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 And there go all my defenses [PV Lydia]

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gare à la crise de la quarantaine
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And there go all my defenses [PV Lydia]
Sam 17 Mar 2018 - 3:40
Naturellement que j’étais arrivé d’avance au cours. J’avais dû manqué quelque cours : huit pour être précis. Presque une heure plutôt que ce que j’aurais fait autrement, que ce que les autres en auraient fait. Mes pieds s’étaient normalement glissés dans les chaussons aux pointes renforcées que j’avais attaché avec un peu plus de force que ce qui était nécessaire. Pantalon de sport et t-shirt qui couvrait le restant. Je m’étais étiré avant de m’élancer vers la barre pour m’y accrocher et pratiquer. Le stress des subventions me donnait petit à petit l’impression que je perdais pied sur ma réalité… Mais ça irait… Je le savais. La musique me permettait d’oublier pendant un petit deux heures, qui, je l’accorde, se transformait près de trois heures de dépassement personnel mais ce n’était pas un problème.

Quand épuisé après le cours je me retrouvais dans le vestiaire des hommes (seul sans grande surprise), j’évitais de regarder le miroir parce que je savais très bien que si je le fixais, c’était une longue séance d’observation qui suivrait et que le résultat (que je le veuille ou que je ne le veuille pas) n’était pas pour me satisfaire. Mon téléphone sonna alors que je sortais de la douche et je décrochais un peu dans le flou. Au bout du fil, ma cousine Lydia qui se lançait dans une histoire que je peinais à comprendre. Machinalement, je lui dis de passer prendre le repas du soir à la maison… avant de penser brièvement au triste état de mon réfrigérateur. Je plaçais donc la rencontre près d’une heure plus tard : le temps de passer faire un semblant de courses pour camoufler l’évidence que je n’étais pas encore prêt à admettre.

Et puis non… ce n’était pas un problème. J’étais juste revenu de ces deux semaines de séminaires : une à Glasgow et une d’observation au tréfond de l’Afrique. C’était normal que mon réfrigérateur fût vide – en deux semaines le contenu aurait lui-même accepté de se jeter dans les poubelles sans aide humaine. Après avoir enfilé à nouveau mon habit et mon écharpe, je m’enfonçais dans le jour tombant. Mon passage à l’épicerie se traduit avec l’achat de ses biens de bases pour faire une salade, sans viande… mais j’avais fait l’effort d’acheter des œufs et du tofu… C’était déjà bien non? De retour à la maison, je me replaçais les différents éléments à leur bonne place pour m’assurer que ma cuisine avait l’air presque normale… Oubliant de facto le désordre latent qui régnait dans mon petit appartement qui me convenait à la perfection pourtant. Mon bureau, ma chambre, mon petit salon étaient toujours un désordre semi-ordonné.

Tant que je savais où retrouver les objets dont j’avais besoin, il ne fallait pas s’inquiéter outre mesure. Mon ordinateur, ma machine à écrire (que je préférais dans une envie presque vintage pour rédiger mes premiers jets de traités), mes vêtements de danses et mes éternels chaussons de ballet (chacune des paires que je possédais. Après avoir fait un semblant de ménage (ce qui voulait dire avoir déménagé une partie de mon désordre sur la table de cuisine vers mon bureau), j’avais mis de l’eau à bouillir et rajouter un peu de sel. J’avais hésité un instant avant d’ouvrir une bouteille de rouge (non certain de ce que préférait Lydia). Verre de vin à la main, j’avais souri en entendant la sonnette résonnée dans la maison et j’avais sautillé vers la porte sur le son de la musique classique qui était balancée par ma radio. J’ouvris la porte presque radieux : « Salut ma belle princesse! Mon palace est ton palace… Pitié, aucun commentaire sur le ménage… » déclarais-je d’un souffle. « Comment vas-tu? »
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Re: And there go all my defenses [PV Lydia]
Sam 24 Mar 2018 - 0:29
Lydia n'en revenait toujours pas. Son téléphone était allumé alors qu'un appel tentait encore de passer, pour finalement tomber sur une messagerie annonçant que ce numéro n'existait plus. Elle avait tenté des trentaines de fois de joindre Hector, mais impossible. Il n'était plus là. Elle était allée à son appartement, dans les lieux qu'ils fréquentaient ensemble ou même lui tout seul, mais rien. Personne ne l'avait vu depuis des jours. Comme elle. Où était-il passé ? Ce n'était pas franchement le moment de disparaître comme ça, pas maintenant. Nerveuse, son genoux droit n'arrêtait pas de bouger de haut en bas, faisant trembler quelques chaises autour d'elle. Il n'y avait pas énormément de monde à l'aéroport, bien au contraire. Elle venait d'acheter un billet à la dernière minute, pour rentrer plus tôt. Elle était en vacances, normalement. Célibataire, libre, jeune, elle s'éclatait avec sa meilleure amie jusqu'à ce qu'elle rencontre quelqu'un. Un homme avec qui elle avait partager tellement de choses ces dernières semaines, elle avait l'impression d'être dans une mauvaise série télévisée. Mais maintenant il avait complètement disparu sans laisser de traces et elle doutait. Avait-elle fait quelque chose ? Lui avait-il menti pendant tout ce temps ? Ses pensées étaient dérangées, mais elle devait bouger. Son avion était là.

Le trajet n'avait pas été long, bien au contraire. Elle aurait dû revenir en train et mettre quelques heures de plus, mais elle avait opté pour cette solution plus simple et rapide. Ça lui avait coûté plus d'argent, mais ce n'était pas vraiment la question. Assise plus ou moins confortablement dans son siège, sa main vint naturellement se poser sur son estomac. Enceinte. Bon dieu, mais qu'allait-elle bien pouvoir faire pour régler ce problème ? Ses parents n'allaient pas être contents, et elle pouvait déjà entendre son père lui parler d'avortement. Ou d'un mariage rapide avec un autre homme, sûrement choisi par ses soins, et tout ça pour cacher une grossesse non-voulue avec un homme qui avait maintenant déguerpi. Elle se sentait bien seule maintenant. Elle avait abandonné Kayla derrière, lui disant seulement qu'une urgence était survenue chez elle, qu'elle l’appellerait plus tard. Elle s'en voulait de lui avoir menti, mais qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Elle n'avait jamais été aussi perdue, ou du moins pas de puis des années. Pas depuis que son frère soit parti. À croire que tous les hommes à qui elle tient disparaissent... Peut-être qu'elle les faisait fuir, ou quelque chose du genre. Dans tous les cas, dans sa petite tête, elle ne pensait qu'à une seule chose : appeler quelqu'un qui la comprendrait et qui l'aiderait.

Alors dès qu'elle avait mis les pieds sur la terre ferme et après avoir rallumé son téléphone, elle passa un coup de fil à son cousin, Friedrich. Ils étaient très proches et se comprenaient. Jamais elle ne s'était senti jugé par son cousin, et jamais elle ne l'avait jugé pour quoi que ce soit. Normal, pour une famille, mais malheureusement pour la leur, ce ne l'était pas vraiment. Fatiguée, encore plus stressée qu'avant, elle savait très bien qu'au téléphone, il n'avait rien du comprendre, ou du moins pas grand-chose. Elle ne lui avait rien dévoilé, en même temps. Elle était juste paniquée, précisant qu'elle avait besoin de le voir. Et vite. Après qu'une heure ait été fixée, elle embarqua dans un taxi, direction Hambourg. Elle n'y vivait pas encore, mais son cousin si. Et c'était là-bas qu'elle se rendait sur le champ. Sa valise avec elle, elle embarqua dans un taxi, se fichant bien de payer une somme astronomique. Elle avait l'argent, pas le temps. Pas l'envie. En avance, elle s'arrêta quelques temps dans un parc tranquille, perdue dans ses pensées. Quand fut venu le moment de partir, d'aller chez Friedrich, elle ne perdit pas son temps. Devant sa porte, elle tenta de se reprendre, se recoiffant du mieux qu'elle pouvait, calmant sa respiration. Dès qu'il ouvrit sa porte, un sourire naquit sur ses lèvres malgré son envie d'éclater en sanglots dans les bras de son cousin. « La femme de ménage a quitté le palace ? » plaisanta-t-elle en entrant. « Je... » Et sans attendre, elle fit ce qu'elle avait voulu faire depuis des heures maintenant. Fonçant dans les bras de Friedrich, elle laissa enfin couler les larmes. « J'ai fais une connerie, Fried. » souffla-t-elle dans son cou avant de le lâcher après quelques longues secondes. « Je suis enceinte. » Autant lâcher la bombe immédiatement, n'est-ce pas ? Les grandes discussions, ça venaient toujours après.
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Re: And there go all my defenses [PV Lydia]
Ven 27 Avr 2018 - 3:40
Le cliché veut que l’on choisisse ses amis mais que l’on ne choisisse pas sa famille. Disons que niveau amitié, je me laissais doucement porté au fil des diverses rencontres : j’étais du genre à m’entendre bien avec mes collègues dépassant largement les limites de mon département à l’université. J’avais éclaté dans tous les sens à partir du moment où j’étais arrivé à Hambourg multipliant les aventures (sans nécessairement me cacher que je n’étais pas doué pour entretenir une relation sur le long terme pour mille et une raison qui ne concernait personne d’autre que moi. J’étais choyé de compter sur un grand cercle d’amis qui se renouvelait continuellement au fil des diverses ruptures amoureuses et de mes… disons problèmes.

La famille était un autre jeu qu’on le veuille ou pas. Je n’avais pas choisi de prendre comme parents ceux que j’avais. Et si j’avais réellement été consulté pour cette décision, j’aurais probablement demandé d’être mis dans un milieu qui serait venu un peu moins renforcer cette impression que je n’étais pas capable d’être à la bonne hauteur de quoi que ce soit.

Il est toutefois obligatoire de préciser que nous pouvons par contre faire de certains membres de la famille des amis. Mes appels avec mes sœurs et mon frère étaient déjà plus chaleureux que ceux que j’avais avec mes parents (en même temps… disons qu’un glacier était déjà plus chaleureux que la relation que j’avais avec père et mère)… Dans les membres de ma famille qui se hissaient dans ce grand palmarès de gens que j’aimais bien, il y avait Lydia, ma cousine. Probablement parce qu’elle ne me jugeait pas pour mes tendances extravagantes, mon certain esprit de rébellion qui se trahissait dans tous les gestes.

J’étais plus qu’heureux de la voir atterrir dans mon appartement quelque soit le désordre qui y régnait et qui traduisait probablement cette pente glissant sur laquelle j’étais en train de m’enfoncer. Au pire, j’étais doué pour trouver des excuses pour nier l’évidence et elle n’était pas nécessairement au courant de l’étendue de mes problèmes… Et puis, ce n’était pas moi le centre de ce questionnement qui nous envahissait en ce moment précis.

En ouvrant la porte, j’étais sérieusement heureux de la voir et je me jouais moqueur de mes habitudes de ne pas être une fée du logis. L’état était moins pire que ce que j’avais déjà été en mesure de faire mais encore une fois… Là n’était la question. Je n’eus même pas le temps de répliquer au commentaire sur le départ de ma femme de ménage (celle qui n’existait pas parce que j’aurais probablement mal toléré que quelqu’un fouille à l’intérieur de mes affaires) qu’elle me fonçait dans les bras en fondant en larme. C’était grave. Une apocalypse en soit mais qui me laissait perplexe : une erreur grave qui avait été fait pour qu’elle opte pour ce genre de discours : Enceinte. Oh! Seigneur! Je n’avais pas besoin de réfléchir pour savoir que ça ne passerait strictement pas dans notre famille. Ma réaction fut naturellement une surprise des plus totale. Je déglutis lentement avant de prendre une longue gorgée de vin : « Comment tu as fait ça…? » bonjour la remarque d’idiot pour un joyeux quarantenaire que j’étais… Ce n’était certainement pas la bonne chose à dire mais c’était déjà trop tard pour que je puisse remettre ses mots dans ma bouche avant même que je ne puisse finir de les dire. « Je m’excuse… Tu sais que je suis une merde sous pression…? » dis-je avec un sourire triste ayant bien conscience que c’était trop peu pour rattraper le niveau de stupidité que je venait de dégager. Mon dieu que j’étais heureux d’être un homme – ce n’était pas à moi que c’était pour arriver ce genre de situation-là! « Commence par t’asseoir… Je peux te proposer… » qu’est-ce que j’avais dans mon appartement à boire pour une femme enceinte? Je vivais d’un régime d’alcool et de café. Je regrettais soudainement de ne pas avoir quelque chose à boire à lui offrir d’autre que… « … un verre d’eau… »

Pourquoi diable est-ce que mon cerveau qui carburait toujours à une vitesse faramineuse quand je traitais de langue s’enfargeait sur une telle situation…Et puis, Lydia, elle était pas en couple d’ailleurs? J’étais certain qu’elle l’était. Je m’écrasai dans le sofa à côté d’elle après lui avoir tendu un verre d’eau pour garder ma coupe de vin – et la bouteille de mon côté de la table basse. Après avoir fait un semblant de tri dans mes différentes idées : « Tu n’étais pas avec quelqu’un non? C’est qui le père sinon? Tu sais ce que tu veux en faire? » demandais-je sans lui laisser le temps de répondre.
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Re: And there go all my defenses [PV Lydia]
Mar 22 Mai 2018 - 23:33
Elle n'avait pas réellement prévu de tout dévoiler comme ça, d'un seul coup. Mais les mots étaient coincés dans sa gorge depuis un moment déjà et Lydia avait le besoin de les dire. D'avouer. De chercher du réconfort quelque part. Plus elle gardait ce secret, plus elle avait l'horrible impression qu'elle allait imploser. La jeune femme n'osait même pas imaginer devoir garder ce secret plus longtemps. Elle n'était pas prête à l'assumer seule. Et la personne en qui elle avait le plus confiance dans sa famille, c'était Friedrich. Un rire, sûrement nerveux, passa la barrière de ses lèvres et Lydia renifla un peu, se décollant de son cousin. « C'est pas grave, Fried. Si tu veux, je t'expliquerai comment on fait les bébés après. » Relativiser. Elle se trouvait en sécurité. Même si ce n'était pas quelque chose qui allait durer, pour le moment, elle était chez son cousin. Pas chez ses parents, qui n'auraient très certainement pas réagi de la même manière. Au moins, cette maladresse avait eu le don de la faire rire un peu, d'alléger cette ambiance déjà devenue beaucoup trop lourde. Lydia se sentait un peu coupable, mais la situation n'était malheureusement pas propice à la bonne humeur. Elle n'en voulait pas à Friedrich. C'était difficile pour elle de lui en vouloir ; il était bel et bien la seule personne qu'elle ne détestait pas dans sa famille. Elle lui lança un sourire se voulant réconfortant, espérant faire passer le message voulu à travers celui-ci.

Lydia entra donc dans l'appartement, soufflant de bonheur en sentant l'air chaud l’accueillir. S'installant sur le canapé, une soudaine envie de s'y allonger pour faire la sieste prit la jeune femme. Sa journée avait été plus qu’éreintante et elle manquait de sommeil, c'était certain. Mais avant de penser à se relaxer, elle avait besoin de parler, de chercher des solutions avec quelqu'un de posé, de logique. En qui elle avait confiance, comme elle ne cesserait jamais de le répéter. « De l'eau, c'est parfait. » C'est pas comme si elle avait envie de boire autre chose. Le pouvait-elle, maintenant ? Pas d'alcool en tout cas. Et sûrement pas de café, aussi. Un soupir retentit dans la pièce et Lydia releva la tête en entendant son cousin revenir avec son fameux verre d'eau. Les questions sérieuse arrivaient enfin. « Merci. » répondit-elle en premier, prenant le temps de boire plusieurs petites gorgées d'eau. « Si. Enfin, j'avais rencontré quelqu'un. Je pensais que tout se passait bien entre nous, mais du jour au lendemain, plus de nouvelles. Impossible de le joindre au téléphone. Je ne connais que son prénom et la ville d'où il était censé venir. Mais après tout ça... C'était sûrement encore un mensonge. » souffla-t-il, le regard perdu dans le liquide clair qu'elle faisait tournoyer dans son verre à demi-plein maintenant.

« Ce que je veux en faire... Le garder. Je n'arrive même pas à m'imaginer avorter, ou l'abandonner. Cet enfant n'a pas demandé à être là, le moins que je puisse faire, c'est d'être une bonne mère. » Lydia n'avait rien contre les gens qui faisaient le contraire. Elle comprenait très bien les femmes qui avortaient ou venaient à terme de leur grossesse pour ensuite faire adopter leur enfant. Le manque d'argent, le viol, tout simplement savoir qu'on ne sera pas de bons parents ; de bonnes raisons de ne pas vouloir faire venir au monde un être pour seulement le détruire ensuite. « Pour tout avouer, maintenant que j'y réfléchis, ce n'est même pas l'enfant qui m'inquiète le plus. Qu'est-ce que je vais dire à mes parents ? Jamais ils n'accepterons que je le garde. Et même si je les force, que faire ? Partir ? Les oublier ? Me marier au premier fils de riche qui passe ? » Ses parents étaient vieux jeu et même plus que ça. Pour eux, ce qui comptait, c'était leur réputation. Avoir une fille enceinte à son âge, sans être en couple et avec un presque inconnu, ce serait une descente en enfer pour leur famille si bien élevée dans la société.
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Re: And there go all my defenses [PV Lydia]
Sam 26 Mai 2018 - 14:54
Puritain, voilà le mot parfait pour définir les Schaden. Des puritains purs et durs. Collet monté et bâton dans le cul, de père en fils, de mère à fille. C’était pratiquement à se demander comment je pouvais être réellement né dans une famille sans hériter du système de valeur qui allait normalement de paire avec le nom de famille dont j’avais la tâche de porter. Je savais que ce n’était pas demain la veille que je présenterais quelqu’un à ma famille – parce que de toutes façons mes amants avaient deux caractéristiques précises qui les empêcheraient de toute reconnaissance : de un, ils n’étaient que brièvement de passage dans ma vie… et de deux, ils étaient avec une forte majorité des hommes. Je faisais donc un point d’honneur de me protéger.

Toutefois en entendant la confidence de ma cousine, je ne pouvais vraiment m’empêcher de ressentir un frisson me parcourir : Dieu merci que je n’étais pas dans cette situation. Je pouvais imaginer le tollé que créerait une telle révélation chez ses parents. Un enfant conçu hors mariage? Un bâtard quoi! Un drame pour l’honneur de la famille autant que moi qui préférais le corps des hommes au corps des femmes (bien que je puisse me laisser tenter par une voluptueuse poitrine. Il y avait autant chez ses parents que chez les miens, un incoercible besoin d’accorder une grande importance au regard des autres sur notre petite personne. Les rumeurs, les ouï-dire et les qu’en dira-t’on avaient tous une importance plus grande que ce qui aurait réellement dû compter : la famille et le fait de se soutenir mutuellement.

J’étais satisfait que ma maladresse l’eut fait rire. Quelque soit la situation dans laquelle nous nous retrouvions, il fallait nécessairement prendre un pas de recul pour observer la vie qui se déroulait devant nous. Il y avait parfois des intempéries, mais il fallait savoir se tenir… Tel était mon état d’esprit. Verre de vin à la main, j’écoutais attentif ma cousine qui déballait le portrait sur mon sofa de salon. Pour pouvoir l’aider à trouver un plan pour se sauver de la tempête familiale qui se profilait à l’horizon, j’avais justement besoin d’avoir une idée de la grosseur du merdier qui risquait de l’avaler tout entier. J’étais choquée de voir que l’homme s’était à ce point-ci jouer d’elle et bien involontairement le reproche « d’accord, le cas typique du connard quoi. » m’échappa des lèvres. Je changeais peut-être d’amant plus souvent que je changeais de slip, mais au moins, je faisais un effort pour donner les bonnes informations.

Je l’écouta donc me confier qu’elle avait l’intention de le garder mais que ce qu’elle craignait, c’était exactement la même chose que ce que j’aurais craint si mes parents en était venu à savoir pour une situation tout aussi "honteuse" en leur humble avis. « Je te comprend de vouloir le garder. » Non en fait. Mais bon, elle n’avait pas à savoir que je ne me voyait pas avec des enfants. J’avais gardé assez souvent Aidan, le petit de Gaelle, pour savoir que les enfants, très peu pour moi. Et puis ils étaient tous sans contredit une preuve d’attachement à une autre personne que je n’étais pas capable d’avoir d’un point de vue sentimental. « Malheureusement, cette situation-là ne pourra pas être cacher pour l’éternité. » Ce n’était pas comme ma vie sexuelle en courte-pointe de touristes de mes draps. Je pouvais bien leur cacher la situation autant que je voulais et ça restait un non-dit bien tapis dans l’ombre évidente de la pièce : « Saches que si tu le gardes, je serais toujours là pour te seconder dans tous les cas. Tu es une grande fille de presque trente ans, tu as un métier. Cumuler famille et boulot, ça se fait… Et tu n’as pas besoin de dépendre de tes parents. Tu es une belle jeune femme qui a le droit à son indépendance intellectuelle et physique » Après tout, c’était ce que j’avais fait en un certain sens. J’avais violemment repris les clés de ma liberté des mains de mes parents. J’étais parti ailleurs et je m’étais plus ou moins épanoui. Je ne lui donnais probablement pas des instructions claires comme celles qu’elle aurait probablement voulu avoir de ma part. Mais elle bénéficiait au minimum de mon soutient inconditionnel. Avoir peur de nos parents, une fois rendu dans l’âge adulte, me semblait absurde… Même si, je n’avais qu’à regarder le contenu de mon réfrigérateur pour comprendre que leur influence coulait encore dans mes veines… dans chacune de mes rechutes.
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