Jolie comme un bouquet de roses [Lydia]

Jolie comme un bouquet de rose

Lydia et Abi

Et voilà ce que ça donne, lorsqu’on travaille trop. Trop de taff, des heures supplémentaires au compteur qui explosent et le cerveau en vrac. A un tel point que j’ai complètement zappé l’anniversaire de ma mère. La fille indigne que je suis. J’aurai quand même pu lui faire livrer des fleurs. Réellement je me désespère ; je profite d’être sur le terrain pour essayer de rectifier la catastrophe. Après être allé voir un indic pour avoir quelques informations sur une enquête, j’en profite pour prendre deux rues plus loin. Je suis déjà passée devant en voiture. Je sais qu’il y a une petite boutique de fleurs et je l’avoue, à chaque fois, les bouquets fleuris me donnent trop envie. Je ne suis pas vraiment le genre de femme qui s’offre des fleurs à soi-même. Pourtant, j’adore les fleurs, mais je préfère gâter mes proches.
J’entre à l’intérieur de la boutique, la porte fait retentir une sonnette pour annoncer la vendeuse de ma présence. « Bonjour » murmurai-je en m’approchant des bouquets préparés. Des bruits de pas s’approchant de moi, je relève ma tête pour saluer la personne. Une personne familière, Lydia… Si au début je souriais sincèrement, il est difficile pour moi de me montrer naturelle et de faire semblant. La dernière fois que nous nous sommes croisés, c’était il y a des années. Lors d’un mariage et pas n’importe lequel puisqu’elle était la principale reine de la soirée en robe blanche au bras de la personne qui est devenu mon meilleur ami. L’époque où ils étaient heureux. Depuis, tant de choses se sont passées. Je suis revenue au bercail après cinq ans aux Etats-Unis. Karl et moi, nous nous sommes revus. Depuis j’ai appris que leur amour était tombé à l’eau et je suis un peu au courant des dernières évolutions de leur relation. Leur dernière rencontre, le fait qu’elle l’ait trompé avec un autre homme, apparemment plus jeune, mais ce n'est qu'un détail. Bref, des révélations qui ont tendance à m’agacer alors je me mord la lèvre, bien que je ne suis pas là pour juger et encore moins pour prendre partie, même si bien malgré moi, je suis toujours du côté de Karl, mon meilleur pote. « Lydia… » murmurai-je avec un faux sourire. « Ca fait un moment… »

Lydia travaillait raisonnablement. Elle avait assez peu de choses à faire en ce moment. Mais l'approche de la St Valentin était un peu un déclenchement des choses. Elle allait avoir des commandes, du monde à l'intérieur de la boutique. Cette période était appréciée par la quadragénaire. Ca lui donnait toujours du bôme au cœur et, c'est vrai, ça lui faisait penser à sa relation passé avec Karl. Son ex-mari. Elle avait mis fin à leur relation il y a environ cinq ans et avait décidé de partir de Hambourg. Simple fuite. Qui a fait des dégâts. Mais elle ne voulait pas trop le dire, en parlant à quelques amis qui posaient la question avec insistance. Lydia n'était pas du genre à remballer les autres. Surtout pas ses amis. Alors elle finissait par le dire.
Puis Abigaïl Weller entre dans la boutique. Au début, Lydia ne la reconnaît pas. Surtout parce qu'elle a les yeux rivés sur les bouquets autour d'elle. Parfois, il faut avouer que l'on préférerait se terrer dans un trou de souris. Mais ce n'était pas une attitude mâture et la fleuriste était une personne qui avait beaucoup de maturité, bien qu'elle ne le démontrait pas tout le temps. La preuve. Elle avait trompé son mari. Enfin ex-mari. Mais était-ce une preuve d'immaturité ou était-ce autre chose ? Lydia ne voulait pas trop le savoir, au fond.
« Abigaïl. Bonjour. » dit-elle simplement. « Tu vas bien ? ». Elle ne savait pas trop si c'était la chose à demander ou non. La brune avait du mal à savoir comment se comporter avec Karl et les amis de celui-ci. Même ses meilleurs-amis. Qu'elle avait connus pendant un moment. « Je peux t'aider peut-être ? ». Demanda-t-elle tout simplement. Après tout, elles n'étaient pas forcément là pour papoter. Même s'il n'y avait personne dans la boutique pour le moment.

Jolie comme un bouquet de rose

Lydia et Abi

Honnêtement, je me désespère de zapper l'anniversaire de ma mère ainsi. Moi la personne qui adore rappeler à son entourage que le sien est dans quelques mois, quelques mois, quelques jours. Bref, pour résumer, j'entame un décompte jusqu'au 21 février au moins six mois à l'avance. Juste qu'en ce moment, j'ai la tête dans le boulot, encore plus que d'habitude. Certainement parce que la St Valentin approche et que je n'ai pas eu de nouvelles de mon petit ami depuis mon départ il y a bientôt plus d'un an. Est-ce qu'après tout ce temps, je peux commencer à perdre espoir et parler de lui au passé. Comme un ex petit-ami, après tout ce que nous avons traversé. J'en ai bien l'impression et c'est pour cette raison que je ne suis pas dans mon état normal. Il est temps d'ouvrir les yeux ma grande, même si tu as toujours pensé que le 14 février est une fête commercial, tu n'auras certainement pas l'amour de ta vie débarquant avec un bouquet de rose pour te retrouver. Ce n'est pas bien grave, je n'aurais qu'à appeler Ade pour se faire une virée cinéma ou s'empiffrer un paquet de chocolats Shokobons devant la dernière série Netflix de sortie. Peut-être même que je pourrais embarquer Karl dans une soirée pour se faire quelques shots. En parlant du loup, voilà que je me retrouve face à son ex femme. Même si je ressens un agacement pour le comportement qu'elle a eu envers Karl, je ne peux m'empêcher de ressentir beaucoup de sympathie à son égard. Je l'ai toujours trouvé très douce. A l'opposé de moi qui suis une pile électrique, de nature très nerveuse, je pense qu'être en sa compagnie peut apporter une certaine sérénité. « Je vais bien, merci et toi ? » Elle me demande si j'ai besoin d'aide. Lui parler de Karl direct ? On va éviter, même si ça me brule les lèvres, ça me démange. Je le vois déjà venir, à me passer un savon parce que j'ai parlé de lui. Autant commencer en douceur alors. « Oui, qu'est-ce que tu as comme fleur en ce moment ? C'est pour l'anniversaire de ma maman, j'ai honte, je l'ai complètement zappé ! »

Lydia n'avait pas à se soucier de la St Valentin depuis des années. Quelque part c'était tant mieux, mais en même temps pas. En fait, elle aimait cette fête qui, pour beaucoup, était commerciale plus qu'autre chose. Elle avait toujours trouvé ça romantique. Et même si elle ne faisait pas toujours une grande sortie au restaurant pour ce jour spécial, ça n'enlevait rien au romantisme. Mais aujourd'hui, elle n'allait pas se plaindre puisque c'était sa faute, elle ne pouvait plus le fêter. Ne jamais dire jamais parce qu'elle pouvait rencontrer quelqu'un. Mais est-ce qu'elle en avait envie ? Pas vraiment. Pour le moment en tout cas. Puis elle vit arriver Abigaïl. La meilleure amie de son ex-mari. Forcément, ça fait quelque chose. Ca rappelle des souvenirs. Et Lydia va donc vers elle, lui demandant comment elle va. « Ca va merci. ». Elle demanda, par la suite, si elle pouvait aider. Ce à quoi Abigaïl répondit positivement. « Alors... ». Lydia, prête à aider sa cliente, regarda autour d'elle. « On peut faire un bouquet de fleurs avec des roses roses, blances, des limonium... ». Elle lui montra cette dernière fleur pour ne pas lui parler totalement en chinois. « Elles symbolisent le souvenir, la sympathie. ». Elle se baissa vers des oeillets. « Elles sont plus pour un ou une petite amie mais les oeillets symbolisent la grâce. On peut les appeler « fleur des dieux » ou, aussi « de l'amour. ». C'est comme tu préfères. A moins que tu préfère des fleurs en pot. Comme des orchidées. Elles sont simples à entretenir, c'est l'avantage. ». Lydia aimait laisser du choix à ses clients. Et elle ne parlait pas, ainsi, de Karl. De toute manière, Abigaïl n'était pas là pour ça.

Mer 3 Mar 2021 - 21:43

Ces bouquets de fleurs me font froid dans le dos. Ils me rappellent ce que j’ai perdu et le pire, c’est que je ne peux que me prendre à moi-même. J’étais tournée le dos au seul homme de ma vie simplement parce que nous n’arrivions plus à nous parler. Cette Saint Valentin, vivement qu’elle passe rapidement. Je souris gentiment à Lydia, forcément, qui dit Lydia, dit Karl et ça me fait vraiment quelque chose. Je me pince les lèvres, me retenant de dire quoi que ce soit, pourtant ça me démange de dire un mot au sujet de mon meilleur ami. Je me déteste intérieurement de ne pas réussir à prendre sa défense. « Hum… Tu peux... Ah tu lis dans mes pensées ! » répondis-je en riant légèrement quand elle désigna la fleur en question. Les fleurs, ce n’est vraiment pas mon truc. J’adore ça, mais à part quelques noms de roses – les plus connus enfaîte – je n’y connais pas grand-chose. Je l’écoute attentivement me parler de fleurs et je souris légèrement « Karl a raison quand il disait pouvoir t’écouter parler de fleurs pendant des heures, c’est passionnant de t’écouter, réellement ! Ca se voit que tu es une passionnée ces rares de nos jours ! » fis-je avec un petit sourire. D’accord, voilà comment lancer le sujet Karl non ? Autant le faire tout en douceur et ni vu, ni connu. Après tout, il n'y a aucun son de reproche dans ce que je lui ai dit. Je prends réellement sur moi pour ne pas la brusquer. « Tu sais quoi ? Laisser parler ton imagination, fais le bouquet à ta sauce ! Enfin si tu n'as pas trop de travail. Si tu peux y glisser quelques roses, ce serait l'idéal. Je te fais confiance ! »

Lun 22 Mar 2021 - 16:38

Lydia ne pensait pas tomber sur Abigaïl en allant travailler ce matin. En effet, elle ne s'attendait pas à la voir débarquer dans la boutique. Mais maintenant qu'elle était là, elle se souvenait de plein de petites choses qui avaient leur importance. Des moments passés avec elle et Karl. C'était des moments qu'elle n'oublierait jamais. Parce qu'ils étaient proches. Karl et Abigaïl. Et Lydia, loin d'être jalouse de leur amitié, appréciait les voir ensemble. Il fallait dire que la relation qu'avait la quadragénaire avec son ex-mari était des plus saines. Sans être ironique.
C'est donc avec plaisir que Lydia se met dans sa peau de fleuriste pour composer le plus beau des bouquets à Abigaïl. Sa maman méritait toutes les plus belles fleurs du monde. Comme toutes les mamans du monde. Ce qui lui donna une idée. Pourquoi ne pas faire don de bouquets à des maisons de retraites ou à des hôpitaux ? Quand elle aura sa propre boutique. Ce qui ne saurait tarder. Idée à garder dans le coin de sa tête.
Ce qui fut assez inhabituel lorsque l'amie de son ex-mari lui parla de celui-ci, c'était le rouge qui lui montait aux joues. Mais c'était tout de même très léger. Ce serait mentir de dire qu'elle ne ressentait plus rien pour lui. Parce qu'ils avaient vécu une histoire incroyable et qu'elle s'était terminée il n'y a pas si longtemps que ça. Alors entendre les gens parler de Karl était toujours délicat. Pas dans le mauvais sens du terme.

« C'est gentil. ». Répondit-elle tout simplement, sourire sur le visage. Puis elle approfondit un peu : « Karl va bien aussi ? ». Demanda-t-elle tout simplement.

Et, alors qu'Abigaïl propose à Lydia de faire comme elle voulait pour faire ce bouquet de fleurs, elle fut très rapidement inspirée par les roses roses. Elle en pris trois, qu'elle mis au milieu, et elle les entoura de limonium, comme elle l'avait dit, ainsi que des oeillets et des mimosa pour donner un peu de couleur. « Et voilà un beau bouquet pour ta maman. Qu'est-ce que tu en penses ? Je peux enlever les mimosas pour mettre autre chose. J'ai bien quelques lisanthius. »

Je l’admets, lorsque Karl m’a annoncé la fameuse nouvelle les concernant, j’étais plus que choquée et désolée pour eux. J’ai toujours pris plaisir à les voir ensemble. C’est dans ces moments-là que l’on se rend compte à quel point on a loupé des choses. Des années où j’ai pris mon envol pour l’académie de police, pour devenir membre du FBI ensuite. Je regrette tellement de choses. D’avoir manqué à la vie de Karl et je pense que je ne cesserai de m’excuser à chaque fois. J’ai toujours apprécié Lydia. Lorsque j’ai su qu’elle était partie, ça m’a beaucoup mis en froid. Trop protectrice avec O’Malley, j’ai tendance à souvent prendre de parti bien malgré moi.

J’ai toujours aussi apprécié son talent de fleuriste. C’est magnifique ce qu’elle fait et d’ailleurs, je me suis toujours mise en tête que si un jour je me mariais, ce serait elle qui confectionnerait mon bouquet de mariée et toutes les autres confections.

Maintenant, ce n’est plus vraiment à l’ordre du jour et encore moins d’actualité. En parlant de mariage, voilà que j’enchaîne en évoquant Karl. Toujours dans ce même sujet. Je guette chacune de ses réactions, remarquant un petit quelque chose lorsque je l’évoque.

« Et c’est sincère ! » fis-je, avec un sourire. J’approuve d’un signe de tête lorsqu’il me demande des nouvelles. « Aux dernières nouvelles, oui, avec nos boulots respectifs, on a du mal à se trouver des moments pour se voir. »

J’ai du caractère, je sais ce que je veux. Pourtant, j’aime faire confiance aux gens, surtout lorsque ça concerne une spécialité de quelqu’un. La situation est identique avec Lydia, je lui laisse carte blanche pour confectionner le bouquet pour ma maman. « C’est magnifique, elle en sera ravie ! C’est très bien ainsi, merci beaucoup ! En tout cas, ça m'a fait très plaisir de te voir. Si jamais tu as un moment pour aller boire un café ensemble, ça me ferait plaisir. »

Lydia savait que les amis qu'elle avait avec Karl avaient pris partie pour lui. Et c'était normal, d'après elle. C'était elle qui était partie. Elle qui avait demandé le divorce après tant d'années de mariage. C'était presque improbable. Eux qui étaient si soudés, si inséparable. Ca avait surpris tout le monde. Lydia savait qu'Abigaïl l'appréciait et elle savait également qu'elle n'allait pas prendre partie pour la quadragénaire, mais plutôt pour son meilleur ami. Ils avaient un lien plus fort que celui qu'il y avait entre Abigaïl et Lydia. Cette dernière savait également que la meilleur ami de son ex-mari ferait tout pour lui remonter le moral. Ferait tout pour qu'il ne se sente pas seul. Du moins c'était ce qu'elle avait pensé. Parce que comment ne pas se sentir seul lorsque l'on vient de se faire quitter par l'amour de sa vie ? Même si nous sommes bien entouré, ça n'empêche rien.

La fleuriste aimait son travail alors elle accepterait à peu prêt tout pour faire plaisir à ses clients et à ses amis. Qu'Abigaïl veuille qu'elle fasse son bouquet de marié était quelque chose qu'elle accepterait avec plaisir. Si elle voulait qu'elle gère un peu tout le reste, elle le ferait aussi. De façon totalement désintéressée. Pas pour se mettre la jeune femme dans la poche.

« Ah je comprends. Ce n'est pas toujours simple. Mais vous trouverez un moment pour vous voir je n'en doute pas. ». Dit-elle en souriant. Elle savait que, même s'ils avaient un planning assez chargé, ils trouveraient le temps de se voir.

Le bouquet pour la maman d'Abigaïl confectionné, la fleuriste le proposa à sa cliente qui appréciait le petit travail que Lydia avait fait. Elle avait été particulièrement inspirée. « Super. ». Elle alla au comptoir et emballa le bouquet dans un joli paquet blanc et violet. Puis elle répondit : « Oui avec plaisir. Quand tu veux. ». Elle lui sourie, lui demandant l'argent pour ce bouquet, en lui faisant une petite remise.

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