Tamara&Bastian • will you forgive me ?

Entre Tamara et Bastian, il y a un fossé qui s'est créé, surtout depuis le décès d'Elise. Enfin, c'est le cas avec toute la famille de Bastian, puisqu'il a refusé de se mêler à quiconque, étant incapable de reconnaître son propre cousin, avec qui il avait pourtant autrefois beaucoup échangé, lors de l'anniversaire de Klaus son père, qu'il aurait été capable de ne pas reconnaître dans la rue, tant Bastian a trouvé qu'il avait veilli et gagné en rides sur le visage, sans compter les cheveux blancs. Evidemment, il n'a pas totalement d'excuses d'avoir juste coupé les ponts avec tout le monde alors que dans sa famille, il y avait des gens qui étaient devenus proches d'Elise, et qui, eux aussi l'avaient perdue. Pire encore, était-ce ne serait ce que juste de venir à Hambourg, et d'ignorer tout le monde comme si c'était normal, comme si c'était agréable, de savoir après coup que ça faisait déjà quelques années que Bastian était là, et qu'il n'avait fait aucun effort pour retrouver les siens ?

Non, évidemment que non. Et quand il a donné rendez-vous à sa soeur, il savait très bien qu'il risquait de s'en prendre plein la tête. Et il savait très bien que ce serait amplement mérité, si on le taclait à ce propos. Pourtant, Tamara avait accepté de le retrouver, en prenant l'heure du rendez-vous, un midi pour manger à la Brasserie la plus proche de chez lui, un peu par volonté de pouvoir s'enfuir à tout moment. Bastian n'était plus le guerrier qu'il avait pu paraître autrefois, prêt à tout pour les siens, celui qui n'avait pas peur et réglait des problèmes. Même s'il allait mieux, et que c'était entièrement grâce à Ayleanna, il savait parfaitement qu'il avait changé, et que certaines choses ne risquent pas de revenir à la normal. C'est douloureux, mais c'est la vie.

Il est arrivé assez tôt, les mains moites. Il a merdé, et il le sait totalement. Il a merdé, et si ça se trouve, Tamara ne voudra jamais plus entendre parler de lui. Et si ça se trouve, encore plus, elle aurait entièrement raison, que lui diraient Simon et Clément. Ils ont tout fait pour le pousser hors de ses retranchements, pour le pousser à retrouver sa famille, à essayer de renouer des relations saines et normales, ce qu'il a bien longtemps refusé de faire, par peur. Sauf que la peur ne justifie plus le reste. Pas quand tout commence à aller mieux, et que ses visites chez le psy lui disent qu'il est en train de se reconstruire. Pas quand son psychologue lui montre qu'il est capable, qu'il le peut, et qu'il se reconstruira. Alors, il n'a qu'à espérer que ça continue ainsi.

Installé à sa table, Bastian ne peut s'empêcher de regarder sa montre. Dans ses souvenirs, la ponctualité de sa soeur l'agaçait. Il restait actuellement moins d'une minute pour l'heure de rdv : elle arriverait avec du retard. Oui, mais combien ? Il s'essuie les mains toujours moites sur son jeans. S'il n'avait pas merdé, il n'aurait pas à stresser de la sorte. C'est sa soeur après tout... Il espère juste qu'elle saura lui pardonner, mais surtout qu'elle acceptera de montrer le bout de son nez.

J’en voulais grandement à mon frère depuis des années pourquoi ? parce que ce dernier c’était mis à l’écart depuis la mort de sa femme et j’étais très mécontente également qu’il ne soit pas la quand j’avais eu besoin de lui. Encore moins quand je lui avais dit que j’avais eu un bébé et qu’il était tonton, mais que voulez-vous.

Je ne peux pas lui en vouloir éternellement, j’avais laissé mon fils à Edith qui était gaga de son neveu, j’avais décidé de dire à mon frère ce que je pensais de son silence tout en étant quand même compréhensible. Ce n’était pas de sa faute s’il avait perdu sa femme, mais je lui en voulais quand même un peu.

En arrivant à la Brasserie je repoussa ma mèche de cheveux qui avait décider de faire des siennes, habillé de mon jean avec mes bottes d’un chemisier rouge d’un pull blanc et d’une veste en cuir. Je rejoints mon frère déjà installé…

**toute manière j’y suis donc ça va le faire aller Tam’.**

Je racle un peu ma gorge avant de lui dire :

« -Bonjour Bastian. »

J’essaie de pas être trop froide même si l’envie de le prendre dans mes bras et grande, en même temps j’aime mon frère et puis il ma manqué cet andouille.

@Bastian Sachs

Il peine à remonter la pente, toujours glissante, notamment lorsqu'il s'agit d'Elise. Sa famille lui rappelle sans cesse Elise, et lors de l'anniversaire de Klaus -auquel il n'a d'ailleurs pas vu sa soeur- ils ont tous fait comme si de rien était, et certains ont même parlé d'elle comme si elle était encore vivante. Comme Juliette, leur mère, d'ailleurs, qui avait mis les pieds dans le plat plus d'une fois, avant de comprendre son erreur, puis de faire comme si de rien était, comme si elle n'avait pas prononcé le nom de sa défunte femme, fait comme si elle n'avait pas fait d'erreur. Et ce déni-là avait été très violent pour Bastian, qui, sans la présence lumineuse d'Aayden, aurait très probablement peté un câble, ou passé toute la soirée caché de côté, en s'isolant volontairement.

Alors, évidemment, il fait un effort en essayant de renouer avec sa famille, même s'il s'agissait de Tamara, et qu'il adorait sa soeur. Il n'avait que très peu passé du temps avec elle ces dernières années, et il s'est un peu éloigné de tout ça, du cercle familial, et par extension, d'elle, malheureusement. Mais c'était plus fort que lui, il n'aurait pas su faire autrement.

Pendant un court instant, il avait pensé qu'elle ne viendrait pas. Tamara était une jeune femme toujours ponctuelle. Là ce n'était pas le cas.

«Salut, Tamy.» dit-il en se levant devant elle quand il la remarqua finalement arrivée. «Je suis content que tu sois venue. Merci d'être là.» Elle aurait eu toutes les raisons de ne pas venir, et finalement elle était bien là. Tant mieux d'un côté, bien que la situation devenait gênante. «Je n'ai pas encore commandé, j'attendais que tu arrives.» Même en terme de boisson, il n'avait rien commandé, bien qu'un peu de courage ne lui aurait pas fait de mal.

Je suis un peu en colère de pas avoir de nouvelle de mon frère, autant que je le voudrais bien entendu… mais passons. Au moins aujourd’hui je le vois depuis la mort d’Elise c’est compliqué. Avec mon frère nous sommes très différents l’un de l’autre, mais nous nous aimons quand même.

Mon frère me répondit en me disant qu’il était heureux que je sois venue, ce à quoi je répondis :

« -Je n’allais pas rater une occasion de te revoir en même temps. »

Je m’assis avec lui avant de lui dire :

« -Pas de souci, mais tu sais mes goûts non pas beaucoup changé enfin juste je ne bois plus d’alcool. En même temps avec l’arrivée de ton neveu c’est normal. »

J’aime mon fils mais si je l’ai eu c’est surtout parce que j’étais bien imbibé d’alcool ce jour-là mais reprenons, mon frère n’a pas besoin de le savoir d’ailleurs.

Je fis signe au serveur avant de lui dire :

« -Bonjour je voudrais un jus d’abricot s’il vous plait, et toi tu veux quoi Bastian ? »

J’avais soif et puis si on manger autant le faire dans le bon ordre n’est-ce pas ?

@Bastian Sachs

Bastian était très mal à l'aise de la situation. Tamara, il ne l'avait pas revue depuis un bail, et elle n'avait d'ailleurs pas été présente à la seule fois depuis son arrivée en Allemagne où il avait accepté de faire l'effort de venir à un évènement familial, l'anniversaire de Klaus, leur père, qu'il avait décalé quelques semaines après la véritable date. Tamara avait dû venir à la bonne date, là où Bastian avait juste accepté de montrer au reste de la famille qu'il était envie, histoire qu'on le laisse un peu tranquille.

Autrefois, il était proche de Tamara. Mais avec les évènements qui s'étaient passé, cette proximité n'existait plus vraiment. Il ne la connaissait pas plus qu'elle ne le connaissait, et ce n'était pas d'elle qu'il avait appris qu'elle avait eu un enfant, mais bien de Klaus, lors de cette fameuse fête d'anniversaire. D'un côté, quand on ne prend pas de nouvelle de sa famille et qu'on fait le mort, c'est difficile d'avoir des nouvelles.

Il lui sourit. «J'en suis content.» dit-il doucement, même s'il y avait toujours de la mélancolie dans sa voix. Il aurait pu tellement perdre, tellement plus que juste Elise, même si ça signifiait déjà énormément pour lui.
Bastian haussa les épaules. «Je préférais ne pas prendre de risque.» dit-il, en se disant que de toute manière, il n'aurait probablement pas commandé d'alcool. Il ne savait même plus ce qu'aimait sa soeur, c'était dire.

Le serveur passa, et Tamara l'arrêta pour commander. Il sourit poliment à l'homme, et lui adressa. «Pour moi un diabolo fraise s'il vous plait.» de l'eau gazeuse et du sirop, la meilleure invention en terme de cocktail sans alcool. Le serveur hocha la tête, et parti aussitôt chercher leurs boissons, et Bastian regarda sa benjamine avec un sourire. «Comment tu vas ?» finit-il par lâcher, comme s'ils s'étaient vus quelques semaines auparavant seulement. C'était moche, mais c'était plus facile comme ça.

Je n’avais pas vue mon frère quand il était venu pour l’anniversaire de mon père enfin le second anniversaire, puisque le premier j’avais était présente avec mon fils. Mais le second je ne pouvais pas un truc été prévue depuis longtemps à la boutique et je ne pouvais donc pas annuler, surtout qu’Edith n’était pas la non plus.

Je pose en face de lui avant de reprendre :

« -Bon ce n’est pas bien grave. »

Je commandai un jus d’abricot ça me suffisait et lui un diabolo à la fraise, avant de répondre à la question de mon frère :

« -Et bien ça va. Ton neveu dort bien, même s’il à eu sa période de vouloir dormir avec moi parce qu’il y avait un « monstre » dans sa chambre... ce n’était qu’une peluche offert par papa. »

En même temps vue la gueule de la peluche c’était presque normale d’en avoir peur, elle à finit dans un carton au fond de la cave, je lui dis alors :

« -Et toi ? »

J’espère honnêtement qu’il aille bien, même si je n’allais pas lui en mettre tout de suite dans la tête c’était mon frère mon phare dans la nuit depuis enfant.

@Bastian Sachs

Il avait merdé, c'était un fait. Ne pas prendre de nouvelles de sa famille, c'était loin d'être la meilleure chose à faire, qu'on aille bien ou mal. Mais il n'avait pas su faire autrement, la douleur était ce quelque chose de prenant, de brûlant, le déchirant de tout son être, chaque seconde, chaque instant de sa si misérable vie. S'il avait senti cette sensation de submersion, qu'il avait l'impression que ses poumons et son coeur se gonflaient d'une eau nocive et étouffante, il ressentait également la douleur de l'éloignement envers sa famille. Il regrettait. Pendant tout ce temps, Bastian a repoussé ses parents et sa soeur, plus dans une optique d'autoprotection que parce qu'il ne voulait pas les voir. C'était plus simple de rester loin, et de se laisser aller à la tristesse, à l'embrasser de tout son être plutôt que de voir la pitié dans les yeux des siens. Mais ça ne justifiait pas tout. Et il savait qu'il allait devoir se rattrapait, que rien ne justifiait de repousser les autres au moment où on a le plus besoin d'eux.

Malgré tout ça, Tamara avait répondu présente à son invitation, lui offrant une immense vague de soulagement. Ne sachant pas si sa soeur pointerait le bout de son nez, il avait décidé d'attendre, et de ne pas commander, ce qu'il n'hésita pas à lui dire, ce à quoi sa réponse l'étonna. Aurait-il du commander et ne pas prendre gare à sa potentielle non-venue ? Bastian décida de ne pas se poser davantage de questions, c'était déjà suffisamment compliqué de se retrouver ici.

Il sourit en entendant parler de son neveu. Il avait été pareil, à son âge. Bastian rit, même s'il était un peu absent, dans son rire. Comme à chaque chose qu'il faisait. Avec le détachement qui était tellement sien, il finit par répondre. «Je vois. Il tient de son oncle. Et un petit peu de sa mère. Tu t'en souviens peut-être pas, mais tu faisais pareil à son âge. Papa et maman devenaient fou. Et quand ils étaient pas là, tu venais toquer à ma chambre.» affirma-t-il avec un immense sourire.

Pour ce qui concernait Bastian, il hocha les épaules. «Ca va. Beaucoup de travail au musée, mais ça veut dire que nos collections fonctionnent bien. J'en suis heureux.» Et pour le reste... Il repassera.