Louise * Les seules personnes qui ne savent pas qu'Alexandra aime Louise, sont Alexandra et Louise.

La journée avait été plutôt rapide, trop courte. Le temps avait filé à une vitesse défiant toute concurrence et déstabilisant au passage Alexandra. Elle avait passé sa journée à courir de droite et de gauche, courir après le temps surtout. Sa journée était pleine de rendez-vous pour toutes la matinée et de deux shootings pour l'après-midi, lui donnant à peine le temps de manger et passer un coup de fil à Louise pour confirmer leur rendez-vous de la soirée. Une habitude. Elles devaient se retrouver chez Louise, comme souvent et Alexandra passerait certainement la nuit chez elle, aveuglément. Les deux meilleures amies passaient leurs vies ensemble et étaient bien les seules à ne rien voir d'étrange là-dedans. Aveuglément. Tout leur semblait normal. Tout du moins, tout semblait normal aux yeux d'Alexandra, sans réaliser que toutes meilleures amies soient-elles, elles passaient beaucoup trop de temps ensemble tout de même pour que ce soit normal. Elles ne se rendaient pas vraiment compte dans le fond qu'elles avaient étouffés ensemble toutes leurs histoires d'amour. Parce qu'elles ne laissaient de places pour personne, dans la périphérie de leur duo. Aucun compagnon, aucune compagne, ne pouvait accepter une telle proximité, une telle dépendance de l'une et de l'autre. Alexandra faisait de Louise la personne la plus importante de son existence. Elle l'avait hébergée chez elle quand cette dernière avait eut des soucis avec ses parents. Elle n'avait même pas remarqué que cela avait dégradé sa relation avec son petit ami, à l'époque. Pas plus qu'elle n'avait remarqué par la suite que ses histoires avaient périclité par sa capacité à abandonner tout ce qu'elle était en train de faire, tout ce qu'elle avait prévu, si Louise avait besoin d'elle.

Quittant enfin le plateau, la brune se hâte de rentrer chez elle brièvement, le temps de prendre une douche et se changer, préparer ses affaires pour le soir et le lendemain, au cas où. Elle aurait aussi bien fait de laisser des affaires à elle chez Louise et inversement, à la longue. Enfilant ses chaussures, Alexandra claque finalement la porte derrière elle en passant son sac par-dessus son épaule et elle s'empresse de regagner le garage pour s'installer au volant. Avant de se rendre chez Louise, la jeune femme prévoit de faire un arrêt dans une épicerie, le temps de prendre une bouteille de vin pour leur soirée et de quoi grignoter devant un film. Et elle reprend la route, pour garer son véhicule à quelques mètres de la porte de sa meilleure amie. En arrivant, Alexandra entre sans même avoir frappé, une vilaine habitude de l'une comme de l'autre.

«- Lou, je suis là !» annonce seulement la jeune femme dans l'entrée.

Comme chez elle, la jeune femme pose ses affaires avant d'ouvrir le réfrigérateur, dans lequel elle place certaines de ses emplettes. Finalement, chez Louise, c'était un peu chez Alexandra aussi. De même que la demeure d'Alex était celle de Louise. La brunette connaissait les lieux par cœur. Évidemment. Gagnant le salon, elle gratifie Louise d'un sourire.

«- Ahah c'est là que tu te cachais ! Tu as passé une bonne journée ?» s'enquit la brune alors qu'elles s'étaient vu le matin même, quand Louise avait quitté l'appartement d'Alex pour partir travailler.

@Louise Bodmann

Jour de repos aujourd'hui ou devrait-elle dire semaine de repos. Elle avait décidé de fermer l'école pour les deux semaines de vacances scolaires. Dire qu'elle le faisait souvent serait mentir puisque les périodes de fêtes de fin d'année étaient les deux seules semaines où l'école fermait ses portes. Une obligation. Pour que tout le monde puisse être en famille. Pour que tout le monde puisse fêter Noël. Noël. Elle avait du mal à se rendre compte que les fêtes étaient déjà là. Du mal à se rendre compte que ce serait encore un Noël sans sa famille et encore moins avec Lily-Rose. Jamais elle n'oserait l'avouer mais cela la touchait tout particulièrement parce qu'elle appréciait cette période de l'année. C'était le seul moment de l'année où toute la famille se retrouvait autour de la table pour profiter d'un bon repas. Or, depuis presque vingt ans, elle se devait de le fêter seule. Enfin, pas vraiment puisque Leksie était toujours là pour elle et que cette dernière la traînerait partout si il le fallait pour qu'elle ne se retrouve pas toute seule. Elle souffla. D'un geste las, elle prit son téléphone pour regarder l'heure et remarqua qu'il était plus que l'heure de se lever.

Neuf heures du matin.

Pourtant debout très tôt et quittant l'appartement de sa meilleure amie, elle avait eu envie de retourner un peu au lit. Louise n'est pourtant pas une lève-tard mais aujourd'hui, elle en ressentait seulement le besoin. Une évidence pour celle qui est debout chaque jour à cinq heures du matin. Des nuits courtes, c'est tout ce qu'elle a pour seule compagnie depuis une décennie. Elle se lève donc, commençant par une séance de yoga pendant une trentaine de minutes. Première partie de son rituel matinal. Puis elle décida de passer directement par la salle de bain et une bonne douche. De quoi se réveiller tranquillement. Deuxième partie de son rituel matinal. Elle finit par un petit-déjeuner léger : deux tartines de beurre et un verre de jus d'orange fraîchement pressé.

Le reste de la journée va être aussi serein que ce début de matinée. Il est clair que Louise n'aime pas les jours de repos et encore moins les congés. Elle n'aime pas ne rien faire. Il lui faut toujours quelque chose dans les mains, une idée sur laquelle réfléchir ou une chorégraphie à travailler. Elle pourrait d'ailleurs réfléchir à tout ça, tiens. Petit à petit, elle s'installe dans son salon, allumant au passage la télé mais cela n'est un fond sonore tout au plus. Elle ne compte pas les heures quand elle est dans sa paperasse tant elle aime ça. Concentrée, elle n'entend pas la porte s'ouvrir ni qu'on lui parle. De toute façon, la seule personne a avoir la clé d'ici n'est autre qu'Alexandra, sa meilleure amie. Tout comme elle a la clé de chez elle.

- J'étais pas vraiment cachée, juste perdue dans mes réflexions et mes papiers, elle lui répond tapotant sur ton clavier d'ordinateur. Trop tranquille à mon goût mais j'ai trouvé de quoi m'occuper, elle finit par lui répondre. Et toi alors ?

Regardant l'heure, elle se rend compte qu'elle a passé la journée à travailler sans prendre le temps de manger un bout. Elle finit d'écrire son mail, l'envoie et décide d'arrêter là pour la journée. Elle se lève et vient enlacer sa meilleure amie.

- T'es superbe aujourd'hui, tu le sais ça ? Elle lui lance tandis qu'elle la regarde de haut en bas. Ce qui est le cas tous les jours, je te rassure, finit-elle par dire quand elle voit le visage de sa meilleure amie.

@Alexandra Dietrich

Lou est installée dans son salon et c'est devant son ordinateur qu'Alexandra la retrouve, accusant cette dernière de s'être caché alors qu'elle ne lui répondait pas jusque là, ce qui ne semble pas être le cas. Louise était simplement concentrée. Probablement sur le travail, c'est toujours le travail, sa passion, qui parvient à la déconnecter à ce point du monde et de sa réalité, pour qu'elle n'entende même pas la porte de l'entrée s'ouvrir. Alexandra a un rire léger en entendant la réponse de sa meilleure amie et ne manque pas de souligner au passage le comportement trop sérieux de celle-ci chaque fois qu'il est question de son travail.

«- Et je suppose que tu as même oublié de déjeuner ce midi ?» questionne la brune, en suspectant sa meilleure amie.

C'est qu'elle connaît bien Louise et sa manie d'oublier de prendre soin d'elle quand elle a du travail. Leksie ne peut pas le lui reprocher pour être honnête comme elle-même n'a pas vraiment des journées reposantes et que parfois, elle n'a pas le temps de manger ou elle s'étrangle à moitié avec un plat sur le pouce. Les risques du métier, dit-elle parfois, en grimaçant comme elle voit ses collègues compenser par des collations liquides du docteur magique ou du docteur miracle, qui remplacent un déjeuner mais qui ne lui font sûrement pas envie à elle.

«- Tant mieux si tu as réussit à ne pas mourir d'ennuis !» souligne la brune. «Et je suppose que tu n'auras plus rien à faire pour le reste de la semaine à ce rythme.»

Oui, elle connaît vraiment bien Louise et son besoin d'avoir toujours quelque chose à faire, sans quoi elle s'ennuie. Malheureusement à trop vouloir s'occuper et prendre de l'avance il arrive tout de même un moment où l'on a fait tout ce que l'on pouvait faire pour s'avancer et il ne nous reste alors plus rien pour faire office d'occupation.

«- Si tu veux venir avec moi demain pour ne pas crever d'ennuis...» propose le mannequin en adressant un sourire à son amie.

Certes un shotting ne serait pas ce qu'il y avait de plus vivant pour Louise, mais cela la ferait toujours sortir de chez elle et les deux amies, après, pourraient sortir au restaurant ou se faire un cinéma pour profiter de leur soirée. Alexandra propose, à tout hasard, attendant la décision de son amie.

«- La mienne était pour le moins rythmée, plus rock que danse classique, assurément !» annonce la jeune femme.

Alors que son amie l'enlace et la complimente, Leksie fait une petite moue, par jeu, comme Louise remarque qu'elle est superbe aujourd'hui. Rapidement la blondinette se rattrape et assure que sa meilleure amie est toujours superbe. Cette dernière continue pourtant de faire une petite moue dubitative.

«- Moui moui, rattrape toi comme tu peux !» affirme-t-elle avant de rire. «Du coup tu as travaillé sur quoi ? Tu as prévu les spectacles de fin d'années pour les trois prochains mois de juin ?» interroge, taquine, la Deitrich. «Tu veux manger quoi ce soir ?» poursuit-elle alors qu'elle sait déjà qu'elle risque de passer la nuit ici, comme souvent, trop souvent probablement.

Dernière édition par Louise Bodmann le Mar 1 Jan 2019 - 17:19, édité 1 fois

Ce rire la fait frissonner. Qu'elle l'aime l'entendre ce rire, elle pourrait d'ailleurs passer sa vie à entendre sa meilleure amie émettre ce son si délicieux. Parce que c'est la plus belle tonalité de tout l'univers (oui oui, de tout l'univers). Il fut un temps où elle avait même penser à l'enregistrer pour l'écouter autant qu'elle le souhaitait mais cela serait passer pour quelque chose d'assez étrange. Certains ont une imagination débordante et ils pourraient croire que leur lien ait dépassé le cadre de leur amitié. Ce qui n'a jamais été le cas et ne le sera jamais. Du moins, c'est ce qu'elle croit.

- Quand arrêteras-tu de me connaître aussi bien ? La questionne-t-elle. Et puis, sincèrement, tu sais bien qu'une fois la tête dans le travail, je ne vois jamais le temps défiler. J'ai trop de choses à faire et à penser. Je peux bien oublier de me nourrir, non ? Elle fait une tête penaude, l'air de rien.

Elle range ses feuilles et empile ses dossiers pour faire un peu de place. Elle aime tellement son travail qu'elle ne peut pas s'empêcher de bûcher sur chaque dossier même pendant les congés.

- L'ennui est la mort de l'âme. Proverbe de Louise Bodmann, elle réplique avec un aplomb à en faire pâlir certains. Pourtant, un petit sourire en coin vint s'immiscer sur son visage. Et ne va pas trop vite en paroles. Il y a toujours du travail quelque part. Quand ce n'est pas dans l'administratif, il est dans les partenariats. Et quand c'en est fini avec eux, il y a les chorégraphies à élaborer ou les week-ends ateliers à programmer. Pas le temps de s'ennuyer et c'est pas plus mal, tout compte fait.

Mail envoyé, elle éteint l'ordinateur, jugeant qu'il est enfin temps d'arrêter. Et puis, le fait est que sa meilleure amie est là et qu'il serait inconcevable de la laisser de côté pour ses planning de la rentrée et ses potentiels intervenants.

- Eh bien si tu proposes, j'accepte volontiers. Ça va me permettre de te voir à l’œuvre et qui sait, cela me donnera peut-être des idées, sourit-elle. Ok, ok, je promets de ne pas penser au travail durant la journée de demain, reprend-elle les mains en l'air tandis que sa meilleure amie allait s'offusquer.

Toujours la tête vers cette école qui l'a forgé, vers cette école à qui elle doit tout. Elle lui doit sa réputation comme elle, elle lui a donné son prestige. Ce n'est pas pour rien qu'elle donne de sa personne. Si son école en est là aujourd'hui, c'est surtout parce qu'elle y a passé du temps. Des journées entières – des nuits même – à réfléchir à comment faire pour que cela attire plus de monde. C'est pour cela qu'il lui est difficile de ne pas voir dans un shooting un moyen de trouver une idée pour son école. Il y a bien dans les soirées en boite de nuit où elle n'y pense pas. Enfin, c'est ce qu'elle essaie de se persuader.

- Comme d'habitude, tu as encore couru partout sans prendre une pause pour souffler, réprimande-t-elle alors qu'elle le fait elle-même. Mais il est plus facile de faire la remarque à une autre personne qu'à soi-même, non ? C'était pour qui aujourd'hui ? Quelqu'un de connu ou pour un petit nouveau dans le monde de la mode ?

C'est qu'elle s'intéresse à ce que fait sa meilleure amie. Disons que c'est son second métier, une envie irrépressible de connaître le moindre détail de ce monde dans lequel elle n'aurait jamais pu vivre. Trop de données à prendre en compte pour espérer ne serait-ce qu'un jour en faire partie. Même pour un défilé ou un simple shooting. Et dire qu'elle aurait pu connaître ça en quelque sorte. On lui avait promis un bel avenir dans la danse classique. Il se disait dans les couloirs qu'elle aurait pu espérer avoir un jour le rôle titre d'un ballet et qu'elle aurait été propulsé parmi les étoiles les plus prestigieuses. Louise aurait pu être sous les feux des projecteurs mais il lui a fallu tomber dans une famille trop stricte n'acceptant pas l'amour entre deux personnes de même sexe. Ce qui brisa ses rêves. Or, aujourd'hui elle ne regrette en rien son parcours. Même, elle adore ce qu'elle fait et a fait de cette période de jeune fille adulte une force qui l'a amené jusqu'ici. Elle s'en est servi pour gravir les échelons et atteindre un but plus qu'honorable.

- Je pense à ça. Pour demain, si je t'accompagne pendant ta journée de travail, il va de soi que pour la soirée, cela soit moi qui décide de ce que nous faisons, elle lui lance, déterminée à la faire tout autant courir que la journée. Il n'y aura pas que toi qui fera courir l'autre partout dans la ville. J'aurai le droit aussi à ma petite vengeance.

Elle se lève, va prendre son amie dans ses bras avant de la complimenter. C'est vrai que Leksie est magnifique et cette dernière est comme le bon vin : elle se bonifie chaque année. Elle sourie face à cette moue que la brune lui fait. Louise se mord légèrement les lèvres parce qu'elle est la cause de cette grimace. Intérieurement, elle rit.

- Tu sais bien que tu l'es toujours, lance-t-elle avant de rejoindre son amie dans un rire de jeunes adolescentes avant de reprendre un peu de sérieux. Eh bien, je suis en train de réfléchir à un spectacle de fin d'année où ce sera les professeurs qui seront sur la piste. Quelque chose d'intimiste qui se fera à huit clos et où seuls les élèves seront le public. Cela fait longtemps que l'on a pas fait ça. Je crois même que sous ma direction, nous ne l'avons jamais réalisé et je trouve que cela manque. J'avais eu l'occasion de le faire en tant que professeur et je pense que cela peut être une bonne chose autant pour les élèves que pour les adultes. Une sorte de cadeau pour les jeunes.

Une idée qui lui était venue en feuilletant les photos des années précédentes – pourquoi avait-elle ça sous le coude ? On se le demande – mais une idée brillante à ses yeux.

- Et je pense même faire une représentation dans le même genre dans deux ans pour fêter les quarante ans d'ouverture de l'école et aussi mes dix ans à la tête de cette école. Quelque chose où élèves et professeurs se mélangeraient, ainsi que les anciennes danseuses qui souhaitent nous rejoindre.

Elle s'imagine déjà y être et ce que cela pourrait donner. Elle sent son cœur gonfler de bonheur rien qu'à y songer.

- Enfin bref, on y est pas encore, se ressaisit-elle. Pour le repas de ce soir, je te laisse choisir. Personnellement, je vais m'occuper de la boisson, finit-elle avant de déposer un léger baiser sur la joue de sa meilleure amie.

Si Alexandra connaît très bien Louise et les petites habitudes, les petites manies, de cette dernière, la réciproque est aussi vraie et, alors que Louise se plaint en demandant quand son amie arrêtera de si bien la connaître, Alexandra lui adresse une petite moue un tantinet boudeuse. Elle n'arrêtera jamais de si bien connaître Louise. Parce que si cela change, c'est que Louise aura changé et qu'elles ne seront plus amies pour qu'Alexandra s'en rende compte. Et ça, la jeune femme ne le veut pas, c'est hors de question. Louise a toujours fait partie de sa vie et Alexandra n'imagine pas une seconde que cela puisse, un jour, ne plus être le cas. Jamais.

«- Quand je serais morte, probablement. De fait je ne suis pas vraiment pressée.» répond la brunette en passant une main dans ses cheveux pour remettre une mèche derrière son oreille. «Théoriquement non on ne peut pas oublier de se nourrir. Certainement pas avec les bruits très gracieux que fait mon estomac quand je ne lui donne rien, en tout cas... Tu sais que je n'aime pas trop ça...»

Alexandra se bat, dans ce monde merdique qui détruit les jeunes filles, pour montrer une autre forme de beauté, pour montrer qu'une femme peut être belle avec des courbes, qu'elles n'ont pas besoin de s'astreindre à des régimes drastiques, à des privations sévères, pour avoir un corps prétendument idéal qui devrait les rendre heureuse. Alexandra prône l'acceptation de soit, l'amour de son propre corps, la bienveillance envers soit-même. Elle lutte pour que des jeunes filles arrêtent de se mettre en danger parce qu'elles ne consomment pas suffisamment de nutriment. Alors même si Louise n'est pas anorexique et est même loin de l'être, il n'en reste pas moins qu'Alexandra n'aime pas vraiment que sa meilleure amie oublie de manger, comme ça.

«- Un jour je vais rentrer et te trouver en plein malaise dans ton fauteuil.»

Ce n'est pas une menace, loin de là. Mais une inquiétude légitime de la part d'une meilleure amie, au sujet de la santé de la personne la plus importante de sa vie. Juste après sa nièce peut-être. Ou avant ? A égalité peut-être. Si Eiza est sa princesse, sa nièce, sa filleule, Louise pour sa part est son tout, son âme sœur. Amicalement parlant. Bien entendu. Parce qu'elle se voile autant la face que la blonde dans cette affaire au sujet de leurs sentiments respectifs, de leur attitude l'une envers l'autre...

«- Sainte femme cette Louise.» assure la demoiselle avec un petite rire. Elle est énergique, Alex, elle n'aime pas non plus s'ennuyer, elle a toujours un truc à faire, à penser et quand elle n'a rien à faire, elle trouve à s'occuper, parce qu'elle ne sait pas rester en place trop longtemps. «Je vois ça... Ce qui n'est pas une raison pour ne pas manger, madame. La nourriture est la réponse à tout, proverbe d'Alexandra Dietrich.» assure la brune. «Une sainte femme, elle aussi.» affirme-t-elle avec humour.

Et voilà que la blonde recommence en répondant à l'invitation de sa meilleure amie pour le lendemain. Que le shooting lui donne des idées pour le boulot. Alors qu'elle promet de ne pas penser au travail demain, Alexandra reste dubitative et ne la croit pas vraiment, mais elle fait comme si, en tout cas. Surtout que le shooting est un shooting inspiré de la mythologie grecque, alors que Leksie doit donner vie à Perséphone, un mythe qui a tout pour inspirer les chorégraphies les plus contrastées, les plus torturées.

«- Mais moi au moins j'ai déjeuné ce midi.» fait remarquer la brunette avec une petite moue, encore. Non mais «J'ai posé pour un petit nouveau en début d'après-midi. Et j'ai shooté pour cosmopolitan ensuite. Demain c'est pour de la photo artistique sur le thème mythologique.»

Alexandra lève un sourcil face à la condition de sa meilleure amie, avant de laisser échapper un rire, de nouveau, comme Louise lui promet une course folle dans la ville demain pour se venger alors que le mannequin l'aura fait courir toute la journée. La journée de demain est un peu plus cool, un peu plus soft, cela dit et elles ne devraient pas courir tant que ça. Mais c'est de bonne guerre, probablement.

Entendre Louise dire qu'elle est toujours superbe ne manque pas de ravir la demoiselle et elle sent parfaitement son cœur qui fait un bond dans sa poitrine, qu'elle tâche de faire taire rapidement. Tout est normal, naturel. A croire que le voile devant ses yeux est vraiment bien opaque. Elle remercie sa meilleure amie et sourit en lui renvoyant le compliment. Parce que Louise est divine, sans efforts, chaque jours que Dieu fait.

«- Oh oui ! Cela permet aux jeunes de voir vraiment leurs professeurs à l’œuvre comme ils n'ont pas forcément l'occasion de vraiment danser le reste du temps... Mais si tu es sur les planches, il est dommage que ce soit à huit clos, je serais volontiers venu te voir danser !»

Louise est légère, gracieuse. C'est un régal pour les yeux que de la voir danser. Un régal dont Alexandra n'a pas profité depuis un moment, trop longtemps à son goût. Elle aimerait voir Louise danser plus souvent, réalisant qu'elle ne l'a plus réellement vu en spectacle depuis un bout de temps. Il faudra y remédier. Mais Lou semble transportée par son idée, en tout cas.

«- Déjà dix ans !? Doux Jésus !» jure la demoiselle. «C'est une bonne idée et cela peut faire plaisir de revoir les anciennes à cette occasion c'est vrai !»

En attendant, il est clair que Louise s'y voit déjà, sa meilleure amie le voit parfaitement sur son visage. Une rêverie dont elles s'extirpent toutes deux quand Louise embrasse la joue de sa meilleure amie. Alexandra dit, lui rendant ce baiser sur la joue, avant de l'interroger sur le dîner et attraper son téléphone pour commander.

«- Comme de par hasard... pochtronne !» taquine la demoiselle avec humour. «Sushis, ça t'iras ou tu préfère des Tacos ? Ou des burgers ?» questionne-t-elle finalement en ouvrant son application de livraisons de repas à domicile.

- Eh bien, il va falloir que je te garde en vie très longtemps alors. J'ai pas spécialement envie de te perdre, elle lui lance tout sourire, sans réfléchir au double sens de sa dernière phrase.

Il est vrai que Louise serait anéantie s'il arrivait quelque chose à sa meilleure amie. Et si elle ouvrait enfin les yeux, elle se rendrait compte qu'elle s'en mordrait encore plus les doigts qu'elle ne l'aurait cru. Parce qu'elle tient plus à Alexandra qu'elle ose se l'avouer.

- Bon on ne peut pas oublier mais disons que l'on peut tout à fait omettre l'idée de manger, ce qui est totalement différent, fait-elle essayant d'avoir le dernier mot sur ce sujet. Et je sais bien que tu n'aimes pas ça. Je me souviens bien de certaines discussions avec quelques-unes de tes collègues.

D'ailleurs, voir d'autres femmes aussi proches d'Alexandra ne l'avait pas enchanté. Même, Louise les avait jalousés pour les voir si complices avec sa meilleure amie. Pourtant, elle faisait toujours semblant que tout allait bien mais cela la dérangeait. Parce que la brune a toujours énormément compté pour elle et qu'il lui est difficile de la laisser avec d'autres personnes alors que Louise est dans les parages. Quand elle n'est pas là, ce n'est pas pareil mais quand les filles sont ensemble elle aimerait la garder rien que pour elle. Alexandra est sa meilleure amie, un point c'est tout.Elle reprend conscience en entendant de nouveau Leksie parler.

- Et tu en profiteras pour me remonter les bretelles une fois que tout ira mieux, répond-elle du tac au tac, toujours avec un sourire en coin.

Elle connaît bien la brune pour se permettre ce genre de commentaire. Le pire dans tout ça, c'est que sa meilleure amie ne s'en gênerait pas le moins du monde. Elles sont franches et directes l'une envers l'autre. Aucun filtre. Et c'est ce que Louise apprécie dans leur relation amicale, c'est cette sincérité à tout épreuve.

- Faudrait les rencontrer ces jeunes femmes, elles ont l'air la tête sur les épaules, elle lance riant légèrement. J'ai hâte de voir le rendu des deux shootings, réplique-t-elle quand elle entend ce que sa meilleure amie a fait de sa journée, ne répondant pas au petit pic qu'Alexandra lui a asséné juste avant. Thème mythologique ? Intéressant tout ça, continue-t-elle alors que les idées germent déjà dans sa tête.

Elle se rend compte que cela risque d'être difficile de ne pas penser au travail le lendemain tant son cerveau est en pleine effervescence actuellement.

- Vous allez vous baser sur quelle mythologie ? Elle demande, l'air de rien espérant ne pas attirer en quelque sorte les foudres de sa meilleure amie.

Il lui est déjà arrivé de danser sur des tableaux de ce genre. La Rome antique, l’Égypte des pharaons, que des thèmes qui en valent la peine et qui ont une place bien précise dans son cœur. Elle aimerait bien refaire ce genre de spectacle avec pourquoi pas, des élèves. Les plus doués. D'ailleurs, elle lui expose ses idées pour la fin de l'année et pour le futur.

- J'avoue, je pense que cela peut être une bonne expérience pour eux comme pour nous. Et puis, ce sera une sorte de cadeau pour les remercier de revenir chaque année et d'être aussi assidus en cours. Elle lève les yeux au ciel en entendant la remarque d'Alexandra. Tu sais bien que tu peux venir à l'école quand tu veux. D'ailleurs, je serais ravie que tu sois là ce jour-là.

Et puis, si tu n'es pas là, personne ne devrait voir le spectacle, continue-t-elle pour elle-même. Elle ressent le besoin de lui montrer tout ce qu'elle fait. Besoin de savoir ce que sa meilleure amie en pense tout comme Alexandra a besoin de son avis sur les shootings qu'elle fait.

- Eh oui, déjà. Le temps passe si vite. Tu t'imagines, dans quelques mois, je vais fêter mes vingt ans de carrière chez eux. J'ai encore cette impression d'être cette jeune adulte qui vient tout juste d'arriver.

Cela lui réchauffe le cœur de voir qu'on la considère à ce point et que même les années passant, elle est toujours présente avec une envie tout aussi grande qu'à ses débuts. Louise aime son travail, c'est vrai, et beaucoup aiment à dire que cela se ressent dans les spectacles de fin d'années ou dans tout ce qu'elle entreprend au fil des années. Elle aime aussi garder contact avec certaines anciennes élèves ou tout du moins garder un œil sur elles, voir leurs évolutions et leurs carrières.

- D'ailleurs, cela me fait penser que je dois recontacter certaines anciennes. J'aurai besoin d'elles pour un week-end à l'école.

Elle se le note quelque part avant de se lever et de déposer un léger baiser sur la joue de sa meilleure amie. Cela lui fait bien de l'avoir à ses côtés, même si elle l'a vu le matin même. Chaque seconde passée à ses côtés est un bonheur immense qui remplit le cœur de Louise.

- Je te renvoie le compliment, ma chère, dit-elle tout sourire quand Alexandra la traite d'alcoolique. Et puis, un verre de bon vin n'a jamais tué personne. Elle se dirige vers son meuble à vin et en sort l'une de ses meilleurs bouteilles. Je serai plus tentée par les sushis, si ça te va.

La jeune femme esquisse un sourire comme sa meilleure amie répond qu'elle va devoir la maintenir en vie longtemps, comme elle n'a pas l'intention de la perdre. Encore heureux ! Les deux femmes ont tant traversées, c'est vrai, mais elles ont encore tant à vivre, qu'aucune ne peut partir en abandonnant l'autre derrière elle. Alexandra sans Louise, ce n'est pas possible et le pauvre Lukas ne supporterait jamais autant de tristesse de la part de sa meilleure amie. Car si Leksie perdait Louise... Non, elle préfère ne pas y penser. Et de fait elles changent rapidement de sujet, pour se concentrer d'avantage sur la nourriture ou plutôt, sur l'oublie de la danseuse de se nourrir.

«- Je ne suis pas certaine que cela fasse une grande différence mais on va dire que je te crois.» affirme la brune, l'air narquois.

Mais elle n'est pas convaincue du tout, il faut dire qu'Alexandra est une grande gourmande et que lorsque son estomac réclame, elle évite de l'oublier, ça n'arrive presque jamais. Elle a toujours sur elle de quoi manger, grignoter. Elle aime trop la nourriture pour sauter un repas et elle prône un mode de vie où les jeunes filles ne doivent pas croire qu'il faut s'affamer pour être jolie. Alors naturellement elle tâche de montrer le bon exemple ce qui est d'autant plus important pour elle qu'elle a une nièce et qu'elle ne veut pas voir un jour cette dernière se rendre malade pour remplir des critères de beautés, des diktats de la mode, à la con. Comme Louise le remarque, elle avait eut plusieurs conversations sur le sujet avec des collègues mannequins en effet, défendant bec et ongles son point de vu.

«- Si tout va mieux !» souligne la brune toute aussi prompte que sa meilleure amie.

Alexandra désapprouve fermement le fait de ne pas se nourrir correctement et elle espère que Louise ne réitérera pas ce genre d'expériences. Mais effectivement si, l'ayant trouvée en plein malaise, les choses revenaient à la normale, une fois la frayeur passée il y avait fort à parier qu'Alexandra ne se ferait pas prier pour corriger sa meilleure amie et lui passer un savon en bonne forme, pour avoir osé lui faire une peur pareille. Car elle aurait peur, évidemment.

Mais son amie détend l'atmosphère, en parlant de s'auto rencontrer, alors que les deux filles se jettent des fleurs rapidement en diffusant quelques proverbes en leur nom. Alexandra esquisse un sourire, alors qu'elle imagine tout à coup ce que pourrait donner une rencontre avec elle-même. Ce serait sûrement une rencontre du troisième type, elle ne sait pas bien ce que ça pourrait donner. Mais ce serait drôle probablement.

«- Tu seras la première à les voir, après l'équipe, comme toujours.» affirme la brune avec un sourire, avant de répondre par l'affirmative. «Oui mythologie. Un shooting sur l'histoire entre Perséphone et Hadès.»

Parler du boulot d'Alexandra fait qu’immanquablement, les deux amies parlent aussi de celui de Louise, après tout les préparatifs qu'elle a réalisé au cours de sa journée vis à vis des projets futurs de son établissement de danse. Alexandra l'écoute très attentivement, trouvant les idées géniales et songeant que ce serait probablement de bonnes opportunités pour les élèves, mais elle regrette néanmoins de ne pas pouvoir voir sa meilleure amie danser. Mais Louise, naturellement, a la solution.

«- Je ne suis pas vraiment une élève... mais j'accepte l'invitation de bon cœur !» annonce la brune en gratifiant sa meilleure amie d'un large sourire.

Dix ans que son amie travaille à son poste dans cette école de danse. Que le temps passe vite, alors ! Alexandra réalise tout juste qu'autant e temps a passé. Elles avaient dont trente ans toutes les deux quand son amie avait prit ses fonctions ? Elle ne se rendait pas compte que cela faisait si longtemps. Mais il faudra que son amie fête l'événement en grande pompe en effet et ses projets risquent d'être on ne peut plus beaux, une fois réalisés. Alexandra a hâte de pouvoir voir tout ça de ses propres yeux. Elle adresse un sourire à sa meilleure amie.

«- Oui il te faut un maximum de monde pour pouvoir fêter ça convenablement. Tu mérite de passer une bonne journée pour ce grand moment ! Dix ans, ça en fait du temps, je n'avais pas pensé que ça faisait aussi longtemps !»

Oui, elle est surprise, elle n'a pas vu le temps passer. Adressant un sourire à sa meilleure amie, elle s'inquiète rapidement de passer commande pour leur repas de ce soir et sourit quand son amie lui parle de sushis. La jeune femme est plus que partante pour commander au sushis du coin, elle adore ce genre de nourritures.

«- Tu m'as souvent vu refuser des sushis toi ?» demande la jeune femme avec un léger rire avant de se connecter pour passer sa commande, en attendant que son amie s'occupe du vin, en se moquant d'elle au passage sur le fait qu'elle soit aussi une pochtrone. «Et je ne suis pas une poivreaute moi, madame !» proteste la demoiselle en laissant son amie gérer.

Mar 1 Jan 2019 - 21:39

Louise sait que sa meilleure amie a raison. Peu importe la façon dont on le dit, le fait de sauter un repas – ou plusieurs – n'est vraiment pas bon. Leksie sait très bien les ravages que cela peut avoir sur la santé pour l'avoir vu sur certaines de ses collègues et c'est pour ça que Louise ne lui en veut même pas de cette micro-engueulade.

- Si ça peut te consoler, j'ai pris un petit-déjeuner ce matin, sourit-elle légèrement.

Elle tient à ce que sa meilleure amie ne s'inquiète pas autant pour elle. Quoique ça lui fait quand même chaud au cœur de voir que sur cette Terre, il y a une personne qui se préoccupe pour elle. Louise se sent honorée d'avoir une amie en or comme Alexandra. C'est pour ça qu'elle la considère comme sa propre famille. Et c'est pour ça, aussi, qu'elle aime la voir aussi souvent que la brune soit si présente dans sa vie. Alexandra est son pilier, celle qui fait que la vie de Louise a un sens. Il faudrait juste qu'elle ouvre enfin les yeux sur ce qu'elle ressent réellement pour la mannequin. Il faudrait.

En fait, c'est qu'elle n'a pas oublié de se nourrir, elle était juste tellement obnubilée par son travail qu'elle a juste pas vu le temps passer. C'est vrai qu'à un moment donné, quand elle s'est levé pour se prendre quelque chose à boire, elle aurait pu se faire à manger mais elle n'y a pas pensé. C'est pas la première fois que cela lui arrive mais elle n'en parle pas à la brune. Parce que cette dernière ne s'en remettrait pas, qu'elle risquerait fort de l'engueuler pour de bon. Encore plus si elle la retrouve en train de faire un malaise. D'ailleurs, sa meilleure amie évoque le sujet et semble vraiment bouleversée par cette idée.

- Et si je te promet de ne plus recommencer, ça te rassurerait ? Continue-t-elle, toujours avec cet air penaud sur le visage.

Le sujet de discussion change assez rapidement. Louise aime discuter de tout et de rien avec sa meilleure amie et il leur est jamais arrivé d'être à court d'idées de ce côté-là. Une amitié en or – qui pourrait évoluer si elles ouvraient toutes les deux les yeux – qui ne cessera jamais de durer, elle le sait. Elles sont indissociables et être séparées reviendrait à mourir pour Louise.

- Génial ! Lâche-t-elle. J'ai hâte de les voir.

Elle sent une pointe de fierté de pouvoir les voir en exclusivité et de l'excitation aussi. Comme à chaque fois d'ailleurs, Louise aime voir le résultat du travail de sa meilleure amie comme elle aime voir cette dernière bosser. Et demain sera une nouvelle occasion de la voir à l'oeuvre.

- Et je parie que c'est toi qui fera Perséphone, je me trompe ? Elle arque un sourcil.

Elle imagine très bien Alexandra dans le rôle et elle sait qu'il lui irait très bien d'ailleurs. Comme les quelques rôles qu'elle a pu avoir pour divers shooting au cours de sa carrière. Ce qui lui donne des idées de spectacle à monter. Mais cette fois-ci, elle en parlera aux professeurs. Pas question de s'en occuper. Avec tout ce qu'elle a en tête actuellement, elle ne va pas pouvoir jouer sur tous les fronts. Et puis de toute façon, les professeurs sont assez sérieux et expérimentés pour le réaliser avec succès. Elle propose d'ailleurs à sa meilleure amie de venir en Juin pour voir ce qu'ils vont proposer aux élèves.

- Je suis la directrice, je peux bien inviter qui je veux, non ? Sourit-elle. Et ne me parles pas des règles à respecter parce que certaines sont là pour être transgresser. Et le fait de t'inviter alors que tu n'es pas une élève fait partie de celles que j'aime enfreindre.

Le sentiment de joie qu'elle ressentirait ce jour-là en sachant que sa meilleure amie serait présente à la représentation n'est pas descriptible. Parce que cela dépasse tellement de choses, que cela dépasse tout. Parce que Louise sait qu'elle n'y arriverait pas si Alexandra n'était pas là. Cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas été sur les planches pour une interprétation et elle ne sait pas si elle arrivera à surmonter son trac sans la brune. Au fond, elle sait qu'elle peut très bien le faire – elle l'a déjà fait il y a quelques années alors pourquoi cette année, cela ne sera pas le cas, hein ? – mais il lui faut une excuse pour avoir Leksie à ses côtés dans un des moments les plus importants de l'école, dans un de ses moments les plus essentiels de sa vie.

- En tout cas, je suis contente que tu viennes et je te réserverai la meilleure place, reprend-elle en lui lançant un clin d'oeil, en pensant bien à lui octroyer la place dans les coulisses spécial guest star – place qui n'a jamais existé mais qu'elle créera expressément pour ce jour-là.

Elle continue en lui parlant de ce qu'elle compte faire pour les quarante de l'école, date anniversaire qui tombe l'année de ses dix ans à la tête de l'école. Elle ressent une sorte de satisfaction mais surtout de la fierté d'en être arrivée là, d'avoir pu gravir les échelons à la force de son courage et de son abnégation. Dix-neuf ans qu'elle se retrouve sans réelle famille – bien qu'elle considère la brune en face d'elle comme sa propre famille – et il lui a fallu de la détermination pour en être là aujourd'hui. Louise ne se pose même pas la question de savoir si ses parents seraient fiers ni même heureux pour elle. Elle a définitivement tourné la page et c'est bien mieux ainsi.

- Je pense que ça va être surtout beaucoup de stress et d'inquiétude mais ça devrait le faire quand même. Avec l'aide de tout le monde, ça ne pourra qu'être une bonne journée. Et je tiens aussi à ce que tu sois là. J'aurai sûrement besoin de toi pour deux ou trois choses, se réjouit-elle d'avance en s'imaginant lui proposer des missions plus qu'importantes. Pareil, je n'ai pas l'impression que cela va faire dix ans. Le temps passe à une vitesse folle mais bon, tant que l'on fait un métier qui nous passionne c'est ce qui compte non ?

C'est vrai qu'elle n'en revient pas. Presque dix ans à la tête de l'école et pas une fois, elle n'a semblé s'ennuyer. Pas une fois. Il est vrai que de ne pas danser lui manque et qu'à cause de son boulot de directrice, elle ait peur d'oublier de savoir comment on fait. Elle chasse cette mauvaise idée et part en direction de la cuisine en laissant le soin à sa meilleure amie de commander sushis.

- C'est pas faux, elle fait avant de rire aussi. De toute façon, tu ne dis jamais non à de la bonne nourriture, sourit-elle. Elle dit ça sans arrière-pensée car elle sait qu'Alexandra, bien que gourmande, mange quand même raisonnablement. D'accord, tu n'es pas une poivrote mais qui me suis quand j'ouvre une bouteille ? Le pape peut-être ? Finit-elle par dire, en riant de bon cœur.

Elle revient dans le salon avec ladite bouteille et deux verres. Pendant que la brune est au téléphone pour passer commande, elle en profite pour retirer tout ce qu'il traîne sur la table basse et poser tout ce qu'elle a en main.

- Petit truc à grignoter en attendant que ça arrive ?

Mer 2 Jan 2019 - 3:46

Un petit-déjeuner, la belle affaire. Non, ça ne rassure pas vraiment Alexandra, car un petit déjeuner, ce n'est pas un déjeuner. Et qu'au final ça ne change rien au fait qu'elle a sauté le repas de midi. Et que ça ne plaît pas à son amie. Elle n'aime pas les troubles alimentaires, quels qu'ils soient, qu'ils soient profonds ou seulement de petits oublis de manger. Parce que des petits rien peuvent conduire à des grands tout, que ne pas prendre les choses au sérieux peut causer du tord par la suite. Même si ça ne semble pas grave de prime abord et que ça ne l'est pas tant que ça, non plus. Mais Alexandra n'aime pas, elle n'y peut rien.

«- Mouai...»

Les excuses de son amie ne dérident pas vraiment Alexandra. Parce qu'elle est prévenante, attentionnée, avec sa meilleure amie et que cette dernière devrait prendre davantage soin d'elle. Parce que louper le déjeuner quand on aurait le temps de se préparer quelque chose de bon, de sain, c'est tout de même le comble à ses yeux. La jeune femme soupire, quand son amie lui fait savoir qu'elle promet de ne plus recommencer. Elle tente de l'amadouer, Alexandra le sent bien, mais elle connaît parfaitement Louise. Elle sait comment est cette dernière et...

«- Je suis à peu près certaine pourtant que tu recommenceras, là est tout le problème. Tu ne sais pas faire attention à toi.» remarque la jolie brune, le sourire aux lèvres.

Mais elle abandonne le combat, ça ne vaux pas la peine de parler d'avantage de tout cela, après tout. Il vaux mieux ne pas se prendre la tête, elles ont bien d'autre choses dont elles peuvent parler et se disputer sur les écarts de Louise ne leur permettront de toute façon pas de changer ce qui s'est passé, après tout, si bien qu'il ne sert pas à grand chose de s'y attarder. Alors elles parlent du travail et Alexandra évoque ses projets actuels. Dont un shooting de mythologie grecque, que son amie a vraisemblablement bien hâte de voir. Parce que la jolie blonde voit toujours les photos avant tout le monde.

«- Naturellement oui, je fais Perséphone.» annonce la brune, pas peu fière, elle non plus, de ce projet.

Des projets, elles en ont toutes les deux dans leurs boulots, et elles en ont même par-dessus la tête. La demoiselle entend donc rapidement parler des projets de sa meilleure amie pour l'école de danse et se fait convier à une représentation exceptionnelle. Elle aime l'idée d'être invitée alors qu'elle ne devrait pas l'être, comme une privilégiée. Et comme elle fait remarquer qu'elle n'est pas une élève de l'école de danse, son amie proteste en disant pouvoir inviter qui elle veut, en sa qualité de directrice.

«- En effet, c'est à toi de gérer ton Royaume comme tu l'entends !» assure la demoiselle brune, en gratifiant son amie d'un sourire. «J'aime bien te voir mener, juste pour moi, ce genre d'insurrection !» annonce la brune avant de laisser son rire raisonner dans la pièce. «Oui, le siège le plus confortable, je te pris, je commence à me faire vieille !»

Elle grimace, mais elle plaisante beaucoup. Du haut de ses trente-huit ans, trente-neuf bientôt, la quarantaine approchant à grand pas, elle se fiche de l'âge qu'elle a, alors qu'elle est encore bien jeune dans sa tête, dans ses comportements, dans sa manière de vivre, de profiter de son existence. Les deux femmes ont beau commencer à prendre de l'âge, elles restent aussi complices et immatures, parfois, que le sont deux adolescentes qui s'encanaillent. Elles aiment sortir, défier toutes les réglementations qui impliquent qu'à tel ou tel âge, on fasse ci, on ne fasse plus ça. Elles profitent de la vie, les belles, avec raison. Car elle est trop courte, toujours trop courte.

«- Oui je ne doute pas que ce soit une réussite surtout si tout le monde y met du sien pour mettre les choses en place. Je pense que ça peut donner quelque chose de vraiment bien, de vraiment beau, pour que le moment soit des plus agréables.» remarque-t-elle. «Tu sais déjà que je ne peux rien te refuser et que je serais là.»

Ces discussions sur le travail semble ouvrir les appétits et comme elles se décident sur des sushis, la jolie blonde ose demander si ça n'ennuie pas Alexandra, avant de se moquer gentiment, disant que son amie ne refuse de toute façon jamais aucune nourriture. Ce n'est pas faux, en un sens. Mais elle dit encore moins non à des sushis. Ou des burgers. Des pizzas. Ambassadrice de la malbouffe et du laissez-vivre, de la non-prise de tête alimentaire, elle l'est certainement.

«- Je t'accompagne pour que tu ne sois pas seule à boire, ce n'est que de la dévotion chère amie !» prétend la jeune femme amusée.

Rapidement elle se plonge dans la commande, appelant le traiteur, laissant Louise s'affairer. Son appel terminé, elle adresse un sourire à sa meilleure amie.

«- Oh, à boire seulement, je ne voudrais pas ne plus avoir faim par la suite... On regarde un film en mangeant ?» demande-t-elle en ouvrant déjà sa session sur netflix pour chercher quelque chose qu'elles pourraient regarder.

Ven 4 Jan 2019 - 11:55

Louise avait raison, la brune n'est pas convaincue par ses dires. Alexandra la connaît que trop bien et il est vrai que cela désespère quelque peu la danseuse. Elles sont tellement proches qu'elles connaissent tout de l'autre et ce, jusqu'au moindre détail de la vie de l'autre. Il leur est indispensable de raconter tout ce qu'il se passe dans leur vie parce qu'elles considèrent l'autre comme indissociable à leur survie dans ce monde. Plus de trente ans d'amitié, c'est cela qui est beau et Louise, malgré le fait de se faire rabrouer gentiment les oreilles, en est consciente.

- Mais toi, tu le fais pour moi alors pourquoi je m'en occuperais ? Elle demande tout sourire. Tu es comme une mère pour moi, fit-elle dans un élan théâtral un peu désastreux. Et sans toi, je ne suis rien, tu le sais ça ? Continue-t-elle, toujours dans un jeu scénique pas fameux.

Elle se met à rire mais au fond, elle sait que c'est la pure vérité. Alexandra tient à elle et Louise tient à la brune. Elles prennent soin de l'autre comme si leur vie en dépendait. Louise apprécie plus que de raison d'avoir la brune à ses côtés et est fière qu'après toutes ses années, leur amitié est toujours aussi forte. L'âge avançant mais la jeunesse toujours ancrées en elles, elles avancent dans le temps toujours aussi soudées qu'avant, se cherchant doucement des poux là où il n'y en a pas. Elles ont toujours été ainsi. Allant envers et contre tous, prêtes à en découdre s'il le fallait, elles ont toujours été de celles à se moquer gentiment de l'autre, se lançant des piques anodines pour se titiller. Des enfants dans des corps d'adultes.

Un sourire s'étire sur son visage quand sa meilleure amie lui annonce qu'elle tiendra le rôle titre du du tableau mythologique.

- Et tu vas encore tout déchirer. Comme à ton habitude.

La danseuse est pas peu fière de voir la réussite de la brune puisque cette dernière s'est toujours donné les moyens d'y arriver, peu importe les moyens, peu importe sa façon de vivre. Parce que oui, le fait qu'elle ne corresponde pas aux standards de ces mannequins nouvelle génération aurait pu être un frein à sa carrière. Que nenni. Elle a toujours réussi à s'imposer et Louise ose même penser que sa meilleure amie a été un vecteur pour sa propre carrière, pour sa propre vie.

- Un royaume, carrément ? Lâche-t-elle, surprise par l’appellation. Rien que ça ?

Louise ne se sent pas le moins du monde reine de quoi que ce soit sur cette Terre. Elle n'est qu'une simple femme aux services des autres, essayant de leur inculquer des valeurs qui lui sont chers. Des principes qu'on lui a appris quand elle était petite, que ce soit aux cours de danse ou chez elle.

- Et tu sais bien que je suis prête à tout pour toi, reprend-elle doucement, plantant son regard dans celui de sa meilleure.

Elle se rend compte du double sens de cette phrase, son cœur se met à accélérer et d'un coup elle baisse les yeux, quelque peu gênée. Elle ferme les yeux, tentant de reprendre un rythme cardiaque normal et une certaine contenance devant la brune. Elle espère juste que sa meilleure amie n'ait pas remarqué ce changement ou qu'elle n'en fera pas la réflexion. Changeant de sujet, tout rentre dans l'ordre. Ou presque.

- Oh c'est sur qu'il va falloir que je te trouve le meilleur siège. Avec ta vieillesse et les courbatures qui vont avec, il te faut quelque chose adéquat avec ta condition, rit-elle.

La quarantaine approchant, elles ne se sont jamais senties vieillir, profitant de chaque instant que la vie leur réserve. Sortant, faisant la fête, buvant – avec modération bien sûr – ou invitant quelques amis à la maison pour une soirée tranquille loin du tumulte de la ville. Malgré leurs emplois du temps chargé, elles n'ont jamais manqué un événement festif de ce genre.

- Je suis contente de te compter parmi nous ce jour-là. Je sais à coup sûr que cette journée sera amplement réussi avec toi à nos côtés, affirme-t-elle alors qu'elles discutent des quarante ans de l'ouverture de l'école, reprenant un peu de sérieux.

Elles s'activent quand Alexandra parle de repas. Cette dernière appelle pour commander pendant que Louise s'occupe de la boisson. Du vin. C'est devenu une habitude de sortir ce genre d'alcool, la danseuse appréciant tout particulièrement cette boisson.

- Je vois, sourit-elle. Tu donnes de ta personne pour ne pas me laisser tomber, continue-t-elle avec un petit sourire tandis qu'elle lève les yeux au ciel tout en secouant la tête de gauche à droite. J'en suis touchée, finit-elle par dire.

Louise finit d'installer ce qu'il faut sur la table basse, posant son ordinateur et ses dossiers sur le côté de la commode, avant d'allumer la télé.

- C'est pas faux, autant garder de la place pour nos sushis, acquiesce-t-elle avant de reprendre. Tu lis dans mes pensées, fit-elle alors qu'elle voit Alexandra avec son téléphone en main, Netflix allumé. Connecte-toi à la télé et on choisit ensemble.

Elle file rapidement en cuisine pour donner à manger à sa tortue.

- Tiens, popo. Faut que tu avales un petit quelque chose quand même. Tu sais bien qu'il ne faut sauter aucun repas, fait-elle en repensant à la discussion de tout à l'heure.

Ven 4 Jan 2019 - 23:53

«- Parce que je ne suis pas toujours là mademoiselle, la preuve ! Sinon tu n'aurais pas sauté de repas ce midi, parce que j'aurais vissé une fourchette dans ta main pour te contraindre à te restaurer !» remarque Alexandra.

Il leur arrive, parfois, d'être séparés quelques temps, quand la brune doit travailler à l'autre bout du monde, alors que la place de sa meilleure amie est à l'école de danse d'Hambourg. Elles s'appellent, s'envoient des messages, compensent cette absence comme elles peuvent mais de fait, Alexandra n'est pas toujours là pour prendre soin de sa meilleure amie et elle ne peut passer son temps à s'inquiéter de savoir si cette dernière fait attention à elle ou si ce n'est pas le cas. Il faut que Louise apprenne à le faire toute seule, pour apaiser les interrogations incessantes que la brunette se pose à son sujet.

«- Je vais finir par engager pour toi un homme à tout faire, qui s'assurera que tu manges, madame !» annonce la jeune femme, presque menaçante dans son propos, avant de tirer la langue à sa meilleure amie, comme le ferait une adolescente.

Elles ont beau avoir trente-huit ans, la quarantaine qui approche à grand pas, il arrive encore que la jolie Dietrich ait un comportement enfantin. Elle ne se prend pas la tête avec les conventions, ne cherche pas le moins du monde à répondre aux critères sociaux qui veulent qu'une femme de son âge son sérieuse, mature. Elle s'en fiche de tout ça, et parfois, comme à cet instant, elle a ce genre de comportement, ces lâchés prises, ce manque de contrôle qui fait un bien fou et qui permet de vivre, simplement. Elle est une boule d'énergie et de jeunesse, Alexandra, refusant de se laisser happer par un chiffre.

«- Tellement objective...» remarque la jeune femme amusée par les propos de sa meilleure amie sur le shooting mythologique.

Il n'est pas inhabituel que les deux amies soient trop enthousiaste des projets professionnels de l'autre et dans le fond, elle sait bien que parfois, elle n'est pas objective pour sa part, que certaines choses paraissent géniales seulement parce qu'elles sont une proposition de Louise. Elle le sait, et elle se doute que dans l'autre sens, c'est la même chose, assurément. Alors elle déchirera peut-être tout, en effet, mais seul le temps le leur dira en fin de compte pour cela. Les encouragements de son amie lui font néanmoins bien chaud au cœur.

«- Rien que ça, oui madame !» assure la brune amusée.

Elle tire de nouveau la langue à sa meilleure amie qui se moque d'elle, alors qu'elle prétend vieillir. Elle se serait attendu à ce que sa meilleure amie nie les faits. Mais non, elle creuse. Par jeu, elle tire donc la langue, adopte un petit air boudeur et croise les bras sur son buste en détournant la tête, avant de rire. Parce qu'elle ne le prend pas mal, et qu'elle le sait, que son âge avance, mais qu'elle s'en fou comme de sa première pluie, de sa première dent de lait, de sa première chaussette.

«- Médisante !» prétend la brune néanmoins entre deux salves de rires.

Avec leur grand âge cependant, la faim devient rapidement insupportable, si bien que la brune lance les préparatifs de leur soirée en demandant après le menu. Parce qu'elle commence à avoir faim, mais que Louise n'a rien mangé depuis le matin, en prime. Les sushis, ce sera parfait, mais alors qu'elle essaie de commander, les voilà parties à plaisanter sur l'alcoolémie de l'une et de l'autre. Leksie se la joue princesse des cœurs, à se dévouer pour sa meilleure amie, prétendre qu'elle accompagne seulement cette dernière, pour qu'elle ne boive pas toute seule. Comme si elle n'aimait pas ça, la boisson.

«- Oui, tu vois, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour sa meilleure amie !?» prétend la jolie brune sur le même ton amusé.

Elle ouvre son compte netflix, se connecte rapidement à la télévision comme le précise Louise et elle commence à chercher un film alors que la blonde rejoint la cuisine. Malgré la distance, Alexandra ne manque pas d'entendre les propos de Louise à Popo, sa tortue. Une discussion qui ne manque pas de lui faire lever un sourcil alors qu'elle proteste rapidement.

«- Mais moque toi de moi tant que tu y es !!!» lance-t-elle à la volée. «Tiens, en guise de punition, ce sera un navet, voilà !» annonce la brune alors qu'elle choisit pourtant leur série préférée.

Mar 8 Jan 2019 - 0:29

Cela lui réchauffe le cœur en voyant son amie prendre soin d'elle. C'est dingue à quel point Alexandra s'inquiète pour elle, même à l'autre bout du monde, autant que Louise s'inquiète pour la brune. C'est ça qui est beau dans leur relation. Elles sont toujours là pour l'autre quoiqu'il arrive. Elle a bien senti que la brune s'inquiète pour sa santé et qu'il faudrait qu'elle fasse de même.

- D'accord, je ferais plus attention à partir de maintenant, dit-elle sur un ton un peu plus sérieux qu'avant pour lui faire comprendre qu'elle a bien pris conscience de la chose.

Et quand elle lance ce genre de phrases, ce n'est pas pour faire plaisir. Elle s'y tiendra fermement, férocement même. Même quand elle n'aura pas faim, elle s'obligera à manger un petit casse-croûte. C'est décidé, elle va prendre plus soin d'elle de ce côté-là. Pour elle, sa santé et aussi pour Leksie. Et puis la brune n'a pas tord. C'est pas quand elle fera un grave malaise qu'il faudra faire quelque chose. C'est aujourd'hui et maintenant qu'il faut se préoccuper de ça. Louise repense d'ailleurs aux discussions qu'elle a entendu entre sa meilleure amie et ses collègues. L'importance de manger à heures régulières, de manger sainement et suffisamment, etc... Elle peut très bien retranscrire les paroles entendues à sa propre vie. Si elle ne prend pas soin d'elle, un malaise peut arriver n'importe où. Chez elle, à l'école ou pire, en plein milieu d'une rue. Et là, les conséquences pourraient être fatales. Cela lui fait un choc parce qu'elle sait que cela détruirait Alexandra si un tel cas arrivait.

- Un homme à tout faire, rien que ça ? Rit-elle. Et pourquoi pas une femme ? Arque-t-elle d'un sourcil. Ça serait tellement mieux … Quoique non, Je ne veux pas être déconcentrée. Un homme à tout faire, ça sera parfait reprend-elle.

En fait, elle n'en aurait rien à faire que ce soit un homme ou une femme. Elle n'a pas besoin d'une personne collée à ses basques pour manger. Il lui faut juste se remettre dans le droit chemin et bien penser à prendre ses trois repas par jour. Et puis, la mannequin lui parle de ses projets, de ce qu'elle va faire demain. Louise est toujours enthousiaste quant aux projets de sa meilleure amie. Si elle n'avait pas eu la danse, elle aurait peut-être pu faire aussi ce métier.

- Objective ? Je le suis toujours, tu le sais bien. Surtout quand ça te concerne, répond-elle en faisant un clin d’œil. En tout cas, j'ai hâte de voir ce que ça va donner.

Impatiente, c'est un des défauts de Louise. Elle voudrait déjà être le lendemain pour voir tout ça. Tout comme elle aimerait déjà que les congés soient finis pour retourner à l'école de danse et de pouvoir transmettre sa passion à ses petits étudiants. Louise explique ce qu'elle voudrait faire pour la fin de l'année et pour les quarante ans de l'école. Elle a toujours des idées débordantes pour cet établissement qui l'a vu grandir, évoluer. Elle aime qu'il se passe des tonnes de choses, que cela vive à l'intérieur des murs. Qu'il y ait des rires, de la satisfaction, de l'étonnement, de la surprise. Du bonheur surtout.

- Je ne peux pas te laisser dire ça, s'amuse-t-elle. Je ne veux que prendre soin de toi et de ton âge avancé.

C'est vrai quoi. Si sa meilleure amie s'inquiète pour elle alors pourquoi Louise ne le ferait pas aussi, même si à cet instant précis, elle se moque de son double. Parce que oui, Leksie est en quelque sorte son double, sa moitié amicale. Celle pour qui elle ferait n'importe quoi tout comme la brune ferait tout pour la blonde. Elles se sont trouvés au bord d'un bac à sable et ne comptent pas se lâcher avant que la mort ne les séparent. Un engagement solide forgé grâce aux divers événements au cours de leur - jeune – vie. Elles se sont jurés amitié et fidélité jusqu'au bout et pour l'instant, elles tiennent leur engagement.

- Et puis, faut retenir que tu auras le meilleur siège de toute la salle. C'est pas le plus important ? Demande-t-elle, l'air de rien.

Elle essaye de faire passer la pilule tant bien que mal. Néanmoins, cela a toujours été comme ça entre elles. Toujours à se taquiner sur des petites choses. Certes, il y a eu des disputes – des grosses et des plus petites – mais tout est toujours rentré dans l'ordre. Parce que Louise n'est rien sans Alexandra et Alexandra n'est rien sans Louise. De vraies inséparables.

- On se demande bien ce que tu ne ferais pas pour elle tiens lance-t-elle tout sourire alors qu'elle ramène boisson et verres sur la table basse. Mais je suis contente de voir que tu ne me laisseras pas tomber dans des moments comme ça.

Elle retourne dans la cuisine donner un petit truc à sa deuxième meilleure amie qui n'est autre que sa tortue, tout en lui expliquant les bienfaits des repas dans la journée.

- Moi, me moquer ? J'oserais jamais tu le sais bien, se défend-elle en levant les mains. Je met en pratique ce que tu m'as dit plus tôt, c'est tout, continue-t-elle tout en haussant les épaules.

Louise aime bien taquiner sa meilleure amie. En tant que grande enfant, elle ne peut pas s'en empêcher. C'est comme une seconde nature pour elle. Cela a toujours été comme ça et elle n'est pas prête à arrêter. Et puis, au moins, cela fait de bons moments entre amies, non ?

- Au moins, on reste dans la nourriture. C'est pas si mal, répond-elle du tac au tac. Et c'est quoi comme navet ? Histoire que je me prépare psychologiquement, demande-t-elle alors qu'elle commence à leur servir un verre.

En fait, elle n'en a rien à faire du film. Tout ce qui compte ce soir, c'est d'être avec sa meilleure amie et de passer un bon moment à ses cotés. Le reste n'est que facultatif. Etre aux côtés de la brune est la meilleure chose qui peut lui arriver.

Mar 8 Jan 2019 - 1:43

Plus attention, plus attention. Alexandra maugrée un peu, car pour être honnête elle ne fait pas confiance à son amie, quand il s'agit de sa santé, de prendre soin d'elle et alors que Louise ne promet rien, Alexandra est déjà sûre que, dès qu'elle travaillera de nouveau, elle oubliera de manger. Si ce n'est demain, ce sera le jour d'après, ou le jour d'encore après. Parce que oui, Leksie se fait du soucis pour sa meilleure amie et la santé de cette dernière, mais que Louise ne prend pas tout ça au sérieux. Même si la jolie brune comprend ce que c'est que d'être absorbé par son travail en règle générale parce qu'elle aussi, est plutôt du genre à se donner à fond dans ce qu'elle fait. Même si le ton de sa meilleure amie a ces allures de sérieux qu'elle prend quand elle fait des promesses. La résolution peut tenir quelques jours. Mais Alexandra doute que les vieux démons ne s'éloignent bien longtemps de sa meilleure amie.

«- Pourquoi je sens d'ici que ce sont des propos que tu ne suivras pas ?» fait remarquer la brune en accompagnant ses dires d'une petite moue dubitative.

Elle ne peut pas s'empêcher d'être inquiète mais après tout, c'est son rôle de meilleure amie, que de prendre soin de Louise, de s'inquiéter des manquements de cette dernière à sa santé. Alors elle se fait menaçante, plus ou moins, avec l'idée d'un recourt à un homme à tout faire, de sorte à surveiller que Louise se nourrisse convenablement. Mais cette dernière proteste, demande une femme plutôt, avant de se raviser pour sa concentration. Alexandra hausse les épaules à ces propos.

«- Un homme ou une femme, pour moi, peu importe. Mais dans un même temps je me dis que l'on a beaucoup trop collé l'image de femmes de ménages ou à tout faire à ces demoiselles au cours des décennies, et que ces messieurs pourraient un peu plus être relayés à ce genre de tâches.»

Il est vrai que dès qu'il est question de la tenue d'un foyer, on imagine toujours une femme, ou presque, parce que les métiers semblent genrés. C'est une idée que la demoiselle refuse fermement. Alors un homme peut très bien, lui aussi, travailler à toutes les affaires d'une maisonnée. Tout comme, aussi, un homme peut tout à fait être accoucher, ou une femme pompier. Elle sait que Louise comprendra ses mots, alors qu'elles luttent pour les mêmes causes, toutes deux, depuis toujours.

«- Mhhhh je ne suis pas certaine qu'objective soit le mot... mais je prend tout de même !» annonce le mannequin comme la conversation s'oriente sur ses shootings, notamment celui sur la mythologie grecque pour lequel elle est Perséphone, face à l'objectif. «Mon âge avancé vous fait savoir que vous êtes une bien vile meilleure amie, Mademoiselle Bodmann, et que je ne suis pas encore bonne pour la casse !» proteste la brune.

Elles plaisantent, toutes deux, comme toujours et leurs mots ne sont que de gentilles piques, une petite jouter verbale sans méchanceté. Elles se le permettent, parce qu'elles se connaissent depuis toujours, connaissent les limites de la plaisanterie, savent quand mettre un terme à ces altercations gentillettes. Louise se défend, assure que sa meilleure amie aura le meilleur siège de toute la salle et que c'est sûrement le plus important. Certes, au moins elle sera confortablement installée pour le spectacle. Certes, c'est un fait et dans de telles conditions, elle pourra mieux apprécier le moment.

«- Mais tu as dis que je suis vieille, quand-même ! Tu oses !»

Elles se taquinent, encore, sur une prétendue addiction à l'alcool, parlent de sacrifice au nom de leur amitié profonde, se moquent l'une et l'autre et se renvoyant les accusations. Et Louise demande ce que Leksie ne ferait pas pour sa meilleure amie. La réponse est évidente. Il n'y a rien qu'elle ne ferait pas. Si Louise voulait un jour qu'Alexandra la conduise à l'autel, elle le ferait. Si Louise avait besoin d'une greffe, d'un don de moelle, d'un rein, Leksie donnerait tout ce qu'elle pourrait donner. Si Louise lui demandait d'aller se jeter sur une autoroute... Bon, Louise ne lui demanderait jamais sérieusement d'aller se jeter sur une autoroute, de toute façon.

«- T'es en train de me singer auprès d'une tortue...» fait remarquer Alex depuis le salon alors qu'elle est en train de choisir leur film de ce soir.

Elle menace sa meilleure amie de lui faire voir un navet, il n'en est rien évidemment. Elle choisit leur film préféré, prête à passer un bon moment de complicité. Pourtant Louise semble marcher dans l'idée du navet et Leksie rit quand cette dernière dit qu'au moins elles restent dans le thème alimentaire. En effet, elle n'avait pas fait attention. Et elle continue dans cette voie, alors.

«- Les poires flingueuses ! Sisi, j'te jure, c'est sorti en 2007 !» ment Alexandra, ne connaissant aucun navet au titre culinaire.

Mar 15 Jan 2019 - 1:39

Louise souffle à l'idée que sa meilleure amie ne la croit pas. Dans sa voix, rien ne peut la trahir concernant son envie de prendre plus soin d'elle mais Leksie la connaît que trop bien pour savoir que cela ne durera pas longtemps. Et cela la tue de voir que la brune a sûrement raison par rapport à tout ça.

- Peut-être parce que tu connais déjà la réponse, elle finit par dire, essayant de clore le débat sur ce sujet brûlant.

Au fond, elle sait qu'elle ne tiendra pas longtemps sa promesse. Parce qu'elle est toujours obnubilée par son travail et que, dans ces cas-là, elle oublie tout le reste. Alors peu importe ce qu'elle pourrait dire à Alexandra, ses bonnes résolutions sur sa meilleure gestion de sa santé ne dureront pas. Elle est trop focalisée sur sa vie professionnelle pour dévier de celui-ci pour palier à un besoin vital. Et puis, la brune lui propose de l'aide pour qu'elle ne rate plus un repas.

- Effectivement, il serait mieux que ce soit un homme qui prenne cet emploi. Qu'il voit un peu ce que nous subissons depuis des millénaires. Et puis, si nous demandons l'égalité des sexes, ça se passe aussi et pour commencer au niveau du ménage.

Légèrement féministe dans l'âme, elle est plus que d'accord avec les propos de son amie. Les disproportions entre femme et homme dans le monde du travail est assez conséquente et il reste beaucoup de choses à faire pour que ce soit enfin « normal ». Tout comme pour les droits LGBTQ+. C'est triste de voir qu'à cette époque, il vous est difficile à vous les filles d'être respectées à votre juste valeur. Mais force est de constater que de plus en plus de voix se font entendre et tu te sens fière d'en faire partie. Non seulement tu es une femme mais aussi une homosexuelle assumée. Ce qui te donne une double occasion de « ramener ta fraise », comme on dit.

- Et moi, j'en suis convaincue que c'est le mot à utiliser dans ce cas précis, elle réplique en parlant du shooting prévu le lendemain. Bon ok, elle n'est pas objective concernant la brune mais que pouvait-elle faire, hein ? C'est quand même sa meilleure amie dont il est question. Il fallait bien la motiver et lui montrer toute sa dévotion, non ? Comme Alexandra le fait pour Louise quand il est question de l'école de danse.

Elle rit de bon cœur quand Alexandra se met à protester par rapport à son âge et au fait que l'ex-danseuse lui ait préparé la meilleure place pour le spectacle de fin d'année. Elle aime la taquiner, plus que de raison d'ailleurs, et cela la fait marrer quand elle entend la réponse de la brune.

- Tu veux dire que je ne serai pas ta meilleure amie si je ne me moquais pas un peu de toi, oui, reprends-tu tout en essayant d'arrêter de rire. Mais bon, tu m'aimes quand même, non ? Elle lui demandes, une petite moue sur le visage.

Elle a peut-être un peu trop poussé les plaisanteries mais Dieu que c'est bon quand même. La vie serait tellement fade si elle ne pouvait pas plaisanter de la sorte avec la jolie brune qu'est sa meilleure amie. C'est déjà assez difficile comme ça pour ne pas prendre un peu de temps pour rire, non ? Tu en profites pour aller vous chercher de quoi boire. La bouteille de vin qu'Alexandra a ramené d'ailleurs. Elle l'a bien vu sur le plan de travail à côté du frigo et n'avait pas manquer de la déboucher avant de revenir vers sa meilleure amie qui, elle, avait commandé japonais. De quoi profiter d'une bonne soirée. Elle avait aussi profiter de donner à manger à Polochon, sa tortue. Une présence qui lui remontait le moral quand elle se retrouvait seule et qu'Alexandra n'était pas en ville.

- Peut-être mais tu sais bien qu'il ne faut pas tout le temps m'écouter, elle finit par dire toujours un sourire aux lèvres.

Elle sait que la plaisanterie a ses limites. Qu'il ne faut pas trop pousser non plus mémé dans les orties. Mais surtout le retour de bambou peut faire très mal. Leksie sait aussi être une très grande farceuse. Elle vient enfin s'installer auprès de sa meilleure amie, lui servant au passage un verre de vin.

- Eh bien, au moins, on se fendra bien la poire ! Répond-elle avant de s'asseoir à côté de Leksie. Les sushis arrivent à quelle heure ?

Spoiler:

Mar 15 Jan 2019 - 4:48

Connaître la réponse à l'avance. Oui, c'est sûrement le cas. Mais la discussion est close, elle le sent au ton qu'a prit Louise. Tête de mule qui ferra attention un temps, avant de laisser parler ses mauvaises habitudes de nouveau. Elles se connaissent trop bien l'une et l'autre pour ne pas savoir comment elles vont réagir à chaque situation. Quand Alexandra doute et se demande ce que ferait Louise à sa place, elle sait toujours quoi répondre. Car finalement, elles ont grandit, évolué, toutes les deux ensemble, main dans la main, inséparables malgré les scandales, malgré la famille de Louise qui eut voulu les séparer en craignant la mauvaise influence qu'Alex pouvait représenter pour leur enfant, quand ils avaient découverts la bisexualité de la brune...

«- Oh ce ne serait vraiment pas du luxe que pour une fois ce soit à ces messieurs, tout du moins à l'un d'entre eux, d'être aux petits soins et de s'assurer qu'une dame aille bien. On a toujours tendance à imaginer l'épouse bien gentille, dans son rôle de femme justement, faire passer son petit mari avant elle, quand personne n'a la considération de s'en soucier en retour. Mais il est, ma fois, bien connu que les hommes sont doués pour se faire plaindre, bien moins pour plaindre en retour.» fait remarquer Alexandra. «Cela dit si tu comptes acquérir l'égalité des sexes par les travaux du sol, je crains ma chère que tu ne trouve pas grand monde dans la foule à séduire même si, sans nul doute, tu t'attirera les passions féminines... Ce qui, au demeurant, fait ton affaire il me semble.»

Après tout si Louise cherche à développer la passion à son encontre, ce sera auprès d'une femme et non d'un homme. Proposer une mesure qui fait le bonheur de ces demoiselles ne peut alors que lui assurer d'obtenir cette attention de leur part. Et peu importe le désaccord de la gent masculine, parce que contrairement à sa meilleure amie, Louise n'y est après tout pas sensible, elle. Mais s'il en est une dont elle veut s'attirer les faveurs, entre toutes, c'est bien de son amie. Et elle ne manque pas d'obtenir un charmant sourire quand Alexandra l'accuse de ne pas être objective. Louise prétend à nouveau que si, elle l'est et Alexandra ne relève pas plus, flattée.

«- Je vais faire semblant de vous croire, dame Bodmann.» annonce la jeune femme en empruntant une voix digne d'un elfe respectueux s'adressant à Arwen dans le seigneur des anneaux, un film que son meilleur ami idolâtre purement et simplement.

La photographie appelle la danse. D'une certaine façon, elles sont liées toute deux jusque dans leurs vies professionnelles bien qu'elles aient empruntés des chemins différents. Toutes deux entretiennent un rapport certain à l'art. Et de fait, le mannequin a grande hâte de découvrir ces spectacles que sa meilleure amie lui promet pour dans quelques temps, même si cette dernière en profite au passage pour ennuyer, un peu, sa meilleure amie. Mais elle n'a pas tord. Même si Alexandra lui adresse une petite moue boudeuse.

«- Certes. Je te pardonne alors pour cette fois. Mais ne recommence pas !» annonce la belle, comme si elle était vraiment fâchée, alors que son sourire espiègle, pour sa part, trahi ses réelles pensées. «Et la question ne se pose pas, tu connais parfaitement la réponse, sans quoi, face à tant de vilenie dont tu es capable, je ne serai pas ici !»

Elle ne dit rien, Leksie, mais elle n'en pense pas moins, elle réfléchie. Dans sa petite tête elle complote déjà contre sa meilleure amie, pour lui faire payer le petit discours à la tortue Polochon. Rien de méchant, une petite farce comme elles en ont l'habitude. Elle réfléchie, longtemps et prend un air innocent, lorsque sa meilleure amie revient dans le canapé, lui servant un peu de vin et la questionnant sur l'heure d'arrivée des sushis.

«- Ils ont dit une vingtaine de minutes pour la livraison alors mine de rien ça ne devrait pas tarder. Quand au film, c'est Black Swan, en fait.»

Pas le film le plus doux qui soit, ni le plus drôle. Mais un film sur la danse. Un qu'elles aiment vraiment, toutes les deux. Parce que ça parle d'art et de danse, peut-être, mais pas que. Alexandra porte son verre à ses lèvres, après avoir trinqué avec Louise. Et elle papote en attendant de pouvoir lancer le film, attendant pour cela le livreur. Enfin, on sonne et elle se précipite.

«- J'espère que tu as faim, je crois que j'en ai un peu trop prit !» annonce Leksie en déballant le tout.

» Un p'tit tour et puis s'en va ! (personnes invitées)
» slap my phone home (alexandra)
» L'histoire c'est que...Je t'aime "Victoria"
» Je le hais tellement je l'aime... [Inaé]
» Nos besoins sont nos petits rêves quotidiens ಎ ISHAAN ༝ NINA

Bienvenue

Louise * Les seules personnes qui ne savent pas qu'Alexandra aime Louise, sont Alexandra et Louise.