Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation ಎ ELIORA ༝ NINA
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Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation ಎ ELIORA ༝ NINA
Mer 26 Jan 2022 - 11:18
Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation
Bar Le Lion ༝ 11 février 2022 ༝ 20h07
« Comme je l'ai réalisé avec le temps, la vie traverse ces cycles comme une respiration : un temps pour l'action et un temps pour la contemplation. Il n'y a pas moyen d'y échapper. » – Voyage aux frontières de la vie, Nathalie A. Cabrol
E L I O R A ☩ N I N A
L’horloge accrochée au mur immaculé du laboratoire indiquait dix-neuf heures bien passées lorsque Nina leva les yeux de son microscope. Il ne lui en fallut pas davantage pour que son pouls s'accélère et qu'une légère panique la saisisse. Elle avait sous-estimé le temps qu’elle mettrait pour conduire à bien son analyse et cela allait désormais lui valoir un retard. Or, il n'y avait rien que Nina détestait plus que le manque de ponctualité. La seule chose qui permettait à la trentenaire de relativiser était l'identité de la personne qu'elle devait retrouver à vingt heures : sa cousine, Eliora. Plus que ce lien de parenté, c'était la majorité d'Eliora et son travail prenant qui rassurait la trentenaire : selon elle, il ne faisait aucun doute que sa cousine trouverait à s'occuper le temps de son arrivée. Pour autant, Nina attrapa rapidement son téléphone pour prévenir la principale intéressée de son retard probable. Hello Ellie. J’aurais peut-être quelques minutes de retard, désolée. Je fais au mieux ! À tout à l’heure. Son message envoyé, Nina ne s'éternisa pas plus sur son téléphone alors même que l’envie d’appeler sa mère pour avoir des nouvelles de son fils était grande. Rapidement, elle rangea son laboratoire ; la suite des analyses attendrait le début de semaine prochaine.
Dernière à quitter les lieux une quinzaine de minutes plus tard, Nina éteignit les lumières et ferma les portes avant de rejoindre le parking de l’hôpital. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle s’octroya le temps d’écrire à sa mère, avant de se glisser derrière son volant et de prendre la direction du quartier animé de Hamburg-Altstadt. En passant aux abords du sénat à vingt heures précises, Nina vit un attroupement d'hommes, tous en costumes, et cela la rassura quelque peu. La dernière session de la journée venait visiblement de se lever et le retard de Nina auprès d'Eliora n'en serait que minime. Il serait peut-être même inexistant, puisque ce fut bien l'interprète qu'elle laissa passer au passage piéton, en compagnie de deux hommes. Le sourire de Nina se mua en sourire en coin alors qu'elle capta le regard de sa cousine, avant qu'elle ne reprenne son chemin pour rejoindre le parking sous-terrain le plus proche.
Cinq minutes plus tard, les portes du bar Le Lion la laissaient entrer et Nina annonçait son nom pour rejoindre la table qu'elle avait réservée plus tôt dans la semaine. Tout en se faisant accompagner jusqu'à la table qui offrait une vue sur l'extérieur, l'hôte d'accueil lui indiqua que la deuxième personne était déjà arrivée. Quelques instants d'après, Nina avait Eliora en visuel et elle remercia le salarié pour finir sa course seule.
– « Deux bonnes compagnies valent mieux qu'une, à ce que je vois. »
La taquinerie de Nina envers sa cousine renvoyait à la scène à laquelle elle avait assisté quelques minutes plus tôt, Eliora entourée de deux hommes à l'allure fière.
– « Alors c'est ça, ton lot quotidien ? Des hommes en costard ? », poursuivit-elle, le même sourire espiègle aux lèvres, alors que sa veste venait d'être déposée sur le dossier de la chaise qu'elle tira pour s'installer. « Pas mal, pas mal. », jugea-t-elle en portant son regard vers l'extérieur, espérant peut-être y croiser le faciès d'un autre de ces politiciens, avant de reporter son attention vers sa cousine.
Re: Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation ಎ ELIORA ༝ NINA
Ven 28 Jan 2022 - 19:31
Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation
La séance prendrait sûrement un peu plus de temps que prévu, Eliora le comprend sur le coup des dix-huit heures, comme elle remarque que l’audience s'attarde particulièrement sur l’une des motions proposées par la sénatrice à la justice. Jetant un rapide coup d'œil à sa montre, la quadragénaire reporte rapidement son attention sur l’assemblée toutefois, prête à intervenir à tout moment, en cas de besoin de ses services. Elle ne pourrait pas prévenir Nina, si elle devait avoir du retard. Jamais elle n’oserait avoir l’incorrection de sortir son téléphone portable ici, dans de telles circonstances, peu importait combien elle détestait manquer de ponctualité pour ses rendez-vous. Elle ne risquerait jamais de perdre sa place, ce poste qu'elle avait atteint à la sueur de son front et par l’excellence de son travail. L’enjeu était bien trop grand pour qu’elle accepte de prendre le risque de donner une mauvaise image d’elle-même face à cet auditoire.
La séance s’achevant un peu après dix-neuf heures, l’interprète donne quelques poignées de mains polies avant de s’éclipser dans le couloir, s’autorisant alors à jeter un regard tant à l’heure qu’à l’écran de son téléphone sur l’écran duquel s’étale un message de sa cousine, elle-même en retard de toute évidence. Avec un peu de chances, donc, Eliora serait au Lion avant sa cousine. Ou pas. Interceptée par le sénateur à l’environnement, la brune s’attarde dans l’édifice, le sénateur à l’éducation les rejoignant bientôt, s’autorisant une caresse légère, discrète, le long du bras d’Eliora qui lui adresse un sourire bref en retour.
Le trio quittant l’établissement se perd dans un amas de politiciens sur le trottoir entretenant quelques banalités et politesses à l’aube d’un week-end bien mérité. Week-end long, d’ailleurs, la saint-valentin faisant des ravages dans le planning du lundi à venir, beaucoup ayant tout simplement décidé de s'offrir la journée en compagnie de leur partenaire à la ville. Des projets qu’elle n’avait pas, contrairement à d’autres, sa relation avec le sénateur à l’éducation n’ayant rien d’une relation amoureuse. Disent-ils.
Traversant au passage piéton, toujours en charmante compagnie, la quadragénaire laisse paraître un air surpris en reconnaissant la conductrice du véhicule qui les laisse passer, qui n’est autre que sa cousine. Par le plus grand des hasards. Une cousine dont elle ne sait comment interpréter le sourire, avant que celle-ci ne disparaisse en quête d’une place de parking avant de la rejoindre.
Si Nina n’avait pas été cette conductrice, si elle avait été un peu plus loin dans la file, si elle n’avait pas disparu immédiatement, alors elle aurait pu saisir l’image d’un sénateur s’éloignant des deux autres. Apercevoir la silhouette carrée d’un second escorter sa cousine jusqu’au bar où elles avaient rendez-vous et l’y embrasser devant la vitrine, furtivement, avant de s’évanouir dans la nuit sombre, laissant l'interprète derrière lui. Entrant dans le bar, cette dernière s’annonce avant de prendre place, sa cousine ne tardant pas à faire son apparition à son tour.
”- Comme tu as pu le voir !” souligne-t-elle, en la gratifiant d’un sourire. ”Et des femmes en tailleurs.” complète-t-elle, alors qu’elle porte elle-même un tailleur-pantalon couleur lie de vin. ”Tu as vu le gratin, il faut dire.” assure l'interprète. Bien sûr, seul un des deux était réellement concerné par ce propos. ”Mais passer sa vie entouré d’hommes en blouse de chirurgien, ça ne doit pas être si mal non plus. Beaucoup de femmes en rêvent aussi. Peut-être même plus que du costume.”
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Re: Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation ಎ ELIORA ༝ NINA
Lun 7 Fév 2022 - 13:08
Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation
D’aucuns disaient que certains apparats faisaient naître une attirance cosmique de ceux qui les observent envers ceux qui les portent. Si elle ne s’était jamais réellement posé la question, tout bien considéré, Nina devait elle-même avouer ne pas être insensible aux manières de s’habiller. Contrairement au fameux dicton, l’habit faisait souvent le moine. À tout le moins, certaines catégories d’habits permettaient d’identifier le niveau de vie ou la profession de la personne qui les revêtaient. Les hommes en costume étaient prêts à diriger le monde, ceux en blouse blanche œuvraient pour la vie des autres, quand ceux dont les vêtements étaient maculés de peinture ou de chaux offraient à des familles la perspective d’un lendemain plus sécuritaire. Il en allait de même chez les femmes dont l’esthétique et l’apparence était un point crucial d’embauche dans tout le milieu de la mode et des cosmétiques, mais qui n’échappaient pas aux règles des tenues soignées pour un haut poste ou des uniformes lorsque ceux-ci étaient exigés.
Il n’y avait qu’à observer les tenues soignées d’Eliora et de Nina, toutes deux en tailleur-pantalon, pour se faire une première opinion d’elles, qui ne serait sans doute pas très éloignée de la réalité à laquelle elles appartenaient. Toutes deux exerçaient un métier à responsabilités et cela se reflétaient en elles. Nina était intimement convaincue qu’une conversation de cinq minutes avec n’importe quel homme de passage permettrait à ce dernier de deviner la branche dans laquelle elle travaillait, ce qui résultait d’un ensemble de choses la caractérisant : sa manière de s’exprimer, son vocabulaire scientifique, ses connaissances en matière de recherche médicale et des fonds qui étaient alloués à cette question par le gouvernement, mais aussi de sa tenue soignée et le grain du textile qui faisait de son tailleur un habit de qualité plus que d’un produit bon marché.
Ainsi, Nina et Eliora évoluaient-elles parmi les blouses blanches et costards. Et les tailleurs, pour les femmes, comme n’avait pas manqué de le relever l’interprète. Durant une fraction de seconde, Nina avait senti la gêne l’envahir. Comment sa cousine était-elle au courant de sa bisexualité, alors que Nina était tout ce qu’il y avait de plus secrète à ce sujet ? Ses aventures avec des femmes se comptaient sur les doigts d’une seule main. Elle ne s’était que très rarement rendu dans des bars gays et ne s’était jamais présentée autrement qu’en tant que femme hétérosexuelle. Alors comment sa cousine... Les quelques secondes qui venaient de s'égrener lui avait finalement fait comprendre le vrai sens des propos d'Eliora. Cette dernière ne cherchait pas à questionner la sexualité de Nina mais marquait seulement un point qui avait le mérité d'être soulevé. Les femmes aussi pouvaient accéder à de hauts niveaux de responsabilité ; une avancée majeure qui pouvait sans mal être l'objet d'un comparatif avec le monde tel qu'il était quelques décennies plus tôt.
– « Et des femmes en tailleur. », répéta-t-elle à mi-voix, bête de ce qu'elle avait craint l'espace de quelques secondes. « Les blouses plus que les costumes ? », réfléchit-elle à haute voix après la dernière prise de parle de sa cousine.
Pour rester dans l'univers des uniformes et autres costumes professionnels, pouvait-on réellement dire que Nina avait déjà craqué pour un uniforme ? Alrik avait froissé ses draps, endiablé son corps, brulé ses lèvres en les emprisonnant des siennes avec poigne. Seulement, jamais cela ne s'était passé alors qu'il était – ou venait d'être – en uniforme de policier. L'inconscient de Nina l'avait-il renvoyé à cette image, elle qui l'avait déjà vu porter cette tenue noire et spécialement conçue pour répondre aux risques ? D'un bref coup de tête, Nina préférait chasser ses souvenirs de sa mémoire. Avoir recroisé Alrik le mois passé faisait resurgir bien trop de vieux souvenirs qu'elle préférerait avoir totalement oubliés. Dès lors, la trentenaire s'efforça de chasser au plus loin de ses pensées l'ancien petit-ami de sa sœur qui avait également été son amant, pour se concentrer sur les blouses et les costards. Les blouses et les costards, uniquement.
– « Oh, tu sais, je ne les vois pas comme ça. », dit-elle finalement en ouvrant la carte des cocktails. « Les chirurgiens et les médecins restent les chirurgiens et les médecins. », poursuivit-elle avec aplomb. « Je ne les ai jamais vus comme de potentielles... cibles. »
Bien qu'hésitante sur son dernier mot, Nina l'avalisa d'un bref sourire. Il fallait dire qu'elle n'était pas du genre à aller elle-même à la rencontre d'un homme. Dans la majorité des cas, Nina était celle qui se faisait accoster plutôt que celle qui accoste. Au stade actuel de sa vie, la perspective de tomber amoureuse l'avait abandonnée. Cela ne la rendait pas triste ; elle n'était simplement pas prête à faire entrer un homme dans sa vie et, plus que cela, de faire entrer une figure masculine, s'apparentant à ce qui ressemblait le plus à un père pour Elias, dans la vie de son fils.
– « En revanche, on dirait que toi tu as déjà considéré la question. »
La légère taquinerie que Nina venait de se permettre était expliquée par une chose et une seule chose seulement : Eliora était sa cousine. Ainsi, elles étaient suffisamment proches pour que l'histologiste ne s'ose à pareille taquinerie. Sa nature introvertie l'aurait empêchée, dans tout autre cas, de relancer ce sujet et de se montrer curieuse, sauf à se couvrir de ridicule et à finir sa question avec les joues aussi rouges qu'après un marathon de quarante kilomètres. Là, il n'en fut rien. Ce fut une Nina totalement sereine qui arrêta son choix de cocktail sur le Santa Marta : rhum blanc, citron et eau de vie de cerise, et qui releva son regard vers la femme au tailleur-pantalon couleur lie de vin qui lui faisait face. Ce qu’elle ignorait encore, à cet instant, c’était la vérité qui se cachait derrière les propos qu’elle venait de tenir et qui tendait en cette relation qu’Eliora partageait avec un des membres du Sénat ; ce même homme que Nina avait laissé traverser au passage piétons sans soupçonner un seul instant que sa cousine et lui puissent être liés par quelque chose de plus que professionnel ou amical.
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Re: Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation ಎ ELIORA ༝ NINA
Lun 7 Fév 2022 - 15:05
Un temps pour l’action et un temps pour la contemplation
Des hommes en costumes, des femmes en tailleur, tel était le quotidien d’Eliora. Un quotidien dans lequel elle se fondait parfaitement, portant elle-même les élégantes tenues que pouvaient arborer ses semblables. Quelque part, c’était comme un signe de reconnaissance entre eux, au milieu du sénat comme dans la vie de tous les jours. La manière de se vêtir en disait beaucoup sur une personne tant son niveau social que son esprit. Certains pouvaient s’en agacer mais qu’ils le veuillent ou non, c’était ainsi que fonctionnait le monde. Ainsi que les choses étaient perçues. Pour autant, l'interprète ne s’arrêtait pas dans la manière de se vêtir, pour choisir ses relations. Avoir des amis d’un moindre niveau social n’était pas un problème pour elle et quoiqu’elle soit au quotidien entourée de costards-cravates, de tailleurs, de costumes, la quadragénaire savait choisir ses amis pour leur esprit. Elle sanctionnait bien davantage la bêtise, à vrai dire, que la pauvreté. Et, au-delà de la bêtise, elle sanctionnait bien plus le mauvais esprit, aimant à s’entourer de personnes fidèles et sincères.
Pour autant, si elle devait être tout à fait honnête, la quadragénaire devrait admettre que ses partenaires avaient toujours davantage appartenu à son statut social, son domaine politique, qu’au reste de la population. Ce n’était qu’un concours de circonstances. Parce qu’elle évoluait parmi eux, parce qu’elle était amenée à les fréquenter au quotidien, parce que la plupart avaient cet intellect qu’elle appréciait tant, qu’elle recherchait même chez un homme. Etait-ce, pour autant, le charme du costume qui l’attirait vers eux comme un papillon l’était par la lumière ou n’en était-il vraiment rien, sinon le résultat de fréquentations quotidiennes ?
”- J’ai toujours eu l’impression que la sensibilité allait davantage à l’uniforme de pompier, de policier, ou l’habit médical qu’aux costumes, mais ce ne sont que les résultats de mes maigres observations, je ne gage pas de leur exactitude ou vérité scientifique.” précise la brune, ouvrant la carte des cocktails pour la parcourir du regard.
Sa cousine était une femme de science. Pour elle, les chiffres, les études scientifiques, étaient une langue naturelle qu’Eliora ne se serait pas permis d’affirmer maîtriser aussi parfaitement. Ce n’était guère le cas. Elle avait toujours été elle-même bien plus littéraire que scientifique et les rares études qu’elle avait pu lire en dehors de son domaine d’exercice avaient toujours été pour elle un peu compliquées. Bien sûr, ce n’était pas non plus un flou total sur certains points, alors qu’elle avait des connaissances certaines, ancrées, dans la politique, dans l’économie… Mais pour ce qui était des études purement scientifiques et du langage pointu de celui-ci, elle laissait ce domaine à sa cousine bien volontiers, lui faisant donc préciser qu’aucune étude - à sa connaissance - n’était parvenue au résultat qu’elle avait formulé un peu plus tôt, n’étant que le reflet de ses propres croyances. Guère celui, en revanche, de ses propres amours alors que ses quelques histoires n’avaient jamais été avec un homme en uniforme. Les costumes, en revanches, Eliora les avait retirés quelques fois, sur les épaules de plus d’un homme. Politiques, financiers, grands patrons… Tels étaient majoritairement ceux qui avaient partagé sa couche, au fil des années.
L’élégante brune laisse entendre un petit rire comme sa cousine évoque des cibles, en parlant de ses collègues en uniformes, alors qu’elle dit ne jamais les avoir vu comme tel. De toute évidence, Nina n’était d’après ses dires pas tant attirée par ses collègues médecins et chirurgiens. Eliora ne pouvait pas en dire autant de son côté, ses amours avec ses collègues étant plus réguliers, quoiqu’elle soit toujours restée strictement professionnelle avec ces derniers, sur leur lieu de travail. La preuve en était que, jusqu’à présent encore, personne ne soupçonnait la relation intime qu’elle partageait avec le sénateur à l’éducation et ce depuis plusieurs mois maintenant.
”- Hé bien, des cibles !” plaisante-t-elle en refermant la carte qu’elle parcourait des yeux jusque là, ayant choisi. ”Dois-je en conclure que ma cousine est une redoutable chasseresse, sélectionnant soigneusement les proies les plus appétissantes ?” suggère Eliora, levant un sourcil taquin. ”Elle aurait bien raison.”
Nina était seule depuis… un moment. Et Eliora ne savait même pas, depuis tout ce temps, qui pouvait bien être le père du petit Elias, cette information n’ayant jamais vraiment quitté les lèvres de sa cousine, laissant planer le doute sur l’identité de ce dernier. Une identité que l’interprète n’aurait, pour être honnête, jamais pu soupçonner. Devait-elle en conclure que les médecins étaient à exclure de la liste des pères potentiels d’Elias ? Non pas que la question la turlupine vraiment. Elle n’avait aucun problème avec le fait que Nina soit mère célibataire. Elle avait, elle, au moins la chance d’avoir pu le devenir. Une chance sur laquelle la brune elle-même a refermé tous ses espoirs, en même temps qu’elle a appris l’importance de son endométriose.
Sa cousine, en revanche, avait un peu plus d’élément en sa possession pour suspecter que la question de rapports intimes avec des collègues avaient déjà été traitée par l’interprète, quoi que la médecin n’en ai pas encore assez en sa possession pour faire un lien avec l’élégant sénateur qu’elle avait laissé passer quelques instants plus tôt sur le passage piéton, à quelques mètres seulement du bar. L’apprendrait-elle ce soir, ou Eliora se contenterait-elle de la laisser dans ses soupçons ? Elle-même n’était pas encore décidée sur la question de sa transparence, de son honnêteté, à ce sujet. Mais elle y voyait, en tout cas, une occasion de jouer un peu avec sa cousine. Jouer avec ses perceptions, ses intuitions. Elle pouvait bien confirmer son propos, sans trop en dire.
”- Tu l’as dis toi-même, ils sont pas mal.” remarque la brune, sourire aux lèvres, comme un serveur s’approche de leur table pour prendre leurs commandes. Et elle demande un Lion Martini - naturellement mieux connu sous le nom de pornstar, rebaptisé en ces lieux toutefois - avant de reporter son attention sur sa cousine. ”Bien sûr, il n’est pas question de les voir comme des cibles.” objecte-t-elle. ”Mais il serait hypocrite de prétendre en effet que je n’ai jamais été tentée par une petite expérience avec l’un ou l’autre de mes collègues.”
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