malheureusement, le spectre de mon ex était encore présent, d’autant qu’elle habitait toujours à Hambourg également avec Aspen et Farah. Je n’avais jamais été plus heureux qu’avec elle, et je gardais le tendre espoir que ce soit un jour de nouveau possible entre nous deux.

En attendant, je pouvais donc compter sur la présence de la jeune femme. J’avais jaugé ses propositions de sortie, elle me répondait que peu importait, tant que nous étions ensemble. Je redoutais quand même le moment. Même si elles ne m’avaient rien dit à propos de ça, je savais qu’elles avaient beaucoup souffert de la situation, et que je leur avait fait beaucoup de mal en me laissant aller. C’était la raison pour laquelle j’étais très soucieux de bien faire, afin de redorer mon image de père, et de leur faire comprendre que je pourrais tout faire pour elles. Elles m’avaient connu sous un mauvais jour, je voulais qu’il en soit tout le temps autrement maintenant. « Va pour un Macdo ! C’est malin maintenant, ça me donne faim ! ». Je gémis, mon ventre gargouille, je prie pour qu’elle n’entende rien. Je lève encore mon verre aux prochaines bonnes journées que nous passerons ensemble et à nos vies de merde ne demandant qu’a s’améliorer, tout en me laissant bercer par les notes de la radio. Il ne vaut mieux pas que je boive trop d’ailleurs, sinon je ne m’arrêterai jamais, et le ventre vide, ce n’était pas la meilleure des idées. A la place, je brandis donc l’appareil, le prolongement de ma main, le cliché d’Ana tendant son verre vers moi dans la boite. Elle semble me narguer en me parlant de sa mémoire, je rétorque en prenant une nouvelle photo. « J’immortalise moi aussi les moments dans ma mémoire ! C’est juste que, par l’objectif, je peux les accrocher partout à la maison. Il faudra que tu viennes voir un jour, avant qu’elle ne soit vendue et que j’enlève tout ! Heureusement, j’ai une bonne carte mémoire » dis-je en adoptant un ton professionnel. J’oubliais mon logement en vente ! Encore une prise de tête. Je devrais m’y replonger à fond avant que mes économies n’aient toutes disparu.

La commande des pizza est enfin prise et ne reste donc qu’a attendre le livreur. Ana me questionne, et, pendant quelques secondes, je ne comprends pas ce qu’elle entend par ‘meilleur ami’ jusqu’a ce que je considère l’appareil qui pend au bout de ma main. J’en oublie parfois sa présence, tellement il est naturel pour moi de l’avoir à mes cotés. « Jamais assez de photos de toi ! » m’offusquais-je en lui faisant des gros yeux. Je réalisais que c’était vrai. J’avais envie de la prendre sous toutes les coutures, j’avais beaucoup d’idées la concernant, et cela faisait tellement longtemps que cela ne m’étais pas arrivé, que j’en étais presque étonné moi même. Après toutes ces années à obéir aux directives de maisons de presse, mannequins et autres employeurs, je retrouvais le plaisir de ne shooter des modèles vivants que pour moi. « Je pourrais en faire tous les jours si je pouvais, tu es très photogénique tu sais, et je ne dis pas ça parce que nous sommes amis ! Je suis sur que tu aurais eu ta place dans le monde de la mode. J’en profite un peu avant que tu ne le réalise et que tu changes de voie ». Je plaisante, mais à peine. La première fois qu’elle m’avais avoué son métier, j’avais eu du mal à la croire. « Un style de photos ? Hum… cela fait tellement longtemps que je fais ça, que j’ai un peu touché à tous les styles, mais si je devais réfléchir à un truc je dirais… pourquoi pas quelque chose en hauteur… tu vois, en équilibre, dans le ciel, sur des gratte-ciels américains… » En même temps que je lui parle, des images me viennent naturellement dans la tête. Mon cerveau tourne à plein régime, mon imagination aussi. « Mais il y a plein d’autres trucs que j’aimerai refaire… thèmes paillettes, oiseau, dans les arbres, à l’envers… Du nu érotique aussi pourquoi pas… Pourquoi, il y’a quelque chose qui t’attires toi, que tu voudrais tenter ? » Ce qui est bien avec elle, c’est que je peux parler sans ambages. C’était professionnel de toute façon non ? « Enfin, de toute façon, j’aime juste seulement l’avoir avec moi, partout ou je vais. Si t’avais un seul objet à prendre sur une ile déserte, tu prendrais quoi ? »
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Dim 5 Mai 2019 - 21:14
Heureusement que j'avais des amis sur lesquels compter. Leonnie, Anthea, Hannah, Elias, Saul... Et j'avais toujours mon frère ainé, Adrian, à qui je devais toute ma réussite et ma vie sans doute. Je pense que sans eux, et je dois sans doute oublier certaines personnes qui me sont proches, je me serais sans doute jetée d'un pont qui sait, au moins mes souffrances se seraient tues. Mais je ne veux pas la jouer personnelle, après tout, mon frère aurait été anéanti et aurait été malheureux d'avoir échoué avec moi. Lui qui s'était tant donné pour que j'ai un bel avenir devant moi. Grâce à lui, j'avais une jolie petite maison, un bon métier et une jolie vie qui s'offrait à moi.

Être ici chez moi en compagnie de Saul me faisait un bien fou. Voir un ami, sans avoir à jouer les filles fortes m'apaisait vraiment. Nous étions amis depuis un petit bout de temps et je savais pour son divorce, nous avions tous les deux une vie difficile ces derniers temps, même si je n'étais pas mariée à Klaus, notre séparation en septembre et sa mort m'avaient tout autant affectée après tout 14 ans ensemble ce n'était clairement pas une amourette de quelques mois. Alors qu'il me parlait de son ex femme, je souris, nous avions lui comme moi tellement de mal à décrocher.

Et bien raison de plus, si elle ne les emmène pas.. Tu seras le super papa qui les emmène manger gras à Macdo !

J'essaie de le rassurer, il ne doit pas s'en vouloir de penser encore à elle, il faut simplement du temps pour passer à autre chose; L'idée d'aller en forêt avec lui pour prendre des photos me fait sourire doucement.

Quand tu veux je viens voir tout ça, ton travail est sublime alors je sais que je serais très admirative de tes clichés !

l'idée de passer du temps avec lui me fait plaisir. Notre amitié est légère et j'aime passer du temps avec lui car ça me change toujours les idées quoi qu'il arrive. Ma vie est vraiment de la merde ces derniers temps, j'espère que demain je verrais une lumière qui me rendra plus forte, je ne peux qu'être plus forte avec tout ce qu'il s'est passé. Je sais que Saul peut me comprendre, il a perdu sa femme, certes elle est toujours en vie, mais ils ont du divorcer, j'ai perdu Klaus et je ne le reverrais plus jamais malheureusement, plus aucun espoir que nous construisons quelque chose ensemble, et je ne sais pas si ce n'est pas plus mal car espérer trop longtemps de revoir la personne retomber dans nos bras, on peut passer à côté de pleins de choses.. Il devait avoir des centaines de photos de moi, il doit mieux me connaître que moi même à force de m'observer et de prendre des moments de ma vie. Il m'intrigue beaucoup ce brun. Moi mannequin? L'idée me fait sourire.

Moi tu crois? Pourquoi pas ! Tu lances ma carrière alors?


Dis-je en souriant, tout en prenant des poses exagérées pour en rire. Alors que je l'écoutais parler de choses et d'autres, de style de photo, l'idée de faire ça en haut d'un gratte ciel, sur les toits ça me donne envie de le faire, je le suivrais dans toutes ces idées farfelues. Je fais les gros yeux, m'attendant à tout sauf de l'érotique, l'idée de faire ça me tente vraiment beaucoup, je n'ai jamais été honteuse de mon corps, j'étais à l'aise avec ce dernier et le photographe. Je souris, l'alcool était déjà présent dans mes veines, peut être était-ce pour ça aussi..

érotique ? Ah ouais? Et ben alors vas y viens, on fait ça tout de suite si tu veux ! Tu veux quoi? Nue vraiment?

Dis-je en m'enlevant le haut pour me retrouver en soutien gorge en dentelle noire. Je me lève pour taper la pose, puis vais vers lui.

Mets un retardateur et prends la pose avec moi Saul, je suis sûre que t'es aussi photogénique que moi, avec ton côté ténébreux, on sera parfait tous les deux !

Je finis mon énième verre et attends qu'il me rejoigne. Je me mords la lèvre en me dandinant sur la musique.

Le seul objet que je prendrais sur une île déserte serait un stylo et un livre pour écrire, ou un MP3 pour écouter de la musique, j'aime trop ça !

Je me dandinais encore plus en fermant les yeux. Il était trop lent, je vais le chercher.

Allé, enlèves moi ce haut Leapton !
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Mer 15 Mai 2019 - 19:39


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Une part de moi est très fière quand Ana me dit qu’elle adore mon travail, mais je me sens comme un imposteur face à cette affirmation. Les photos dont elle parle, c’est mon ancien moi qui les a réalisé. Tout ce qu’il y a sur mon blog, toutes les photos que je garde dans mon disque dur, ce sont des fumisteries, des illusions, que le jeune homme amoureux et talentueux que j’étais avait produit à son âge d’or. Maintenant, je n’étais plus rien, et mes clichés n’étaient plus rien non plus, à se demander pourquoi je continuais à m’acharner ainsi. Il est clair qu’a un moment, j’avais tout laissé tomber, je ne m’intéressais plus à rien, et la simple idée de prendre l’appareil en main et de l’utiliser m’était inconcevable. Je m’y étais remis peu à peu certes, mais je n’avais plus le gout de faire tout ça. Pourtant, j’avais commencé la photo bien avant de rencontrer mon ex, mais c’était sa présence à elle qui avait sublimé toutes mes oeuvres suivantes, et, maintenant qu’elle n’était plus là, toutes celles que j’avais fait ensuite étaient devenues ternes. Quand j’avais commencé à shooter Ana, plus par plaisir qu’autre chose, j’avais entr’aperçu une nouvelle lumière. Elle avait guidé mes pas, mais je ne retrouvais pas la beauté des anciens clichés que j’avais pris. Elle même était très belle, et c’était cela qui redonnait un peu de couleur, mais je n’aurai jamais qualifié moi même mes dernières photos de « sublime ». D’habitude, lorsqu’on me faisait un compliment du genre, j’avais tendance à grincer des dents. Pour les autres, quand on était un photographe comme moi, qui manifestement avait du talent puisqu’il avait. réussi une carrière pendant de nombreuses années, on ne pouvait qu’être un minimum content de ce qu’on faisait. Dans l’ensemble, c’était vrai, j’étais content de la plupart des clichés, mais ils n’avaient juste pas la même valeur, le même éclat que les autres. Je doutais que celui là revienne un jour, mais toutefois, mon amie semblait me pousser sur cette voie et, peut être qu’avec son aide, je parviendrais à la suivre. Je la remercie quand même pour la forme par un simple « Merci » et m’empresse d’orienter la conversation sur l’autre sujet lancé, à savoir notamment mes envies, et ma vision d’elle en tant que potentielle mannequin. « Haha, bien sûr, si jamais tu as besoin d’un book, je serai ravi de te rendre ce service, mais tu devrais te renseigner auprès des photographes à la mode en ce moment ! Je reçois des tas de pub par mail via les agences de model ! » dis-je en sortant mon téléphone de la poche arrière de mon jean afin de retrouver les traces des messages électroniques que je reçois par dizaines depuis que je suis abonné à des listes -soit depuis le début de ma carrière soit dit en passant-.

Je jongle entre mon verre de vin et l’appli de messagerie avec difficulté, il faut dire que je ne suis toujours pas très habitué à utiliser ces trucs. Au passage, je cite donc mes envies quant à mes prochains sujets de photographie. Je parle spontanément, sans mentir, sans cacher que des shooting érotiques ou en apesanteur pourraient éventuellement m’intéresser, et j’entends, au ton que la jeune femme prend subitement, qu’elle s’est arrêtée sur un des seuls mots de ma phrase, à savoir « érotique ». Quand je relève la tête, je la découvre en soutien gorge devant moi, aussi naturelle par ses actions que moi dans mes mots. Je suis mi-surpris, mi-amusé, d’un coté parce que, justement à part des mannequins professionnels et éventuellement mon ex-femme lorsque nous nous amusions un peu, je n’avais pas connue de fille prompte à se déshabiller aussi facilement devant l’appareil ; de l’autre parce que finalement ça ne m’étonnait pas du tout d’une femme du genre d’Anastasia. Je la trouvais très spontanée, malgré les quelques moments de tristesse qu’elle tentait parfois de dissimuler. Instantanément, quand je la vois comme ça, je ne me sens plus du tout comme son ami, mais vraiment comme le professionnel qui est tapi loin, très loin derrière moi. Je souris malgré moi, repose le verre et le téléphone sur la première table que je trouve puis saisis le Nikon. « Eh bien oui, pourquoi pas, c’est un sujet très intéressant l’érotisme, la luxure, il y a toujours plein d’idées à exploiter ! ». Je prends une ou deux photos d’elle en sous-vêtements avant de rabaisser l’appareil. Je hausse les épaules quand elle parle de nu : « Je ne veux rien moi, si tu veux te déshabiller entièrement, c’est ton choix, je n’oblige pas ». A vrai dire, lorsque je bossais sur des sujets tels l’érotisme, c’était toujours avec des mannequins sous contrat. Anastasia, c’était différent, je ne m’autoriserai jamais à lui demander de faire quelque chose du genre, car cela devait être parfaitement réfléchi.

J’éprouve une toute autre gêne quand elle finit par s’approcher de moi et me propose de me dévêtir également. Je me demande si elle n’a pas un peu trop bu, et puis j’ai en tête que le livreur ne va pas tarder à nous déposer notre livraison et qu’on ne peut pas se permettre de se balader ainsi nu dans sa maison en pleine journée. Et puis même, c’était différent de prendre en photo des gens sans vêtements plutôt que de l’être soit même. En tout cas, je ne l’avais jamais fait dans l’objectif de me prendre moi même, d’ailleurs on ne me l’avait jamais proposé. Durant mes cours, à la fac à l’époque, il nous arrivait d’être nous mêmes les sujets d’étude de nos camarades, mais nous avions toujours fait appel à des modèles pour les séances plus « intimes ». « Oh non non non » fais-je en essayant d’esquiver son étreinte, manquant de me heurter à la table ou se trouve mon verre. « Crois moi, je ne le suis pas du tout, je n’ai absolument rien de mystérieux et puis je… » Je suis à court de mots, heureusement, elle me laisse un peu de répit en ce mettant à danser. « Ce haut restera sur moi Mayer ! » m’esclaffais-je avant qu’elle ne revienne de nouveau à la charge. Jeunesse infatigable ! Elle m’entraine rapidement dans une danse de son cru, et j’en oublie un moment mes petits problèmes. Il y a un tel décalage entre sa décontraction et mon sérieux, que j’ai l’impression de passer pour un vieux rabougri, alors que je viens seulement d’entrer dans la quarantaine. « Tu sais quoi ? On va attendre d’avoir mangé un bon gros bout, et on pourra se lancer dans une séance photo improvisée. Et peut être, je dis bien, peut être, je l’enlèverai pour une photo ! ». Je finis par capituler, après tout, ce n’est rien de bien méchant, et puis si cela peut lui faire plaisir. « T’es sure que tu préfère pas être en hauteur ou porter un costume de paillettes ? » insistais-je en essayant de ne pas placer sur une partie de sa peau dénudée. Mine de rien, j’ai touché très peu de femmes depuis ma rupture, ça me fait encore un peu bizarre, mais j’essaie de ne rien montrer. « Tiens d’ailleurs, t’as un jardin ? ». Cela pourrait être utile, si on voulait vraiment faire quelques clichés par la suite.
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Sam 18 Mai 2019 - 18:48
J'étais complètement à côté de mes chaussures. Je n'étais pas moi même ce soir. Il est vrai qu'avant de voir Saul, mon seul repas aujourd'hui n'avait pas été très copieux, ayant pas grand chose dans l'estomac il était tout à fait normal que l'alcool monte rapidement au ciboulot.. Ma tête tournait mais je me sentais bien. C'était fou quand même de se dire que l'alcool nous rendait bien, nous permettait un instant d'oublier la misère de nos vies, nos tracas du quotidien, en tout cas ça marchait bien. Je n'allais pas boire jusqu'à en vomir ça s'est certain, je connaissais mes limites concernant LA boisson. Cependant, ce soir, j'avais envie de boire pour oublier les deux choses que la vie m'a gracieusement offert, mon agression sexuelle et la mort de mon militaire.. Alors qu'il me parlait de books et de photographes à la mode, ma tête hochant de droite à gauche pour montrer au brun mon désaccord.

Tu plaisantes ! Si je dois faire un book pour devenir modèle photo Saul, je ne ferais appel qu'à toi ! Que tu sois à la mode ou pas, l'alchimie qu'on a ensemble ne s'explique pas et je ne poserais avec personne d'autre que toi ! Arrêtes de te déprécier, tu es très doué !

Je souris, à la fois rassurante mais avant tout sincère. Il était un très bon photographe, j'avais eu la chance de voir quelques clichés et puis il savait mettre en valeur et surtout mettre en confiance un modèle. Avant lui, je n'avais pas posé sérieusement, il savait quoi faire d'une novice telle que moi, il était patient, à l'écoute et professionnelle, je l'adorais en tant que photographe ! Je pose ma main sur son téléphone en le regardant dans les yeux.

Je n'en ai pas besoin pour le moment, je ne veux que toi. Pour les agences on verra plus tard quand je serai plus jolie et botoxée voire peut être avec une petite chirurgie plastique par ci par là ! Bref ranges moi ça.

très complexée par ma poitrine pas assez généreuse à mon goût et mes poignets d'amour j'aurais aimé faire quelque chose contre ce complexe que je traîne depuis l'adolescence. Je rigole en regardant Saul puis enlève ma main de son téléphone, pour qu'il puisse le ranger là où il était juste avant. Mon haut enlevé, je me sens légèrement nue, l'alcool me fait pousser des ailes car jamais auparavant je n'aurais osé faire celui surtout devant un autre homme que Klaus ou depuis quelques mois Elias. Je l'écoute alors qu'il a déjà immortalisé ce moment par deux ou trois clichés.

Nue? Tu sais très bien que ça me dérange pas, mais je n'ai franchement rien d'exceptionnel, je suis plate, tu trouveras de bien meilleurs modèles féminins que moi...


Je hausse les épaules et j'ai bien envie que Saul se déshabille lui aussi. Un peu trop prude, il refuse, j'ai complètement occultée que le livreur allait pas tarder à pointer le bout de son nez. Nous sommes si différents lui et moi, la complémentarité de nos deux caractères font de notre relation une si jolie mélodie. Nous sommes amis malgré nos différences, nous aimons passer du temps ensemble, j'aime le dérider un peu et il a tendance à m'apaiser lorsqu'il est près de moi. J'accepte ses paroles, le deal me convient à peu près. Je n'oublierais pas qu'il enlèvera peut être son haut.

Tu finiras sans vêtements Leapton, tu verras !

J'entends la sonnette de l'entrée, je me rhabille rapidement pour aller payer le livreur, je ramène notre pizza dans la salle à manger et souris.

Bon appétit ! Manges un gros bout !

Je fais un clin d'oeil avant de commencer mon repas. Avoir enfin quelque chose dans mon ventre allait sans doute calmer mes ardeurs; je fixe mon ami en souriant, oubliant la question qu'il m'avait posé avant d'être interrompus.

Oui j'ai un jardin, à l'avant et à l'arrière de la maison. J'ai même une terrasse en bois avec des guirlandes de lumières, c'est Adrian qui m'a posé tout ça y'a quelques mois, j'adore ce coin là l'été ! Faudra que tu viennes, l'ambiance te plaira sans doute !

Nous mangeons notre repas en discutant de tout et de rien, oublier mon quotidien me fait extrèmement de bien et je pense qu'à lui aussi. Nous finissons notre repas dans la bonne humeur.

Qu'est-ce que tu aimerais toi là maintenant?

Je le regarde, je suis persuadée qu'il dira qu'il n'a pas envie de divorcer et qu'il aurait aimé que son mariage soit sauvé. mais je veux l'entendre dire de sa bouche ..

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Ven 24 Mai 2019 - 19:54


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Je hoche la tête, un peu blasé quand Ana me dit que je suis doué. On me l’a dit très souvent, et j’y ai cru pendant très longtemps, avant peu à peu de me remettre en question. Je suis persuadé qu’elle m’avoue ça parce que nous sommes amis, et qu’elle pense que ça va me rassurer et me redonner une certaine confiance mais le fait est que je n’y crois plus trop. C’est surement un peu démoralisant pour ma famille et mes amis, mais la deuil de ma relation était encore trop récent pour que je puisse de nouveau avancer sereinement dans la vie. Heureusement que je pouvais compter sur Anastasia pour me pousser dans mes retranchements. Il était vrai que depuis que je l’avais dans ma vie, je commençais à remettre plus d’ardeur dans mon travail. Je retrouvais de nouveau un certain plaisir. Sa joie de vivre, malgré ses malheurs, était source de mon inspiration, et je ne pouvais que la remercier pour cela. Cependant, si elle m’avait demandé ce que je pensais de moi en ce moment, je n’aurai surement pas utilisé le mot doué. « Je te remercie pour ta confiance, je dois avouer que je serai surement un peu jaloux si tu décidais de poser pour un autre » lui dis-je avec un clin d’oeil. Hors de question que quelqu’un ne me la vole. Possessif ? Peut être. N’importe qui avec un minimum de talent pourrait réaliser des clichés sublimes s’il avait mon amie pour modèle, et je ne comptais pas laisser cette chance à un potentiel concurrent, même si les photos que nous prenions ensemble n’étaient pas à but professionnel. Comme elle en rajoute une couche sur mon professionnalisme, je hoche la tête en souriant. Elle n’était pas croyable, mais en même temps, cela faisait du bien.

« Oh non, pas de Botox ou de chirurgie, tu es parfaite comme ça ! » lançais-je avec précipitation, tout en regrettant au moment même mes mots. Mon regard dériva une fraction de seconde vers le haut de son corps dénudé, avant de recroiser ses yeux. Je rougis légèrement et me détourne afin de reprendre le verre. Je n’ai pas envie de polémiquer sur la taille de sa poitrine, ce que je dis, je le pense vraiment, même si ce n’est pas nécessairement des choses que l’on dit à une amie. J’ai photographié grand nombre de femmes, chacune de morphologie différente, et je savais que les critères de beauté étaient assez subjectifs, surtout lorsque l’on parlait d’art, mais j’aurai pu jurer à Anastasia qu’elle avait tout autant de formes que certains mannequins que j’avais eu le loisir de contempler durant ma carrière. Comme elle le disait, il y avait surement d’autres modèles meilleurs qu’elle, mais, avec un peu d’entrainement et d’assurance, elle pourrait en épater plus d’un. La question toutefois n’était pas là. Elle avait un autre métier, bien différent certes, et pour évoluer dans le milieu du mannequinat, valait mieux avoir un coeur bien accroché. Je ne lui souhaitait pas, si elle était heureuse dans ce qu’elle faisait, c’était tout ce qui comptait.

Grâce à une habile pirouette, je parvins à éviter de me déshabiller, et je suis d’ailleurs promptement sauvé par le coup de sonnette du livreur. Je laisse la maitresse des lieux aller ouvrir et récupère nos deux verres que je ramène vers la table de la salle à manger. Lorsque les deux cartons débarquent, je sens mon ventre supplier de le sustenter et nous commençons à manger nos pizzas avec avidité. « Rien de tel qu’une bonne pizza pour être heureux ! » J’en viendrais presque à me lécher les doigts, cela faisait longtemps que je n’en avais pas mangé. Nous faisons ainsi tous deux honneur au plat alors que Ana me répond qu’elle possède bien un jardin. Immédiatement, des images de décor me viennent en tête, j’imagine le soleil éclairant ses cheveux clairs, les feuilles des arbres se découper sur son visage. Elle m’apprend que son frère l’a aidé avec une terrasse, et je me fais la réflexion que je ne l’ai encore jamais rencontré, malgré qu’elle m’en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Je sais qu’il est très important dans sa vie, et je l’envie un peu, d’avoir une telle présence alors que je suis moi même enfant unique. D’ailleurs, ça me fait penser à ma propre solitude. Sans ma famille, restée en amérique, le départ de ma femme et mes filles a tout de même causé un bien grand vide que je n’ai pu encore combler. Retourner près des miens était hors de question, vu que cela aurait signifié les abandonner à leur mère, ce qui n’était pas concevable. « On peut aller faire un tour après si tu veux, je suis sur que j’aurai de quoi prendre de bonnes photos ». Malgré moi, je remets encore sur le tapis mes histoires de photographie, alors qu’il n’y a pas que ça qui nous relie tous les deux. Ces mots étaient encore trop dans ma tête malgré les reproches de mon ex, mais le fait d’avoir passé les dix dernières années de ma vie plongé dans ce quotidien ne me permettaient pas de les oublier.

Nous finissons rapidement de manger lorsqu’elle me pose une question dont je ne saisis pas vraiment le sens. « Une glace au chocolat ? » je tente avec une petite voix d’enfant, la tête penchée sur le coté. Je redeviens sérieux. « Il y a plein de choses que j’aimerai. Retrouver la joie de vivre, retrouver l’inspiration, redevenir celui que j’étais avant ». Je ne dit pas que j’aimerai retrouver ma vie d’avant, mais c’est tout comme. Mon moral s’assombrit à cette pensée. Je me redresse sur la table, fait craquer mes phalanges avant de croiser mes doigts sur mon menton. « Mais ce que j’aimerai maintenant, c’est surtout passer une bonne après-midi en ta compagnie, veux-tu m’accorder ça ? ». Je la regarde en souriant. Je n’ai pas envie de penser à ce que j’ai eu et que je n’aurai probablement plus jamais. J’ai conscience d’être trop pessimiste et je n’ai pas envie d’étouffer mon interlocutrice avec mes humeurs. Je me lève de table pour débarrasser les détritus dans la cuisine puis revient dans la salle à manger afin de me servir un verre d’eau.
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