Aline ♪ Promenons nous dans les bois. Pendant que le...

Ce jour était un jour que Matt attendait depuis un bon moment. Quelque chose qu’il avait beaucoup préparé, pour faire plaisir à la jeune Aline. Par rapport à leur première rencontre, à leurs premières conversations. Il s’en souvenait parfaitement, comme si c’était hier. Alors, en souvenir de tout ça alors que cela faisait déjà de très nombreux mois, il avait voulu organiser une nuit, seul avec la demoiselle. Si ça avait été un autre homme qui avait organisé ça, ça aurait très certainement été quelque chose de très romantique. Belle femme qu’elle était, elle devait parfois avoir des propositions de la part de bien des personnes. Et pourtant, c’était avec l’américain qu’elle s’apprêtait à passer la nuit. Quelle chance il avait, dis donc ! Il ne manquerait pas de le souligner, une fois qu’ils seraient ensemble.

Ce genre d’expédition était une chose franchement compliquée à organiser. Matt n’aurait pas imaginé avoir tant de choses à faire. Rien que de trouver un endroit intéressant… Cela avait été complexe et était le résultat de nombreuses semaines de recherche. Dans l’endroit où il l’emmenait, il avait passé plusieurs heures à l’explorer, plusieurs jours même. Pour être certain que tout allait bien, que personne ne le squattait. Même s’ils n’étaient pas à l’abri de découvertes le jour où ils allaient s’y rendre, ce soir. C’était exactement pour cela que le militaire préférait être présent avant que l’idée de le faire ne passe dans l’esprit de la jeune française. Et si elle avait envie d’y retourner à l’avenir, il serait même préférable qu’elle lui demande de l’accompagner, c’était peut-être un peu plus prudent, bien malheureusement.

De quoi dormir, de quoi manger. Matt avait absolument tout prévu dans un gros sac, dans un sac qu’il utilisait lorsqu’il était à l’armée. Près d’une semaine auparavant, il avait prévenu la jeune blonde, qu’il allait l’emmener en excursion une nuit, qu’ils allaient partir tous les deux. Il lui avait également dit que, la connaissant, il acceptait qu’elle prenne des caméras si elle avait envie de filmer ce qu’elle souhaitait et voir si elle souhaitait utiliser les images après. Lui s’en fichait un peu à dire vrai. Il avait demandé à la jolie blonde si elle pouvait les emmener en voiture. Lui n’avait qu’une moto, ça ne serait pas très pratique.

Il était sorti de son appartement avec son pantalon de l’armée, son treillis, un haut noir surmonté d’un sweat assez chaud pour la nuit, pour ne pas avoir froid. Il avait indiqué à son amie de mettre des vêtements simples et confortables, des bonnes chaussures de marche, pas des petites baskets en tissu. Avec son gros sac, il l’avait rejoint avant de lui indiquer la route à prendre, en voiture. Il n’était pas très tard, l’américain préférait qu’ils arrivent avant la nuit. Dans la forêt, il indiqua un petit chemin où Aline pourrait garer sa voiture à l’abri des regards des personnes qui pourraient passer sur la grande route d’où ils venaient. Il sortit, récupéra les sacs puis se mit à marcher tranquillement à travers la forêt. « Allons-y pour une nuit de folie en tête à tête ! On a… 20 minutes de marche avant d’arriver ! »

Codage par Magma.

Lorsqu'une idée n'avait de cesse de nous tracasser, qu'elle ne voulait pas quitter notre esprit, il était vraiment très agréable lorsque, enfin, elle était mise à exécution. C'était une de ces journées, actuellement. Et c'était vraiment très agréable. Agréable n'était peut-être pas vraiment le bon mot. Il était totalement excité par cette soirée. Il savait que ce n'était pas très bien parce qu'ils s'apprêtaient tout de même à faire une chose qui pouvait s'avérer être dangereuse et qui n'était, en théorie, pas vraiment autorisée par la loi. Mais ça... Matt s'était bien abstenu de le dire à Aline. Elle n'était pas bête, elle devait très certainement bien le savoir. L'endroit dans lequel ils se rendaient n'appartenait à aucun d'entre eux et Matt n'avait pas vraiment trouvé de renseignements sur les propriétaires actuels du bâtiment.

Pendant le trajet, l'américain n'avait absolument pas arrêté de parler. Ce qui trahissait peut-être d'une très légère nervosité. Il avait envie qu'Aline passe une excellente soirée et une très bonne nuit. Il espérait vraiment que tout si passe pour le mieux.

Désormais à l'air libre, il avait récupéré ses deux sacs, un très large sourire malicieux posé sur ses lèvres, jusqu'à ce qu'il n'entende les mots qu'Aline disait à la caméra. Il tourna rapidement le regard dans sa direction, les sourcils légèrement froncés. "Fais donc la maline, pendant que tu le peux encore !" ne se priva-t-il pas de dire avant de rire tout doucement. Parce que lui, il savait parfaitement où ils allaient, ils connaissaient déjà l'endroit dans lequel ils allaient se rendre. De jour, c'était déjà un bâtiment assez glauque alors de nuit, cela ne changeait très certainement pas. Ca devenait même certainement pire. Parce que l'obscurité ajoutait une atmosphère bien plus inquiétante, parce que les ombres pouvaient créer des formes que l'imagination déformait. S'ils passaient toute la nuit sans se faire une seule frayeur, ce serait certainement bien étonnant.

Voiture fermée, ils se mirent tous les deux à marcher tranquillement à travers la forêt. C'était calme et tranquille. Plus ils marchaient, plus l'américain restait silencieux, se contentant juste de sourire à l'idée de ce qu'ils allaient faire ce soir. "C'est peut-être étonnant quand tu me connais mais j'adore le calme qu'il y a ici. Tu peux t'asseoir, fermer les yeux, écouter les oiseaux et tout, c'est franchement super agréable ! J'adore !" fit-il en continuait de sourire.

Plus ils avançaient, plus la forêt était dense alors qu'ils passaient partout sauf sur les chemins qu'ils pouvaient bien croiser. Le soleil commençait à tomber de plus en plus, la visibilité baissant, pas aidée par la végétation. De son sac à dos, Matt sortit deux lampes torche, en tendant une à la demoiselle alors qu'ils s'approchaient de plus en plus du manoir.

"Bon, parlons de règles chiantes avant de nous amuser. Parce qu'on est en pleine forêt et si on peut aller visiter une maison, tout le monde le peut... On va rester tous les deux, toujours, d'accord ? J'ai prévu de quoi dormir sur place mais si jamais, j'ai installé une tente plus loin dans la forêt. Ca te va ? Tu veux ajouter quelque chose ?"

Codage par Magma.

Ce serait une nuit pleine d’émotions, d'une façon ou d’une autre. En tout cas, ils s’entendaient très bien tous les deux alors ce serait une soirée riche. Pour le moment, Matt restait très silencieux parce qu’il faisait sombre et qu’il voulait être certain qu’ils se dirigent dans la bonne direction. Il ne fallait sûrement pas qu'ils se perdent en forêt parce que, pour se retrouver dedans, ça ne serait absolument pas simple, bien au contraire. Il s’en voudrait un peu si la soirée se transformait en « retrouvant notre chemin ». C’était hors de question.

Petit sourire sur les lèvres, il tourna rapidement la tête vers ma demoiselle alors qu’il entendait les mots de la demoiselle. Elle était d’accord. Ils étaient sur la même longueur d’ondes, déjà. S’amuser c’était bien mais il arrivait parfois qu’il y avait quelques limites, souriant en coin en entendant les mots de la demoiselle. Ce n’était pas vraiment très prudent de dormir sur place. Mais ça irait. Il avait su très bien comment s’y prendre, il dormirait sûrement très peu et passerait son temps à surveiller. Comme à l’armée, toujours quelqu’un pour surveiller et il y avait un roulement toute la nuit. Il ne demanderait pas à Aline de rester éveillée pour que lui puisse dormir. « Dans le pire des cas, on pourra retourner à la voiture et rentrer, ne t’inquiète pas ! »

Ne pas trop faire de mauvaise blague, il hocha vivement la tête. Pour le moment, ils rigolaient encore mais la tension finirait par très vivement monter. Pour le moment, il se permit tout de même une petite touche d’humour. « Je te préviens, si je me fais pipi dessus, ce sera de ta faute ! » dit-il avant de rire.

Enfin, ils arrivèrent à destination. Enfin. Le soleil n’était pas encore totalement tombé, ils pouvait parfaitement voir le grand manoir qui se dressait devant eux, inquiétante bâtisse sombre et semblant sans vie, les fenêtres cassées, aucun signe de vie aux alentours. Seul le vent venait parler à leurs oreilles. Matt sourit doucement en regardant le bâtiment, finissant par faire le tour de la maison pour ouvrir la porte de derrière qui n’était pas scellée. « Bienvenue chez vous, très chère ! »

Codage par Magma.

Le plus important était bien que Aline passe une bonne soirée. C’était sur son idée qu’ils étaient venus ici, même si c’était une surprise, alors il était tout simplement hors de question que la soirée ne soit pas bonne. Matt la laisserait dormir. Au moins 4h si elle le pouvait. C’était la moindre des choses. Surtout qu’ils devraient prendre le volant le lendemain pour rentrer dans leurs lits douillets prendre une bonne douche, un bon petit-déjeuner et dormir quelques heures sur un bon oreiller. D’ailleurs, en parlant de nourriture, Matt avait pris de quoi se sustenter sans problème, lui n’ayant encore rien mangé ce soir, trop excité à l’idée de leur petite excursion.

Les petits pics d’Aline l’amusent et un se met à rire. C’est exactement le genre d’humour qu’il aime. Il laissa tout de même un air outré se glisser sur son visage doucement, avant de répliquer. « Arrête, j’en ris tellement que je vais en perdre mon dentier ! » dit-il d’une voix se voulant légèrement tremblante, essaye de se faire un peu plus âgé qu’il ne l’était actuellement. Il secoua tout de même la tête en entendant ses excuses. « Quoi ? Tu t’excuses d’avoir de l’humour et de me faire rire ? C’est hors de question que j’accepte tes excuses, non mais ! »

Bien rapidement, ils arrivent devant le manoir qui n’a rien à envier aux grands bâtiments modernes. Il est splendide. Dans son jus et franchement inquiétant mais c’était bien ce qui le rendait d’autant plus beau, non ? Bien rapidement, ils se dirigent vers la seule porte ouverte du bâtiment. L’intérieur est un peu vide, cela dépend des pièces. Dans la cuisine il y avait encore des meubles, des trucs dans le frigo abandonné depuis de très nombreuses années. D’autres pièces avaient été vidées, le papier peint se décollant totalement des murs. Il y avait un peu de tout et pourtant Matt n’avait rien déplacé. C’était plus amusant de découvrir les choses tous les deux ensembles.

Marchant tranquillement dans la pièce tout en laissant sa lampe torche glisser sur les éléments autour d’eux. Il n’avait pas vu la souris passer. Il retourne vers la porte pour le fermer et poser un caillou devant, qu’ils l’entendent frotter sur le sol si jamais la porte était ouverte. « Quoi, tu as déjà vu un fantôme ? » demande-t-il rapidement en posant la lampe sur le torse d'Aline pour la regarder. Il rit tout doucement, ayant fermement hâte de la voir sauter au plafond de peur.
Il se remit à regarder autour de lui, ouvrant des tiroirs pour regarder à l’intérieur. « J’ai appris que c’était la maison d’un médecin et de sa femme. Du jour au lendemain, ils ont disparu sans laisser de traces avec leurs trois enfants.

Codage par Magma.

Cette soirée allait être électrisante. Elle l’était déjà. Alors qu’ils venaient de pénétrer dans cette grande bâtisse à l’allure assez inquiétante, une fois le soleil descendu, Matt sentait en lui une légère euphorie qu’il adorait, cette adrénaline qui venait s’injecter dans son sang à mesure que son cœur pulsait dans sa poitrine, légèrement plus rapidement que la normal. Ça, c’était exactement ce qu’il adorait. Vraiment. Il laissa un petit sourire posé sur ses lèvres. Ça ne sentait pas extrêmement bon. Après tout, ils étaient quand même dans une vieille demeure qui avait été abandonnée du jour au lendemain, un peu de nourriture avait moisie dans la pièce dans laquelle ils se trouvaient et il y avait cette odeur de vieille maison. Ce n’était pas vraiment descriptible. Ce n’était pas une odeur infecte mais tout de même, c’était bel et bien présent, sans les empêcher de discuter.

Entendant les excuses, l’américain se mit à secouer doucement la tête en tournant sa lampe pour la posée sur la jeune blonde. Il n’était pas d’accord du tout, bien au contraire. Depuis quand est-ce qu’on devait s’excuser de faire une bonne blague, d’abord ? S’excusez d’avoir de l’humour ? Hors de question, c’était inadmissible à ses yeux, lui qui était le premier à sauter sur l’occasion de faire une bonne blague. Il laissa donc sa langue claquer fortement contre son palais. « Non je n’accepte pas tes excuses ! Sinon je vais finir par croire que tu es sérieuse et je vais prendre une sacrée claque ! » lâche-t-il en même temps qu’un petit rire sorte de ses lèvres.

Vieux cadres brisés accrochés aux murs, meubles ensevelis sous une couche de poussière, quelques tags bien plus récents aux murs, ce n’était pas du tout le genre d’endroits dans lequel on se rendait par pur hasard. Une maison comme ça en pleine forêt, il fallait plutôt la fuir que d’y pénétrer, non ? L’ancien militaire partit rapidement vers le frigo pour l’ouvrir et attraper un paquet du bout des doigts pour en regarder l’odeur. Paquet de viande, il finit par le reposer rapidement pour fermer le frigo, se mettant à tousser légèrement tellement l’odeur était infecte. « Dégueu ! »

Une famille soudainement disparue qui ne semblait pas avoir de raison apparente pour disparaitre, après tout, un médecin, ça gagnait bien sa vie, surtout lorsque ça pouvait habiter dans ce genre d’endroits, non ? En tout cas, c’étai typiquement une histoire qui pouvait être racontée dans les pires films d’horreurs, c’était un bon début de scénario. Peut-être étaient-ils dans un film ce soir, qu’ils en étaient les acteurs principaux sans le savoir et que cette nuit serait la pire de leur vie. Matt rit doucement de ses propres pensées. Peut-être un peu d’angoisse, bien malgré lui. Ses yeux finirent par se tourner vers Aline qui avançait tranquillement. Il aurait pu enfoncer le couteau dans la plaie à l’aide d’une simple petite blague mais il n’était pas ainsi. Il s’approcha de la porte, lisant le mot à voix dans sa tête avant de poser doucement sa main sur son épaule pour la pousser et entrer dans le grand hall d’entrée où un majestueux escalier trônait. « Je vais t’appeler comme ça maintenant, lionne ! Ca va parfaitement avec ta crinière ! »

Un jour, il y avait eu de la vie dans cette grande bâtisse. Peut-être qu’elle avait des centaines d’années, qu’elle avait pu voir bon nombre de morts et de naissances, le spectacle infini de la vie. Dans cette cuisine, l’américain n’avait absolument aucun mal à imaginer une femme penchée au-dessus de l’évier aujourd’hui rempli de vaisselle cassé et de nourriture en décomposition, des bambins attablés, attendant leur petit-déjeuner en chahutant. Bon, il avait peut-être de l’imagination mais c’était tout à fait possible, dans ce genre d’endroits. Avant d’être abandonné, ça avait été une maison comme une autre, après tout. Peut-être qu’elle avait été un refuge pendant la guerre, un hôpital ou une base où militaires avaient pensé leurs prochaines offensives. Il y avait tellement de possibilités, tellement de questions sans réponses que Matt laissait son esprit aller et venir dans tous les sens, pensant à tout et n’importe quoi.

Matt laissa son regard rieur posé sur Aminé encore quelques secondes. Ils s’entendaient bien, tous les deux. Ca faisait bien longtemps qu’il n’avait pas croisé quelqu’un avec un humour légèrement noir   comme le sien, et ça faisait plaisir à voir, très sincèrement. Mais son attention est vite détournée vers le réfrigérateur, qu’il observe. Bon, il prendra peut-être des gants la prochaine fois. Tant pis. De toute façon il n’y avait pas d’eau dans la maison pour se laver la main, tant pis pour lui. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises dans cette grande demeure…

Cuisine passée, ils se dirigeaient désormais vers la suite. Matt prit bien soin de refermer la porte de la cuisine derrière eux pour dissuader les personnes qui seraient susceptibles de vouloir venir en même temps qu’eux. Il suivit tranquillement Aline, peut-être un peu trop tranquille et silencieux. C’était qu’il n’était pas si serein que ça. Et pourtant, il connaissait parfaitement l’endroit pour y être déjà venu plusieurs fois. Il grimpa les escaliers tranquillement, sans oublier de jeter quelques regards au rez-de-chaussée pour vérifier qu’ils n’étaient pas suivis. Foutus réflexes.

Il ne lâcha pas une seule seconde la blonde du regard, ses yeux allant vers le portrait qui était accroché au mur. Il rit doucement. « Bah alors Aline, tu préfères les petits vieux ? » demande-t-il doucement. Il ne s’y attendait pas du tout. Elle devait avoir pleins de petits jeunots de son âge qui lui courraient après, des petits culs encore bien frétillants, qui aimaient profiter de la vie. Ils se trouvaient actuellement près de deux portes ouvertes, l’une d’ailleurs décrocher de ses gonds. Les fenêtres des chambres étaient fermées et pourtant, ils entendirent soudainement un énorme claquement, du aux volets, qui allèrent heurter très violemment les fenêtres. Pourquoi y avait-il tant de vent ? Matt fit un bon dans la pièce, sa lampe torche prête à assommer quelqu’un, ne se retrouvant que face au vide sidéral. « Non mais bon Dieu. »

Pour se rendre dans ce genre d’endroits, il fallait avoir un courage vraiment très fort. Nombreuses étaient les personnes à en exprimer l’envie sans jamais oser sauter le pas ou qui passaient leur temps sur internet à regarder des personnes le faire à leur place, en restant en sécurité bien derrière leur écran. Ce soir avec Aline, ils étaient dans cette maison et ce n’était pas rien du tout, bien au contraire. Ils allaient se faire des petites frayeurs, ils allaient passer un moment plein d’émotion et l’américain espérait sincèrement que cela ne serait qu’agréable, à y penser plus tard. Peut-être qu’ils choisiraient même de passer des moments ensemble dans d’autres endroits de la sorte, si jamais tout se passait pour le mieux et qu’ils ne passaient pas une semaine complète sans dormir par la suite.

Tous les deux s’étaient rencontrés comme dans un film et le courant était immédiatement passé, pour leur plus grand plaisir. Rencontrer Aline était vraiment très agréable pour Matt, elle était très branchée technologies, ce qui n’était aucunement le cas de Matt mais en même temps, ça rendait leur relation un peu plus intéressante, leurs grandes différences. Aline avait bien rapidement pris la place d’amie dans le cœur du brun. Même s’ils ne se connaissaient pas encore à la perfection.

C’était assez étrange comme moment. Matt ne s’était jamais rendu dans ce genre de bâtiments pour faire ce genre d’explorations de nuit. Il sentait un mélange d’excitation avec une pointe d’angoisse. Bien évidemment, ça ne faisait qu’alimenter son adrénaline, ce qu’il adorait. Chose qu’il recherchait dans son quotidien, quitte à se mettre en danger. C’était très clairement ce qui manquait à Matt depuis qu’il avait quitté l’armée. Alors ce soir, ils n’allaient croiser personne, il valait mieux. Mais dans un même temps, se dire que peut-être des bruits pouvant faire penser à des bruits fantomatiques pourraient leur faire un peu peur, c’était bien trop électrisant pour avoir envie d’opérer un demi-tour.

Face à ce portrait de famille qui rendait la maison un peu plus vivante, Aline avait osé faire une petite blague sur la beauté de l’homme qui semblait être le père de famille. Peut-être était-ce le médecin, effectivement, bien qu’il ne semblât pas franchement vieux, sûrement pas plus que Matt. Ce dernier aurait d’ailleurs totalement pu faire ce genre de blagues, si Aline n’avait rien dit. Dans un même temps, ça l’amena à imaginer le genre de personnes qui pouvaient plaire à son ami. Ils n’en avaient jamais vraiment discuté. A part des jolis fessiers des hommes qu’ils avaient pu croiser dans la rue… Le seul goût qu’il connaissait à la jolie blonde était le goût pour les fessiers joliment formés, ce qu’il comprenait à la perfection, bien évidemment ! « Si jamais il y a un fantôme et que c’est un homme, je lui demanderais son numéro pour toi, faudrait pas passer à côté de cette opportunité ! » dit-il doucement alors que la frayeur du volet était passée ou qu’elle retombait doucement, tout du moins.

Doucement, il rit. Pas trop fort mais tout de même, il rit. Les réactions d’Aline étaient amusantes, sentir la panique dans sa façon de parler, c’était très exactement ce pour quoi ils étaient présents, c’était ce qu’ils avaient tous les deux cherché. « Tu parles beaucoup pour quelqu’un qui n’a pas peur, non ? »

Il la taquinait bien évidemment. Il ne serait très certainement pas mieux si jamais il n’avait pas sa grande fierté. Lampe torche braquée sur la droite du bâtiment, il tourna la tête vers Aline qui partait à l’opposé. De toute façon ils auraient le temps de tout découvrir cette nuit. Pour ne pas se séparer, il la suivit tranquillement, ouvrant les portes auprès desquelles ils passaient. Il entra tranquillement dans une chambre comprenait simplement un grand lit face à un miroir mais également une montagne de vêtements posés en vrac sur le lit. Vêtements assez anciens, pour petites filles ou des morceaux de costume, qu’un médecin pourrait très certainement enfiler pour aller travailler. Les observant de sa lampe, Matt poussa le tas de vêtements, la couette glissant en même temps pour laisser apercevoir un mannequin avec de longs cheveux et les yeux grands ouverts. [b) « Fucking bastard… »[/b] lâcha-t-il doucement avant de couvrir le mannequin de nouveau et de rire tout doucement. Il n’avait pas visité de façon si approfondie. « Il y a des petits malins quand même… »

Pour venir dans ce genre d’endroits à deux, il fallait avoir des couilles vraiment bien développées, d’autant plus alors que tous les deux avaient pris la décision de dormir dans cet endroit ou, tout du moins, que Matt avait dit à Aline qu’ils le feraient. C’est ce qu’il avait prévu et franchement, si elle réussissait à dormir, lui ne se faisait pas de problèmes, il avait dormi dans de très nombreux endroits bien glauques, il allait forcément finir par dormir, même pendant quelques petites minutes seulement.

Les deux amis commençaient à actuellement bien se connaître maintenant alors forcément, ils se permettaient des choses qui n’auraient pas été le cas au début. Et pourtant, il fallait dire qu’ils avaient rigolé dès leur première rencontre, tous deux étaient vraiment très friands d’humour. Se retenir de faire une grosse blague à Aline, ne souhaitant pas qu’elle fasse un malaise ou s’enfuit en hurlant. La retrouver après dans la forêt, il fallait dire que ça ne serait pas simple du tout, il ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose. Mais il était certain qu’une blague plus ou moins petite finirait bien par arriver. Pour le moment, ils ne jouaient pas sur le même terrain. Matt connaissait très bien cette grande maison et Aline ne faisait que découvrir pour le moment, il fallait attendre encore un peu, qu’elle puisse tout de même bien connaître les couloirs et les pièces, ce serait d’autant plus amusant.

Venir ici et imaginer les personnes qui avaient pu y vivre, vivre des malheurs, ce n’était pas si simple. L’imaginaire faisait très certainement en sorte que ce soient des personnes aux aspects fantomatiques, avec des traits presque effrayants. Alors forcément se retrouver face à une photo qui montrait que ce n’était aucunement le cas, qui mettait en scène une famille aux traits jolis. Un père qui était très certainement attirant, qui l’était avec une seule photo, il semblait avoir un regard qui transperçait. Franchement, si Matt tombait sur lui sur une application de rencontre, il ne faisait aucun doute qu’il lui enverrait immédiatement un message. Il prit une tête totalement outrée en entendant parler de domestique. « Bon, si le domestique est aussi mignon et qu’il ne sort pas tout juste du berceau, ça peut le faire ! » dit-elle en riant doucement.

Entendant parler en français, il ne réagit pas une seule seconde. Il fallait dire que, en bon américain qu’il était, la seule phrase qu’il connaissait était : Voulez-vous coucher avec moi ce soir ? Alors oui ou non, ça lui passait totalement au-dessus. Il se doutait bien que la demoiselle ne parlait pas en anglais ni en allemand pour qu’il ne comprenne pas, et il respectait. De toute façon, il fallait dire qu’il était assez préoccupé par son cœur qu’il tentait de calmer. Le mannequin couvert, ce serait pour la prochaine personne qui viendrait. Tout le monde avait droit à un petit moment d’adrénaline. Il se retourna rapidement vers Aline, ses yeux glissant sur le miroir sans qu’il ne réagisse vraiment. C’était le genre de détails qu’il remarquait en entrant dans une pièce, pour ne pas se faire peur lui-même. Surtout que ce qu’il vit le plus dans la glace fut sa lampe torche qui l’éblouit un peu. « Bien sûr que tu as tort, non mais je t’y verrais bien toi ! Tu parles en français, j’ai bien le droit de parler aussi dans ma langue ? » dit-il sans oublier de lui tirer tout doucement la langue. Il passa doucement près d’elle, posant le bras sur ses épaules pour l’emmener dans une autre direction tranquillement, passant dans une vieille salle de bain délabrée.

Beaucoup de personnes n’étaient pas saines d’esprit et pour avoir ce genre d’activités, Aline et Matt ne devaient pas vraiment l’être non plus. C’était assez amusant de se dire que oui, certaines personnes devaient les prendre pour des fous furieux. Qui avait vraiment le courage de venir dans un tel endroit, rien qu’en plein jour ? Pas tout le monde, malgré ce que certains osaient prétendre. Matt était amusé, pour le moment tout du moins. Bon, son rythme cardiaque n’était pas vraiment calme mais pour qui le serait-il ? Après tout, il y avait tellement d’adrénaline qui passait dans ses veines… Il se faisait quelques petites frayeurs tout seul, malgré ce qu’il montrait.

Les petites blagues allaient finir par arriver, cela ne faisait absolument aucun doute. Pour le moment, ils ne faisaient très certainement que de tâter un peu le terrain, regarder ce que l’autre pourrait être capable de supporter en même temps qu’ils vérifiaient le fait d’être bien seuls, que des petits malins ne se soient pas cachés dans la demeure pour les effrayer. D’ailleurs, dans l’obscurité de la nuit, une chouette effraie se mit à hurler. Très certainement à l’extérieur, son cri s’engouffrait dans la bâtisse, peut-être par une fenêtre brisée ou deux, son cri semblant être comme la respiration d’une personne très profondément endormie.

Ici, ils sont entrés comme ça, ce n’était absolument pas chez eux, bien au contraire. La demeure de la famille qu’ils avaient pu apercevoir sur quelques portraits, la demeure de ce genre et bel homme qu’Aline aurait très certainement voulu rencontrer, petite coquine. L’imaginer avec un aspect fantomatique, venir à leur rencontre pour faire la connaissance de la jolie française… C’était aussi amusant que cela donnait froid dans le dos. La question d’Aline arriva au moment où il pensait à ça. Il tourna le regard dans sa direction. Est-ce qu’il devait la rassurée, ou non ? Il ne croyait pas du tout aux esprits ou ce genre de choses… Mais ils étaient présents pour se faire des petites frayeurs… L’américain serait trop fou de rater une telle occasion… Il haussa alors doucement les épaules pour se contenter de répondre. « Peut-être, qui sait ? C’est pas chez nous. Peut-être que le propriétaire des lieux déteste que des inconnus rentrent comme ça chez lui ? »

Dans cette nouvelle pièce, le barman promena son regard, ouvrant le placard au-dessus de l’évier, placard à moitié décroché, pour apercevoir des vieilles boîtes de médicaments en train de prendre la poussière à côté d’une boîte de pansements pour enfants et d’un rasoir bien affûté. Rien de bien inquiétant pour ce genre d’endroits. « Moisissure ? Elle a quand même l’air confortable, cette baignoire ! J’me ferais bien couler un petit bain, moi ! » dit-il en tournant sa lampe pour la poser sur le ventre d’Aline, surpris par ses paroles. Enfants ? Mais de quels enfants pouvait-elle vraiment être en train de parler ? Ah non, il était idiot. Elle parlait très certainement des personnes qui étaient déjà venues par le passé et qui avaient détérioré le lieu. Il était vrai que c’était particulièrement méchant de faire ça…

Pièce bien petite alors qu’ils venaient de faire le tour, Matt finit par en sortir tranquillement, se mettant à siffloter un air de musique assez inquiétante pour embêter un peu son amie alors qu’il montait à l’autre étage de la maison. « Je détesterais vivre dans une maison si grande ! Beaucoup trop d’endroits où se planquer ! »

Tous les deux étaient comme de grands enfants qui étaient en train de grandement s’amuser. Malgré l’angoisse de la nuit, de l’endroit dans lequel ils se trouvaient, mais surtout des deux combinés. L’adrénaline aidait grandement à chasser une partie d’angoisse, à faire en sorte qu’ils passent un bon moment, actuellement. Le jeune homme, plus si jeune que ça, était totalement électrisé par la maison et l’ambiance qui s’y trouvait. Plus ils s’enfonçaient dans les pièces, plus c’était intéressant. Quel bonheuuuuuur de ne pas toujours savoir à quoi s’attendre si ce n’était qu’il y aurait bien des frissons, ce soir ! En espérant bien évidemment que ce ne serait pas dû à des personnes qui se seraient également introduites dans la maison et qui s’amuseraient avec eux, à jouer avec leurs nerfs.



Qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans la jolie petite tête d’Aline ? C’était exactement l’un des moments où Matt aimerait bien savoir lire dans les pensées. Il pourrait prévoir absolument tout ce qui pourrait l’effrayer et en jouer, sans méchanceté. Alors qu’elle l’entendait parler, l’Américain se mit à rire, retournant dans le couloir pour prendre le tableau et précautionneusement le décrocher et le glisser sous son bras. « Très bien alors, on va manger un bout en compagnie de cette charmante famille ! » Il ne fallait jamais lui donner de mauvaises idées, il avait assez tendance à les suivre.



Trop de surface à nettoyer ? Il se mit à rire tout doucement. Ce n’était pas du tout un problème pour lui la saleté. Il avait vécu bien pire à l’armée. Se jeter dans la terre pour des entraînements, rester des heures allongées sur un toit moisi en planque ou des mois sans se laver pour une raison bien plus traumatisante… L’homme sourit doucement de rit doucement, en profitant pour chasser ces mauvaises pensées de son esprit, ce n’était pas du tout le moment. « Ouais, on finit de visiter et on se pose dans la pièce où on va dormir pour manger ? J’ai rien pris depuis c’midi et heureusement que j’ai prévu parce que je pourrais manger trois enfants ! »



Au second étage de la maison, Matt lui ouvrit un vieux placard pendant qu’Aline était en train d’observer le tableau. Il passa ses yeux devant les vêtements, un sourcil très légèrement haussé. Ça, c’était particulièrement glauque, on pouvait presque sentir du parfum encore émaner des tissus. C’était flippant. Il referma bien le placard, faisant volte-face pour braquer sa lampe sur le tableau. « Vraiment, une famille totalement normale dis donc ! J’suis déçu de pas avoir grandi parmi eux ! »

C’était fou comme à l’intérieur, Matt se sentait heureux. Il sentait des sensations presque similaires à celles qu’il avait pu ressentir pendant des années, quand il était soldat. L’adrénaline n’était pas aussi exacerbée mais avec les montées qui s’injectaient dans son corps, c’était des sensations qui s’approchaient très fortement de celles ressenties durant ses missions. Il ne regrettait pas le moins du monde, bien au contraire. Pendant des mois, il s’était demandé ce qu’il pouvait bien faire pour ressentir de telles choses à nouveau, pour avoir l’impression d’être vivant. Car c’était un peu le problème. Avec les années d’adrénaline qu’il avait vécues, la vie banale n’avait absolument plus de goût pur lui. Où était le danger ? C’était bien trop plat pour lui en tout cas.

Bien évidemment, que Matt était assez fou pour prendre le cadre avec la photo. Après tout, ils s’étaient totalement invités dans cet endroit. La moindre des choses était bien d’emmener les hôtes prendre un bon repas avec eux, non ? Même s’ils ne faisaient que regarder !
Aline était bien amusante, avec son imagination. Ils auraient pu être frères et sœurs oui et comme elle se décrit elle-même, Matt ne peut pas s’empêcher de tout doucement ricaner. « Faire des joies créations exactement comme celles de ce tableau ! Quelle petite sœur pleine de talents, j’ai beaucoup trop de chance ! » Mais en soit, elle avait raison. Cela pourrait assez bien leur ressembler et, en tout cas, ce qu’elle avait dit de Matt correspondait plutôt bien à son enfance.

Dans la salle où ils allaient se poser se trouvaient déjà deux petits matelas gonflés et deux duvets, dans un coin. Matt vérifia qu’ils n’avaient aucunement bougé avant de s’installer tranquillement près de son amie. Face à eux, il posa la photo pour partager un peu de ce moment avec eux. Puis il sortit une ration militaire de son sac, l’ouvrant bien vite pour regarder ce qu’il y avait dedans. Il n’avait pas du tout mangé alors bon ! Il avait une faim de loup ! « Tu voudras goûter ? C’est toi qu’a fait les cookies ? »