[F. Sebastian] Une grande entaille dans ma main, mais surtout dans mon coeur

Je crois que je ne m'habituerai jamais à cette idée que j'ai déjà 42 ans et que je n'ai pas réussi à avoir une vie amoureuse et une famille. Ma fille est ma famille et j'aurais aimé, j'ai tant désiré avoir son père à nos côtés. Ce n'est pas pour rien que je n'ai jamais caché son identité à notre fille. J'ai perdu espoir de le retrouver un jour, jusqu'à ma mort. C'est mon amour éternel et jamais je n'aurais jamais essayé de l'oublier. Je suis sorti faire ma promenade de l'après-midi, je n'ai rien d'autre à faire que ça, comme je n'ai pas de boulot et que mes parents ont tout fait pour que je ne manque de rien après leurs morts, trop prématurément à mon goût. Mais j'ai fait mon deuil et je suis rentré au pays, depuis 5 ans. Je marche sur un terrain accidenté, sans regarder où je vais, tenant ma bouteille de verre de ma boisson rafraîchissante préférée. J'écoutais de la musique en marchant, alors le bruit autour de moi, je ne l'entendais pas. C'est là que je me coince un pied dans un trou, trébuchant et tombant, brisant ma bouteille de verre dans ma paume et le choc au sol fait entrer un morceau de verre profondément dans ma paume. Évidemment, je me mets à crier de douleur. Merde…. j'ai eu cette chance que mon portable n'a pas quitté ma poche de mon jeans, mais en le sortant d'une seule main, il tomba un peu plus loin et l'écran en fut abîmé. Et… merde.. Je soupire, grimaçant aussi. La douleur était insoutenable. J'enlève le morceau de verre et le sang se met à couler. Je déchire le.bas de mon t-shirt et j'essaie de me faire un garot moi même. Je peux ensuite me lever, prendre mon portable et appeler les secours. Plus qu' attendre leur arrivée. J'ai juste besoin de points de suture. En espérant qu'on puisse me les faire sur place. Je reste assise sur le sol en attendant leur arrivée.

J’attendais les secours depuis 5 minutes quand un homme s’arrêta devant moi. Mon regard se lève sur lui et c’est là que je le reconnais… Sebastian, mais il était si différent, comme ci, me voir, ne lui faisait rien. Il me parla comme à un étranger, comme ci il ne me reconnaissait pas, mais il me proposa quand même d’aller chez lui. Je tenais ma main enrobé du bas de mon t-shirt. Je n’arrivais pas à voir et comprendre s’il m’avait reconnu. Mais moi, je l’ai reconnu. Il est comme avant, mais en plus vieux. Il a bien vieilli en fait. Il semble avoir réussi lui, contrairement à moi, comme il semblait savoir ce qu’il disait sur ma blessure. Sans un mot, je défait le tissu et lui montre ma plaie. Sebastian… tu ne me reconnais pas… Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Je le laisse regarder ma blessure. Le coeur brisé. Je me relève doucement, comprenant par ses parole et sa façon de me parler que lui et moi c’était du passé et bien loin dans notre vie. Je retenais mes larmes. Si Aria aurait été là, je ne sais pas comment je lui aurais dit que son père a passé à autre chose et qu’il ne fera pas partie de notre vie. J’étais revenu à Hambourg pour le retrouver. J’avais pris ce risque qu’il soit là ou pas et là, il est là et je suis bien loin d’imaginer que je le retrouverais autrement que je l’aurais voulu. Je vais pas te suivre… j’attends les secours pour me faire soigner, je les ai appelés il y a 5 minutes. Je te suivrais si non, mais uniquement parce que je te connais… je t’ai connu, pardon. Je vais attendre les secours. Je regarde autour de moi si le véhicule d’urgence n’arriverait pas par hasard. Je l'ai senti méfiant face à moi quand il s'est approché et m'a parler. Il n'a même pas prononcé mon prénom, ce n'était pas une bonne chose. Il semblait pas non plus heureux de me revoir.

Je regarde Sebastian. Je fus soulagé qu’il ait agit comme ça avec moi que parce que j’étais en urgence et qu’il voulait me soigner au plus vite. Je ne voyais pas que ma main était très tailladée et que je perdais beaucoup de sang en ce moment. Je le regarde et je me lève après avoir annulé l’appel des secours. Je le suis jusqu'à chez lui. On va chez toi alors… Je tiens ma main, le tissu imbibé de sang. J’étais nerveuse. Il semblait avoir réussi dans la vie, contrairement à moi. Je n’ai pas réussi parce que j’ai préféré avoir ma fille que de me faire avorter. Je savais déjà que mon coeur n’appartenait qu’à Sebastian et que j’aurais pas eu d’autre chance d’avoir un enfant avec lui, comme on s’est séparé pour faire nos études ailleurs tous les deux, mais j’ai découvert ma grossesse. Nous arrivons chez lui. Je me pose sur le divan, faisant attention de ne pas le tacher, le laissant aller chercher sa trousse. Comme ça tu as réussi à devenir médecin? C’est une chance, je suis contente pour toi. Il est devenu un homme, il est tellement beau. C’est dommage qu’on n'ait pas pu faire notre vie ensemble. J’ai même pas pu lui dire que j’étais amoureuse de lui avant nos départ. Ça aurait peut être tout changé. Je regarde la pièce, cherchant une moindre trace d’une présence féminine chez lui. Je serais tellement jalouse de savoir qu’il aurait refait sa vie sans moi. Mais il en a le droit. Qui sait, je n’ai peut être jamais fait partie de son coeur. Nous étions que des meilleurs amis qui avaient décidé d’avoir toutes leurs premières fois ensemble. Je le vois revenir et je le regarde. Toi non plus tu as pas changé. Je suis heureuse de te revoir, tu m’as tellement manqué tu sais.

Lui aussi n'avait pas changé, il était juste devenu plus virile, c'était un vrai homme. Magnifique et beau. J'ai eu de la chance dans ma malchance aujourd'hui. Je ne sais même pas si je l'aurais revu, si je ne m'étais pas blessé. Il m'avait tellement manqué. Je lui fais signe d'un non quand il me demande si j'allais avoir peur. Je lui souris doucement et puis je l'écoute. Il en avait eu de la chance, il a pu faire tout ce qu'il voulait. Alors que moi, j'ai raté ma vie. J'aurais aimé qu'il ait été là avec moi pour élever notre fille. Il me demande ce que moi j'ai fait depuis toute ses années. Oh, moi... j'ai pas pu devenir médecin. Il y a eu un évènement dans ma vie qui m'en a empêché, pendant mon parcours, mais je le regrette pas. J'ai été mère au foyer. Je suis revenu au pays il y a 5 ans et je vis aujourd'hui de l'héritage de mes parents... Je m'assois comme il me le demande. Je m'installe sur le divan et je lui souris doucement, le laissant me soigner. il s'avait s'y faire. Je frémis à chaque fois qu'il me touchait. Jamais un homme ne m'a touché en 25 ans, depuis qu'on s'est laissé. Je rougis bêtement à mes pensées. Tu as été marié? Un bel homme comme toi avec une telle carrière a surement fait de toi un mari et père de famille non? Je le regarde, alors que moi, mon coeur lui a toujours appartenu. Jamais j'aurais été capable de l'oublier, même dans cette idée de me trouver un mec pour ça. Non, il a toujours été l'unique dans mon coeur.