(Adela+Adria) Sweet Dreams of Holly And Ribbon

Sweet Dreams of Holly And Ribbon

✧ ✧ ✧ ✧ Adria + @Adela Thomas ✧ ✧ ✧ ✧

Quelques semaines se sont écoulées depuis qu’Adria a emménagé officiellement à Hamburg dans leur petite maison avec Julien. Si on lui avait dit que c’est ce qui se passerait pour elle en 2023, elle aurait carrément ri avant de dire que ce genre de vie, avec un enfant et tout, ce n’était pas pour elle avant des années. Mais le destin a voulu qu’elle rencontre Julien et ça a tout changé. Incertaine de sa décision de garder le bébé ou pas au départ, c’est vers son frère et sa soeur qu’elle s’est tournée, mais pour ça, elle les a rejoints en Allemagne. Si elle n’était pas certaine de vouloir élever un enfant au début, sa vision a complètement changé quand son maintenant-petit-ami lui a démontré tout son support. Rester en Allemagne, près d’Axel et Adela, lui est apparu tout naturel. Autant elle a fait son indépendante depuis toujours, quittant seule pour l’Angleterre il y a de nombreuses années, puis emménageant seule en appartement à Strasbourg à son retour pour bâtir l’entreprise qu’elle a aujourd’hui, autant maintenant, plus elle approche la trentaine, moins elle sent ce besoin d’indépendance. Ax et Adie ont peut-être emménagé, du jour au lendemain, dans la ville nordique de l’Allemagne, il y a des années, Adria a mis du temps avant de sentir le besoin d’en faire de même. Bon,  disons que ça n’a pas aidé qu’au départ, elle leur en ait voulu d’avoir fait ce choix de vie sans les prévenir, mais ça a fini par passer après un certain moment. Elle n’est pas certaine d’en comprendre encore les raisons, mais elle les aime et ça ne changera pas.

Maintenant, elle se réjouit d’avoir accès à la présence de ses aînés en quelques minutes de voiture seulement. Rien ne lui ferait plus plaisir que son fils, qui doit naître bientôt — trop bientôt, parfois, lui semble-t-il —, grandisse entouré de son oncle et de sa tante. Pensée qui faisait pointer les larmes au bord des yeux de la future maman à chaque fois, les hormones et tout, quoi. Elle guette la voiture d’Adie par la fenêtre, et c’est avec un certain soulagement qu’elle la voit arriver. Bien qu’elle n’ait plus complètement peur que la père de Julien puisse être une menace quelconque à leur petit bonheur depuis que son fils lui a parlé, une part d’elle s’attend toujours à le voir débarquer à l’improviste comme il l’a fait ce premier soir, le même que celui de leur emménagement dans cette maison louée. Adria enfile son nouveau manteau rapidement — manteau qui sera étrangement trop grand une fois que le petit sera né, même si en ce moment il lui va comme un gant —, embrasse Julien qui commence à se préparer pour aller travailler et sors dans la déjà-noirceur de ce début de soirée. Parce qu’évidemment, Adria a insisté pour qu’elles aient voir le marché de Noël avec ses belles lumières et son ambiance d’hiver chaleureux une fois le soleil couché. Une fois dans la voiture, elle embrasse sa soeur sur la joue en la saluant avec enthousiasme, avant de la serrer carrément dans ses bras. Enfin, les voilà parties en direction du marché de Noël, Adria s’emparant évidemment de la tâche de mettre une bonne playlist dans l’automobile. Pas trop de chansons de Noël, mais juste pour dire, et seulement venant de ses artistes préférés.

Une fois sur place et sorties de la voiture, Adria passe un bras autour de celui de sa soeur alors qu’elles marchent au-travers des kiosques. Elle sautille presque, inspirant la fabuleuse ambiance autour d’eux, l’odeur fraîche et sucrée des alentours, la musique de Noël mêlée au brouhaha des gens. Son regard se lève finalement sur le sapin géant un peu plus loin et ses yeux s’agrandissent. « Il est teeeellement beau, il me fait penser à celui de Strasbourg », s’enthousiasme-t-elle avec une pointe de nostalgie comme le marché de Noël de leur ville natale a bercé leur enfance, avant de sortir son téléphone et d’en prendre quelques photos de là où elles sont. Toutefois, en le rangeant, elle soupire. « J’imagine que je pourrai pas les partager sur les réseaux », grommelle-t-elle. Elle aurait bien voulu partager ce petit bonheur avec ses abonnés, mais la dernière fois qu’elle a partagé une photo d’Hambourg en taguant l’endroit exact, Axel avait paniqué et lui avait demandé d’enlever sa photo immédiatement. Elle se doute du pourquoi, même si elle n’est pas sûre de totalement comprendre, mais en même temps ça lui a semblé tellement exagéré comme réaction sur le coup. Mais au final, elle n’oserait pas faire quelque chose exprès qui rendrait leur frère mal. « On va te prendre un vin chaud? Je te réclamerai une gorgée », ajoute-t-elle finalement, les yeux pétillants.

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Sweet Dreams of Holly And Ribbon

✧ ✧ ✧ ✧ Adela + @Adria Thomas ✧ ✧ ✧ ✧

La famille constituait un pilier essentiel dans la vie d'Adela, et sa fratrie occupait une place particulièrement chère dans son cœur, pour laquelle elle déployait des efforts considérables. Elle se montrait prête à tout, comme en témoigne sa décision soudaine de quitter la France pour Hambourg, du jour au lendemain, afin d'accompagner et de soutenir son frère. Quelle agréable surprise ce fut de voir débarquer à Hambourg sa petite sœur, Adria ! Bien qu'Adria avait bien fait comprendre qu'elle n'avait pas apprécié le fait qu'ils étaient partis sans elle, l'annonce de sa grossesse avait rapidement éclipsé toute rancune et s'était apaisée du moment où Julien avait refait surface. La trentenaire tenait beaucoup à se faire pardonner car elle, consciente de ses erreurs, cherchait sincèrement à se faire pardonner. Si elle pouvait s'en vouloir de ne pas avoir pris en compte leur petite sœur dans leur échappée, elle n'avait tout simplement pas eu le temps ni l'opportunité d'y penser.

Avec une multitude de petites attentions, la grande sœur embrassait son rôle avec une dévotion profonde. Sa future tatie-hood était un sujet récurrent dans les conversations, et Adela exprimait avec fierté, dans sa voix, le bonheur imminent d'être tante grâce à sa petite sœur. Personne ne contestait son affirmation selon laquelle elle deviendrait la tante préférée des tout-petits qui grandissaient dans le ventre de sa cadette. Il y avait eu un moment où on lui avait demandé ses propres projets en la matière, mais pour Adela, ce n'était pas une priorité. Trouver l'homme, et maintenant la femme, qui correspondrait parfaitement à ses critères était déjà une tâche ardue. Ajouté à cela le fait qu'elle était sans emploi fixe et toujours en colocation avec son grand frère, elle avait éclaté de rire en jurant qu'il valait mieux que la maternité ne soit pas dans ses projets immédiats. Pourtant, malgré ses réticences, elle assumait déjà le rôle maternel : veillant sur son frère et sa petite sœur, endossant les rôles d'infirmière, d'assistante sociale, de psychologue, de chauffeur de taxi, et bien d'autres professions qui ne figuraient pas nécessairement dans sa liste de compétences. Malgré tout, elle ne se plaignait jamais, car elle savait que si elle ne pouvait peut-être pas offrir à une personne la garantie de ne pas la quitter ou la trahir un jour, elle pouvait toujours compter sur sa famille. En retour, sa famille pouvait toujours compter sur elle.

C'est avec ces pensées en tête qu'Adela se retrouva devant la maison de sa petite sœur, une charmante bâtisse que Adria louait avec son compagnon depuis quelques mois. Sa cadette lui avait confié son désir de se retrouver davantage. Maintenant qu'elles étaient séparées, dès qu'Adela avait un moment de libre en fin de journée, elle proposait à sa petite sœur une escapade dans un marché de Noël, laissant à Adria le choix de la destination. Sur le point d'envoyer un message de détresse à sa jeune sœur, Adela perçut un mouvement dans son champ de vision qui la dissuada. Avec un sourire, elle ouvrit la portière pour aider Adria à se joindre rapidement à elle dans sa voiture. Être enceinte, surtout à ce stade, n'était pas une mince affaire. « Attention à ta tête, iaia », plaisanta-t-elle. Il n'y avait que sa grande sœur pour la surnommer ainsi et lui recommander de faire doucement. Ignorant ces conseils, Adria sauta dans les bras de la conductrice. Amusée et attendrie, la trentenaire se prêta au jeu, retournant le câlin avec ferveur et embrassant Adria sur la joue. Une fois le câlin terminé, Adela ne s'occupa déjà plus d'elle, mais se tourna vers son futur neveu : « Bonjour Fœtus, c’est tata Adie, et… Malheur pour toi, ce surnom va rester… » Elle leva des yeux taquins vers Adria : « Sauf si maman me confie ton futur prénom, ce qui aiderait ta Super Tata à t’aimer encore plus ! » Compte tenu de l'état de sa petite sœur, Adela avait choisi un lieu non loin de chez Adria, permettant ainsi une réaction rapide en cas d'urgence. Évidemment, elle n'avait pas évoqué ce détail avec Adria, afin d'éviter de la contrarier davantage. Consciente que sa protection devenait peut-être un peu envahissante pour sa cadette, Adela percevait son effort de rester discrète. Une profonde inspiration marqua le moment où elles sortirent enfin de la voiture, après quelques difficultés à trouver un stationnement adéquat. Complice, protectrice et empreinte d'amour, Adela appréciait énormément les petites attentions de son interlocutrice. Elle en avait besoin, même si elle ne se montrait jamais demandeuse.

Lorsqu'elles pénétrèrent dans le Marché de Noël, Adela retrouva son âme d'enfant, se laissant envelopper par l'atmosphère magique de cette période de l'année. La musique, les odeurs et les couleurs créaient une sorte de pont intergénérationnel, invitant presque tout le monde à retrouver cette insouciance enfantine. Abordant les lieux comme si elle les découvrait pour la première fois, Adela pointait du doigt les stands qu'elle préférait. Cependant, il était hors de question de ne pas entraîner sa petite sœur, tout aussi émerveillée qu'elle, vers l'impressionnant Sapin de Noël de Strasbourg. « Oui, il est superbe, hein ? » s'exclama l'aînée, enthousiaste de constater que son choix était apprécié. Cependant, quand Adria émit un grognement, la trentenaire fit une moue : « Je suppose que non, mais… » Adela baissa les yeux sur ses bottines à fausse fourrure noire entourant son mollet, en pensant qu’elle pourrait peut-être créer un autre compte mais elle se ravisa aussitôt en faisant le lien avec l’entreprise de sa petite sœur. « Faut se montrer patiente avec Ax’, chouquette ! » dit-elle simplement en lui souriant de manière encourageante. Il fallait l’être patiente et ce n’était pas l’une des vertus de la mexicaine. Forte heureusement l’attention de la cadette fut détournée par le bonheur de son estomac. « Ben voyons et la marmotte emballe le chocolat dans du papier d’alu aussi. NADA, soeurette ! Ceinture pour toutes les deux, ce sera jus de pomme chaud pour toutes les deux et tu sais quoi ? C’est moi qui offre ! » annonça t-elle comme pour faire avaler la pastille. Il fallait dire que, depuis sa dernière expérience alcoolisée, Adela se montrer réticente à boire de l’alcool et peu importe que ça pouvait être dangereux ou non. D’autant qu’elle était au volant et responsable de sa petite sœur portant encore son neveu précieux dans le bidon.

La Mexicaine avait une affection particulière pour les réseaux sociaux, un moyen de partager des photos de vacances et de petits bonheurs. Cependant, par souci du bien-être d'Axel, il valait mieux éviter de publier des informations révélant leur localisation. « Tu as pu lui parler ces derniers temps ? » continua la brune, entraînant sa sœur dans la file d'un stand qu'elle connaissait bien pour y avoir travaillé l'année précédente en intérim. « Je m'inquiète pour lui… Ça fait bientôt quatre ans que nous sommes à Hambourg, et je n'ai pas l'impression qu'il aille mieux... Je me pose beaucoup de questions sur l'accident. » confia-t-elle, marquant une pause pour admirer les décorations, tout autant appréciées par sa petite sœur. « L’autre jour, il m’a confié qu’il craignait que je ne puisse pas être assez solide pour encaisser ce qui le tourmentait... » Un soupçon de tristesse, rappel du souvenir de cette matinée difficile, assombrissait l'atmosphère : « Il pense nous protéger, mais il ne se rend pas compte combien il est difficile de le voir aussi mal tous les jours. » Elle poursuivait, continuant à discuter en avançant de quelques pas à mesure que la file progressait : « Enfin, je sais que tu vas me dire que je m'inquiète trop et tout le temps… Mais au fond, tu es d’accord avec moi, non ? Ou tu crois que je dramatise ? Je sais que je paraît hystérique lorsque l'anniversaire de maman approche. D'ailleurs, je ne suis pas là le week-end prochain. J'imagine que tu ne voudras pas non plus m'accompagner...? » blablablabala à trop parler, tu vas t'étouffer ma pauvre fille, pensa t-elle en levant les yeux au ciel mais tout en gardant précieusement le bras de sa petite soeur dans le sien.

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✧ ✧ ✧ ✧ Adria + @Adela Thomas ✧ ✧ ✧ ✧

Les petits et les grands moments avec Adela sont toujours très appréciés. Ce serait un peu bête d’avoir officiellement emménagé à Hamburg pour être plus près de ses aînés sans en profiter, non? Aller au marché de Noël est totalement le genre d’activités qui emballe Adria, elle est donc dans un super bon mood depuis tantôt. En entrant dans la voiture de sa soeur, celle-ci lui dit de faire attention en utilisant le même petit surnom qu’elle utilise depuis toujours. Ne perdant pas son enthousiasme, amusée, Adri roule des yeux avant de faire une longue étreinte à la conductrice. Même le bébé — appelé gentiment Foetus — est salué. Adria secoue la tête en riant. « Bébé garçon, au moins… », s’amuse-t-elle à rectifier. C’est un peu plus facile d’imaginer le bébé maintenant que le sexe a été révélé. « Je te le dirais… *peut-être*… si je le savais moi aussi », répond-elle dans un petit sourire plein de malice. Elle sait que si Julien et elle s’étaient arrêtés sur un prénom, elle ferait peut-être un peu exprès de faire attendre Adela, juste pour la taquiner. Parce que c’est plus drôle comme ça, non? Mais en réalité, Adria refuse de s’attarder sur un prénom pour le moment. Et s’ils décident d’un nom et que ça ne va pas du tout avec l’enfant? Ce serait la grosse déception. Chose certaine, c’est que le bébé sera bien entouré, même à Hamburg. Surtout à Hamburg. Adri ne doute pas une seconde qu’il n’aura pas le choix d’aimer sa Super Tata et son Super Tonton.

Bras dessus, bras dessous, les deux soeurs commencent à se promener dans le Marché de Noël et, bien assez tôt, c’est évidemment le grand sapin qui attire tout de suis l’oeil de la cadette. L’ambiance festive lui rappelle Strasbourg et lui donne une petite vague de nostalgie. Car même si elle est satisfaite de sa décision de déménager et ne se voyait pas passer toute sa vie là-bas, ça reste la ville qui l’a vue grandir, dans laquelle se trouvent encore des souvenirs qu’elle souhaite chérir longtemps. Et ses parents aussi. Elle hoche la tête quand Adie lui confirme qu’il est superbe. Évidemment, elle, ce n’est pas la première fois qu’elle le voit. C’est si beau que ça mérite une photo. Mais Adria réalise, agacée, que ça ne pourra pas aller sur ses réseaux sociaux parce que la dernière fois qu’elle a partagé sa localisation, Axel n’en était pas ravi du tout. Ça avait frôlé la crise de panique et, sur le coup, elle n’avait rien compris — c’est toujours un peu le cas, d’ailleurs —, et avait tenté de le raisonner. Mais à présent, bien que ça la frustre qu’elle ne puisse rien poster d’Hamburg, elle ne veut surtout pas que son frère soit mal par sa faute au final. « Patiente, patiente… », marmonne-t-elle. Combien de temps? Elle n’est pas venue à Hamburg pour se cacher; bien qu’elle n’ait pas eu le choix en prenant cette décision. Adria change plutôt de sujet en parlant de vin chaud, tentant un stratagème pour pouvoir y goûter sans devoir en prendre un au complet qu’elle ne pourra pas finir. Certains diraient que ce n’est pas plus mal pour le bébé si on sait se restreindre, mais Adria ne veut pas prendre de chance. De toute manière, une gorgée, ça ne fera rien de chez rien, mais Adela refuse. Adri soupire bruyamment, déçue, ayant envie d’argumenter et de lui rappeler qu’elle n’a pas à la couvrir et la materniser pour tout et n’importe quoi — parce qu’elle assume que c’est à cause de ça —, mais elle s’abstient. La dernière chose qu’elle veut, c’est plomber l’ambiance. Alors elle tente un sourire et hoche la tête pour accepter sa proposition.

Elles marchent un peu plus encore quand Adela lui demande si elle a parlé à leur frère ces derniers temps. « On se texte ici et là, de tout et de rien, mais je t’avoue que ça fait plusieurs jours que je ne l’ai pas vu », admet Adria, sa curiosité piquée. Disons qu’elle s’affaire beaucoup à préparer l’arrivée du bébé et elle passe du temps avec Julien dès qu’elle le peut. Ils apprennent à se connaître tout en sachant qu’ils seront liés pour la vie, c’est un peu bizarre comme sentiment, mais Adria se sent sur un petit nuage et en oublie parfois le monde extérieur. « Pourquoi? » Elle ne tarde pas à apprendre que son aînée s’inquiète pour lui, qu’elle n’a pas l’impression qu’il va mieux. La mention de l’accident lui fait hausser un sourcil et elle s’arrête en même temps qu’Adie, qui tourne son attention plutôt sur des décorations. « Tu veux dire sa main? C’était juste ça, un accident, non? Bon, j’avoue que ça doit être plutôt frustrant de ne pas pouvoir utiliser trois doigts, et il est droitier en plus, mais il se débrouille bien, non? » Adria ne comprend tout simplement pas pourquoi Adie s’inquiète à ce sujet. Mais bon, c’est Adela… elle s’inquiète toujours pour tout quand il s’agit d’Adria et d’Axel, non? Elle répond toujours présente pour eux, mais parfois Adria pense qu’elle s’en fait trop.  

Adria penche la tête quand sa soeur poursuit toutefois. Axel se tourmente? Bon, il faut dire qu’il est plutôt anxieux de nature et que ce n’est pas un secret que quelque chose en particulier a déclenché son envie de partir de la France. Même si, au final, Adria ne comprend pas pourquoi exactement il a voulu quitter son mariage du jour au lendemain. Elle s’entend toujours bien à ce jour avec l’ex-femme d’Ax bien qu’elle ne la voit pas souvent. « C’est bien Axel, ça, de penser qu’il est le seul à pouvoir porter ce qui le tourmente sur ses épaules », passe-t-elle la réflexion tout haut. Adie fait remarquer que c’est difficile de le voir aussi mal tous les jours. M’enfin, pas qu’Adria en sache grand chose… Ça ne faisait que quelques semaines qu’elle était tous les jours à leur appart et il y avait certainement de très bons jours, non? Adria réalise qu’elles sont en train de faire la file pour un stand en particulier dont le nom lui dit quelque chose. Elle passe un bras autour des épaules de sa soeur. « Bien sûr que je vais te dire que tu t’inquiète trop, tu me connais », muse-t-elle dans un petit sourire taquin, tentative pour la rassurer. « Mais oui, honnêtement, Adie, je crois que tu t’en fais trop, oui. Ax a ses journées où, oui, il est peut-être un peu plus… » Elle fouille son esprit pour trouver le meilleur mot. « … anxieux, mais je pense sincèrement qu’il va mieux, que ça lui a fait du bien de changer d’environnement. Mais c’est Axel, il croit qu’il doit tout subir tout seul. » Elle soupire. Il faut qu’il comprenne qu’il n’est pas seul, qu’elles sont là pour l’aider, peu importe pour quoi. Mais quand vient le temps de ses problèmes, Ax est loin d’être le plus bavard. « Uh… » Quand Adela émet tout haut qu’elle pense que sa petite soeur ne voudra pas non plus l’accompagner à l’anniversaire de leur mère, la plus jeune en reste surprise. Bien entendu qu’elle sait que ça arrive, elle lui enverra un message ou lui passera un appel, sans doute, mais… « Non, désolée Adie, mais… non. La dernière fois que j’ai vu les parents, maman m’a bien fait comprendre que ça n’avait donc bien pas de bon sens que je sois tombée enceinte d’un homme dont je ne lui ai jamais parlé avant… » Toute sa vie, Adria a eu l’impression que sa mère la critiquait pour tout et n’importe quoi, beaucoup plus que les deux autres. Évidemment, avec une telle nouvelle, ce n’est pas une surprise pour elle que sa mère ait réagit comme ça. Même si, au fond, elle ressent une petite pointe de culpabilité de refuser d’aller les voir pour le moment. Elle sait que son enfance était super au final, qu’elle a été et est aimée d’eux, et que ce n’est rien comparé à l’enfance que Julien a eu. Mais elle a des tendances rancunières, Adria. « Et j’imagine qu’Axel ne veut pas aller les voir non plus… », ajoute-t-elle dans une moue désolée à l’égard de sa soeur. Elle sait à quel point ça lui tient à coeur, qu’ils aillent voir leurs parents. « Je suis désolée », répète-t-elle, sincère. Le bébé donne des petits coups à ce moment-là, comme pour supporter sa mère. Celle-ci attrape la main de son aînée, dans le but de la réconforter, et la pose sur son ventre. « Tu le sens, par-dessus mon manteau? »

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✧ ✧ ✧ ✧ Adela + @Adria Thomas ✧ ✧ ✧ ✧

Le surnom du bébé lui était venu tout naturellement ce qui promettait de rester encore longtemps, même lorsqu’il aura atteint les dix-huit années de sa vie. Adela n’arrivait pas à se voir vingt ans plus tard, le lendemain n’était jamais joué d’avance alors il ne fallait pas y croire. « Bah voilà, Fœtus pour moi. Le petit va être content ! » déclara la mexicaine en riant alors qu’elle menait sa jeune sœur et son neveu sur une belle place. C’était un peu redondant mais Adela ne s’imaginait pas dans cette situation dans l’immédiat mais quand elle avait Adria sous les yeux, cela importait peu, elle voulait seulement profiter au maximum de sa petite sœur avant qu’elle ne soit trop prise avec l’enfant en question.
Sur le Marché de Noël, c’était encore la folie. A croire que tout le monde avait la même idée et au même moment et en évitant le plus possible les attroupements gênants – choses difficiles – Adela conduisit sa petite sœur auprès du grand sapin dont elle aimait les couleurs, changeantes au file des années. Cela ne pouvait que lui rappeler l’ambiance chaleureuse et festive des Marchés de Noël strasbourgeois dans lesquels elles aimaient aller se promener et aller se boire une bonne boisson chaude dont les marchands avaient le secret. L’animatrice ne regrettait pas tant son départ pour Hamburg mais sa vie lui manquait, ses repères innocents qu’elle avait construit au fil du temps et surtout, ces moments magiques. Et de l’autre, elle savourait l’idée d’avoir sa petite sœur sur le territoire allemand mais elle s’en voulu de voir que son incapacité à partager ce qu’elle vivait sur les réseaux devenaient compliquer. Elle fit une moue à sa petite sœur comme pour lui montrer qu’elle comprenait cette frustration mais que ce n’était qu’une question de temps et pour le moment, leur frère en avait encore besoin.

Le revirement de sujet fit de nouveau sourire la grande sœur. De quel genre on l’aurait traité si on la voyait lui offrir une boisson alcoolisée aussi ronde et enceinte qu’était sa petite sœur, exactement ? Même si Adri avait soupiré de déception, la plus âgée n’en démordait pas pour autant. Cette dernière n’était pas à son dernier Noël, les prochains seront les plus propices à cette dégustation sans ressentir la moindre culpabilité quant à sa consommation d’alcool. « Petit Fœtus a besoin d’être protégée et si maman perd la boule, tata est là pour la remettre sur le droit chemin ! » Elle tapota doucement la bosse qui contenait ledit Fœtus et reprit sa marche. La Thomas avait abdiqué à la plus grande surprise de cette dernière et pour éviter de plomber l’ambiance, Adela évoqua le sujet de leur grand frère. Elle voulait savoir si les choses bougeaient d’un côté ou d’un autre car elle avait bien senti – à leur dernière conversation, que les choses n’avaient pas vraiment évolué d’un sourcil. Et de ce que sa petite sœur lui annonçait, cela ne l’enjaillait pas non plus.

Adria demanda pourquoi cette question mais comment évoquer le sujet sans provoquer l’accouchement sur le goudron ? C’était un peu bête comme hypothèse, elle n’imaginait pas sa petite sœur rester trop longtemps en froid avec leur parent, enfin, elle l’espérait. Alors elle préféra rester vague tout en lançant des informations, ça et là.. « Tu veux dire sa main? C’était juste ça, un accident, non? Bon, j’avoue que ça doit être plutôt frustrant de ne pas pouvoir utiliser trois doigts, et il est droitier en plus, mais il se débrouille bien, non? » Il se débrouillait toujours pour noyer le poisson et retourner l’attention sur autre chose que lui-même un peu comme si cette attention n’était jamais justifiée. « Mais oui, honnêtement, Adie, je crois que tu t’en fais trop, oui. Ax a ses journées où, oui, il est peut-être un peu plus… anxieux, mais je pense sincèrement qu’il va mieux, que ça lui a fait du bien de changer d’environnement. Mais c’est Axel, il croit qu’il doit tout subir tout seul. » Adela acquiesça mais gardait ce petit truc qui la rendait constamment soucieuse. « Oui, à ce niveau-là, il ne montre pas que ça le gêne mais ce n’est pas ce qui me gêne… Bon.. Déjà, ce qui m’inquiète, c’est qu’il est très nerveux quand on y fait allusion et ensuite, il a mis des mois et des mois à me raconter ce qui s’est passé... Et ensuite, cette aversion qu’il a de… se braquer contre Strasbourg.. Je ne comprends pas ! »
 
Puis elle enchaîna sur l’éventualité d’aller rendre une visite aux parents et que peut-être, l’appui de sa petite sœur aiderait à faire changer le point de vue de son grand frère. En tout cas, l’histoire de deux petites journées pour réunir la famille mais la réponse eut l’effet d’une petite douche froide : « Non, désolée Adie, mais… non. La dernière fois que j’ai vu les parents, maman m’a bien fait comprendre que ça n’avait donc bien pas de bon sens que je sois tombée enceinte d’un homme dont je ne lui ai jamais parlé avant… » La grossesse d’Adria avait fait beaucoup parlé sa mère effectivement. Les nombreux appels où leur mère suppliait Adela de faire en sorte qu’Adria prenne la bonne décision pour l’enfant à venir. Cela avait été remplis de cris et de larmes et un rejet total de la brunette à se mêler de la vie de sa petite sœur. D’ailleurs la mexicaine n’avait pas eu droit à un coup de fil de leur part après qu’elle avait été claire avec eux ; elle soutiendrait sa petite sœur peu importe la décision qu’elle prendrait. Plongée dans ses pensées, elle revint à la réalité en entendant Adria demander : « Et j’imagine qu’Axel ne veut pas aller les voir non plus… » Adela fit un « non » de la tête, se retrouvant encore toute seule à vouloir maintenir les liens familiaux qui lui étaient encore chers. De nouveau, elle se demandait si cela valait vraiment la peine qu’elle s’embête à ce point-là. Force est de constater qu’elle faisait choux blanc chaque année. « Oh t’inquiète, je me demande aussi pourquoi je me casse les pieds, maman et papa n’aident pas non plus alors… Et puis de toute façon, je ne pense pas pouvoir prendre des jours de congés au travail. Ce sera l’excuse que je leur servirais et je… »

Adela s’arrêta nette quand sa petite sœur attrapa sa main pour la poser sur son bidon « Oh.. ?!  » souffla-t-elle en sentant les petits chocs étouffés par les couches de tissus et… tout le reste : « Et ça va ? Tu ne veux pas t’asseoir ? » Elle ne savait pas si cela pouvait être déroutant ou douloureux au point qu’Adria ressente le besoin de se reposer ou d’attendre que Fœtus arrête de boxer le ventre de sa mère : « Tape une fois du jus de pomme chaud, tape deux fois pour une gorgée de vin chaud ? » Elle posa ses deux mains sur le ventre de sa sœur et lança un petit coup d’œil à cette dernière : « Quoi ? Si c’est toi qui demandes, c’est non mais si c’est mon neveu, c’est différent ! » lança t-elle, taquine.

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