Prépare ta bombe, cousin !

Vivre de sa passion n’était pas toujours donné à tout le monde, bien au contraire. Certaines étaient assez communes et d’autres bien moins. Alors forcément, ce n’était pas donné à tout le monde. Pour certaines personnes il était très compliqué de se lancer dans l’aventure, d’avoir le courage de faire ce que l’on aimait vraiment, quitte à découvrir des côtés bien moins agréables. Mais lorsque l’on réussissait à faire émerger son projet, il n’y avait absolument rien de plus gratifiant. C’était le cas avec le centre équestre, pour moi. Mon monde à moi, que j’aimais à partager avec ma cousine d’amour. Parce qu’elle était passionnée également, parce qu’elle aimait les chevaux, avait même sa jument dans le centre, cette magnifique Pégase dont j’aimais particulièrement prendre soin.

Comme chaque matin, propriétaire de l’endroit que j’étais, étais arrivé à l’aube pour commencer à tout préparer pour la journée, pour commencer à tout mettre en place pour les groupes qui allaient venir. Actuellement c’était les vacances scolaires pour les plus jeunes alors chaque jour, des groupes venaient, les poneys était constamment de sortie. Il fallait prendre bien son d’eux qui étaient beaucoup plus sollicités. Cela demandait bien plus de travail et faire venir les employés trois heures auparavant, le leur demander, ce n’était pas du tout mon genre. S’ils souhaitaient passer du temps avec les chevaux, ils étaient les bienvenus mais je n’allais pas leur imposer quoi que ce soit.

Lorsque Moïra arriva dans l’endroit, j’étais occupé dans l’écurie. Des employés et un groupe d’enfants étaient occupés dans l’une des carrières extérieures à monter des poneys. Mon chien ne perdit pas une seule seconde en sentant l’odeur d’une personne qu’il appréciait très grandement. Il courut vers Moïra pour se frotter contre ses jambes et se frotter à elle rapidement. En la voyant partir de la sorte, bien évidemment que je me posais des questions. C’était le gardien des lieux, ce chien et je me demandais si quelque chose n’allait pas. Faisant de nouveau doucement entrer le cheval dans son box, je partis bien rapidement vers les prés. Je reconnus de loin ma cousine alors évidemment dès que j’arrivais près d’elle, mes lèvres s’étirèrent en un très large sourire. Je m’approchais tranquillement pour ne pas effrayer sa jolie jument, attendant même qu’elle a fini de la câliner pour la serrer contre moi. Il fallait dire qu’elle m’avait manqué, que j’adorais chaque petit moment qu’on passait ensemble.

« Je crois que tu éclaires ma journée ! »

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai tout de suite été habitué à consacrer mon temps libre aux loisirs sportives. Entre le patinage et l’équitation, ma vie a été bercé de tout son comble jusqu’au jour où ma famille m’a fait cadeau de ma jument. Ma Pégase. Quel magnifique cadeau pour fêter mon diplôme. Malheureusement, avec mon emploi du temps, à mon grand désespoir, j’ai moins de temps pour elle alors je suis encore plus soulagée de savoir qu’elle est entre de bonnes mains. Le ranch de mon cousin.

Sourire aux lèvres, voilà que son chien me rejoint pour m’accueillir comme il se doit, je m’accroupis pour le câliner, celui-ci me couvrant de bisous sur le visage, ce qui me fait éclater de rire. A la base, il est censé jouer les chiens de garde et prévenir en cas de visite au ranch, là c’est tout le contraire. Un câlin contre Pégase, puis le chien, le bonheur est dans le pré. Je ne demande que cela, être entourés des animaux que j’aime par-dessus tout. Mon cousin vient à ma rencontre et mon sourire, ma joie même s’égayent davantage. Je lui saute au cou pour me serrer contre lui.

Je souris à ses mots et en rajoute naturellement. « Ce matin, j’me suis réveillée en me disant que tes journées devaient être bien sombres sans moi alors me voilà, que puis-je faire pour t’aider ?!
Profites, aujourd’hui c’est mon jour, je suis toute à toi à 100 %. » fis-je en me reculant, histoire de le laisser respirer, mais pas trop non plus. C’est ça, je suis trop heureuse de le voir alors je n’ai pas envie de le lâcher.

Je me tourne vers ma Pégase qui réclame tout de même des papouilles.

« Comment va-t-elle ? Certains de tes élèves ont pu la monter ? » demandai-je. Je lui ai accordé ma confiance pour qu’il en prenne soin, qu’il s’occupe d’elle et bien sûr en contrepartie, il est libre de faire monter qui le souhaite. Pégase est de nature assez sélective et sait être têtue quand elle n’a pas envie de travailler…

La famille Fisher. L’âme de ma vie. Je ne ferai rien sans mon frère, mes parents et également mes cousins. Nous avons été élevés ensemble et nous avons grandis aux côtés de Philipp. Je le considère comme beaucoup plus, il est mon deuxième frangin. Avec Lys, c’est différent car il est mon frère ainé, toujours ce besoin de se protéger l’un et l’autre. J’ai plus de facilité à me confier avec Phil lorsque ça concerne ma vie privée. Je me serre doucement contre lui, heureuse de le retrouver. Pour la petite anecdote, j’ai toujours été plus petite que lui, on a tendance à oublier que je suis plus âgée. Ca m’a toujours fait marrer. Si je pouvais, je passerai mes journées entières à ses côtés.

J’éclate de rire alors que son chien montre sa présence. Enfaîte, nous avons le même tempérament, les mêmes passions et centres d’intérêts. Je l’ai toujours considéré comme mon jumeau, c’est incroyable. Je penche  ma tête sur le côté, un sourire à ses mots. « Toujours les mots justes pour parler aux femmes. T’as pas l’intention d’exagérer un peu trop ? Mais je suis d’accord, toi aussi tu m’as tellement manqué que je suis prête pour ma journée corvée de crottins, ça va être super ! »
Je passe de nouveau ma main contre ma jument pour la caresser. « Quelle brillante idée ! Mon bébé, m’a tellement manqué aussi ! Je n’ai pas pris toutes mes affaires pour monter, tu pourrais juste me dépanner d’une cravache ? » J’ai pensé à prendre mon équipement : bottes, selles, bombe, mais pas la cravache.

Je pose mes yeux sur lui alors qu’il s’occupe de câliner son chien. « Aline.. La Aline ? Tiens donc, je ne savais pas que Miss Morel prenait des cours ici. Décidémment, les hommes Fisher apprécient les Morel » fis-je d’une voix totalement innocente, préférant m’intéresser à Pégase qui secoue sa tête pour réclamer des papouilles.