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 You're just a small bump unknown [PV Sarah]

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You're just a small bump unknown [PV Sarah]
Sam 26 Mai 2018 - 22:24
J’avais la chance d’avoir un excellent gynécologue. La tête blanche, le visage marqué par l’expérience, il était celui qui m’avait offert la formation en obstétrique du temps où j’avais la jeunesse et cette envie folle de participer au miracle de la vie. Pendue à ses crochets, j’avais appris tout ce qui était nécessaire. J’avais appris à faire confiance à mon instinct, à croire que tout bébé pouvait rebondir, que toutes les naissances avaient ce petit côté magique et extraordinaire. Sa spécialité particulière à lui était la gynécologie, l’infertilité et la néonatalité. Ironique que c’était pour la deuxième que j’avais jugé bon de me pencher sous son suivi. Parce que j’étais moi, parce que j’étais dans ces étudiantes talentueuses qui l’avait marqué, parce qu’il avait eu vent que j’avais cessé de compter le nombre de fausses couches que j’avais fait, il m’avait pris dès que je l’avais appelé pour lui dire que j’étais enceinte. À la première rencontre, trois semaines plutôt, il s’était étonné de ne pas voir Chris à mes côtés. J’avais déballé l’ouragan qui s’était écrasé sur ma vie. J’avais fini pas cet aveu que je n’arrivais pas à faire à voix haute… mais qu’il avait déduit. Si cette grossesse se finissait en une fausse-couche, je doutais de ma capacité à rebondir… J’avais beau être comme un roseau mon cœur avait subi trop de choc et j’étais à peine en état de m’occuper de moi-même. La preuve, c’était mon impéritie à reprendre ma vie comme elle s’était jusqu’à lors profiler. Brillante médecin, femme comblée ou presque qui s’acharnait à rendre le monde meilleur dans ce besoin incontrôlable de faire en sorte que tous aient leur place dans ce bas monde.

Malgré son talent, je n’avais rien dit à personne. Parce que j’avais trop souvent vécu cette situation de me donner des espoirs que les planètes étaient enlignées de la bonne manière pour que nous puissions, mon mari et moi, réaliser ce rêve de fonder une famille. Et en poussant la porte de l’hôpital pour avoir un rendez-vous avec mon médecin, justement parce que j’étais dans ce qu’il considérait avec raison comme une grossesse à risque (par mon âge et mon historique médical), je me sentais terrifiée. J’aurais tout donné pour avoir mon conjoint à mes côtés. Ayant fait ma résidence ici, mes pas se trouvaient à retrouver leur place sans que j’ai le besoin des néons coruscants. Dans l’absolu, quand j’aurais l’impression d’avoir un peu repris le sens de ma vie, j’aurais aimé reprendre ma pratique de la médecine… mais pas pour l’instant.

Je signalais mon arrivée à une secrétaire médicale qui portait cet uniforme rose associé à l’aile de gynécologie de l’hôpital et je pris place sur une des chaises. J’avais beau avoir un excellent gynécologue, je n’avais pas envie de me retrouver ici pour ce suivi d’une grossesse qui ne m’inspirait pas confiance. J’avais perdu cet optimiste que tout allait bien aller des semaines plus tôt. Même si rien n’étais visible encore. Mon regard vagabondait dans la salle d’attente qui avait cette allure si caractéristiques de ce genre d’endroit dans un milieu favorisé. Je me serais probablement sentie un peu plus à mon aise si je m’étais retrouvée dans une salle d’attente brinquebalante au beau milieu d’un pays en voix de développement. Mon regard s’attira sur une patiente légèrement plus jeune que moi au ventre magnifiquement arrondi par la vie qui en émanait. Un pâle sourire franchit mon visage. Quelques secondes, tout au plus. Si je devais vraiment être honnête avec moi-même, j’étais jalouse du fait qu’elle était nitide, resplendissante… une merveille. Quand avais-je perdu mon optimisme pour le fait que je me rendrais aussi à ce stade. Je me raclais doucement la gorge pendant un petit instant : « Vous êtes prévue quand? » demandais-je doucement.
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Re: You're just a small bump unknown [PV Sarah]
Dim 27 Mai 2018 - 0:19
Elle était stressée ces derniers temps, anxieuse. On dit habituellement que c'est le lot de toutes les futures mamans. Mais habituellement, les futures mères ont un homme pour les soutenir, un futur papa qui se réjouit avec elles de ce miracle de la vie. Elles ne sont pas en froid avec un père qui doit se marier prochainement à une Italienne pour unir deux familles dans une opportunité juteuse. Elles ne sont pas menacées par une belle-mère tarée qui veut protéger son fils coûte que coûte contre une pauvresse, en menaçant les parents de cette dernière seulement parce qu'elle ne vient pas du même monde. Elle avait un tas de soucis, de problèmes, de questions, d'inquiétudes aussi. Et tout ce que ses amis, ses parents, ses proches trouvaient à dire, c'est qu'elle était resplendissante, nitide. Elle n'en était absolument pas certaine pour sa part. Elle mangeait d'avantage que d'ordinaire, dormait moins, se réveillait en pleine nuit, était la proie de cauchemars tous plus rocambolesques les uns que les autres et, pour ne rien gâcher, elle avait des bouffées de chaleur à longueur de journée. La maigre consolation qu'elle avait, c'était les réactions de son enfant, fille ou garçon elle l'ignorait encore, ne voulant pas le savoir avant la naissance. Si bien qu'elle achèterait les vêtements et le mobilier le plus neutre possible, qui auraient l'avantage de pouvoir resservir si le ciel voulait qu'elle ait un second enfant, bien qu'elle en doutait.

Sa tartine de confiture à peine avalée, malgré les envies d'indépendance de la première qui avait pour sa part choisit d'arriver sur la moquette, Sarah coupe le monologue de la télévision et attrape ses clés. Elle sort dans les rues de la ville, déjà prise d'assaut par les touristes en cette fin de mois de mai et le soleil coruscant. Sur le pas de sa maison, la demoiselle rouspète comme sa porte rechigne à se fermer, se souvenant qu'elle doit encore demander à son père de la raccommoder. Dossier médical dessous l'épaule, la demoiselle descend les escaliers rapidement. Son attention est détournée par une voisine qui donne ses instructions matinale à son enfant qu'elle laisse partir, seul, à l'école. Sarah détourne la tête, mais la scène ne manque pas de la marquer et alors qu'elle prend la direction de son bus, elle se pose un tas de questions, pour savoir quel genre de mère elle sera à son tour, lorsque son enfant sera en âge d'aller à l'école. C'était une chose assez compliquée à savoir car elle ne parvenait pas à se projeter à ce point dans l'avenir.

Arrivant à l'hôpital après plusieurs minutes de trajet, elle rejoint la salle d'attente de son gynécologue comme une automate, en commençant à se souvenir par cœur du trajet, au point qu'elle pourrait le refaire les yeux fermés. Et comme elle se laisse choir sur un siège, un docteur à uniforme rose passe la tête pour hucher le nom d'une patiente. Sarah s'est annoncée, elle n'a désormais plus qu'à attendre. Pourtant, elle a une incoercible envie de fuir les lieux, de retrouver la tranquillité de sa demeure... Mais non, après tout cela, il lui faudra aller au zoo, pour travailler. La brunette n'est pas prête de se reposer et toute à ses pensées, elle sursaute quand on l'interrompt.

"- Oh euh... pardon, je ne vous avais pas vu. Pour la fin du mois de septembre... et vous alors ?" demande la demoiselle en passant rapidement sur le sujet, tout le monde trouvant toujours à redire sur le fait qu'un enfant de fin septembre est forcément né de parents imbibés d'alcool à noël ou nouvel an. Même si elle devait admettre que l'alcool avait été de la partie ce soir là avec Gaspar, elle ne tenait pas à être jugée. "Ce sera mon premier, et vous ?"
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Re: You're just a small bump unknown [PV Sarah]
Dim 27 Mai 2018 - 3:42
Au courant de ma formation pour devenir médecin, j’avais appris à ne porter aucun jugement sur les personnes que j’étais en train de soigner. Comme j’avais choisi de faire de ma carrière les accouchements et les nouveau-nés, le jugement que j’étais amené à porter était traditionnellement plus sur le biais des parents. Mais je savais très bien que les instructions étaient claires… Mais j’avais déjà eu comme patient un nouveau-né issus d’une mère héroïnomane qui ne s’était pas gênée pour abuser des différentes substances qui naturellement avaient passés dans le sang d’un innocent petit poupon qui n’avait rien demandé à la vie. Être médecin, c’était parfois apprendre à garder pour soi ce que l’on se mourrait d’envie d’hucher contre la personne responsable. Et personnellement, le fait de travailler comme médecin m’avait amené à être plus sociale surtout dans ce genre de situation où je me sentais nerveuse et que je n’avais qu’une seule envie : de m’enfuir dans la direction opposée.

Je n’avais pas voulu nécessairement dérangée la jeune femme qui se trouvait face à moi. Mais égoïstement, j’avais besoin de parler à quelqu’un pour faire taire le monologue de panique qui m’indiquait que nécessairement tout n’était pas pour bien aller. C’était absolument nécessaire pour que je m’assure de ne pas être dans un état désastreux quand je marcherais dans le bureau de mon docteur. J’eus un tout petit sourire à son égard lorsqu’elle me répondit. « Ne vous inquiétez pas. Ce n’est pas grave. Je… n’aime juste pas attendre dans le silence. » dis-je avec une allure un peu gênée. Sauf que je ne pus pas vraiment m’empêcher d’être déstabilisé par la question qu’elle me posa en me renvoyant la question pour la date à laquelle j’étais prévu pour accoucher.

Ce matin, en fixant mes toasts à la confiture de myrtilles, je m’étais surprise de la facilité que je pouvais avoir à obombrer la réalité à mes proches. Après tout, j’avais accepté de passer du temps avec ma belle-sœur qui elle aussi avec un ventre qui trahissait le fait qu’elle portait elle aussi la vie d’une manière potentiellement ostentatoire. Je tenais profondément à me protéger surtout dans le cas que je fasse une chose dans ce genre. La panique se vit dans mes yeux pendant plus d’une vingtaine de secondes alors que je balbutiais. « Non… euh… Je… » Je me sentis déglutir lentement devant l’évidence de cette phrase que je pouvais ou devais dire. Je n’y arrivais pas et même si j’étais bien heureuse d’avoir vu les deux petites lignes bleues, même si j’avais tellement longtemps attendu le moment où je serais enceinte. À la place, je n’arrivais simplement pas à admettre la réalité. « Janvier… » finis-je par dire en passant doucement une main sur mon ventre encore plat. C’était exactement ce genre de geste que j’évitais de poser autant que faire se pouvait. Même si en le faisant, un véritable sourire honnête et un peu gaga avait illuminé mon visage – ce genre de sourire qui était devenu si rare depuis que mon monde avait étrangement basculer vers cette étrangeté. Mais je retirais ma paume presque aussi rapidement que je l’avais glissé. Malgré la bague sur mon doigt qui trahissait mon mariage. Malgré que je pouvais sembler avoir réellement confiance en la vie, tout simplement. La peur de le perdre, la peur de retraverser la même chose que ce que j’avais vécu au courant des dernières années pris le dessus et je rajoutais : « si je me rend au terme. ». C’était mon premier en apparence, mais c’était loin d’être mon premier rodéo. Avec les yeux un peu triste, je murmurais un « Je m’excuse… »

Cela ne la concernait pas. Je refermais les écoutilles sur ma fragilité pour ramener le tout vers un sujet un peu plus heureux que ce que j’avais avoué auparavant. « Septembre est une belle période pour donner naissance. Il ne fait pas encore trop froid. Si jamais vous voulez, je tiens une boutique de vêtement pour enfant… la majorité est fait main et une partie va pour les services de médecine humanitaire. » avouais-je en tendant une carte d’affaire avec les yeux qui pétillais encore pendant une petite seconde comme pour effacer ce que j’avais dit et qui semblait plus sombre. « Vous faites quoi dans la vie? »
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Re: You're just a small bump unknown [PV Sarah]
Dim 27 Mai 2018 - 20:46
Dans la quiétude de cette salle d'attente, Sarah ne s'était pas attendue à être interpellée et pourtant, pourtant, c'était de cette manière qu'elle avait connu une certaine demoiselle, Bonnie Bowden, des semaines auparavant. Dans cette même salle d'attente, parce que toutes deux étaient enceintes, parce que toutes deux portaient la vie en elles. Et c'était Sarah qui avait interrompu, à l'époque, les pensées de son interlocutrice. C'était elle qui s'était manifesté la première. Cela n'avait rien de grave ni de mal, que de parler dans une salle d'attente d'hôpital, cela faisait même passer le temps, quand les gens étaient décidés à converser avec nous. Et parfois les attentes étaient si longues, que ça ne faisait pas de mal d'avoir quelqu'un avec qui parler, quelqu'un à qui se confier, quelqu'un avec qui discuter, pour ne plus voir tourner les aiguilles inlassablement, sur les cadrans des horloges, rythmant le temps, l'attente, de leur bruit de cliquetis.

Comme elle s'excuse auprès de cette femme qu'elle n'a pas vu arriver, cette dernière lui rend la politesse en lui indiquant de ne pas s'inquiéter et justifiant le fait qu'elle lui ait adressé la parole. Elle ne semble pas aimer attendre seule en silence, soit, Sarah peut le comprendre, elle aurait peut-être engagé elle-même la conversation, si elle n'avait pas eut l'esprit à ce point préoccupé par cet enfant à venir, par ses histoires avec Gaspar, avec la mère de ce dernier, par ses craintes aussi. Elle adresse un léger sourire à son interlocutrice, sans répondre, comme pour lui dire néanmoins de ne pas s'en faire. Et elle lui répond, comme elle n'oublie pas que cette femme avait une question pour elle. Et elle lui retourne cette interrogation, pour faire la conversation, avant de voir cette détresse qui se peint sur le visage de cette femme, peu commune pour une personne enceinte. Alors Sarah conclue que cette femme n'est pas heureuse de l'être. En même temps, Sarah n'est pas certaine que cela soit son propre cas. Elle est surtout perdue. Et elle comprend, elle comprend quand elle entend cette femme parler de janvier, si elle se rend au terme. Sarah comprends que ça ne doit pas être la première fausse joie de cette femme, ou qu'elle a une grossesse à risque. Qu'elle ironie, sordide, de la vie. Sarah enceinte sans mari, sans avenir, sans stabilité pour cet enfant, mais enceinte tout de même, malgré sa volonté. Et cette femme, qui ne semble demander que cela, et se voit refuser ce bonheur, par la vie, par la fatalité. Monde cruel.

"- Vous n'avez pas à vous excuser, je suis désolé. Je vous souhaite que tout se passe bien !" annonce la demoiselle, sincère, son visage arborant désormais la peine qu'elle ressent pour cette interlocutrice. "Je m'y rendrais avec grand plaisir, c'est très honorable de faire cela !" répond la jeune femme en imaginant que d'ici peu elle serait effectivement gaga à chercher des trésors pour son bébé. "Je suis... je... je travaille dans un zoo, je suis animatrice pour les plus petits et les familles. J'essaie de les sensibiliser au fait que les animaux ne devraient pas vivre comme cela, mais qu'ils sont menacés à l'état naturel parce que... nous détruisons tout sur notre passage et que pour certains, le braconnage met leur existence en péril. Mais ce n'est pas forcément un discours que tout le monde tient à entendre ne faisant sa sortie dominicale au zoo." avoue-t-elle.
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Re: You're just a small bump unknown [PV Sarah]
Lun 28 Mai 2018 - 4:48
De manière générale, j’étais loin d’être le genre de femme qui se confiait aisément. Ce n’était pas un simple besoin d’indépendance de ma part… Depuis que j’étais toute petite, je m’étais retrouvé plus à mon aise en m’exprimant sur les vies fictives des personnages des livres qui avaient baigné mes innombrables lectures que j’avais faite, des quelques rares personnes qui s’étaient confiés au petit rat de bibliothèque que j’étais depuis que j’étais. Et puis, à titre de médecin, je m’étais permis de faire comme beaucoup de mes collègues, j’étais loin d’être la priorité dans cette histoire. L’hubris était loin d’être un pêcher auquel je pouvais plaider coupable. J’étais du genre effacé depuis l’enfance. Et c’était loin de s’être améliorer depuis que mon mari n’était plus à mes côtés. Pourtant il suffisait de gratter un peu dessous la surface pour comprendre que j’avais besoin de parler même si je n’étais probablement pas prête à admettre que comme bien des gens, mon histoire de vie valait probablement la peine d’être raconter.

Mon histoire, c’était un peu ce qui sous-tendait la tristesse de cet aveu sur ma peur de mener cette grossesse à tête – d’avantage la peur que je ressentais à l’idée que cette ultime tentative de maternité ne se solde pas par le tant attendu résultat positif. J’étais médecin qui plus est spécialisée dans la fin de la grossesse et le début de la vie des bébés. Et j’avais vu les années passées. Il y avait quinze ans d’effort dans notre cas. Quinze longues années à espérer pouvoir se rendre à terme. Quinze années et tant de tentatives qui avait échouées que j’avais sur le parcours cessé de les compter. Certaines m’avaient plus marquées, me laissant avec cet arrière-goût amer en bouche que je le veuille ou non. Et je savais que certaines femmes n’avaient pas avoir cette difficulté que j’avais eu pour devenir mère. Quelque soit le parcours qui les avait mené à la maternité, je les jalousais celles qui s’affichaient avec un ventre qui trahissait la vie qu’elle portait sans qu’elles ne ressentent cette frayeur que j’avais. Parce que la fausse-couche tardive que j’avais vécu était ancré bien plus profondément que ce que je voulait bien admettre.

Les mots que j’avais dit avait fait naitre sur le visage de la jeune femme cette allure de triste compassion qui était normale après un aveu comme celui que j’avais eu. Les yeux brillants d’espoir, j’avouais : « Je vous le souhaite également. » Je ne voulais qu’aucune femme ne vive ce que j’avais personnellement traversé. Je faisais donc preuve d’une empathie qui était naturelle pour toute femme qui avait l’espoir, l’anxiété d’être une future mère qui jouera un rôle important dans la vie d’un autre humain plutôt que de n’être qu’un touriste dans son existence.

J’accueillis avec un autre sourire timide les compliments sur ma boutique. Elle avait toujours existé, j’en avais simplement repris les rennes maintenant que je ne me voyais pas reprendre la pratique de la médecine parce que ma vie était dans cette étrange de position. Un curieux enchevêtrement d’éventualité qui me laissait particulièrement seule. Un petit rire nerveux s’échappa de mes lèvres : « Ce n’est pas aussi honorable que cela semble… Je voulais m’assurer qu’une partie des fonds reviennent pour mes anciens collègues. » Ceux qui avaient connu mes joies, avec qui j’avais formé tant de souvenir autour de la grande table dans notre salle commune. Je n’avais pas l’air d’une aventurière, perdue dans des paires de jeans de seconde main, des chandails de laine qui avait potentiellement vue de meilleurs jours. J’avais appris à vivre humblement en côtoyant de la pauvreté criante, en voyant la chance que j’avais. Je préférais acheté des livres face à des biens matériels.

Le métier et la passion de l’autre demoiselle me fit doucement sourire. C’était beau que de voir quelqu’un d’aussi intéressée et qui en avant tant à dire pour aider le monde à être une meilleure place. « Une toute aussi noble cause. Je peux bien comprendre que nous avons tous un rôle essentiel à jouer afin d’assurer une sauvegarde de l’environnement… Je suis certaine qu’en sensibilisant les plus jeunes c’est comme ça que l’on réussit à triompher des problèmes de société. C’est ceux qui vont construire le monde de demain qu’il faut prévenir. Les vieux sont plus difficile à faire changer d’avis sur bien des situation. » avouais-je avec un petit sourire presque complice. Je ne tenait pas une boutique pour les adultes, j’en tenais une pour les petits. Même s’il n’en avait pas nécessairement conscience. Ça ne m’importait pas vraiment. « Lili-Eva…. Et vous êtes? » demandais-je doucement.
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Re: You're just a small bump unknown [PV Sarah]
Lun 28 Mai 2018 - 19:39
La demoiselle était désolée pour cette femme et ce d'autant plus qu'elle n'avait pas voulu être enceinte et que tout allait bien, alors que cette femme qui avait semble-t-il une réelle envie de devenir maman, rencontrait toutes les peines du monde pour que son vœux se concrétise enfin. Il n'y avait là aucune morale, aucune justice, rien de normal. Sarah s'en voulait, elle s'en voulait de potentiellement réussir, ans le vouloir ou l'avoir cherché, sans l'avoir désiré, là où d'autres malgré leurs tentatives, ne subissaient que de cuisants échecs. Et cette femme, encore, a la politesse de lui retourner les mêmes propos. Sarah admire, quelque part, son courage, à venir ici, à voir toutes ces femmes ravis qui s'apprêtent à donner la vie et elle n'ose pas imaginer ce que cela peut être que de vivre chacune de ses grossesses dans l'appréhension de ce qui pourrait se produire. Sarah avait au moins la tranquillité de vivre une grossesse normale et sans problèmes. Et bien qu'elle n'avait pas voulu de cet enfant, elle ne s'imaginait pas pour autant le perdre, maintenant. Il faisait parti d'elle, de son histoire, de son histoire avec Gaspar aussi et même si elle était inquiète à cause de cet enfant, à cause de Gaspar ou plutôt de la famille de ce dernier, à cause des menaces que cela faisait planer sur sa propre famille, elle n'était pas prête à perdre ce bébé. On n'est probablement jamais vraiment prêt à cela. Sauf quand on le choisit peut-être, encore que même dans le cadre d'un choix, elle n'en est pas certaine.

«- Merci.» se contente de répondre la demoiselle comme son interlocutrice lui retourne donc la politesse.

Le magasin de cette personne lui semble fort intéressant et Sarah apprécie savoir qu'il est à tendances humanitaires. Si elle peut joindre l'utile pour elle, en achetant ses vêtements pour son bébé, à la générosité pour ceux qui en ont besoin, il est clair que c'est un plus et que la demoiselle ne crachera pas dessus, selon les prix pratiqués par la boutique de son interlocutrice. Parce qu'elle a beau vouloir aider les pauvres, Sarah est loin de rouler sur l'or et elle a même parfois bien du mal à boucler convenablement une fin de mois. Signe que d'ici peu ce sera vraiment la galère, comme elle aura des frais supplémentaires pour subvenir aux besoins de son bébé, alors qu'elle ne veut plus demander l'aide de Gaspar. Les mois à venir allaient être particulièrement durs et la moindre de ses dépenses comptait, évidemment. Elle allait très certainement se priver de certaines choses, encore, pour que son enfant ait tout ce dont il pouvait avoir besoin.

«- Je ne manquerais pas d'y faire un tour si vous me donnez l'adresse !» répond tout de même Sarah, plutôt intéressée par cette boutique et ce qu'elle pouvait proposer.

Comme elle est interrogée à son tour sur le métier qui est le sien, la demoiselle répond, légèrement gênée. Dire que l'on travaille dans un zoo est toujours quelque chose d'assez particulier, parce qu'on ne sait jamais comment les personnes en face vont le prendre, s'ils verront le désir de protéger et préserver les espèces où s'ils ne se focaliseront que sur le fait que l'on garde des animaux en cage, sans réaliser que c'est aussi à cause de l'effet de la main humaine sur ces créatures en milieux naturel.

«- Malheureusement disons que certains nous voient uniquement comme des gens qui font du profit sur des animaux en cages, en oubliant totalement que ces espèces, c'est l'homme dans son ensemble qui la menace à l'état naturel soit par son impact sur cet état, soit par sa chasse à ces bêtes, comme avec l'ivoire par exemple.»

Sarah soupire, légèrement. Ce n'est pas le métier le plus facile du monde du fait du regard des gens sur celui-ci, mais elle ne va pas se plaindre car elle sait que d'autres corps de métiers sont aussi largement pointés du doigt.

«- Sarah. Enchanté Lili-Eva. C'est joli, je n'avais jamais entendu auparavant cet assemblage de noms.»
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